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AZURCOM - Page 11

  • AUX ACTES CITOYEN

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    Extrait du discours de Jean Léonetti, maire d'Antibes  le samedi  10 janvier 2015
     
    "Du fond de notre tristesse de notre deuil et de notre compassion envers les victimes et leurs familles nous sommes ici rassemblés pour exprimer avec force notre attachement indéfectible aux valeurs de la France et de notre civilisation
    A la haine nous répondons par le rassemblement du peuple debout
    A la peur nous répondons par le courage de nos policiers et de nos gendarmes et le sang froid de nos concitoyens
    A la force brutale des lâches nous répondons par la force de l’ordre, du droit et de la loi
    A l’obscurantisme et à la barbarie nous répondons par la démocratie, la laïcité et la liberté de la presse
    Français de toutes origines et de toutes convictions politiques et religieuses rassemblés aujourd’hui place des Martyrs de la Résistance nous ne reculerons pas, nous ne cèderons pas devant la peur, la violence et la haine et nous leur opposerons, avec force le respect de nos valeurs républicaines et l’amour de la France
    Il faut savoir s’aider mais ne pas céder."
    Jean Leonetti
     
    UNE SEMAINE PLUS TARD

    Pour rendre hommage aux victimes de Charlie Hebdo, le directeur du Musée Peynet et du dessin humoristique souhaitait exposer des dessins originaux des quatre auteurs assassinés.

    En les voyant, le maire d'Antibes, Jean Leonetti, a refusé que ces œuvres soient visibles de l'extérieur, craignant que

    "cela soit perçu comme une provocation".

    Du coup, les caricatures sont restées au fond des tiroirs.

    Envolé  les mots : la force l'attachement , le droit , le courage , liberté

      Quand un maire ou un élu imposent  leurs  choix culturels ,c'est de la dictarure

     

     

  • JE LIS L'HUMA : EST CE GRAVE

     

    Une loi de classe
    Par Patrick Le Hyaric, directeur de l’humanité

    Quelle profession de foi ! « Les jeunes Français doivent avoir envie de devenir milliardaires. » Elle est du ministre de l’Économie Macron, loin d’ici, à Las Vegas, lors d’un grand salon de l’électronique. Quelle profession de foi de la part de l’ancien banquier qui ne sait pas ce que signifie vivre dans la précarité absolue, travailler la nuit pour payer ses études, dormir dans la rue ou dans sa voiture pour certains, tout en ayant un emploi, ne pas pouvoir finir le mois pour un jeune couple.
    Non ! Ayez « envie de devenir milliardaires », lui, le même qui veut rétablir pour les pauvres la troisième classe en car, faire travailler tout le monde le dimanche, allonger la semaine de travail et… abaisser le « coût du travail » ! C’est notre nouveau Guizot avec son « enrichissez-vous ». Lui, le super-millionnaire, explique donc aux jeunes, d’un ton culpabilisateur, que s’ils ne deviennent pas « milliardaires », ils ne sont pas dans le coup.
    D’ailleurs, le président de la République a expliqué sans rire, lors de ses vœux, que ce projet de loi censé donner « un coup de jeune à la France » était aussi « une loi pour le siècle à venir ». Il faut se pincer pour ne pas s’écrouler de rire devant de telles grossièretés. C’est au contraire une loi de retour au XIXe siècle. C’est la contre-révolution libérale et anti-écologique.
    Le ministre de l’Économie est chargé de tenter de faire changer des législations qui relèvent d’autres ministres, comme ceux du Travail, de la Justice, du Commerce ou de l’Artisanat, des Transports, du Logement. Il tente de modifier des pans importants de notre droit du travail : travail du dimanche élargi à la possibilité de douze dimanches travaillés par an, travail de nuit modifié, facilitation des licenciements, allongement du temps de travail, juridictions prud’homales mises en cause, inspection du travail affaiblie, médecine du travail dénaturée.
    Autrement dit, la régression pour les travailleurs. Il projette aussi d’introduire les logiques marchandes dans des professions qui étaient jusque-là protégées, non pas pour diminuer les tarifs, mais pour les livrer à de grands consortiums capitalistes anglo-saxons. Sa logique est de faire admettre que plus rien ne doit échapper à la loi du marché capitaliste et à sa recherche de plus-value, extorquée du travail et de la consommation.
    Ni l’organisation du temps de la semaine, ni les infrastructures d’un pays. Pour y parvenir, la prétendue loi naturelle du « marché capitaliste » prime sur la souveraineté des individus, leur organisation collective fondée sur l’idéal d’émancipation, condition de l’exercice de la citoyenneté et sur l’environnement. Elle prime aussi sur la souveraineté nationale, bradée sur l’autel décrépi des instances européennes et sur celui encore plus grand des intérêts privés, y compris étrangers, comme on le voit avec la vente d’une partie d’Alstom aux Américains de General Electric ou de l’aéroport de Toulouse aux capitaux canadiens et chinois.
    Jusqu’aux industries d’armement proposées à la salle des ventes des rapaces de la finance internationale. C’est en cela que les fondements de la République sont gravement fissurés, affaissés, dégradés. Cette République sociale et solidaire, dont la force était de garantir la souveraineté de la nation et celle des individus, de protéger les citoyens contre le fait accompli de la loi du plus puissant, de la concurrence de plus en plus faussée.
    La loi Macron porte une certaine idée de la société et des êtres humains. Ce ne peut être la nôtre. Son sens et ses conséquences doivent être étudiés, décryptés, débattus dans des ateliers citoyens, dans les usines, les magasins, les bureaux, les quartiers. Au nom de la République et d’une certaine idée du progrès humain, unissons-nous pour la rejeter. Cette édition spéciale de l’Humanité est un outil unique pour décrypter ce projet régressif et pour mobiliser autour de soi pour le mettre en échec.

    C’est un service à rendre à l’intérêt général, aux idéaux de la gauche, à vos voisins, collègues de travail, membres de votre famille.

    N’hésitez pas à le diffuser largement autour de vous. Il est temps de mettre un coup d’arrêt au « régressisme » en cours.

    C'est fait 

  • SUIS JE ENCORE CHARLIE

    blogger-image--1154405974.jpgJe n'ai jamais acheté Charlie Hebdo  , sa ligne éditoriale ne me convenait pas et ,  il en sera de même aujourd'hui ,  sur-exposition , sur-exploitation  d’un événement effroyable, à l’élévation au firmament d’un journal moribond et que peu  lisait.

    En passant, il est fort de café quand même de voir pas mal de ces bobos courrir acheter un journal qu'ils n'ont jamais lu et nous verrons dans une semaine , dans  un mois si tous ces Charlie continueront à s’investir..Durable ou pas, cet élan se jaugera, comme tout, au fil du temps . Mais il est bon de s’interroger sur les buts et les motivations de ceux qui se proclament d’un soutien à Charlie, comme il est naturel de redouter les amalgames, la simplification à outrance du débat, le symbolisme morbide

    Je cite N. Chomsky : " Les slogans omniprésents du style « Je suis Charlie », ne devraient indiquer, ni même sous-entendre, aucune association avec le journal, du moins dans le contexte de la défense de la liberté d’expression. Ils devraient plutôt exprimer une défense de la liberté d’expression quoique on puisse penser du contenu, même si ce dernier est jugé méprisant et dépravé."

     Comme le maçon, nous sommes tous au pied du mur  cherchant en permanence à s’accrocher à des symboles louables ou pas. . Celui de la liberté, de la tolérance, du vivre ensemble mais aussi celui du combat. Le combat pour une société « vivable » dont les piliers sont chaque jour fragilisés. Le plus dur est devant nous, n’en doutons pas un instant.
    Pour ce qui est de se « sentir ou pas » Charlie. La question me semble posée .  La sincérité était présente pour beaucoup, pour d’autres on en doute et pour certains pas du tout. Et alors ! Une fois, qu’on a cherché à séparer le bon grain de l’ivraie, a-t-on fait avancer les choses pour autant ?

    Hier, il n’était pas question de vie ou de mort, seule notre intimité était interrogée : juste décider ou pas selon ses convictions, son histoire, sa croyance ou sa non-croyance ! Libres étions-nous. Il n’était à aucun moment question de répondre à une injonction.

    Aujourd’hui, la question n’est plus la même. On est tous devant nos responsabilités (à moins qu’on ne se sente pas responsable, mais c’est un autre débat), qu’on le veuille ou non. Et là pour le coup, il s’agit d’une injonction à briser les barrières, à produire du vivre ensemble, à comprendre l’autre, à défendre la libre pensée, à se battre contre l’ignorance et l’obscurantisme. La tâche est immense, mais ce n’est « pas triste » ! Car au bout de cette tâche, il y a le mieux-vivre, le bien-vivre … "

     Suis je  Charlie, policier, juif, musulman, etc… 

    Moi,  je suis  républicain citoyen laïc d’un pays républicain  laïc pour accepter, respecter et défendre ce que sont les autres sans me sentir tenu d’être ce que sont les autres. Et noble et respectable accessoire de ma liberté, je suis athée  pratiquant .

    Si je suis Charlie

    Je suis Palestinien quand les enfants palestiniens meurent par les bombes d’Israël

    Je suis Irakienne quand des femmes Irakiennes se faisaient  massacrer par l’armée Américaine

     Je suis également les enfants de Gaza quand la France était le seul pays qui interdisait le soutien à ce territoire martyre.

    Je suis aussi les enfants de Syrie, de Kobané, d’Iraq et de Libye, quand la France se fait marchand d’armes, pourvoyeur de mort là-bas, tellement loin de nous .

    Je suis aussi le "code du travail" qu’on dépèce dans votre indifférence générale !!

    Je suis aussi l’un de ses 400 salariés qui se suicide au travail

    Je suis "Les morts du Rana Plaza" ....

    Je suis ................................


    Je suis ....je suis ....je suis ....je suis

    Vouloir être à la place de ces victimes est impossible mais les soutenir en demandant que Les responsables de ces barbaries : Etats, Chefs d’Etat, individus ou groupes soient poursuivis et jugés est le plus important pour l’humanité !C’est parce que beaucoup de crimes contre l’humanité sont restés impunis qu’il y aura toujours des Etats prêts à décimer des peuples pour assouvir leurs intérêts et des terroristes pour riposter aveuglement . Si la religion n’existait pas les "terroristes" l’auraient inventée et parce ce qu 'Israël n’existait pas que  l’occident l’a crée .

     

    Créer, c’est résister nous disait il y a peu Stéphane Hessel . Créons, artistes, pinceaux, plumes, stylos, crayons en l’air, c’est vous qui détenez l’arme de demain !

     
  • GUANTANAMO

    Guantanamo, 13 ans après

    Communiqué d'Amnesty International le 13 janvier 2015

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    Aujourd'hui, 127 hommes sont toujours détenus dans ce centre, la plupart d'entre eux sans inculpation ni procès. Le transfert de la moitié de ces détenus vers un autre lieu a été approuvé.

     

    TREIZE

    Treize jours, c'était déjà assez long. Au treizième jour des mises en détention à la base navale américaine de Guantánamo, on comptait déjà 158 prisonniers. Certains de ces hommes se trouvent toujours emprisonnés sur cette base aujourd'hui.

    Treize mois pour les détentions à Guantánamo, c'était déjà beaucoup trop long. À l'époque, en février 2003, le ministre de la Défense avait autorisé des techniques d'interrogatoire qui violaient l'interdiction de la torture et des autres traitement cruels, inhumains ou dégradants.

    Treize ans, c'est une atteinte aux droits humains. Des personnes ont été détenues, année après année, sans inculpation ni procès, et tout cela sur fond de tortures, de mauvais traitements, de disparitions forcées, de détentions arbitraires, de gavages forcés, avec un très petit nombre de poursuites supervisées par un système de commissions militaires qui ne respecte pas les normes internationales en matière d'équité des procès.

    À la fin du second mandat du président George W. Bush, le 20 janvier 2009, on comptait encore 245 détenus sur la base. Deux jours plus tard, le nouveau président, Barack Obama, s’est engagé au nom de son gouvernement à fermer le centre de détention de Guantánamo « rapidement » et, au plus tard, le 22 janvier 2010.

     

    IMPASSE POLITIQUE

    La raison rendant la résolution de ces détentions si difficile ? Une impasse politique interne où le Congrès s'est opposé à la fermeture du centre, tandis que le gouvernement n'a pas pu ou n'a pas voulu contourner cet obstacle. Selon le droit international, cependant, les législations et politiques d'un pays ne peuvent pas justifier le non-respect des obligations inscrites dans les traités internationaux. Un corps de l’État ne saurait rejeter sur un autre la responsabilité des manquements d’un pays aux droits humains. Le droit international exige des solutions et non des excuses.

    Cette injustice a une cause fondamentale : le gouvernement américain (ses trois composantes) n'a pas considéré ces détentions comme un problème de droits humains. À l’approche du 11 janvier 2015, soit le 4 749e jour d’existence de cette prison tristement célèbre, le pays ne cherche toujours pas à résoudre le problème des détentions dans le respect des principes de droits humains.

    DES VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS RECONNUES

    L'an dernier, trois organismes de surveillance de l'application des traités [ONU] ont appelé à la résolution de ce problème.

    En avril, après avoir évalué les États-Unis au regard du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par le pays en 1992, le Comité des droits de l'homme des Nations unies a appelé les autorités américaines à mettre un terme à la détention administrative sans inculpation ni procès à Guantánamo. Le Comité a demandé aux États-Unis que les procédures visant les détenus de la base s'effectuent au sein du système de justice pénale ordinaire, et non dans le cadre d'un système de commissions ne respectant pas les normes internationales en matière d'équité des procès.

    En août, le Comité pour l'élimination des discriminations raciales a appelé les États-Unis à mettre un terme aux détentions administratives sans inculpation ni procès et à fermer sans plus de délai le centre de Guantánamo Bay. Soulignant l'interdiction de toute forme de discrimination, il a également demandé au pays de garantir le droit des détenus à un procès équitable, conforme aux normes internationales en matière de droits humains, et de libérer immédiatement tout détenu qui ne serait pas visé par une inculpation ou un procès.

    En novembre, le Comité des Nations unies contre la torture a réitéré auprès des États-Unis une déclaration émise huit ans auparavant, en 2006, concernant les détentions à Guantánamo, à savoir que les détentions illimitées constituaient per se une violation de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ratifiée par les États-Unis en 1994. Le Comité a exprimé sa préoccupation concernant l'effet cumulatif des conditions de détention et de traitement à Guantánamo sur la santé psychologique des détenus et a redemandé aux États-Unis de mettre fin aux détentions illimitées sans inculpation ni procès.

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    GUATANAMO : SYMBOLE D'UN SYSTEME ILLICITE

    Les détentions de Guantánamo seront pour toujours associées à des violations du droit international relatif aux droits humains. Les personnes incarcérées ont été torturées ou ont subi d’autres mauvais traitements dans la prison ou avant leur arrivée. Guantánamo, tout comme d’autres établissements du système de détention américain, a été le théâtre de détentions prolongées au secret et de disparitions forcées. Pendant des années, plusieurs centaines de détenus à Guantánamo ont été privés de leur droit de voir un juge statuer sur la légalité de leur détention. Ceux, en petit nombre, qui ont été poursuivis sous la présidence de G. W. Bush n’ont pas été traduits devant une juridiction américaine de droit commun. Pour ces personnes, le gouvernement a inventé un système ad hoc de commissions militaires, appliquant des règles qui étaient loin de respecter les normes internationales d’équité des procès.

    L'administration Obama continue de recourir aux commissions militaires. Elle n'a transféré qu'un seul détenu au système de justice pénale ordinaire pour que cette personne soit jugée devant une cour fédérale. C'était il y a cinq ans. Le gouvernement américain entend appliquer la peine de mort à six détenus s'il obtient leur condamnation à l'issue de procès devant des commissions militaires. L'application de la peine de mort après des procès inéquitables constitue une violation du droit à la vie au regard du droit international.

    On a effectivement constaté une récente vague de transferts de prisonniers hors de Guantánamo. Vingt-huit détenus ont été sortis de cette base au cours de l'année 2014. Auparavant, onze autres avaient été transférés hors du site en 2013. Parmi les personnes transférées, deux hommes l'ont été en Slovaquie, trois en Géorgie, cinq au Kazakhstan et six en Uruguay. Il s'agit là des pays ayant le plus récemment essayé d'aider les États-Unis à sortir de l'ornière qu'ils avaient eux-mêmes creusée. Alors qu'ils ont créé la prison de Guantánamo, les États-Unis cherchent toujours à ce que des pays fassent ce qu'ils se refusent à faire : accepter des détenus que les États-Unis ne veulent plus garder mais qui ne peuvent pas être rapatriés immédiatement pour une raison quelconque.

    OBLIGATION DE RENDRE DES COMPTES

    Les États-Unis manquent également à leurs obligation internationales en ne veillant pas à l'obligation de rendre des comptes pour les violations commises à Guantánamo ou ailleurs. Répétons-le : le centre de détention de Guantánamo a été le théâtre de multiples violations des droits humains, y compris des disparitions forcées, et ce pendant plusieurs années.

    Le mois dernier, la Commission spéciale du Sénat sur le renseignement a confirmé que la CIA avait utilisé Guantánamo pour des détentions secrètes en 2003 et en 2004.

    Parmi les personnes encore détenues à Guantánamo, au moins 28 sont passées par le programme de détention secrète de la CIA, et ont subi entre 40 jours et quatre ans et demi de disparition forcée, avant d'être transférées à la base navale. Dans le cadre de ce programme illégal, certaines d'entre elles ont été torturées lors des interrogatoires.

    La torture et la disparition forcée sont des crimes au regard du droit international. Faute d'assurer l'entière vérité, de fournir des compensations et de garantir l'obligation de rendre des comptes concernant ces crimes, les États-Unis manquent gravement à leurs obligations en matière de droits humains.

    Les États-Unis doivent mettre fin aux détentions de Guantánamo d'une manière totalement conforme au droit international relatif aux droits humains, et fermer ce centre de détention. Ils doivent en outre veiller à ce que des enquêtes approfondies et impartiales soient menées sur toutes les allégations de violations des droits humains, traduire les responsables de ces violations en justice et offrir une réparation aux victimes.

  • LA VIE CONTINUE

    blogger-image--1154405974.jpg Le bruit des hélicoptères, le crépitement des armes automatiques, le sang qui coule... tout cela complaisamment relayé, mis en scène par les chaînes d’info en continu. La rhétorique de « la guerre au terrorisme » à laquelle la France avait en partie résisté depuis la guerre en Irak est en train d’envahir les esprits ; elle est véhiculée par les médias qui trouve là un succédané de récit collectif qui fait cruellement défaut ; elle satisfait l’appétit du public pour les intrigues et opère une mobilisation des émotions en faveur d’une unité nationale fantasmée et qui n’a jamais été aussi fragile. Ce récit de guerre bouche l’horizon et occulte les graves questions et les responsabilités que posent les évènements... : faiblesses  des services de renseignements, système pénitentiaire qui fonctionne comme une école du terrorisme, quartiers laissés à l’abandon, système scolaire qui reproduit l’exclusion sociale, médias de la haine, intellectuels néoconservateurs...

  • UNE EPOQUE BIEN SINGULIERE

    une Charlie Hebdo du numéro 959 


    Moi, dont le cri de guerr' fut toujours " Mort aux vaches ! "
    Plus une seule fois je n'ai pu le brailler.
    J'essaye bien encor, mais ma langue honteuse
    Retombe lourdement dans ma bouche pâteuse.
    Ça n'fait rien, nous vivons un temps bien singulier...

  • HOMMAGE OUI , RECUPERATION NON

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  • PAS DE FN POUR MOI

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    Après la tragédie et avant la grande manifestation de ce week-end, une lamentable polémique tourne autour de la présence ou de l'absence du Front national dans la marche républicaine

    Une fois de plus, l'extrême droite aura réussi à se placer au coeur d'une querelle médiatique. Ce parti qui s'en prend aux victimes se met à jouer les victimes ; ce parti qui prône l'exclusion laisse croire qu'il est exclu. Il faut dénoncer cette nouvelle imposture.

    Dans l'idéal, j'aurais préféré que la manifestation soit à l'appel exclusif des associations des droits de l'homme et antiracistes , comme c'était initialement prévu. Je comprends aussi, pour des raisons logistiques, que les partis politiques et les syndicats, qui ont les moyens et le savoir faire, soient impliqués au premier chef. Mais que dans ces organisations figure le FN, non, mille fois non ! Pas question de défiler au côté de ce parti, ou alors je reste chez moi.

    Jamais Charb, Wolinski, Maris ou Cabu n'auraient accepté d'être défendu par l'extrême droite, qu'ils n'ont jamais cessé de combattre. Pas d'hypocrisie ! La présence de l'extrême droite, ce serait une seconde mort pour les victimes. Respectons leur mémoire , ce sera l'union nationale, oui, mais pas à n'importe quel prix, pas dans la contradiction, l'incohérence, la négation de soi. L'union nationale, c'est celle des partis républicains, de gauche et de droite. Le FN n'est ni de gauche ni de droite, il n'est pas républicain, ni par ses idées, ni par son histoire : c'est une organisation extrémiste, radicale, nationaliste, xénophobe et autoritaire, elle n'a pas sa place dans le défilé.

    Que le FN soit légalement reconnu, qu'il participe aux élections et soit reçu par le chef de l'Etat ne change strictement rien. La République est bonne fille, elle a toujours accueilli en son sein ceux qui lui crachent à la figure, car ils représentent une partie du peuple et la liberté d'expression est son principe. Mais ce n'est pas une raison pour les inviter à défiler ensemble. D'ailleurs, le FN passe son temps à dénoncer le prétendu système "UMPS", l' "établissement", comme il l'appelle : qu'il ne vienne pas maintenant pleurnicher pour en faire partie, bras dessus bras dessous avec lui. 

    Certains affirment que c'est un cadeau qu'on leur fait en réagissant ainsi. Ah bon ? Drôle de cadeau, celui dont le bénéficiaire ne veut absolument pas ! Et permettre au FN de défiler tout drapeau déployé, légitimé par cette reconnaissance, se refaisant une beauté démocratique et une santé électorale au milieu de la foule républicaine, ce ne serait pas un magnifique cadeau ? Soyons sérieux et ne jouons pas avec les paradoxes. L'argument me fait penser à ces idiots qui reprochent à ceux qui critiquent le Front national de faire sa publicité, qui sous-entendent que plus on s'oppose à l'extrême droite, plus on renforce l'extrême droite ! Le raisonnement est très malin, mais très vicieux.

    Frontistes et islamistes sont les deux têtes d'un même dragon. Elles se nourrissent l'une de l'autre, comme les extrêmes se rejoignent tout en se combattant. Dans les deux cas, on prône le repli identitaire, on tient des discours violents, on ethnicise le débat public, on se réfère à des régimes autoritaires. A la différence de l'équipe de Charlie hebdo, jamais Marine Le Pen n'aura à craindre un attentat islamiste, parce qu'elle est la figure inversée des djihadistes, qui n'y toucheront pas.

    Il y a quelque chose dont personne ne parle en ce moment, mais à quoi tout le monde pense : le Front national sera hélas le principal bénéficiaire de la tragédie que nous vivons. La xénophobie anti-arabe et anti-musulmane va monter d'un cran. Déjà, des actes racistes sont perpétrés, que l'émotion générale fait oublier. Les élections départementales vont être une catastrophe républicaine : il est à craindre que plusieurs centaines de cantons passent au FN, que ce soit le début cette fois d'une implantation locale sérieuse pour ce parti. Pour cette raison et pour toutes les autres raisons, il ne faut pas accepter le Front national dans la manifestation de dimanche, car ce serait faire le lit boueux de l'extrême droite.

  • BALLES TRAGIQUES A CHARLIE

     RASSEMBLEMENT SAMEDI 10H30

    PLACE DES MARTYRS DE LE RESISTANCE

    ANTIBES

    Nous-sommes-Charlie

    « On n’est pas des porteurs de messages. On est simplement des clowns, des saltimbanques ». Voici moins d’un mois, le 12 décembre, comme il aimait le faire, Cabu rappelait la vision de son métier. Sauf que la mort du clown ne fait rire personne. Ce regard lucide, les journalistes de « Charlie hebdo » continuait à le porter. Envers et contre tous. « Pour énerver les cons, on est manifestement utile ». Tignous ne croyait pas si bien dire. Sauf que connerie s’écrit désormais en lettres de sang. Témoin de la démocratie, sous les balles terroristes, la caricature a perdu cinq de ses enfants les plus doués. Libertaires, sans doute. Mais pas liberticides. Impertinents, évidemment. Mais dénoncer la bêtise en faisant rire demeure plus que jamais salutaire.

    Les douze assassinés et les onze blessés d’hier sont tombés, victimes de leur liberté d’expression. Mais ces crimes constituent également une attaque contre la République et ses valeurs fondamentales au premier rang desquelles figure la laïcité. Voilà pourquoi, il importe de ne pas se taire. Depuis hier, les drapeaux francais  sont en berne. En respect pour toutes les victimes et, , pour ne pas accepter l’inacceptable et, face à l’obscurantisme, défendre la liberté absolue de conscience :

     Nous sommes tous des Charlie !

  • LETTRE OUVERTE AUX CULS BENITS

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    Le vingt et unième siècle sera un siècle de persécutions et de bûchers.

                              

    Lettre ouverte de François Cavanna aux culs-bénits  mai 1994

    Lecteur, avant tout, je te dois un aveu. Le titre de ce livre est un attrape-couillon. Cette « lettre ouverte » ne s’adresse pas aux culs-bénits. […]

    Les culs-bénits sont imperméables, inoxydables, inexpugnables, murés une fois pour toutes dans ce qu’il est convenu d’appeler leur « foi ». Arguments ou sarcasmes, rien ne les atteint, ils ont rencontré Dieu, il l’ont touché du doigt. Amen. Jetons-les aux lions, ils aiment ça.

    Ce n’est donc pas à eux, brebis bêlantes ou sombres fanatiques, que je m’adresse ici, mais bien à vous, mes chers mécréants, si dénigrés, si méprisés en cette merdeuse fin de siècle où le groin de l’imbécillité triomphante envahit tout, où la curaille universelle, quelle que soit sa couleur, quels que soient les salamalecs de son rituel, revient en force partout dans le monde. […]

    O vous, les mécréants, les athées, les impies, les libres penseurs, vous les sceptiques sereins qu’écœure l’épaisse ragougnasse de toutes les prêtrailles, vous qui n’avez besoin ni de petit Jésus, ni de père Noël, ni d’Allah au blanc turban, ni de Yahvé au noir sourcil, ni de dalaï-lama si touchant dans son torchon jaune, ni de grotte de Lourdes, ni de messe en rock, vous qui ricanez de l’astrologie crapuleuse comme des sectes « fraternellement » esclavagistes, vous qui savez que le progrès peut exister, qu’il est dans l’usage de notre raison et nulle part ailleurs, vous, mes frères en incroyance fertile, ne soyez pas aussi discrets, aussi timides, aussi résignés !

    Ne soyez pas là, bras ballants, navrés mais sans ressort, à contempler la hideuse résurrection des monstres du vieux marécage qu’on avait bien cru en train de crever de leur belle mort.

    Vous qui savez que la question de l’existence d’un dieu et celle de notre raison d’être ici-bas ne sont que les reflets de notre peur de mourir, du refus de notre insignifiance, et ne peuvent susciter que des réponses illusoires, tour à tour consolatrices et terrifiantes,

    Vous qui n’admettez pas que des gourous tiarés ou enturbannés imposent leurs conceptions délirantes et, dès qu’ils le peuvent, leur intransigeance tyrannique à des foules fanatisées ou résignées,

    Vous qui voyez la laïcité et donc la démocratie reculer d’année en année, victimes tout autant de l’indifférence des foules que du dynamisme conquérant des culs-bénits, […]

    À l’heure où fleurit l’obscurantisme né de l’insuffisance ou de la timidité de l’école publique, empêtrée dans une conception trop timorée de la laïcité,

    Sachons au moins nous reconnaître entre nous, ne nous laissons pas submerger, écrivons, « causons dans le poste », éduquons nos gosses, saisissons toutes les occasions de sauver de la bêtise et du conformisme ceux qui peuvent être sauvés ! […]

    Simplement, en cette veille d’un siècle que les ressasseurs de mots d’auteur pour salons et vernissages se plaisent à prédire « mystique », je m’adresse à vous, incroyants, et surtout à vous, enfants d’incroyants élevés à l’écart de ces mômeries et qui ne soupçonnez pas ce que peuvent être le frisson religieux, la tentation de la réponse automatique à tout, le délicieux abandon du doute inconfortable pour la certitude assénée, et, par-dessus tout, le rassurant conformisme. Dieu est à la mode. Raison de plus pour le laisser aux abrutis qui la suivent. […]

    Un climat d'intolérance, de fanatisme, de dictature théocratique s'installe et fait tache d'huile. L'intégrisme musulman a donné le « la », mais d'autres extrémismes religieux piaffent et brûlent de suivre son exemple. Demain, catholiques, orthodoxes et autres variétés chrétiennes instaureront la terreur pieuse partout où ils dominent. Les Juifs en feront autant en Israël.

    Il suffit pour cela que des groupes ultra-nationalistes, et donc s'appuyant sur les ultra-croyants, accèdent au pouvoir. Ce qui n'est nullement improbable, étant donné l'état de déliquescence accélérée des démocraties. Le vingt et unième siècle sera un siècle de persécutions et de bûchers. […]

    Source : Lettre ouverte aux culs-bénits, Albin Michel