Nicolas Sarkozy a fait une spectaculaire déclaration, à propos des parrainages de Jean-Marie Le Pen et d’Olivier Besancenot. Ce dernier avait tiré la sonnette d’alarme, expliquant que sa candidature était « clairement en danger », se disant victime d'une "censure administrative" et redoutant de ne pas pouvoir se présenter. Dans le même temps, les soupçons sur un piratage du système informatique du Front National permettant de découvrir les promesses de parrainages déjà engrangées semblaient confirmées.
D’où la déclaration de Nicolas Sarkozy affirmant lundi soir sur France 3 qu'il "se battrait" pour que ses concurrents à la présidentielle comme Olivier Besancenot ou Jean-Marie Le Pen aient leurs parrainages et puissent se présenter : "Moi je combats les idées de M. Le Pen, mais je me battrai pour que M. Besancenot comme M. Le Pen puissent défendre" les leurs, a dit Sarkozy. "La démocratie ne doit pas être confisquée par un petit nombre de gens".
Magnifique déclaration. Nicolas Sarkozy qui aprés avoir sité Blum Jaurès ne se prendrait-il pas pour Voltaire dont on se souvient qu’il avait dit : "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire." ? Mais alors pourquoi le patron de l’UMP ne joignant pas le geste à la parole, n’a-t-il pas demandé aux maires de son parti de parrainer ces deux candidats ? Pourquoi s’est-il limité à un appel aux élus non-membres de formations politiques pour qu'ils apportent leurs parrainages aux candidats n'ayant pas encore réussi à obtenir les 500 signatures nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle ? C’est que tout ceci n’est que du théâtre visant à obtenir les suffrages frontistes. Sarkozy espère publiquement que Le Pen aura ses signatures, Besancenot se servant pour l’occasion que d’alibi d’équidistance.
Mais, en fait, l’état-major du candidat UMP espère bien qu’il ne pourra pas se présenter, et que bon nombre de ses suffrages se porteront sur Sarkozy. Car, en ce moment, avec la montée de Bayrou qui mord sur son électorat, on se fait du souci à l’UMP, Sarkozy perdant quelques plumes, Ségolène Royal restant stable et François Bayrou connaissant une remontée rarement observée par les sondeurs.