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LOGEMENT :LA CRISE

Une France de propriétaires »,avait promis le candidat Sarkozy en 2007.

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Quatre ans plus tard, le compte n'y est pas : avec 58 % de propriétaires occupants, la progression n'est que de deux points. Au sein des classes moyennes supérieures, la propriété gagne doucement du terrain, même si c'est plus difficile qu'avant. Les ménages modestes, eux, qui, selon la Fondation, représentaient 45 % des acquéreurs de résidences principales en 2003, ne sont plus que 30 %, voire moins.

« Dans ce joli schéma libéral, la solution miracle de la “maison à 100 000 euros” de Jean-Louis Borloo est un fiasco : il s'en est construit 800, et plutôt à 120 000 euros, sans le terrain ! » s'emporte Thierry Repentin, sénateur de la Savoie, spécialiste au PS des questions de logement. « Quant au nouveau prêt à taux zéro censé aider l'accession des classes moyennes – le fameux TPZ+ lancé par François Fillon en janvier dernier –, il n'est plus assujetti à un plafond de ressources et profite donc pour plus du tiers aux catégories les plus riches. » Coût pour la collectivité : 500 millions d'euros.

 Reste que la propriété du logement – rêve de 90 % des Français –, n'est pas nécessairement la panacée claironnée par Nicolas Sarkozy en campagne – « une sécurité en cas de chômage, une garantie de niveau de vie au moment de la retraite, un capital à transmettre aux enfants... » Parfois, surtout pour les plus modestes, c'est un piège : 720 000 ménages vivent dans des copropriétés dégradées, loin de tout, invendables, comme à Clichy-sous-Bois ou Montfermeil, d'où sont parties les émeutes de 2005.

 Enfin, il y a les niches fiscales type « Robien » ou « Scellier », qui permettent aux propriétaires de déduire de leurs impôts des investissements immobiliers s'ils s'engagent à louer pendant neuf ans. « Un scandale ! pour Christophe Robert. Non seulement on construit des logements inadaptés, trop chers, là où il y a peu de demandes – dans les petites villes –, mais, en plus, ça coûte des fortunes à l'Etat ! Un logement HLM qui restera toujours dans le parc locatif coûte à construire 130 000 euros, dont 35 000 euros d'aide publique. Pour un appartement comparable, mais disponible neuf ans seulement via le dispositif Scellier, le fisc abandonne entre 40 000 et 50 000 euros ! »

 

 Reste le DALO : le Dalo ou droit au logement opposable, qui permet, depuis 2008, à toute personne mal-logée de se retourner contre l'Etat. Fin 2010, 176 223 recours avaient été déposés, dont les deux tiers en Ile-de-France. Au final, 19 000 personnes ont pu être relogées. Beaucoup d'autres, malgré une décision favorable, sont restées sur le carreau. Les préfets manquent de logements et les solutions qu'ils mettent alors en œuvre sont économiquement absurdes. Il vaudrait mieux, dans l'urgence, maintenir les gens dans leurs appartements en indemnisant les propriétaires plutôt que de les reloger, fort cher, à l'hôtel.

 

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