Pour des centaines de milliers de Françaises et de Français il faut choisir ce matin, au lever, entre aller battre le pavé pour sa retraite ou battre en retraite sur le pavé.
Je ne sais pas si le gouvernement cédera sur le recul de l'âge de la retraite, et je ne doute en aucun cas de la détermination de Nicolas Sarkozy et de ses ministres à aller jusqu'au bout. Pour autant, il est également évident qu'ils ne sont plus aussi sûrs d'eux qu'avant les vacances.
J'en veux pour preuve qu'ils ont déjà commencé à reculer. Tout d'abord en revenant sur le non cumul entre l'APL et la demi-part fiscale pour les étudiants, ce qui permet de maintenir ces derniers à l'écart de la mobilisation, au moins pour un temps. Ensuite, parce que les grèves n'ont pas encore débutées et l'on nous annonce qu'il y aura peut-être des choses à négocier, sur les marges certes, mais c'est un progrès. Et c'est surtout la preuve que le pouvoir est aux abois, qu'il cherche par tous les moyens à déminer le terrain en essayant de jouer sur la division entre les confédérations syndicales, méthode qui avait si bien réussie en 2003 avec un certain François Fillon à la manoeuvre.
Il y aussi un autre signe qui ne trompe pas et qui démontre que nous avons à faire à un pouvoir qui est acculé : la droite se divise, non seulement sur la méthode, mais aussi sur le fond. Depuis quelques jours, les petites phrases se multiplient, parfois si virulentes (Mrs Devedjian, Bertrand ou Copé par exemple) qu'elles feraient passer les socialistes pour des enfants de choeur. A tel point que certains qui se préparaient en secret pour la présidentielle de 2017, commence sérieusement à penser à celle de 2012 (n'est-ce pas Mr Copé ?), comme si un échec de Nicolas Sarkozy était devenu de l'ordre du possible.
La mobilisation du 7 sera un tournant parce qu'elle montrera à quel point le peuple Français est déterminé. Cela ne suffira pas à l'évidence. Tout dépendra de la capacité des syndicats à maintenir le mouvement. Raison de plus pour être nombreux le 7, et dès le 8 septembre faire remonter aux organisations syndicales que la base est prête à en découdre. Cette fois-ci, c'est gagnable !