de bluboux
La journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre dernier, était le cadre idéal pour la FAO (Food and Agriculture Organization) et le PAM (Programme Alimentaire Mondial) de rappeler les chiffres catastrophiques dévoilés dans le rapport de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture. La conjugaison des crises alimentaires et économiques a fait grimper le nombre de personnes affamées à des niveaux sans précédent : plus d’un milliard d’êtres humains sont sous-alimentés... En Asie et dans le Pacifique, leur nombre est estimé à 642 millions ; en Afrique subsaharienne, à 265 millions ; en Amérique latine et aux Caraïbes, à 53 millions ; au Proche-Orient et en Afrique du Nord, à 42 millions ; et dans les pays développés, à 15 millions.
Avant l’apparition des crises récentes, le nombre de personnes sous-alimentées accusait déjà une montée lente mais régulière au cours de la dernière décennie, indique le rapport. Des progrès appréciables avaient été accomplis dans les années 80 et au début des années 90 en matière de réduction de la faim chronique, essentiellement grâce à l’accroissement des investissements dans l’agriculture qui avait succédé à la crise alimentaire mondiale du début des années 70.
Mais entre 1995-97 et 2004-06, à mesure que l’aide publique au développement consacrée à l’agriculture perdait du terrain, le nombre d’affamés s’est amplifié dans toutes les régions, à l’exception de l’Amérique latine et des Caraïbes. Mais les progrès réalisés dans cette dernière partie du monde ont été par la suite annulés sous l’effet des crises alimentaires et économiques.
La hausse du nombre de victimes de la faim, à la fois durant les périodes de prix faibles et de prospérité économique et durant les périodes d’envolée des prix et de récession économique, montre la faiblesse du système mondial de gouvernance de la sécurité alimentaire, souligne la FAO.
La FAO tire également la sonnette d’alarme sur les ressources halieutiques : la mer est en voie d’épuisement. Si l’on ajoute à cela que le réchauffement climatique entraine des millions de gens vers la mort ou l’exode (et je pense notamment à la situation dramatique des populations autour du lac Tchad), on peut clairement affirmer que jamais la planète n’a connu une telle situation d’inégalité face aux besoins vitaux des populations. On peut également constater que malgré les déclarations péremptoires de plusieurs leaders politiques des pays développés depuis ces derniers mois, rien n’a été fait. Et pourtant quant il s’est agit de « sauver » les banques de leur propre turpitude, rien n’était plus urgent, rien n’était impossible, y compris de verser des milliards de dollars de fonds publics dans ce qui se révèlera surement être le tonneau des Danaïdes...
"Les 44 milliards de dollars d’aide publique au développement à consacrer au développement agricole représentent un montant très faible comparé aux 365 milliards de dollars dépensés en 2007 par les pays riches pour soutenir leurs agricultures, aux 1 340 milliards de dollars dépensés chaque année dans le monde sur les armements et aux sommes inimaginables qui ont été mobilisées très rapidement en 2008-2009 pour soutenir le secteur financier" a déclaré monsieur Jacques Diouf, directeur général de la FAO, lors de son discours le 16 octobre dernier à Rome.
Du 16 au 28 novembre aura lieu à Rome le sommet mondial sur la sécurité alimentaire. Il y a fort à parier que malgré l’appel de la FAO, du PAM et de nombreuses ONG, une fois de plus, rien ne soit fait. Nous sommes témoins de l’inaction de nos dirigeants jusqu’à ce jour et si nous ne les interpellons pas, nous serons complices.
Pour réagir et faire pression sur notre gouvernement, écrivez à l’élisée :
Pour écrire à l’élysée : par courrier, sans affranchissement ou par internet : http://www.elysee.fr/ecrire/