Cher père Noël,
Comme chaque année je t’écris ma lettre,et grace à l'informatique j'ai fait un copier-coller de celle écrite le 26 novembre 2006 en la modifiant un peu.
L’usage est de te demander de ne pas oublier nos petits souliers. Moi, vois-tu, je n’ai besoin de rien. Je peux même te le dire entre quat’s yeux,les fêtes carillonnées, ça me gonfle un peu. Il y a belle lurette que Noël n’est plus rien qu’un prétexte à ripailles et à dépenses inutiles, que le sacré en a été évacué au profit du commerce, que les marchands ont envahi la crèche. La télé dégouline de bons sentiments et de publicités racoleuses. La boîte aux lettres se remplit de prospectus qui vont direct au panier. Les magazines regorgent de réclames inutiles. Pourtant, nous allons sacrifier une fois encore à la tradition.
Je me souviens, il y a de ça plus de trente ans c’était au début des septantes, une période encore très chaude post-soixante-huitarde,il avait été publié une petite enquête de circonstance sur le thème : « Comment les militants (de gauche, oeuf corse) fêtent Noël ». Eh bien, pas de surprise, comme tout le monde ! Comme les bourges, avec le sapin, la crèche,la buche,les bougies, les petits paquets enrubannés, tout ça quoi. On est tout de même bien conditionnés !
Je te disais donc que je n’avais besoin de rien,pour autant, cher père Noël, je n’oublie pas le monde qui m’entoure. Le privilégié que je suis reste envahi de désespoir et de colère devant le spectacle qu’il offre et qui n’est humainement pas supportable.
Comment se résigner au mensonge public, au double jeu permanent, à la suffisance bouffie des « élites », au règne sans partage de l’argent, aux inégalités criantes, à la misère qui s’étale comme une lèpre jusque dans nos pays prospères ?Hier nous écoutions les beaux discours d’un chef d’État qui parlait de « fracture sociale », qui célèbrait la République et la cohésion nationale, qui vantait l’égalité entre tous les Français ; et qui tolèrait et organisait en sous-main très exactement l’inverse de ce qu’il proclamait ?Ce type avait choisi cette méthode pour gouverner et derrière laquelle il se planquait, ce notaire madré aux allures de chanoine, dont chaque discours semblait un prêchi-prêcha fourré aux formules creuses et dont le seul souci était de plaire à ses maîtres, les patrons, les barons de la finance dernièrement il a été rattrappé par les affaires.Merçi Papa Noel tu nous as prouvé qu'on peut croire encore en toi.
Il y a un an je te demandais un nouveau président: (http://azurcom.hautetfort.com/archive/2006/11/index.html) tu tu t'es trompé dans la livraison,tu m'as livré un petit Napoléon arrogant omniprésent affairé qui passe sans cesse au fenestron pour y polir son image, y flatter ses maîtres ses amis les grands du CAC 40,de la presse,et les cows-boys qui dans l’espoir de conserver place et privilège et d’en engranger de nouveaux régne sur la France comme un coq sur sa basse-cour.Lui aussi emploie des phrases creuses comme "travailler plus pour gagner plus"il court le monde en quete d'infirmières et d'indice de popularité.
Dans cette France qui va mal, où les files d’attente s’allongent devant les restos du coeur,le Secours Populaire et les antennes de l' ANPE, où les hôpitaux débordés crient misère, où les prisons implosent, où les mécontentements catégoriels s’empilent comme soucoupes au comptoir où on ne pourra bientot plus fumer, où s’étale partout la vulgarité des nouveaux riches et où même une ex grande figure humanitaire s’est abaissé contre une place de ministre et un gros chèque à servir la soupe.Les Français souffrent, les haines montent, le mépris s’installe.
Franchement, père Noël, on est mal barrés. Faudrait bien que tu fasses quelque chose.
Repose-toi bien d’ici au 25 décembre. Et quand tu feras ta grande distribution, tu peux oublier mes petits souliers, je te l’ai dit, je n’ai besoin de rien. Mais n’oublie pas ce pauvre monde. Il a bien besoin qu’on l’aide.
La tâche est immense, mais si tu peux faire encore des miracles essaie. Courage, père Noël