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  • OUI LE F.N EST UN PARTI D'EXTEME DROITE


    bijoutier nice fillon FN con Jean Roucas, TF1 humour, chronique, beaujolais
    Marine Le Pen a annoncé hier qu'elle poursuivrait en justice toute personne affirmant que le Front national est d'extrême droite. Je crois que les tribunaux vont devoir faire face à un surégime . Pour ma part, je donne à Le Pen et à ses sbires locaux l'occasion de mettre leur menace à exécution : oui, le FN est d'extrême droite, je l'affirme, je signe, je le proclame et je le répéterai durant toute la campagne des élections municipales. Non seulement je le dis, mais je le prouve :

    1- Dès sa création, en 1971, le FN fédère les différents courants de l'extrême droite française, monarchistes, catholiques traditionalistes, nationaux, nationalistes révolutionnaires (c'est-à-dire fascistes, à la Frappat ). Leurs références idéologiques et historiques sont la monarchie absolue, le régime de Vichy et l'Algérie française.

    2- Depuis et jusqu'à nos jours, malgré les inflexions et virages politiques, le fil conducteur du FN reste le même, ses valeurs sont celles qui fondent l'extrême droite : le rejet des étrangers, l'exaltation de la nation et l'appel à l'autorité. Rien ne change sous le soleil  de l'extrême droite.

    Aujourd'hui, est-ce que la récupération de certains thèmes de gauche, voire d'extrême gauche, change la nature du FN ? Non, lutter contre l'Europe libérale, dénoncer la mondialisation financière et se réclamer du peuple ne cessent pas de faire du Front national un parti d'extrême droite. Au contraire, c'est une confirmation ! Historiquement, l'extrême droite la plus radicale et la plus fanatique a toujours instrumentalisé des thèmes de gauche pour séduire, tromper, manipuler et se refaire une virginité auprès des masses : c'est le cas avec Hitler, Mussolini et Doriot.

    Quant à se prétendre ni de gauche, ni de droite, comme le fait Marine Le Pen, c'est à nouveau valider qu'on se situe bien à l'extrême droite. Car ce rejet du système bipolaire n'a rien à voir avec la position de Bayrou : le FN est tout sauf centriste ! En se plaçant en dehors et contre la gauche et la droite, le Front national veut seulement rappeler qu'il est en dehors de la République, rétif aux catégories de la démocratie parlementaire. En effet, le clivage droite-gauche structure depuis toujours la République française, sachant que chacun des deux camps a en son sein de nombreuses et parfois contradictoires sensibilités. Ni droite ni gauche, c'est le slogan des fascistes et des extrémistes des années 30 (voir le livre de l'historien Zeev Sternhell, qui porte ce titre).

    Marine Le Pen a beau se contorsionner tant qu'elle voudra, le FN n'appartient pas à la droite classique . Il n'est pas ailleurs (comme se voulait Michel Jobert) ou nulle part, mais bel et bien à l'extrême droite. Il est assez étrange qu'un parti qui prétend défendre l'identité nationale récuse et refoule sa propre identité politique, comme s'il avait honte de ce qu'il est, comme s'il n'osait pas se regarder en face. Et ce n'est pas une question de sémantique, de vocabulaire supposé péjoratif : l'extrême gauche s'est toujours assumée comme tel, avec fierté, en faisant un titre de gloire, un gage de pureté, d'authenticité. Pourquoi l'extrême droite n'assume-t-elle pas ce qu'elle est ? En tout cas, à Antibes , il faudra mettre les électeurs devant leurs responsabilités : voter Le Pen, c'est voter FN, c'est voter extrême droite.

  • UNE REFORME UTILE

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    En lisant Nice Matin d'hier je vois que , le maire d'Antibes Jean Léonetti s'est livré à une critique très serrée de la réforme des rythmes scolaires, en avançant trois arguments : elle est coûteuse, compliquée, contestée. Comme Michème Muratore -conseillière municipale PS je veux lui répondre, en présentant à mon tour des arguments que je crois rationnels, en reconnaissant que le maire d'Antibes a cependant en partie raison, mais en essayant de démontrer qu'il a au final tort. Ce débat autour des rythmes scolaires est d'autant plus important qu'il sera au coeur des prochaines élections municipales.

    Cette réforme est-elle coûteuse ? Oui, elle l'est, et je m'en réjouis, car c'est de l'avenir de nos enfants dont il est question. Tout investissement dans l'avenir et dans la formation est bon. Une réforme à coût nul, en quelque sorte gratuite, n'aurait strictement aucune valeur. Ce serait un gadget, une réformette. Je ne connais aucune réforme structurelle, un tant soit peu ambitieuse, qui n'exige un financement conséquent. Et puis, l'Etat a prévu cette dépense, en versant dès cette année une aide financière aux collectivités locales. Enfin, la politique est affaire de choix : c'est de la responsabilité des élus de dire où vont leur préférence, leur priorité. En certains domaines, sportifs, festifs, environnementaux, les financements importants ne soulèvent aucun problème. Pourquoi hésiterait-on lorsqu'il s'agit d'éducation ? Mais encore une fois, on ne peut pas tout financer, il faut faire des choix. Les miens, en tant que citoyen, vont à la réforme des rythmes scolaires.

    Cette réforme est-elle compliquée ? Oui, elle est compliquée, comme toute réforme d'envergure est compliquée. Changer les habitudes, les organisations, les contenus, c'est forcément compliqué. Et alors ? En quoi la difficulté serait-elle un obstacle à l'application d'une réforme ? La vie est compliquée, la politique est encore plus compliquée que la vie : ça n'empêche ni de vivre, ni de faire de la politique, ni de réformer la société. C'est compliqué parce que c'est un travail, ça exige des efforts. Je ne connais aucune réforme qui soit simple, facile. Ou alors, ce n'est pas une véritable réforme, c'est un simple aménagement. De plus, cette réforme, comme celle des 35 heures il y a quinze ans, n'est pas imposée autoritairement, avec des contenus et des horaires définis au préalable : elle mise sur la concertation entre tous les partenaires et bénéficiaires de la réforme, enseignants, parents, municipalités, associations. Faire travailler tout le monde ensemble, en faire surgir, dans chaque commune de France, un projet pédagogique, oui, c'est compliqué, mais c'est souhaitable et faisable, et quand on s'y attelle, c'est moins compliqué qu'on ne le croit.

    Cette réforme est-elle contestée ? Oui, par beaucoup de personnes, mais pas par tout le monde. On a connu le même phénomène avec les 35 heures : la critique était encore plus vive et massive. Et aujourd'hui ? Demandez à n'importe quel salarié s'il veut qu'on lui enlève ses RTT : aucun, absolument aucun ne vous dira oui. La droite a critiqué violemment les 35 heures ; elle a gouverné pendant dix ans, elle n'a pas touché aux 35 heures : CQFD. La réforme des rythmes scolaires, il en sera de même. Et c'est normal : nous vivons dans une société individualiste, où chacun se préoccupe légitimement de ses intérêts personnels. L'intérêt d'un enseignant, c'est de regrouper ses heures de cours ; l'intérêt d'un parent, c'est d'avoir tout le week-end et le mercredi entier pour ses enfants ; l'intérêt d'un maire, c'est de ne pas avoir de dépenses supplémentaires. Et l'intérêt des enfants ? Et la cohérence d'un parcours pédagogique ? Pendant longtemps, tout le monde convenait que la semaine scolaire de quatre jours était une folie. Elle serait aujourd'hui devenue une solution sage et idéale ? Un peu de sérieux et de cohérence, tout de même ... 
    Jean Léonetti a donc raison : coûteuse, compliquée, contestée, oui, la réforme des rythmes scolaires l'est. Et ça ne me dérange pas du tout. Ce sont même des critères d'ambition, d'exigence et d'intérêt général qui me satisfont, qui me rassurent sur l'ampleur et la valeur de cette réforme. Mais ce qui me fait fondamentalement la soutenir, c'est une quatrième question, qui n'a pas été soulevée dans la presse: cette réforme est-elle utile ? Oui, trois oui. Utile parce qu'elle a été demandée depuis longtemps ; utile parce qu'il est raisonnable d'étaler le temps de travail des élèves sur la semaine ; utile parce qu'elle ouvre à des activités périscolaires nécessaires à l'éveil et au développement de l'enfant. Dans quelques années, tout le monde sera d'accord avec ça, puisque déjà, une fois écartés les intérêts particuliers et corporatistes, tout le monde est d'accord avec ça. Même Jean Léonetti y viendra. Je l'attends.

  • LES BRICOLEURS DU DIMANCHE

    Travail du dimanche: "Les bricoleurs du dimanche", financés et encadrés par Leroy Merlin et Castorama

    Le HuffPost | Par Adrien Oster  

     
     

    VIE PROFESSIONNELLE - Un mouvement de salariés indépendant et spontané. C'est ainsi qu'apparaissent dans les médias les employés de Leroy Merlin et Castorama qui souhaitent continuer à travailler le dimanche. Un slogan accrocheur ("Yes week-end"), une identité visuelle aboutie, des porte-parole efficaces, des t-shirts, des banderoles, des affiches... vous y aurez difficilement échappé ces derniers jours alors que la polémique sur le travail dominical mobilise les plus hautes sphères de l'État.

    Créé en décembre 2012, le collectif "Les bricoleurs du dimanche" regroupe des salariés de Castorama et de Leroy-Merlin "pour mobiliser l’opinion publique et faire bouger le gouvernement". Dans les médias ou dans leurs magasins, ces salariés-militants multiplient les interventions pour dire tout le mal qu'ils pensent de l'interdiction du travail dominical.

    Cette communication est évidemment soutenue par les directions des deux enseignes. Mais au-delà du soutien moral, c'est une véritable assistance pratique et financière que les deux enseignes, main dans la main pour l'occasion, procurent à leurs salariés.

     

    travail dimanche
    Photo publiée le 9 décembre 2012 sur la page Facebook des "bricoleurs du dimanche"

    S'il se refuse à parler de media-training, Stéphane Attal, directeur associé de l'agence de communication Les Ateliers Corporate, admet sans détour avoir accompagné le collectif dans sa démarche. Un soutien dont n'ont d'ailleurs pas fait mystère certains salariés mobilisés.

    Mandatée et rétribuée par les directions de Leroy Merlin et Castorama, l'agence a ainsi pu encadrer les salariés pour "organiser leur communication". "Les salariés sont allés voir leurs directions en disant 'on veut porter le combat mais on ne sait pas comment faire, aidez-nous', raconte le communicant au HuffPost. Ensuite, ils ont trouvé eux-mêmes leur slogan, rédigent eux-mêmes leurs tracts et désignent leur représentants, nous ne faisons qu'ouvrir des portes. D'ailleurs, nous avons interdit les réunions aux directions".

    Ni manipulés, ni instrumentalisés, c'est également le message que tiendra à faire passer Gérald Fillon, employé chez Leroy Merlin et porte-parole du collectif... que Stéphane Attal nous passe au téléphone durant notre entretien.

    Des salariés engagés dans une démarche militante, dont la formation en communication est indirectement assurée par leur direction... l'approche est surprenante mais ne remet pas en cause l'honnêteté et la sincérité de l'engagement des salariés. "C'est une approche innovante" dans une situation où salariés et directions partagent le même objectif, avance Stéphane Attal.

    "Tout a été financé de A à Z par les patrons (...), c'est tout sauf spontané"

    Contacté par Le HuffPost, Sébastien (le prénom a été modifié) raconte la formation à laquelle il a participé. Sa version est somme toute assez différente de celle du communicant.

    "C'était en décembre 2012, juste après l'assignation de magasins Leroy Merlin et Castorama par Bricorama (condamné fin octobre pour non-respect du repos dominical, Bricorama avait attaqué les deux enseignes pour "distorsion manifeste de concurrence", ndlr). Le directeur de mon magasin est venu me voir pour me demander de participer à une formation, il m'a bien dit que je n'étais pas obligé. J'ai accepté. Là, on a été réuni dans une salle en plein centre de Paris, il y avait deux ou trois salariés de chaque magasins Leroy Merlin ou Castorama concernés par les fermetures, soit environ une centaine de personnes. En préambule, des responsables des deux enseignes ont fait une présentation en disant qu'il s'agissait de notre projet, puis ils nous ont laissé avec les consultants.

    On a commencé par un cours sur la communication de crise, ils nous ont notamment dit ce qu'ils voulaient éviter, les actions violentes par exemple. Ils nous ont aussi parlé des Pigeons (un mouvement d'entrepreneurs contre des réformes fiscales, ndlr), citant notamment en exemple leur présence sur les réseaux sociaux. L'après-midi, on a été divisé en sous-groupes pour travailler sur différents thèmes, comme les moyens d'actions à mettre en place, le nom du collectif, etc... En présentant notre travail aux consultants, certains ont eu l'impression que le débat était orienté et qu'ils nous menaient là où ils le voulaient. Ils ont d'ailleurs éliminé pas mal de nos idées et au final les moyens d'action que nous avons arrêtés ressemblaient beaucoup à ceux qu'ils nous avaient présentés le matin."

     

    La spontanéité, le mouvement des "Bricoleurs du dimanche" n'en a que l'apparence, selon le salarié de Leroy Merlin.

    "Nous avons participé à cette réunion sur notre temps de travail, la direction a remboursé nos frais de déplacement et un buffet nous attendait. De la même manière, quand nous avons manifesté entre Montparnasse et le ministère du travail, la direction a loué un bus, nous a fourni des sandwichs et on s'est servi dans les rayons pour préparer le défilé. Tout a été financé de A à Z par les patrons.

    La démarche répond à une réelle demande, mais c'est tout sauf un mouvement spontané. Il y avait auparavant très peu de liens entre les magasins mais là les directions ont pu donner l'impression qu'un mouvement puissant était parti de la base.

    Si je demande une augmentation de salaire, jamais mon patron ne m'autorisera à interpeller les clients dans l'enceinte du magasin. Même chose pour les syndicats, quand ils veulent protester, ils restent sous la pluie. Tout ça n'est pas très juste.

     

    Lundi 30 septembre, le gouvernement a choisi de temporiser sur le dossier explosif du travail le dimanche, confiant une mission de concertation à l'ancien président de La Poste, Jean-Paul Bailly, dont les conclusions sont attendues pour fin novembre.

    "Nous ne pouvons qu'exprimer notre désarroi face à l'incompréhension de notre gouvernement qui n'entend pas l'opinion publique", ont répondu "les bricoleurs du dimanche" sur leur page Facebook. "Faut-il se radicaliser, descendre dans la rue pour être considérés, entendus?? Malheureusement, nous avons l'impression de ne pas avoir le choix...", conclut le communiqué

  • EN VERT ET CONTRE TOUS

    Le départ de Noël Mamère des Verts est un petit événement politique. Quitter un parti dont on est le représentant à l'Assemblée, pour lequel on a réalisé le meilleur score à l'élection présidentielle, ce n'est pas rien. Dans Le Monde paru jeudi , Mamère s'explique sur ce départ, avec une formule assez forte, pas banale : EELV est devenu selon lui un "syndicat d'élus", dépourvu de toute idée, de toute proposition. C'est évident, surtout depuis l'accession de Cécile Duflot à sa tête : j'ai souvent dit sur ce blog qu'elle représentait ce qu'il y avait pour moi de pire en politique, l'opportunisme, c'est-à-dire la recherche prioritaire des places au détriment des convictions, la disjonction entre le discours et les actes.

    Bien sûr, les Verts n'ont pas l'exclusivité de cette tare. Dans les années 60, la SFIO vieillissante et finissante était elle aussi un "syndicat d'élus", défendant des intérêts personnels et des mandats. Cécile Duflot aujourd'hui, c'est Guy Mollet hier : celui-ci tenait dans les congrès socialistes des discours radicaux, très à gauche, et dans le même temps se rapprochait de de Gaulle pour gouverner avec lui. Pendant les présidentielles de 2012, Cécile Duflot laisse sa candidate Eva Joly tenir un discours protestataire, qu'elle soutient et applaudit, et dans son dos elle négocie avec les socialistes des places au Parlement et des postes dans les ministères, sur un programme de compromis, pour ne pas dire de compromission, qui en tout cas contredisait l'intransigeance de Joly.

    Eh oui, c'est ça aussi la politique et c'est que je déteste : des hommes et des femmes en quête de reconnaissance, de pouvoir, parfois de rétribution. C'est hélas vrai à tous les niveaux, y compris au plus bas de l'échelle , y compris local : mieux vaut négocier une place éligible sur une liste donnée à prori mieux placèe sans être gagnante que de partir en tête d'un combat dont le résultat est incertain, qui ne donne que le maigre espoir d'opposant sans rétribution ni avantage. Mais inutile d'insister : c'est ainsi depuis que le monde est monde et les êtres humains, à part quelques notables exceptions, sont fabriqués comme ça ...

    Présentement, ce qui sauve le parti socialiste de cette dérive opportuniste, c'est sa culture de gouvernement, qui oblige à avoir le sens des responsabilités : pour gouverner, pour se faire élire, il faut bien avoir un projet, des idées. Mais si François Hollande avait perdu l'an dernier, le parti se serait replié sur ses bastions locaux, comme l'ancienne SFIO, devenant alors un "syndicat d'élus" ne songeant qu'à leur réélection ou à obtenir de nouveaux mandats. François Mitterrand, en transformant la SFIO en PS, avait réussi à introduire le débat d'idées au sein du nouveau parti socialiste, en développant des courants idéologiquement très structurés. Le débat d'idées ou la culture de gouvernement, voilà les deux remèdes pour sortir du "syndicat d'élus".

    EELV est traversé par des clans qui se disputent des bouts de pouvoir, mais ce parti ignore le véritable débat d'idées. Il n'a pas de culture de gouvernement, n'a pas véritablement de pratique de la responsabilité politique. Regardez les Verts autours de nous : leur présence politique et médiatique est rarissime, ils interviennent très peu dans le débat public. Leurs élus sont parfois des transfuges, alignés sur le PS pour obtenir des places. Un "syndicat d'élus" ne recherche pas la victoire, mais à placer les siens. On voit bien, dès le départ, que Cécile Duflot est prête à toutes les contorsions pour garder sa place (ce qui d'ailleurs ne préjuge pas du bon travail qu'elle peut faire en tant que ministre du Logement : je n'ai rien contre sa personne et son action, mais je conteste la culture politique qui est la sienne, qui en tout cas est aux antipodes de la mienne).

    Un "syndicat d'élus" sacrifie ses plus fortes personnalités, dont il n'a que faire, au profit des tempéraments médiocres, dans lesquels la base peut plus facilement se reconnaître (l'opportunisme va de paire avec le basisme). Chez les écologistes, c'est stupéfiant : plus vous êtes bons, brillants, connus, moins vous avez de chance de l'emporter en interne. Ainsi, Nicolas Hulot, Daniel Cohn-Bendit, aujourd'hui Noël Mamère, mais aussi Alain Lipietz, économiste de renom, ou Yves Cochet, qui n'ont plus guère d'influence au sein des Verts.

    Je ne me plains pas de ce que sont les Verts : ils ont les dirigeants et les élus qu'ils méritent, qu'ils se sont choisis, et ça les regarde. Mais je le déplore pour mon parti, le PS, dont les Verts sont les principaux alliés. J'en viens à regretter le bon vieux temps où nous avions les staliniens comme partenaires. Eux, au moins, étaient solides et sérieux, sur fond de stricte idéologie. Prenez Antibes : les Verts, c'est peau de chagrin. Quel électorat peuvent-ils nous apporter aux élections municipales ? Quels experts, quels militants, quels responsables peuvent enrichir notre liste de gauche ?  mais ce sont des alliés loyaux 


    Le plus déplorable dans cette triste affaire, c'est que l'écologie est, depuis quelques décennies, le courant politique le plus novateur en France et en Europe. Les problèmes qu'il soulève, les propositions qu'il avance sont d'une extrême importance. Ce parti devrait être normalement à la pointe du débat d'idées. Je compare son apparition, son originalité et son utilité à la naissance du socialisme au milieu du XIXe siècle. Et qu'est-ce que EELV fait de tout ça ? Un petit "syndicat d'élus" ! L'ambition était de sauver la planète ; le résultat, c'est de sauver des places d'élus et des portefeuilles ministériels. Misère !