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eau - Page 2

  • LA SECTION P.S D'ANTIBES A RECU DANIELLE MITERRAND

    Madame Mitterrand 20101011 017.JPG

     

     

      Samedi la section d'Antibes du parti Socialiste a organisé une grande réunion informelle sur l'eau.Cette réunion s'est déroulée en deux parties ,le matin , un débat sur la remunicipalisation de l'eau et l'aprés-midi je recevais Madame Mitterrand qui nous a parlé de sa lutte pour rendre l'eau accessible à tous dans le monde.

    Cette manifestation se déroulait au Centre International de la Jeunesse au Cap d'Antibes,la municipalité etant incapable de nous fournir une salle demandée en mars dernier.

    Au cours de la première partie les interlocuteurs :Michèle Muratore,conseillière municipale P.S d'Antibes ,Paul Cuturello Conseiller Génénral P.S des Alpes Maritimes,Jean Luc Touly membre de la fondation France-libertés,conseiller régional Ile de Farnce Vert Ecologie et Michel Partage ancien maire de Varages et Conseiller du Var débattaient sur la necessité de rendre l'eau aux citoyens par le non renouvellement des contrats liant les communes aux deux multinationales qui se partagent la gestion de l'eau dans le département du 06.

    P9115715.jpgL'aprés-midi ,Marc Daunis, Sénateur-Maire de Valbonne  informait l'assistance des embuches que dressent ces multinationales pour conserver l'exploitation de l'eau et les revenus financiers qui en découlent.

    Puis je reçu avec émotion et fièreté Danielle Mitterrand.Quand elle fit son entrée dans la salle les applaudissements s'adressaient aussi bien à la veuve de François Mitterrand qu'à la présidente ,encore trés active de la fondation France-Libertés .

    Quand je lui fis remarquer qu'elle était dans la ville qui a vu naitre Henri Proglio,patron de Véolia Environnement elle répondit:

    "Ce ne sont pas les personnes qui sont en cause mais le système.Ce système,c'est une dictature économique à Marrakech à Soweto,l'accés à une fontaine n'est possible qu'avec une carte prépayée."

    A la question :Comment sortir sortir de cette dictature , Madame Mitterrand ne voit qu'un salut qui passe par:

    Une gestion des pouvoirs publics ils sont contraires aux entreprises privées,ont une vision de l'interet général"

    Et d'ajouter:"L'eau est un élément essentiel à la vie.Elle ne doit pas être consédérée comme une marchandise.Or aujourd'hui ,à part quelques pays qui ont inscrit dans leur Constitution l'accés à l'eau potable ont est bien loin du compte.L'eau n'a pas de prix"

    P9115728.jpg L'infatigable ambassadrice de France-Libertés en a profité pour promouvoir la feuille d'eau,une gourde plate d'un design de Philippe Stark vendue 5€ au profit des actions de sa fondation.Comme l'a fait remarquer Jean-Luc Touly ,cette fondation est sevrée de tout financement national.

    Une belle journée qui a vu se cotoyer Madame Miterrand mais aussi un sénateur,deux conseillers régionaux ,deux conseillers généraux et des élus.Du rarement vu à Antibes   

     

     

       

  • L'EAU N'EST PAS UNE MARCHANDISE

    «Soyez porteurs d'eau»: c'est le message qu'adresse Danielle Mitterrand aux socialistes. Le PS s'associe à la campagne que mène sa Fondation France-Libertés pour faire reconnaître l'accès à l'eau comme un droit.

    La fondation a crée avec le designer Philippe Starck une «feuille d'eau», petite bouteille que chacun peut se procurer au prix de 5 euros sur le site de France-Libertés. Les bénéfices seront reversés à la Fondation France-Libertés.

    Le 5 juin, jour de la journée mondiale de l'environnement, des manifestations sont prévues pour faire parler de l'eau. Cent élus Porteurs d'eau se réuniront le 5 juin à 11h30 sur le parvis de l'Hôtel de ville de Paris autour de Danielle Mitterrand et Bertrand Delanoë. Une marche des élus pour l'eau sera ensuite organisée jusqu'au Pont des arts à Paris.
    La fondation organise ensuite un rendez-vous sur le Pont des arts de 13h à 18h pour devenir Porteur d'eau et participer à la campagne en se faisant photographier avec la feuille d'eau entre autres. Deux studios photos seront installés sur place. Une distribution de feuilles d'eau sera aussi organisée.

    Aujourd’hui dans le monde, 34.000 personnes meurent chaque jour du manque d’eau potable, 1,5 milliard de personnes n’y ont pas accès et 9 pays se partagent 60% des réserves mondiales d’eau.

    Le PS invite ses membres à participer et relayer cette campagne auprès des citoyens.

    A cette occasion, le PS a rencontré Danielle Mitterrand, qui a évoqué pour nous la campagne que mène sa fondation:

     

  • A L'EAU (Suite)

    Photo de Gilles Chiroleu, 2007, CC 
    Quant à la ville de Paris, en novembre 2008, le Conseil de Paris a voté la « remunicipalisation » de l’eau. Une promesse de campagne du candidat Delanoë, pour en finir avec l’ère Chirac, qui avait privatisé l’eau de Paris en 1984. Veolia avait installé des capteurs de rupture sur les canalisations, une invention brevetée de Veolia et certifiée comme technique standard par l'Union européenne, ce qui permet de localiser les fissures automatiquement. La régie communale « Eau de Paris » a dû acheter le droit d’usage du système à Veolia... Cette belle réussite pour Veolia est le résultat de tous les efforts de lobbying de cette entreprise en Europe : Veolia participe activement aux programmes de recherche sur l´eau de l´UE. Par exemple, la WSSTP, la plate-forme technologique pour l´eau et l´assainissement, possède un comité de 10 membres dont 3 employés de Veolia parmi lesquels le vice-président de WSSTP, Xavier Chazelle. La encore les liens sont étroits, ainsi le PDG de Suez, Yves Thibault de Silguy est un ancien commissaire européen

     Et la qualité de l’eau ?

    De nombreuses polémiques ont eu lieu ces dernières années sur la qualité de l’eau fournie par les entreprises privées de gestion de l’eau potable en France. Nitrates, pesticides, métaux lourds, radioactivité, médicaments… Certains problèmes de qualité d’eau durent depuis plus de dix ans sans qu’une solution efficace soit trouvée. Ainsi en Seine et Marne certaines communes ont des taux de nitrates de plus de 60. La raison de ces dérives ? Les mairies qui n’investissement pas assez et les compagnies des eaux qui exploitent des sources contaminées. Ainsi à Mouthiers-sur-Boëme, des taux de pesticides 6 à 7 fois supérieurs à la norme ont été découverts par les habitants. Ces derniers ont finalement attaqué la SAUR. La bataille à été difficile puis qu’il a fallu apporter la preuve de ces dépassements dans le passé. Finalement, la SAUR a abandonné la source contaminée et a du payer le remboursement de bouteilles d’eau durant 12 ans 32575,96 euros pour les 11 familles qui avaient porté plainte, négligeant du même coup tous les autres habitants soit 11 000 habitants tout de même…


    Pour quelle efficacité ?

    La maintenance des tuyaux est régulièrement critiquée en France ou elle est généralement substituée par une gestion du risque qui ne répare que lorsqu´il y a un incident. Cette manière de procéder fait que la grande majorité des canalisations d’eau française ont plus de 30 ans d´âge. Ceci explique que la moyenne des fuites d´eau en France est de 26,4% contre 7,3% en Allemagne ou l’eau est gérée publiquement. Nous savons tous combien l’eau est précieuse et nous la gaspillons pour raison de rentabilité financière… Les mesures à prendre pour protéger les nappes phréatiques sont également prises en regard de problématiques financières, mais quel en sera le coût pour les générations futures ?


    Liaisons dangereuses ?

    Les échanges de personnel entre les grandes entreprises de l’eau et le monde politique sont symptomatiques des liaisons dangereuses qu’entretiennent les deux mondes. C’est pas un hasard si l’on disait que le nom de Vivendi (qui devient Veolia en 2003) n'était rien d'autre qu'une abréviation pour « VIVier pour ENarques en DIsponibilité » tant l’ENA est un gros fournisseur de managers chez Veolia. En retours, n’oublions pas que l’état est un gros actionnaire de Veolia. Voici quelques exemples lumineux de transferts entre les deux mondes :

    - Henri Proglio, PDG de Veolia, est un grand ami de Rachida Dati, ex-ministre de la Justice

    - Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères, puis ministre de l'Intérieur et enfin Premier ministre, a été conseiller international chez Veolia

    - Eric Besson, à la tête de la Fondation Vivendi (Veolia) a été responsable du programme économique du parti socialiste, puis ministre de Sarkozy

    - Stéphane Richard, directeur de Veolia Transport, passe en 2007 directeurs de cabinet au ministère de l´Économie et des Finances

    - Sylvain de Forges, directeur financier de Veolia, cumule ce titre avec celui de PDG de l'organe du Ministère des Finances chargé de la gestion du patrimoine et des dettes de l'État : l’Agence France Trésor

    - Rainier d'Haussonville, directeur Affaires européenne chez Veolia, a été chef du Secrétariat général des affaires européennes au Ministère des Affaires étrangères, puis Conseiller aux affaires économiques européennes dans le Cabinet du Premier Ministre


    - Jean-Pierre Denis, président de Dalkia (Veolia-Environnement), après avoir été secrétaire général adjoint de l'Elysée, est passé conseiller de Jacques Chirac

    Joachim Bitterlich, vice-président exécutif de Veolia, fut un proche collaborateur du chancelier Allemand Helmut Kohl


    Selon Dominique Voynet « Le Syndicat des eaux est une sorte de caricature d'un certain système. Depuis des décennies, les grands partis se répartissent les présidences de syndicats : à l'UMP, le Sedif ; au Parti communiste, les services funéraires ; au PS, les ordures ménagères. Au moment de voter, les accords tacites passés il y a bien longtemps sont reconduits, ce qui assure une certaine stabilité, à la fois des équipes et des pratiques, à la tête de ces grands syndicats ». Tout est dit.


    Et dans le monde ?

    Veolia Environnement propose ses services à de nombreuses villes françaises, mais aussi anglaises, allemandes et du monde entier. Veolia disposant, de fait, d'un savoir-faire considérable dans les domaines de la recherche-développement et de l'ingénierie financière. En période de crise, les compétences dans les domaines financiers sont au moins aussi importantes que la maîtrise technique des problèmes de gestion de l'eau. C'est ainsi que bon nombre de municipalités dans le monde font appel à Veolia…


    Dans un article sur la privatisation, j’avais cité l’exemple de la Bolivie : En Bolivie, une grande vague de privatisations a eu lieu. Ainsi en 1999, l'entreprise gérant l'eau potable de la 3e ville de Bolivie, Cochabamba, a été privatisée et une concession jusqu'en 2039 a été négociée avec une compagnie jusqu’alors inconnue dans le pays « AGUAS DEL TUNARI ». Dès cette date, le prix de l'eau a augmenté de 30% à 300% suivant les cas. Avec cette augmentation, certaines familles modestes consacraient plus d'un quart de leur budget à l'eau potable. Les sources qui appartenaient aux paysans ont également été confisquées et privatisées. Des lois votées sur mesure protégeaient la société privée gérant l'eau. Les textes de loi suivant la lecture que l’on en faisait pouvaient même prévoir l’interdiction de récupérer l’eau de pluie. Devant cette pression insoutenable pour la population, des émeutes ont eu lieu. La situation pour le gouvernement est devenue réellement dangereuse lorsque les habitants apprirent que l’entreprise « AGUAS DEL TUNARI » était en réalité la propriété du groupe américain « BECHTEL ». Étant donné l'ampleur de la protestation citoyenne, le président n’a pas d’autre choix que d’instaurer, en avril 2000, la loi martiale.

    Cela conduit à de nombreuses arrestations de contestataires et syndicalistes. Le but de la loi martiale étant de rétablir l'ordre et d’acter les privatisations. Au plus fort de la crise qui devenait incontrôlable, des tireurs d'élite ont été employés par le gouvernement. C’est ainsi que le jeune Victor Hugo Daza (16 ans) a été abattu ainsi que six autres personnes. Des dizaines de femmes et adolescents furent blessés par ces tireurs. Finalement, après six mois de manifestations intenses, l'entreprise BECHTEL qui quitta la ville rapidement et le gouvernement firent marche arrière sur cette privatisation.


    Alors ?

    On peut se demander combien de temps encore devrons-nous payer l’eau plus chère qu’elle ne coûte réellement alors que des solutions simples existent. Temps qu’il existera des liaisons dangereuses entre les politiques et les grandes entreprises de l’eau la situation ne sera pas saine et il faudra se résigner a payer toujours plus pour un bien, l’eau, qui sera toujours plus rare.

    Largement inspiré de MARIANE2

  • MARCHANDS D'EAU:POMPE A FRIC

     

    Deux juristes remettent en question la légalité d’une partie des profits colossaux réalisés par les grands groupes… qui spéculent avec l’argent des taxes qu’ils touchent au nom des communes. A lire dans Bakchich Hebdo cette semaine.

    Une récente étude menée par deux juristes vient remettre en question le fondement légal d’une partie non négligeable des profits des distributeurs de flotte comme Veolia, Suez ou la Saur. Publié dans une revue spécialisée, la Semaine juridique, l’article est passé jusqu’ici presque inaperçu. Pourtant, la démonstration est détonante.

    En sept pages, les deux jeunes doctorants Yann Wels et Gersende Bousquet expliquent tranquillement que des millions d’euros perçus par les grandes entreprises d’eau et d’assainissement le sont de façon peu orthodoxe. Au cœur de la controverse, une pratique établie de longue date, qui voit les entreprises délégataires assumer pour le compte des collectivités, en plus de leurs missions traditionnelles, une « prestation complémentaire de recouvrement de fonds ».

    Qui plus est, d’autres services délégués à des entreprises privées par les collectivités sont potentiellement concernés. Et là encore, les enjeux financiers sont de taille. « Ne nous y trompons pas, c’est toute l’architecture de la délégation de service public qui est en cause et qui peut être mise à mal du seul fait du rappel de la réglementation en vigueur, écrivent Yann Wels et Gersende Bousquet. Il est en effet tout aussi évident que les mondes des déchets, des concessions de parking, tombent sous le coup d’un contrôle désormais renforcé du maniement de fonds par des personnes privées. » Pour beaucoup de ces délégataires, la perception de ces taxes, et les bénéfices réalisés en les plaçant, constitue un fonds de roulement des plus confortables

  • L'EAU POTABLE DANS LE MONDE

    L’accès à l’eau potable dans le monde
     13 % de la population mondiale, soit 884 millions d’individus, n’a pas accès à l’eau potable. On estimait cette proportion à 23 % il y a près de vingt ans.

    13 % de la population mondiale, soit 884 millions d’individus, n’avait pas accès à l’eau potable en 2008 selon un rapport de l’OMS, Progrès en matière d’eau potable et d’assainissement (description en français à cette adresse). Depuis 1990, la proportion de personnes n’ayant pas accès à ce bien de première nécessité a baissé de 10 points, permettant ainsi à près de 1,8 milliards d’individus de bénéficier d’un accès à l’eau potable, dont 1,6 milliards pour les seules régions en développement.

    D’importantes disparités existent entre les différentes régions du monde. Tandis qu’on estime que l’ensemble de la population des pays développés a accès à l’eau potable, 84 % seulement en bénéficient dans les pays en développement. Mais alors que le taux est d’environ 90 % en d’Asie, il se situe à 60 % en Afrique subsaharienne. Pas moins de 37 % des individus n’ayant pas accès à l’eau potable vivent dans cette partie du monde.

    Les progrès sont spectaculaires dans certains pays d’Asie. Par exemple, la proportion de la population du Vietnam à y avoir accès est passée de 58 à 94 % en près de 20 ans. Des améliorations notables ont également eu lieu en Inde et en Chine, illustrant leur développement fulgurant. En Inde, le taux s’est accru de 72 à 88 % entre 1990 et 2008, soit 419 millions de personnes. En Chine, un nombre équivalent d’individus supplémentaires a dorénavant accès à l’eau potable. A l’inverse, les pays d’Afrique subsaharienne progressent d’une manière plus modeste. Le Sénégal a connu une faible amélioration de sa situation, avec une proportion estimée à 61 % en 1990 contre 69 % en 2008. A une échelle moins importante, il en est de même en Côte d’Ivoire : 80 % de la population avait accès à l’eau potable en 2008 contre 76 % en 1990.

    Attention tout de même : il convient de prendre avec précaution ces chiffres qui ne comptabilisent pas les personnes de bénéficiant pas d’un logement.

    L'accès à l'eau potable dans le monde par région
    1990
    en %
    2000
    en %
    2008
    en %
    Progression entre 1990 et 2008
    en millions
    Afrique subsaharienne 49 55 60 237, 8
    Afrique du Nord 86 89 92 47
    Asie de l'Est 69 81 89 436,9
    Asie du Sud 75 81 87 547
    Asie du Sud-Est 72 80 86 174
    Pays en développement 71 79 84 1 677
    Pays développés 99 100 100 97
    Total 77 83 87 1 774
    Lecture : en 2008, 84 % de la population des régions en développement avaient accès à l'eau potable.
    Source : Organisation Mondiale de la Santé
    L'accès à l'eau potable par pays
    1990
    en %
    2000
    en %
    2008
    en %
    Progression entre 1990 et 2008
    en millions
    Pays développés
    Canada 100 100 100 5,6
    Japon 100 100 100 4
    France 100 100 100 5,2
    Pays émergents
    Brésil 88 93 97 54,6
    Chine 67 80 89 425
    Inde 72 81 88 419
    Mexique 85 90 94 31
    Pays en développement
    Côte d'Ivoire 76 78 80 6,9
    Egypte 90 96 99 28,7
    Pakistan 86 88 90 59,7
    Sénégal 61 65 69 3,8
    Vietnam 58 79 94 43
    Source : Organisation Mondiale de la Santé

     

     

  • LA QUALITE DE L'EAU

     

    Photo de Gilles Chiroleu, 2007, CC

    Photo de Gilles Chiroleu, 2007, CC

    Souvent citée en modèle après les nombreuses innovations dont elle a témoigné, la gestion de l’eau en France affronte depuis plusieurs années de considérables défis environnementaux, techniques, organisationnels et financiers. Enjeu majeur d’un développement soutenable, les réponses qui y seront apportées définiront pour une bonne part le cadre de vie des générations futures.

    Les modalités de gestion de la ressource aquatique inventées en France à l’orée des années 60 font figure de modèle, qui a largement été exporté dans le monde. Elle se caractérise par la prise en compte de tous les enjeux liés à l’eau à l’échelle d’un bassin versant, soit le territoire baigné par un fleuve ou une rivière, de sa source à son embouchure. Ce qui permet de réguler tous les usages de l’eau : pour l’alimentation humaine, l’énergie, l’industrie, l’agriculture, les loisirs, la préservation et l’amélioration des milieux aquatiques… Et de déployer une gouvernance qui associe un très grand nombre d’acteurs au sein d’institutions spécifiques, qui participent aux côtés des services de l’Etat et des grandes entreprises privées du secteur à la mise en œuvre d’actions et de programmes, de plus en plus orientés depuis une vingtaine d’années par des directives communautaires, dont la plus importante, la Directive-cadre sur l’eau d’Octobre 2000, largement inspirée par les acquis de « l’Ecole française de l’eau », impose à tous les états-membres de rétablir un bon état écologique et chimique de toutes les masses d’eau à l’horizon 2015.

    Un défi gigantesque

    Le défi est immense, compte tenu de la dégradation croissante de la qualité des ressources en eau, massivement polluées par des rejets agricoles, urbains et industriels. Il engage à des investissements qui se chiffrent en dizaines de milliards d’euros. De surcroît, il s’agit désormais de passer d’une logique de moyens à une obligation de résultats qui, s’ils ne sont pas atteints, peuvent entraîner de lourdes sanctions communautaires, soit des amendes qui peuvent atteindre des dizaines, voire des centaines, de millions d’euros.

    Dès les années 60 la dégradation de la qualité de l’eau pouvait s’observer en cotoyant les rivières françaises. A cette époque, les usines et les villes étaient rendues responsables de la pollution de l’eau. La pollution agricole commençait à se manifester. De nature diffuse, ses effets étaient difficiles à repérer. Elle était donc ignorée des décideurs, des médias, et donc du grand public. Quant aux pollutions ponctuelles, elles étaient déversées dans un océan d’eau douce, lacs, fleuves et rivières, de bonne qualité générale, et dont l’état biologique était assez peu différent de ce qu’il avait été au cours des siècles précédents.

    Agriculture et pollution

    Accomplissant sa « révolution chimique », l’agriculture a commencé à peser très fortement dès les années 50 sur la dégradation de la qualité de l’eau. Engrais et pesticides de synthèse se sont répandus. Les doses ont très vite été augmentées. Puis cette utilisation massive s’est généralisée sur toute la surface agricole utile, soit environ 60% du territoire national, d’où un impact très important.

    Cet excès d’engrais dont une partie s’échappe des sols, a fortement contribué à l’eutrophisation des eaux douces et des eaux du littoral, ainsi qu’à la pollution des nappes d’eau souterraines par les nitrates. Les pesticides et autres biocides, souvent diffusés sous forme d’aérosols, après avoir contaminé l’air, les sols, les fleuves, la neige des montagnes et des pôles, les produits alimentaires, ont fini par contaminer l’eau des nappes souterraines, la rendant parfois, et de plus en plus souvent, impropre à la consommation humaine.

    Dans les eaux superficielles, l’effet de ces produits a eu un effet dévastateur sur les écosystèmes. Il suffit qu’une bouffée de pesticide circule dans une rivière, pendant un temps relativement bref, une seule fois dans l’année, pour que tout l’édifice biologique soit appauvri. En fait, on observe aujourd’hui que la contamination est quasiment généralisée et se manifeste en permanence.

    Un enjeu de société majeur

    L’amélioration réelle des ressources en eau est notamment liée à l’évolution des pratiques agricoles, qui dépendent elles-mêmes des nouvelles orientations de la Politique agricole commune (PAC), qui sera révisée en 2013. Des efforts considérables vont par exemple devoir être engagés pour rétablir la qualité des eaux en Bretagne, particulièrement affectées par les effluents des élevages hors-sol qui y sont concentrés.

    Par ailleurs le financement des politiques publiques va être très fortement contraint par les investissements gigantesques qui vont devoir être consentis pour rénover les réseaux d’adduction d’eau potable et d’épuration des eaux usées qui entrent dans une période de renouvellement accéléré, avec la difficulté de l’acceptabilité sociale d’une forte augmentation du prix de l’eau, qui financera ces travaux dans les années à venir.

    Les effets déjà avérés du réchauffement climatique vont par ailleurs entraîner une forte variabilité d’événements hydrologiques extrêmes, inondations ou sécheresses, qui imposent de mettre en œuvre une nouvelle gestion intégrée des ressources.

    Nouveaux défis

    Enfin de nouvelles inquiétudes sanitaires se font jour, qui vont imposer une sophistication croissante des traitements appliqués à l’eau et se traduisent par l’adoption de normes de plus en plus sévères. De nombreux « risques émergents pour la santé », à l’origine desquels on trouve les innombrables substances chimiques ou pharmaceutiques présentes dans l’eau, mobilisent les acteurs de l’eau, qui s’efforcent de répondre aux interrogations croissantes de l’opinion publique qui témoigne de son inquiétude en recourant de plus en plus massivement à la consommation d’eau en bouteille. Ce qui diminue le financement des politiques publiques. Enfin, ultime paradoxe, plus nous économisons l’eau, en restreignant notre consommation quotidienne, démarche louable, mais aussi en nous dotant, par exemple, d’équipements de traitement ou de récupération de l’eau de pluie, et plus le financement des politiques publiques s’en trouve là encore affecté…

    Les défis de la gestion de l’eau en France à l’horizon des toutes prochaines années sont donc considérables. Ils ne seront surmontés qu’au prix d’une remise en cause radicale des activités qui portent atteinte aux ressources aquatiques, comme des comportements individuels.

    On découvre ainsi seulement aujourd’hui, avec près de quarante ans de retard, que l’utilisation de certains composés chimiques, les polychlorobiphéniles (PCB), notamment dans les transformateurs électriques, à littéralement empoisonné les poissons présents dans les fleuves français, dont la consommation est désormais interdite. Des centaines de milliers de tonnes de sédiments sont en effet contaminés par ces « Polluants organiques persistants », l’un des douze composés chimiques qui ont été classés par l’ONU comme les plus dangereux pour la santé humaine.

    Autre exemple, l’hypothèse de développement massif d’agrocarburants, en complément ou en substitution des cultures actuelles, doit être étudiée au regard de son impact sur la qualité des ressources en eau.

    L’eau n’est plus seulement un enjeu technique, dévolu aux ingénieurs, mais un véritable enjeu de société, qui conditionnera l’avenir des générations futures. Nous n’en avons pas encore pris toute la mesure.