Cela fait 2008 ans que cela dure en hiver sous notre beau ciel de France,il fait froid meme parfois trés froid rien de bien nouveau.Alors les fracassés de la vie les sans abris ceux qui la nuit n'ont pas de lit avec un autre corps chaud pour se réchauffer n'ont pas de quoi se nourrir errent dans les rues ou sous des cartons.Dès les premiers sans-abris ramassés canés sur un trottoir ou dans un parking, c'est la foire aux bons sentiments qui s'enclenche.
L'intègre Poivre et sa moumoute vont, jusqu'à la nausée, exhorter les bons citoyens à faire preuve de civisme entre rles restes de foie gras et de buche, en appelant le 115 pour que personne ne reste dehors. Sauf que le 115, quoiqu'en dise dame Boutin, est déja plein ras la gueule et qu'un bon nombre de SDF passent des heures à composer le numéro magique en se pelant dans la cabine avant de s'entendre répondre que désolé y a plus de place.
Et quand il y en a de la place —un veilleur pour 42 personnes à Perpignan—, comment peut-on espérer éviter racket et violence, comment s'étonner qu'un bon nombre d'errants, les plus vieux souvent, préfèrent crever de froid que de se faire dépouilller dans ces jungles. Etre au chaud pour une, deux, trois nuits, dans la plus infecte des promiscuités, clodos, jeunes racailles en rupture de ban, routards, teufeurs, fous furieux ou non, immigrés clandestins, Polacks, Roumains, Russkofs, tout ce beau monde regroupé par clans, malheur à l'homme seul, au nouveau pauvre qui vient de déchoir, au petit vieux les lendemains de RMI, au pédé, au bouffon, à l'intello.
L'absolu triomphe des camelots du rien qui nous gouvernent, leur morgue et leur mépris offrent un boulevard à l'écrivaillon taquin. Pourtant, il me répugne de tartiner sur les aventures de Mickey, Mickey et le pape, Mickey et sa meuf, Bolufer et son HLM pas cher, les Don Quichotte à la baille, ou le clodo frigorifié place de la Concorde à deux pas de l'Elysée... Le blogueux indigné devient à la longue presque aussi vilain que les affreux qu'il fait mine de dénoncer.