Serge Minet atteint de collectionnite aiguë
Serge Minet connaît sa « caverne » sur le bout des doigts. Chaque année, c'est le grand nettoyage. Ca lui prend… un mois.
Les nombreux qualificatifs dont pourrait être affublé Serge Minet, de Banogne, feraient de lui un champion au Scrabble. Un collectionneur au sens premier du terme.
Les linguistes n'en finissent pas d'inventer des nouveaux mots pour qualifier les collectionneurs des objets les plus divers. Sans doute devraient-ils se pencher sur le cas de Serge Minet qui collectionne… les collections.
« Dans le temps, quand j'étais jeune, je collectionnais les sous-bocks de bière. C'est resté dans un carton et, 30 ou 40 ans plus tard, j'ai repris », confie Serge, 66 printemps au compteur.
C'est donc il y a une douzaine d'années que le virus le (re) prend. D'abord en tant que cervalobélophile (collectionneur de sous-bocks de bière donc), puis rapidement avec les verres, qu'ils soient de bières (il en a plus de 2 000 aujourd'hui), de marque, de vin (plus de 1 200), en passant par les chopes, etc.
« Dans la Somme, il y avait un collectionneur qui se faisait vieux et qui vendait ses verres. Je lui en ai acheté. Mais sinon, c'est surtout sur les brocantes que je trouve. Je peux en faire 7 par week-end ».
Des pièces anodines à celles qui ont une certaine valeur, tout y passe. Serge Minet, ancien président d'une association de bouliste, ancien boulanger, aujourd'hui encore dans l'agriculture, s'est même construit une véritable caverne d'Ali Baba, accolée à sa maison de Banogne, à l'ouest de Château-Porcien.
ndlr:Qui ne connait pas Banogne
Une pièce dédiée à ses collections
« Je n'avais plus de place dans la maison. En 1999, j'ai construit ce bâtiment. Aujourd'hui il n'y a plus que la collection de petits vases de ma femme dans la maison », raconte Serge.
Et dans cette pièce entièrement vouée à accueillir ses collections, Serge est comme un poisson dans l'eau.
D'un côté les verres, de l'autre les boîtes en fer ; au milieu les capsules de champagne (c'est son côté placomusophile), les petites voitures de pompiers, les 140 vinyles 33 tours de Johnny Halliday, les bouteilles de parfum, les BD de Tintin, les 30 000 cartes postales, les boîtes d'allumettes (son côté cumixaphiliste), les journaux de guerre, les briquets, les calendriers de la poste, les étiquettes de fromage (son côté tyrosémiophile),…, j'en passe et des meilleurs.
Sans oublier tout le pan de mur réservé aux 5 000 cendriers publicitaires (son côté publitéphraphile).
« J'en ai très peu en double, c'est ceux qu'on me donne. Sur les brocantes, au premier coup d'œil, je sais si je l'ai ou pas. Je me rappelle où j'ai eu chaque pièce », souris Serge en nous montrant des bouteilles de champagne d'une grande maison rémoise, qui à l'époque les avait bradées.
Serge n'est pas le genre de chineur à rentrer bredouille d'une brocante. Il accumule, il accumule en se disant, avec le temps, ça va prendre de la valeur.
« Maintenant, il y a beaucoup de gens qui collectionnent, les prix montent. Dans le temps, ce n'était pas comme ça ».
Nul doute qu'avec ses 70 000 objets en tout genre, Serge va devoir réfléchir à agrandir sa pièce. « Il y a de la place », glisse t-il en désignant le jardin.
E.D.