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PREMIER BILAN DE CAMPAGNE

Durant les deux mois de campagne, sur le terrain, au quotidien, j'ai eu la désagréable impression que les cantonales ressemblaient à des élections sans intérêt pour les citoyens. Elles étaient écrasées par une médiatisation outrancière des municipales qui constituaient un enjeu de politique nationale. Du moins au début car peu à peu sous l'influence des sondages la donne a été modifiée. Lentement mais sûrement le navire amiral UMP a viré de bord expliquant à loisir sur les ondes faute de pouvoir émettre des SOS que la dimension locale devait prendre le pas sur toute autre considération. Mais des cantonales on n'a jamais causé au niveau national comme si ce scrutin était encore plus apolitique que l'autre. C'était délibéré car en fait, cette élection, bien que ne concernant que la moitié des cantons du pays, était bien la seule qui ait véritablement valeur de test. Autant pour les municipales, dans les petites villages, les candidats peuvent dissimuler leurs opinions derrière un brillant « sans étiquette » autant pour devenir conseiller général il faut afficher une étiquette politique claire et précise. Du moins à gauche car cette fois, pour éviter d'en porter le fardeau, les gens de droite avaient malencontreusement oublié le sigle UMP... A l'arrivée les comparaisons sont pourtant indiscutables.
En fait si l'on veut avoir une idée objective de la situation sarkozyste il faut seulement se référer aux résultats globaux des élections cantonales et ne pas focaliser sur des conquêtes pléthoriques de mairies par la gauche ou la perte faible de quelques-unes par ce même camp. La bataille n'est pas très significative. Elles est plutôt symbolique. Le Ministère de l'Intérieur devrait par exemple pour offrir une analyse objective en publiant le nombre de sortants de droite et le nombre d'élu(e)s et de réélu(e)s de ce camp et ainsi on pourrait comparer sans risque d'être abusé par des statistiques bâtardes la réalité d'un scrutin. Malheureusement on n'aura pas dans les journaux télévisés qui comptent ce type de bilan car ils ont tous nié la "vague rose" des cantonales et ils seraient contraints de le reconnaître preuves à l'appui. Enfin presque parce qu'il y a d'étranges procédures dans les décomptes officiels.
La tonalité de la première soirée électorale fut ainsi donnée par ces deux « surprises », qui dominèrent également les lignes éditoriales de la presse écrite du lendemain. Pour la majorité des Français, la messe du premier tour était dite : forte participation et maintien surprise de l'UMP. Pourtant, dès le mardi, puis tout au long de la semaine, des informations d'une toute autre tonalité ont commencé à se faire jour. Des informations capitales dont ont été privés la grande majorité des Français, qui n'ont porté attention à ces élections que le dimanche soir ou dans la presse écrite du lundi. Ainsi, il a fallu attendre le vendredi, ce qui ne s'était jamais vu depuis la dernière guerre, pour enfin connaître... les chiffres officiels de la participation. Surprise : il n'est plus du tout question d'une hausse mais d'un effondrement historique : jamais depuis 1959 la participation n'avait été aussi basse : 66,54% au total et 61,07% dans les communes de plus de 3500 habitants. Dans la capitale, c'est même 43% des électeurs qui ont refusé d'aller voter.

LE SERVEUR AYANT PEU SERVI

Que s'est-il passé le soir de l'élection pour que l'information et la perception de la situation politique réelle soient ainsi faussées ? Un début de réponse nous a été donné par un article stupéfiant du journal le Monde. On y apprend les causes de la "panne" : « Les résultats ont d'abord parcouru le chemin traditionnel : les mairies les ont envoyés, par téléphone ou par fax, dans les préfectures, qui les ont communiqués via un système Intranet au ministère. "La synthèse s'est faite tout à fait normalement" (...) Mais les serveurs, hébergés par une société externe, dont le ministère n'a pas voulu divulguer le nom, se sont écroulés à plusieurs reprises. » On peut en tirer la conclusion que les serveurs du ministère de l'intérieur ne sont pas gérés par les fonctionnaires habilités à cette fin mais par « une société externe » dont le ministère de l'intérieur refuse de communiquer l'identité de la société qui a désormais la haute main sur les élections françaises. Ce n'est pas tout : « Le système étant engorgé, les services de l'intérieur ont dû ressaisir les résultats. Le taux de participation définitif n'a été établi que... lundi après-midi. Le prestataire, qui avait traité les élections présidentielle et législatives de 2007, utilise "ce que l'on peut trouver de plus puissant", assure Bertrand Maréchaux, directeur des systèmes d'information du ministère. (...) M. Maréchaux confiait, lundi soir, n'avoir toujours pas trouvé "de véritable explication technique". Mme Alliot-Marie, rompant avec l'habitude de la plupart de ses prédécesseurs, s'est refusée dimanche à toute apparition publique pour donner les résultats et s'est contentée d'un communiqué diffusé à 23 h 13. 

On peut en déduire que le mystérieux prestataire privé a eu également la haute main sur les présidentielles et les législatives, premières élections françaises où étaient utilisées les machines à voter, qui, elles aussi, suscitent de nombreuses et justifiées interrogations et que le directeur des systèmes d'information du ministère de l'intérieur avoue n'avoir reçu aucune explication de ce mystérieux prestataire extérieur. Etrange système pour la République Française dont « le système intranet » du ministère français de l'intérieur est hébergé par la société américaine LEVEL 3 COMMUNICATIONS, situé à Denver, Colorado, USA. Un détail qui a son importance!


DES AMERICAINS CACHES

 La soirée électorale, donc l'élément décisif de la campagne du second tour, a été complètement faussée par une nouvelle panne informatique d'un système que les fonctionnaires payés à cet effet ne gèrent pas du tout. Ce travail fondamental pour la démocratie française est confié non seulement à une société privée, mais, mieux encore, à une société américaine
Vérifications faites à partir d'informations ouvertes disponibles sur Internet, cette importante société américaine se trouve avoir des liens très étroits avec les deux principaux partis politiques américains, le Parti Républicain et le Parti Démocrate, qu'elle finance l'un et l'autre avant chaque élection présidentielle ! La société en question n'a fourni aucune explication sur la panne. Personne n'est donc en mesure de garantir que cette panne n'a pas été volontairement provoquée, à la demande d'un mystérieux commanditaire, pour aboutir aux résultats faux de dimanche soir. Circulez, il n'y a rien à voir !
Mis à part l'article du Monde, aucun média ne s'est interrogé sur ce grave et troublant dysfonctionnement qui entachent le résultat officiel des élections. Personne ne s'interroge non plus sur la fiabilité et les contrôles réels de l'ensemble "machines à voter ajoutés aux serveurs hébergés par la société américaine LEVEL 3 COMMUNICATIONS" qui a également produit les résultats des présidentielles et des législatives. On nous présente un scénario rocambolesque à base de « serveurs qui s'écroulent » puis « d'adresse de délestage ». Mais ce scénario ne tient pas la route une seconde pour qui connaît un minimum l'informatique : collecter les votes de 25 millions d'inscrits, préalablement centralisés dans une centaine de préfectures, c'est bien le minimum que doit pouvoir faire n'importe quel serveur informatique bon marché. Du reste, on n'a pas attendu mars 2008 pour gérer ce type de situations et les Français ont connu suffisamment de soirées électorales télévisées depuis 40 ans pour savoir que la collecte des résultats ne posait aucun problème par le passé, avec des ordinateurs pourtant infiniment moins puissants que de nos jours.
Comme par ailleurs le ministère précise avoir recours à "ce qu'on peut trouver de plus puissant", on est en droit de se poser de très graves questions sur la cause réelle de la « panne ». En fait un simple papier et un pointage département par département du nombre de votants ce matin pour l'élection des Présidents d Conseil généraux donnerait un résultat peut-être plus fiable... et éviterait une manipulation médiatqiue organisée.


LA REALITE DU TERRAIN

Tenez prenez la Corrèze symbole d'une page politique qui se tourne et de la poussée du Parti socialiste cet ancien fief politique de Jacques Chirac, est passée aux mains de François Hollande. Avant le scrutin, la gauche détenait 51 des 102 conseils généraux. Le nouveau rapport de forces devrait s'établir à 58/44 après le scrutin reporté à dimanche à la Réunion. Pour la gauche, cela représente un gain de 34 départements depuis 1998 c'est que la droite n'a jamais présenté dans son bilan politique un soir d'élection. D'ailleurs je serai ravi qu'un débat soit organisé maintenant que l'on des résultats fiables !
On pourrait parler de la parité puisque, au total, seul quatre départements seront dirigés par des femmes (trois de gauche et une DVD, Anne d'Ornano dans le Calvados), notamment en Indre-et-Loire où la socialiste Claude Roiron a ravi la présidence à l'UMP alors que dans le Puy-de-Dôme, acquis à la gauche, c'est finalement un homme qui a été élu, Jean-Yves Gouttebel, alors que les militants socialistes avaient choisi la veille de présenter la candidature de Michelle André, ancienne secrétaire d'Etat aux droits des femmes dans le gouvernement Rocard.
Dans un communiqué, l'UMP précise que la majorité enregistre huit "pertes" - Ain, Allier, Corrèze, Indre-et-Loire, Lot-et-Garonne, Deux-Sèvres, Somme, Val d'Oise - et "trois gains" soit un "solde différentiel de cinq".
Dans les Hautes-Alpes, le candidat UMP Jean-Yves Dusserre a été élu et le conseil général des Pyrénées-Atlantiques a basculé du MoDem vers l'UMP. Il faut aller chercher le troisième à Mayotte, dont le conseil général était aux mains d'un élu sans étiquette, c'est finalement un conseiller général UMP qui a été élu président à la faveur d'une coalition inédite entre l'UMP, le PS et le Mouvement « départementaliste mahorais » (MDM).
Dans l'Aveyron, la Côte d'Or et les Pyrénées Atlantiques, « la droite, dans sa diversité, s'est rassemblée pour empêcher le basculement de ces conseils généraux à gauche », constate de son côté le secrétaire national du PS chargé des élections, Bruno Le Roux. Dans les Deux-Sèvres, le socialiste Eric Gautier a mis fin à près de trente ans de gestion de droite. Dans la Somme, après la victoire du PS aux municipales à Amiens, Abbeville et Péronne, le PS a également fait basculer le conseil général.
Il n'est pas besoin de mobiliser des ordinateurs américains pour constater que les médias français ne sont pas très fiables et sérieux. Aucune analyse profonde, aucun reflet de la réalité, aucune pédagogie, aucune mesure réelle de l'évolution sociale. Ils se gavent de sondages comme ils l'ont fait sur les municipales mais ne regardent avec mépris les réalités des cantonales

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