Par exemple, les Anglais nationalisent la banque Bradford and Bingley, les Belges et les Néerlandais nationalisent la banque Fortis, et l'Etat fédéral allemand nationalise la banque privée Hypo Real Estate en mettant au pot, excusez du peu, 35 milliards d'euros. Et les Belges et les Français avancent quelque 6 milliards pour sauver Dexia. Et pour la Banque Fortis comme pour la banque allemande Hypo Real Estate, la Banque centrale européenne, l'intouchable BCE, sourde de par son statut aux chants des sirènes politiques, (vous savez qu'il est statutairement interdit à Monsieur Trichet de recevoir tout avis politique de quiconque) a mis la main à la poche.
M. Barroso, ventriloque des milieux d'affaires européens inquiets ?
Apparemment, Monsieur Barroso est d'accord pour ne plus dire la messe en latin. Je cite : « Vous avez vu comme les règles de concurrence n'ont pas été un obstacle à des mesures d'urgence ? Les règles que nous avons en Europe nous permettent d'avoir la flexibilité nécessaire. » A bon entendeur salut : quand il s'agira d'appliquer la concurrence à La Poste française, on lui rappellera sa flexibilité. Et si Monsieur Barroso, héraut de la concurrence, n'était que le ventriloque des milieux d'affaires européens, inquiets soudain pour leurs patrimoines ?
Il y a quelques jours, Monsieur Seillière, patron des patrons européens, grand riscophile tantôt et pourfendeur des riscophobes, peureux, fonctionnaires, assistés et planqués de l'arrière, tandis que lui se battant au grand vent de la compétition, réclamait une énergique intervention publique pour renflouer si besoin était nos braves banques qui avaient été... trop riscophiles précisément... Il faut rassurer les marchés. Et le marché, c'est toute l'histoire du capitalisme qui n'est jamais tant rassuré que par l'argent public.
La phrase : « C'est quand la mer se retire que l'on voit ceux qui nageaient tout nu. » Warren Buffet, milliardaire et génie de la finance.