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  • LES TAXES C'EST LUI

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    La France, par l'entremise de son président, a décidé de voter une taxe sur les transactions financières. Dans l'absolu, cette mesure de justice sociale devrait remplir de joie tous les hommes et les femmes de gauche (et pas seulement) qui la réclament depuis des années. Dans l'absolu, oui, sauf que là... ben non ! Pourtant, un impôt qui taxe enfin les revenus financiers, c'est réjouissant, non ? Que la droite accepte enfin ce qu'elle rejette systématiquement depuis dix ans qu'elle est au pouvoir, ce n'est pas chouette ? Ben pourquoi, alors ?

    Ben parce que justement, que Sarkozy revire de position comme ça, sans prévenir, c'est louche. Aurait-il compris ? Changé d'avis ? Non, l'écoute et l'ouverture d'esprit ne font pas parti du logiciel du bonhomme, ou alors on s'en serait rendu compte.

    Alors, c'est parce qu'il a enfin une stratégie politique a long terme, qu'il sait enfin où il emmène le bateau France ? Non, c'est peu crédible puisqu'il lâche en pleine nature les Allemands et la plupart de nos partenaires européens avec lesquels nous étions censés négocier une taxe Tobin à l'échelle européenne. A mon avis, il y a de la rupture dans l'air chez les Merkozy. En tout cas, la façon de procéder en dit long sur le pilotage à vue des dirigeants français et sur le respect de la parole de la France.

    Mais alors pourquoi ? Oui pourquoi ? J'y suis, eurêka ! Ne serait-ce point parce qu'il y a bientôt une élection présidentielle et que cette mesure à l'avantage d'être très populaire et de couper l'herbe sous le pied de la gauche ? Ah, c'est un malin notre président ! Sauf que non, ça ne peut pas être ça, puisqu'il n'est pas en campagne électorale, il bosse ! Si, si, moi j'y crois !

    Et pourtant, il y a bien un truc qui cloche dans cette mesure ? Et s'ils avaient poussé le vice jusqu'à faire une proposition populaire pour faire digérer une autre qui le serait moins ? Oui, mais laquelle ?

    Bon sang de bois, j'y suis ! Ils nous ont pondu la taxe Tobin pour faire passer la TVA sociale ! Ah, les vicieux ! Franchement, c'est pas sympa, encore un peu et j'aurai presque cru que Sarkozy devenait enfin raisonnable. Mais non, les choses sont bien normales. Il s'en tape le coquillart de la taxe Tobin et vous pouvez être sûrs qu'elle finira au cimetière des promesses qu'il n'a pas tenues. L'objectif, le seul, faire passer avant la présidentielle ce nouveau cadeau à ses amis du CAC40 qu'est la TVA sociale

     
     
     
     
  • bon anniversaire

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  • A QUI LA JEANNE ?

    Quelle est est la polémique du jour ? Ah oui : Jeanne d'Arc ! Le débat est complètement surréaliste, comme il n'en existe qu'en France. Mais peut-être cela fait t-il le charme de notre cher et vieux pays ? Se disputer l'héritage de la Révolution française passe encore. Mais l'héritage politique de Jeanne d'Arc ! La demoiselle a vécu il y a six siècles (c'est son anniversaire aujourd'hui), dans un contexte historique, politique, idéologique qui ne veut plus rien dire, qui ne nous parle plus. En vérité, évoquer un prétendu héritage politique, soi-disant défendu par les uns ou récupéré par les autres, n'a pas de sens.

    Il y a le symbole, me direz-vous. Mais quel symbole ? L'extrême droite s'est toujours réclamée de Jeanne d'Arc, en en faisant la figure de son nationalisme. Eva Joly confirme en fustigeant un "symbole ultranationaliste". Fachos ou écolos, ils ont tout faux : le nationalisme est une invention moderne, qui remonte seulement à la fin du XIXème siècle. Ce n'est pas parce que Jeanne a foutu les Anglais à la porte qu'elle était nationaliste ! Et puis, nous le savons bien, ce que le Front national veut mettre dehors, ce ne sont pas les Anglais ... Drôle d'idée chez ces pétainistes, ces collabos, de défendre un symbole de résistance à l'envahisseur !

    Jeanne d'Arc, est en réalité irrécupérable, son symbole est impossible parce que son personnage est contradictoire : une femme qui s'habille en homme, une gentille bergère et une redoutable guerrière, brûlée comme sorcière et vénérée comme sainte, réaliste et mystique, politique et religieuse, venant du peuple et s'adressant au roi, icône de l'école laïque autant qu'image pieuse de catéchisme ... Non, décidément, Jeanne d'Arc est incompréhensible à notre époque où les pucelles se font rares, les bergères sont d'opérette, la foi s'efface et le roi n'est plus.

  • ENCORE 120 JOURS A TENIR

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  • OUI SARKO EST UN SALE MEC

     

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    C'est la polémique du jour. Demain sera un autre jour, avec sûrement une nouvelle polémique. Ainsi fonctionne notre société. Faut-il s'en désoler ? Il y a tant de choses désolantes, nous n'en finirions pas de nous désoler. Un sain mépris serait sans doute plus approprié. De quoi s'agit-il ? Vous le savez : François Hollande a parlé de "sale mec" à propos de son probable adversaire présidentiel, dans un entretien privé, sous forme de blague.

    Il n'y a pas si longtemps, personne n'y aurait fait attention, la presse n'en aurait rien dit. Mais plus aujourd'hui : la blague devient événement public, scandale politique, affaire d'Etat, au moins pour quelques heures. Des ministres s'indignent, estiment qu'il y a offense au président de la République, demandent au candidat socialiste de retirer ses propos, de présenter des excuses. Le chef de l'UMP s'offusque lui aussi. Le grand jeu quoi. Drôle de société celle dans laquelle nous vivons : les humoristes ont le droit absolu de faire de l'humour et ne s'en privent pas, mais les hommes politiques n'ont pas le droit de rigoler, y compris en privé.

    Sale mec, qu'est-ce que c'est ? Un jugement un peu vif, pas vraiment une insulte (j'en connais de beaucoup plus riches, plus colorées, plus percutantes). . Alors laissons tout cela de côté, qui fait partie de la vie, à quoi il ne faut pas accorder grande importance. Ne montons pas sur nos grands chevaux là où il n'y a que des querelles de poneys.

    Mais tout de même, me direz-vous, il s'agit de la personne du chef de l'Etat qui est visé ? Oui, ce même chef d'Etat qui a traité lors d'une visite publique cette fois un simple citoyen de "pov con" parce que celui-ci ne voulait pas lui serrer la main. C'est autrement plus grave que le petit mot de François Hollande.  Cette agressivité présidentielle, pas très conforme à l'idée qu'on se fait de la fonction,  m'avait  choqué .
     Il y a un langage de la vie, parfois vert, qui pousse à des réactions surprenantes mais sans graves conséquences, et qui ne méritent pas en tout cas qu'on en fasse tout un plat.
     
    A Antibes  vous avez lu comment un élu de gauche m'avait traité suite à un trait d'humour de ma part que j'avais écrit sur ce blog . Si je savais ce qu'il dit peut-être de moi avec ses amis politiques, je n'en reviendrais pas non plus,
     
    Et puis je crois que la langue doit être libre (c'est ça aussi la liberté d'expression, qui est une liberté de ton et de style). De plus en plus s'impose dans le débat public une parole lisse, aseptisée, passe-partout, qui ressemble à une musique d'ascenseur. La moindre note discordante provoque la stigmatisation. Un puritanisme lexical décide de la ligne à suivre : après les bien pensants, nous avons affaire aux bien disants.

    Qu'on y réfléchisse : aux heures les plus glorieuses de la République, les noms d'oiseaux s'échangeaient fréquemment, la démocratie était aussi à ce prix. Nous le savons tous : François Hollande et Nicolas Sarkozy , chacun dans leur style, sont les candidats choisis pour leur camp respectif et espérons que la campagne présidentielle qui s'annonce permettra un beau débat entre les deux, projet contre projet.
     Ils ont bien le droit, par moments, de se lâcher, bordel de merde ! (excusez-moi)
  • ALLEZ AU HAVRE

    Allez, une petite pépite cinématographique pour bien commencer l'année. Un de ces petits films qui font du bien au moral et vous réconcilie au moins pour un temps avec l'humanité. Je veux parler bien entendu du dernier film d'Aki Kaurismäki, "Le Havre". L'histoire est simple et rappelle malheureusement une réalité trop courante dans nos contrées dites civilisées.

    Marcel Marx est cireur de chaussures dans cette bonne ville du Havre. Il a bien tenté autrefois une carrière d'écrivain, mais le succès l'a fui, alors il est cireur de chaussures. Il vit chichement avec sa femme, Arletty, dans une ancienne petite maison de pêcheur dans un quartier populaire. Certes, il n'est pas riche, mais avec ses amis commerçants, son chien, et surtout Arletty, on peut dire qu'il est heureux. Mais deux évènements vont bouleverser sa vie. Arletty va tomber gravement malade. Surtout, un jeune immigré clandestin qui cherche à tout prix à rejoindre sa mère à Londres va trouver refuge chez chez lui. Il devient alors évident pour Marcel qu'il doit lui porter secours.

    Si l'histoire fait évidemment penser au magnifique film de Lioret, "Welcome", le traitement est différent. En fait, on est dans un film de Kaurismäki, qui est un genre cinématographique à lui tout seul. Un cinéma basé sur la référence et l'hommage à certains grands cinéastes : Duvivier et ces décors qui sentent bon les années 30, Truffaut avec la façon de jouer très théâtrale et surtout la présence de Jean-Pierre Léaud.. Il faut noter quelques hommages au cinéma français. Kati Outinen qui interprète le rôle de la femme de Marcel Marx (André Wilms) s'appelle Arletty dans le film. C'est un joli film qui fait chaud au coeur. Un cinéma emprunt de nostalgie, les décors évidemment, les costumes, les voitures venues tout droit des années 70 on voit une Renault 16, une vieille cabine téléphonique , mais surtout ces petites rengaines rock pleines de douceur et de mélancolie qui peuplent tous ses films. Et quelle idée de génie d'avoir sorti de la naphtaline le grand "Little Bob", ce rockeur unique qui trouve forcément sa place dans l'univers du cinéaste finlandais, puisque comme lui, il n'a jamais fait de concessions sur son art.

    De la nostalgie, donc. Plein les mirettes, comme une madeleine de Proust. Mais "Le Havre" n'est pas que cela. C'est d'abord et avant tout un film qui nous parle de notre époque. C'est un immense coup de gueule contre les politiques migratoires iniques en vigueur dans toute l'Europe, contre cette logique qui consiste à s'en prendre aux plus faibles pour asseoir sa popularité ou pour masquer l'ineptie du reste de sa politique. C'est surtout un message d'espoir en l'humain, un rappel qu'à Calais, à Sangatte, à Lampedusa se sont bien des chaînes de solidarité qui parviennent un tant soit peu à briser ces politiques imbéciles qui nous gouvernent.

    Pour tout cela, "Le Havre" est un film essentiel et unique un joli conte décalé où André Wilms, Jean-Pierre Darroussin et Kati Outinen font merveille. Je ne vous parle même pas du plaisir de revoir Pierre Etaix jouant le rôle d'un médecin et Jean-Pierre Léaud en délateur odieux digne du pire collabo. Idrissa, un jeune Congolais arrivé avec d'autres dans un container par bateau. Mais aussi pour encore une raison supllèmentaire : l'univers de Kaurismäki ne serait rien sans l'apport de son acteur fétiche, André Wilms. Je l'avoue, je ne le connaissais pas. Quel dommage ! Il apporte son humour, sa joie de vivre, sa décontraction. Il est le complément naturel au penchant un brin dépressif du Finlandais. Bref, sans lui, le film n'existe pas.

    Allez voir "Le Havre", c'est le meilleur antidote contre la bêtise et la sinistrose.

     

     

     
     
     
     
  • FRANCOIS HOLLANDE S'ADRESSE AUX FRANCAIS

    François Hollande, le 2 janvier 2012 à Paris. (Frédéric Stucin / M.Y.O.P.)
     
     

    Je suis candidat à l’élection présidentielle pour redonner à la France l’espoir qu’elle a perdu depuis trop d’années. Les Français souffrent. Ils souffrent dans leurs vies : le chômage est au plus haut parce que la croissance est au plus bas ; la hausse des prix et des taxes ampute leur pouvoir d’achat ; l’insécurité est partout ; leurs emplois s’en vont au gré des fermetures d’usines et des délocalisations industrielles ; l’école, l’hôpital sont attaqués et n’assurent plus l’égalité entre citoyens ; l’avenir semble bouché pour eux et pour leurs enfants ; la jeunesse se désespère d’être maintenue en lisière de la société. Les Français souffrent aussi dans leur âme collective : la République leur paraît méprisée dans ses valeurs comme dans le fonctionnement de ses institutions, le pacte social qui les unit est attaqué, le rayonnement de leur pays est atteint et ils voient avec colère la France abaissée, affaiblie, abîmée, «dégradée».

    La dépression économique est là, l’angoisse sociale est partout, la confiance nulle part. J’affirme avec netteté où se situent les responsabilités. Certes, depuis 2008, il y a la crise. Elle est le produit de la mondialisation débridée, de l’arrogance et de la cupidité des élites financières, du libéralisme effréné, sans oublier l’incapacité des dirigeants européens à dominer la spéculation. Il y a surtout les politiques injustes et stériles menées depuis dix ans, les fautes économiques et morales de ce dernier quinquennat. Il y a donc la responsabilité personnelle de celui qui est au sommet de l’Etat depuis cinq ans.

    Un mandat se juge sur ses résultats, une politique sur sa cohérence, un caractère sur sa constance. Comme les choses seraient faciles si l’échec devenait une excuse, si l’expérience - même malheureuse - devenait une justification opportune de poursuivre et l’abandon des promesses, une preuve de courage ! Et pourtant, telle est l’ultime contorsion tentée par le président sortant : incapable de trouver une issue à la crise de la zone euro après seize «sommets de la dernière chance» en à peine deux ans, il voudrait qu’on lui laisse encore le temps d’y porter remède, sans qu’il nous indique - hormis la rédaction d’un nouveau traité européen - ce qui serait de nature à le voir réussir là où il a échoué. Impuissant face à la montée du chômage, le voilà qui convoque une ultime réunion avec les partenaires sociaux pour nous dire qu’il faut traiter avec plus de considération les demandeurs d’emploi. Indifférent aux creusements des inégalités après avoir multiplié les indulgences aux plus fortunés, il annonce, comme pour retrouver une soudaine vertu, qu’il taxera les transactions financières sans nous préciser quand - et comment le pourrait-il dès lors que la décision lui échappe dans son exécution ?

    La mystification est grossière. Je ne la sous-estime pourtant pas. Une campagne électorale est un moment particulier, où bien des choses peuvent être dites, bien des mensonges proférés, bien des paradoxes présentés comme des vérités de bon sens. J’entends déjà les lieutenants paniqués de Nicolas Sarkozy prétendre que dans la tempête il ne serait pas sage de changer le capitaine. Ce qui prête à sourire quand le navire s’est échoué. Et bientôt, il ne lui restera plus qu’à proclamer qu’il a changé, que les événements l’ont changé, que la fonction l’a changé, que l’échec l’a changé… Posons d’ores et déjà la bonne question à ce sujet : plutôt que de reconduire un président qui aurait tellement changé, pourquoi ne pas changer de président, tout simplement ?

    C’est cette responsabilité qui m’incombe. Celle de permettre le changement. Un vrai changement. Ce n’est pas ici le lieu d’analyser ce qu’aura été ce quinquennat. Disons simplement que ces cinq années auront été la présidence de la parole et, lui, le président des privilégiés. Voilà la page que je veux tourner. Je mesure la difficulté de la tâche qui m’attend si vous m’accordez votre confiance. Le redressement de nos comptes publics comme celui de notre appareil productif sera long. La reconquête de notre souveraineté financière exigera des efforts considérables et surtout de la justice. Le retour de la confiance appellera une politique qui mobilisera les Français autour de l’avenir : l’éducation, la recherche, la culture, la transition énergétique et écologique.

    Je sais aussi nos atouts. Nous sommes un grand pays disposant d’immenses savoir-faire, de remarquables entreprises, d’une recherche féconde, de services publics de grande qualité, d’une démographie dynamique, d’une épargne abondante, d’un attachement profond aux valeurs de la République. Nos ouvriers, nos techniciens, nos ingénieurs, nos chercheurs, nos savants, nos fonctionnaires sont parmi les meilleurs du monde. La productivité de notre travail est une des plus élevées de toutes les économies développées. Notre vie intellectuelle et artistique demeure une des plus riches et suscite toujours l’admiration des peuples.

    Cent dix jours nous séparent du premier tour de l’élection présidentielle. Ce scrutin interviendra dans un contexte que rarement notre pays aura connu depuis le début de la Ve République. La France a pourtant traversé bien des épreuves en un demi-siècle : des crises économiques, de graves mouvements sociaux, de véritables ruptures civiques aussi. Mais en 2012 le choix que vous aurez à faire sera décisif. Décisif, il le sera pour vous, pour vos enfants, pour l’avenir de votre patrie, pour l’Europe aussi, qui attend et espère entendre à nouveau la voix de la France, une France dont elle a besoin pour retrouver un projet et un destin.

    Pour la première fois depuis longtemps dans notre histoire nationale, ce choix dépassera, et de loin, les seules questions politiques et partisanes. Comme en 1981, comme en 1958, ce qui est en jeu dans cette élection et dans le choix que feront les Français, c’est plus que la seule élection d’un président, plus que la désignation d’une majorité, plus que l’orientation d’une politique : c’est l’indispensable redressement de la Nation. Ce redressement est possible. Pour le réussir, quatre principes m’inspireront.

    La vérité : je ne serai pas le président qui viendra devant vous six mois après son élection pour vous annoncer qu’il doit changer de cap, qui reniera ses promesses faisant mine de découvrir que les caisses sont vides. Les Français sont lucides, ils savent que nous aurons besoin de temps, qu’il faudra faire des efforts à condition qu’ils soient partagés ; mais ils préfèrent des engagements forts sur l’essentiel à un catalogue de propositions.

    La volonté : il en faudra pour rétablir les comptes publics, pour relancer la croissance, pour soutenir les emplois. Il en faudra pour redonner confiance aux entrepreneurs, aux salariés, aux fonctionnaires, aux chercheurs. Il en faudra pour réduire les inégalités, répartir différemment les richesses. Il en faudra aussi pour réussir la transition énergétique. Il en faudra surtout pour maîtriser la finance.

    La justice : la justice, c’est un impôt équitablement réparti selon les capacités de chacun. La justice, c’est une société qui ne tolère aucun privilège. La justice, c’est ne reconnaître que la seule valeur du mérite. La justice, c’est une école qui accorde la même attention à chaque enfant. La justice, ce sont des soins accessibles à tous. La justice, c’est de pouvoir vivre de son travail. La justice, c’est pouvoir profiter d’un vrai repos après des années de labeur. La justice, c’est vivre en paix et en sécurité partout. La justice, c’est une société qui fait sa place à sa jeunesse.

    L’espérance : je veux retrouver le rêve français. Celui qui permet à la génération qui vient de mieux vivre que la nôtre. Celui qui transmet le flambeau du progrès à la jeunesse impatiente, celui qui donne à la Nation sa fierté d’avancer, de dépasser ses intérêts et ses catégories d’âge et de classes pour se donner un destin commun, qui nous élève et nous rassemble. Cette espérance n’est pas vaine. Elle est le fil qui renoue le récit républicain.

    Je sais que beaucoup d’entre vous se demandent si notre pays a encore le choix de son destin ou s’il est condamné à appliquer un programme décidé ailleurs ou dicté par les marchés financiers. Beaucoup doutent de notre capacité collective à décider de notre avenir, et de notre liberté de nous mettre en mouvement selon nos valeurs et notre modèle social. Beaucoup s’interrogent sur la réalité de notre souveraineté. A tous ces Français, je veux dire : oui, nous pouvons, même dans une économie mondialisée, maîtriser notre destin. Nous le pouvons en comptant d’abord sur nos propres forces, et en agissant au niveau de l’Europe, à condition que celle-ci soit réorientée. Ce sera une des responsabilités principales du prochain chef de l’Etat. Nous sommes capables de nous dépasser chaque fois que nous nous mobilisons sur une cause qui nous rend fiers. La France est un grand peuple, capable du meilleur s’il retrouve la confiance en lui, la confiance en l’Etat et en celui qui l’incarne.

    Je veux aussi combattre ce scepticisme qui mine la démocratie, lever ce doute qui ronge les esprits quant à notre capacité à vivre ensemble. Je veux rappeler que la gauche et la droite, ce n’est pas la même chose. Il peut y avoir des défis incontournables. Il n’y a jamais une seule politique possible pour les relever. Le prétendre est un leurre ; pire, un mensonge. L’élection présidentielle qui vient sera le moment de la confrontation démocratique, celles des idées, des projets, des visions de la France et de l’Europe, des femmes et des hommes aussi. Je n’ignore rien des tentations d’électeurs souvent issus des classes populaires pour l’extrême droite. Ma campagne sera aussi tournée vers eux. Je leur parlerai net. J’entends leur colère et leur désarroi. Et je leur démontrerai que l’extrémisme, outre qu’il n’apporterait aucune solution à leurs difficultés, n’est pas digne des valeurs de notre pays. Plus que l’irréalisme des positions économiques du Front national ou l’illusion d’un repli derrière des barrières devenues des barbelés, c’est la violence sociale et la vindicte ethniciste qui menaceraient la République. C’est un des enjeux de ce scrutin.

    Enfin, je respecte profondément toutes les candidatures de la gauche comme celle des écologistes. Elles peuvent marquer des orientations, affirmer des exigences, ouvrir des alternatives, susciter des débats, mais ce n’est pas faire preuve d’une quelconque prétention hégémonique que de penser qu’il sera difficile pour l’une d’entre elles d’être présente au second tour. Dès lors, il me revient d’incarner l’alternance et de permettre le changement. Rien n’est acquis. Beaucoup va dépendre de la gauche, de son esprit de responsabilité, de son courage, de sa cohérence, de son audace. Mais aussi de la force de ma propre candidature. J’aurai à affronter la droite accrochée à son pouvoir et liée aux puissances de l’argent, je resterai proche de vous pour porter une grande ambition collective : celle de renouer avec l’esprit de justice et l’idée de progrès.

    Comme il y a trente et un ans, avec François Mitterrand, si nous savons nous en montrer dignes c’est vers nous que les Français vont se tourner le printemps prochain. C’est vers moi qu’ils porteront leurs suffrages et leur confiance, c’est à moi qu’ils confieront la responsabilité de diriger le pays. J’y suis prêt.

  • ON MEURT DE FROID ET DE FAIM EN FRANCE

    logo.pngUne femme de 55 ans meurt de froid et de malnutrition

     
     
     
     
     
    RAPIDE RETOUR A LA REALITE 
     
    Bogny-sur-Meuse (Ardennes). Le corps d'une femme a été découvert à son domicile mercredi matin. La victime n'avait apparemment plus de quoi se nourrir et se chauffer correctement.

    Une femme de 55 ans est morte de froid, mercredi dernier, le jour de la fête des Saints-Innocents dans la commune de Bogny-sur-Meuse. C'est le résultat du rapport d'autopsie remis hier par le médecin légiste du centre médico-légal de Reims au substitut de permanence du procureur de la République de Charleville-Mézières.

    Devenue très faible

    L'autopsie a révélé qu'elle est morte de froid et de faiblesse du fait d'une mauvaise nutrition.
    Les causes du décès de la Bognysienne interpellent à plus d'un titre, car mourir de froid en 2011 dans les Ardennes est un motif de décès qui n'était pas inscrit sur le registre des pompes funèbres. Bien que le secteur de la Vallée soit connu pour un endroit où il fait particulièrement froid, signalons que le jour de la découverte du corps, la température était de 3 degrés. Une température plutôt douce en cette période, affirment les spécialistes.
    Un drame qui, en cette période de fête et de froid, vient rappeler que beaucoup de personnes vivent dans des conditions précaires et que la solidarité doit être de mise.

    Bernard DORDONNE

     

    Pauvreté (PAROLES DE SARKO)
    « S’agissant des personnes pauvres, je mettrai en place la réforme proposée par Martin Hirsch, président d’Emmaüs France : la création d’un revenu de solidarité active au profit de ceux qui reprennent un emploi.»
    Grande (et unique) mesure sociale de la mandature, le Revenu de Solidarité Active a été mis en œuvre en juillet 2009, avec deux ans de retard. Son financement (1,3 milliards d’euros) ne concerne que les classes moyennes, bouclier fiscal oblige. L’ampleur du flicage requis pour contrôler les bénéficiaires ne lasse pas de surprendre. En 2009, ces derniers étaient 1,1 million, dont plus de 500 000 émargeaient avant au RMI. La pauvreté n’a pas reculé pour autant. Martin Hirsch quitte le gouvernement en mars 2010. En mars 2011, le dernier rapport de l'INSEE sur les inégalités de revenus note que la part de très pauvres a augmenté.

     Enfin, je souhaite mettre en place concrètement le droit au logement opposable. Une personne qui travaille doit pouvoir se loger autrement que dans sa voiture ou dans un camping. »
    Le 18 décembre 2006, le candidat Sarkozy promettait de résoudre le problème des SDF d’ici à 2008. Près de 350 d'entre eux meurent toujours de froid chaque année

  • ENCORE 125 JOURS A TENIR

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