Cumul-info-service, pour sevrer les élus accros
par Erwan Cario
tag : politique
« Arrêter de cumuler en 90 jours, c’est possible », clame le site web Cumul-info-service lancé par le collectif citoyen Participe Futur. Sur le modèle de Tabac-info-service, il part en croisade contre le cumul des mandats, mais sur un ton décalé particulièrement pertinent, en comparant les élus cumulards à des fumeurs invétérés.
On y découvre donc de nombreux témoignages, comme celui de Jean-Claude G. (23 ans de cumul) : « Si j’arrête, c’est pour mes électeurs. [...] Je leur avais promis avant les élections, et une fois que j’ai été élu, je me devais de passer à l’acte. Je pense aussi aux jeunes élus : je ne veux pas qu’ils commencent à cumuler et deviennent dépendants comme moi je l’ai été. » Cumul-info-service s’amuse aussi à démonter une à une les excuses les plus courantes sorties par les toxicos du mandat. Ainsi, à l’argument « si je démissionne aujourd’hui, nous risquons de perdre la prochaine élection ! », il répond : « Prenez du recul : il y a eu une vie sans vous, il y en aura une après. D’ailleurs la France n’a pas toujours connu le cumul des mandats. Sous la IVe République, seuls 40% des députés détenaient un mandat local, contre 90% aujourd’hui. »
Mais on ne trouve pas que du second degré sur Cumul-info-service. Bastien François, directeur du département de science politique de la Sorbonne, et Marc-Olivier Padis, rédacteur en chef de la revue Esprit, analysent ainsi, dans de courtes vidéos d’entretiens, le phénomène du cumul des mandats.