Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

VICTOIRE DE LA CFDT ET CGC

representativite-syndicats-2013.jpg

 

 Aujourd'hui je vous vous parle de quelque  chose, d' important à mes yeux, même si c'est moins glamour. Il s'agit des résultats de la représentativité syndicale.L'audience électorale des syndicats, rendue publique hier, révèle que les signataires du récent accord sur l'emploi sont majoritaires. Ce n'est pas sans intérêt pour les futures négociations interprofessionnelles. Mine de rien, c'est plutôt une bonne nouvelle pour François Hollande. Par les temps qui courent, ce n'est pas si fréquent. Le ministère du travail a communiqué hier la liste des syndicats autorisés à négocier des accords nationaux interprofessionnels.

En 2008, Sarkozy a mis en oeuvre une  réforme sur la représentativité syndicale . Avant 2008, il n'y avait que 5 syndicats de salariés à être considérés comme représentatifs, et ayant donc le pouvoir, en signant un accord avec les syndicats patronaux, de rendre cet accord valide (je fais simple). Cette représentativité était acquise une fois pour toute : aucun des 5 ne pouvait la perdre, par contre, aucun nouvel entrant n'était admis. Ces 5 étaient la CGT, la CFDT, FO, la CFTC et la CGC. Ils bénéficiaient d'une véritable rente de situation, qui les amenaient à en vivre, sans trop se bouger, ce qui est sans doute l'une des raisons de l'état absolument minable du syndicalisme français.

En 2008, la droite a décidé que le représentativité résulterait des résultats d'élections professionnelles, organisées par l’État, qui auraient lieu tous les 4 ans . Les chiffres tombés hier valent donc pour la période 2008-2012 Toujours pour faire simple, il faut obtenir 8% des voix pour être considéré comme représentatif et donc être habilité à signer des accords professionnels. Les règles concernant la validité des accords a également changé. Avant, une seule signature, même si c'était celle de la CFTC, rendait l'accord valide. Désormais, il faut que les signatures au bas de l'accord pèsent 30% et qu'en face, il n'y ait pas un opposition pesant plus de 50%. Le pourcentage de chaque organisation concernant ce calcul de validité est obtenu au terme de calculs compliqués, qui reflètent largement mais pas complètement le nombre de voix obtenus aux élections professionnelles. En clair, un accord signé par la seule CFTC par exemple, mais suscitant l'opposition de tous les autres, ça ne passe plus . ,

A mes yeux, l'équilibre semble parfait. La CGT est la seule à pouvoir signer sans avoir besoin du soutien d'un autre, ce qui peut l'amener à faire évoluer sa culture interne vers davantage de compromis. C'est quand même très intéressant dans les équilibres entre syndicats d'avoir cette arme qui permet de valider seul un accord, en obligeant les autres, s'ils ne sont pas contents, à se coaliser. Peut-être que cela pourrait amener la CGT à signer davantage d'accords. A l'inverse, la CFDT  juste en dessous de la barre des 30%,  doit obligatoirement trouver un allié, car à l'inverse de la CGT qui ne signe rien, je trouve que la CFDT signe parfois  trop . Il y aura donc désormais un garde-fou. On a un renforcement de la duopolisation du paysage syndical, car à moins d'une improbable coalition FO-CFTC-CGC, seules la CGT et la CFDT sont des partenaires pour les syndicats patronaux. Le résultat est également très intéressant d'un autre point de vue. La CGT+FO, c'est à dire le front habituel du refus des accords, c'est 48,85% donc moins de 50%. Pour bloquer un accord national, il va falloir que la CGT et FO rallient à leur position, soit la CGC, soit la CFTC...

Donc on a donc clairement deux syndicats majeurs, sans lesquels rien ne peut se faire. Mais aucun des deux ne peut agir sans l'aide d'un "petit" syndicat, la CFDT pour signer, la CGT pour bloquer. 

 Les syndicats pouvaient avoir des doutes sur la survie de la CFTC et la CGC car il fallait faire 8%, la CGC fait 9,43% et la CFTC 9,30%, il se retrouvent en arbitres. Rien ne peut se conclure sans eux, rien ne peut être bloqué sans eux, en cas d'opposition CGT-CFDT. Autant dire que si l'accord sur la flexibilité  était négocié aujourd'hui, cet accord serait tout de même adopté puisque les trois syndicats signataires (CFDT, CGC et CFTC) représentent 44,73 % des voix. Or, la CGT de Bernard Thibault  prétendait le contraire. À quelques jours du débat parlementaire sur l'accord du 11 janvier, l'argument de la CGT et FO qui dénonçaient un accord « minoritaire » a donc du plomb dans l'aile.

Les commentaires sont fermés.