Mobilisation contre la perte de 1 500 emplois dans le département.
Je souhaitais vous donner la recette de la salade aux lards,se sera pour plus tard,je voulais vous parler de chasse ou des ardents ardennais de l'équipe de foot de Sedan pas terrible en ce moment.
Je vais vous parler de la grave crise que traverse de nouveau ce département.Tout d'abord un peu de géopolitique;au sud du département, grandes exploitations agricoles,gros rendements gros 4x4 electorat de droite et plus.Au nord la Vallée, industrielle,PME sous-traitante pour beaucoup de l'industrie automobile électorat de gauche en pleine érosion.
Voilà planté le décors
Il y a à peu près 1 500 emplois industriels que doit perdre d'ici quelques mois les Ardennes.
Le cas le plus typique du libéraliste moderne et des patrons voyous est à mettre au débit de la Catalina qui a racheté il y a moins d'un an-grace à des fonds d'investissement américains- la société Thomé-Génot,fabricant de tetes d'altérnarteur et qui vient de liquider l'entreprise sans accompagnement social et sans avoir versé 45 000€ au CE pour le Noel des enfants.
Hémorragie. Les licenciés de Thomé-Génot, de Glaverbel, de Delphi, ou ceux qui sont menacés chez Visteon, ressentent tous la même chose : les pouvoirs publics ne semblent pas très efficaces pour arrêter l'hémorragie d'emplois qui touche les sous-traitants et les fournisseurs de l'industrie automobile. «Une nouvelle crise nous tombe dessus, comme celle qui a ravagé la sidérurgie et la fonderie dans les années 80, note le maire de Nouzonville , commune où est installée l'usine Thomé-Génot . Mais, cette fois-ci, l'Etat n'est plus là» Depuis 1999, sa ville a perdu près de 600 habitants, presque autant d'enfants, sans parler de l'impact sur le commerce et les impôts locaux. Les chiffres du chômage s'envolent (13 % dans le département, quand le taux national est sous la barre des 9 %). Les maires notent aussi l'explosion des demandes de RMI. Et «la distribution de bons alimentaires pour des familles qui n'ont plus rien à bouffer, ne payent plus l'eau, ni les loyers, ni l'électricité», comme le dit un autre élu.
A l'instar des salariés, ils désespèrent de ne rien pouvoir faire entendre aux entreprises«Les lettres de licenciement partent mardi prochain, dit un cégétiste. Je ne suis pas sûr que tout le monde réussira à garder son calme.» Sur le porche de l'usine, une banderole, reprise dans le cortège : «Rendez-nous notre dignité. 30 000 euros par personne.» Un montant égal à la prime que souhaiteraient obtenir les syndicats sous peine de ne pas se limiter à brûler des pneus devant la préfecture...
A quelques kilomètres, le souvenir de l'usine Cellatex, à Givet, est présent. En 2000, sans réponse des pouvoirs publics à la fermeture du site, les salariés avaient menacé de faire sauter leur usine. Mais, «en six ans, rien n'a bougé, dit Michel, licencié de Thomé-Génot. On perd toujours notre boulot, les gosses vont travailler ailleurs, et tout le monde s'en fout.» Vendredi, il y avait beaucoup de jeunes dans le cortège, tee-shirt sur le dos avec inscrit : «Stop au massacre des emplois.» Les commerces avaient été invités à fermer, au moins pendant la manif. Des affichettes, «vos emplois sont nos emplois», ont fleuri sur quelques vitrines. Mais peu de rideaux baissés. Comme le signe de l'indifférence dont se plaignent les ouvriers ardennais
. L'image marquante d'Ardennes mortes hier, la voilà. Des pneus qui brûlent, des banderoles sur les grilles de la préfecture et une colère qui monte en puissance depuis la liquidation de Thomé-Génot la semaine dernière (300 emplois).
Hier, ils étaient 1.500 place Ducale à 10 h 30 et tout autant devant la préfecture à midi. Frères de l'un, amis de l'autre, riverains d'une même vallée, Ardennais du privé et du public se sont unis pour l'emploi dans le département à l'appel de l'UD-CGT et de l'UD-FO. A 1.500, ils ont manifesté « contre la fermeture des usines », « pour la revitalisation industrielle ». A 1.500 toujours, ils se sont ligués « contre les licenciements secs », « pour un mandataire ministériel à même de dialoguer avec les salariés et élus du département ».
.
A leur côté, des retraités, des commerçants, des personnes issues du tissu associatif de la Vallée de la Meuse. Par petits groupes encore, on entendait des douaniers, des enseignants, des cheminots, des hospitaliers, des territoriaux.
Les politiques Philippe Vuilque député PS, Pierre Cordier, conseiller général du canton de Nouzonville (seul élu de droite à s'être joint à la manifestation), Guy Istace, maire de Nouzonville, Claudine Ledoux, présidente de la communauté d'agglomération Cœur d'Ardenne, Jean-Paul Bachy le président de région, Dominique Billaudelle le maire de Sedan, Érik Pilardeau le maire de Bogny-sur-Meuse faisaient front commun pour dénoncer la crise profonde traversée par les Ardennes et le peu de cas qu'en fait le ministère de l'emploi.
Pour tous ces manifestants, cette journée d'action était loin d'être « un baroud d'honneur ». Elle en appelle d'autres pour qu'enfin « tous et toutes puissent vivre et travailler dans les Ardennes ».