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  • DU GRAND FRANCOIS MOREL

    François Morel

    • Il y a la triste vidéo de cette fillette, peau de banane à la main, qui crie « La guenon, mange ta banane ! » en direction de Christiane Taubira. Et une autre, cinglante mais poétique, qui s’adresse à cette fillette.

    Vendredi, sur France Inter, l’excellent François Morel a, une fois de plus, livré un joli billet d’humeur. Qui commence par une question :

    « Mais qu’est-ce que tu vas faire de ta vie, petite conne ? Je m’interroge. Déjà si jeune et déjà percluse de ressentiment, de rancœur, de violence larvée, de médiocrité, de bêtise. Qu’est-ce que tu vas faire de ta vie ? »

    L’ancien Deschien s’interroge sur l’avenir de cette gamine de 10 ans, qui risque de se mouvoir toute sa vie « dans un marécage de pensée rance et écœurante ».

    « Te rendras-tu compte un jour, pauvre petite idiote, de l’ignominie de ton geste, de la honte de tes paroles, de l’indignité de ta pauvre attitude ? »

    « La prochaine fois que tes parents iront manifester, fais du poney »

    S’adressant à la gamine, François Morel dit l’idéal républicain qui se casse la gueule, la beauté des combats passés – celui de Victor Schoelcher en tête, dont « le nom restera peut-être encore plus longtemps dans l’histoire de France que celui de Christine Boutin » :

    « Je sais bien, pauvre petite idiote, que tu sais à peine de quoi tu parles, je ne devrais pas m’énerver contre toi. Bien sûr, ce sont tes parents les responsables et les coupables. Mais tu as le droit de ne pas être d’accord avec eux. La prochaine qu’ils iront manifester, reste chez toi, va à la piscine, fais du poney... »

    Il conclut sur un dernier conseil :

    « Et puis, à 4 heures, mange une banane. La banane est un fruit très énergétique, très riche en potassium. Elle est facile à digérer, elle est riche en calcium, en vitamines A, B et C. C’est bien que tu en manges régulièrement. C’est pour qui la banane ? C’est pour toi, pauvre petite conne. Pour que tu grandisses. »

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  • BETE ET MECHANT

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    La France entière se réjouit par , le retour de ses otages. C'est une rare occasion d'unanimité nationale : quatre vies ont été sauvées. Ce n'est pas beaucoup, quatre vies ? Si, c'est énorme, c'est irremplaçable.  Voilà pourquoi nous sommes heureux. L'événement n'est pas de politique partisane et n'aura d'ailleurs aucune conséquence électorale. C'est donc un moment de pur contentement, dans un monde où tout va mal , c'est peut-être ainsi depuis la Préhistoire !.

    Sauf que je vais un peu vite en besogne : la France entière se réjouit ? Non, il y en a une qui fait grise mine, qui n'est pas à la fête, qui a besoin de douter et de rabaisser l'impact de ces retrouvailles : c'est le prophète de malheur, l'ange noir, Marine Le Pen. Loin d'éprouver de la joie, c'est un autre sentiment qui la traverse : le "malaise", confesse-t-elle. Et pourquoi donc ? Parce qu'elle n'y croit pas ... (mais en quoi et en qui croit cette femme, nihiliste au fond d'elle-même ?) Elle est pire que saint Thomas : voir ne lui suffit pas. Au contraire, c'est ce qui attise sa méfiance : les attitudes, les silences, les vêtements, les barbes des otages, tout ça lui paraît suspect.

    Marine Le Pen est troublée, comme tous ceux qui remuent la vase de leur marécage intérieur. Elle se range derrière de fausses évidences, de trompeurs constats. Pour sous-entendre quoi ? Que la vérité serait ailleurs, que les images nous mentent (le thème du mensonge national, déjà présent dans la rhétorique pétainiste). Ce que cherche cette femme manipulatrice, c'est de miner la confiance des Français à l'égard des gouvernants, des institutions. Son travail de sa(lo)pe est permanent, sans exception, y compris et surtout dans ce genre de circonstances exceptionnelles, lorsque tous les Français peuvent se retrouver . Ca, Le Pen déteste, car elle se nourrit des souffrances et des divisions de la France : un instant d'unité nationale, elle ne supporte pas, elle s'efforce de l'ébrécher avec ses petites dents de rongeur, d'introduire son poison, son venin. Elle a besoin que la France aille mal pour que son commerce électoral se porte bien. Le bonheur des autres l'afflige. Cette femme est un serpent et un rat (pardon pour ces animaux, qui ne méritent pas une telle comparaison).

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    A vrai dire, la philosophie profonde de Marine Le Pen, ce n'est pas d'abord le nationalisme : c'est le révisionnisme. De même que son père réécrivait à sa façon l'histoire de la Seconde guerre mondiale (dans laquelle les chambres à gaz devenaient un "détail" à l'existence incertaine), de même la fille réinterprète l'actualité qui se déroule sous nos yeux, procédant de manière identique : le doute, le soupçon, les fausses bonnes questions. Aucune réflexion chez ces gens-là : un cerveau de bulot qui en reste aux apparences, à l'anecdote, à ces fameux "détails" qui, du père à la fille, les obsèdent tant. Drôle de barbes ? Et cette tête penchée ? Pourquoi se taisent-ils ? D'où vient ce foulard ? Les uns ont l'air à l'aise, d'autres embarrassés, bizarre, bizarre, comme c'est bizarre ... Voilà le détestable et tortueux mode de pensée des Le Pen. Tous les révisionnistes procèdent ainsi, on l'a vu à propos des attentats du 11 septembre 2001.

    Des bulots oui, aussi idiots que ces tristes coquillages, mais des bulots pervers, qui savent ce qu'ils font, et qui font semblant, qui jouent la surprise, la naïveté, la fausse intelligence de celui qui se pose des questions à la con, tout en sachant fort bien les réponses. Quand Marine Le Pen suppose qu'on nous cache quelque chose dans la libération des otages, c'est elle en réalité qui dissimule, et qui l'avoue : "Je n'irai pas jusqu'à faire des théories, je ne serai pas dans mon rôle". C'est que ce genre de bulot est non seulement idiot et pervers abruti, mais aussi lâche. Le Pen n'a même pas le courage de dire ce qu'elle pense : que des otages se sont convertis à l'Islam, qu'on aurait peut-être mieux fait de les laisser là où ils étaient, que le gouvernement les a libérés avec l'argent des contribuables.

    Si elle ne se dévoile pas, c'est parce que sa pensée est fausse, mensongère, qu'elle le sait. Son objectif n'est pas la vérité, encore moins la compassion, la générosité. Non, ce qu'elle veut, c'est des voix aux prochaines élections. Et pour cela, il lui faut flatter ce qu'il y a de plus bas dans la nature humaine : l'indifférence envers tout ce qui ne nous concerne pas directement, tout ce qui ne règle pas nos problèmes quotidiens ni ne satisfait nos intérêts personnels. Le message subliminal de Marine Le Pen, c'est que des otages loin de chez nous, elle s'en fout ! Et elle dit aux Français, qu'elle prend à témoin : vous avez raison de vous en foutre, ne vous gênez pas, pensez à vous, rien qu'à vous ... et à moi, qui suis comme vous, en votant pour moi la prochaine fois. Est-ce que ça marche ? Hélas oui, auprès d'un certain nombre de nos concitoyens, dans un mélange de faiblesse, de bêtise et de méchanceté. Tirer les gens vers le bas est toujours plus facile, plus payant que les tirer vers le haut. Mais il ne faut pas non plus désespérer de la nature humaine : la majorité des Français sont heureusement hostiles au Front national.

    Lutter contre le révisionnisme est difficile : l'honnêteté a du mal à vaincre la malhonnêteté. Pourtant, il ne faut pas céder. Les otages français ont souffert de leurs conditions de détention, de sa très longue durée ; ils ont été marqués par leurs ravisseurs, qui les ont soumis à des contraintes. Comment s'étonner de ce que leurs comportements ne soient pas ceux d'hommes ordinaires ? Les petites remarques salopes de Marine Le Pen sont d'une indécence totale. Je suis persuadé qu'au retour des déportés de camps de concentration, son père avec son esprit mal intentionné et vicieux a eu à l'époque des remarques similaires. Quant au débat sur la rançon, il est lui aussi d'une indécence totale : l'essentiel, c'est que les otages soient libérés, à prix d'argent ou non. Le gouvernement soutient qu'aucune somme n'a été versé : au nom de quoi devrais-je en douter ?


    L' extrême droite française n'a jamais eu de  grandeur d'âme, de rigueur d'esprit , ou artistiques  même si certains reconnaissent en Maurice Barrès, Charles Maurras, Drieu La Rochelle des qualités littéraires . La violence de leurs idées, condamnable , m'interdit  de reconnaître leur talent et leur cohérence. Depuis la trahison de Vichy et le terrorisme de l'OAS, l'extrême droite a été complètement discréditée en matière de pensée. Celle d'aujourd'hui, représentée par la famille Le Pen, est d'une indigence intellectuelle et d'une bassesse morale consternantes, entraînant une partie de l'opinion  dans leur dépravation. Tout homme de coeur et d'honneur, toute personne pour qui la dignité et l'honnêteté ont un sens ne peuvent pas voter Front national, s'interdisent d'adhérer aux insinuations et aux provocations de Marine Le Pen, tant cette femme est infecte, dans sa psychologie et son idéologie qui ont été jusqu'aux attaques de leur militante ardennaise envers Christiane Taubira . 

     

  • CHANGER DE CAP

    On ne va pas se mentir : la gauche traverse une passe très difficile. La popularité du président est au plus bas, le gouvernement n'est pas toujours uni, la majorité parlementaire est traversée de soubresauts, le parti socialiste fait parfois cavalier seul, une partie de la gauche est mécontente, les médias sont critiques, les lycéens descendent dans la rue et la Bretagne se révolte. Dans ces conditions, les élections municipales s'annoncent périlleuses.

    Quand on est comme moi de gauche depuis toujours et adhérent du parti socialiste depuis 36 ans, on fait quoi, on réagit comment ? C'est très simple : on reste fidèle à ses convictions, on demeure cohérent avec ses choix, on soutient plus que jamais le président, le Premier ministre, le gouvernement et sa politique. Il y aurait quelque chose d'inconvenant, d'indécent à virer de bord, à prendre ses distances, à se montrer critique. Au contraire, la valeur d'un militant est comme celle d'un marin : c'est lorsque se lève la tempête qu'on mesure la persévérance, le courage et la force de caractère des individus. Quand tout va bien, il n'y a aucun mérite à soutenir un gouvernement. Et puis, s'éloigner, critiquer, même pour de bonnes raisons, ne feraient qu'aggraver la situation de la gauche et du pouvoir, ce dont nous n'avons évidemment pas besoin.

    Il faut croire que tout socialiste ne pense pas comme moi, puisque la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, animatrice de l'un des courants de l'aile gauche du PS, s'est exprimée publiquement  pour demander "un changement de cap et d'équipe"  et , un "Grenelle des forces de gauche" afin de "recréer une majorité" qui inclurait le Front de gauche. En bon soldat, je vais répondre point par point à ce franc-tireur qui, en réalité, canarde son propre camp :

    1- "Changer de cap" ?  c'est-à-dire, ne jouons pas sur les mots, changer de politique,  Mais j'ai une explication à la demande de Marie-Noëlle lienemann :  je crois que ma camarade n'était déjà pas d'accord avec le cap pris par le parti dans le cadre de la candidature de François Hollande. Elle suggère au gouvernement de "changer de cap" : pour simplifier les choses, je lui suggère de changer de parti.

    2- "Changer d'équipe" ? C'est-à-dire, là aussi soyons clairs, procéder à un remaniement ministériel. A cinq mois des élections municipales ? Ce serait une aberration, une pure folie, une imprudence majeure. D'ailleurs, dans l'histoire de la Ve République, on ne l'a jamais vu faire. Après une élection intermédiaire, oui, pourquoi pas : c'est alors le suffrage universel qui commande. Mais avant, non, surtout pas. Marie-Noëlle se laisse impressionner par les sondages et les mécontentements de rue ? Pas moi. Ou alors, j'ai une autre explication à son extravagante proposition : cette nouvelle équipe qu'elle appelle de ses voeux, ne songerait-elle pas à en faire partie ? Ok, il y a de la malice dans mon hypothèse. Mais ce ne serait pas non plus la première fois qu'on verrait ce genre d'intention.

    3- Un "Grenelle des forces de gauche" ?  A chaque fois qu'un politique n'a rien à dire, il nous sort le coup du Grenelle de quelque chose. Les accords de Grenelle, c'était en mai 68 des négociations entre le gouvernement, les syndicats et les patrons : je ne vois pas le rapport avec aujourd'hui un rapprochement des partis de gauche ! Lienemann, par une analogie inappropriée, est complètement à côté de la plaque. Elle souhaite que la majorité s'ouvre au Front de gauche, à travers "un nouveau pacte". C'est bien gentil, mais la sénatrice a-t-elle écouté, depuis des mois et des mois, les propos de Jean-Luc Mélenchon, qui pense et dit pis que pendre de la politique du gouvernement ? Alors, un peu de sérieux avant de dire n'importe quoi ...

     Il faut tenir bon,  et se projeter dans l'avenir. Plus que jamais, être socialiste et fidèle à ses engagements. Pour le reste, c'est le peuple qui jugera .

    Pour les prochaines municipales  je ne  soutiendrai pas  une liste , dont de possibles éligibles  tiendraient publiquement de tels propos .