Ségolène a passé son grand oral hier sur TF1. J'aime pas beaucoup ce terme,la politique n'est pas un jeu de trivial pursuite! Cependant, la puissance des médias télévisuel est telle que l'on peut voir l'importance capitale d'une telle émission.
8,7 millions de téléspectateurs ont regardé hier Ségolène Royal(Sarko 8 millions)! C'était donc un très grand débat participatif...
Ci-dessous la revue de presse faite par le Nouvel obs... On peut observer une chose, les éditorialistes, que l'on dit ségosceptique sont très enthousiastes sur la belle prestation de la candidate.
J'espère qu'elle aura sû vous convaincre!
Ségolène Royal sur TF1
NOUVELOBS.COM | 20.02.2007 | 10:04
De nombreux éditorialistes reviennent, mardi 20 février, sur la prestation de la candidate socialiste lors de l'émission "A vous de juger".
LIBERATION
Renaud Dely
"Elle a remis sa veste blanche. En quête de la recette qui avait assuré son succès à l'automne, Ségolène Royal a ressorti sur TF1 l'uniforme qui avait accompagné cette période de félicité dans les sondages. Les participants, ces "vraies gens" dont elle prétend se préoccuper au premier chef, les thèmes, relevant du cas particulier voire de l'intime, le décor, cette agora télévisée censée copier ses forums "participatifs", tout montrait que la candidate socialiste jouait hier soir à domicile. L'émission n'était pas le "traquenard" redouté par certains de ses proches, mais plutôt une consultation au fil de laquelle la candidate a distillé avis et recommandations, érigeant la politique en médecine du quotidien. Ségolène Royal a parfaitement exécuté sa partition. Pas sûr pour autant qu'un show télé bien balisé suffise à renouer un lien fragilisé avec les Français."
L'UNION
Hervé Chabaud
"La solution à tous nos problèmes est à puiser dans les recettes politiques des pays d'Europe du Nord ! Hier soir, Ségolène Royal est passée plus vite qu'à son tour par la case scandinave pour justifier sa certitude de remettre la France debout et dire son enthousiasme fondé sur la valeur ajoutée sociale. (...) Royal a déroulé son pacte présidentiel en prenant soin de rebondir sur chaque question posée pour en élargir l'assise et rappeler le maximum des propositions énumérées à Villepinte. (...) Mais se rend-t-elle compte que le ton qu'elle emploie pour répondre à certaines questions posées provoque une déperdition du fond de ses réponses ? Bien sûr, elle paraît à l'aise dans cette ambiance café du commerce et va même porter assistance avec un certain embarras à un handicapé en larmes. Bien sûr, elle est à l'écoute des personnes choisies pour l'interroger. (...) Mais son visage se durcit lorsque ses interlocuteurs prennent plaisir à la malmener et elle est alors hésitante. Preuve qu'il lui faut se blinder encore. Il lui reste deux mois pour retourner la situation."
LA REPUBLIQUE DES PYRENEES
Jean-Marcel Bouguereau
"L'enjeu était énorme hier soir pour Ségolène Royal. (...) La forme de l'émission privilégiant les expériences personnelles l'a transformée dans un premier temps en une sorte d'assistante sociale. C'était Ségolène, mère de tous les Français et des plus démunis, avec ce qu'il faut de compassion et d'écoute. Une écoute dont elle a fait l'alpha et l'oméga de sa campagne. (...) L'examen a été passé avec succès. Reste à savoir s'il aura fait changer l'opinion des Français qui, dans 26 sondages consécutifs, la disent battue par Nicolas Sarkozy."
LA REPUBLIQUE DU CENTRE
Jacques Camus
"Plus que jamais, hier soir, Ségolène Royal s'est comportée en "femme debout". Pendant plus de deux heures, sur le plateau de TF1, elle a gardé la posture. (...) Oui, à l'heure du "réajustement", Ségolène Royal a tenu à renouer avec ses "fondamentaux ". (...) A chaque question qui lui était posée, Ségolène Royal a commencé par remercier et répondre qu'elle était d'accord. Quitte, dans cet acquiescement consensuel, à flirter avec la démagogie poujadiste, comme en toute fin d'émission où a été dénoncé le "train de vie" des politiques. A peine interpellée sur le chiffrage de son pacte présidentiel, Ségolène Royal a plutôt bénéficié d'une bienveillante solidarité féminine. Et elle a pu, tout à loisir, insister sur les valeurs fondamentales que constituent pour elle la famille, l'éducation et la formation. En ramenant, à chaque fois qu'il était possible, le débat sur ce terrain très affectif, Ségolène Royal est redevenue la "candidate nounou" qui veut aider la France à sortir de ses souffrances. (...) Ségolène Royal a recouru hier soir à un usage immodéré du "je". Comme au temps où les sondages la poussaient à ne croire qu'en elle!"
LES DERNIERES NOUVELLES D'ALSACE
Olivier Picard
"Qui, il y a seulement deux mois, aurait imaginé Ségolène Royal dans une telle situation ? Contrainte à l'exploit dans une émission de télévision pour tenter d'inverser le pronostic qui donne Nicolas Sarkozy largement gagnant contre elle au second tour, avec 10 points d'avance ? Le verdict pour hier soir? Elle a été bonne. Très bonne. Tout comme Nicolas Sarkozy quinze jours avant elle. Elle jouait sur son terrain - le débat participatif, elle connaît ça par coeur - et elle a maîtrisé l'exercice sans trac apparent, en dépit de l'énorme pression qui pesait sur ses épaules. Oui, elle a dominé l'émission avec cette espèce de naturel qui lui a permis de pouvoir concourir à la présidence de la République. Oui, avec le même talent que son rival de droite, elle a su utiliser le concept de "J'ai une question à vous poser" pour faire brillamment l'autopromotion de son programme, et d'elle même."
suivra Imprimée par webcot AFP le 20/02/2007 à 04:16
L'INDEPENDANT DU MIDI
Bernard Revel
"Alors, Ségolène, elle a été bonne? Elle s'en est sortie? Elle a été à la hauteur? Elle n'a pas fait de gaffes? Les mauvais sondages ne l'ont pas déstabilisée? C'est curieux les questions qui se posent dès lors qu'il s'agit d'une femme. Remarquez, elle a l'habitude. "Un homme ne voit pas ses compétences mises en cause en permanence", a-t-elle dit hier soir. Une femme, oui. Elle peut en témoigner. Et c'est pourquoi, constate-t-elle, "c'est beaucoup plus dur pour une femme." On se moque d'elle. On prétend qu'elle n'a rien à dire. Mais cela ne fait que la renforcer dans sa détermination. Elle est prête, affirme-t-elle. Elle met en avant son expérience, son identité de femme, son idée moderne de la politique, son "regard nouveau". Elle a fait passer l'émotion. Elle a développé ses idées avec pragmatisme. Elle a refusé toute "polémique politicienne", hormis quelques allusions au "candidat de droite". Elle croit en elle. Alors oui, elle a été bonne."
LIBERATION CHAMPAGNE
Jorge d'Hulst
"Ségolène Royal a, comme à Villepinte, laissé parler son coeur. C'est dans ces moments là qu'elle est la meilleure. Elle a retracé son itinéraire, rappelé qu'elle a été élève de l'ENA, travaillé pendant sept ans aux côtés de François Mitterrand, préparé les sommets internationaux pour lui, été trois fois ministre, a ravi le conseil régional de Poitou-Charentes à un Premier ministre. (...) Il y a assurément de la solidité dans cette femme. Au lieu de donner une inflexion dans sa campagne, elle a revendiqué sa façon de faire de la politique autrement. (...) Ségolène Royal considère qu'il faut tout simplement revenir aux fondamentaux. A commencer sur le plan économique. L'électorat de gauche a été sans aucun doute sensible à tous les gages qu'elle lui a donnés lors de cette émission. (...) Hier soir, Ségolène Royal a été fidèle à sa stratégie du départ: être concrète, proche des problèmes quotidiens des Français. Et cela lui a réussi dans la mesure où les questions ont surtout porté sur ces sujets là. De ce fait, elle n'a pratiquement jamais été en difficulté. Cette autre façon de faire de la politique qui passait jusque-là chez elle pour une faiblesse s'est transformée hier soir en force."
LA MONTAGNE
Alexandre Morel
"Son " pacte présidentiel " au poing, Ségolène Royal est entrée dans une " nouvelle phase " de sa campagne plus offensive plus resserrée sur quelques idées force, comme elle s'est employée à le faire, hier soir, sur TF1 (...). Servie, dès le départ, par une formule tenant du " débat participatif " qui lui est cher (...) la candidate socialiste s'est voulue proche des gens (...). Leur évocation lui permet d'esquisser un socialisme compassionnel qui réconcilierait la protection des plus faibles et la relance de l'économie, avec pour inspiration maintes fois répétée les social-démocraties du nord de l'Europe. (...) Elle a ainsi articulé un discours qui se veut cohérent et innovant en faisant des subventions, aides et autres allégements de charges de l'État, une politique de discrimination positive pour les entreprises qui investissent, créent de l'emploi ou sont exposés à la conquête des marchés extérieurs. Une sorte de " gagnant-gagnant " qu'elle applique aussi à l'avenir politique en suggérant une ouverture d'entre deux tours (...)".
L'EST REPUBLICAIN
Pierre Taribo
"La démocratie directe fonctionne de telle manière qu'une émission de télévision style " polity-show " peut vous tuer ou vous maintenir à flots. Alors on dira que Ségolène Royal, plutôt à l'aise dans cet exercice, n'a pas mal digéré ce mille-feuilles de questions. Mais sa performance sera-t-elle suffisante pour relancer la machine ? Réponse aux prochains sondages. En attendant on aura retenu l'habituelle brassée de " je et de moi " -peut-être une manière d'affirmer " je veux, donc je peux ? "-, le mélange d'engagements et d'imprécisions sur les moyens qui caractérise sa philosophie de l'action, les annonces, formules, proclamations qui n'ont jamais crée un seul emploi, les incantations sur le thème de l'ordre juste, le moment d'émotion géré avec tact et sensibilité, lorsque la situation des handicapés a été abordée."