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amnesty international - Page 4

  • MALTRAITANCE DES POLICIERS

     

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    Dans son rapport intitulé "France : Notre vie est en suspens", Amnesty International avait  suivi cinq affaires de décès aux mains de la police dont ceux de Mohamed Boukrourou et d’Abdelhakim Ajimi, morts tragiquement au cours de leur interpellation. Aujourd’hui, un pas vers la justice est franchi, grâce, en partie, au travail de mobilisation des familles et de la société civile.  

    Des avancées judiciaires notables mais insuffisantes

    Pour Amnesty International, c’est un premier pas qui constitue une petite avancée vers la justice, cependant qu’en France l’impunité des policiers accusés de graves violations des droits humains reste fréquente.

    Mohamed Boukrourou, victime de "traitements inhumains et dégradants"

    Suite à une altercation avec un pharmacien, Mohamed Boukrourou, a été interpellé le 12 novembre 2009 par quatre policiers qui l’ont alors menotté et traîné de force jusqu’au fourgon où d’après des témoins, il aurait été frappé notamment à coups de pieds. Il est décédé peu de temps après.

    Le dossier relatif aux circonstances de sa mort avait été transféré au Défenseur des droits qui a conclu que « les policiers ont fait un recours inadapté et disproportionné à la force à l’encontre de M. M.B. [Mohamed Boukrourou], qui a été victime d’un traitement inhumain et dégradant au sens de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme. »

    Le 26 mars 2012, à l’issue de deux années de procédure, le juge d’instruction a procédé à la mise en examen de quatre policiers pour homicide involontaire.

    « C'est une première étape, mais la famille a l'intention de demander une requalification des faits en violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », a expliqué Abdelkader Boukrourou à Amnesty International.


    Affaire Abdelhakim Ajimi, un verdict en demi-teinte
    Le 9 mai 2008, Abdelhakim Ajimi, est mort à Grasse après avoir été maîtrisé par des policiers lors de son arrestation. Un non-lieu avait été prononcé en mai 2010 à l'encontre des deux policiers mis en cause. Suite à l’appel, le procès des 7 policiers s’est tenu devant le Tribunal Correctionnel de Grasse le 24 janvier 2012 ; trois des sept policiers mis en cause ont été condamnés à des peines de prison de six, 18 et 24 mois avec sursis. Ils ont fait appel. Les quatre autres ont été relaxés. 
       
    Pour Amnesty International, la condamnation avec sursis dont font l’objet les agents des forces de l’ordre semble peu sévère face à la gravité des actes commis alors même que le droit international prohibe toute sanction qui minimise la gravité du crime commis.

    Amnesty International souligne néanmoins qu’il s’agit de la première condamnation qui survient parmi les cinq affaires mentionnées dans son rapport du 30 novembre 2011 « France. Notre vie est en suspens ».


    D’autres affaires toujours en suspens 

    Abou Bakari Tandia, ressortissant malien, mort le 24 janvier 2005 suite à sa garde à vue au commissariat de Courbevoie au cours de laquelle il tombe dans le coma. 

    Lamine Dieng, français d’origine sénégalaise, mort le 17 juin 2007, suite à son interpellation à Paris après une altercation. 

    Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans, mort le 9 juin 2009, suite à interpellation à Argenteuil.

    Aujourd’hui le système judiciaire fait un pas dans la bonne direction et semble vouloir s’attaquer au phénomène d’impunité dont bénéficie, trop souvent, des membres des forces de l’ordre mis en cause dans des affaires de violations graves des droits humains. Cette tendance doit se confirmer.

     
  • ENCORE 22 JOURS A TENIR

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    COMMUNIQUE DE PRESSE

    12 avril 2012

    SF12M 30

     

    Election présidentielle 2012 : 8 candidats sur 10 s’engagent pour les droits humains

    Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy n’apportent aucune réponse

     

    A dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, Amnesty International France (AIF) dresse un bilan des engagements en faveur des droits humains des candidats. A l’exception de Marine Le Pen et de Nicolas Sarkozy, tous ont réagi aux dix recommandations de l’association.

     

    « L’absence de réponse de Madame Le Pen et de Monsieur Sarkozy est alarmante sur l’intérêt qu’ils portent à la défense de la dignité humaine en France », déclare Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France. « Les candidats à une élection présidentielle doivent défendre les droits humains et traduire leur volonté par un engagement écrit ».

     

    En amont du premier tour, AIF a adressé à chaque candidat un appel pour qu’il s’engage à mettre en œuvre, une fois élu, des actions concrètes en faveur de la défense et du respect des droits humains.

     

    A ce jour, huit candidats ont répondu à l’appel :

     

    - Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou se sont engagés de manière claire sur les dix propositions* ; Nicolas Dupont-Aignan ne s’est engagé que sur cinq d’entre elles ;

     

    - Nathalie Arthaud, François Bayrou et François Hollande ont répondu sous forme de courrier et ont argumenté leurs positions et leurs engagements sur les dix propositions ;

     

    - Jacques Cheminades’est excusé de ne pouvoir répondre et a envoyé son programme pour y trouver ses réponses concernant cinq des recommandations ;

     

    - Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy n’ont pas répondu malgré de nombreuses relances. Nous ne pouvons donc considérer qu’ils s’engagent sur des enjeux essentiels pour AIF.

     

    « Une volonté politique forte est indispensable pour faire progresser des questions aussi importantes que  le droit d’asile, la protection des femmes contre les violences, le contrôle du commerce des armes, y compris en France », ajoute Geneviève Garrigos.

     

    « Les droits humains sont un combat permanent. Seul le respect des droits fondamentaux peut garantir l’égalité en droit, la justice et la sécurité pour tous. Amnesty International ne donne pas de consigne de vote pour les élections mais tient à éclairer les électeurs sur les engagements pris par les candidats sur ces enjeux clés ».

     

    Amnesty International France mènera une campagne de sensibilisation au niveau local appelant également les candidats aux élections législatives à s’engager, comme les candidats de leur parti, sur les dix propositions. L’association restera vigilante au respect de l’engagement des élus sur les défis en matière de droits humains.

     

    Compléments d’information

    *Un récapitulatif des réponses et l’intégralité des courriers est accessible dès demain matin sur www.amnesty.fr/elections2012

     

    Pour retrouver les 10 engagements adressés aux candidats à l’élection présidentielle : www.amnesty.fr/10engagements

    Ces recommandations font suite à la publication du « Manifeste pour les droits humains », publié en janvier 2011 et qui dressait un état des lieux dans six domaines suivis par Amnesty International France.

     

    Amnesty International France a lancé en 2012 deux campagnes majeures : pour la défense du droit d’asile et en faveur d’un traité sur le contrôle du commerce des armes.

     

    Amnesty International France

    Service presse - Aurélie Chatelard / Laure Delattre / Marilyne Griffon 01 53 38 65 77 - 65 41 / 06 76 94 37 05

    Créée en 1961, Amnesty International est un mouvement mondial et indépendant plus de 3 millions de personnes qui œuvrent pour le respect, la défense et la promotion de tous les droits inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Amnesty International a reçu le Prix Nobel de la paix en 1977. Amnesty International France (AIF) a été créée en 1971. Son financement repose sur la générosité du public (plus de 200 000 donateurs), sur les ventes de produits de soutien et les cotisations de ses membres (près de 20 000). AIF est agréée par le Comité de la charte du don en confiance.

    www.amnesty.fr - www.amnesty.fr/RSS/Communiques -  twitter.com/amnestyfrance

     

  • COMMUNIQUE D'AMNESTY INTERNATIONAL

    Mali.

    Il est urgent de protéger les populations civiles.

    Les groupes armés touaregs et islamistes qui ont pris les villes de Kidal, Gao et Tombouctou (au nord du Mali) sont tenus de protéger les populations civiles dans les zones sous leur contrôle, a dit Amnesty International aujourd'hui.

    À Gao, l'organisation a reçu des
    informations signalant la présence d'hommes armés qui tirent en l'air et pillent des bâtiments publics et privés, notamment l'hôpital.

    Un témoin vivant à Gao a dit à Amnesty International : « Des gens armés entrent dans les maisons et pillent. Ils tirent en l'air et nous sommes terrifiés. On nous a laissés sans défense. »

    À Gao, une femme enceinte a dû accoucher dans la rue car des hommes armés étaient en train de piller l'hôpital. Un autre patient de cet hôpital, privé de soins médicaux, est décédé.

    « Ces groupes armés qui ont conquis ces villes au cours de ces trois derniers jours doivent veiller à ce que des atteintes aux droits humains ne soient pas commises et lorsque cela est le cas, ils doivent éloigner de leurs rangs toutes les personnes impliquées dans ces actes », a déclaré lundi 2 avril Gaëtan Mootoo, chercheur d'Amnesty International sur l'Afrique de l'Ouest.
     

    Israël/Territoires Palestiniens Occupés.

    Journée de la terre. Halte au recours excessif à la force contre les manifestants.

    Ann Harrison, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International, a fait la déclaration suivante, en réaction aux informations selon lesquelles des dizaines de manifestants commémorant la Journée de la terre ont été blessés :

    « Nous avons appris que les forces israéliennes avaient ouvert le feu sur des personnes manifestant à l'occasion de la Journée de la terre près du poste-frontière d'Erez, dans la bande de Gaza, et que des dizaines d'autres avaient été blessées lors d'actions de protestation en Cisjordanie occupée, notamment à Jérusalem-Est. Cela est extrêmement préoccupant, en particulier à la lumière du recours fréquent et persistent à la force contre les manifestants palestiniens. ».
     

    Salvador.

    L'État doit régler sa dette et établir où se trouvent des centaines d'enfants victimes de disparition.

    L'État salvadorien doit honorer les obligations qui sont les siennes en vertu du droit international, et respecter les familles concernées, en établissant où se trouvent des centaines de garçons et filles disparus pendant le conflit armé (1980-1992), et en traduisant les responsables en justice, a déclaré Amnesty International à l'occasion de la Journée des enfants disparus.

    « Il est inconcevable que 20 ans après la fin du conflit, des centaines de familles continuent à être torturées au quotidien par le fait de ne pas savoir quel sort a été réservé à des êtres chers et vulnérables, et à subir l'insulte que constitue l'impunité des responsables, qui n'ont toujours pas été déférés à la justice », a déploré Esther Major, spécialiste de l'Amérique centrale à Amnesty International.
     

    Mexique.

    Amnesty International adopte deux prisonniers d'opinion dans l'État de Puebla.

    Les autorités mexicaines doivent libérer immédiatement et sans condition deux défenseurs indigènes des droits humains détenus injustement depuis deux ans dans l'État de Puebla et considérés de ce fait comme des prisonniers d'opinion, a déclaré Amnesty International jeudi 29 mars.

    José Ramón Aniceto Gómez et Pascual Agustín Cruz ont été arrêtés en janvier 2010 et condamnés en première et deuxième instances par la justice de l'État de Puebla à plus de six ans d'emprisonnement pour le vol présumé d'un véhicule.

    Dès le début de la procédure des
    informations dignes de foi ont fait état du fait que le véhicule n'avait pas été volé mais abandonné par le fils du plaignant et récupéré par la police de Pahuatlán avant d'être rendu à son propriétaire. Le parquet n'a jamais enquêté sur ces informations.

    Après avoir examiné cette affaire en détail et rencontré les détenus et des témoins, Amnesty International en a conclu que les accusations contre les deux militants avaient été forgées de toutes pièces et visaient à les punir pour leur action en faveur d'un accès à l'eau suffisant pour la communauté indigène nahuátl de Atla, dans la municipalité de Pahuatlán. Le projet d'accès à l'eau, qui a débuté en 2008, a été avalisé par les gouvernements fédéral et de l'État de Puebla.

    « José Ramón Aniceto Gómez et Pascual Agustín Cruz ont été victimes d'une justice trop souvent utilisée pour punir les personnes qui œuvrent à la défense de ceux dont les droits fondamentaux sont bafoués », a déclaré Rupert Knox, spécialiste du Mexique à Amnesty International.
     

    Honduras.

    Amnesty International exhorte le Honduras à lutter contre la crise des prisons à la suite d'émeutes ayant fait 13 morts.

    Les autorités honduriennes doivent s'attaquer de toute urgence aux problèmes chroniques se posant dans les prisons, a déclaré Amnesty International après la mort d'au moins 13 détenus lors de la dernière tragédie en date ayant frappé la population carcérale du pays, en proie à de nombreuses difficultés.

    Ces détenus ont perdu la vie lors de troubles à la prison de San Pedro Sula, après qu'une bagarre eut éclaté et qu'un incendie se fut déclaré jeudi 29 mars dans cet établissement surpeuplé. Cette prison accueillerait plus de 2 000 prisonniers alors qu'elle est conçue pour 800 personnes.

    « Les détenus incarcérés dans les prisons honduriennes voient leurs droits les plus fondamentaux bafoués, et cet événement terrible montre à quel point leur situation peut être précaire – malgré les promesses répétées du gouvernement que ce genre de tragédie n'arriverait plus », a déploré Esther Major, spécialiste de l'Amérique centrale à Amnesty International.
     

    Brésil.

    Un jugement choquant prononcé par la Cour suprême donne toute latitude aux violeurs.

    L'acquittement, prononcé par la Cour suprême brésilienne, d'un homme accusé d'avoir violé trois fillettes de 12 ans au motif qu'il s'agissait, semble-t-il, de « travailleuses du sexe » est un affront scandaleux aux droits les plus élémentaires, et il n'a pas sa place au Brésil aujourd'hui, a déclaré Amnesty International.

    Ce jugement est venu confirmer des décisions précédemment rendues par des tribunaux de l'État de Sao Paulo, où la plainte initiale a été déposée. La défense a affirmé que les trois fillettes étaient des « travailleuses du sexe » et donc consentantes.

    Aux termes du Code pénal brésilien de 2009, un rapport sexuel avec un mineur de moins de 14 ans constitue une infraction dans tous les cas de figure.

    « Le viol n'est jamais de la faute de la victime. Ce jugement choquant donne ni plus ni moins son feu vert aux violeurs. En outre, s'il n'est pas cassé, il est susceptible de dissuader d'autres victimes de violences sexuelles de signaler ces crimes », a indiqué Atila Roque, directeur de la section brésilienne d'Amnesty International.

  • ENCORE 36 JOURS A TENIR

    Lettre ouverte adressée à Monsieur Gérard Longuet, Ministre de la Défense et des anciens combattants, sur le rapport intitulé : « Libye : les victimes oubliées des frappes de l’OTAN »

    [21/03/2012]
    Monsieur le Ministre,
    Ce lundi 19 mars, sur LCI en réponse à un journaliste qui vous interpellait sur la demande d’enquêtes sur les frappes aériennes de l’OTAN en Libye en 2011 ayant entraîné des morts de civils, vous avez déclaré : « Je n’ai jamais entendu Amnesty International parler de Kadhafi lorsqu’il était au pouvoir. » Nous nous étonnons que vous n’ayez pas entendu Amnesty International (AI) dénoncer sans relâche les violations multiples des droits humains commises en Libye pendant 42 ans par le colonel Kadhafi, dictateur souvent soutenu par les différents gouvernements français.
    En 1970, AI s’engageait dans la défense des droits des prisonniers politiques et contre l’application de la peine de mort. Dans les années 80, marquées par la répression des opposants au régime du colonel Kadhafi et des attentats internationaux, AI a en outre condamné l’usage généralisé de la torture. Depuis les années 90, au travers de nombreux rapports, communiqués de presses, actions militantes, AI n’a eu cesse de poursuivre son travail pour le respect des droits en Libye. Par exemple, suite à la répression de la mutinerie dans la prison d'Abou Slim, près de Tripoli, en 1996, qui a fait plus de 1200 morts et est restée impunie.
    Devons nous vous rappeler la visite du colonel Kadhafi à Paris en novembre 2007, logé à l’hôtel de Marigny ? Vous ne devez pas non plus vous souvenir du courrier qu’Amnesty International a adressé à l’Élysée faisant la liste macabre des exactions commises par l’hôte d’honneur de la France et son régime. Permettez-nous de rappeler la conclusion de ce courrier : « Nous sommes convaincus qu’il ne peut y avoir de relations durables avec la Libye qui ne soient fondées sur la transparence et le rappel de l’attachement de la France aux valeurs telles qu’inscrites dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme. »
    Amnesty International s’est fortement mobilisée depuis le début des soulèvements en 2011 dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord pour rendre compte des violations commises, et encourager ses membres et sympathisants à exprimer leur soutien et leur solidarité aux manifestants de ces pays. Tout en dénonçant la répression sanglante de la mobilisation populaire en Libye, AI a également milité en faveur d’une arrestation et d’un jugement de Kadhafi et de ses proches dans le respect des normes internationales. AI a donc bien dénoncé Kadhafi, au même titre qu’elle dénonce tout acteur étatique ou non étatique, comme les milices, responsables de violations des droits humains.
    Cette semaine, nous publions un rapport intitulé : « Libye : les victimes oubliées des frappes de l’OTAN » qui indique que de très nombreux civils libyens qui n’étaient pas impliqués dans les combats ont été tués et beaucoup d’autres blessés, pour la plupart chez eux, par les frappes aériennes. L’OTAN n’a pas mené les investigations nécessaires, ni même tenté d’entrer en contact avec les survivants et les familles des victimes. Nous aimerions, comme le journaliste qui vous interviewait sur LCI, connaître vos réactions aux constats et recommandations de notre rapport.
    Nous tenons par ailleurs à votre disposition 42 ans de recherche, rapports et témoignages illustrant le combat impartial d’Amnesty International en Libye.
    Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération.
    Geneviève Garrigos
    Présidente d’Amnesty International France
     
    P.J. : Liste sélective des rapports sur la situation des droits humains en Libye publiés par Amnesty International depuis 1984 ;
    Copie du courrier au conseiller diplomatique du Président de la République, en date du 21 novembre 2007 ;
     
     

  • COMMUNIQUE D'AMNESTY INTERNATIONAL

     

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    Somalie. Un avenir stable ne peut être envisagé sans protéger les civils et les droits humains

    La Conférence de Londres sur la Somalie n'a pas apporté de véritable solution à la terrible situation des droits humains dans le pays, qui menace la vie des civils et notamment des enfants, a déclaré Amnesty International jeudi 23 février.

    « La récente recrudescence des opérations militaires accroît la vulnérabilité des civils face aux attaques et au déplacement, tandis que le nombre d'armes se multiplie, dans un pays déjà envahi par les armes, a indiqué Bénédicte Goderiaux, chercheuse sur la Somalie à Amnesty International.

    « C'est une combinaison mortelle qui pourrait alimenter de nouvelles atteintes aux droits humains. Lors de cette conférence, nous espérions voir se déployer des efforts plus soutenus afin de renforcer la sécurité de la population somalienne. »

    Bien que le communiqué de clôture de la conférence fasse mention des droits fondamentaux, il est bien loin de faire état des mesures requises pour remédier aux risques auxquels sont confrontés les civils en Somalie.

    La communauté internationale doit pour le moins veiller à ce que ses actions en Somalie ne contribuent pas à une nouvelle détérioration de la situation des droits humains.

    Elle doit prendre des mesures concrètes afin de renforcer la surveillance et d'accroître le recueil et la diffusion publique des informations concernant les violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains commises par toutes les parties au conflit en Somalie.

    Le conflit armé touche particulièrement les enfants. Ils continuent d'être tués, comme ce fut le cas lors de récentes frappes aériennes dans le sud du pays ; ils perdent bien souvent leurs parents ou ceux qui s'occupent d'eux, ainsi que leur maison en raison des combats.

    Les groupes armés les prennent délibérément pour cibles, les recrutant comme soldats et les privant de tout accès à l'éducation.

    La recrudescence des opérations militaires contre al Shabab a conduit le groupe armé à intensifier sa campagne de recrutement d'enfants soldats. Le Gouvernement fédéral de transition (GFT) et les milices qui lui sont alliées sont également accusés de compter dans leurs rangs des enfants.

    La communauté internationale doit veiller à ce que des mécanismes efficaces soient mis en place pour garantir le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des enfants soldats. Dans l'intervalle, aucune assistance militaire ou dans le secteur de la sécurité ne doit être fournie aux forces armées et aux groupes armés qui envoient des enfants au combat. Enfin, la communauté internationale doit respecter et renforcer l'embargo des Nations unies sur les armes à destination de la Somalie.

    « Il est décevant de constater que les discussions internationales s'entêtent à mettre sur la touche la protection des civils et particulièrement des enfants. Il ne fait aucun doute que cette question doit être au cœur de toute stratégie sur l'avenir de la Somalie », a estimé Bénédicte Goderiaux.

    Par ailleurs, Amnesty International demande que des mesures soient prises en vue de lutter contre l'impunité généralisée pour les décennies d'atteintes aux droits humains commises en Somalie, dont certaines pourraient constituer des crimes de guerre. Il convient de mettre sur pied une commission indépendante chargée d'enquêter sur ces agissements.

    « Si l'impunité n'est pas prise en compte, rien n'encouragera les auteurs d'atteintes aux droits humains à s'arrêter, tandis que d'autres seront incités à suivre le même chemin, a conclu Bénédicte Goderiaux.

    « La communauté internationale ne doit pas laisser la population civile en Somalie faire les frais de ce cycle de violence sans fin. »

    Pour consulter le rapport d'Amnesty International intitulé Dans la zone de feu. Les enfants victimes du conflit en Somalie, veuillez cliquer sur le lien suivant :
    http://www.amnesty.org/fr/library/info/AFR52/001/2011/fr

  • PORT HARCOURT

     

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    Port Harcourt, Nigeria
    des centaines de personnes menacées d’expulsion forcée

    Des centaines de personnes sont menaces d’une expulsion forcée imminente de leur logement à Port Harcourt après que le gouverneur de Rivers ait dit à la communauté que leurs habitations seraient démolies. 15 bâtiments ont déjà été démolis, rendant une centaine de personnes sans abri.

     
    Le 6 février, le gouverneur de l’Etat de Rivers a rendu visite aux habitants vivant le long d’une voie de chemin de fer désaffectée et annoncé aux habitants qu’ils avaient 7 jours pour quitter les lieux avant que leurs maisons ne soient démolies. Les résidents n’ont pas été consultés sur la démolition, n’ont reçu aucune notification écrite, et ne se sont vu offrir aucune compensation et solution de relogement adéquate. Ils seront sans abri et vulnérables à de multiples violations de leurs droits si la démolition a bien lieu.

     

    Le nombre exact de résidents n’est pas connu, car aucun recensement n’a été fait, mais il s’agirait de plusieurs centaines de personnes, vivant pour certaines dans la zone depuis les années 90, vivant de l’économie informelle et de petit commerce.

     

    Aucune raison n’a été invoquée pour la démolition mais, le 27 janvier, 13 maisons et deux églises ont été démolies. Les résidents n’avaient reçu qu’une notification verbale, le 20 janvier, le gouverneur leur disant qu’ils avaient une semaine pour quitter la zone.

     

    Le 23 janvier, des officiels de la commission du développement urbain de l’Etat de Rivers sont arrivés, accompagnés de policiers et de soldats, et ont expliqué aux résidents que des bulldozers allaient arriver et qu’ils devraient partir.

     

    Le 27 janvier, un bulldozer, accompagné de forces de sécurité a démoli les bâtiments. Plus de 100 personnes sont devenues sans abri, nombre d’entre eux dormant depuis dans la rue ou habitant chez des voisins dont la maison n’avait pas été démolie. Trois semaines plus tard, aucun d’entre eux n’a été relogé ni n’a reçu la moindre aide d’urgence, ou compensation.

     

    Nous avons trois jours pour agir et dire notre refus de voir des personnes pauvres enfoncées dans une pauvreté et une marginalité encore plus grande.

     

    Comment ?

     

    Postez des messages sur la page facebook du gouverneur de l’Etat d’Imo, Chibuike Amaechi, en français ou en anglais, ainsi que sur son compte twitter :

     

    Facebook page: http://www.facebook.com/#!/ChibuikeAmaechi
    Twitter: @ChibuikeAmaechi

    Propositions de messages facebook :
    1. Governor, I ask you to immediately stop forced evictions planned this week end!
    Gouverneur, je vous demande d’arrêter immédiatement les expulsions forcées prévues par vous ce week end!
    2. Governor, development does not mean empoverishing you poor population even more!
    Gouverneur, le développement ne veut pas dire appauvrir d’avantage votre population pauvre !
    3. Governor, did you consult the people threatened by forced eviction as requested by Nigerian and international law?
    Gouverneur, avez vous consulté les gens que vous menacez d’expulsion forcée, comme prévu dans la législation nigériane et internationale ?
    4. Governor, what alternative housing do you propose to the people you want to forcibly evict, as requested by Nigerian and international law?
    Gouverneur, quel relogement alternatif proposez vous aux gens que vous souhaitez expulser de force, comme inscrit dans la législation nigériane et internationale ?
    5. Governor, do you have planned to offer any compensation to the people you plan to forcibly evict, as requested by Nigerian and international law?
    Gouverneur, avez-vous prévu d’offrir une quelconque compensation aux personnes que vous prévoyez d’expulser de force, comme inscrit dans la législation nigériane et internationale ?

    Si vous avez 5 minutes de plus, merci de partager l'action sur vos propres pages facebook.
    Pour cela rien de plus simple, il vous suffit de partager "share" l'action qui se trouve sur le compte facebook d'AI France

    http://www.facebook.com/amnestyfr

    Et si vous avez encore 5 minutes, (et un compte twitter), vous pouvez relayer l'action Twitter d'AI France

    https://twitter.com/#!/amnestyfrance/status/168012743864094722

    Bon courage

    Nicolas Krameyer
    Responsable de programme Personnes en danger/
    Défenseurs des droits humains
    IAR/HRD head of program
    Tel : 01 53 38 66 16
    www.amnesty.fr//personnes-en-danger


  • CONTRE LA PEINE DE MORT

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    États-Unis : APRÈS PLUS DE 30 ANS DANS LE COULOIR DE LA MORT, UN HOMME RISQUE D’ÊTRE EXÉCUTÉ

     

     

    Un homme de 65 ans doit être exécuté en Floride le 15 février pour un meurtre commis en 1980. Il a passé la moitié de sa vie dans le couloir de la mort.

     

    En septembre 1980, Robert Waterhouse, alors âgé de 33 ans, a été condamné à mort pour l’assassinat de Deborah Kammerer. Le corps dénudé de celle-ci avait été retrouvé huit mois plus tôt dans une vasière à Tampa Bay, en Floride. Robert Waterhouse, qui au moment du crime était en liberté conditionnelle dans le cadre de sa condamnation pour un meurtre sans préméditation commis en 1966 à New York, a été arrêté et inculpé du meurtre de cette femme. En 1988, la cour suprême de Floride a ordonné une nouvelle audience de prononcé du jugement (voir page suivante). Il a été de nouveau condamné à mort en 1990.

     

    En 2003, les avocats de Robert Waterhouse ont déposé une requête auprès d’une juridiction d’État pour que des analyses ADN soient pratiquées sur les pièces à conviction. Lors d’une audience en 2005, il a été établi que ces pièces avaient été détruites et qu’il ne restait rien qui puisse être soumis à des analyses ADN. Le juge a conclu que la destruction avait été commise par inadvertance. Une nouvelle requête a été déposée au motif qu’il serait anticonstitutionnel d’exécuter un prisonnier qui a
    « invariablement et continuellement clamé son innocence » et qui a demandé pour la prouver des analyses ADN non disponibles au moment de son procès, alors que toutes les pièces à conviction ont été détruites à la suite d’une imprudence ou d’une négligence des autorités. La cour suprême de Floride doit procéder à l’audition des arguments relatifs à cette requête le 7 février.

     

    La requête fournit en outre un nouveau témoignage d’un homme indiquant qu’il se trouvait le soir du meurtre dans le bar d’où, selon la déposition d’une barmaid qui était un témoin clé de l’accusation, Robert Waterhouse serait parti avec Deborah Kammerer. Dans une déclaration sur l’honneur signée le 9 janvier 2012, le nouveau témoin (qui travaillait également dans le bar) affirme qu’il aurait été impossible pour la barmaid de voir la sortie de l’endroit où elle a dit s’être trouvée à ce moment-là. Il ajoute que, le soir en question, il a vu Robert Waterhouse quitter le bar avec deux hommes blancs, et non avec la victime. Il affirme qu’il a été interrogé par des policiers à l’époque, qu’il leur a donné ces indications mais que l’inspecteur semblait « indifférent » et l’avait ensuite « accusé de tenter de protéger un meurtrier ». Il précise qu’il se manifeste maintenant car il a lu un article d’un journal du 5 janvier 2012 dans lequel il est écrit que Robert Waterhouse a été vu quittant le bar avec Deborah Kammerer, ce qui, selon lui, n’est « pas vrai ».

     

    Les avocats de Robert Waterhouse rappellent par ailleurs que le gouverneur de Virginie a commué en 2005 la condamnation à mort de Robin Lovitt. Le gouverneur avait alors tenu compte de la destruction par les autorités d’éléments biologiques et d’autre nature provenant de la scène du crime. Soulignant que la peine de mort était « la sanction la plus sévère et radicale » de l’État, il avait déclaré que le système devait « agir en toute intégrité » et que la destruction des preuves avait « ébranlé la confiance du public dans le système ».

     

    ACTION RECOMMANDÉE : lettre prioritaire/ e-mail :

     

                 expliquez que vous ne cherchez aucunement à excuser le crime dont il est question dans cette affaire, ni à minimiser les souffrances qu’il a causées ;

     

                 dites-vous préoccupé par la destruction des pièces à conviction, qui rend les analyses ADN impossibles ;

     

                 soulignez qu’un nouveau témoignage remet en question la déposition d’un témoin clé de l’accusation ;

     

                 exhortez le gouverneur à commuer la condamnation à mort de Robert Waterhouse.

     

     

    MERCI D’ENVOYER VOS APPELS LE PLUS TÔT POSSIBLE, AVANT LE 15 FÉVRIER 2012, À :

     

    Gouverneur de la Floride

    Governor Rick Scott

    Office of the Governor

    The Capitol, 400 S. Monroe St.,

    Tallahassee, FL 32399-0001, États-Unis

    Courriel : Rick.scott@eog.myflorida.com

    Formule d’appel : Monsieur le Gouverneur,

     

    COPIES À :

     

    Ambassade des Etats-Unis 

    2 avenue Gabriel  - 75008 Paris

    Tél :01 43 12 22 22 - Fax :01 42 66 97 83

    Tarifs postaux pour les Etats-Unis :

    Lettre internationale (20 g) : 0.89 €

     

     

    INFORMATIONS GÉNÉRALES

     

    En 1988, la cour suprême de Floride a ordonné une nouvelle audience de prononcé du jugement pour Robert Waterhouse, faisant suite à une décision rendue en 1987 par la Cour suprême des États-Unis portant sur les éléments présentés à titre de circonstances atténuantes dans les affaires où l’accusé encourt la peine de mort. Lors de cette audience, qui s’est tenue en 1990, Robert Waterhouse a refusé d’autoriser la présentation de circonstances atténuantes en sa faveur. Il a déclaré que son avocat aurait pu présenter « au moins une demi-douzaine de circonstances atténuantes » mais qu’il ne lui permettrait pas de le faire car il « ne devrai[t] pas être ici à supplier pour qu’on [lui] laisse la vie », et que le fait de ne pas présenter ces éléments « épargn[ait] à [sa] famille l’embarras, le traumatisme ». Il voulait que son avocat appuie ses arguments sur la « persistance d’un doute », mais étant donné que celle-ci n’était pas considérée comme une circonstance atténuante au regard de la législation de la Floride, l’avocat a estimé qu’il ne pouvait pas le faire d’un point de vue éthique.

     

    Les deux avocats qui ont assuré la défense de Robert Waterhouse en 1980 ont vu la déclaration signée en janvier 2012 par l’homme qui a remis en question les éléments du procès. Ils ont depuis eux-mêmes signé des déclarations affirmant qu’il aurait été un témoin important s’ils avaient pu le présenter au procès pour contredire le témoin clé de l’accusation – la barmaid qui avait indiqué que Robert Waterhouse avait quitté le bar avec Deborah Kammerer. Dans leurs déclarations, ils précisent que, même s’il était « brièvement fait mention » de ce témoin dans le rapport de police qu’ils avaient vu avant le procès, le rapport indiquait qu’il n’avait « aucune information relative au soir en question ». Ils affirment qu’ils n’ont pas contacté ce témoin car ils se sont « fiés à ce rapport de police, pensant qu’il s’agissait d’un compte-rendu fidèle de ce qu’il avait déclaré aux policiers ».

     

    Le système d’application de la peine capitale aux États-Unis est frappé au coin de l’arbitraire, entaché de discrimination et marqué par des erreurs. L’une des statistiques les plus frappantes concernant la peine de mort est que, depuis que la Cour suprême a autorisé en 1976 la reprise des exécutions en vertu de nouvelles lois relatives à la peine capitale, plus de 130 personnes ont été innocentées de crimes pour lesquels elles avaient été condamnées à cette peine. Dans plus de 10 % de ces cas, les analyses ADN ont joué un rôle essentiel dans le rétablissement de la vérité.

     

    Amnesty International est catégoriquement opposée à la peine de mort en toutes circonstances, indépendamment des questions relatives à la culpabilité ou à l’innocence, quel que soit le crime commis ou la méthode d’exécution. À l’heure actuelle, quelque 140 pays sont abolitionnistes en droit ou en pratique. Les États-Unis semblent se détourner peu à peu de ce châtiment : 43 exécutions ont été enregistrées dans ce pays en 2011, contre 46 en 2010 et 52 en 2009. Le nombre de peines de mort prononcées chaque année est quant à lui en forte baisse, ayant diminué d’environ deux tiers depuis le milieu des années 1990. En 2011, ce nombre est tombé en dessous de 100 pour la première fois depuis 1977.

     

    Depuis que les exécutions judiciaires ont repris aux États-Unis en 1977, les autorités de ce pays ont ôté la vie à 1 279 personnes, dont 71 en Floride. Deux exécutions ont eu lieu aux États-Unis depuis le début de l’année 2012, respectivement en Oklahoma et au Texas.

     

  • COMMUNIQUE D'AMNESTY INTERNATIONAL

    Pakistan.

    Le Pakistan doit protéger la communauté ahmaddiya contre les menaces de violence.

    Les autorités pakistanaises doivent faire plus d'efforts pour protéger la communauté ahmaddiya, a déclaré Amnesty International vendredi 3 février, alors que des groupes religieux ont menacé les ahmadis de les empêcher d'entrer dans leur lieu de culte à Rawalpindi ce même jour.

    Selon certaines informations parues dans les médias, un porte-parole des ahmadis a indiqué jeudi 2 février que des groupes religieux locaux avaient prévenu qu'ils ne permettraient pas à cette communauté de mener des activités religieuses ce vendredi.

    Il y a une semaine, quelque 5 000 personnes ont manifesté en faveur de la démolition du bâtiment Ewan e Tauheed, l'un des plus grands lieux de culte ahmadis, dans la ville de Rawalpindi.

    « L'attachement des autorités aux droits humains se mesure à la possibilité pour les ahmadis et les autres minorités religieuses du Pakistan de pratiquer librement leur religion. Les autorités doivent veiller à ce que les ahmadis, comme tous les Pakistanais, ne soient pas empêchés d'exercer ce droit, a souligné Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.
     

    Tchad.

    Le gouvernement doit enquêter sur la disparition forcée d’Ibni Oumar Mahamat Saleh.

    [03/02/2012]
    Quatre ans après la disparition forcée d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, président d’une coalition de partis politiques de l'opposition tchadienne et leader du Parti pour les libertés et le développement, l’ACAT-France et Amnesty International France s’inquiètent du fait que les autorités tchadiennes n’ont toujours pas révélé ce qu’il est advenu de lui ni traduit en justice les responsables présumés de sa disparition forcée.
    « L’ACAT comme Amnesty International ont demandé à maintes reprises aux autorités tchadiennes de révéler le sort qui a été réservé à Ibni Oumar Mahamat Saleh et le lieu où il se trouve, et de permettre à ses proches de connaître la vérité », affirme Clément Boursin, responsable des programmes Afrique de l’ACAT-France.
     

    Cambodge.

    Il faut cesser de recourir à une force excessive contre les militants pacifiques pour le droit à la terre.

    Les autorités cambodgiennes doivent cesser de recourir à une force excessive contre les militants pacifiques pour le droit à la terre et le droit au logement, a déclaré Amnesty International jeudi 2 février, après que la police a violemment dispersé un groupe d'environ 150 femmes qui protestaient contre des expulsions forcées dans la capitale Phnom Penh.

    Mercredi 1er février, les policiers ont en effet frappé et arrêté plusieurs femmes qui protestaient pacifiquement contre les expulsions forcées qui ont touché le mois dernier le quartier de Borei Keila et contre la situation aux abords du lac Boeung Kak, dans la capitale.

    « Dans tout le Cambodge, des habitants opposent une résistance pacifique aux expulsions forcées et passent à l'action pour faire valoir leurs droits, a indiqué Donna Guest, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.
     

    France.

    La procédure d’asile défaillante condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme.

    [02/02/2012]
    La France doit tirer les enseignements de la condamnation prononcée aujourd’hui par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) concernant une lacune grave de sa procédure d’asile.
    La CEDH sanctionne l’absence de recours suspensif dans la procédure « prioritaire » qui autorise le renvoi de demandeurs d’asile dans leurs pays avant la fin de l’examen de leurs craintes d’y être persécutés et la juge incompatible avec les obligations issues de la Convention européenne des droits de l’homme. En 2011, un quart des demandes d’asile en France a été examiné selon cette procédure accélérée.
    « Cette décision vient rappeler que les Etats ne doivent en aucun cas renvoyer une personne dans son pays tant qu’il n’est pas démontré, de façon complète et définitive, qu’elle n’y encourt aucun risque », ont déclaré l’ACAT France, Amnesty International France et Human Rights Watch.
     

    Corée du Sud.

    La Corée du Sud doit libérer un militant inculpé à la suite d’un tweet sur Kim Jong-il.

    Les autorités sud-coréennes doivent immédiatement relâcher un militant utilisant les médias sociaux, accusé d'avoir aidé « l'ennemi » en retweetant des messages publiés sur le compte Twitter officiel du gouvernement nord-coréen, a déclaré Amnesty International mercredi 1er février.

    Mardi 31 janvier, Park Jeonggeun, 24 ans, militant au sein du parti socialiste sud-coréen, a été accusé par les autorités chargées de l'application des lois dans son pays d'avoir enfreint la Loi relative à la sécurité nationale, après avoir retweeté le message « Vive Kim Jong-il » publié sur le compte Twitter des autorités nord-coréennes.

    Park Jeonggeun, qui affirme que son intention, en retweetant ces messages, était de se moquer des dirigeants nord-coréens et non pas de les soutenir, est incarcéré au centre de détention de Séoul depuis le 11 janvier et risque jusqu'à sept ans de prison.

    « Ce cas n'a rien à voir avec la sécurité nationale, c'est plutôt une triste affaire illustrant l'incapacité totale des autorités sud-coréennes à saisir le sarcasme », a déploré Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.
     

    Syrie.

    Conseil de sécurité, la Russie ne doit pas bloquer les efforts visant à mettre fin aux atrocités en Syrie.

    La Russie ne doit pas bloquer les efforts de la communauté internationale visant à mettre fin à la violence et aux violations des droits humains qui se poursuivent en Syrie, a déclaré Amnesty International mercredi 1er février, alors que des négociations au sujet d'une résolution sur la Syrie ont lieu au Conseil de sécurité des Nations unies.

    Les représentants de la Russie ont menacé d'opposer leur veto à la résolution si elle était votée.

    La Russie faisait partie des membres du Conseil de sécurité qui ont bloqué une précédente résolution sur la Syrie le 4 octobre 2011. Selon les informations recueillies par Amnesty International, plus de 2 600 personnes ont été tuées en Syrie depuis cette date.

    « Il est profondément irresponsable de la part de la Russie de menacer de faire échouer une résolution contraignante du Conseil de sécurité sur la Syrie pour la deuxième fois. La Russie porte la lourde responsabilité d'avoir permis que la répression brutale de l'opposition légitime en Syrie se poursuive de manière effrénée, a souligné José Luis Díaz, représentant d'Amnesty International auprès de l'ONU à New York.
     

    Ukraine.

    L'Ukraine doit protéger des demandeurs d'asile en détention attaqués par des membres des forces de sécurité.

    Amnesty International a vivement appelé les autorités ukrainiennes à mettre un terme aux mauvais traitements infligés à des demandeurs d'asile placés en détention et à leurs sympathisants, attaqués lundi 30 janvier par les forces de sécurité qui tentaient d'interrompre de force une grève de la faim.

    Des agents des forces de sécurité en tenue antiémeute et armés de matraques ont effectué une descente au centre pour migrants de Zhuravichi, dans l'ouest de l'Ukraine, où une soixantaine de Somaliens et de 6 Érythréens avaient entamé une grève de la faim pour protester contre leur détention illégale, qui dure depuis le 6 janvier.
    Des détenus du centre ont expliqué à Amnesty International que les agents avaient forcé les migrants à s'alimenter et les avaient filmés en train de manger.

    « Les autorités doivent veiller à ce qu'aucun acte de torture ou autre mauvais traitement ne soit infligé à ces détenus, qui ne devraient de toute façon pas être maintenus en détention », a déclaré John Dalhuisen, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.
     

    Guatemala.

    Le procès d'un ancien chef d'État pour génocide fait progresser la lutte contre l'impunité.

    La décision historique qui a été prise de juger pour génocide un ancien chef de l'État en même temps que d'anciens hauts responsables du pays constitue une nouvelle étape vers la justice pour les très nombreuses violations des droits humains commises par le passé.

    Un tribunal pénal de la ville de Guatemala a statué jeudi 26 janvier que le général José Efraìn Rìos Montt devait répondre devant la justice d'accusations de génocide en lien avec les massacres de milliers de villageois, principalement mayas, en 1982 et 1983, alors qu'il dirigeait de facto le pays.

    La décision a été prise le jour où le Congrès guatémaltèque a voté l'adhésion du pays à la Cour pénale internationale, dont la compétence n'est pas rétroactive.

    « Pour certaines des dizaines de milliers de victimes de violations des droits humains et leurs proches ce procès est un évènement charnière qu'il a fallu attendre plus de trente ans, a déclaré Sebastian Elgueta, spécialiste de l'Amérique centrale à Amnesty International. L'homme soupçonné d'être responsable de certaines des pires atrocités va enfin comparaître en justice. »
     

    Etats-Unis.

    Amnesty International exhorte les États-Unis à fournir des explications sur des homicides attribués à des drones au Pakistan.

    Les États-Unis doivent donner des précisions concernant les éléments juridiques et factuels justifiant le recours meurtrier à des drones au Pakistan, a déclaré Amnesty International mardi 31 janvier après que Barack Obama, le président américain, eut confirmé que ces aéronefs sans pilote sont utilisés contre des activistes présumés dans les zones tribales de ce pays.

    Le président Obama a, chose rare, reconnu ces faits publiquement lors d'un chat vidéo en ligne avec des utilisateurs du réseau social Google+, discussion ayant duré une heure lundi 30 janvier.

    Amnesty International a par ailleurs demandé aux États-Unis de s'intéresser de près aux victimes d'attaques de drones au Pakistan.

    « Les autorités américaines doivent fournir des explications détaillées sur la légalité de ces frappes et sur le suivi relatif aux victimes civiles, et veiller à ce que des comptes soient rendus », a indiqué Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.
     

    Haïti.

    L’abandon des poursuites contre Jean-Claude Duvalier est « une honte ».

    Les autorités judiciaires d’Haïti ont porté un nouveau coup aux victimes de Jean-Claude Duvalier, a déclaré Amnesty International mardi 31 janvier 2012, après que les poursuites pénales engagées à l’encontre de l’ancien « président à vie » pour de graves violations des droits humains ont été abandonnées.

    Un juge d’instruction de Port-au-Prince a annoncé lundi 30 janvier que Jean-Claude Duvalier (surnommé « Bébé Doc ») ne serait pas jugé pour des crimes contre l’humanité présumés – parmi lesquels des cas de torture, des disparitions et des exécutions extrajudiciaires – mais seulement pour des détournements de fonds publics commis lorsqu’il était au pouvoir, entre 1971 et 1986. Le texte de la décision du juge n’a pas été rendu public.

    Jean-Claude Duvalier fait l’objet d’une enquête en Haïti depuis qu’il est rentré de son exil en France en janvier 2011, après qu’un groupe de victimes a déposé des plaintes l’accusant de crimes contre l’humanité ainsi que de corruption et de vol.

    Les victimes peuvent faire appel de la décision du juge et Amnesty International a promis de continuer à les soutenir dans leur quête de justice.

    « La conclusion de la parodie d’enquête menée sur Jean-Claude Duvalier est une honte et ne fait que renforcer l’impunité en Haïti. Aucun effort sérieux n’a été fourni pour établir la vérité, malgré les multiples plaintes et les nombreux éléments relatifs aux crimes commis et aux victimes, a souligné Javier Zúñiga, conseiller spécial d’Amnesty International qui a enquêté sur les crimes de Jean-Claude Duvalier dans les années 1980.
     
     

  • COMMUNIQUE D'AMNESTY INTERNATIONAL

    amnesty international

    Vous trouverez une actualité des droits humains bien chargée.
    Le thème de la responsabilité des entreprises en matière des droits humains sera dans les années à venir de plus en plus abordé, l’exemple de Dow Chemical est à cet égard emblématique d’une entreprise qui n’assume toujours pas sa responsabilité dans la catastrophe de Bhopal en Inde, l’exemple de Davos est aussi exemplaire dans l’attitude protectrice envers les entreprises des dirigeants réunis qui les privilégient au détriment des droits humains.
    L’adoption par la France d’une loi visant à réprimer la liberté de dénier l’existence du génocide arménien est contraire aux obligations internationales de la France en matière de respect de la liberté d'expression.
    Beaucoup de ces informations sont importantes et nous espérons que par votre intermédiaire elles chemineront à l’attention du public le plus large et nous vous remercions par avance de vos contributions en ce sens.
     
     
     
     
     

    Bahreïn.

    Bahreïn doit libérer une militante, condamnée pour avoir écouté de la musique «révolutionnaire».

    Les autorités bahreïnites doivent remettre en liberté la première militante condamnée pour avoir participé aux manifestations en faveur de la réforme l'an dernier, a déclaré Amnesty International lundi 30 janvier après que la justice eut rejeté le recours qu'elle avait formé et confirmé sa condamnation.

    La Cour de cassation de Manama, la capitale, a ainsi confirmé lundi 30 janvier la peine de 18 mois de prison prononcée contre Fadhila Mubarak car celle-ci avait manifesté et écouté de la musique « révolutionnaire ».

    « Fadhila Mubarak est une prisonnière d'opinion. Elle aurait été frappée et torturée en détention, avant d'être condamnée à l'issue d'un procès inique devant un tribunal militaire, sur la base d'accusations mensongères alors qu'elle a seulement revendiqué ses droits », a expliqué Hassiba Hadj-Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.
     

    Sénégal.

    Le Sénégal doit cesser de réprimer les voix dissidentes alors que deux manifestants ont été tués.

    Les forces de sécurité sénégalaises doivent cesser de réprimer de manière violente les voix dissidentes, a déclaré Amnesty International lundi 30 janvier après la mort de deux personnes lors d'une manifestation dans la ville de Podor.

    Un manifestant et une passante ont été abattus par la gendarmerie. Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur une foule qui manifestait contre la décision de la Conseil constitutionnel de valider la candidature du président Abdoulaye Wade à un troisième mandat lors de l'élection présidentielle qui doit se tenir le mois prochain.

    « Les morts d'aujourd'hui constituent une escalade dramatique dans la violence qui a marquée la période pré-électorale au Sénégal », a déclaré Salvatore Saguès, chercheur d'Amnesty International pour l'Afrique de l'ouest.
     

    Égypte.

    Si les partis sont favorables à la levée de l'état d'urgence, beaucoup refusent de s'engager sur les droits des femmes.

    La plupart des principaux partis politiques égyptiens s'engagent à mettre en œuvre une réforme ambitieuse en termes de droits humains dans le cadre de la transition en Égypte. En revanche, s'agissant de s'engager à mettre un terme à la discrimination, à protéger les droits des femmes et à abolir la peine de mort, ils délivrent des messages ambigus voire refusent catégoriquement, a déclaré Amnesty International mardi 24 janvier.

    À la veille des élections parlementaires égyptiennes qui ont débuté en novembre, l'organisation a en effet invité les partis politiques qui présentent des candidats à signer un Manifeste pour les droits humains, présentant 10 réformes clés, afin de montrer leur détermination à mettre en place une véritable réforme sur le terrain des droits humains.

    Amnesty International a adressé des courriers à 54 partis politiques et demandé à rencontrer les représentants de 15 des principaux partis, dont neuf ont signé le manifeste, soit dans sa totalité, soit en partie. Trois autres ont livré oralement leurs réactions.

    Le Parti de la justice et de la liberté (LPJ), qui a remporté la majorité des sièges à la nouvelle Assemblée du peuple, compte parmi les trois autres partis qui n'ont pas répondu concrètement, malgré les efforts considérables déployés par Amnesty International pour connaître ses opinions.

    « Alors que le nouveau Parlement va siéger pour la première fois cette semaine, il est encourageant de constater qu'autant de grands partis ont pris en compte nos recommandations et sont disposés à souscrire à d'ambitieuses réformes en faveur du changement pour combattre la torture, protéger les droits des habitants des bidonvilles et garantir des procès équitables, a déclaré Philip Luther, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.
     

    Guatemala.

    Le procès d'un ancien chef d'État pour génocide fait progresser la lutte contre l'impunité.

    La décision historique qui a été prise de juger pour génocide un ancien chef de l'État en même temps que d'anciens hauts responsables du pays constitue une nouvelle étape vers la justice pour les très nombreuses violations des droits humains commises par le passé.

    Un tribunal pénal de la ville de Guatemala a statué jeudi 26 janvier que le général José Efraìn Rìos Montt devait répondre devant la justice d'accusations de génocide en lien avec les massacres de milliers de villageois, principalement mayas, en 1982 et 1983, alors qu'il dirigeait de facto le pays.

    La décision a été prise le jour où le Congrès guatémaltèque a voté l'adhésion du pays à la Cour pénale internationale, dont la compétence n'est pas rétroactive.

    « Pour certaines des dizaines de milliers de victimes de violations des droits humains et leurs proches ce procès est un évènement charnière qu'il a fallu attendre plus de trente ans, a déclaré Sebastian Elgueta, spécialiste de l'Amérique centrale à Amnesty International. L'homme soupçonné d'être responsable de certaines des pires atrocités va enfin comparaître en justice. »
     

    France.

    La proposition de loi sur la négation du génocide menace la liberté d’expression.

    . Adoptée par le Sénat français le 23 janvier 2012, une proposition de loi visant à pénaliser la contestation publique d'événements désignés dans la législation française comme actes de « génocide » porterait atteinte à la liberté d'expression, a déclaré Amnesty International ce mardi 24 janvier.

    La France a déclaré officiellement par une loi de 2001 que les massacres et les déplacements forcés de grande ampleur perpétrés contre les Arméniens dans l'Empire ottoman en 1915 constituaient un génocide.

    La proposition de loi récemment votée prévoit des sanctions allant jusqu'à un an d'emprisonnement et/ou une amende de 45 000 euros pour les personnes reconnues coupables d'avoir « contesté ou minimisé de façon outrancière » des événements définis dans le Code pénal français comme des actes de génocide et reconnus comme tels par la loi française.

    « Si elles entrent en application, ces dispositions, contraires aux obligations internationales de la France en matière de respect de la liberté d'expression, pèseront sur le débat public de façon très négative, a déclaré Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.
     

    Sénégal.

    Le Sénégal ne doit pas restreindre la liberté d'expression et de réunion à la veille de l'élection présidentielle.

    Le Sénégal doit respecter la liberté d'expression et de réunion, a affirmé aujourd'hui Amnesty International alors qu'une interdiction de manifester prend effet aujourd'hui à la veille de l'élection présidentielle.

    Les autorités ont interdit les manifestations entre le 26 au 30 janvier et cette interdiction débute la veille du jour où le Conseil constitutionnel va prendre une décision capitale en se prononçant sur la validité des candidatures à l'élection présidentielle.

    L'opposition conteste le droit du président sortant Abdoulaye Wade à briguer un troisième mandat.

    L'élection présidentielle est prévue pour le 26 février prochain.

    « Rien ne semble justifier une telle interdiction qui porte atteinte à la liberté de manifester pacifiquement pourtant consacrée par la Constitution sénégalaise », a dit Salvatore Saguès, chercheur d'Amnesty International sur l'Afrique de l'ouest.
     

    Libye.

    Morts de détenus dans un contexte de torture généralisée.

    Des prisonniers sont morts après avoir été soumis à des actes de torture en Libye ces dernières semaines et ces derniers mois, alors que la torture et les mauvais traitements sont infligés de manière généralisée aux combattants pro-Kadhafi et aux loyalistes présumés, a déclaré Amnesty International jeudi 26 janvier.

    Les délégués d'Amnesty International se sont entretenus en Libye avec des prisonniers incarcérés à Tripoli et aux alentours, à Misratah et à Gheryan. Ils présentaient des marques visibles indiquant qu'ils avaient subi des actes de torture au cours des derniers jours et des dernières semaines, notamment des blessures ouvertes sur le crâne, les bras et les jambes, le dos et d'autres parties du corps.

    Ces actes de torture sont infligés par des entités militaires et des services de sécurité officiellement reconnus, ainsi que par un grand nombre de milices armées opérant en dehors de tout cadre légal.

    « Après toutes les promesses faites de placer les centres de détention sous contrôle, il est affligeant de constater qu'il n'y a pas d'amélioration concernant le recours à la torture, a déploré depuis la Libye Donatella Rovera, principale conseillère d'Amnesty International pour les situations de crise.
     

    Bahreïn.

    Le recours au gaz lacrymogène contre les manifestants se fait de plus en plus meurtrier.

    Les autorités bahreïnites doivent enquêter sur la douzaine de décès provoqués par un recours inconsidéré au gaz lacrymogène par les forces de sécurité, a déclaré Amnesty International après qu'une nouvelle personne ait été grièvement blessée par une grenade lacrymogène à Manama cette semaine.

    Mardi 24 janvier, Mohammad al Muwali, 20 ans, a été gravement blessé puis hospitalisé après avoir été touché à la tête par une grenade lacrymogène lancée par des policiers antiémeutes réagissant à une manifestation contre le gouvernement dans le quartier de Karrana, dans la capitale.

    Un groupe bahreïnite de défense des droits humains a signalé qu'au moins 13 décès étaient imputables à l'utilisation de gaz lacrymogène par les forces de sécurité contre des manifestants pacifiques, ainsi qu'au domicile de plusieurs personnes, depuis février 2011, et que ce type d'homicide s'était fait plus fréquent ces derniers mois.

    « L'augmentation du nombre de victimes et les témoignages recueillis donnent à penser que les forces de sécurité bahreïnites utilisent le gaz lacrymogène de manière inconsidérée, notamment à l'intérieur de logements et dans d'autres espaces réduits », a déploré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.
     

    Royaume uni.

    Londres 2012 : les organisateurs doivent reconnaître qu’ils ont fait une erreur en donnant un contrat à la société Dow Chemical.

    Les organisateurs des Jeux olympiques de 2012 à Londres doivent reconnaître qu’ils ont fait une erreur en accordant un contrat lucratif à la Dow Chemical Company (Dow), a déclaré Amnesty International jeudi 26 janvier après la démission de la commissaire à l’éthique des Jeux Olympiques, qui considérait comme contraire au respect des droits humains de traiter avec cette société.

    Nommée par le maire de Londres Boris Johnson pour superviser le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Londres (LOCOG), Meredith Alexander a démissionné pour protester contre le contrat de parrainage passé avec Dow, en raison des liens de cette société avec le désastre de Bhopal.

    Dow possède la société américaine Union Carbide Corporation (UCC), elle-même propriétaire de la majorité des parts de la filiale indienne qui exploitait l’usine responsable de la fuite de gaz toxique qui a tué des milliers de personnes en 1984.

    Dow doit fournir une enveloppe plastique qui entourera le Stade olympique de Londres 2012 pendant les Jeux.

    « Cette démission à grand retentissement signifie que les organisateurs de Londres 2012 ne peuvent plus ignorer les questions de droits humains que soulève un partenariat avec Dow, qui a refusé d’assumer ses responsabilités envers les victimes de Bhopal », a déclaré Seema Joshi, directrice du programme Commerce et droits humains à Amnesty International.
     

    Mexique.

    Les migrants ayant entrepris la dangereuse traversée du Mexique ont «désespérément besoin de chaussettes».

    En appelant le public à faire don d’un vêtement particulier tout simple, l’idée qui a donné naissance à la nouvelle campagne d’Amnesty International met en évidence les souffrances de milliers de migrants originaires d’Amérique centrale qui traversent la région chaque année.

    Quand Amnesty International a demandé à des migrants ce qu’ils choisiraient d’emporter s’ils ne pouvaient prendre qu’une seule chose en quittant leur pays, ils ont répondu : « des chaussettes ».

    « La plupart des migrants nous ont dit qu’ils n’avaient rien emporté avec eux parce qu’ils s’attendaient à être attaqués et volés sur le trajet et que tout ce qui avait de la valeur augmenterait le risque pour eux d’être enlevés », explique Rupert Knox, spécialiste du Mexique à Amnesty International.
     

    Chine.

    La Chine doit éviter d'avoir recours à une force excessive face au mouvement de protestation tibétain.

    Les autorités chinoises ne doivent pas utiliser une force excessive lors des manifestations et devraient autoriser la présence d'observateurs indépendants sur les lieux de protestation, a déclaré Amnesty International mardi 24 janvier après avoir appris que les forces de sécurité chinoises auraient tiré sur des manifestants tibétains pour la deuxième journée consécutive dans la province du Sichuan

    Les autorités ont qualifié de « tapage médiatique » les
    informations faisant état, sur la foi de témoignages de personnes présentes sur place, d'affrontements meurtriers entre la police et les manifestants tibétains.

    « Alors que la situation est déjà explosive, et au lieu de prendre en compte les revendications de respect des droits humains qu'expriment depuis longtemps les Tibétains, les autorités chinoises ont recours exclusivement à la coercition et à la répression sécuritaire, a déclaré Sam Zarifi, directeur d'Amnesty International pour la région Asie-Pacifique.
     

    Égypte.

    La libération du blogueur Maikel Nabil met fin à une «épreuve cruelle».

    La libération d'un blogueur et prisonnier d'opinion égyptien, condamné à l'issue d'un procès manifestement inique, aurait dû intervenir des mois plus tôt, a déclaré Amnesty International mardi 24 janvier.

    « Nous nous réjouissons vivement de ce que la terrible épreuve vécue par Maikel Nabil aux mains du Conseil militaire ait pris fin, a indiqué Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.
     

    Davos.

    Les dirigeants mondiaux protègent les entreprises plutôt que les droits dans le cadre de la crise économique.

    L'incapacité des gouvernements à réguler efficacement le fonctionnement des entreprises a un impact dévastateur sur les droits des personnes les plus vulnérables, a souligné Amnesty International mardi 24 janvier, avant l'ouverture du Forum économique mondial ayant lieu à Davos cette semaine.

    « La crise économique et la manière dont les gouvernements ont choisi d'y faire face représentent un risque clair et sans équivoque pour les droits humains dans de nombreux pays », a déclaré Salil Shetty, le secrétaire général d'Amnesty International. « Davos ne peut se permettre de n'être qu'un club où les riches et les puissants se congratulent. Nous devons tirer parti de cet événement afin de remettre en cause l'orthodoxie des politiques actuellement mises en œuvre et de veiller à ce que les gouvernements assument leurs responsabilités. »
     

    France.

    Nous n’oublions pas : septième anniversaire de la mort d’Abou Bakari Tandia aux mains de la police.

    [25/01/2012]
    Abou Bakari Tandia, un Malien âgé de 38 ans, est mort le 24 janvier 2005 après une garde à vue dans les locaux de la police. Sept ans après, sa famille n’a toujours pas reçu d’explication satisfaisante sur les circonstances ayant conduit à sa mort. L’enquête a été lente, intermittente, et elle a rencontré de graves obstacles, l’administration hospitalière et les autorités chargées de l’application des lois tardant à produire certaines pièces ou même ne les fournissant pas du tout. À ce jour, aucun policier n’a été tenu pour responsable de faits liés à la mort d’Abou Bakari Tandia ou sanctionné à ce titre.

    Amnesty International continue à prier les autorités françaises de faire le nécessaire pour qu’une enquête approfondie, impartiale et réellement indépendante soit menée sans délai sur les circonstances de la mort d’Abou Bakari Tandia, et de veiller à ce qu’une procédure disciplinaire interne ou des poursuites pénales soient engagées contre tout responsable de l’application des lois qui pourrait raisonnablement être soupçonné d’avoir commis dans cette affaire une violation des droits humains.
     
     
  • COMMUNIQUE D'AMNESTY

    amnesty international

     

     

    Tunisie.

    Un an plus tard, les Tunisiens attendent encore la réforme demandée sur le plan des droits humains.

    Le gouvernement provisoire tunisien n'a toujours pas mené la réforme d'ensemble que les manifestants réclamaient il y a un an dans le domaine des droits humains, a déclaré Amnesty International vendredi 13 janvier.

    Un an après la fuite de l'ancien président Zine el Abidine Ben Ali, les autorités ont pris quelques premières mesures positives, notamment en adoptant des traités importants relatifs aux droits humains et en accordant davantage de liberté aux médias et aux organisations de défense des droits fondamentaux.

    Cependant, Amnesty International a regretté que les forces de sécurité du pays ne soient toujours pas soumises à l'obligation de rendre des comptes et que les victimes de violations des droits humains continuent à attendre que justice soit faite.

    « Le gouvernement provisoire a pris quelques décisions encourageantes sur la voie de la réforme dans le domaine des droits humains », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International. « Mais pour de nombreux Tunisiens, le rythme du changement est trop lent. »
     

    Cambodge.

    Il faut libérer les manifestants pacifiques placés en détention dans le cadre d'expulsions forcées.

    Les autorités cambodgiennes doivent immédiatement libérer 24 femmes et six enfants arrêtés mercredi 11 janvier alors qu'ils protestaient sans violence contre leur expulsion forcée.

    Ces trente personnes ont été interpellées alors qu'elles manifestaient pour dénoncer l'expulsion violente, le 3 janvier, de quelque 300 familles du quartier pauvre de Borei Keila, à Phnom Penh.

    « Ces personnes n'auraient jamais dû être arrêtées, s'est indignée Donna Guest, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.
     

    Royaume-Uni / Irlande du Nord.

    Nouvelle décision de la Haute cour dans l'affaire Patrick Finucane.

    Amnesty International demande au gouvernement britannique de veiller à établir toutes les responsabilités dans l'homicide, en 1989, de Patrick Finucane, un avocat de Belfast, après que la Haute cour d'Irlande du Nord a statué vendredi 13 janvier que sa famille pouvait solliciter une révision judiciaire de la décision du gouvernement britannique, qui a ordonné en octobre 2011 un réexamen basé sur les documents du dossier et non une enquête approfondie, indépendante et respectueuse des droits humains sur sa mort.

    L'audience consacrée à la révision judiciaire devrait avoir lieu en mai.

    Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International, a déclaré : « Depuis plus de 20 ans, le gouvernement britannique s'est lamentablement abstenu de s'acquitter de ses obligations et de mener une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur l'homicide de Patrick Finucane. Bien qu'ayant désormais reconnu qu'il y a eu collusion dans cette affaire, le Royaume-Uni ne semble pas décidé à initier un processus visant à établir la vérité et à amener les responsables à rendre des comptes, et ce dans le respect des exigences du droit international.
     

    Slovaquie.

    Un tribunal slovaque se prononce contre la ségrégation à l'école.

    L'école primaire du village slovaque de Šarisské Michaľany, dans la région de Prešov, doit cesser de pratiquer la ségrégation à l'égard des élèves roms en les plaçant dans des classes à part, ainsi que l'ordonne une décision de justice rendue publique plus tôt ce mois-ci, ont déclaré Amnesty International et le Centre des droits civils et humains, organisation non gouvernementale slovaque.

    Le 5 décembre 2011, le tribunal du district de Prešov a prononcé une décision historique, estimant que l'école s'était rendue coupable de discrimination envers des enfants roms en les plaçant dans des classes à part sans justification raisonnable. Cette décision a été annoncée par le tribunal mardi 3 janvier 2012.

    « C'est la première fois qu'un tribunal slovaque se penche sur cette pratique généralisée et illégale qu'est l'éducation séparée des enfants roms, qui a des répercussions sur la vie de milliers d'enfants et les enferme dans l'engrenage de la pauvreté et de la discrimination », a indiqué Barbora Černušáková, spécialiste de la Slovaquie à Amnesty International.
     

    Arabie saoudite.

    L'Arabie saoudite doit enquêter sur la mort d'un manifestant chiite.

    Les autorités saoudiennes doivent diligenter une enquête indépendante sur la mort d'un manifestant chiite tué lors d'une manifestation dans la province de l'Est.

    Issam Muhammad Ali Abu Abdullah, 22 ans, a été abattu lors d'une manifestation dans la soirée du 12 janvier, dans la ville d'Awwamiya. Trois autres personnes auraient été blessées.

    Le ministre de l'Intérieur a déclaré que sa mort était survenue lors d'un échange de coups de feu entre les forces de sécurité et des personnes qui leur avaient également lancé des cocktails Molotov. Des sources locales ont affirmé à Amnesty International qu'il avait succombé à de multiples blessures par balles tirées par les forces de sécurité.

    Le rassemblement du 12 janvier avait été mis sur pied pour demander aux autorités de libérer les prisonniers politiques et de mettre fin à la discrimination dont pâtit la minorité chiite dans le royaume.

    « Issam Mohammad Ali Abu Abdullah compte parmi plusieurs manifestants morts de manière troublante en Arabie saoudite ces derniers mois, a indiqué Philip Luther, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.
     
     

    Birmanie/Myanmar.

    La libération de prisonniers politiques est un grand pas en avant, mais les autorités ne doivent pas s’arrêter là.

    La libération d’au moins 130 prisonniers politiques au Myanmar vendredi 13 janvier, dont les dissidents bien connus Htay Kywe, U Khun Htun Oo, Min Ko Naing et U Gambira, est une mesure importante, a déclaré Amnesty International.
    Cette grâce de prisonniers est la deuxième de l’année et la quatrième sous le gouvernement issu des élections qui se sont tenues au Myanmar, ce qui porte le nombre total de prisonniers politiques remis en liberté à au moins 477.
    Toutefois, plus d’un millier de prisonniers politiques seraient toujours derrière les barreaux, dont beaucoup de prisonniers d’opinion. Ces mesures de grâce doivent donc se poursuivre jusqu’à ce que tous soient libérés.
    « La libération de ces prisonniers politiques est un très grand pas en avant, mais les portes doivent s’ouvrir plus largement pour tous les prisonniers d’opinion encore incarcérés, a déclaré Benjamin Zawacki, chercheur sur le Myanmar à Amnesty International. « Les autorités du pays doivent aller au bout de leur démarche, une bonne fois pour toutes. »

     

    France.

    Décès d’Ali Ziri - Amnesty International déplore le non-lieu requis par le procureur.

    Amnesty International déplore que le procureur de Pontoise ait requis un non-lieu dans l’affaire mettant en cause des fonctionnaires de police dans le décès d’Ali Ziri, le 10 juin 2009, suite à son interpellation à Argenteuil.
    Le cas d’Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans, est l’un des cinq évoqués par Amnesty International dans son rapport du 30 novembre 2011, « France : Notre vie est en suspens. Les familles des personnes mortes aux mains de la police attendent que justice soit faite ». A travers les situations de ces cinq personnes, toutes étrangères ou d’origine étrangère, décédées au cours d’une interpellation ou d’une garde à vue, ce rapport a mis en exergue le manque de transparence et d’impartialité entourant les affaires mettant en cause des membres des forces de l’ordre.
    Une fois encore, face à ce qui, au vu des indices, semble être l’évidence d’un manquement grave à la déontologie, les fonctionnaires de police ne sont pas inquiétés. Ni suspendus, ni sanctionnés, aucune mesure n’a été prise à leur encontre à la connaissance d’Amnesty International.
     

    Etats-Unis/USA.

    Guantánamo : une décennie d'atteintes aux droits humains.

    En s'abstenant de fermer le centre de détention de Guantánamo Bay, le gouvernement des États-Unis lègue un héritage toxique en matière de droits humains, a déclaré Amnesty International à l'occasion du 10e anniversaire des premiers transferts de détenus vers cette prison américaine tristement célèbre.
    En s'abstenant de fermer le centre de détention de Guantánamo Bay, le gouvernement des États-Unis lègue un héritage toxique en matière de droits humains, a déclaré Amnesty International à l'occasion du 10e anniversaire des premiers transferts de détenus vers cette prison américaine tristement célèbre.

    Dans un rapport publié à l'approche de cette date anniversaire, Guantánamo. Une décennie d’atteintes aux droits humains, Amnesty International met en lumière le traitement illégal infligé aux prisonniers de Guantánamo et expose brièvement en quoi ce centre de détention constitue encore une atteinte aux droits humains.

    « Guantánamo est devenu le symbole de 10 années de non-respect systématique des droits humains dans la réponse apportée par les États-Unis aux attentats du 11 septembre 2001. Le gouvernement américain a foulé aux pieds les droits fondamentaux dès les premiers transferts de prisonniers. Alors que Guantánamo entame sa 11e année d'existence, ces manquements se poursuivent », a indiqué Rob Freer, chercheur d'Amnesty International sur les États-Unis.