Le Sénat est passé à droite. Ca ne me fait ni chaud, ni froid. Il y a trois ans, je n'avais pas ouvert le champagne pour la victoire de la gauche ; aujourd'hui, je ne vais pas verser de larmes pour sa défaite. Sous Sarkozy, le Sénat de gauche n'a pas empêché une politique de droite ; sous Hollande, un Sénat de droite ne gênera pas, ou si peu, la politique du gouvernement. La seule différence est que la droite n'aura plus besoin des voix du Front de Gauche pour retarder les projets du gouvernement. Ce qui compte, c'est le pouvoir : qui décide, qui tranche, qui a le dernier mot. C'est l'Assemblée nationale, pas le Sénat.
Il y a quand même quelque chose qui me chagrine dans les résultats de l'élection sénatoriale : c'est l'entrée de deux FN au palais du Luxembourg. L'assemblée des sages, comme on l'appelle, va accueillir deux fous et deux fourbes, des extrémistes de droite (voilà leur folie), des adversaires de la République (voilà leur fourberie). Vous me direz que deux, ce n'est pas beaucoup, ce n'est pas bien grave : mais si, c'est sérieux. Le Front national s'installe progressivement dans les fauteuils de la République. Bientôt, avec ses mauvaises manières néo-facho, il posera ses bottes sur les bureaux de Matignon et de l'Elysée. Il faut y penser et le redouter, ne pas jouer avec ça, ne pas le prendre à la légère. L'extrême droite au Sénat, même à petite dose, c'est un symbole désastreux pour les démocrates. Deux gouttes de nitroglycérine suffisent à tout faire péter.
Dans les Alpes Maritimes, je salue et je me réjouis de la réélection de mon camarade Marc Daunis . Le siège n'était pas acquis d'avance, loin de là , pour 3 voix . Marc aura su résister à l'antisocialisme ambiant, qui a gagné forcément les grands électeurs. Sa campagne de proximité a été bien menée.
Le couac médiatique à Antibes , vient de la déclaration dans la presse locale du communiste tête de liste Front de gauche (3,48%) battu: "Je ne me réjouis pas de l'électionde Daunis" .
Pour finir, j'adresse mes félicitations à mon camarede Yves Daudigny qui dans l'Aisne , qui a aussi été réélu .
C'est ça aussi, les bonnes manières républicaines.