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Editori@l - Page 94

  • GUY ROUX

     

    Pendant que les faucheuses du service public se déchaîne, le Président de la République prend des mesures audacieuses et en adéquation avec la situation conflictuelle qui se prépare. A ses ministres le sale boulot, à lui la “ com ! ” Il assume des décisions courageuses qui vont modifier le quotidien des Françaises et des Français qui lui ont fait confiance. Il a pris position sur le triste sort de Guy Roux que l’on empêche de récolter quelques millions d’€ de plus grâce à un contrat d’entraîneur signé à 68 ans avec le Racing Club de Lens. Il a fait savoir par l’intermédiaire de son porte-parole qu’il ” considère que c’est plus la règle qui est vieille que Guy Roux “.Il est curieux de noter que cette règle a été établi par…..Guy Roux.

     8e5b2ddd0d100a7b7eee718b9bcefb8b.jpegAussitôt on a assisté à une prise de position complémentaire de la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, qui, hier matin s’est déclarée ” émue ” par le sort de ce vénérable entraîneur.

    Lequel Guy Roux se régale. Lors de l’annonce de son retour sur les terrains, début juin après deux ans de retraite, il avait ironisé: ” A cet âge, le général De Gaulle ne savait pas qu’il allait être président aussi longtemps et François Mitterrand n’en était qu’à son premier mandat. ” Mercredi soir, il en rajoutait : “ Pour le travail il y a deux positions: on peut considérer que je ”bouffe” le travail d’un jeune. Mais d’un autre côté je suis un héros: au lieu de toucher ma retraite je continue à cotiser, a encore déclaré Guy Roux. On a dit que tout le monde allait devoir travailler jusqu’à 68 ans. Je montre l’exemple et on me critique… “. C’était en quelque sorte un caviar, du bain béni pour Sarkozy qui justement cherchait à convaincre que pour gagner plus il fallait travailler plus et surtout… plus longtemps ! L’homme au bonnet apporte la preuve manifeste qu’on peut bosser dans l’encadrement et dans l’éducation au sens large jusqu’à un âge avancé. Il ne pouvait pas laisser passer pareille aubaine.

    LES SUPPORTEURS ET LES PARENTS

    Imaginez donc un peu la tension qui règne dans la perspective de la rentrée. Tout le monde est sur les dents. On multiplie les communiqués de presse de tous les cotés pour déverser sa désapprobation. Certes les banderoles ne sont pas encore prêtes et Nicolas Sarkozy pourra poursuivre paisiblement s course quotidienne sur tout le front de l’actualité. Rassurez vous les supporteurs lensois se mobiliseront plus facilement pour manifester leur mécontentement que les parents des élèves. Vous allez voir que dans le Nord des centaine de personnes vont vite ses rassembler pour soutenir le “ retraité actif ” mais que personne ne va broncher en constatant que les effectifs sont surchargés dans les classes des collèges et des lycées. Les conseils d’administration ne pourront que constater les dégâts et les conseils des écoles se plaindront amèrement de la qualité des frites à la cantine, de la sévérité excessive des animatrices des services périscolaires, de la difficulté de se garer devant la porte de l’établissement.

    Il passera, dans la hiérarchie de l’actualité, tellement de leurres que plus personne ne se s’intéressera réellement aux décisions fondamentales qui pèseront sur le véritable quotidien des gens. Pour peu que Johnny regagne la France le jour de la rentrée des classes, que la France du rugby s’extasie sur le comportement des troupes du Secrétaire d’Etat aux Sports, que le nouveau Loft ait quelques scènes croustillantes et les 15 000 postes d’enseignants supprimés sur deux exercices budgétaires, la disparition de la solidarité indispensable qu’on le veuille ou non du RMI, l’exonération des plus hauts revenus… passent comme des cartes postales de vacances à la Poste.

    Il est vrai que Guy Roux est un exemple,de réussite sociale, une icône du football et que personne ne peut s’en passer. Du prof de gym trop payé de son fils ou de sa fille en revanche, comme on ne le voit pas à Téléfoot ou sur Canal +, s’il disparaît du collège ou du lycée personne ne s’en plaindra. D’abord parce que les exemptés de gym (de plus en plus nombreux) n’auront plus à subir ses foudres. Ensuite, cette matière n’est pas jugée indispensable à la réussite sociale car il suffira après les cours de décréter “ l’état obligatoire de jogging ” pour les élèves volontaires. Enfin le plupart d’entre eux ne font plus jouer au foot quand les collégiens ou les lycéens le veulent. Alors de grâce ne vous plaigniez pas car vous auriez pu avoir Guy Roux comme Ministre de l’Education nationale et alors là vous auriez vu si le mammouth aurait filé droit

  • IL NE ME MANQUERA PAS

    Après 10 ans d’exercice du pouvoir en Grande-Bretagne, Tony Blair tire sa révérence et laisse contraint et forcé le pouvoir à son acolyte Gordon Brown. Il est donc légitime de dresser un premier bilan de celui qui, au nom des socialistes anglais, prétendit incarner une relève à Thatcher. Je dis bien une relève et non une alternative car jamais Tony Blair n’a essayé d’incarner une politique substantiellement différente à celle de la droite conservatrice anglaise. Sur toutes les questions majeures il a poursuivi ce qu’avait fait Thatcher se contentant seulement parfois de quelques corrections marginales dans quelques secteurs précis. En matière économique, il a poursuivi la politique d’intégration de la Grande-Bretagne dans la globalisation financière en confortant la place de la City comme la première place boursière européenne, en permettant la progression du capital financier et plus particulièrement le développement d’un phénoménal secteur de l’assurance. Il s’est opposé à toute avancée concrète en matière de coordination des politiques économiques européennes refusant de faire entrer son pays dans la zone euro, s’opposant à toute harmonisation fiscale en Europe. Sur le front intérieur il s’est avéré incapable de redresser des services publics mis à mal par la politique thatchérienne et la seule nouveauté de sa politique aura consisté dans le développement des Partenariats Publics Privés qui accroissent encore plus la pression marchande sur ce secteur. Sur le plan social, mis à part l’instauration d’un salaire minimum jusque là inexistant, il aura poursuivi la politique de flexibilisation du marché du travail et repris à son compte les politiques de coupes sombres dans les allocations sociales au nom d’une prétendue lutte contre l’assistance qui sous le vocable anglais l’amènera à substituer une prétendu doctrine du workfare en lieu et place du welfare. Il s’opposera bec et ongles à toute avancée sociale dans l’Union Européenne allant même jusqu’à faire jouer son droit d’opt out pour ne pas voir appliquer à son pays la pourtant peu contraignante charte des droits fondamentaux. Le bilan social du blairisme n’est pas fameux. Si nominalement le taux de chômage a baissé cela ne fût qu’au prix d’une remontée spectaculaire des emplois précaires et mal payés contraignant de nombreux salariés à en occuper deux, d’une hausse inquiétante de l’emploi des vieux conduits par nécessité à poursuivre une activité salariée et souvent très mal rémunérée. Enfin sur le front international il aura été l’allié indéfectible et zélé de l’administration américaine allant même jusqu’à assumer tous les mensonges de l’administration Bush pour engager son pays dans l’aventure sanglante irakienne. Tony Blair a voulu convertir les socialistes anglais au libéralisme et il a pour cela développé une théorie politique adaptée à cet objectif qui prit le nom de Troisième voie. Certains diront qu’au final les anglais vivent un peu moins mal que sous Thatcher. C’est peut-être vrai mais cela représente un bien maigre bilan pour quelqu’un qui a exercé le pouvoir pendant dix années bénéficiant de confortables majorités parlementaires pour le soutenir. Restera comme seul acquis de son bilan son implication décisive dans le processus de paix en Irlande du Nord et une exercice du pouvoir moins formel en apparence. Maigre bilan, très maigre bilan ! Son successeur s’annonce comme le continuateur de sa politique. Rien que de très normal pour celui qui  fût son complice dans la prise du pouvoir dans le Labour et dans le pays. Il fût aussi son fidèle ministre des finances, bras armé de sa politique. Il cherchera peut-être à s’en démarquer sur quelques aspects de forme. Sur le fond, rien n’évoluera en Grande-Bretagne sans pression politique majeur de la part des adhérents du Labour lui-même.

  • JE RESTE

    2e06c31637fc19d4a852484d7b1f9023.jpeg Quand Ségolène Royal a signifié à François Hollande qu'il devait « quitter le domicile », duquel s'agissait-il ? Le privé ou le professionnel ? Seulement l'appartement du couple à Boulogne-Billancourt ou - aussi - le siège du PS rue de Solférino ? La valise à la main, le compagnon considéra peut-être que seul le sentiment était en jeu. Mais, au fond, que voulait-elle vraiment ? Son départ ou son job ? « Mais... les deux, chéri. Les deux. » (*)
     (*) Réplique librement interprétée,par l'auteur.

  • QUAND UN DEMI DE MELEE DEVIENT DEMI MINISTRE

    Le rattachement du Ministère des sports au Ministère de la Santé n’a ému personne, aucun organe de presse ne cherchant visiblement à comprendre le sens profond de cette mesure qui n’est  ni neutre ni anodine.  

     La nomination de Bernard Laporte avec quatre mois d’absence autorisée  ne semble pas émouvoir davantage. Voici une nomination d’un type nouveau qui en dit long sur l’importance accordée au poste (inversement proportionnelle à l’importance du phénomène social de notre temps).   Cette nomination par anticipation est sans doute  une première qui ne plait pas à François Fillon mais elle semble plaire au monde du rugby en particulier et du sport en général. Le parcours d’un rugbyman amateur qui possède de grosses affaires et des investissements dans les casinos qui ont attiré l’attention des services généraux ne fait s’interroger personne sur le mythe de l’amateurisme et des “valeurs rugbystiques”. Mais plus encore cette nomination est bien dans l’ère du temps. On ne cesse de nous le répéter : la compétence du savoir-faire est bien supérieure à celle du savoir. La culture ennuie, la réflexion fatigue. Mieux vaut la pratique sans la théorie, bref, mieux vaut ne pas trop chercher à comprendre. A quand un colonel à la Défense, un policier à l’intérieur,un épicier à l’économie, un paysan à l’agriculture, un prisonnier à la justice ?…   

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    Un ancien demi de mélée intronisé demi-ministre de l’ouverture,ça peut faire rire mais ses collègues du gouvernement auront intérêt à ne pas trop le chatouiller au moment des arbitrages budgétaires sous peine de se faire traiter de « bourgeois de merde »comme les spectateurs du Stade de France pas assez supporters après le match France-Irlande du Tournoi 2006     Un qui rit beaucoup moins c’est Henri Sérandour qui constate que le débat sur le budget des sports  va bientôt etre d’actualité et que le secrétaire d’Etat aux sports ni participera pas et quand il pendra ses fonctions nous serons à 9 mois des jeux de Pékin.     Autre question cruciale Laporte va-t-il continuer à vanter les mérites du jambon Madrange et les croquettes pour chiens Canicaf ? 

  • REFLEXION D'APRES CAMPAGNE

     

    Les campagnes électorales concrètes, proches du terrain, permettent de découvrir la véritable réalité des femmes et des hommes qui y sont impliqués. Elles révèlent aussi les espoirs qui seront les valeurs sûres de demain car le seule véritable révélateur est celui de l’action. Il faut bien constater que l’on est passé, durant mes longues années ininterrompues de participation à la vie publique, du militantisme dévoué à la participation calculée. C’est très tendance de chercher ce que l’on peut espérer d’une apparition aux cotés de l’un ou de l’autre et il faut bien convenir que tous les gestes sont calculés. Il arrive même que l’on mette en cause l’organisation globale d’une campagne pour des problèmes liés à une personne. Bien évidemment quand la victoire est au bout du chemin on oublie vite ces moments de doute et ces absences notables mais le faits sont néanmoins incontournables. La lucidité oblige à effectuer une analyse objective de ces réalités et ce n’est pas chose facile car les mises en cause ne sont pas toujours vécues sereinement. 
    2a408c3c155fda4034689e04f31f8bd4.jpegIl en est un  qui y aissera une empreinte forte :le président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), Razzye Hammadi ! Ce gars là possède déjà une stature prometteuse. Né le 22 février 1979 à Toulon, il est le fils d'une mère tunisienne qui travailla d'abord aux abattoirs de La Ciotat puis chez un opticien et d'un père algérien grossiste en fruits et légumes, qui est décédé quand il avait 16 ans, il a des allures jaurésienne de tribun utilisant d’ailleurs un peu trop les effets oratoires classiques.
    Incisif et volubile il frappe fort. Ainsi il n’y ait pas allé par quatre chemins quand il a " supplié " Ségolène Royal " d'arrêter " et " de jouer collectif ", et lui a demandé " d'avoir un peu plus d'humilité et de respect pour la force collective qui l'a portée ".
     Pendant la campagne présidentielle, "il y a de jeunes militants qui ont mouillé le maillot (...) et on leur dit: 'le programme que vous avez défendu, la candidate n'y croyait pas'!", a-t-il poursuivi. Il faisait ainsi allusion aux critiques de Ségolène Royal sur le SMIC à 1500 € et la généralisation des 35 heures. " On a Sarkozy pour cinq ans mais cette même candidate, sa priorité, ce n'est pas comment on va vivre notre opposition et notre force de proposition pendant cinq ans, mais ce qu'elle pourra incarner en 2012 ", a encore déclaré le président du MJS. Dans la matinée, Ségolène Royal avait parlé d'une " probable " candidature en 2012. "Il faut avoir un peu de respect pour les gens", a-t-il poursuivi. Pour lui, "le Parti socialiste et la candidature de la gauche en 2012 n'appartiennent à personne, si ce n'est aux générations à venir".
    "Ce que je demande à Ségolène Royal, c'est (...) d'avoir un peu plus d'humilité et de respect pour la force collective qui l'a portée, même s'il y avait plein de choses qui n'allaient pas pendant la campagne, y compris certaines qui étaient de (sa) responsabilité personnelle", a-t-il encore déclaré
    Dans une tribune adressée, par ailleurs, à la presse, Razzye Hammadi a souhaité que le débat de la rentrée soit "dédié aux raisons de la défaite", parlant de " droit d'inventaire " et de " préparation de la refondation de la gauche ". Il se dit aussi favorable à une désignation du candidat socialiste à partir de 2010, faute de quoi elle serait "noyée dans les enjeux d'ego", et à un congrès " après les municipales " pour éviter " la personnalisation des enjeux ", comme le souhaite le premier secrétaire François Hollande. Le moins que l’on puisse écrire c’est qu’il ne l’envoie pas dire ! C’est clair, net sans langue de bois:ce garçon a un avantage sur beaucoup, celui d’être apparemment libre !
    La réponse n’a pas tardé car ce jeune aux dents longues et acérées ne faisait que résumer une position largement majoritaire au sein du PS. En fait il effectuait une synthèse des toutes les informations parcellaires semées par les uns et pas les autres, sur les ondes. Ségolène Royal retenue sur son territoire régional décidait de ne pas participer au Conseil national du PS… et lançait immédiatement un appel à ses partisans pour qu’ils rejoignent massivement la structure " Désirs d’avenir " anticipant sur une fracture interne possible au sein du PS. Elle adopte la fameuse tactique consistant à contourner un obstacle quand… il paraît infranchissable.
    c8f074c60397bbd860a2fb2ac0a4adf4.jpegElle sait en effet que dans les sections, elle ne retrouvera pas en 2008 les fans enthousiastes qui avaient fait le match avant le match. Ceux qui avaient cru, pour la majorité d’entre eux, qu’en la désignant le octobre dernier ils avaient déjà gagné l’élection présidentielle ont perdu beaucoup de leurs illusions. On ne les a pas vus durant la période des législatives ou très peu sur le terrain prétextant que le militatisme ne se mesurait pas aux kilomètres parcourus pour distribuer. Et dans les secteurs géographiques où ils détenaient une part des responsabilités les résultats n’ont pas été enthousiasmants. Les réunions des sections ont été rares depuis les présidentielles et actuellement tout est fait pour masquer la débandade puisque le moment de payer plein pot une adhésion pour 2007 approche. En fossilisant le plus rapidement ses forces dans une structure " associative " parallèle elle " met au congélateur " le processus qui lui a permis d’emporter le combat interne. Il sera toujours temps de le ressortir le moment venu.
    Les " consommateurs " venus " acheter " le droit de voter ponctuellement en faveur de celle que les médias leur présentaient comme la seule pouvant battre Sarkozy ne voient vraiment pas à payer pour débattre de l’avenir de la gauche. Ce n’était pas leur motivation qui se résumait au seul soutien de Ségolène Royal. Fin 2007 on constatera un amaigrissement réel des sections qui avaient été dopées artificiellement puisque l’on estime qu’à peine 30 % des inscrits ont réellement participé à la campagne des législatives sur le territoire national. Ce constat a ouvert la voie au calendrier de François Hollande car il illustre qu’être militant c’est surtout être constant dans ses engagements et savoir ne pas changer de cap au gré du vent médiatique. Et ça, heureusement on n’achètera plus a 20€  un candidat à 6 sous 

  • NI SMIC A 1500€ NI LES 35 HEURES

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    En fait lorsque Ségolène Royal répond sur Lci, à la question
    « - alors, vous avez défendu un programme auquel vous ne croyiez pas ? »
    « - bien évidemment ! »
    Sa réponse n’est pas seulement cynique, elle est redoutable sur le fond politique.
    Parce que les exemples qu’elle a choisi, sur les salaires et les 35 h montrent que le programme auquel elle croyait, sur lequel elle était prêt à parler si elle n’avait pas été contrainte par le parti... serait encore plus droitier, pire que celui qu’elle a mollement défendu !
    Alors si elle s’était, selon elle, sentie libre de parler, ce ne serait pas 47 % qu’elle aurait eu mais 43 ou 44 % !

  • IL EST REPARTI

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    La machine Sarkoziste n’a eu qu’une ratée plus ou moins volontaire. Elle est repartie sur la seule journée de hier avec un coup d’accélérateur puisque tout a été fait pour que médiatiquement on oublie très vite la désillusion du " calage partiel " dans la cote des législatives. C’est du passé ! Le rouleau compresseur s’est remis en route sur les mêmes bases qu’antérieurement : reprise du flirt avec l’extrême droite, nouveau rideau de fumée sur la manière de restaurer les finances publiques en diminuant les prélèvements pour les plus favorisés, renforcement de l’inégalité d’accès à l’enseignement… La panoplie complète du sarkoziste triomphant a été déployée avec un point d’orgue une déclaration de 55 minutes sur TF1. Rien n’a véritablement changé et le coup de semonce du 17 juin est passé par pertes et profits ! En moins de 11 heures le nouveau Président de la République a rappelé que les Françaises et les Français qui l’ont élu brillamment ne seraient pas… déçus : ils en auront pour leur motivation !
    Le président du Front national a donc ce matin salué le "geste démocratique" de Nicolas Sarkozy qui l'a reçu à l'Elysée dans le cadre de ses consultations avant le Conseil européen de jeudi et vendredi. A sa sortie, Jean-Marie Le Pen a déclaré que Nicolas Sarkozy l’avait entendu sur "ses projets européens" et a ajouté dire "ce qu'il savait déjà : nos profondes divergences sur ce sujet. Nous avons procédé à un échange de vues général et je note que le président de la République a depuis longtemps pris l'initiative de recevoir le président du Front National, ce que je considère comme un geste démocratique". Jean-Marie Le Pen a jugé que "depuis un certain temps, c'est vrai, c'était une anomalie que le Front national ne soit pas considéré comme un parti politique comme les autres". C’est réglé il a renvoyé l’ascenseur à celui qu’il a totalement décapité en récupérant une bonne part de son électorat.
    Tout comme François Mitterrand, Jacques Chirac avait toujours refusé d'entrer officiellement en contact avec Jean-Marie Le Pen, avec lequel il avait notamment refusé de débattre entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2002 où le président du Front national avait affronté le chef de l'Etat sortant. La doctrine a changé depuis aujourd’hui. Elle fera jurisprudence.
    De leur côté, les Verts, qui s’étaient étonnés mardi que Nicolas Sarkozy n'ait pas reçu leur secrétaire nationale Cécile Duflot lors de ses consultations à la veille du Conseil européen, seront "bien sûr reçus" par le chef de l'Etat, a assuré l'Elysée. Le président de la République consulte les partenaires politiques avant le Conseil européen de jeudi et vendredi.
    Les Verts s'étaient indignés hier "que leur légitimité européenne soit de fait contestée" par Nicolas Sarkozy, regrettant que celui-ci consulte en revanche Jean-Marie Le Pen, "chef d'un parti notoirement anti-européen, nationaliste". Chante toujours beau merle… Sarkozy sait où se trouve son intérêt en dédaignant les Verts alors qu’il a nommé maintenant Borloo au poste de grand prêtre du développement durable. Demain ils auront droit à une demi-heure comme le FN ce qui ne modifiera pas d’un iota les positions de leur hôte sur le traité européen en préparation.

  • JUPPE

    développement pas si durable que ça ! ...

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    Nicolas Sarkozy a désaoulé. Le seau d’eau froide expédié par une partie de l’électorat républicain dimanche a dû lui paraître déjà un peu agressif. Tel Alain Juppé s’en prenant à une presse probablement trop peu aux ordres, il ne va pas tarder à se fâcher. Et ça pourrait faire mal…
    Le spécialiste du vélo élyséen ne savait pas que son épreuve se terminerait par une quatrième étape aussi chahutée... Et dire que tout est venu d’un contrôle inopiné sur un " dopage " des finances publiques à la TVA ! Il lui faut donc rapidement combattre cette image interne négative et après un remaniement ministériel devenant un autre atout sorti du jeu. On sait que la composition d’un gouvernement constitue un signe fort au début d’une mandature. Il ne faut pas en abuser. L’ouverture n’a pas encore donné les résultats escomptés. Et ce n’est pas l’arrivée de Bockel qui va atténuer la dominante extrêmement libérale de celui qui vient de sortir,ni Fadela Amara fondatrice de"ni putes ni sounmises"qui va réconsilier les jeunes des quartiers elle qui se soumet à Sarkozy et se prostitue pour un poste de sous secrétaire d'Etat. Au contraire…
  • ETRE DE GAUCHE

    etre de gauche

    être de gauche, c’est d’abord et avant tout s’affirmer républicain et laïc par opposition à toute réflexion corporatiste privilégiant les droits associés à l’identification et la classification des individus par leur appartenance raciale, sociale, religieuse ou sexuelle. Ce point est majeur car il appartient à tout socialiste de rappeler que les notions de quota ou de droits républicains qui ne seraient réservés qu’à une partie de la population, ne répondent pas aux aspirations égalitaristes de la gauche

    - être de gauche, c’est préférer l’égalité à l’équité, la justice à la justesse, la solidarité au laisser faire.

    - être de gauche, c’est aussi revendiquer la tolérance entre les races, entre les appartenances sexuelles, entre les croyances et les coutumes, dans les limites de la loi républicaine et laïque. C’est ne pas revendiquer un mode de vie plutôt qu’un autre, c’est accepter et proclamer l’égalité malgré les différences.

    - être de gauche, c’est toujours privilégier l’intérêt collectif à l’intérêt particulier et en cela c’est définitivement reconnaître le nécessaire rôle régulateur et interventionniste de l’état, seul garant de l’intérêt général.

    - être de gauche, c’est vouloir rééquilibrer la distribution des richesses dans l’entreprise entre le capital et le travail, en particulier en augmentant significativement le pouvoir d’achat des salariés et notamment pour les bas salaires, en taxant fortement les licenciements d’entreprises faisant des bénéfices afin de compenser le coût social néfaste d’une telle décision, en supprimant les stocks options assimilables dans l'esprit à un abus de bien social, etc.…

    - être de gauche, c’est constater que la démocratie de la cinquième république est malade et qu’il faut redonner à l’assemblée nationale un rôle majeur en changeant les institutions pour que le débat démocratique joue pleinement son rôle plutôt que d’être confisqué par un petit nombre. C’est aussi permettre aux citoyens de se prononcer sur les choix locaux d’orientation à travers des référendums locaux. C’est enfin mieux encadrer les conditions électives des élus.

    - être de gauche, c’est abroger fermement les lois iniques imposées par les libéraux et qui concernent notamment le droit du travail (CNE), la retraite, l’immigration, au soin etc.…

    - être de gauche, c’est lutter contre l'uniformisation des médias instaurée par des intérêts privés réduisant le débat démocratique et aboutissant à une manipulation destinée au pouvoir de quelques uns. C’est proposer une protection plus grande et spécifique des journalistes les rendant idéologiquement indépendant vis-à-vis des propriétaires des médias.

    - être de gauche c’est privilégier le débat d’idée à la politique de l’image et aux coups de force médiatiques qui nivellent vers le bas et rendent la pratique politique inintéressante et confuse, créant les conditions d’une démocratie privée de fond et mise en danger.

    - être de gauche c’est favoriser les avancées sociétales, en particuliers celle des mœurs en donnant accès aux mêmes droits à tout citoyen et en particulier celui de la liberté de choisir son existence. C’est le cas pour l’avancée dans les mentalités que propose le mariage et l’adoption homosexuelle et ce devrait l’être également pour la légalisation de l’euthanasie.

    - être de gauche, c’est imposer ses thèmes et ses idées et expliquer en quoi ils sont fondamentaux et non mettre en avant des idées confuses parce que libérales, choquantes parce qu’électoralistes, suivistes plutôt qu’innovantes.

    - être de gauche, c’est enfin trouver des solutions pour une société de progrès, les imposer par l’explication et la démonstration et non pas s’excuser de ne pas être libéral en cherchant à courir derrière je ne sais quelle justification molle et complexée car modérée pour plaire au lièvre centriste.

    Mettre un coup de barre à gauche, c’est finalement rester fidèle à ces valeurs sans chercher à louvoyer contre nature, ou à porter le débat là où le fondement des difficultés sociales ne trouvera pas de réponse clairement socialiste au diagnostic

  • T.V.A SOCIALE

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    Qui va perdre ?
    L’instauration d’une TVA sociale va se traduire mécaniquement par une hausse des prix, à moins qu’on ne fasse pression à la baisse sur les salaires.  Dans les deux cas, cela va peser sur le pouvoir d’achat de certaines personnes. Quelles personnes ? Avant tout les personnes à faible revenu qui consacrent l’essentiel de leur budget à la consommation de produits quotidiens qui seront taxés plus fortement. Ainsi que les personnes qui ont un faible pouvoir de négociation, et qui ne pourront pas obtenir de hausse des salaires pour compenser la hausse des prix (ou qui seront victimes de la compression des salaires), autrement dit une partie des salariés et les petits retraités.
    On peut toujours se dire que les gains des uns compenseront les pertes des autres, mais ce seront plutôt des gains à court terme, susceptibles d’être annulés très rapidement (mesure similaire de nos partenaires zone euro, variation du change et/ou baisse des prix pour nos partenaires hors zone euro). Plus généralement, c’est l’économie française qui a toutes les chances d’y perdre, car l’instauration d’une TVA sociale risque de freiner l’évolution de la spécialisation de l’économie française vers des secteurs plus innovants, créateurs de plus de richesses et d’emplois et mieux à l’abri de la concurrence en coût.
    Pour compléter, vous pouvez regarder l’avis de plusieurs économistes, sur lesquels je me suis appuyé pour rédiger ce billet (ordre alphabétique) :
    L'élégance économique 
    Pour finir, je ne résiste pas au plaisir de vous présenter l’argumentation de Jean Arthuis, ancien ministre de l’économie et président de la commission des finances. Forcément compétent en économie, donc. Au journaliste qui l’interroge sur de possibles effets inflationnistes, il répond que les prix des produits fabriqués en France n’augmenteront pas, puisque la baisse des cotisations compensera la hausse de la TVA mais qu’en revanche les produits importés seront plus chers. Et là, tenez-vous bien : « Mais ceux qui les font venir de l’étranger dégagent des marges telles qu’ils auront l’élégance de ne pas augmenter leurs prix de vente, concurrence oblige ». Je crois qu’il a perdu son dernier neurone, notre ancien ministre de l’économie. En tout cas, j’ajoute immédiatement à ce modeste cours d’économie un paragraphe intitulé: l’élégance économique