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  • L'UMP VEUT CHASSER LES CASSEURS:CHASSONS L'UMP

    Aux casseurs du gouvernement et au voyou de l'Elysée : "Tout pouvoir est une violence exercée sur les gens." Mikhaïl Boulgakov 

      Depuis que le mouvement face à l'intransigeance bornée du gouvernement s'est radicalisé, les médias jamais en retard d'idéologie sécuritaire, histoire de faire peur aux petits bourgeois, en font des tonnes sur les conséquences de la grève et surtout sur les fameux casseurs.

    Pourtant, les casseurs, on sait qui ils sont : des individus un peu frustres très souvent manipulés quand ce ne sont pas des voyous directement infiltrés par la police pour discréditer un mouvement.

    la_france_d-apr-s.jpgMais les casseurs ne sont pas dans les rues de Lyon ou des grandes villes françaises. Les vrais casseurs sont d'abord au gouvernement, sous la houlette d'une racaille bling-bling ; les vrais casseurs sont aussi au MEDEF et à la Bourse,les petits porteurs  ; on les trouve aussi à l'Assemblée et au Sénat comme dans les salles de rédaction des médias où ces derniers relaient les coups bas du pouvoir. Casse sociale et humaine. Casse des outils de travail et des savoirs. Casse du système de santé et casse de l'école publique. Casse de la nature et casse de la culture. Casse de l'humain, de ce qui fait de nous des êtres civilisés.

    C'est tous ceux-là qui devraient passer devant les tribunaux du peuple et y entendre les justes sentences à la hauteur de leurs crimes.

    Quand commencera-t-on à se faire justice ?

     

     

     

     

     

     

     

  • MAI 68 OU PAS

     

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  • A propos de la situation politique et sociale, j'entends dire ou je lis que nous irions vers "un nouveau Mai 68". C'est consternant, et j'ai un tas de raisons de le penser :

    1- Depuis que je m'intéresse à la politique, c'est-à-dire depuis ..., j'ai toujours entendu dire ou lu, à la moindre mobilisation lycéenne ou étudiante un peu importante, que nous allions vers "un nouveau Mai 68". J'attends toujours ...

    2- Mai 68 se caractérisait par son surgissement imprévisible, sa spontanéité. Annoncer, prévoir ou déclencher un "nouveau Mai 68", c'est une contradiction dans les termes.

    3- Mai 68 débute par une révolte de jeunes, étudiants et ouvriers, se poursuit par une mobilisation de toute la jeunesse autour de problèmes de jeunes. Aujourd'hui, ce sont des "vieux" qui manifestent, avec des préoccupations de "vieux" (j'emploie ce mot dans le sens qu'on lui donnait en Mai 68 : tous ceux qui ont plus de 30 ans). Les étudiants restent pour le moment silencieux, les lycéens défilent pendant le temps scolaire mais ne sont guère présents dans les cortèges syndicaux.

    4- En Mai 68, l'objectif était de changer le monde, la société, la vie. Nous étions à des années-lumière de ce qui se passe ces dernières semaines, où il s'agit de préserver le système existant, la retraite par répartition et le départ à 60 ans. En 1968, on dénonçait l'exploitation, l'aliénation, l'autorité, on ne cherchait nullement à revendiquer une retraite correcte.

    5- En Mai 68, les organisations syndicales traditionnelles étaient totalement dépassées par ceux qu'on appelait alors les "gauchistes". Aujourd'hui, ce sont ces organisations qui canalisent le mouvement, les "radicaux" n'ont qu'une influence marginale.

    6- Même la violence n'est pas la même : en Mai 68, on brûlait des voitures pour contester la société de consommation et la violence ne se retournait pas contre les manifestants. Aujourd'hui, les "casseurs" ne sont que des délinquants, pas des révolutionnaires ou des rebelles. En 68, le seul exemple équivalent, c'était les "Katangais" de la Sorbonne, une poignée de voyous qui s'étaient mis au service de la révolution, mais dont le rôle était très secondaire et peu spectaculaire, à la différence des pillages et agressions d'aujourd'hui.

    7- La menace d'une pénurie de carburant est un contresens absolu quand on assimile Octobre 2010 et Mai 1968, puisque cette crainte, en juin du joli mois de Mai, signifiait la fin du mouvement : les Français ont pris peur de voir leur sacro-sainte automobile paralysée et les non moins sacro-saintes vacances menacées.

    8- Même en rêve, il ne serait pas souhaitable d'espérer un "nouveau Mai 68", puisque cette révolte a débouché, en juin de la même année, sur des élections législatives qui ont investi une écrasante majorité de droite et poussé la gauche vers une extrême gauche sans espoir ni perspective. Quant aux accords de Grenelle, ils ont été perçus, à tort ou à raison, comme une capitulation devant le patronat.

    Karl Marx a écrit quelque part que la répétition d'un événement ne pouvait se faire que sur le mode de la comédie. C'est ce qui arrive avec Mai 68, dont nous ne pourrions avoir aujourd'hui que la singerie

     

  • DELIT D'INITIE

    Nous ne sommes plus à une affaire près allez-vous die. Et vous auriez raison, une de plus ou une de moins après tout ... Certes, sauf que cette fois-ci, l'affaire en question est d'actualité. En effet, elle touche la réforme des retraites !

    Selon certaines sources journalistiques -Médiapart en tête repris par Le Nouvel Obs et d'autres médias-, il pourrait se profiler un délit d'initié qui toucherait le président Sarkozy et son frère Guillaume :

    Guillaume Sarkozy.

    Guillaume Sarkozy.


    Je m'explique. Guillaume Sarkozy est le frère du président de la République. Il est également le délégué général de Malakoff Médéric, société spécialisée dans les assurances, la mutuelle santé, l'épargne, la prévoyance et ... la retraite !

    Auparavant, Guillaume Sarkozy était spécialisé dans le textile. Mais en 2006, il a du mal à joindre les deux bouts, et son entreprise dont il était le patron connaît des difficultés. Il a donc été purement et simplement écarté de la direction. Malgré cet échec, il a su rebondir. Ses connaissances et son réseau ayant réussi à le parachuter au sein du groupe Médéric. Le groupe est financièrement puissant et Guillaume Sarkozy l'a bien compris.

    En 2008, grâce à la participation au capital que détient Médéric, Guillaume Sarkozy parvient à faire son entrée au conseil de surveillance du groupe Le Monde, conseil qu'il devrait quitter dans quelques temps suite au rachat du groupe.

    Guillaume a bien compris que sa place au sein du groupe Médéric -devenu entre temps Malakoff Médéric- était cruciale. Il a donc décidé d'en tirer avantage en créant une sorte de participation ou "co-entreprise" avec la Caisse des Dépots et Consignations (CDC) -organisme d'Etat-, et  sa filiale la Caisse Nationale de Prévoyance (CNP).

    L'ambition affichée de cette alliance entre la CNP, CDC et le groupe Malakoff Médéric est claire : jouer un rôle majeur sur le marché de la retraite complémentaire dans les années à venir. Ce sera chose réelle le 1er janvier prochain avec la création d'une société commune qui regroupera le groupe Malakoff Médéric, la CDC et la CNP.

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    Nicolas Sarkozy arrive donc à point nommé dans cette affaire avec sa réforme des retraites qu'il souhaite faire adopter à tout prix. La réforme "va conduire à l'asphyxie financière des grands régimes par répartition" et sera donc "propice à l'éclosion de ces grands fonds de pension qui n'étaient pas encore parvenus à s'acclimater en France, à quelques rares exceptions près", nous explique le site Médiapart. Le Président assècherait donc la retraite par répartition au profit d'un mode de capitalisation.

    "Cette société n'aurait jamais vu le jour sans l'appui de l'Elysée", nous explique le site du Nouvel Obs. En effet, la CDC est une institution publique présidée par un parlementaire, la CNP est une filiale de la CDC et présidée par François Pérol, ancien secrétaire adjoint de l'Elysée.

    Pour rappel, la CDC gère le fond de réserve des retraites. Une raison réelle de cette réforme des retraites ? On comprend mieux pourquoi Nicolas Sarkozy s'entête à vouloir passer en force cette réforme.  Avec quelques 40 à 100 milliards d'euros en jeu, on comprend mieux la motivation de la famille Sarkozy et de leurs intérêts...

     

    Sources : Mediapart.fr, Le Nouvel Obs.com

  • HISTOIRE D'EAU

     

    Sommaire :

    Le Pays d’Aubagne envisage la gestion publique de l’eau

    Mais aussi :

    -          Les cinq ans de l’Appel de Varages

    -          Guérini s’engage

    -          Fuveau lance le débat

    -          Brignoles : exit Veolia ?

     

    EAU (Elus, Associations, Usagers) milite pour une gestion publique de l’eau potable et de l'assainissement.

    Elle soutient que :

    - L’eau est un bien commun de l’humanité, et non une marchandise ;

    - L’accès à l’eau pour tous est un droit.

     

    Basée à Varages (83), notre structure emploie maintenant cinq salariés, dont un journaliste professionnel.

     

    Vous pourrez ainsi recevoir dans votre boîte mail des brèves, des articles, des reportages… Pour plus d’informations (notamment des vidéos, l’agenda, la newsletter ...), vous pouvez consulter notre site, www.eaupublique.fr. En cours de construction, il sera finalisé fin septembre.

     

    Nous avons besoin de vous pour nous aider dans la collecte et la diffusion de l’information. Si vous avez des suggestions, si vous pensez à des sujets qui mériteraient d’être développés, n’hésitez pas à nous contacter : mpartage@eaupublique.fr. Et n’hésitez pas non plus à faire circuler ce courriel.

     

     

    A très bientôt.

     

    Michel PARTAGE

    Président de EAU

    Conseiller General du Var

     

     

    Si vous désirez ne plus recevoir cette lettre ou si vous la recevez en plusieurs exemplaires, veuillez nous le faire savoir « mpartage@eaupublique.fr » merci

     

     

  • TOUT VA TRES BIEN

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    Rentrant d'une semaine de vacances,je fais une rapide revue de presse.Et là stupéfaction quand je tombe sur la Une du Figaro qui fait trés fort "En dépit d'une forte mobilisation contre la réforme des retraites, le chef de l'État et le gouvernement estiment que l'étau se desserre.L'Élysée sent la victoire possible, mais n'ose encore y croire. Une excitation mesurée perce, au détour des phrases. Un optimisme encore voilé, tant le combat pour la mise en œuvre des retraites soulève à droite superstition et inquiétude".

    Pas mal, non ? C'est sûr que vu de loin, l'optimiste est plus nuancé , la réalité perçue  est évidemment toute autre. J'ai cru savoir que toutes les raffineries sont à l'arrêt, du jamais vu depuis 1968, que des milliers de lycéens sont dans les rues depuis 10 jours,dont mon petit fils à Toulon , dans des dizaines de villes, les employés municpaux ont voté la grève reconductible, les routiers ont annoncé qu'ils allaient s'y mettre, sans compter tous les mouvements qui se prolongent un peu partout dans le public comme dans le privé.

    Il y a donc toutes les raisons pour que la droite soit inquiète, comme le laisse penser malgrè tout le Figaro. Et cela ne va pas s'arrêter, on n'arrête pas un train quand il est lancé. La preuve, hier, 247 manifestations  dans toutes la France. Ce chiffre à lui seul en dit long, il est même en augmentation par rapport à la journée du 2 octobre, elle aussi un samedi, et qui avait déjà battu des records.

    Je suis convaincu que tout ceci n'est qu'un début, que les Français ne lâcheront rien, parce que ce qui se joue ici, c'est bien plus que le combat contre la réforme des retraites. C'est le rejet d'un pouvoir populiste et méprisant qui ne connaît que la force et la répression comme outils de dialogue, c'est un profond sentiment d'injustice devant la crise que l'on fait payer aux victimes quand les coupables continuent à s'enrichir, c'est un désarroi immense et une inquiètude abyssale face à l'avenir, particulièrement chez les jeunes qui ont l'impression d'être sacrifiés.

    Pour toutes ces raisons, et bien d'autres encore, car la colère qui s'exprime et s'exprimera encore dans les jours qui vont venir vient de loin et à de multiples sources, pour toutes ces raisons, donc,le mouvement ne pourra que s'amplifier. Que l'on ne s'y méprenne pas, l'histoire ne bégaie pas et ne se répète jamais. Les Français ne rejouent pas 1995 (les cheminots ne semblent pas prêts à jouer les fers de lance), 1968 (l'utopie et l'envie de changer le monde ne sont pas présents) ou encore moins 1936 (qui parle de lendemains qui chantent ?). Non, le peuple Français, rebelle et frondeur, le seul à avoir décapité un roi, est en train de nous jouer Octobre 2010, une date qui fera date. N'en doutons pas !

  • LE PRESIDENT DES RICHES

    Depuis vingt-cinq ans, les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon étudient au sein de la société française une bien étrange tribu : les riches.

    Je ne saurai trop conseiller la lecture du « Président des Riches », un ouvrage très bien ficelé, très énervant de vérité,  bien écrit .

    Les deux sociologues s’attardent sur l’oligarchie sarkozyenne, la construction d’un système au profit de certains et aux détriments du plus grand nombre. Tout y passe. Les relations d’intérêts, les manifestations d’intérêts, les conflits d’intérêts.

    Sarkozy est l’incarnation la plus visible en France du pouvoir des Riches. Cela fait longtemps,  que je nous faisons ce constat.

  • LA PEINE DE MORT DOIT DISPARAITRE



    La peine de mort est condamnée à disparaitreJournée mondiale contre la peine de mort : 10 octobre 2010

    En 2003, la Coalition Mondiale contre la peine de mort, dont Amnesty International est membre fondateur, a décidé de faire du 10 octobre la Journée mondiale contre la peine de mort.

     

     

    La Journée Mondiale est consacrée cette année aux Etats-Unis, mais son potentiel va bien au-delà.

    Elle a pour but de mettre en évidence les défauts et les préoccupations qui entourent l'application de la peine de mort aux Etats-Unis et dans le monde, ainsi que de montrer la solidarité internationale avec les militants anti-peine de mort aux Etats-Unis en envoyant des messages positifs sur la tendance à l'abolition dans le monde entier.

    Beaucoup de pays maintenant la peine de mort justifient souvent son application par l’exemple des Etats-Unis, le dispositif pénal de la peine de mort y étant perçu par beaucoup comme efficace, juste et fiable.
    Cette journée internationale fournit l’occasion de montrer que tel n’est pas le cas, en combattant la tendance des décideurs politiques et du grand public des autres pays maintenant la peine de mort d’utiliser cette justification, ainsi que de continuer à sensibiliser l’opinion aux Etats Unis sur les défauts

  • C'EST LES VACANCES !

    Depart pour la Tunisie à 9h50 .A bientot,mais le blog vit toujours cette semaine.

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  • ALLEZ ON BLOQUE TOUT

    Et si on bloquait tout ?

     

     

     

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    Il paraît que le mouvement contre la réforme des retraites se "radicalise". Ah bon ? Mais ça veut dire quoi se "radicaliser" ? Occuper les usines, couper les grandes voies de communication, dresser des barricades, là oui il y aurait "radicalisation". Nous n'en sommes pas arrivés à ce stade. Ne jouons donc pas à faire peur ou à nous faire peur avec quelque chose qui n'existe pas.

    Mais les préavis de grève reconductible qui se multiplient ? Et alors, c'est tout à fait légal ! La "radicalisation", c'est franchir plus ou moins les limites de la loi. Et puis, on confond tout : la grève reconductible n'est pas la grève illimitée, contrairement à ce que j'entends ici ou là. Elle consiste simplement à discuter et décider chaque jour de la poursuite de la grève ou pas. Rien à voir avec la grève illimitée, où l'on fait grève jusqu'à satisfaction des revendications.

    Encore moins est-il question de "grève générale", cette foutaise que toutes les confédérations rejettent . J'ai souvent remarqué que cette formule est le prétexte pour ne pas faire grève : tant que tout le monde ne s'y met pas, je reste chez moi, disent les jaunes. C'est aussi une arme de guerre de l'extrême gauche contre d'autres organisations , qu'elle cherche à culpabiliser en dénonçant leur soi-disant mollesse. Comme s'il suffisait de décréter la "grève générale" pour que le pays, par magie, soit complètement bloqué !

    Non, la réalité n'est pas celle-là. D'abord, appeler les salariés à faire grève exige beaucoup de discernement car, pour la plupart, la perte de salaire ou l'affichage public de leurs convictions est risqué, pénalisant. Il faut quand même avoir ça à l'esprit. Et puis, un mouvement social ne se déclenche pas d'un bureau à Paris : c'est sur le terrain, dans les entreprises, parmi les salariés, que la dynamique s'installe et prospère. Actuellement, le mouvement contre la réforme des retraites ne se radicalise pas mais il s'élargit, s'approfondit et j'en suis très heureux. C'est à l'initiative de la base et c'est bien ainsi. Ce n'est pas une avant-garde même éclairée qui doit dicter aux travailleurs ce qu'ils ont à faire.

    Je ne suis pas non plus d'accord avec certains de mes camarades socialistes qui proposent d'organiser sur la réforme des retraites un référendum. Je suis contre ce dispositif, de nature plébiscitaire, que la gauche a dès son origine combattu. Aucun syndicat d'ailleurs ne le réclame. Si on entre dans cette logique, on fera un référendum sur tout et n'importe quoi, et c'est la démocratie représentative, parlementaire, qui en pâtira.

    Le mouvement contre la réforme des retraites ne se radicalise pas mais se renforce. Pourquoi ? Parce que nous sommes entrés dans la dimension symbolique de ce mouvement. De concret, il n'en est plus question puisque tout a déjà été fixé, sauf la concession d'aujourd'hui pour les familles, qui ne change rien à l'appréciation générale qu'on peut porter sur cette réforme.

    Le symbole fort, c'est celui d'un avenir incertain, d'une retraite problématique, d'un travail insatisfaisant. C'est pourquoi la limite des 60 ans apparaît comme un acquis protecteur. Accepter les 62 ans est perçu comme une régression sociale, un terrible engrenage. Car au nom de cette logique, qu'est-ce qui interdit d'aller plus loin ? Voilà ce que craignent les salariés et qui leur font cesser le travail, y compris en songeant à une grève reconductible. C'est normal
  • MOHAMED EST MALHEUREUX

    CHARLEVILLE-MEZIERES (Ardennes). Lycéen à Etion, Mohamed saisit la justice. En stage chez Maximo, on lui aurait conseillé de prendre un «pseudo» pour démarcher les clients par téléphone.

    57141378_p.jpgL'AFFAIRE se résume _ hélas _ très simplement. Elève de terminale au lycée d'Etion, à Charleville, Mohamed débutait un stage comme commercial au sein de la société Maximo (vente et livraison de produits alimentaires, notamment surgelés, à domicile), dont l'antenne ardennaise est basée à Tournes.
    Sa mission : démarcher des particuliers déjà clients de l'enseigne, et leur proposer des promotions. Ce que l'on appelle du télémarketing.
    Le jeune homme de 19 ans a donc préparé son petit laïus. « Bonjour, Mohamed à l'appareil, seriez-vous intéressé par… »
    Mais selon lui, les choses ont vite tourné à l'aigre. Un cadre supérieur lui aurait très vite suggéré de changer de prénom quand il s'adressait à ses interlocuteurs. Car avec un prénom comme « Alexandre », « ça se passe mieux » (commercialement).
    Cela a littéralement choqué le jeune Mohamed, qui s'est plaint auprès du directeur local de Maximo. Lequel, peu sensible aux arguments du jeune homme, aurait décidé de mettre un terme prématuré au stage.
    Né en France, fier de son prénom, Mohamed a décidé de saisir la justice. Il a rendez-vous demain jeudi avec l'avocat Xavier Médeau.

    Maximo connaissait le prénom


    Celui-ci nous a confirmé que les premiers éléments en sa possession laissaient à penser qu'il y avait non seulement atteinte à la dignité (le prénom fait partie de l'intégrité d'une personne) mais aussi, en l'espèce, à une forme de discrimination. En 2009, la cour de cassation a en effet jugé que « demander à un salarié de changer de prénom » s'apparentait à une forme de discrimination. Dans ce dossier, il s'agissait déjà d'un homme prénommé Mohamed, mais l'affaire se déroulait à Marseille et on lui avait conseillé d'utiliser plutôt le prénom « Laurent ».
    Depuis quelques jours, le lycéen d'Etion est en stage dans une autre entreprise.
    « Ces stages font partie du cursus pédagogique » a simplement précisé hier la proviseur de l'établissement, qui forme notamment aux métiers du commerce. Une chose est établie : ce n'est pas la première fois qu'un élève effectuait un stage chez Maximo, et aucun problème particulier n'avait jusqu'alors été à déplorer. Par ailleurs, comme il est d'usage, une convention avait été établie entre le lycée et l'entreprise, laquelle connaissait donc le prénom du stagiaire…
    « Entreprise familiale de dimension nationale, Maximo veille tout particulièrement à préserver sa dimension humaine. Une politique sociale où chaque salarié est associé à la réussite de l'entreprise : l'importance accordée à la communication, le développement et l'optimisation permanente des compétences sont les raisons de l'attachement de nos salariés à Maximo » lit-on sur le site Internet de la société.

    Soit…


    Toujours est-il qu'hier, il nous a été indiqué que « la direction du site ardennais ne souhaitait pas s'exprimer dans la mesure où la justice était saisie ».
    Reste qu'au-delà de la procédure judiciaire qui devra établir les faits et éventuellement décider d'une sanction (la présomption d'innocence étant de mise ici comme dans tout autre dossier), au-delà même de cette affaire précisément, se pose en filigrane la question de la xénophobie (au moins au sens étymologique du terme) d'une partie de la population. Dans les Ardennes comme ailleurs, si l'on en vient éventuellement à suggérer à un « vendeur » d'emprunter un prénom qui « paraît » plus « français de souche » qu'un autre (nous insistons sur les guillemets), c'est peut-être que l'on a remarqué que c'était plus « vendeur ». Hélas.

    D'aprés L'Union-L'Ardennais