Oscars de l'info : BFM sacrée chaîne la plus sarkophile
devant Canal+ et M6
Acrimed a analysé les chiffres du CSA sur les temps de
parole des politiques dans les journaux télévisés des
mois de juillet et août 2007.
Sarko trois fois plus présent que ses prédécesseurs.
Acrimed nous apprend que « toutes émissions confondues » entre 1989 et 2005, « les Présidents François Mitterrand et Jacques Chirac arrivaient en moyenne à 7,0% du temps de parole politique total », soit trois fois moins que le président Sarkozy pendant l'été 2007. Le baromètre Ina'Stat du 29 septembre, qui a comptabilisé le nombre de passages dans les JT des présidents Chirac et Sarkozy en 1995 et 2007, confirme cette analyse : on dénombre 2,4 fois plus d'apparitions pour l'actuel président que pour son prédécesseur pendant les quatre premiers mois de leur présidence respective.
Si le CSA a établi la règle de la division en trois tiers égaux (gouvernement, majorité et opposition) du temps de parole pendant les campagnes électorales, le président de la République échappe à toute limitation : lui et son équipe peuvent donc s'exprimer à volonté. Nicolas Sarkozy ne s'en est pas privé. Dans le hit parade des chaînes « sarkophiles » figure en tête BFM TV avec 33,3% du temps de parole politique accordé au chef de l'Etat. Canal + la suit de près (29,4%). Vient ensuite M6 qui enregistre un « petit » 21%. Attention toutefois à toute analyse excessive : « sarkophile » n'est pas « sarkozyste », et il faut prendre en compte plusieurs facteurs pour tirer de vraies conclusions sur les chiffres.
La répartition du temps de parole entre majorité et opposition illustre également l'omnipotence de Sarkozy et de son équipe : « Présidence de la République, gouvernement et simples membres de l'UMP totalisent, en juillet et août 2007, 69,1% du temps de parole », indique le site Acrimed. Certes ce triptyque représentait déjà 61,6% du temps de parole sur les trois premières chaînes entre 1989 et 2005. Mais ces chiffres reposent la question du pluralisme médiatique. Les règles doivent changer. Sinon, à ce rythme-là, l'opposition devra se contenter de moins de 20% du temps de parole d'ici la fin du quinquennat.
Après l'ouverture dans le gouvernement, vivement l'ouverture médiatique