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  • QU'IL S'OCCUPE DE SES OUAILLES

    De retour de vacances je tombe sur un article de presse qui me révolte

     Le pape a rencontré des parlementaires Français et  a conseillé ces parlementaires présents d'abroger la loi pour le mariage pour tous.

     Concrètement, il dit  ce qu'il veut  ce qu'il a envie de dire à ses ouailles et  n'a pas à s'occuper des lois de notre République  qui nous régissent .  Peut-être faut-il lui rappeler que la France est un pays laïc .

     
     Je ne sais pas comment on s'adresse à un pape, il lit peut-être mon blog et je vais donc faire l'économie d'une lettre  pour lui dire le fond de ma pensée :  ce n'est pas l'Etat français qui fait preuve d'hostilité à la réalité religieuse mais les croyants qui font preuve d'hostilité à la réalité de l'évolution de la société française et des principes de laïcité en s'immisçant dans le Code civil.
     
    Continuez à faire les mariages que vous voulez dans vos églises . Si ça peut vous rendre service Cher François  et si vous ne reconnaissez plus le mariage civil je suis même partisan de supprimer le texte de loi qui interdit de pratiquer un mariage religieux entre deux personnes qui ne sont pas mariées civilement .
     
    Maintenant c'est aux 50 parlementaires français qui ont rencontré le pape que je vais m'adresser (1) .
     
    Bon, les gars, c'est bien de rencontrer le pape. Mais vous êtes des élus de la République et, en tant que tel, vous n'avez pas spécialement à rencontrer des autorités religieuses en tant que catholiques, vous-mêmes. Nous sommes dans une République dont la laïcité est un des principes essentiels.
     
    Que vous soyez contre le mariage pour tous pour toutes les raisons que vous jugez bonnes est une chose, y compris si elles sont en rapport avec vos croyances religieuses personnelles. Mais il me paraîtrait souhaitable que vous ne montriez pas que vous prenez vos ordres du Vatican.
     
    Le pape a rappelé que la France est une nation « vers laquelle les yeux du monde se tournent souvent. »
     
    Justement.
     
    C'est une autre raison d'approuver le mariage entre homosexuels. Merci
     
    1) Le groupe d'amitié de l'Assemblée nationale, qui compte 60 députés, est actuellement présidé par Xavier Breton, député de l'Ain, et celui du Sénat (74 membres) est présidé par Charles Revet, sénateur de Seine-Maritime. Dans ces groupes d'amitié, les parlementaires de droite sont très majoritaires, mais quelques élus de gauche y figurent .
  • PIERRE MAUROY

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    C'est avec une très grande tristesse que j'apprends le décès de Pierre Mauroy. Sa haute stature tant physique que morale nous faisait oublier qu'il luttait contre la maladie. La gauche et la France tout entière sauront estimer à sa juste valeur la trace qu'il laisse dans l'histoire de notre pays. Je salue l'un des fondateurs de l'éducation populaire, outil d'émancipation et d'accompagnement des grandes conquêtes sociales de la gauche.

     Je salue un immense maire de Lille, artisan de son rayonnement et défenseur du peuple du Nord. Je salue un bâtisseur infatigable du Parti socialiste, et un garant intraitable de son unité dans l'adversité. Je salue le Premier ministre de François Mitterrand, dont le nom restera indissociable des acquis de la gauche au pouvoir : abolition de la peine de mort, décentralisation, cinquième semaine de congés payés et retraite à 60 ans. Je salue enfin l'agitateur d'idées et le promoteur des droits de l'Homme, son dernier combat à la tête de Fondation Jean-Jaurès.
    Pierre nous manquera à nous socialistes, comme il manquera à la France. Il rejoint François Mitterrand ainsi que les promoteurs des idées socialistes au Panthéon de la gauche.

  • LA HAINE TUE

    En déplacement toute cette journée je parviens seulement maintenant à disposer de mon clavier , mais  j'ai suivi les récits du tragique assassinat du jeune militant par des bêtes  sauvages de l'exteème droite  

    Je ne sais rien de plus que les autres à propos de ce jeune homme tué par des skins. Je viens par exemple de lire les billets de  certains blogueurs indignés et , je partage bien évidemment leurs sentiments.

    Je voudrais tout d'abord exprimer me solidarité avec les proches de la victime . Je ne sais pas ce que ça veut dire et je n'aime pas ses expressions en public. Je ne le connaissais pas et je ne les connais pas. Ça me fait toujours la même impression gênante d'exprimer sur le blog ce genre de condoléances. Je voudrais juste les assurer qu'en écrivant ces lignes, je pense à eux.

    Il est mort parce que des types, des connards, dans mon pays, sont capables de tuer un type pour ses opinions. J'ai l'impression qu'on est revenus des décennies ou des siècles en arrière.

    Comment en est-on arrivés là ? La galaxie d’extrême droite a pris de l’énergie et de la visibilité à la faveur des manifestations anti-mariage pour tous , l'ignoble Barjot voulait du sang elle en a

    Les personnalités politiques commencent à donner leurs avis. Rachida Dati, par exemple : « Une fois le choc passé, il faudra prendre toutes les mesures qui s'imposent pour lutter contre les extrêmes en tous genres. »
    Non ! Ce ne sont pas les extrêmes en tous genres mais bien l’extrême droite, visiblement, qui a tué quelqu’un. Je ne connais pas le degré de proximité du lascar avec les partis politiques d’extrême droite (le Front National, quoi !).
     
    Jean-Luc Mélenchon condamne « La banalisation des Le Pen complaisamment entretenue en même temps que j'ai été continuellement diabolisé a ouvert un espace de légitimité et d'encouragement à l'extrême droite dans toutes ses composantes. »
     
    Non ! Jean-Luc Mélenchon n’a pas été diabolisé. Il a utilisé une violence verbale. La banalisation des Le Pen n’est entretenue par les Le Pen eux-mêmes et une partie de l’UMP.
     
     Jean-Vincent Placé a dénoncé « ces excès que nous voyons, ces dérives, y compris d'ailleurs de l'UMP, qui était un parti républicain, qui a abandonné ensuite la stigmatisation de FN. »
     
    Jean-Michel Baylet met en garde contre toute « dédiabolisation de l'extrême droite. »
     
    Nathalie Kosciusko-Morizet appelle « face à ce fléau, au rassemblement, à Paris comme dans toute la France, des forces démocratiques et républicaines. » et là je dis récupération
     
    Toutes les personnalités politiques dénoncent, évidemment, cet acte avec des propos d’une banalité naturelle.  Jean-Pierre Raffarin et Jean-François Copé demandent à ce que la justice soit faite, soit faite, par exemple, comme si on pouvait demander à ce qu’elle ne soit pas faite. Plusieurs partis ou personnalités politiques demandent la dissolution des groupes impliqués.
     
    « La haine et la violence fasciste doivent être combattues sans relâche » écrit Pierre Laurent. Il a raison.
     

    « Plusieurs partis ou personnalités politiques demandent la dissolution des groupes impliqués. »disais-je plus haut, y compris Marine Le Pen et Florent Philippot. Ils ont raison. J’espère qu’on ne découvrira pas, un de ces jours, qu’ils sont vraiment tous plus ou moins liés. La dissolution deviendra la seule solution et les réacs gueuleront à l’atteinte à la liberté d’expression. Sans moi. Faites gaffe…
     
    Adieu Clément Méric. Chacun à notre niveau, moi devant mon clavier, nous continuerons le combat. Au moins pour toi.
  • NON AUX ELOGES DE L'OAS

    - Aix-en-Provence : non à de nouveaux éloges de l’OAS

    Communiqué LDH

    Au moment où s’ouvraient les négociations d’Evian pour mettre fin à la guerre d’Algérie, deux activistes, Albert Dovecar et Claude Piegts, membres des sinistres commandos delta de l’OAS, participaient à l’assassinat de Roger Gavoury, commissaire central d’Alger, dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1961. Condamnés à mort, Dovecar et Piegts ont été exécutés le 7 juin 1962.


    C’est précisément le 7 juin 2013 que le Collectif aixois des rapatriés – le CAR –, a choisi pour inaugurer à Aix-en-Provence un monument, de même nature que ceux de Nice, Toulon, Perpignan et Marignane, érigés à la gloire de tels assassins. La stèle sera installée dans la cour de la Maison du maréchal Alphonse Juin, propriété de la ville d’Aix, devenue véritable casemate de la « nostalgérie ». L’actuelle équipe municipale en a confié la gestion au CAR qu’elle subventionne abondamment. Coutumier des éloges de la colonisation et de l’OAS, le président du collectif, René Andrès, lance un appel pour l’inauguration d’un espace « appelé à devenir le haut lieu de la mémoire, et de la conservation, de la vérité du peuple Pied-Noir et Harkis ».

    L’Association de défense des anciens détenus de l’Algérie française (ADIMAD) soutient cet appel. Ces irréductibles de l’Algérie française ont prévu de se retrouver, comme chaque année, début juin autour de la tombe de Claude Piegts au Touvet, dans l’Isère. L’hommage initialement prévu le 2 juin 2013, a soulevé de telles protestations qu’il vient d’être interdit par la préfecture de l’Isère. Ses initiateurs l’ont reporté au 9 juin, deux jours après la cérémonie d’Aix.

    La Ligue des droits de l’Homme dénonce avec force ces tentatives de réhabilitation des anciens tueurs de l’OAS, autant que les dérives idéologiques sur les aspects positifs de la colonisation et les nouvelles instrumentalisations du drame des Harkis et de leurs enfants. Il est indispensable que soient officiellement reconnus, simplement reconnus, les crimes et méfaits qui ont accompagné la colonisation et la guerre d’indépendance de l’Algérie. Indispensable pour bannir en France toutes les formes de racisme que ces dérives alimentent ; indispensable pour permettre le renforcement des liens d’estime et d’amitié entre les peuples algérien et français, l’établissement d’une coopération active et sincère entre la France et l’Algérie !

    Paris, le 4 juin 2013

    En complément d'information, voici un extrait de la biographie de Roger Gavoury, tiré du site de la Société Française d'Histoire de la Police (SFHP) :

    Tué en service commandé, Roger Gavoury est nommé, à titre exceptionnel, contrôleur général de la sûreté nationale, par arrêté du ministre de l’intérieur du 2 juin 1961. Il est cité à l’ordre de la Nation le .Roger_Gavoury_-_Photo_1956_s.jpg10 juin 1961. La teneur de la citation est la suivante : Le Premier ministre, sur la proposition du ministre d’État chargé des affaires algériennes, cite à l’ordre de la Nation M. Roger Gavoury, commissaire divisionnaire, commissaire central du Grand Alger : "Fonctionnaire d’élite, d’un loyalisme absolu à l’égard des institutions républicaines, a toujours exercé ses délicates et périlleuses fonctions avec une compétence et une autorité dignes des plus grands éloges. Nommé à Alger depuis plus d’un an, s’est distingué par son attitude courageuse et son sens du devoir particulièrement élevé et a tenu à rester à son poste malgré les menaces de mort dont il était l’objet. Lâchement assassiné dans la nuit du 31 mai au 1er juin, a droit à la reconnaissance de la Nation."

    Nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume par décret du 4 août 1961. Le mémoire de proposition mentionne : "M. Gavoury, au cours de ses séjours en Afrique du Nord, s’est toujours efforcé de montrer d’exemplaire façon aux populations musulmanes ce qu’elles pouvaient attendre de bénéfique de fonctionnaires français ayant pour but essentiel de faire respecter et aimer leur pays au travers de leur personne." La mention "Mort pour la France" lui est attribuée à titre militaire le 17 novembre 1961, sur avis favorable du ministre des anciens combattants et victimes de guerre.

    Dix personnes impliquées dans son assassinat sont déférées au tribunal militaire par décret du Président de la République du 6 février 1962, parmi lesquelles le lieutenant déserteur Roger Degueldre (alors en fuite), le sergent déserteur Albert Dovecar et Claude Piegts : pour ces derniers, le procès se déroulera au Palais de justice de Paris du 26 au 30 mars 1962. Arrêté le 7 avril 1962, Roger Degueldre sera traduit le 28 juin 1962 devant la Cour militaire de justice, au Fort neuf de Vincennes. Les deux premiers seront fusillés le 7 juin 1962, le troisième le 6 juillet 1962.

     
  • C'ETAIT HIER

    1933.
    Marcel Cachin.jpgA Paris, dans un discours à la salle Pleyel, le communiste Marcel Cachin annonce que son parti ne participera à aucun front commun contre l'hitlérisme.

    Pas de changement hier c'était plus tot Hitler que Blum aujourd'hui c'est peut être plus tot la droite que Hollande .

  • VILLES A VELOS

    Vélo : bilan, perspectives et… roue libre !

    Larges extraits du discours que j’ai prononcé en clôture du Congrès international des villes et territoires cyclables

    « J’ai introduit ce congrès autour de l’idée de la diversité car c’est, j’en suis convaincu, l’un des meilleurs carburants de nos projets, une ressource essentielle pour l’avenir de nos sociétés.
    Ce congrès a bien montré toute la richesse de cette diversité.
    Il a illustré la nécessité des débats et des confrontations d’idées, la joie d’être ensemble ! Ce dynamisme est nécessaire à la réussite de nos projets. Il compense la marge de manœuvre encore étroite de nos budgets et bien souvent de la gouvernance des projets.
    Je voudrais saluer la contribution du monde associatif et de la société civile dans cette aventure du vélo. Car elle est indispensable. Je tiens à souligner combien ces réseaux de citoyens rassemblés autour du vélo sont nécessaires parce qu’ils nous épaulent et nous enrichissent. Même et surtout dans la confrontation des points de vue ! C’est pourquoi, en ces temps incertains et un peu anxiogènes, il est primordial d’encourager l’initiative individuelle et collective, pour redonner de l’espoir. Tâche qui n’incombe heureusement pas aux seules institutions !
    Il y a deux ans, lors du 19ème congrès à Dijon, nous avions eu le plaisir d’accueillir le sociologue Gérard Mermet, auteur de Francoscopie, pour la seconde fois, dix ans après son intervention au congrès du Club à Strasbourg en 2001. Il soulignait déjà les effets néfastes du pessimisme des Français. Début mai, c’est le journal Le Monde qui, sondage à l’appui, révélait que notre pays est le champion d’Europe du pessimisme ! Or les cyclistes ne sont jamais pessimistes car ils croient en eux, en leur action personnelle, en leur engagement.
    Les Français redoutent particulièrement le déclassement social. Ils anticipent les effets d’une crise qui pourtant ne les touche pas comme leurs voisins grecs, espagnols et italiens.

    Paradoxalement, dans ce temps de crise, on observe en France, et dans un grand nombre de pays, de nombreuses initiatives locales et de belles dynamiques.
    Le vélo leur donne, en effet, une possibilité de revenir à une action positive pour les autres, pour eux-mêmes et pour l’avenir.

    Ces initiatives n’impliquent pas les acteurs institutionnels. Elles ne sont pas organisées pas la puissance publique.
    Elles font appel aux ressources du territoire et sont l’affaire d’individus ou de groupes (…)
    On pense par exemple aux initiatives de l’économie sociale et solidaire et l’essor des ateliers vélo qui ont été, un peu, les vedettes de ce 20ème congrès et en
    sont une illustration exemplaire. Ces ateliers du renouveau du vélo sont en effet emblématiques du nouveau modèle gagnant-gagnant. Créateurs d’emploi et de services à la mobilité, ils optimisent la solution vélo. Donnent de l’autonomie.
    Les ateliers vélo sont une belle illustration des initiatives de la « ville astucieuse » comme on désigne parfois l’ensemble de ces initiatives citoyennes à côté des organisations institutionnelles (…)
    Nous avons lancé une enquête en 2012 sur « Les Français et le vélo » avec le soutien de la Coordination interministérielle pour le développement de l’usage du vélo. Les premiers résultats ont été présentés en janvier dernier, avec un bon écho médiatique.
    Les résultats détaillés viennent de vous être présentés ce matin, et je suis certain que nous puiserons encore longtemps dans cette photographie vélo beaucoup d’enseignements et d’étonnements.
    On constate que le vélo s’installe dans les pratiques, le cycle de vie et les représentations des Français et que sa pratique s’intensifie.
    Près d’1 Français sur 2, de 15 ans et plus, a fait au moins une fois du vélo au cours des 12 derniers mois, alors qu’ils étaient 40% en 2007.
    Ils sont déjà 14% à utiliser le vélo pour des motifs utilitaires, comme aller au travail, à l’école ou l’université ou faire des achats.
    Le vélo est sorti de la marginalité !
    Le vélo entre dans le quotidien des Français !
    Il y a urgence à lever les freins : la météo, la crainte de l’accident et du vol.
    A développer les continuités cyclables, à faciliter le stationnement du vélo… A développer l’intermodalité encore trop peu accessible, alors que nos concitoyens perçoivent aujourd’hui ses avantages. 5,5% des Français seulement, sont aujourd’hui en situation d’utiliser la combinaison vélo et transport public.
    Le stationnement sécurisé des vélos à proximité des gares et dans les pôles d’échanges est donc une priorité à inscrire à l’agenda des opérateurs et des collectivités locales pour que, comme dans des pays comme l’Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas, 30% au moins des clients du train viennent à vélo.
    Cette enquête montre que les Français sont en capacité d’acquérir vite un « réflexe vélo », à l’instar des Européens qui pédalent quotidiennement et par tous les temps.
    Les changements mis en œuvre dans les habitudes et les représentations sont une chance pour accélérer le déclin du tout-auto et l’essor de la mobilité active.
    Le prochain mandat municipal sera l’occasion d’amplifier ce mouvement.
    Les enseignements de cette enquête donnent en effet du courage aux acteurs.
    Les Français leur disent « allez-y ! ».
    L’acceptabilité est bien supérieure à ce que croient bon nombre de décideurs…
    L’étude en ligne conduite auprès d’une centaine d’élus du Club des villes et territoires cyclables montre que les perceptions des élus et des citoyens convergent notamment sur les freins à l’usage, mais qu’elles divergent un peu sur les leviers et les motivations.
    Au Club, nous pensions par exemple que l’impact du budget transport sur le pouvoir d’achat des ménages pesait désormais davantage sur les choix et les comportements de mobilité. Or les Français plébiscitent d’abord la santé et le plaisir pour l’usage du vélo.
    Ces décalages sont intéressants car ils révèlent des atouts insoupçonnés et des freins sous-estimés… Autrement dit, une grande marge de manœuvre !
    Une marge de manœuvre au niveau local : 3 Français sur 10 sont d’ores et déjà prêts à utiliser le vélo pour les déplacements quotidiens dans les années à venir !
    Une marge de manœuvre au niveau national : un vrai Plan national « vélo » ou « mobilité active » doit accompagner, amplifier les efforts des collectivités et l’élan de nos concitoyens !
    Avec des hauts et des bas, nous y croyons toujours, au Club des villes et territoires cyclables. Mais surtout, nous n’avons pas fait qu’y croire, et nous ne nous sommes pas contentés de l’appeler de nos vœux. Nous avons occupé l’attente en nourrissant la réflexion et l’argumentation, en repérant les signaux faibles, en valorisant les bonnes pratiques et leurs impacts.
    En travaillant également – et surtout – avec notre représentation nationale !
    Le Club des parlementaires pour le vélo, lancé en juillet 2012 par notre réseau, et les parlementaires qui représentent des collectivités adhérentes a rencontré une formidable mobilisation au sein des deux assemblées.
    Transpartisan, ce Club rassemble aujourd’hui 96 parlementaires et a déjà à son actif, en moins d’un an, non seulement un programme de rencontres et d’échanges très riche, mais aussi et surtout un travail parlementaire fructueux.
    Si les amendements relatifs à des incitations économiques à l’usage du vélo n’ont pas été adoptés à l’automne dernier, ils ont permis de mobiliser les membres du club et d’organiser le travail collaboratif, animé par notre secrétariat général, sous la houlette d’Alexis Bachelay que je suis heureux d’accueillir à Nice, de Denis Baupin qui fut président de notre réseau de 2004 à 2008, de Fabienne Keller et Philippe Goujon. Ces débats de l’automne ont également permis que le ministre des Transports s’engage en faveur de la prise en compte du vélo dans le 3ème appel à projets transports publics et mobilité durable ! Et cela, à peine 3 mois après la création de ce club de parlementaires !
    Promesse tenue par Frédéric Cuvillier, ministre des Transports, puisque l’appel à projets qu’il vient de lancer prévoit le financement de parkings vélo sécurisés en interface avec les transports publics.
    De même, l’amendement présenté par nos députés vélo, dans le cadre de la loi portant diverses dispositions transport, relatif à l’obligation de réaliser des parkings vélo dans les nouvelles gares, ou à l’occasion de rénovation de gares, a été adopté en avril dernier.
    Une avancée importante, car elle adresse un signal fort à la SNCF et à l’ensemble des opérateurs de transport : il faut dorénavant compter avec le vélo. Et pas de façon symbolique ou marginale, avec quelques arceaux ici ou là, sans commune mesure avec le nombre de voyageurs potentiellement clients d’une combinaison transport public + vélo ! (…)
    La motion que nous avons adoptée ce matin en Assemblée générale du Club sur la sécurité des cyclistes et la nécessité de mettre en œuvre, sans délai, des actions concrètes pour la cohabitation avec les véhicules de grand gabarit est aussi une avancée et une invitation à nos partenaires, comme la FUB, les parlementaires vélo, à agir sans délai.
    Lundi 3 juin, le ministre des Transports lancera en effet, officiellement, ce Plan national des mobilités actives tant attendu. « Mobilités actives » et non seul « vélo » , afin d’impulser un nouveau départ à la démarche du Code de la rue, afin d’entraîner les modes actifs dans cette dynamique de transfert modal, de rééquilibrage de l’espace public et d’intermodalité.
    Il y a urgence à mettre en place cette démarche nationale. A coordonner les actions des ministères – transport, économie, santé, éducation, aménagement du territoire, redressement productif, tourisme – comme de nombreux pays le font depuis longtemps.
    Qu’il s’agisse de la France ou d’un grand nombre de pays dans le monde, le vélo est en plein essor. Son potentiel est immense.
    Partout dans le monde, il se passe quelque chose avec la mobilité active comme les témoignages de notre 20ème congrès l’illustrent. En effet, qu’il s’agisse du choix des « bobos » astucieux des grandes villes, de Bordeaux à Portland en passant par Paris ou Londres, qu’il s’agisse des politiques publiques de Mexico, de Ouagadougou ou de Gdansk, des grands rassemblements populaires ou des programmes vélo permettant l’accès de tous à l’école et à la mobilité, j’ai envie de dire « le vélo, c’est parti ! ». Le changement, c’est maintenant !
    Nous attendons la confirmation que la puissance publique y croit aussi.
    Depuis bientôt deux ans, nous martelons des propositions et notamment 10 actions qui s’inscrivent dans les trois grands défis que notre société doit aujourd’hui relever :
    Ø Le défi de la cohésion territoriale
    Ø Le défi de la qualité de vie
    Ø Le défi de la cohésion sociale

    Parmi les mesures phares, nous ciblons les incitations économiques à l’usage du vélo, en raison de la récession économique qui fragilise encore davantage les personnes vulnérables.
    C’est pourquoi l’annonce que le Plan national prioriserait ces mesures dans les médias, il y a quelques jours, nous a agréablement surpris. Surpris car c’est le socle de mesures le plus délicat du futur plan national. L’accueil des amendements vélo à l’automne dernier nous l’a encore démontré…
    C’est un peu attaquer la montagne par la face nord. Mais nous en sommes très satisfaits !
    Nous savons les entreprises de plus en plus favorables à ces solutions de mobilité alternatives. Et les salariés prêts à choisir le vélo et l’intermodalité comme notre enquête le montre.
    Nous sommes en outre convaincus qu’il y a un enjeu fort de cohésion sociale dans les politiques locales et nationales incitatives à l’usage utilitaire du vélo, notamment pour les trajets domicile-travail. Parce que c’est bon pour le budget des ménages, en redonnant du pouvoir d’achat pour d’autres postes de dépenses, notamment la santé, les loisirs, la culture…
    Peut-être les annonces dans la presse ont-elles devancé les intentions ministérielles ? C’est en tout cas une évolution intéressante des médias qui n’accueillent plus le vélo avec indifférence ou ironie, mais rebondissent aujourd’hui sur tout ce qui le concerne.
    C’est donc encore davantage motivé, grâce à la mobilisation et à la rencontre de toutes les énergies des participants du 20ème congrès de notre association, que je participerai lundi 3 juin à la mise en place de ce comité et au lancement du Plan national des mobilités actives.
    Lancement auquel l’action régulière de notre réseau et le travail accompli par les parlementaires vélo ne sont pas étrangers. Bien au contraire !
    (…) Nous avons 6 ans pour réussi la transition vers une autre mobilité, faisant appel à davantage d’autonomie, davantage d’équité, davantage d’efficacité, davantage d’activité physique… !
    Mesdames, messieurs, permettez-moi, avant de clôturer officiellement ce 20ème Congrès de vous préciser que pour moi ce sera le dernier en tant que président du Club, car je vais mettre mes actes politiques en accord avec mes convictions citoyennes. Elu local depuis plus de 30 ans, administrateur du club depuis 12 ans, président depuis 6 ans (je ne me suis jamais fait d’illusion je l’ai été par nécessité) je vais donc quitter la scène publique, usante pour le moral, pour la santé, pour les relations humaines vraies, pour pouvoir pédaler en roue libre librement sans aucune autre finalité que celle de me faire plaisir et de faire plaisir aux miens.
    J’ai tenté avec mes modestes moyens de maire de la fameuse « France profonde » de maintenir le club sur les principes d’égalité entre ses membres, de liberté dans leur action et de fraternité dans le fonctionnement au service du vélo. Pas toujours facile mais tellement enthousiasmant. (…) Je vous remercie toutes et tous, membres du peloton des défenseurs des mobilités actives pour votre apport à l’aventure du vélo citoyen.
    Merci aux amis que je me suis faits dans la vie du club. Merci aux ennemis que je me suis créés, car ils m’ont renforcé et endurci dans mes convictions. Tous m’ont conforté dans la véracité d’une analyse sur l’action publique de Jules Clarétie : « Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire, et surtout la grande armée des gens d’autant plus sévères qu’ils ne font rien du tout ». Chères et chers collègues élus, méditez sur ce constat avant les échéances électorales qui vous attendent.
    Si par hasard vous perdiez le moral, enfourchez votre vélo, respirez l’air pur et ressassez vous à voix haute en pédalant cette superbe citation de Louis Nucéra, cet écrivain niçois que j’aime tant :
    » La vie est comme un miroir. Si tu lui souris, elle te renvoie ton image »
    Faites donc grossir les rangs du peloton des pédaleurs de l’avenir et ne renoncez jamais à être des citoyens actifs au service de l’intérêt général… Bonne route à vous toutes et vous tous !