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  • C'EST QUOI LA FAMILOPHOPHIE

    Familophophie  : 

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    Une centaine d'écoles ont été frappées par un important absentéisme, les parents n'envoyant pas leurs enfants en classe pour protester contre l'enseignement de la théorie du genre, qui apprendrait aux petits garçons à devenir homosexuels, aux petites filles à devenir lesbiennes, et aux deux, pourquoi pas, s'ils le souhaitent, à devenir bi ou trans. Bref, l'école, c'est le bordel ! Sauf que tout ça est faux, délirant, absurde. A l'école primaire, comme au collège et au lycée, on apprend à se départir des stéréotypes sociaux, on enseigne l'égalité entre tous, on défend la liberté, le respect et la tolérance. Ni plus, ni moins. Dans l'école publique, laïque, républicaine, on n'impose ni encourage aucune conduite de vie, ni sexuelle, ni religieuse. La théorie du genre est une recherche universitaire (gender studies) qui nous vient des Etats-Unis (décidément, l'Amérique agite les esprits ...) et qui n'est évidemment pas abordée dans les écoles françaises. Ceux qui prétendent le contraire profèrent une ânerie, c'est-à-dire une absurdité de plus.



     Une  manifestation s'est déroulée dimanche à Paris. Mais contre quoi ? Le mariage homosexuel ? La loi est passée et, en République, est de facto admise. La GPA et la PMA ? Elles ne sont pas dans les projets du gouvernement. Contre quoi alors ? Contre la familophobie gouvernementale ! Oui, vous avez bien lu : la familophobie, c'est-à-dire la phobie de la famille, comme d'autres ont la phobie des araignées ou des ascenseurs. C'est nouveau, ça vient de sortir, aurait dit Coluche. Mais surtout, c'est absurde : je ne vois pas en quoi le gouvernement, le parti socialiste et la gauche seraient phobiques, allergiques à la famille. A cause du mariage pour tous ? Il légalise la famille homosexuelle, qu'il soustrait, pour ceux qui le souhaitent, au concubinage. Les personnes de gauche aiment autant la famille que les gens de droite, mais ils laissent chacun décider de sa vie et de sa famille.

    Cette querelle est vraiment absurde, tellement absurde que je me régale de voir la droite y succomber : je lui laisse volontiers les questions sociétales, tandis que la gauche se réserve les questions économiques et sociales. Car la prochaine présidentielle ne se jouera pas sur le mariage homo ou la défense de la famille, mais sur le niveau de l'emploi et la réindustrialisation de notre économie. En matière sociétale, François Hollande ne provoque aucune révolution : il ne fait qu'adapter la France à ce qui se fait ailleurs, en Europe, depuis parfois bien longtemps.

     C'est sur  la politique économique que François  Hollande  là-dessus, et seulement là-dessus qu'il sera jugé par les Français. Tout le reste n'est qu'agitation absurde, absurdement idéologique.

  • C'ETAIT IL Y 80 ANS

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    Le 6 février 1934, plusieurs manifestations ont lieu simultanément à Paris. Les ligues (on vient de les baptiser « collectifs ») d’extrême-droite, qui jouent un rôle très important dans l’entre-deux-guerres, notamment lorsque la gauche est au pouvoir, ce qui est le cas depuis les élections législatives de 1932, forment plusieurs cortèges… La crise est là ! Le phénomène se renouvellera chaque fois que l’on est dans la même situation…Battue sur le plan politique, la droite exploite alors le fond réactionnaire d’une France ancrée dans des certitudes passéistes. La stratégie est la même : toute transformation sociale est affectée d’une vision moraliste, de telle manière qu’elle mobilise les tenants silencieux des privilèges. Les fameuses « Ligues » des années 30 ont trouvé de manière plus ou moins voilée (excusez-moi pour ce terme!) des repreneurs depuis quelques mois avec des bonnets rouges, noirs ou… bruns:!

    En effet, parmi les principales ligues présentes le 6 février 1934, la plus ancienne on trouvait être l’Action française. Fondée en 1898/1899 par un trio Maurice Pujo, Henri Vaugeois et surtout Charles Maurras, elle s’était donné pour mission fondatrice de renverser la République afin de revenir à la Monarchie, c’est à dire à une époque où la morale était respectueuse de la religion (relire Tartuffe!). Il est certain que dans les manifestations actuelles contre le « mariage pour tous », contre les impôts, contre le Président élu de la République, devenues des alibis à l’éructation de slogans proprement hostiles à la représentation parlementaire majoritaire, le pouvoir de Droit divin a ses partisans ! L’ordre moral constitue la base de ces rassemblements véritablement politiciens, exploitant des appréciations totalement différentes de la loi. Homophobes, intégristes religieux, illuminé(e)s en tous genres, exploiteurs de tous poils, se retrouvent unis dans une seule haine : celle de la gauche !
    En 1934 la contestation violente s’appuie sur les « Camelots du Roi » qui, malgré des effectifs assez limités, sont très actifs dans la rue. On retrouve aussi les « Jeunesses patriotes », qui revendiquent 90 000 membres, dont 1 500 font partie des « groupes mobiles » (Tiens donc. Des groupes mobiles?). On y ajoute un zeste de « Solidarité française », fondée par le richissime parfumeur François Coty et une pincée du « Francisme » pour obtenir un cocktail très similaire à la composition actuelle des manifestations spontanées organisées devant l’Assemblée nationale. Il y manque les nostalgiques de la Grande guerre réunis par le Colonel de la Rocque, sous le célèbre patronyme des « Croix de feu », mais on ne tardera pas à y retrouver « La ligue des contribuables » qui s’attaque aux hommes politiques réputés tous, absolument tous, corrompus et malhonnêtes.
    Les ligues de droite et d’anciens combattants avaient appelé à se réunir en face de la Chambre des députés. Tous se mobilisent sur le thème : « À bas les voleurs ! » avec en première ligne l’extrême droite. Progressivement, les violences vont aller crescendo avec une tentative de « conquête » du Palais Bourbon, qui contraindra les forces de l’ordre à tirer face à des manifestants parfois en armes ! Il y aura de très nombreux blessés et plusieurs morts… au nom de la liberté de manifester. Quelques années plus tard, ce type de rassemblement dégénérera en attaque raciste contre des lieux ou des personnes ne convenant pas à l’ordre moral. On conspue les juifs, on implore Dieu, on s’attaque aux symboles républicains.
    Maintenant, l’UMP qui a oxygéné depuis des années la « bête immonde » de l’intolérance tente de pallier au plus pressé et d’échapper à sa responsabilité. Ses responsables font profil bas vis à vis de ce conglomérat qui bouffe du « Hollande » à la croûte rouge à tous les repas idéologiques ! Le dilemme est cruel face à la radicalisation de la rue, car au fil des soirées, plus personne ne contrôle ce monstre haineux et violent. Officiellement, on condamne toutes les violences ponctuelles visibles, mais sans désavouer l’ensemble des manifestants chauffés à blanc et qui pourraient maintenant se retourner contre leurs inspirateurs.

    En 1934 la droite n’était plus républicaine que dans ses affirmations publiques, car elle était déjà dépassée par ses extrêmes ligués contre la démocratie parlementaire, contre le suffrage universel. Elle appelait à la démission du gouvernement, du Président et des Ministres. On a franchi la ligne jaune, et il est impossible de ne pas penser au titre du journal de « L’Action Française » du 7 février 1934 « Après les voleurs, les assassins ». Ne croyez surtout pas ceux qui prétendent que l’Histoire ne sert pas deux fois le même poison ! Toute ressemblance avec les personnes actuelles n’est pas pure coïncidence !

     

     

     

  • ET LE SINGE DEVINT CON

    CITATIONS CHOISIES

     

    Il y a un milliard d’années, la première molécule un peu vivante salissait un monde jusque-là bien tenu. Il y a un million d’années, un neutron perdu, errant par les espaces infinis, frappait le fœtus d’une guenon juste là où il fallait pour qu’il perdît sa queue et sa joyeuse humeur et commençât à calculer sa retraite des cadres. Depuis, les Hommes ont grouillé dans cette vallée de larmes. Ils ont inventé le feu, la roue, le klaxon à quatre notes, l’âme et le désodorisant pour les cabinets. Ils ont construit des civilisations tellement immortelles qu’ils ont bien failli désespérer de pouvoir inventer des bombes capables de les anéantir. Ils se sont haïs, aimés, rehaïs réflexion faite, reaimés mais c’était trop tard, ils se sont créé des dieux à l’image de ce qu’il y avait de plus moche en eux et des flics à l’image de leurs dieux, ils ont laissé traîner partout des os à moelle bien sucés et des boîtes de conserve rouillées. Vraiment, ils se sont donné du mal.

     

    Tout a connu une première fois. Tout.

     

    Il y eut la première fois où un Singe perdit sa queue, la première fois où un Homme rencontra un Cheval, la première fois où il rencontra une Femme (il regretta bien de ne pas l'avoir rencontrée avant le Cheval, les ruptures sentimentales ne sont jamais agréables...), bref, de première fois en première fois, l'Homme progressa (retenez ce mot).

    Et donc le Singe a perdu sa queue. Il est descendu de l'arbre. Il a appris à se tenir debout sur ses pattes de derrière sans se casser la figure, ce qui est très difficile. Il y a mis quelques millions d'années, mais ça valait la peine. Tous les spécialistes seront d'accord : c'est grâce à la station verticale, qui dégage bien la poitrine et permet de porter un noeud papillon ou des médailles, beaucoup de médailles, en les mettant bien en valeur, que l'Homme est devenu vraiment et pleinement l'Homme, et même ce qui se fait de mieux en fait d'Homme: le Con. Le Singe est devenu le Con. Maintenant, il fait le fier. Il regarde de haut les autres créatures... »

     

    Il cessa d'être Singe. Il fut Con. Aujourd'hui, il fait le fier. Il ne copule plus bêtement derrière un dos tourné, comme font les Hérissons et les Tortues, mais en faisant face à sa partenaire, comme le Sandwich au Pâté. Il a inventé la poésie tout en taillant des silex avec ses dents et en les polissant avec ses fesses. Il s'est fabriqué des bons dieux en bois d'arbre et leur a offert des sacrifices en viande d'homme...

    Il était temps qu'arrivât l'âge du fer. Et justement, il arriva. [...] Maintenant, l'Homme pouvait franchir un pas décisif. Il le franchit. Il inventa la guerre.
    Les conquérants se mirent à conquérir, les mères à pleurer, les soldats a violer, les beaux jeunes hommes moururent pour leur patrie, et les beaux jeunes chevaux crevèrent pour rien. "



    " Ce qui caractérise l'Homme sans aucun doute possible, ce n'est pas réellement son intelligence supérieure, c'est la possibilité qu'il à d'être un con. Ceci est très important.
    Il existe des hommes cons par rapport au degré moyen d'intelligence qu'on est en droit d'attendre d'un homme. Il n'existe pas de chien con, ni de crocodile con, ni de microbe de la fievre jaune con. Ce qui distingue l'Homme de la bête, c'est sa connerie. "

     

    " D'où venons-nous ? Où allons-nous ? C'est  Cavanna qui vous le dit.






     

  • CIAO FRANCOIS

     

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    La mort de François Cavanna m'a touché , je suis né à Nogent sur Marne où il vécut enfant et j'habitais en face de chez sa grand mère rue des Héros Nogentais ex rue des Jardins pour les anciens . J'ai lu et relu son livre Les Ritals et je me reconnaissais dans la description de ce Nogent si particulier  avec sa  forte colonie d'italiens  .

    Je pense que mes anciens camarades d'école ,les Taravella ,les Bocciarelli,les Pianetti ,les Roffi ,les Rossi et tous ceux qui font que la banlieue Est ce n'est pas la banlieu Ouest doivent éprouver la même tristesse que moi .

     J'avais croisé Cavanna il y a quelques années à Mouans Sartoux au Festival du livre  et nous avons bien sur parlé de Nogent et de la rue Saint Anne , celle d'avant . Celle qui mesurait un mètre vingt de large avec un caniveau au milieu avec un bistot en bas pret de la Grande rue qui s'appelait "Au Petit Cavanna" du hangar du père Hémery , de l' atelier d'imprimerie du marchand de journaux Sentis ............

    J'y suis retourné l'an dernier et je veux vous dire , n' allez pas la voir cette rue .

    Vous savez ce qu'il en ont fait !des immeubles avec des commerces .

    Revenons à Cavanna  et sa gueule de personnage de BD  à la voix particulière, il y avait quelque chose d'envoûtant : à l'entendre parler, même quand je n'étais pas d'accord avec lui, il m'obligeait à le suivre, à partager ses idées, tant sa force de persuasion était grande.

    Ses idées, justement, c'est ce que j'appréciais par dessus tout chez lui avec  autobiographies . Je lisais sa chronique dans Hara- Kiri , ma préférée de tout le journal. Je l'ai abandonné avec Charlie, Je ne le suivais pas toujours dans ses réflexions, loin de là ; mais il me faisait toujours réfléchir. Bien sûr, j'appréciais son côté militant laïque, républicain fervent , libre penseur et bouffeur de curé   cet iconoclaste, ce rebelle, cet insoumis  avait le respect absolu des règles ... de la langue française, dont il était un grand amoureux, . Je crois que c'était un anarchiste joyeux, ce qui est tout de même plus intéressant qu'un socialiste triste. 


    Il y avait aussi une dimension fort méconnue de son personnage qui m'intéressait vivement, qui est aujourd'hui à peu près complètement oubliée : ce sont ses méditations sur l'immortalité humaine, dans son ouvrage "Stop-Crève".

    Non pas que Cavanna craignait cette mort dans laquelle il vient d'entrer, mais il trouvait très dommage d'avoir à mourir et je suis d'accord avec lui !. Du coup, il estimait que l'objectif qui devait mobiliser la société, la science et l'Etat, c'était la recherche de l'immortalité ! Rien de mystique ou de surnaturel dans sa préoccupation, qu'il essayait de rendre la plus rationnelle possible. Au fil du temps, il me semble qu'il avait abandonné ce projet. Aujourd'hui, c'est trop tard : Cavanna restera immortel, seulement dans nos coeurs.

    Ce qui n'est déjà pas si mal. Ciao l'ami ! Ciao Françva




    Ne te conduis pas en fonction d'une morale transcendante.
    Mais que ta morale soit faite des règles nécessaires à la vie de chacun dans une société harmonieuse et fraternelle.
    ... Sauf, bien sûr, si les hommes noirs prennent le pouvoir et rallument les bûchers. Dans ce cas, mon fils, fais semblant !"
    (François Cavanna / 1923-2014 / Lettre ouverte aux culs-bénits / 1994)