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  • ELECTION DU MAIRE A ANTIBES

    Vendredi dernier Jean Leonetti a été réélu sans surprise maire d'Antibes . Mais le vote a été marqué par une incongruité: le candidat frontiste Lionel Tivoli, qui compte cinq élus, n’a obtenu que… quatre suffrages.

     Ce dernier ne se présente que pour la forme; le premier magistrat est toujours élu au sein du groupe majoritaire. Et à Antibes, la majorité est écrasante. L'UMP-UDI truste 41 des 49 sièges. L'opposition se partage ceux qui restent: cinq pour Lionel Tivoli (Front national), deux pour Michèle Muratore (Le PS et les Verts), un seul pour Gérard Piel (PCF).

    Si Leonetti récupère bien les 41 suffrages de son groupe, Tivoli n'obtient que… quatre voix! Ce qui signifie que lui-même ou l'un de ses colistiers a voté blanc. Simple erreur de manipulation? Chacun semble le penser. Jusqu'à ce que le conseil procède à l'élection des adjoints.

     Seul le groupe UMP-UDI propose une liste. Michèle Muratore et son colistier Pierre Aubry déclarent qu'ils ne prendront pas part au scrutin. Nouveau vote. Nouveau dépouillement. Les dix-huit adjoints sont élus avec… 42 suffrages - un de plus que les 41 de la majorité.

     

    Cette voix inattendue ne peut venir que du Front de Gauche ou du Front national.

    Faut-il en déduire que, pour la seconde fois, un colistier de Tivoli a marqué un but contre son camp?

    Voilà qui promet une opposition d'extrême droite sans doute assez molle. Je ne vais pas m'en plaindre, mais je souligne la contradiction : lorsqu'on est le leader d'une formation politique, qui plus est d'opposition, on ne dispose que d'un seul pouvoir, celui de débattre (puisqu'on n'a pas le pouvoir de décision). Les nombreux électeurs du Front national feraient bien d'y réfléchir : ils ont élu quelqu'un qui n'est manifestement pas en mesure de défendre ses idées ni de contester celles des autres .

    Quelqu'un qu'ils ont élu pour rien.

  • COMDAMNATIONS A MORT DANS LE MONDE

     

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    Au moins 778 personnes ont été condamnées à mort et exécutées en 2013 dans le monde contre 682 l'année précédente, une « nette flambée » attribuée à l'Iran et à l'Irak, selon Amnesty International qui publie son rapport annuel sur le sujet jeudi 27 mars.

    « Deux pays sont à l'origine de l'augmentation des exécutions en 2013 : ce sont l'Iran et l'Irak », détaille la directrice des affaires internationales à Amnesty, en parlant d'une augmentation très « inquiétante ».

    LA CHINE EN TÊTE

    « Notre estimation totale exclut la Chine où des milliers de gens sont exécutés chaque année, mais où la peine de mort est un secret d'Etat », précise-t-elle. « Un petit nombre de ces pays seulement ont commis l'essentiel de ces meurtres absurdes financés par l'Etat », a souligné pour sa part le secrétaire général d'Amnesty, Salil Shetty.

    Le classement d'Amnesty International donne les chiffres suivants pour 2013 :

    • La Chine, avec des milliers d'exécutions. « Les autorités chinoises ont affirmé que depuis 2007, elles avaient réduit le recours à la peine de mort. Nous leurs lançons donc le défi suivant : si vous avez les chiffres, publiez les et montrez les nous », déclare Amnesty International. Human Rights Watch estime de son côté que le nombre des exécutions en Chine est « tombé sous le seuil de 4 000 par an ces dernières années », contre environ 10 000 une décennie auparavant.
    • L'Iran, avec au moins 369 exécutions. Ce chiffre est, selon Amnesty International, en dessous de la réalité, le régime de Téhéran minorant le nombre des suppliciés pour l'association.
    • L'Irak, avec 169 exécutions.
    • L'Arabie saoudite, avec 79 exécutions.
    • Les Etats-Unis, avec 39 exécutions.
    • La Somalie, avec 34 exécutions.
  • PEINE DE MORT EN EGYPTE

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    Communiqué d'Amnesty International

    Les sentences de mort qui ont été prononcées lundi 24 mars 2014 par un tribunal égyptien donnent un exemple consternant des défaillances et du caractère sélectif du système judiciaire égyptien.

    Selon les médias officiels égyptiens, à l'issue d'une audience unique, le tribunal pénal de Minya a condamné 529 partisans de l'ancien président Mohamed Morsi à être exécutés en raison du rôle qu'ils auraient joué dans les violences qui ont suivi sa destitution en juillet 2013.

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     "C'est là une injustice poussée à l'extrême, et ces condamnations à mort doivent être annulées. En prononçant tant de peines capitales lors d'un procès unique, l'Égypte se situe au-delà de la plupart des autres pays, qui n'atteignent pas en toute une année un tel nombre de condamnations. Au cours des années qui viennent de s'écouler, nous n'avons vu aucune juridiction prononcer d'un seul coup autant de condamnations à mort, que ce soit en Égypte ou dans le reste du monde »

    Hassiba Hadj Sahraoui
    Directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International

    Les tribunaux égyptiens s'empressent de punir les partisans de Mohamed Morsi mais laissent impunies de graves violations des droits humains commises par les forces de sécurité. Tandis que des milliers de partisans de Mohamed Morsi sont toujours derrière les barreaux, il n'y a jamais eu d'enquête sérieuse sur la mort de centaines de manifestants. Un seul policier a été condamné à une peine d'emprisonnement, pour la mort de 37 détenus.

    "Sans un processus indépendant et impartial, capable d'offrir à tous la vérité et la justice, on pourra se demander si le système de justice pénale de l'Égypte a quelque chose à voir avec la justice. Quoi qu'il en soit, le recours à la peine capitale reflète une injustice inhérente, et les autorités égyptiennes devraient imposer un moratoire sur les exécutions, en vue de l’abolition de la peine de mort. »

    Hassiba Hadj Sahraoui

    Les autorités égyptiennes ne publient pas de chiffres sur les sentences de mort et les exécutions, malgré nos demandes répétées faites au fil des années. Nos recherches montrent que les tribunaux égyptiens ont prononcé au moins 109 sentences capitales en 2013 ; en 2012, le chiffre avait été d'au moins 91, et de 123 en 2011. La dernière exécution connue a eu lieu en octobre 2011 : un homme condamné pour avoir tué six coptes et un policier musulman lors d'une fusillade en janvier 2010 a été pendu.

  • C'ETAIT HIER

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    Siège ejectable

     

    Il faut se  rappeler de cette année 1983 , les élections municipales du 6 et 13 mars, furent un véritable raz-de-marée pour l’opposition RPR-UDF. Deux après son élection à la présidence de la République François Mitterrand et son gouvernement sont véritablement sanctionnés par les urnes. Jacques Chirac réalise le « grand chelem » à Paris (20/20) face  à Lionel Jospin, la droite réalise les conquêtes d’Avignon, Béziers, Chalon-sur-Saône (défaite de Pierre Joxe), Épinal (avec Philippe Séguin), Grasse, Grenoble (avec Carignon contre Dubedout), Nantes, Nîmes, Reims, Roubaix (un bastion PS), Saint-Etienne, Sète, Tourcoing. Brest. Saint-Chamond, Chambéry, Saint Quentin, Levallois-Perret, Rosny sous Bois, Savigny sur Orge, Athis-Mons…Une seule ville avait fait le chemin inverse (Chatellerault avec Edith Cresson) et Marseille sauvée avec Defferre grâce à la répartition de sièges par secteur.

    Lors de ces municipales,l’union RPR-UDF-DVD avait gagné une trentaine de villes de plus de 30 000 habitants, le PCF avait perdu 15 villes de plus de 30 000 habitants, le PS en avait perdu 16 !

    Pire quelques mois plus tard l'or de l’élection partielle de Dreux en septembre 1983, la liste du FN, représentée par Jean-Pierre Sturbois -sans pneus lisses - réalise au premier tour 17 % des voix, le meilleur score jamais obtenu par un candidat FN, lui permettant d’accéder au second tour contre le candidat sortant de la gauche unie et contre le candidat de la liste RPR/UDF.

    Pour le second tour, la liste RPR/UDF incorpore quatre représentants du FN en place éligible, dont Jean-Pierre Sturbois secrétaire général du parti. Cette alliance est contractée pour éviter une triangulaire qui limiterait fortement les chances de la droite dans une ville que Françoise Gaspard, au nom de l’Union de la gauche, avait remporté lors des élections de mars 1977. En mars 1983, elle avait été réélue mais l’élection avait été invalidée pour irrégularité du scrutin. Lors du second tour, la liste RPR/UDF/FN menée par Jean Hieaux gagne l’élection. Mis à part Bernard Stasi et Simone Veil, qui font part de leur désapprobation, les autres dirigeants de droite restent en retrait ou approuvent cette alliance locale au nom du contexte national (présence de quatre ministres communistes au gouvernement, « tournant de la rigueur ») et international (guerre russo-afghane)

    A droite on se gaussait du gouvernement socialiste en perdition, à gauche on ressassait sa déception en s’égosillant au front « républicain ». Au RPR avec la même arrogance on parlait du Président de la République fraîchement élu ayant usurpé son pouvoir à son altesse Giscard, de la dérive du pouvoir d’achat, de l’insécurité, de l’austérité rampante, de la nullité des ministres, de rejet d’un certain Pierre Mauroy premier Ministre. Au PS on niait l’évidence en parlant de la crise, de l’impatience coupable des électrices et es électeurs, de l’absence de lien entre la politique nationale et les verdicts locaux..

    Pour les commentateurs il fallait un remaniement… qui arrivera le 22 mars 1983 quelques jours après le second tour sans rien changer à l’appréciation générale sur les socialistes nuls et sans aucune qualité.

    Avez-vous suivi les plateaux de la heure couture politicienne ? Rien de nouveau. Aucune leçon retenue de l’Histoire… Les mêmes discours avec les mêmes éléments de langage préparés autour d’un repas entre directeurs de cabinet. Les mêmes sondages. Les mêmes villes. Les mêmes constats… et les mêmes conséquences : l’affaiblissement des « politiques » !

    On aura donc dans 15 jours un gouvernement Ayrault 2 replâtré, réduit en nombre, avec un jeu traditionnel des chaises musicales. Il lui faudra appliquer la même politique de rigueur terrible sous la férule de Bruxelles et rien ne changera sous le soleil des sunlights télévisés. Aucun recul !

    C’était il y a 31 ans et seuls les superlatifs, l’emphase médiatique ont changé ! Les erreurs humaines et tactiques restent les mêmes !

  • LE NI NI DE COPE

     A Villeneuve-Saint-Georges (32000 habitants) deux listes de droite fusionnent  avec des listes du FN . La candidate de gauche, le maire sortant, PC, est arrivée en tête avec près de 40% des voix mais le cumul des deux listes de droite dépasse 50%. Les réserves de voix sont faibles. La FN, arrivé troisième, a fait un bond prodigieux avec des voix qui étaient allés sur une des deux listes de gauche en 2008.

    L’UMP a retiré son soutien à la liste de la droite. C’est bien pratique… Ils se vanteront quand même de la perte possible d’une ville par la gauche.

    J’aime bien les déclarations de principe de la droite finalement prête à peu près tout pour gagner. La décision du chef de la droite ne me scandalise pas : il n’est pas membre d’un parti politique et il veut gagner. C’est la position de l’UMP sur un plan national que je trouve délirante.

    J’espère que les électeurs voire les colistiers auront quelques scrupules. L’UMP a déclaré qu’elle exclurait tout colistier d’une liste fusionnée.

    La deuxième ville est plus petite. C’est l’Hôpital en Moselle. La décision est surprenante , les listes de droite hors FN avaient a priori la capacité à gagner.


    A Sevran, en Seine-Saint-Denis, la droite a demandé le soutien au FN qui l’a accordé (ce qui me semble grotesque au vu des scores : les deux listes de gauche arrivent à 67%... Je suppose qu’elles vont se maintenir toutes les deux et il est fort possible qu’elles arrivent toutes les deux devant la liste de droite). La politique ressemble parfois à n’importe quoi. On se demande bien pourquoi ils vont se compromettre…

    Conformément à ses engagements, le Parti Socialiste a retiré sa liste car il y avait un réel risque de voir le Front National en tête, vu qu’il y a deux autres listes de droite… C’est le cas à Fréjus

    A Béziers, par contre, la liste qui était soutenue par le PS au premier tour se maintient, conformément aux souhaits du parti, ouvrant un boulevard pour Robert Menard.

    A Avignon, les deux listes de gauche fusionnent. La victoire est possible. Comme une liste de gauche arrive en deuxième position, c’est bien le maintien de la liste UMP qui fait peser un risque sur la ville.

    Dans le 7ème secteur de Marseille, le candidat PS se maintient alors qu’il est arrivé troisième. Ce n’est qu’un secteur et ça me choque moins. J’ignore quelle sera la réaction du PS, le chef de liste a le soutien de Patrick Mennucci. La déclaration de Jean-Claude Gaudin est amusante : « Par le maintien du candidat PS, on facilite l'élection du FN ». Avec une bonne discipline des électeurs (si ça veut dire quelque chose), la victoire de la gauche est possible, contrairement à Béziers.

    Il y a des candidats qui font n’importe quoi pour être conseiller municipal d’opposition ce qui n’a pas grand intérêt…

     

     
  • ESPOIR ET GUEULE DE BOIS

     

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    Dimanche soir aprés les résultats des municipales à Antibes , ma première pensée, a été , pour  Michéle notre candidate . Elle a eu le courage de se présenter contre Jean Léonetti. Elle a hérité, à gauche, d'une situation très difficile, nationalement mais surtout localement. Elle a mené une campagne très honorable, très digne avec les moyens qui étaient les siens et les nôtres. Qu'elle en soit remerciée.

    Désormais, Michèle aura la rude tâche, au sein du Conseil municipal de représenter l'opposition socialiste, en compagniede notrecamarade EELV Pierre Aubry et toute seule à la CASA . Qu'ils soient assurés de notre soutien et de notre contribution.

    Ma deuxième pensée va à tous mes camarades, aux militants socialistes, à nos sympathisants, à notre électorat, dont j'imagine facilement ce soir là l'état d'esprit. C'est un message d'espoir que je veux leur adresser. Aucune défaite, en politique, n'est irrémédiable, pourvu qu'on en tire des leçons. La gauche antiboise est à remettre en marche . C'est possible, si nous en avons l'intelligence et la volonté. Ce sera l'objectif des prochains mois de ma fin de responsabilité de secrétaire de section et des prochaines années pour mes successeurs . L'avenir commence aujourd'hui.

    Ma dernière pensée va à notre partenaire historique, le parti communiste dont la défaite ne me réjouit pas . Sa ligne politique locale n'est pas la nôtre, loin de là. Il n'empêche que l'avenir de la gauche locale ne se fera pas dans la division mais, d'une façon ou d'une autre, dans le rassemblement .

    Les analyses approfondies suivront, des décisions devront être collectivement prises, assez rapidement.

    Mais le seul mot, le seul objectif, la seule obsession qui importent aujourd'hui , c'est espoir.

  • VU SUR LE BLOG DE BERNARD DEVERT

     

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    Aux importantes mutations sociétales qui ne sont pas sans créer de l’inquiétude pour les personnes fragilisés, s’ajoutent les crises financières et économiques et, plus grave encore, une dévalorisation de la vérité pour être relativisée quand elle n’est pas bafouée.

    Qu’est-ce-que la vérité ? Réduite à un concept elle est facilement contournée, sauf si elle est entendue pour ce qu’elle est, la condition d’entrer dans des relations justes. Certes, d’aucuns considèrent qu’elle est pour un autre monde. Paul Eluard ne nous rappelle-t-il pas que s’il est un autre monde, il est dans celui-ci.

    La vérité se trouve moins qu’elle ne s’éprouve pour échapper à toute idée de possession. Source d’une création, elle ne se découvre qu’en s’éloignant de la démesure pour se laisser toucher par le fragile. Alors seulement, elle se propose à l’histoire de chacun.

    Le premier résultat des élections municipales de ce dimanche souligne une lassitude, quand ce n’est pas un écœurement des successives politiques qui ont laissé s’installer un abîme au point d’avoir oublié l’urgente nécessité de faire société.

    Les ruptures de la cohésion sociale ont suscité une sanction à commencer par celle d’une aggravation de la désaffection des urnes. Quelle attention a été portée à cette vérité objective que près de 15 millions des citoyens sont obligés de compter les quelques euros qui leur restent à la fin du mois. Quelle vigilance a été témoignée à ceux dont le reste pour vivre ne permet plus de se maintenir dans un logement social. Des territoires se sont senti abandonnés, exclus, notamment par un chômage massif des jeunes.

    Cette abstention ne serait-elle pas signe de la désillusion.

    Sans doute, l’endettement du Pays – qui est une faute collective, un mensonge largement partagé pour avoir joué la facilité en remettant à plus tard ses engagements – réduit les marges de manœuvre. La maturité des citoyens est plus forte qu’on ne le pense, mais pour ne pas l’avoir comprise, fut oubliée une parole claire suscitant un avenir. L’espoir déserte quand le mépris ou l’indifférence l’emporte sur le respect de la dignité qui est au cœur même de l’exigence de vérité.

    Dans ce contexte de crise les orientations partisanes furent plus fortes que la recherche d’un modus operandi pour endiguer la précarité et la pauvreté.

    La vérité ne s’inscrit que dans un discernement qui nécessite de regarder les faits tels qu’ils sont et non pas tels que nous voudrions qu’ils soient. Les lambris du pouvoir occultent la visibilité des fractures.

    Si le politique a pour mission de privilégier le bien commun en mettant à leur place des intérêts particuliers, il lui faut du courage, de l’audace et une exemplarité pour trouver une majorité consentant à accepter de quitter ce qui est injuste, pour s’ouvrir à de nouveaux horizons.

    La politique est une diaconie ; elle est vécue, soyons justes, par de nombreux élus mais les « affaires » ont saccagé la confiance jusqu’à faire naître cette formule délétère répétée à l’envi : ‘tous les mêmes’. Le vers est alors dans le fruit.

    Le cynisme d’une minorité a entraîné des déviances au point que la promesse, au cœur même de la confiance, est difficilement habitée ; comment pourrait-il en être autrement quand on sait que de l’aveu de quelques puissants, elle n’engagerait que ceux qui l’écoutent.

    L’auteur de la Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, dit que ‘les biens le plus précieux ne doivent pas être cherchés mais attendus car l’homme ne peut les trouver par ses propres forces et s’il se met à leur recherche il trouvera à la place de faux biens : ils sont là, privilégiant un individualisme et un mépris du réel, laissant les plus faibles au bord d’un chemin.

    Quel bien peut sortir de ces élections mettant en exergue la montée d’une extrême droite au risque d’une mise à mal de la ‘fraternité’ pour jouer sur le registre de la peur et de la stigmatisation de l’autre, de celui qui est différent.

    Le livre de l’humanité souligne que la vérité rend libre pour nous éveiller au souffle des grands espaces.

    Notre malheur ne serait-il pas que ce souffle épuisé devienne un soupir jusqu’à mettre sur les lèvres des jugements tout faits, justifiant ce désir inavoué d’un individualisme destructeur de la relation.

    Souvenons-nous de Dostoïevski : si l’on propose, dit-il, de choisir entre le bonheur et la liberté, le drame c’est que beaucoup choisiront le bonheur’.

    L’heure est de retrouver un souffle aux fins de s’éloigner de ces replis identitaires et suicidaires qui se présentent précisément comme des ‘petits bonheurs’ sans avenir et sans joie.

    Tout commence par la mystique, disait Péguy, tout finit par la politique. Sans doute entendait-il cette approche politicienne qui précisément déserte la recherche d’une vérité qui se conçoit comme un appel à prendre un chemin de crête ; les risques de l’emprunter sont réels mais à le déserter ils sont certains.

    Va vers ton risque, à te regarder, ils s‘habitueront dit Paul Eluard.

    Bernard Devert
    Mars 2014

  • FUITES DANS LES RES....EAUX

    Opération Transparence : le palmarès des fuites dans les 101 préfectures de France


    Communiqué de presse, 20 mars 2014

    850 000 km de canalisations acheminent chaque jour l’eau potable à 65 millions de Français. Ce patrimoine public joue un rôle déterminant en termes de préservation de la ressource et de protection de la santé humaine, mais il souffre de nombreux dysfonctionnements. Les fuites sont nombreuses et, chaque année, 1,3 milliard de mètres cubes d’eau traités par les usines n’arrivent jamais au robinet. Soit 20 % des volumes perdus, mais payés par les consommateurs, même si c’est invisible sur les factures !

    Dans le cadre de leur Opération transparence commune sur l’eau, la fondation Danielle Mitterrand France Libertés et 60 millions de consommateurs publient le palmarès des fuites dans les grandes villes françaises. Ce classement a été établi à partir des données 2011 de la base statistique de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) et des rapports annuels locaux sur le prix et la qualité du service de l’eau, ainsi que des informations directement fournies par les collectivités.


    Deux préfectures sur trois n’atteignent pas l’objectif national

    Le bilan parle de lui-même. Parmi les 96 préfectures (sur 101) dont les données ont pu être récupérées :
    Deux préfectures sur trois n’atteignent pas l’objectif national fixé par la loi Grenelle II de 2010, visant à limiter le taux de fuites à 15 % de l’eau produite.
    Dans un quart des préfectures, le taux dépasse de fuites dépasse même les 25 %. C’est notamment le cas, en métropole, à Digne-les-Bains (54 %), Bar-le-Duc (48 %) ou Nîmes (37 %), Tulle ou Evreux (36 %), ainsi que, dans les DOM, à Basse-Terre (55 %), Saint-Denis-de-la-Réunion (46 %) ou Fort-de-France (41 %).
    Dans le haut du classement, on trouve 33 préfectures avec un taux variant de 4 % à 15 %. Deux villes se hissent sur la première marche du podium : Le Mans et Rennes (4 %), devant Blois (5%), Orléans et Moulins (7%).

    Plus on tarde, plus la facture sera lourde

    Pour rénover canalisations et branchements, encore faut-il connaître leur état,. Le décret n° 2012-97 du 27 janvier 2012 obligeait les services de l’eau à dresser un descriptif très détaillé de leur réseau avant le 31 décembre 2013. Or nombre d’entre eux sont en retard.

    À la veille des élections municipales et de la journée mondiale de l’eau, France Libertés et 60 millions de consommateurs s’inquiètent de l’état du réseau et de l’incapacité qu’ont de nombreuses collectivités à anticiper les travaux à venir. L’enjeu financier de la rénovation du réseau est colossal : il faudrait engager entre 1,5 et 2 milliards d’euros par an pour réaliser les travaux nécessaires partout en France, soit plus du double du rythme actuel. Et plus les élus attendent, plus la situation s’aggrave et plus grand est le risque de devoir agir dans l’urgence, endetter la collectivité et augmenter fortement la facture des usagers.
    Au-delà de l’aspect économique, une question sanitaire est aussi en jeu : le vieillissement des réseaux peut aussi menacer la qualité de l’eau potable, qu’il s’agisse d’anciens branchements en plomb ou de canalisations plus récentes en PVC, susceptibles de relarguer des composés plastiques dans l’eau du robinet.

    Pour une remise à plat de la politique de l’eau

    Des solutions existent pourtant, permettant de concilier les nécessaires travaux de remplacement et le maintien d’un prix abordable pour le consommateur. C’est le cas en Vendée, où la mutualisation des moyens, permet d’optimiser la gestion du réseau, sans surcoût pour l’utilisateur.

    À l’issue de la troisième année de leur Opération transparence commune sur l’eau, France Libertés et 60 millions de consommateurs plaident une nouvelle fois pour une remise à plat complète de la politique de l’eau. Sans vision à long terme, la situation pourrait devenir dramatique pour la pérennité du service public de l’eau en France.

    EN QUELQUES CHIFFRES

    > 850 000 km de canalisations assurent la distribution de l’eau potable (hors branchements).
    > 1/3 des grandes villes ont un taux de fuite supérieur à 25 %.
    > Durée de vie moyenne d’une canalisation : 75 ans.
    > 1,5 à 2 milliards d’investissements sont nécessaires pour renouveler le réseau ; de 0,7 à 0,8 milliard sont effectivement réalisés aujourd’hui.
    > Coût de remplacement d’un kilomètre de canalisation en ville : 400 000 à 800 000 €

  • DEMOCRATIE ESTROSI

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    Trois villages d’une vallée isolée du Sud-Est de la France, frontalière de l’Italie, décident en commun de consulter leur population sous forme de référendum consultatif concernant leur rattachement administratif à la CARF, Communauté d’Agglomération de la Riviéra Française, dont l’avenir est d’intégrer la métropole de Nice, la toute première créée en France.

    Le préfet Drevet, soutenu par le président de la métropole Christian Estrosi et le président du conseil général Eric Ciotti, déclare illégal et interdit ce référendum en menaçant élus et associations de 6 mois de prison et de 7500€ d’amende s’ils participent à sa mise en place, alors que partout ailleurs en France ce genre de référendums a lieu sans obstruction.


    C’est en partant de l’examen de cette situation locale et l’analyse des moyens utilisés par les pouvoirs en place pour créer une métropole, que ce film pose la question de l’exercice de la démocratie représentative sur l’ensemble du territoire.

  • INTERNET ET FACEBOOK TUENT LA CAMPAGNE

    La grande nouveauté de cette campagne des élections municipales, ici  comme ailleurs, c'est l'irruption et l'usage d(Internet et du réseau social Facebook dans le débat politique. En 2008, les partis utilisaient déjà l'internet, mais sous forme de sites, de blogs . Aujourd'hui, ces modes d'expression sont largement détrônés par les pages Facebook des candidats, colistiers et partis. Je le regrette, je le déplore : c'est la politique qui en fait les frais, qui en est la victime, c'est le débat public qui s'égare dans des ornières dans lesquelles il n'aurait jamais dû s'engager. J'ai 8 griefs à faire à Facebook et à la détestable mentalité qui règne sur ce réseau dit social :

    1- Le narcissisme. Comme son nom l'indique, Facebook est d'abord rédigé pour la pomme de ses administrateurs, qui déclinent sous de multiples photos, avantageuses ou folkloriques, leur propre personne. Si le narcissisme est un trait du caractère humain, il n'y a pas non plus nécessité à en faire exhibition sur le net ! Facebook, c'est le triomphe de l'individualisme assumé, revendiqué, fier de lui. La politique, ce n'est pas ça : c'est le collectif.

    2- La confusion. Vie privée et activité politique se confondent. Facebook, c'est le people du pauvre : on y parle de soi, de ses enfants, de ses vacances, de sa santé, de ce qu'on fait, de son intimité, mêlés à des convictions, des opinions, des prises de position politiques. C'est le prolongement, la confirmation et l'accentuation d'une dérive de la vie politique contemporaine : le mélange des genres, l'interpénétration des activités privées, problèmes personnels et considérations politiques. Ce qui était depuis quelques années l'erreur des hommes politiques au niveau national se généralise aujourd'hui à tous les militants.

    3- L'indigence. Aucun débat politique de fond ne naît, n'apparaît ou ne se développe sur les pages Facebook. Et pour cause : le format, l'usage, l'état d'esprit l'interdisent. Nous y lisons une somme de remarques lapidaires, superficielles, réactives, faites assez souvent de méchanceté, de stupidité et de grotesque. Aucune réflexion, aucune proposition, mais le style permanent de la polémique, de l'anecdote et de l'attaque personnelle. Facebook, c'est la politique dans le caniveau.

    4- Le mimétisme. Ce qui est stupéfiant, c'est que les pages Facebook se copient les unes les autres, à travers un système de renvoi, de lien et de partage. Il y a un effet de miroir assez consternant, qui fait que les mêmes informations (qui n'en sont pas) se retrouvent un peu partout. Les commentaires sont souvent publiés plusieurs fois. Facebook, c'est le monde dépressif et régressif de la répétition, le degré zéro de la créativité : vous n'y trouverez aucun point de vue original, personnel ou intéressant (politiquement, j'entends).

    5- L'entre soi. Faire de la politique, c'est aller vers les autres, les informer, discuter, essayer de les convaincre. Rien de tout ça sur Facebook, où l'on reste entre soi, avec les mêmes personnes qui fréquentent les mêmes pages et qui, comiquement, se congratulent entre elles. Facebook, c'est la meilleure façon de montrer qu'on est d'accord avec soi-même et avec ceux qui pensent comme vous ! D'ailleurs, pour renforcer cet entre soi, le langage utilisé (si on peut appeler ça un langage) est souvent implicite, allusif, codé. Il faut être initié pour comprendre les remarques, les références, les clins d'oeil, les blagues.

    6- Le conformisme. La politique consiste à secouer les idées reçues, à contester, débattre, faire preuve d'esprit critique. Sur Facebook, on se gargarise de "like" (sic), c'est-à-dire de la mention "J'aime". Mais il n'y a aucune mention "Je n'aime pas" (qui devrait normalement figurer) : c'est bien la preuve que Facebook entretient l'esprit approbateur. On n'y applaudit pas avec les mains, mais avec le doigt, en cliquant sur une touche. Mais pas question de pouvoir s'opposer.

    7- La paresse. Facebook, c'est l'esprit anti-militant, c'est même pire que ça : c'est le faux semblant, l'apparence du militantisme, en vérité une imposture. Chacun reste devant son écran, confortablement assis, bien au chaud chez soi, en ne faisant rien d'autre que transmettre des resucées d'information, dérisoires et parfois mensongères. L'image quasi héroïque du militant qui tracte, qui colle, qui s'engueule en prend en sacré coup : c'est hélas une figure en voie de disparition, remplacée par le pitre au pupitre, l'ado attardé dans un corps d'adulte. Nicolas Sarkozy, qui n'est pourtant pas mon philosophe préféré, a eu ce mot très juste : "Facebook, ah oui, Mickey parle à Minnie et lui demande comment ça va pendant des heures. Vous trouvez que c'est intéressant ?" (au Conseil des ministres du 22 juillet 2009, cité par Frédéric Mitterrand, dans La récréation, page 31). Facebook, c'est le royaume des Mickey et des kékés.

    8- La chronophagie. Je me rends sur Facebook par curiosité, ennui et fatigue, comme les enfants visitent le dimanche le zoo avec leurs parents. Lorsque je constate le temps de présence de beaucoup de ces rédacteurs, c'est hallucinant, ils y passent une bonne partie de leur journée, y reviennent très régulièrement. Sur mon blog, je prends au maximum une heure pour rédiger un billet, et j'éteins l'ordi, je passe à autre chose, qui n'a plus rien à voir avec le net : les accro de Facebook donnent l'impression de coucher avec, d'y consacrer leur vie. Est-ce bien normal, docteur ?

    Facebook est qualifié de "réseau social", mais c'est tout le contraire : un réseau asocial, hyper-individualiste, non militant, contre-politique. Son impact sera quasi nul sur le résultat des municipales. Ses membres sont des polygraphes de l'inutile et du néant. L'origine de Facebook en dit long et le condamne : des étudiants américains désoeuvrés, cherchant à draguer des filles, en comparant leur photo, leur état civil et bien sûr leurs mensurations (voir le film The social network, édifiant). On ne fait pas plus con !

    La preuve définitive de l'inutilité et de la nuisance politiques de Facebook, c'est qu'au parti socialiste, un réseau social analogue a été mis en place il y a quelques années (la COOPOL, ça s'appelait), dont on disait monts et merveilles et dont je n'entends plus parler, tellement il a lamentablement foiré.

    Si l'usage politique de Facebook est déplorable ... pour la politique, il n'en reste pas moins que ce réseau est un formidable moyen de communication en matière de vie privée, tout à fait comparable aux albums de famille ou à la correspondance personnelle d'autrefois. C'est uniquement la pratique publique de Facebook qui suscite mes vives critiques. A une seule exception : l'agenda d'élu, qui peut par ce moyen énumérer ses multiples activités. Pour le reste, Facebook, c'est une farce,Farcebook. J'y ai pourtant ma page, comme tout le monde, vide et désertée depuis longtemps . Je ne sais même pas comment la supprimer ...