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Elysee 2012 - Page 5

  • UN GRAND HOMME POLITIQUE EST NE

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    Tous les commentateurs, même à droite, s'accordent à reconnaître la bonne entrée en campagne de François Hollande dimanche à son grand meeting du Bourget. Que s'est-il donc exactement passé ? Non pas la présentation de son projet (c'est pour bientot) mais la naissance d'un ego. Mais oui ! Jusqu'à présent, Hollande passait pour un candidat normal, un Français moyen, presque un citoyen lambda, sympathique et intéressant . Il en faut évidemment plus pour faire un président : avoir un tempérament, un style, une épaisseur, bref un ego. Depuis hier, depuis le Bourget, c'est fait !

    Pourtant, il est de mode depuis quelques années de dénoncer le bal des egos, de se plaindre des egos surdimensionnés. Ce sont des balivernes : la politique exige d'avoir une forte personnalité, une ambition énorme, une volonté démesurée. Qui croirait qu'on puisse réussir quand on est l'ombre de son ombre, discret, craintif, doux, pas sûr de soi et dépourvu de toute ambition ? Il y a même en politique une part d'agressivité qui est requise, sans laquelle on n'est pas crédible. François Hollande s'est enfin hissé à cette hauteur, il a tissé en lui cet ego sans lequel aucune victoire n'est possible. Laissons la dénonciation de l'ego aux moralistes et aux prêtres ; en politique ça n'a pas sa place.

    Qu'est-ce qui me faire dire qu'un ego hier est né ? D'abord la mise en scène de la solitude du candidat pendant son discours : pas de brochettes d'élus ou de responsables derrière lui, comme on en voit trop souvent dans les meetings politiques (le plus drôle c'est lorsqu'il s'agit de brochettes de carpes, muets mais simplement là pour montrer qu'ils sont là !). Le grand politique n'a aucunement besoin d'être entouré. Au contraire, il se méfie des entourages qui souvent enferment pendant qu'ils soutiennent. Un possible vainqueur est un homme seul, qui ne recherche pas par anticipation la fraternité consolatrice et larmoyante des vaincus.

    Ensuite l'ego se manifeste dans le discours de François Hollande par l'emploi fréquent du je. Un homme politique qui dit nous a déjà perdu. Il n'assume pas sa responsabilité, il prévoit déjà de la diluer, de partager avec d'autres les raisons de sa défaite. Malheur à qui ne veut pas assumer en politique ! Il est fichu, la population sent qu'il n'ira pas loin. Hollande assume, il parle à la première personne parce qu'il est la première personne. Cette personnalisation est renforcée par les références à son enfance, à sa vie privée dont on se fout pourtant royalement. Mais quand on veut devenir le roi, on ne peut pas s'en ficher, il faut la mentionner, montrer que tout en soi, y compris l'existence personnelle, est au service de l'ambition publique.

    Enfin il y a le discours en lui-même : non pas une série barbante de mesures prononcées sur un ton monocorde mais des mots qui claquent comme un drapeau, des formules en guise de coup de fouet, tout un style qui fait l'homme, l'ego. J'ai beaucoup aimé, il y avait du souffle, de l'allure (Laurent Fabius cette fois n'a pas pu s'endormir !). Jamais le nom de l'adversaire n'a été prononcé, quoique sa politique ait été sans cesse critiquée. C'est du grand art, à quoi on reconnaît les meilleurs.

    Je m'amuse parfois à entendre dans certains discours le nom et les idées de l'adversaire repris plus souvent que le nom et les idées de celui qui s'exprime : c'est tout de même fabuleux de faire ainsi la promotion de la personne qu'on veut abattre ! Hollande est très loin de cette stupidité . Qu'il continue ainsi, avec cet ego forcément surdimensionné qui mène le bal de la présidentielle : à force il finira par devenir président de la République.
  • RETOUR DU BOURGET

    Le rassemblement du Bourget : un élan vers le changement

     

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    Ce dimanche après-midi, François Hollande a prononcé son premier grand discours de campagne au Bourget, en Seine-Saint-Denis, devant plus de 25 000 personnes et tout le monde a constaté le souffle et l’élan mobilisateur de cette intervention.

    Il a fixé des objectifs, esquissé le chemin pour les atteindre, réaffirmé des valeurs, pris des engagements, présenté des manières de faire et de se comporter. La droite pourra bien ironiser sur le caractère général de son intervention, il n’en reste pas moins que tout le distingue de la majorité en place.

    François Hollande s’est clairement situé dans le temps de l’histoire de la gauche, du progrès et de la république. et de la laïcité . Avec  l’égalité , la justice est un axe fort de son programme avec la nécessité d’en finir avec les privilèges de quelques uns, d’avancer résolument vers le partage du pouvoir, le respect des plus fragiles (les enfants, les précaires, les étrangers, les chômeurs), tant de principes particulièrement mis à mal durant ce quinquennat. La lutte contre la domination de la finance – son « véritable adversaire » – constitue un autre point fort de son intervention avec l’annonce de mesures précises comme la suppression des stock-options, l’encadrement des bonus ou la taxe européenne sur les transactions financières. « La réindustrialisation de la France » est une priorité de François Hollande qui annonce la création « d’une banque publique d’investissement » et un livret d’épargne pour les petites entreprises.

    La droite reprochait à François Hollande de rester dans le flou et le meeting du Bourget ne devait pas aborder le détail du programme. C’est pourtant bien l’esquisse d’un programme clairement de gauche qui a été présenté avec certaines mesures que je retiens plus particulièrement :

    • Encadrement des loyers là où les prix sont manifestement excessifs et multiplication par 5 des sanctions envers les communes qui ne respectent pas le minimum de 20 % de logements sociaux sur leur territoire.
    • Retraite à 60 ans à taux plein pour ceux qui ont déjà cotisé 41 ans.
    • Accession au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels.
    • Droit de vote des étrangers aux élections locales.
    • Non-cumul des mandats pour les parlementaires.
    • 60 000 postes dans l’éducation nationale (enseignants, surveillants, infirmiers) avec une priorité à l’école maternelle. La révision des rythmes scolaires. La diminution de moitié des jeunes sortant du système éducatif sans diplôme ni formation.
    • Création d’une tranche d’imposition supplémentaire à 45 % pour ceux qui touchent plus de 150 000 euros par an.
    • Suppression des niches fiscales accordées aux ménages aisés et aux grandes entreprises.
    • Retrait des troupes françaises d’Afghanistan.
    • Proposition d’un nouveau traité franco-allemand en faveur de la croissance et de grands travaux.

    Chacun aura, bien sûr, ses réserves ou sera en désaccord sur certaines propositions. Par exemple, je pense que son propos fait la part beaucoup trop belle au nucléaire face aux énergies renouvelables. De même, la non augmentation du nombre de fonctionnaires après toutes les suppressions de postes auxquelles nous avons assistés me semble une limite sérieuse à l’atteinte des objectifs fixés. Mais il faut bien reconnaître que si le quinquennat qui vient voyait se réaliser toutes ces propositions, le visage de la France changerait profondément et la vie de ses habitants en serait grandement améliorée. François Hollande, dans sa première grande intervention, donne un cuisant démenti à ceux qui doutaient de lui.

    Au Bourget, la campagne commence avec un bel élan !

    Nous attendons désormais le programme détaillé pour ce jeudi 26 janvier

     

    RETROUVEZ L’INTEGRALITE DU DISCOURS DE FRANCOIS HOLLANDE

  • J'Y SUIS

     

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    François Hollande vous invite au lancement de sa campagne présidentielle le dimanche 22 janvier à partir de 13h30 au Bourget, en Seine-Saint-Denis (93).

     

    A 95 jours du premier tour, ensemble, portons le changement vers la victoire.

     

    Nous comptons sur vous,

     

    L’Equipe de campagne

     

     

     

    Infos pratiques :

     

    Quand ?

     

    Dimanche 22 janvier à partir de 13h30

     

    Où ?

     

    Hall 2 Paris Le Bourget - Parc d'Expositions
    Carrefour Charles Lindbergh
    Le Bourget

     

    Pour s'y rendre :

     

    Autoroute : A1
    Gare ferroviaire : Gare de l'Est, Gare du Nord
    RER : B, Le Bourget (Navettes jusqu'au Parc d'Expositions depuis la gare)
    Bus : 350, 152, Michelet Parc d'Expositions
    Métro : Ligne 7, La Courneuve 8 mai 1945

  • J'Y VAIS

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  • 500 SIGNATURES

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    Un sondage m'apprend que 55% des Français souhaitent que Marine Le Pen obtienne ses 500 signatures pour concourir à l'élection présidentielle (les sondeurs n'ont-ils pas plus important et plus intelligent à demander ?). Je fais partie des 45% qui ne le souhaitent pas. Ma joie serait grande de ne plus voir la candidate du Front national polluer mon écran de télévision. Après chacune de ses apparitions, je me sens presque obligé de passer le torchon . La démocratie ne perdrait rien à la disparition de sa bobine et de ses "idées" (qui sont plutôt des éructations). A la voir et à l'entendre, on a vraiment envie de vomir .

    Je veux donc que les 500 signatures lui passent sous le nez. J'appelle les maires des petites communes, de droite, de gauche et de nulle part, qu'elle drague lourdement, à congédier la mégère de l'extrême droite. Mais la démocratie ? me direz-vous. La mère Le Pen se fout de la démocratie, donc je me fous de la mère Le Pen. C'est ma logique à moi.

    Soyons sérieux : la démocratie c'est le respect de la loi. La loi c'est qu'il faut 500 signatures pour se présenter à la magistrature suprême de la République. Cette règle est sage (elle écarte les farfelus) et n'a jamais empêché personne d'être candidat (Lutte ouvrière par exemple a toujours eu ses signatures, sans difficultés). Que la rombière du FN peine à la tâche c'est son problème, pas celui de la République. Si les élus ne veulent pas la parrainer, c'est qu'elle est à juste titre infréquentable.

    Mon rêve c'est une France propre, sans FN. Un fachos distribue chaque samedi matin sur le marché d'Antibes  . Si vous les croisez au même endroit la prochaine fois, dites-leur avec moi, puisque le slogan est à la mode : dégage ! Un marché est un lieu de paix et de convivialité ; ces tristes guignols n'ont rien à faire là. Quant à leur patronne, je lui donnerai volontiers les seules signatures qu'elle mérite : 500 paires de claques. Elle a la tête à ça.

  • OUI SARKO EST UN SALE MEC

     

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    C'est la polémique du jour. Demain sera un autre jour, avec sûrement une nouvelle polémique. Ainsi fonctionne notre société. Faut-il s'en désoler ? Il y a tant de choses désolantes, nous n'en finirions pas de nous désoler. Un sain mépris serait sans doute plus approprié. De quoi s'agit-il ? Vous le savez : François Hollande a parlé de "sale mec" à propos de son probable adversaire présidentiel, dans un entretien privé, sous forme de blague.

    Il n'y a pas si longtemps, personne n'y aurait fait attention, la presse n'en aurait rien dit. Mais plus aujourd'hui : la blague devient événement public, scandale politique, affaire d'Etat, au moins pour quelques heures. Des ministres s'indignent, estiment qu'il y a offense au président de la République, demandent au candidat socialiste de retirer ses propos, de présenter des excuses. Le chef de l'UMP s'offusque lui aussi. Le grand jeu quoi. Drôle de société celle dans laquelle nous vivons : les humoristes ont le droit absolu de faire de l'humour et ne s'en privent pas, mais les hommes politiques n'ont pas le droit de rigoler, y compris en privé.

    Sale mec, qu'est-ce que c'est ? Un jugement un peu vif, pas vraiment une insulte (j'en connais de beaucoup plus riches, plus colorées, plus percutantes). . Alors laissons tout cela de côté, qui fait partie de la vie, à quoi il ne faut pas accorder grande importance. Ne montons pas sur nos grands chevaux là où il n'y a que des querelles de poneys.

    Mais tout de même, me direz-vous, il s'agit de la personne du chef de l'Etat qui est visé ? Oui, ce même chef d'Etat qui a traité lors d'une visite publique cette fois un simple citoyen de "pov con" parce que celui-ci ne voulait pas lui serrer la main. C'est autrement plus grave que le petit mot de François Hollande.  Cette agressivité présidentielle, pas très conforme à l'idée qu'on se fait de la fonction,  m'avait  choqué .
     Il y a un langage de la vie, parfois vert, qui pousse à des réactions surprenantes mais sans graves conséquences, et qui ne méritent pas en tout cas qu'on en fasse tout un plat.
     
    A Antibes  vous avez lu comment un élu de gauche m'avait traité suite à un trait d'humour de ma part que j'avais écrit sur ce blog . Si je savais ce qu'il dit peut-être de moi avec ses amis politiques, je n'en reviendrais pas non plus,
     
    Et puis je crois que la langue doit être libre (c'est ça aussi la liberté d'expression, qui est une liberté de ton et de style). De plus en plus s'impose dans le débat public une parole lisse, aseptisée, passe-partout, qui ressemble à une musique d'ascenseur. La moindre note discordante provoque la stigmatisation. Un puritanisme lexical décide de la ligne à suivre : après les bien pensants, nous avons affaire aux bien disants.

    Qu'on y réfléchisse : aux heures les plus glorieuses de la République, les noms d'oiseaux s'échangeaient fréquemment, la démocratie était aussi à ce prix. Nous le savons tous : François Hollande et Nicolas Sarkozy , chacun dans leur style, sont les candidats choisis pour leur camp respectif et espérons que la campagne présidentielle qui s'annonce permettra un beau débat entre les deux, projet contre projet.
     Ils ont bien le droit, par moments, de se lâcher, bordel de merde ! (excusez-moi)
  • FRANCOIS HOLLANDE S'ADRESSE AUX FRANCAIS

    François Hollande, le 2 janvier 2012 à Paris. (Frédéric Stucin / M.Y.O.P.)
     
     

    Je suis candidat à l’élection présidentielle pour redonner à la France l’espoir qu’elle a perdu depuis trop d’années. Les Français souffrent. Ils souffrent dans leurs vies : le chômage est au plus haut parce que la croissance est au plus bas ; la hausse des prix et des taxes ampute leur pouvoir d’achat ; l’insécurité est partout ; leurs emplois s’en vont au gré des fermetures d’usines et des délocalisations industrielles ; l’école, l’hôpital sont attaqués et n’assurent plus l’égalité entre citoyens ; l’avenir semble bouché pour eux et pour leurs enfants ; la jeunesse se désespère d’être maintenue en lisière de la société. Les Français souffrent aussi dans leur âme collective : la République leur paraît méprisée dans ses valeurs comme dans le fonctionnement de ses institutions, le pacte social qui les unit est attaqué, le rayonnement de leur pays est atteint et ils voient avec colère la France abaissée, affaiblie, abîmée, «dégradée».

    La dépression économique est là, l’angoisse sociale est partout, la confiance nulle part. J’affirme avec netteté où se situent les responsabilités. Certes, depuis 2008, il y a la crise. Elle est le produit de la mondialisation débridée, de l’arrogance et de la cupidité des élites financières, du libéralisme effréné, sans oublier l’incapacité des dirigeants européens à dominer la spéculation. Il y a surtout les politiques injustes et stériles menées depuis dix ans, les fautes économiques et morales de ce dernier quinquennat. Il y a donc la responsabilité personnelle de celui qui est au sommet de l’Etat depuis cinq ans.

    Un mandat se juge sur ses résultats, une politique sur sa cohérence, un caractère sur sa constance. Comme les choses seraient faciles si l’échec devenait une excuse, si l’expérience - même malheureuse - devenait une justification opportune de poursuivre et l’abandon des promesses, une preuve de courage ! Et pourtant, telle est l’ultime contorsion tentée par le président sortant : incapable de trouver une issue à la crise de la zone euro après seize «sommets de la dernière chance» en à peine deux ans, il voudrait qu’on lui laisse encore le temps d’y porter remède, sans qu’il nous indique - hormis la rédaction d’un nouveau traité européen - ce qui serait de nature à le voir réussir là où il a échoué. Impuissant face à la montée du chômage, le voilà qui convoque une ultime réunion avec les partenaires sociaux pour nous dire qu’il faut traiter avec plus de considération les demandeurs d’emploi. Indifférent aux creusements des inégalités après avoir multiplié les indulgences aux plus fortunés, il annonce, comme pour retrouver une soudaine vertu, qu’il taxera les transactions financières sans nous préciser quand - et comment le pourrait-il dès lors que la décision lui échappe dans son exécution ?

    La mystification est grossière. Je ne la sous-estime pourtant pas. Une campagne électorale est un moment particulier, où bien des choses peuvent être dites, bien des mensonges proférés, bien des paradoxes présentés comme des vérités de bon sens. J’entends déjà les lieutenants paniqués de Nicolas Sarkozy prétendre que dans la tempête il ne serait pas sage de changer le capitaine. Ce qui prête à sourire quand le navire s’est échoué. Et bientôt, il ne lui restera plus qu’à proclamer qu’il a changé, que les événements l’ont changé, que la fonction l’a changé, que l’échec l’a changé… Posons d’ores et déjà la bonne question à ce sujet : plutôt que de reconduire un président qui aurait tellement changé, pourquoi ne pas changer de président, tout simplement ?

    C’est cette responsabilité qui m’incombe. Celle de permettre le changement. Un vrai changement. Ce n’est pas ici le lieu d’analyser ce qu’aura été ce quinquennat. Disons simplement que ces cinq années auront été la présidence de la parole et, lui, le président des privilégiés. Voilà la page que je veux tourner. Je mesure la difficulté de la tâche qui m’attend si vous m’accordez votre confiance. Le redressement de nos comptes publics comme celui de notre appareil productif sera long. La reconquête de notre souveraineté financière exigera des efforts considérables et surtout de la justice. Le retour de la confiance appellera une politique qui mobilisera les Français autour de l’avenir : l’éducation, la recherche, la culture, la transition énergétique et écologique.

    Je sais aussi nos atouts. Nous sommes un grand pays disposant d’immenses savoir-faire, de remarquables entreprises, d’une recherche féconde, de services publics de grande qualité, d’une démographie dynamique, d’une épargne abondante, d’un attachement profond aux valeurs de la République. Nos ouvriers, nos techniciens, nos ingénieurs, nos chercheurs, nos savants, nos fonctionnaires sont parmi les meilleurs du monde. La productivité de notre travail est une des plus élevées de toutes les économies développées. Notre vie intellectuelle et artistique demeure une des plus riches et suscite toujours l’admiration des peuples.

    Cent dix jours nous séparent du premier tour de l’élection présidentielle. Ce scrutin interviendra dans un contexte que rarement notre pays aura connu depuis le début de la Ve République. La France a pourtant traversé bien des épreuves en un demi-siècle : des crises économiques, de graves mouvements sociaux, de véritables ruptures civiques aussi. Mais en 2012 le choix que vous aurez à faire sera décisif. Décisif, il le sera pour vous, pour vos enfants, pour l’avenir de votre patrie, pour l’Europe aussi, qui attend et espère entendre à nouveau la voix de la France, une France dont elle a besoin pour retrouver un projet et un destin.

    Pour la première fois depuis longtemps dans notre histoire nationale, ce choix dépassera, et de loin, les seules questions politiques et partisanes. Comme en 1981, comme en 1958, ce qui est en jeu dans cette élection et dans le choix que feront les Français, c’est plus que la seule élection d’un président, plus que la désignation d’une majorité, plus que l’orientation d’une politique : c’est l’indispensable redressement de la Nation. Ce redressement est possible. Pour le réussir, quatre principes m’inspireront.

    La vérité : je ne serai pas le président qui viendra devant vous six mois après son élection pour vous annoncer qu’il doit changer de cap, qui reniera ses promesses faisant mine de découvrir que les caisses sont vides. Les Français sont lucides, ils savent que nous aurons besoin de temps, qu’il faudra faire des efforts à condition qu’ils soient partagés ; mais ils préfèrent des engagements forts sur l’essentiel à un catalogue de propositions.

    La volonté : il en faudra pour rétablir les comptes publics, pour relancer la croissance, pour soutenir les emplois. Il en faudra pour redonner confiance aux entrepreneurs, aux salariés, aux fonctionnaires, aux chercheurs. Il en faudra pour réduire les inégalités, répartir différemment les richesses. Il en faudra aussi pour réussir la transition énergétique. Il en faudra surtout pour maîtriser la finance.

    La justice : la justice, c’est un impôt équitablement réparti selon les capacités de chacun. La justice, c’est une société qui ne tolère aucun privilège. La justice, c’est ne reconnaître que la seule valeur du mérite. La justice, c’est une école qui accorde la même attention à chaque enfant. La justice, ce sont des soins accessibles à tous. La justice, c’est de pouvoir vivre de son travail. La justice, c’est pouvoir profiter d’un vrai repos après des années de labeur. La justice, c’est vivre en paix et en sécurité partout. La justice, c’est une société qui fait sa place à sa jeunesse.

    L’espérance : je veux retrouver le rêve français. Celui qui permet à la génération qui vient de mieux vivre que la nôtre. Celui qui transmet le flambeau du progrès à la jeunesse impatiente, celui qui donne à la Nation sa fierté d’avancer, de dépasser ses intérêts et ses catégories d’âge et de classes pour se donner un destin commun, qui nous élève et nous rassemble. Cette espérance n’est pas vaine. Elle est le fil qui renoue le récit républicain.

    Je sais que beaucoup d’entre vous se demandent si notre pays a encore le choix de son destin ou s’il est condamné à appliquer un programme décidé ailleurs ou dicté par les marchés financiers. Beaucoup doutent de notre capacité collective à décider de notre avenir, et de notre liberté de nous mettre en mouvement selon nos valeurs et notre modèle social. Beaucoup s’interrogent sur la réalité de notre souveraineté. A tous ces Français, je veux dire : oui, nous pouvons, même dans une économie mondialisée, maîtriser notre destin. Nous le pouvons en comptant d’abord sur nos propres forces, et en agissant au niveau de l’Europe, à condition que celle-ci soit réorientée. Ce sera une des responsabilités principales du prochain chef de l’Etat. Nous sommes capables de nous dépasser chaque fois que nous nous mobilisons sur une cause qui nous rend fiers. La France est un grand peuple, capable du meilleur s’il retrouve la confiance en lui, la confiance en l’Etat et en celui qui l’incarne.

    Je veux aussi combattre ce scepticisme qui mine la démocratie, lever ce doute qui ronge les esprits quant à notre capacité à vivre ensemble. Je veux rappeler que la gauche et la droite, ce n’est pas la même chose. Il peut y avoir des défis incontournables. Il n’y a jamais une seule politique possible pour les relever. Le prétendre est un leurre ; pire, un mensonge. L’élection présidentielle qui vient sera le moment de la confrontation démocratique, celles des idées, des projets, des visions de la France et de l’Europe, des femmes et des hommes aussi. Je n’ignore rien des tentations d’électeurs souvent issus des classes populaires pour l’extrême droite. Ma campagne sera aussi tournée vers eux. Je leur parlerai net. J’entends leur colère et leur désarroi. Et je leur démontrerai que l’extrémisme, outre qu’il n’apporterait aucune solution à leurs difficultés, n’est pas digne des valeurs de notre pays. Plus que l’irréalisme des positions économiques du Front national ou l’illusion d’un repli derrière des barrières devenues des barbelés, c’est la violence sociale et la vindicte ethniciste qui menaceraient la République. C’est un des enjeux de ce scrutin.

    Enfin, je respecte profondément toutes les candidatures de la gauche comme celle des écologistes. Elles peuvent marquer des orientations, affirmer des exigences, ouvrir des alternatives, susciter des débats, mais ce n’est pas faire preuve d’une quelconque prétention hégémonique que de penser qu’il sera difficile pour l’une d’entre elles d’être présente au second tour. Dès lors, il me revient d’incarner l’alternance et de permettre le changement. Rien n’est acquis. Beaucoup va dépendre de la gauche, de son esprit de responsabilité, de son courage, de sa cohérence, de son audace. Mais aussi de la force de ma propre candidature. J’aurai à affronter la droite accrochée à son pouvoir et liée aux puissances de l’argent, je resterai proche de vous pour porter une grande ambition collective : celle de renouer avec l’esprit de justice et l’idée de progrès.

    Comme il y a trente et un ans, avec François Mitterrand, si nous savons nous en montrer dignes c’est vers nous que les Français vont se tourner le printemps prochain. C’est vers moi qu’ils porteront leurs suffrages et leur confiance, c’est à moi qu’ils confieront la responsabilité de diriger le pays. J’y suis prêt.

  • LETTRE DE FRANCOIS HOLLANDE

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    Chère Madame, Cher Monsieur,

     

    Vous avez participé les 9 et 16 octobre aux primaires citoyennes.

    Je voulais vous dire ma fierté d'avoir été désigné par une procédure qui a associé plus de 3 millions de personnes.

    Je mesure ma responsabilité. Elle doit être à la hauteur de la confiance que vous m'avez accordée.

    Votre mobilisation a constitué un message clair. J'y ai vu le signe d'une attente forte pour le changement en 2012 dans un moment particulièrement difficile pour la France et pour l'Europe.

    La crise économique, l'endettement public record, la montée du chômage nécessiteront pour être conjurés un effort de rassemblement et de justice pour redresser notre pays.

    Je porterai trois grands engagements : le pacte productif pour rehausser le niveau de l'emploi et de la croissance, le pacte redistributif pour réduire les inégalités et le pacte éducatif pour faire de la jeunesse, la grande priorité du prochain quinquennat.

    Je veux aussi montrer que le changement exigera une conception de la démocratie dans laquelle le président respectera les citoyens et les valeurs de la République.

    Cette campagne sera dure et âpre. Je sais que nos concurrents ne répugneront pas à user de la caricature, du dénigrement, voire du déni de leur propre bilan. J'aurai donc besoin de la participation de chacun, bien au-delà des partis qui soutiennent ma candidature.

    Vous avez été les acteurs des primaires, vous serez demain les artisans de la victoire de la gauche en 2012.

    Je vous fournirai régulièrement argumentaires et informations. N'hésitez pas à faire connaître à mon équipe vos suggestions.

    Je souhaite en cette fin d'année 2011 que la France connaisse, le 6 mai 2012, l'avenir qu'elle mérite.

     

     

    François Hollande

     

     

     

    Restez en contact avec la campagne de François Hollande

     

     

  • J'ME MARRE

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    Je voudrais dire un grand merci à Dominique de Villepin. Oui, merci, parce que grâce à lui je me suis bien marré ce dimanche soir j'en ai même oublié l'élimination du stade de Reims de la coupe de France par une équipe de CFA 2 . Nul doute que ce ne fut pas forcément le cas à l'Elysée, mais bon c'est une des raisons qui me réjouissent. Il faut dire qu'avec Nicolas Dupont-Aignan, Christine Boutin, Hervé Morin, la voie de droite est déjà suffisamment encombrée pour le président sortant. Surtout qu'il doit déjà composer avec Bayrou sur sa gauche et Marine Le Pen sur sa droite. Faudrait peut-être qu'il y ait en plus un candidat des chasseurs pour tirer un bon coup dans le tas !

    Entre un président sortant à qui personne n'a dit qu'il était nul et détesté, un François Hollande qui se croit déjà élu, un Bayrou qui se prend pour le Christ et nous fait le coup de la résurrection tous les 5 ans, une Marine Le Pen qui est aussi crédible que si Mme de Fontenay postulait elle-même pour miss France, on n'est pas sortis de l'auberge. Cette élection va être une vraie boucherie ! Pendant 5 mois on va bien se marrer. Peut-être moins le jour du scrutin.