France-Allemagne 82 : avec le temps, tout ne s'en va pas...
Le jeudi 8 juillet 1982 au soir, je me suis couché tard et je n'ai pas dormi de la nuit. Même pas une minute. Et depuis, je vis avec le souvenir vain, inutile et désespérant d'un match de football perdu aux tirs aux buts par l'équipe de France face à la RFA de l'époque (3-3, 5-4 tab). Au fil du temps, à mesure que les années ont passé, ce match est plus qu'un souvenir de football. C'est aujourd'hui un marqueur de l'existence. Ce France-RFA, demi-finale de Coupe du monde, est devenu la mesure du temps qui passe.
Il n'y a là rien qui soit très original, mais que peut-on dire désormais qui soit original au sujet d'un match de football au sujet duquel tout a été dit, écrit et montré ? "Comme le temps passe" disait l'autre. France-RFA 82, Séville 82, Schumacher-Battiston, le tir sur la barre d'Amoros, la reprise de Trésor, le "En retrait pour Giresse !" de Larqué, le tir au but raté de Six que l'on ne vit jamais en direct, celui de Bossis, le poing levé de Schumacher, Briegel hébété sur le banc de touche quand la France mène 3-1, Littbarski, le retourné de Fischer, Hidalgo, son polo rayé bleu et blanc et son petit short... Jamais match de football n'a imprimé dans la mémoire autant d'images qui y sont restées. France-RFA 82 est le match dont on se souvient le mieux. Et le temps a beau s'écouler, tout demeure, intact. Il est plus facile d'évoquer les actions de Séville 1982 que celle de Donetsk 2012, logique.
Non, tout ne s'en va pas avec le temps, et certains souvenirs, même si ce ne sont pas les plus chouettes, même s'ils ont une de ces gueules à la galerie "j'farfouille", dans les rayons de la mort, peuvent, certains samedis soir, inciter à la tendresse, quand bien même la tristesse, elle, est toujours vive.
Pour ceux qui sont nés avant 1982 ils n'ont pas connu Séville 82, ni Guadalajara 86, ni Arconada 84, seulement les grandes heures de la Coupe du monde 98 et de l'Euro 2000. Je me suis demandé ce qu'elle pouvait bien penser de ces souvenirs d'ancien combattant. Quel rapport peut-on entretenir avec une légende que l'on pas vécu ? Que pense-t-on des vieux cons qui, des siècles plus tard, continuent de pleurer sur Battiston, Tigana, Platini, Janvion et les autres ? Trente ans après, je me suis rendu compte qu'un simple match de football pouvait aussi relever de l'indicible...
Séville est une affaire de génération. Il n'est pas donné à tout le monde de posséder un tel souvenir, qui, à lui tout seul, vous expédie dans un autre temps, un autre football, une autre France. Aux yeux de ceux qui avaient trente ans au début des années 80, Séville est la représentation mémorielle de ce que la France aurait pu être et qu'elle n'est pas devenue, une incarnation de l'occasion manquée qui ne représentera jamais plus, de l'échec dans ce qu'il est de plus irrémédiable, irréparable et incommensurable. La défaite de la belle équipe de France de Platini écrivait l'avenir national, nous ne le savions pas encore, et quand on y pense, en 2012, on est encore plus affligé qu'en 1982.
France-Allemagne 82 est une tristesse qui en cachait une autre.
Il n'y a là rien qui soit très original, mais que peut-on dire désormais qui soit original au sujet d'un match de football au sujet duquel tout a été dit, écrit et montré ? "Comme le temps passe" disait l'autre. France-RFA 82, Séville 82, Schumacher-Battiston, le tir sur la barre d'Amoros, la reprise de Trésor, le "En retrait pour Giresse !" de Larqué, le tir au but raté de Six que l'on ne vit jamais en direct, celui de Bossis, le poing levé de Schumacher, Briegel hébété sur le banc de touche quand la France mène 3-1, Littbarski, le retourné de Fischer, Hidalgo, son polo rayé bleu et blanc et son petit short... Jamais match de football n'a imprimé dans la mémoire autant d'images qui y sont restées. France-RFA 82 est le match dont on se souvient le mieux. Et le temps a beau s'écouler, tout demeure, intact. Il est plus facile d'évoquer les actions de Séville 1982 que celle de Donetsk 2012, logique.
Non, tout ne s'en va pas avec le temps, et certains souvenirs, même si ce ne sont pas les plus chouettes, même s'ils ont une de ces gueules à la galerie "j'farfouille", dans les rayons de la mort, peuvent, certains samedis soir, inciter à la tendresse, quand bien même la tristesse, elle, est toujours vive.
Pour ceux qui sont nés avant 1982 ils n'ont pas connu Séville 82, ni Guadalajara 86, ni Arconada 84, seulement les grandes heures de la Coupe du monde 98 et de l'Euro 2000. Je me suis demandé ce qu'elle pouvait bien penser de ces souvenirs d'ancien combattant. Quel rapport peut-on entretenir avec une légende que l'on pas vécu ? Que pense-t-on des vieux cons qui, des siècles plus tard, continuent de pleurer sur Battiston, Tigana, Platini, Janvion et les autres ? Trente ans après, je me suis rendu compte qu'un simple match de football pouvait aussi relever de l'indicible...
Séville est une affaire de génération. Il n'est pas donné à tout le monde de posséder un tel souvenir, qui, à lui tout seul, vous expédie dans un autre temps, un autre football, une autre France. Aux yeux de ceux qui avaient trente ans au début des années 80, Séville est la représentation mémorielle de ce que la France aurait pu être et qu'elle n'est pas devenue, une incarnation de l'occasion manquée qui ne représentera jamais plus, de l'échec dans ce qu'il est de plus irrémédiable, irréparable et incommensurable. La défaite de la belle équipe de France de Platini écrivait l'avenir national, nous ne le savions pas encore, et quand on y pense, en 2012, on est encore plus affligé qu'en 1982.
France-Allemagne 82 est une tristesse qui en cachait une autre.