Vous trouverez une actualité des droits humains bien chargée.
Le thème de la responsabilité des entreprises en matière des droits humains sera dans les années à venir de plus en plus abordé, l’exemple de Dow Chemical est à cet égard emblématique d’une entreprise qui n’assume toujours pas sa responsabilité dans la catastrophe de Bhopal en Inde, l’exemple de Davos est aussi exemplaire dans l’attitude protectrice envers les entreprises des dirigeants réunis qui les privilégient au détriment des droits humains.
L’adoption par la France d’une loi visant à réprimer la liberté de dénier l’existence du génocide arménien est contraire aux obligations internationales de la France en matière de respect de la liberté d'expression.
Beaucoup de ces informations sont importantes et nous espérons que par votre intermédiaire elles chemineront à l’attention du public le plus large et nous vous remercions par avance de vos contributions en ce sens.
Bahreïn.
Bahreïn doit libérer une militante, condamnée pour avoir écouté de la musique «révolutionnaire».
Les autorités bahreïnites doivent remettre en liberté la première militante condamnée pour avoir participé aux manifestations en faveur de la réforme l'an dernier, a déclaré Amnesty International lundi 30 janvier après que la justice eut rejeté le recours qu'elle avait formé et confirmé sa condamnation.
La Cour de cassation de Manama, la capitale, a ainsi confirmé lundi 30 janvier la peine de 18 mois de prison prononcée contre Fadhila Mubarak car celle-ci avait manifesté et écouté de la musique « révolutionnaire ».
« Fadhila Mubarak est une prisonnière d'opinion. Elle aurait été frappée et torturée en détention, avant d'être condamnée à l'issue d'un procès inique devant un tribunal militaire, sur la base d'accusations mensongères alors qu'elle a seulement revendiqué ses droits », a expliqué Hassiba Hadj-Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.
Sénégal.
Le Sénégal doit cesser de réprimer les voix dissidentes alors que deux manifestants ont été tués.
Les forces de sécurité sénégalaises doivent cesser de réprimer de manière violente les voix dissidentes, a déclaré Amnesty International lundi 30 janvier après la mort de deux personnes lors d'une manifestation dans la ville de Podor.
Un manifestant et une passante ont été abattus par la gendarmerie. Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur une foule qui manifestait contre la décision de la Conseil constitutionnel de valider la candidature du président Abdoulaye Wade à un troisième mandat lors de l'élection présidentielle qui doit se tenir le mois prochain.
« Les morts d'aujourd'hui constituent une escalade dramatique dans la violence qui a marquée la période pré-électorale au Sénégal », a déclaré Salvatore Saguès, chercheur d'Amnesty International pour l'Afrique de l'ouest.
Égypte.
Si les partis sont favorables à la levée de l'état d'urgence, beaucoup refusent de s'engager sur les droits des femmes.
La plupart des principaux partis politiques égyptiens s'engagent à mettre en œuvre une réforme ambitieuse en termes de droits humains dans le cadre de la transition en Égypte. En revanche, s'agissant de s'engager à mettre un terme à la discrimination, à protéger les droits des femmes et à abolir la peine de mort, ils délivrent des messages ambigus voire refusent catégoriquement, a déclaré Amnesty International mardi 24 janvier.
À la veille des élections parlementaires égyptiennes qui ont débuté en novembre, l'organisation a en effet invité les partis politiques qui présentent des candidats à signer un Manifeste pour les droits humains, présentant 10 réformes clés, afin de montrer leur détermination à mettre en place une véritable réforme sur le terrain des droits humains.
Amnesty International a adressé des courriers à 54 partis politiques et demandé à rencontrer les représentants de 15 des principaux partis, dont neuf ont signé le manifeste, soit dans sa totalité, soit en partie. Trois autres ont livré oralement leurs réactions.
Le Parti de la justice et de la liberté (LPJ), qui a remporté la majorité des sièges à la nouvelle Assemblée du peuple, compte parmi les trois autres partis qui n'ont pas répondu concrètement, malgré les efforts considérables déployés par Amnesty International pour connaître ses opinions.
« Alors que le nouveau Parlement va siéger pour la première fois cette semaine, il est encourageant de constater qu'autant de grands partis ont pris en compte nos recommandations et sont disposés à souscrire à d'ambitieuses réformes en faveur du changement pour combattre la torture, protéger les droits des habitants des bidonvilles et garantir des procès équitables, a déclaré Philip Luther, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.
Guatemala.
Le procès d'un ancien chef d'État pour génocide fait progresser la lutte contre l'impunité.
La décision historique qui a été prise de juger pour génocide un ancien chef de l'État en même temps que d'anciens hauts responsables du pays constitue une nouvelle étape vers la justice pour les très nombreuses violations des droits humains commises par le passé.
Un tribunal pénal de la ville de Guatemala a statué jeudi 26 janvier que le général José Efraìn Rìos Montt devait répondre devant la justice d'accusations de génocide en lien avec les massacres de milliers de villageois, principalement mayas, en 1982 et 1983, alors qu'il dirigeait de facto le pays.
La décision a été prise le jour où le Congrès guatémaltèque a voté l'adhésion du pays à la Cour pénale internationale, dont la compétence n'est pas rétroactive.
« Pour certaines des dizaines de milliers de victimes de violations des droits humains et leurs proches ce procès est un évènement charnière qu'il a fallu attendre plus de trente ans, a déclaré Sebastian Elgueta, spécialiste de l'Amérique centrale à Amnesty International. L'homme soupçonné d'être responsable de certaines des pires atrocités va enfin comparaître en justice. »
France.
La proposition de loi sur la négation du génocide menace la liberté d’expression.
. Adoptée par le Sénat français le 23 janvier 2012, une proposition de loi visant à pénaliser la contestation publique d'événements désignés dans la législation française comme actes de « génocide » porterait atteinte à la liberté d'expression, a déclaré Amnesty International ce mardi 24 janvier.
La France a déclaré officiellement par une loi de 2001 que les massacres et les déplacements forcés de grande ampleur perpétrés contre les Arméniens dans l'Empire ottoman en 1915 constituaient un génocide.
La proposition de loi récemment votée prévoit des sanctions allant jusqu'à un an d'emprisonnement et/ou une amende de 45 000 euros pour les personnes reconnues coupables d'avoir « contesté ou minimisé de façon outrancière » des événements définis dans le Code pénal français comme des actes de génocide et reconnus comme tels par la loi française.
« Si elles entrent en application, ces dispositions, contraires aux obligations internationales de la France en matière de respect de la liberté d'expression, pèseront sur le débat public de façon très négative, a déclaré Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.
Sénégal.
Le Sénégal ne doit pas restreindre la liberté d'expression et de réunion à la veille de l'élection présidentielle.
Le Sénégal doit respecter la liberté d'expression et de réunion, a affirmé aujourd'hui Amnesty International alors qu'une interdiction de manifester prend effet aujourd'hui à la veille de l'élection présidentielle.
Les autorités ont interdit les manifestations entre le 26 au 30 janvier et cette interdiction débute la veille du jour où le Conseil constitutionnel va prendre une décision capitale en se prononçant sur la validité des candidatures à l'élection présidentielle.
L'opposition conteste le droit du président sortant Abdoulaye Wade à briguer un troisième mandat.
L'élection présidentielle est prévue pour le 26 février prochain.
« Rien ne semble justifier une telle interdiction qui porte atteinte à la liberté de manifester pacifiquement pourtant consacrée par la Constitution sénégalaise », a dit Salvatore Saguès, chercheur d'Amnesty International sur l'Afrique de l'ouest.
Libye.
Morts de détenus dans un contexte de torture généralisée.
Des prisonniers sont morts après avoir été soumis à des actes de torture en Libye ces dernières semaines et ces derniers mois, alors que la torture et les mauvais traitements sont infligés de manière généralisée aux combattants pro-Kadhafi et aux loyalistes présumés, a déclaré Amnesty International jeudi 26 janvier.
Les délégués d'Amnesty International se sont entretenus en Libye avec des prisonniers incarcérés à Tripoli et aux alentours, à Misratah et à Gheryan. Ils présentaient des marques visibles indiquant qu'ils avaient subi des actes de torture au cours des derniers jours et des dernières semaines, notamment des blessures ouvertes sur le crâne, les bras et les jambes, le dos et d'autres parties du corps.
Ces actes de torture sont infligés par des entités militaires et des services de sécurité officiellement reconnus, ainsi que par un grand nombre de milices armées opérant en dehors de tout cadre légal.
« Après toutes les promesses faites de placer les centres de détention sous contrôle, il est affligeant de constater qu'il n'y a pas d'amélioration concernant le recours à la torture, a déploré depuis la Libye Donatella Rovera, principale conseillère d'Amnesty International pour les situations de crise.
Bahreïn.
Le recours au gaz lacrymogène contre les manifestants se fait de plus en plus meurtrier.
Les autorités bahreïnites doivent enquêter sur la douzaine de décès provoqués par un recours inconsidéré au gaz lacrymogène par les forces de sécurité, a déclaré Amnesty International après qu'une nouvelle personne ait été grièvement blessée par une grenade lacrymogène à Manama cette semaine.
Mardi 24 janvier, Mohammad al Muwali, 20 ans, a été gravement blessé puis hospitalisé après avoir été touché à la tête par une grenade lacrymogène lancée par des policiers antiémeutes réagissant à une manifestation contre le gouvernement dans le quartier de Karrana, dans la capitale.
Un groupe bahreïnite de défense des droits humains a signalé qu'au moins 13 décès étaient imputables à l'utilisation de gaz lacrymogène par les forces de sécurité contre des manifestants pacifiques, ainsi qu'au domicile de plusieurs personnes, depuis février 2011, et que ce type d'homicide s'était fait plus fréquent ces derniers mois.
« L'augmentation du nombre de victimes et les témoignages recueillis donnent à penser que les forces de sécurité bahreïnites utilisent le gaz lacrymogène de manière inconsidérée, notamment à l'intérieur de logements et dans d'autres espaces réduits », a déploré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.
Royaume uni.
Londres 2012 : les organisateurs doivent reconnaître qu’ils ont fait une erreur en donnant un contrat à la société Dow Chemical.
Les organisateurs des Jeux olympiques de 2012 à Londres doivent reconnaître qu’ils ont fait une erreur en accordant un contrat lucratif à la Dow Chemical Company (Dow), a déclaré Amnesty International jeudi 26 janvier après la démission de la commissaire à l’éthique des Jeux Olympiques, qui considérait comme contraire au respect des droits humains de traiter avec cette société.
Nommée par le maire de Londres Boris Johnson pour superviser le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Londres (LOCOG), Meredith Alexander a démissionné pour protester contre le contrat de parrainage passé avec Dow, en raison des liens de cette société avec le désastre de Bhopal.
Dow possède la société américaine Union Carbide Corporation (UCC), elle-même propriétaire de la majorité des parts de la filiale indienne qui exploitait l’usine responsable de la fuite de gaz toxique qui a tué des milliers de personnes en 1984.
Dow doit fournir une enveloppe plastique qui entourera le Stade olympique de Londres 2012 pendant les Jeux.
« Cette démission à grand retentissement signifie que les organisateurs de Londres 2012 ne peuvent plus ignorer les questions de droits humains que soulève un partenariat avec Dow, qui a refusé d’assumer ses responsabilités envers les victimes de Bhopal », a déclaré Seema Joshi, directrice du programme Commerce et droits humains à Amnesty International.
Mexique.
Les migrants ayant entrepris la dangereuse traversée du Mexique ont «désespérément besoin de chaussettes».
En appelant le public à faire don d’un vêtement particulier tout simple, l’idée qui a donné naissance à la nouvelle campagne d’Amnesty International met en évidence les souffrances de milliers de migrants originaires d’Amérique centrale qui traversent la région chaque année.
Quand Amnesty International a demandé à des migrants ce qu’ils choisiraient d’emporter s’ils ne pouvaient prendre qu’une seule chose en quittant leur pays, ils ont répondu : « des chaussettes ».
« La plupart des migrants nous ont dit qu’ils n’avaient rien emporté avec eux parce qu’ils s’attendaient à être attaqués et volés sur le trajet et que tout ce qui avait de la valeur augmenterait le risque pour eux d’être enlevés », explique Rupert Knox, spécialiste du Mexique à Amnesty International.
Chine.
La Chine doit éviter d'avoir recours à une force excessive face au mouvement de protestation tibétain.
Les autorités chinoises ne doivent pas utiliser une force excessive lors des manifestations et devraient autoriser la présence d'observateurs indépendants sur les lieux de protestation, a déclaré Amnesty International mardi 24 janvier après avoir appris que les forces de sécurité chinoises auraient tiré sur des manifestants tibétains pour la deuxième journée consécutive dans la province du Sichuan
Les autorités ont qualifié de « tapage médiatique » les informations faisant état, sur la foi de témoignages de personnes présentes sur place, d'affrontements meurtriers entre la police et les manifestants tibétains.
« Alors que la situation est déjà explosive, et au lieu de prendre en compte les revendications de respect des droits humains qu'expriment depuis longtemps les Tibétains, les autorités chinoises ont recours exclusivement à la coercition et à la répression sécuritaire, a déclaré Sam Zarifi, directeur d'Amnesty International pour la région Asie-Pacifique.
Égypte.
La libération du blogueur Maikel Nabil met fin à une «épreuve cruelle».
La libération d'un blogueur et prisonnier d'opinion égyptien, condamné à l'issue d'un procès manifestement inique, aurait dû intervenir des mois plus tôt, a déclaré Amnesty International mardi 24 janvier.
« Nous nous réjouissons vivement de ce que la terrible épreuve vécue par Maikel Nabil aux mains du Conseil militaire ait pris fin, a indiqué Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.
Davos.
Les dirigeants mondiaux protègent les entreprises plutôt que les droits dans le cadre de la crise économique.
L'incapacité des gouvernements à réguler efficacement le fonctionnement des entreprises a un impact dévastateur sur les droits des personnes les plus vulnérables, a souligné Amnesty International mardi 24 janvier, avant l'ouverture du Forum économique mondial ayant lieu à Davos cette semaine.
« La crise économique et la manière dont les gouvernements ont choisi d'y faire face représentent un risque clair et sans équivoque pour les droits humains dans de nombreux pays », a déclaré Salil Shetty, le secrétaire général d'Amnesty International. « Davos ne peut se permettre de n'être qu'un club où les riches et les puissants se congratulent. Nous devons tirer parti de cet événement afin de remettre en cause l'orthodoxie des politiques actuellement mises en œuvre et de veiller à ce que les gouvernements assument leurs responsabilités. »
France.
Nous n’oublions pas : septième anniversaire de la mort d’Abou Bakari Tandia aux mains de la police.
[25/01/2012]
Abou Bakari Tandia, un Malien âgé de 38 ans, est mort le 24 janvier 2005 après une garde à vue dans les locaux de la police. Sept ans après, sa famille n’a toujours pas reçu d’explication satisfaisante sur les circonstances ayant conduit à sa mort. L’enquête a été lente, intermittente, et elle a rencontré de graves obstacles, l’administration hospitalière et les autorités chargées de l’application des lois tardant à produire certaines pièces ou même ne les fournissant pas du tout. À ce jour, aucun policier n’a été tenu pour responsable de faits liés à la mort d’Abou Bakari Tandia ou sanctionné à ce titre.
Amnesty International continue à prier les autorités françaises de faire le nécessaire pour qu’une enquête approfondie, impartiale et réellement indépendante soit menée sans délai sur les circonstances de la mort d’Abou Bakari Tandia, et de veiller à ce qu’une procédure disciplinaire interne ou des poursuites pénales soient engagées contre tout responsable de l’application des lois qui pourrait raisonnablement être soupçonné d’avoir commis dans cette affaire une violation des droits humains.