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ALLEZ ON BLOQUE TOUT

Et si on bloquait tout ?

 

 

 

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Il paraît que le mouvement contre la réforme des retraites se "radicalise". Ah bon ? Mais ça veut dire quoi se "radicaliser" ? Occuper les usines, couper les grandes voies de communication, dresser des barricades, là oui il y aurait "radicalisation". Nous n'en sommes pas arrivés à ce stade. Ne jouons donc pas à faire peur ou à nous faire peur avec quelque chose qui n'existe pas.

Mais les préavis de grève reconductible qui se multiplient ? Et alors, c'est tout à fait légal ! La "radicalisation", c'est franchir plus ou moins les limites de la loi. Et puis, on confond tout : la grève reconductible n'est pas la grève illimitée, contrairement à ce que j'entends ici ou là. Elle consiste simplement à discuter et décider chaque jour de la poursuite de la grève ou pas. Rien à voir avec la grève illimitée, où l'on fait grève jusqu'à satisfaction des revendications.

Encore moins est-il question de "grève générale", cette foutaise que toutes les confédérations rejettent . J'ai souvent remarqué que cette formule est le prétexte pour ne pas faire grève : tant que tout le monde ne s'y met pas, je reste chez moi, disent les jaunes. C'est aussi une arme de guerre de l'extrême gauche contre d'autres organisations , qu'elle cherche à culpabiliser en dénonçant leur soi-disant mollesse. Comme s'il suffisait de décréter la "grève générale" pour que le pays, par magie, soit complètement bloqué !

Non, la réalité n'est pas celle-là. D'abord, appeler les salariés à faire grève exige beaucoup de discernement car, pour la plupart, la perte de salaire ou l'affichage public de leurs convictions est risqué, pénalisant. Il faut quand même avoir ça à l'esprit. Et puis, un mouvement social ne se déclenche pas d'un bureau à Paris : c'est sur le terrain, dans les entreprises, parmi les salariés, que la dynamique s'installe et prospère. Actuellement, le mouvement contre la réforme des retraites ne se radicalise pas mais il s'élargit, s'approfondit et j'en suis très heureux. C'est à l'initiative de la base et c'est bien ainsi. Ce n'est pas une avant-garde même éclairée qui doit dicter aux travailleurs ce qu'ils ont à faire.

Je ne suis pas non plus d'accord avec certains de mes camarades socialistes qui proposent d'organiser sur la réforme des retraites un référendum. Je suis contre ce dispositif, de nature plébiscitaire, que la gauche a dès son origine combattu. Aucun syndicat d'ailleurs ne le réclame. Si on entre dans cette logique, on fera un référendum sur tout et n'importe quoi, et c'est la démocratie représentative, parlementaire, qui en pâtira.

Le mouvement contre la réforme des retraites ne se radicalise pas mais se renforce. Pourquoi ? Parce que nous sommes entrés dans la dimension symbolique de ce mouvement. De concret, il n'en est plus question puisque tout a déjà été fixé, sauf la concession d'aujourd'hui pour les familles, qui ne change rien à l'appréciation générale qu'on peut porter sur cette réforme.

Le symbole fort, c'est celui d'un avenir incertain, d'une retraite problématique, d'un travail insatisfaisant. C'est pourquoi la limite des 60 ans apparaît comme un acquis protecteur. Accepter les 62 ans est perçu comme une régression sociale, un terrible engrenage. Car au nom de cette logique, qu'est-ce qui interdit d'aller plus loin ? Voilà ce que craignent les salariés et qui leur font cesser le travail, y compris en songeant à une grève reconductible. C'est normal

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