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  • PETIT RAPPEL

    filloncope_0.jpgDROITE ET GAUCHE CE N'EST PAS PAREIL

     François Fillon a publié 35 propositions pour la France . La politique, c'est d'abord le débat d'idées : voilà 35 mesures précises à partir desquelles on peut discuter. Grande satisfaction  de ma part : ce programme souligne fortement la différence entre la droite et la gauche. Quand on pense que certains ne veulent pas la voir ! Ce sont des hypocrites : trop facile de renvoyer tout le monde dos-à-dos !

    Vraiment marqué à droite, Fillon ? Mais oui, et ce n'est pas moi qui le dis, c'est Le Figaro , fin connaisseur en la matière : "propositions radicales", "libéral assumé", "nettement de droite", voilà ce qu'en pense le journal. D'abord, pour bien tracer son territoire, François Fillon propose de revenir sur trois réformes très symboliques de la gauche : les 35 heures, l'ISF (l'impôt sur les grosses fortunes) et la CMU (gratuité totale des soins pour les plus démunis).

    Réduire le temps de travail, taxer les plus riches et protéger les plus pauvres, c'est l'ADN, le disque dur de l'homme de gauche, à quoi François Fillon s'attaque. Au moins, les choses sont claires. Et à ceux qui chercheraient des différences fondamentales entre lui et Sarkozy, ce serait peine perdu : il n'y a pas le gentil ancien Premier ministre d'un côté et le violent ex-président de l'autre ; au contraire, Fillon ose des réformes que Sarkozy n'avait pas osées.

    Mais il y a plus et pire à mes yeux : François Fillon remet en cause un principe républicain, déjà en vigueur sous la monarchie, sous le nom de "droit du sol". Il s'agit de l'acquisition automatique de la nationalité française à tout enfant d'immigrés né en France. C'est, pour moi, un principe absolu, intangible, irréversible. Si on touche à ça, on rame en direction du FN, on abîme le contrat social qui unit les citoyens de la République française, on contrevient à un principe que la Grande Révolution avait solennellement réaffirmé.

    Imaginez un peu : des enfants nés en France, vivant toute leur jeunesse dans ce pays qui est leur pays, scolarisés ici et qui ne seraient pas considérés comme des Français à part entière, qui ne bénéficieraient pas des mêmes droits que leurs petits camarades ? Je pèse mes mots : ce serait dégueulasse. Nous souffrons déjà de problèmes d'intégration : veut-on en créer d'autres, et de pires, en ghettoïsant encore plus une partie de la jeunesse ? Quand on est né en France et qu'on y vit durablement, on est français, un point c'est tout. Que d'autres démocraties européennes ne raisonnent pas ainsi, ça les regarde : moi, je m'inscris dans notre tradition nationale et républicaine, je ne vais pas chercher mes modèles ailleurs.

    Je retiendrais deux autres propositions de François Fillon qui entraînent mon désaccord : remplacer l'indemnisation du chômage par une indemnisation de formation (comme si l'allocation-chômage n'était pas entièrement un droit, comme s'il fallait absolument la corréler à autre chose, comme si le problème n'était pas le manque d'emplois mais la motivation du chômeur) ; instaurer le port de l'uniforme à l'école (belle hypocrisie là aussi : cacher les marques de richesse pour établir une pseudo-égalité, laisser croire que l'autorité des enseignants sera renforcée par le retour de la blouse de grand-papa).

    La philosophie politique de François Fillon est assez simple : les riches sont trop contrôlés et les pauvres pas assez ; il faut se méfier de ceux-ci parce qu'ils mettent de la mauvaise volonté, il faut encourager ceux-là parce qu'ils sont pleins de bonne intention. Je caricature à peine, juste ce qu'il faut pour faire ressortir la logique d'une pensée  qui n'est pas la mienne .

    En tout cas, le débat est lancé, le clivage droite-gauche est tracé et 2017 n'est pas si loin que ça !

  • CA REMARCHE

    Heureux , mon ordinateur fonctionne de nouveaux et je vais continuer à débloguer .

    De quoi  parler aprés une semaine d'absence ?

    Brétigny, Trappes, Cholet

    Ce ne sont pas les étapes du Tour de France, mais les trois villes d'où le scandale ces derniers jours est arrivé. D'abord, une tragédie qui suscite parallèlement une rumeur invérifiable et contradictoire, d'où il ressort que nos jeunes de banlieue sont perçus comme des barbares détrousseurs de cadavres. Ensuite, le contrôle d'identité d'une femme intégralement voilée qui tourne mal et entraîne une nuit d'émeute, à la suite de quoi les accusations opposées de laxisme et de racisme sont lancées. Enfin, le maire d'une ville importante tient des propos fous et criminels en évoquant l'extermination insuffisante des Roms par Hitler.

    Brétigny, Trappes, Cholet : voilà une bien mauvaise image qui nous est donnée du débat politique. A chaque fois, c'est le Front national qui ramasse la mise . Parce qu'à chaque fois, ce sont ses délires, ses fantasmes, ses références idéologiques qui sont mis en scène : l'insécurité et la xénophobie. Les convictions ne sont plus en jeu, mais les pulsions, les émotions, les obsessions. Il est temps pour tous  les républicains , de rappeler ce qu'est le débat politique en démocratie :

    1- Les opinions politiques reposent sur des faits et des raisonnements, pas sur des rumeurs et des invectives.

    2- La parole d'un homme public est responsable et maîtrisée. Elle s'appuie sur un langage choisi et recherche le mot juste. Elle se distingue des réactions et des émotions de la personne privée.

    3- Les sujets politiques ordinaires sont circonscrits aux questions économiques et sociales, ainsi qu'au domaine de la politique étrangère. Les questions de sécurité et d'ordre public en sont exclues et réservées aux seuls professionnels, police et justice. La politique n'est pas en charge de tout dans une société.

    4- Les partis et hommes politiques se déconnectent des impératifs médiatiques pour se concentrer sur le moyen et le long terme. Les événements ponctuels et éphémères, transformés en spectacle par les médias, notamment les chaînes d'information continue, n'ont pas à être commentés et traités.

    5- Les thèmes et les thèses de l'extrême droite en général et du Front national en particulier sont unanimement disqualifiés et mis hors de la République par la gauche et la droite.

    Après Brétigny, Trappes et Cholet, il est urgent de revenir à un débat politique et démocratique normal. Les préoccupations ne manquent pas : l'emploi, le pouvoir d'achat, le logement, la santé, l'éducation, l'environnement et bien d'autres sujets. Il en est bien sûr régulièrement question, et c'est heureux. Mais j'aimerais que la politique ne nous parle que de ça, et pas d'autre chose.

  • PANNE

    En panne d'ordinateur depuis 3 jours devrait être réparé bientot

    Patience

  • C'EST LES VACANCES

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    Pas le courage d'écrire et peu de temps , pourtant moins je publie plus mon blog est regardé. Les raisons de mon absence ? Travail , paresse , festival de jazz , manque d'inspiration . C'est vrai que sous Sarkozy tous les jours je pouvais écrire tant il abreuvait mon inspiration , je ne regrette pas ce temps mais c'ést plus facile d'être dans l'opposition , comme Mélenchon ! 

    A demain

     

     

  • RIO TINTO SAUVE

    J'ai repris cet article du Monde et le diffuse car je crois que les médias n'ont peu consacré d'intéret sur le résultat positif de l'action d'Arnaud Montebourg pour le sauvetage de cette entreprise et rappeler aux pisse vinaigre habituels que le gouvernement agit . 

     C'est l'épilogue de plus d'un an de négociations. Samedi 13 juillet, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, se sont rendus en personne à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), pour annoncer aux salariés de Rio Tinto Alcan (RTA) que leur usine de production d'aluminium, ainsi qu'une plus petite unité située à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), étaient sauvées.

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    Ces deux sites emploient 510 personnes et en font vivre plus de 2 000 autres dans la vallée de la Maurienne.

    Les usines de Saint-Jean-de-Maurienne et de Castelsarrasin étaient menacées de fermeture par le géant minier anglo-australien RTA, qui affirme ne plus pouvoir y fabriquer d'aluminium à un prix compétitif à partir du 31 mars 2014, du fait d'une hausse de ses tarifs d'électricité.

    Elles vont être reprises par un consortium franco-allemand. Celui-ci est composé de l'industriel germanique Trimet (65 % du nouvel ensemble) et de l'électricien tricolore EDF (35 %). La Banque publique d'investissement (BPifrance), le nouveau bras armé de l'Etat pour investir dans les entreprises, a également été invitée à prendre une participation au capital de ce consortium, d'environ 5 %, mais elle a pour l'instant réservé sa réponse.

    SOULTE VERSÉE AUX REPRENEURS

    "BPifrance veut étudier avec soin les modalités techniques de son engagement, mais sa présence n'est pas remise en cause", détaille un proche des négociations. La banque publique pourrait débourser environ 15 millions d'euros pour prendre 5 % du nouvel ensemble.

    Contrairement aux usages, les usines de RTA ne seront pas "rachetées" par ce consortium : c'est RTA qui va verser une "soulte", estimée à une centaine de millions d'euros, aux nouveaux actionnaires, correspondant aux frais de dépollution du site que le groupe aurait dû supporter en cas de fermeture.

    Selon nos informations, EDF n'apporterait pas de cash au nouvel ensemble mais se serait engagé à lui fournir de l'électricité à un prix négocié et variable durant une période de cinq ans, le maximum autorisé par les règles de la concurrence. Mais ce contrat serait renouvelable pour une autre période de cinq ans, assure un proche de Trimet.

    INVESTISSEMENTS

    Lors des négociations, les nouveaux actionnaires se sont engagés à investir 200 millions d'euros sur six ans à Saint-Jean-de-Maurienne et à Castelsarrasin. Une ligne de production (la ligne F), fermée il y a trois ans par Rio Tinto, serait notamment rouverte.

    De même, Trimet s'est engagé à ne procéder à aucun licenciement. "Le business plan prévoit au contraire des embauches pour les années qui viennent, notamment pour implanter à Saint-Jean des activités de recyclage d'aluminium", assure un familier du dossier.

    L'offre ferme du trio Trimet-EDF-BPiFrance a été formellement remise à RTA samedi 13 juillet. Celle-ci devrait être acceptée par RTA, après une période d'information-consultation des représentants syndicaux des usines concernées. La "remise des clefs" des deux usines devrait intervenir à l'automne.

    RTA, qui est régulièrement accusé de vouloir délocaliser ses usines européennes vers les pays émergents, notamment ceux où l'énergie est bon marché, dispose d'une autre usine d'aluminium à Dunkerque (Nord). Le groupe y a inauguré, mi-juin, un four géant, cherchant ainsi à montrer qu'il ne veut pas quitter la France.

    Copier dans LE MONDE

  • GAZ DE SCHISTE

    Le gaz de schiste vu par François Hollande.

     
    C’était le 14 septembre 2012 à la Conférence environnementale. Le texte du discours de François Hollande est sur le site de l’Elysée.  « Mais soyons clairs, dans l'état actuel de nos connaissances, personne, je dis bien personne, ne peut affirmer que l'exploitation des gaz et huile de schiste par fracturation hydraulique, seule technique aujourd'hui connue, est exempte de risques lourds pour la santé et pour l'environnement. »
     
    Il l’a rappelé lors de sa conférence de presse du 13 novembre. Cette technique d’extraction restera interdite. « En revanche sur les autres techniques, je laisse les entreprises, les chercheurs travailler et je prendrai mes responsabilités le moment venu si une technique apparaît, aujourd'hui, il n'y a aucune autre technique que celle qui est condamnée c'est çà dire la fracturation hydraulique. »
     
    L’exploitation du gaz de schiste avec d'autre méthode se fera.  La gauche ne sera pas éternellement au pouvoir. Il est donc de notre responsabilité de faire en sorte qu’elle se fasse bien, donc avec une autre méthode d’extraction actuelle .
     
    Toujours est-il que l’espèce de polémique qu’ont déclenchée les propos de Montebourg me navre. Que Jean-Vincent Placé dise des aneries , ce n’est pas très grave, on est habitué . Mais j’invite certains  à maitriser leurs propos. C’est quand même simple : le gouvernement travaille à la transition énergétique et refuse la fracturation hydraulique pour l’extraction du gaz de schiste. Montebourg n’a rien dit de contraire à tout cela.
     
    Ce qu’on retiendra de cette affaire  ? Un faux couac gouvernemental avec un recadrage bidon d’un ministre .
     
    Pourtant, je rappelle que cette semaine il y a eu aussi : la loi sur le non cumul des mandats, les mesures pour l’égalité entre les hommes et les femmes, le plan d’investissement de 12 milliards , les mesures de simplification administrative, l’accord sur la PAC, l’avant-projet de loi sur le commerce et j' en oublie, sans doute !


    Arrêtons de communiquer à propos de tout et n'importe quoi : c'est totalement contreproductif électoralement. Les gens sont inquiets pour l'avenir et on leur explique que les autres pays vont avoir une source d'énergie pas chère qu'on interdit chez nous !
     
    Inconscients...
  • PROMESSE TENUE

    safe_image.jpgL'Assemblée nationale vient de se prononcer  sur une réforme qui fera date dans le quinquennat de François Hollande : la limitation du cumul des mandats, plus précisément l'impossibilité pour un parlementaire d'exercer une fonction exécutive locale. L'opinion le réclame depuis longtemps, la société en a besoin, la France doit rejoindre sur ce point les autres pays d'Europe, je suis à fond pour. A terme, notre paysage politique en sera complètement bouleversé. C'est le plan de carrière de nos hommes et femmes politiques qui en sera profondément modifié, et aussi le rapport des citoyens à la chose publique.

    Jusqu'à présent, la réussite en politique passait par trois étapes  : maire, député, ministre (le dernier niveau pour les plus chanceux et les plus talentueux ! ), sans parler du stade suprême, président de la République, qui ne concerne que ceux qui se rasent le matin en y pensant (au lieu comme tout le monde de veiller à ne pas se couper, ce qui fait que ceux-là sont très peu nombreux). Pour l'immense majorité des ambitieux, député-maire suffit à leur bonheur, c'est la consécration qui fait dire qu'on n'a pas perdu son temps dans cette perte de temps qu'est la politique. Aux yeux des citoyens, il n'existe vraiment que Monsieur le maire ou Monsieur le député qu'on connaisse et respecte. Conseillers ou adjoints, c'est du menu fretin . Le conseiller général n'est connu et apprécié que dans les campagnes et le conseiller régional que dans son parti. En politique, il faut être maire, parlementaire, ministre ... ou rien.

    La nouvelle loi va changer tout ça, il va falloir choisir. Ce sera la fin de la figure la plus populaire de notre République, le député-maire. Je n'ai aucun regret ni aucune inquiétude, je suis au contraire plein d'espoir : le parlementaire pourra se consacrer entièrement aux lois, le maire au service de ses administrés, la tentation du potentat local, prince dans sa ville et seigneur dans la capitale, disparaîtra, la classe politique s'ouvrira et se renouvellera. Tout ça est très bien.

    Est-ce que la campagne des municipales (je pense bien sûr à Antibes ) en sera modifiée ? Je ne crois pas. Bien sûr, Jean Léonetti  devra choisir entre le palais bourbon et l'hôtel de ville, soit dès maintenant, soit en 2017 (date d'application de la loi). L'honnêteté à l'égard des citoyens l'incite à dévoiler sans attendre ses intentions : réclamer un mandat qu'on sait devoir interrompre à mi-parcours, ça ne va pas. Entre maire et parlementaire, je ne sais quel poste choisira t il ?

     Quoi qu'il en soit, la population ne se prononcera pas sur les ambitions des uns et des autres, mais sur leurs propositions.

  • LE PEN ESTROSI ET LES ROMS

    Le Pen, Estrosi et les Roms : Monsieur Ayrault, cette stigmatisation est intolérable

     
     
     

    Avatar de Geneviève Garrigos

    Par
    Amnesty International
     
     

    LE PLUS. Les récentes déclarations de Jean-Marie et Marine Le Pen sur les Roms et celles de Christian Estrosi sur ceux qu'il appelle "les gens du voyages" contrastent alors que Jean-Marc Ayrault s'apprête à se rendre à Bucarest. Pour Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty France, il est temps de prendre des décisions fortes pour faire cesser le racisme et les discriminations que subissent ces populations.

    Édité par Henri Rouillier Auteur parrainé par Aurélien Viers

    Des roms évacués d'un campement à Saint-Denis le 2 septembre 2011 (M. MEDINA / AFP)

    Des roms évacués d'un campement à Saint-Denis le 2 septembre 2011 (M. MEDINA / AFP).

     

    Monsieur le Premier ministre,

     

    Dans quelques jours vous vous rendrez à Bucarest où, probablement vous ne manquerez pas de vous entretenir avec le gouvernement roumain sur la mise en place d’un partenariat étroit visant à l’amélioration des conditions de vie et de retour des Roms dans leur pays d’origine.

     

    Certes les pressions sont fortes aujourd’hui en France pour accélérer le retour des Roms vers la Roumanie mais nous souhaitons ici vous rappeler nos préoccupations quant à leur situation dans ce pays.

     

    Chez eux nulle part

     

    Malgré les discours et les plans d’intégration, les Roms continuent d’être la cible de discriminations et d’expulsions forcées comme en témoigne le dernier rapport d’Amnesty International intitulé "Une marginalisation forcée : cinq cas d’expulsions forcées de Roms en Roumanie" basé sur des témoignages de personnes expulsées de force ou sur le point de l’être dans les villes de Baia Mare, Cluj Napoca et Piatra Neamt.

     

    Relogées dans des bâtiments insalubres, entassées dans des pièces uniques, leur situation est aggravée par le fait qu’elles sont installées en périphérie, isolées des autres habitants comme dans des ghettos. Les répercussions de cette profonde marginalisation sur leur état de santé et sur leurs conditions de vie sont particulièrement graves.

     

    L’amélioration des conditions de vie et le respect des droits des Roms doit être une priorité absolue quelque soit leur pays d’origine ou le pays dans lequel ils résident.

     

    Stop à la stigmatisation et au racisme

     

    Cette visite intervient alors que les déclarations stigmatisantes à l’encontre des Roms se multiplient en France, je vous renouvelle notre demande d’une déclaration forte réaffirmant votre engagement pour le respect des droits humains de toutes les personnes, quelle que soit leur nationalité, résidant sur le sol français.

     

    Le 14 mai dernier, lors de la rencontre avec plusieurs associations consacrée pour partie à la question des bidonvilles en France, Amnesty International France vous a demandé de vous engager et c’est avec satisfaction que nous avons pris connaissance de votre communiqué qui évoquait "une volonté de mener une véritable politique d’intégration pour les familles qui ont vocation à rester en France".

     

    Cette intégration ne pourra se faire sans la volonté politique ferme de lutter contre les discours racistes ou stigmatisants qui contribuent à faire des Roms des citoyens de seconde zone, à l’instar de ceux particulièrement choquants tenus ces derniers jours par Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen et Christian Estrosi.

     

    Nous n’avons d’ailleurs pas manqué de nous adresser par écrit au ministre de l’Intérieur, Monsieur Manuel Valls, pour déplorer les propos qu’il a tenus au journal "Le Parisien", le 14 mars de cette année, selon lesquels "les occupants des campements ne souhaitent pas s’intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu’ils sont entre les mains de réseaux versés à la mendicité ou la prostitution ». Il précisait également que « Les Roms ont vocation à rester en Roumanie, ou à y retourner". Je lui avais fait remarquer qu’avant d’être Roms, ces personnes sont des citoyens européens et leur projet migratoire, partagé par une grande majorité de migrants, est celui d’une insertion possible.

     

    Les Roms ont besoin de décisions fortes

     

    Condamner ces discours publiquement serait le signal d’un refus absolu de l’incitation à l’intolérance et à la haine de l’autre et, comme nous le demandons dans notre rapport de novembre 2012 "Chassés de toutes parts", nous vous exhortons à veiller à ce que les responsables politiques s’abstiennent de tenir des propos qui associent les Roms à la criminalité ou à d’autres stéréotypes négatifs et à faire en sorte que les allégations de racisme à l’égard de cette population fassent l’objet d’investigations impartiales et efficaces.

     

    De même que nous vous demandons, à l’instar des autres pays de l’Union européenne, de communiquer et de mettre en place rapidement la stratégie d’inclusion des Roms qui doit mobiliser les moyens nécessaires pour garantir leur droit à un logement décent et lutter contre l’exclusion sociale dont ils sont victimes.

     

    Le sort des Roms ne doit pas être réglé aux regards des déclarations stigmatisantes et des vagues d’expulsions vers le pays d’origine. Il ne le sera que par l’affirmation d’une volonté politique à Paris comme à Bucarest d’accueillir partout en Europe des êtres humains qui n’aspirent qu’à une vie meilleure et à devenir des européens comme les autres.

     

    C’est le message que nous espérons vous porterez à Bucarest et que vous ferez entendre sur la scène française.

     

    Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre haute considération.

     

  • HAINE ANTI ROM

    Haine anti-Rom de Jean Marie Le Pen :

    le MRAP dépose plainte et demande une condamnation exemplaire

    Les mots, les théories, la sémantique qui présentent des composantes de notre société comme  des occupants, s'apparentent à la prose des journaux antisémites des années 1930-1940.

    Quand Marine le Pen, le vendredi 10 décembre 2010, a comparé les prières de rue des musulmans à une occupation nazie, elle  s'inscrivait déjà dans cette rhétorique haineuse. C'est d'ailleurs pour ce motif que le Parlement Européen a décidé  de lever son immunité parlementaire.

    Quand Jean-Marie Le Pen, le jeudi 4 juillet 2013 à Nice , présente les Roms comme des envahisseurs et qu'il ajoute à leur propos,  qu’il s'agit d'une présence « urticante et odorante ». nous y voyons la résurgence de la haine raciste des journaux de la collaboration "je suis partout" ou" Gringoire".

    Devant la multiplication de ces déclarations racistes et leur effet dévastateur lorsqu'elles émanent des personnalités publiques, le MRAP - qui dépose plainte pour injures racistes, - demande à ce qu'il soit prononcé, à l'encontre du multirécidiviste Jean-Marie Le Pen,  une condamnation exemplaire

    Le MRAP sera représenté pour cette procédure par Maître Pierre Mairat, avocat à la cour d'appel de Paris.

    Paris, le 5 juillet 2013

  • BATHO QUITTE LE NAVIRE

    Attendu depuis longtemps  depuis longtemps  ce geste d'autorité du président de la République  est venu .

     Ministre, ce n'est pas un métier, c'est une adhésion à une ligne politique, qu'on applique ou qu'on quitte quand on n'est plus d'accord. Delphine Batho a touché le disque dur de la solidarité gouvernementale : le budget. Quand on émet sur ce point un désaccord, on ne peut plus rester. On ne peut pas critiquer son budget à la radio et ensuite aller le défendre devant l'Assemblée ! Le chef de l'Etat et le Premier ministre ont été expéditifs : bravo, c'est parfait.

    Mais pourquoi elle et pas les autres, ça me fait penser à ces enfants, pris la main dans le sac, qui se défendent pitoyablement en disant qu'ils ne sont pas les seuls, qu'il y en a d'autres, que c'est injuste etc. Il faut, en matière de justice et de sanction, qu'il y ait un premier, même s'il y en a toujours eu d'autres avant. Car si on raisonnait autrement, on ne sanctionnerait jamais personne, Batho serait encore au gouvernement et tous les autres ministres seraient encouragés à suivre son exemple, puisqu'il y a eu des précédents ... Non, c'est mal penser que de penser ainsi, c'est une forme d'hypocrisie infantile, c'est ne pas assumer ses responsabilités sous prétexte que d'autres ont déjà fait le mal qu'on vient de faire.

    Et puis , la limite interdite de la critique de leur budget n'a jamais été franchi  . La comparaison n'est donc pas pertinente, même si ceertains seraient bien inspirés de se tenir à carreau, c'est-à-dire d'effectuer sans autre forme de commentaires les missions pour lesquelles on les a nommés ministres.

    Daniel Cohn-Bendit , a fait une remarque très bête : "Ce sont des machos". Comme si Hollande et Ayrault avaient congédié Batho parce qu'elle est femme ! En revanche, j'ai beaucoup aimé l'analyse de Dominique Voynet : Batho n'a pas assez défendu son budget, elle élève la voix trop tard. L'ancienne ministre de l'écologie a eu cette formule que je fais totalement mienne : "On quitte un bateau quand on s'est battu, qu'on a été désavoué et qu'on a perdu".

    Les écologistes, dans cette affaire, ne sont pas contents. Tant pis. Qu'ils en tirent aussi les conséquences mais ils ne le feront pas. Pour quitter volontairement un gouvernement, il faut s'appeler Chevènement ou Rocard, pas Duflot et Canfin et comme ils ne le souhaitent pas non plus, nous sommes tranquilles sur ce point.

    Sur le fond, la réduction de 7% du budget attribuée à l'écologie ne me choque pas plus que ça. Il faut savoir ce que l'on veut, mener une politique de rigueur budgétaire ou pas. Les économies, il faut bien les prendre quelque part, et où qu'on les prenne, ça fait mal. Mais à choisir, je préfère qu'on préserve l'éducation, le logement, les transports ...