« Investir dans le sport comme dans l’éducation vaut mieux qu’investir dans la répression »…C’est en substance ce qu’a estimé Ségolène Royal mercredi 14 février à Marcoussis devant un nombre impressionnant de sportifs, de multiples acteurs sociaux et éducatifs du sport ainsi que de nombreux représentants du mouvement sportif français.
Etaient présents, certes des athlètes de très haut niveau comme Christine Aaron ou Ladji Dougouré, mais aussi des « sportifs du quotidien », adeptes du sport pour tous, du sport éducatif, du « handisport », du sport féminin et du sport facteur de santé et de lien social.
Devant des étudiants en STAPS, des universitaires, des syndicalistes, des fonctionnaires de la Jeunesse et des Sports, des professeurs d’éducation physique, des présidents de fédération et de clubs, des élus et de très nombreux journalistes, Ségolène Royal a dit avec force qu’elle voulait faire de la France une grande nation de sport. « Je veux lancer un signe fort », a-t-elle affirmé, en doublant si elle est élue le budget que le pays consacre au sport.
La soirée débuta par de nombreux témoignages de sportives et de sportifs valides et handicapés, de dirigeants, d’élus locaux et d’intervenants sociaux comme cette assistante sociale qui a rappelé avec énergie combien la pratique du sport était structurante pour des adolescents en difficulté. Des propos relayés par Didier Roustan président de l’association Foot citoyen. Le médecin-rugbyman Serge Simon a, de son côté, mis en évidence qu’une pratique sportive régulière et bien conçue, si elle était proposée à tous les citoyens, aurait sans nul doute des conséquences positives sur le déficit de la Sécurité sociale.
« L'ordre juste en matière de sport, c'est que tous ceux qui veulent pratiquer un sport puissent pouvoir le faire », affirma la candidate. Car c’est bien le service public du sport pour tous qui fut au cœur du débat de Marcoussis. Ségolène Royal a d’ailleurs souligné que le sport et l’EPS à l’école, au collège et au lycée est bien l’une de ses préoccupations majeures qui la conduira, si elle est élue, à augmenter de 70% les postes offerts au CAPEPS pour les étudiants en STAPS. Face à la diminution dramatique des postes de professeurs d’EPS mis au concours depuis trois ans, elle considère qu’une « remise à niveau est une exigence éducative fondamentale ». Jean Michel Sautereau, le président de l’USEP, l’association du sport scolaire qui est aujourd’hui la quatrième fédération sportive française, approuva on s’en doute ces propos. D’autant que Mme Royal devait ajouter : « La première action efficace de lutte contre la violence à l’école c'est la pratique sportive, le sport est un combat pour une société meilleure ».
La présence de nombreux sportifs de haut niveau venus la soutenir permit à Ségolène Royal de considérer dans son discours qu’ils étaient « les héros des temps modernes ». Symboles de la réussite et de la persévérance, il ne faut pourtant pas oublier que nombre d’entre eux, notamment ceux des disciplines peu ou pas médiatisées, éprouvent d’incroyables difficultés matérielles, financières mais aussi de reconversion de fin de carrière comme cela fut souligné. Un élément que la candidate prendra en compte dans une politique publique du sport qui considérera également les contraintes de management et de développement des associations sportives. La formation des dirigeants bénévoles dans tous les domaines de la gestion du mouvement sportif associatif sera donc l’une de ses priorités dans le cadre d’une offre de formation reposant sur la validation des acquis de l’expérience (VAE). Il s’agira d’adapter le service public du sport et donc l’offre des fédérations aux transformations économiques et sociales que subit la société sportive depuis vingt ans.
Faire évoluer positivement la politique publique du sport est devenu indispensable. L’enjeu est en effet de taille car, Ségolène Royal l’a rappelé, « Les sportifs restent ces figures exceptionnelles de positivité, de morale, de citoyenneté et de respect des règles ». Avant d’ajouter : « Apprendre la fraternité, l’effort collectif, surmonter sa fatigue, maîtriser ses pulsions ; tout ça est irremplaçable ».
Alain Loret
Marcoussis, 14 février 2007.