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francois mitterrand

  • UN HOMME UNE ROSE A LA MAIN







    Les ouvrages et numéros spéciaux sur François Mitterrand se multiplient en ce trentième anniversaire. Je vous en ai sélectionné trois qui me semblent particulièrement intéressants (voir vignettes) :

    1- "Mitterrand à la une", de Giesbert et Revol, un magnifique recueil des premières pages de journaux consacrées à François Mitterrand. Somptueux mais coûteux. Allez, ce trentième anniversaire n'a pas de prix !

    2- "François Mitterrand, le pouvoir et la séduction", hors-série du Monde, qui privilégie le texte sur l'image, et c'est bien vu : nous redécouvrons des articles oubliés de Mitterrand sur la beauté, la géographie, ... la pornographie. C'est l'occasion pour nous rappeler que l'homme politique était aussi un écrivain (la droite aurait aimé qu'il se cantonne à la littérature !), surtout dans sa période d'opposition. C'est un fait : quand on n'est pas au pouvoir, quand on n'exerce pas de responsabilité politique, on a le temps d'écrire ...

    3-"Mitterrand, une vie", hors-série de Libération, une somme des papiers parus sur Mitterrand dans le quotidien depuis 1981. Les réactions au fil de l'actualité sont instructives.

     

    Relisons les paroles de Regarde  ou réécoutons cette chanson créée et interprétée par Barbara en l'honneur du 10 mai 1981:

    Regarde :
    Quelque chose a changé.
    L'air semble plus léger.
    C'est indéfinissable.

    Regarde :
    Sous ce ciel déchiré,
    Tout s'est ensoleillé.
    C'est indéfinissable.

    Un homme,
    Une rose à la main,
    A ouvert le chemin
    Vers un autre demain.

    Les enfants,
    Soleil au fond des yeux,
    Le suivent deux par deux,
    Le coeur en amoureux.

    Regarde :
    C'est fanfare et musique,
    Tintamarre et magique,
    Féerie féerique.

    Regarde :
    Moins chagrins, moins voûtés,
    Tous, ils semblent danser
    Leur vie recommencée.

    Regarde :
    On pourrait encore y croire.
    Il suffit de le vouloir
    Avant qu'il ne soit trop tard.

    Regarde :
    On en a tellement rêvé
    Que, sur les mur bétonnés,
    Poussent des fleurs de papier

    Et l'homme,
    Une rose à la main,
    Etoile à son destin,
    Continue son chemin.

    Seul,
    Il est devenu des milliers
    Qui marchent, émerveillés
    Dans la lumière éclatée.

    Regarde :
    On a envie de se parler,
    De s'aimer, de se toucher
    Et de tout recommencer.

    Regarde :
    Plantée dans la grisaille,
    Par-delà les murailles,
    C'est la fête retrouvée.

    Ce soir,
    Quelque chose a changé.
    L'air semble plus léger.
    C'est indéfinissable.

    Regarde :
    Au ciel de notre histoire,
    Une rose, à nos mémoires,
    Dessine le mot espoir...

  • MITTERRAND EST ETERNEL

    Mitterrand pour l'éternité.

     




    Dans trois jours, nous fêterons les 30 ans de l'accession au pouvoir de François Mitterrand, premier président socialiste sous la Vème République. L'événement est politiquement très important et mérite d'être célébré dans toute son ampleur.

    Aujourd'hui, je veux vous parler d'un excellent film documentaire de Lucie Cariès, "Mitterrand, du verbe à l'image", que le Nouvel Observateur a rendu disponible en dvd. Il s'agit d'une étude sur les rapports entre François Mitterrand et la télévision. En revoyant ces images, je me suis souvenu que trois de ses interventions m'avaient particulièrement marqué :

    1- Pendant la campagne de 1981, à l'émission "Cartes sur table", devant Duhamel et Elkabbach, quelques secondes avant le générique de fin, à une question sur la peine de mort, il répond qu'il est contre, que les Français sont pour mais que ça ne le fera pas changer d'avis. Quelle audace, quel aplomb !

    Cet homme joue son destin présidentiel, il pourrait demeurer évasif, renvoyer la décision à une date ultérieure ou à l'approbation du peuple. Mais non ! Il ose braver l'avis de la très grande majorité, au risque de perdre. De la classe, de la grandeur ! Depuis ce jour, j'ai été plus mitterrandiste que jamais,


    2- Décembre 1981, le bruit court que Mitterrand est atteint d'un cancer. A la télévision, interviewé par Cotta et Desgraupes, il nie en bloc, s'amuse de la rumeur, se montre déterminé et en bonne santé. Vu d'aujourd'hui et de ce que nous savons, l'intervention est stupéfiante : Mitterrand était réellement malade et il mentait sur l'état de sa santé.

    Quelle ironie du sort, quelle cruauté de la vie ! Cet homme qui se bat 23 ans pour obtenir le pouvoir, qui enfin y parvient et qui apprend, quelques semaines plus tard, que le cancer le frappe ! De quoi être abattu, de quoi devenir mélancolique ...

    Mais non : Mitterrand choisit de ne rien dire et de  lutter, encore et toujours, pas seulement contre la droite, ni contre les adversaires de l'intérieur, mais contre le mal qui envahit son corps. Mensonge d'Etat pour le bien de la France, pour l'avenir de la gauche. Et il tiendra ainsi douze ans, avant que l'avancée de la maladie l'oblige à avouer. Comment ne pas être admiratif devant un tel homme ?

    3- Derniers voeux télévisés, fin 1994, avec cette phrase sibylline et si peu socialiste : "Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas", visage émacié, voix éteinte, yeux encore vifs. Devant ma télé, j'en aurais presque chialé. Mais j'ai compris : le plus grand ennemi d'un homme politique, ce ne sont pas ses ennemis, c'est la mort. Et son plus grand problème : comment la terrasser, comment être éternel ? Mine de rien, Mitterrand a répondu, Mitterrand y est parvenu : aujourd'hui on parle de lui, aujourd'hui il est enfin éternel.


  • C'ETAIT FRANCOIS MITTERRAND

    MERCI POUR CE QUE VOUS NOUS AVEZ APPORTE ET LAISSE COMME HERITAGE

     

    François Mitterrand est né à Jarnac le 26 octobre 1916.

    Portrait Elysée

    Il achevait ses études à Paris lorsqu’il fut mobilisé en septembre 1939 ; trois fois cité, blessé, fait prisonnier, il parvint à s’évader en décembre 1941 lors de son transfert dans un camp de représailles. De retour en France, il ne tarda pas à rejoindre les rangs de la Résistance et passa dans la clandestinité en 1943 : sa carrière politique procède directement de cet engagement.

    Fédérateur et chef de l’ensemble des mouvements de résistance des prisonniers de guerre, il fut appelé, en août 1944, à participer à l’éphémère « gouvernement des secrétaires généraux » à qui le général de Gaulle avait confié la responsabilité du territoire national jusqu’à l’installation du gouvernement provisoire à Paris.

    Elu député de la Nièvre en novembre 1946, il assuma des responsabilités ministérielles tout au long des dix premières années de la IVème République. Ministre de la France d’outre-mer et partisan résolu de la décolonisation, il mit fin aux tensions qui menaçaient la cohésion de plusieurs territoires et noua, avec les leaders africains, des relations personnelles et durables. Démissionnaire en 1953, à la suite de la déposition du sultan du Maroc, il réintégra le gouvernement l’année suivante et fut ministre de l’intérieur dans le cabinet Mendès-France (1954-1955), puis garde des sceaux dans le cabinet Guy Mollet (1956) : ce furent ses dernières fonctions ministérielles ; il refusa celles qu’on lui offrait dans les derniers cabinets de la IVème République, dont il désapprouvait la politique algérienne.

    En 1958, François Mitterrand dénonça le ’coup d’Etat’ qui avait porté le général de Gaulle au pouvoir et prit position contre les institutions de la Vème République. Il y perdit son siège de député, qu’il retrouva dès 1962 après un bref passage au Sénat. Elu maire de Château-Chinon en 1959 et président du conseil général de la Nièvre en 1964, il attendit, dans sa retraite du Morvan, l’occasion de revenir sur la scène nationale. La révision de 1962, qui institue l’élection du Président de la République au suffrage universel, le trouva prêt à relever le défi. Candidat unique de la gauche à l’élection présidentielle de 1965, il mit le général de Gaulle en ballottage et recueillit près de 45% des suffrages au second tour.

    Après le désastre subi par les formations de gauche lors de l’élection présidentielle de 1969, qu’elles avaient cru pouvoir aborder en ordre dispersé, et la rénovation du parti socialiste au congrès d’Epinay (1971), François Mitterrand s’imposa définitivement comme le candidat de la gauche unie. Il manqua de peu l’élection de 1974, mais fut élu Président de la République en 1981 et facilement réélu en 1988.

    Ses deux septennats furent marqués par un ensemble de mesures sociales qu’attendait le monde du travail et que François Mitterrand défendit pied à pied lors des périodes de cohabitation (1986-1988 et 1993-1995), par l’extension et le renforcement des libertés locales et de la liberté d’expression, par la modernisation du code pénal, l’abolition de la peine de mort, etc.

    Il assura le bon fonctionnement des institutions par un respect scrupuleux de la séparation des pouvoirs et par une pratique exemplaire de l’alternance et de la cohabitation. Il a veillé à la présence de la France dans le règlement des grands problèmes internationaux. Sans jamais transiger avec le droit des peuples à disposer d’eux mêmes, il n’a pas ménagé ses efforts pour préserver la paix en Europe et dans le monde ; il a fait ce qui dépendait de lui pour promouvoir la solution négociée des conflits. Partisan résolu de la construction européenne, il s’y est employé sans répit et l’a poursuivie dans la clarté (loi constitutionnelle du 25 juin 1992).

    François Mitterrand fut aussi l’un des meilleurs écrivains politiques de ce temps. Enfin, les ’grands projets’ dont il a eu l’initiative et qu’il a menés à leur terme ont laissé à la France des monuments que nul ne songe plus à contester : l’Arche de la Défense, le Grand Louvre, la Bibliothèque nationale qui porte son nom, et bien d’autres encore.

    Il est mort à Paris le 8 janvier 1996.

     

    Source institut François Mitterrand