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  • FATIGANT , FATIGUE

    Il y a des  députés socialistes  fatigants. Cela fait des mois que l’on sait qu’il faudra économiser 30 ou 50 milliards. Le moment est venu d’y travailler. La presse parle d’une fronde au sein du groupe socialiste à l’Assemblée.
    Du côté  des partisans de Manuel Valls, on n’est pas toujours très fins. « Dans le camp de Matignon, on est déterminé à faire courber l'échine aux contestataires. «Le premier qui bouge, c'est une balle dans le genou. Ça calmera les autres», menace un député exaspéré par les attaques «d'une minorité». »
     
    Au moins, avec la droite on peut rigoler. Mme Pécresse a dit qu’il n’y avait pas assez de réformes de structure. M. Copé veut 130 milliards. Ils oublient qu’ils ont été au pouvoir pendant 10 ans, qu’ils n’ont fait aucune vraie réforme et que leur seul plan était de ne pas remplacer la moitié des fonctionnaires qui partait en retraite. Les Français n’ont pas oublié, eux.
     
    Au contraire, ça fait des années qu’on leur promet des actions mais ils ne voient rien venir. L’annonce de Manuel Valls est la première de grande ampleur depuis très longtemps. Enfin, ça bouge. L’annonce est double : il y a les cinquante milliards, bien sûr, mais aussi la réforme territoriale qui est importante parce qu’elle parle aux gens. Ce sont leurs départements qui vont sauter et leurs régions qui vont bouger. Ce qu’on retiendra de cette période est un nouveau premier ministre qui n’hésite pas à rentrer dans le dur , de la fonction publique, des élus, de sa propre majorité.
     
    La fronde est compréhensible. Je lisais un député socialiste qui disait : on n’a pas été élus pour cela.
     
    Engagement numéro 9 : Rétablissement du déficit public à 3 % du PIB. Rétablissement de l’équilibre budgétaire en fin de mandat.
     
    « On » a été élu pour virer Nicolas Sarkozy, pour rétablir les comptes et pour quelques engagements, comme le numéro 3 (allègement fiscal pour les entreprises qui investissent en France)… On fera le bilan des 60 engagements à la fin.
     
    La fronde est compréhensible mais lassante.

  • LA CONNERITUDE

     

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    Perfectionniste ?
    — Pour les conneries seulement.

    J.DUTRONC.

    Pierre Gattaz a décidé de rejoindre ce club fermé . Il est pour l’instauration d’un SMIC réduit pour les jeunes afin de les aider à trouver un travail. Son explication est belle : "Il vaut mieux quelqu'un qui travaille dans l'entreprise avec un salaire un peu moins élevé que le Smic, de façon temporaire et transitoire, plutôt que de le laisser au chômage." Mais oui Pierre, un jeune, c’est frais, c'est beau,  c’est con, c’est malléable, offrons lui des salaires au rabais ! Ce jeune a été éduqué à coup de contrats pro, d’alternances, de stages, que des jobs sous-payés pour effectuer une charge de travail proche d’un véritable emploi. Alors ces jeunes ne pourront qu’être heureux de trouver un nouveau job, légèrement mieux payé que leur précédent stage ou leur dernier contrat pro, même si la rémunération n’atteint toujours pas le SMIC.
    « Jeune et con » n’est qu’une chanson, pas une réalité. Le Jeune n’a pour envie que d’entrer de plein pied dans la vie active, avoir un logement, sortir entre amis, fonder une famille, avoir une voiture, partir en voyage, que sais-je encore. Le Jeune n’a pas envie d’attendre 67 ans et son départ en retraite pour profiter de sa jeunesse. Pour relancer l’économie, il vaut mieux protéger les jeunes plutôt que les appauvrir. Il vaut mieux leur permettre de rentrer de plein pied dans la vie active plutôt que de les considérer de plus en plus longtemps comme des sous-travailleurs qui sont aptes à travailler comme leurs collègues mais qui ne méritent pas le même salaire.
     
    C’est Edouard Balladur qui doit être heureux. Qui aurait cru que le SMIC Jeune  reviendrait à la mode pour le 20ème anniversaire de sa mort (suspendu le 30 mars 1994 et abrogé le 8 août de la même année) ? Je pensais que seul Sarkozy avait survécu au Balladurisme. A première vue, il commence à voir des héritiers apparaître. Je ne me souviens que de deux idées d’Edouard Balladur, le SMIC jeune et le financement de sa campagne présidentielle à coup de vente de t-shirts. Les héritiers de Balladur, c’est ça votre prochaine idée pour relancer l’économie française ?
     
     
     Laurence Parisot  « Proposer un salaire en dessous du smic s'apparente à une logique esclavagiste. »
  • UN ERE NOUVELLE

     

    PS nouveau logo

    Une ère nouvelle s’ouvre. La défaite nous y contraint autant qu’elle nous oblige à une remise en cause profonde. A moins que d’abandonner plus encore le terrain déjà perdu, elle ne peut-être que politique et collective. Rien ne serait pire que le chacun pour soi. Chacun sait où cela mène.

    Si le Parti Socialiste doit, lui aussi, se remettre en cause, les mises en causes personnelles sont malvenues. Elles ne serviraient qu’à masquer des responsabilités partagées. Il conviendra de les analyser, de la section locale au plus haut niveau.

    En attendant, la nomination de Jean-Christophe Cambadélis ne peut-être que transitoire .

     Après la ratification du Conseil national, à lui, d’organiser la consultation des militants. Ils ont beaucoup à dire et  beaucoup à faire. La confiance est nécessaire au Gouvernement. Celle des militants socialistes  est indispensable au  1er secrétaire national .

  • 528 CONDAMNES A MORT EN EGYPTE

     

    Réaction des familles des condamnés à mort suite au verdict © AFP/Getty Images
    Réaction des familles des condamnés à mort suite au verdict © AFP/Getty Images

     

    Egypte : annulez les 528 condamnations à mort

    A l’issue d’une audience unique, un tribunal égyptien a condamné lundi, 24 mars 2014, 528 partisans de l’ancien président Mohamed Morsi à être exécutés en raison du rôle qu’ils auraient joué dans les violences qui ont suivi sa destitution en juillet 2013. La plupart des accusés ont été condamnés en leur absence et à l’issue d’un procès inéquitable qui a bafoué les droits fondamentaux de la défense.

    Ces condamnations à mort, qui donnent un exemple consternant des défaillances et du caractère sélectif du système judiciaire égyptien, doivent être annulées immédiatement.

     

    POUR EN SAVOIR PLUS, lire notre article : "Plus de 500 condamnations à mort : une décision "consternante" en Egypte"

    Le juge annoncera officiellement sa décision finale le 28 avril.

    Agissez maintenant, en signant ce message adressé au Ministre de la Justice, Nayer Abdel-Moneim Othman :

    Monsieur le Ministre,

    C’est avec stupeur que j’ai appris la condamnation à mort de 528 personnes; un tribunal les ayant condamnées, pour la plupart en leur absence, à l'issue d'un procès manifestement inéquitable. Le procureur n'a pas lu les charges retenues contre les accusés, ce qui est pourtant requis par la loi Égyptienne. Le juge n'a pas autorisé les avocats de la défense à procéder à des contre-interrogatoires des témoins et n'a pas passé en revue les éléments à charge présentés contre les 528 personnes. Il a également rejeté la demande de la défense, qui souhaitait obtenir plus de temps pour étudier les 3 070 pages de dossier, affirmant qu'il rendrait son verdict le 24 mars.

    Devant cette situation alarmante, je vous demande, Monsieur le Ministre, d’exhorter les autorités à annuler les 528 condamnations à mort prononcées le 24 mars et à ordonner la tenue d'un nouveau procès qui respecte rigoureusement les normes internationales en matière de procès équitables, sans recours à la peine capitale.
    En outre, toutes les peines de mort qui viendraient à être confirmées doivent être commuées et un moratoire sur les exécutions doit être mis en place en vue de l'abolition de ce châtiment.

    Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma haute considération.

  • ILS ONT OSE :C'EST A CA QU'ON LES RECONNAIT

     

     

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    A peine élu  à Hénin Beaumont le Front National   expulse la Ligue des Droits de l'Homme du local  qu'elle occupait depuis des années . .

    "Non seulement, aucun bail n'a été signé entre l'association d'extrême gauche et la mairie faisant de la LDH, un occupant sans titre mais plus grave, ces subventions sont totalement illégales", a ajouté le faccho lepeniste , maire de la commune           

     Le nouveau maire a critiqué dans le même communiqué France Info, qui avait fait état le premier de sa décision, s'étonnant qu'une "pseudo journaliste" fasse "la une de l'édition matinale en reprochant à la municipalité de respecter la loi!"

    M. Briois a ajouté: "Que les médias puissent reprocher à la nouvelle équipe municipale de respecter la loi est un comble. Que la bien-pensance s'y fasse: désormais la loi sera respectée à Hénin-Beaumont!"

    Lors d'un point presse, Alain Pruvot, président de la LDH d'Hénin-Carvin et de la fédération départementale LDH du Pas-de-Calais, avait souligné ce qu'il appelait la "dangerosité" du FN. M. Briois avait aussitôt riposté en dénonçant "la campagne de haine" menée par la LDH locale.

     
    Après l'exigence du retour du porc dans les cantines, une priorité nationale , voici que Steeve Briois, maire FN fraîchement élu d'Hénin-Beaumont annonce sa priorité économique pour endiguer le chômage qui touche durement la commune.
     
    Supprimer le local  de 20 m2 de la Ligue des Droits de l'Homme et la subvention de 300€ ça urgeait et que ce gouffre financier mettant en péril la communauté, ou la liberté d'expression car on y affichait quand même de la poésie en vitrine, voyez-vous c'est le début du gauchisme le plus atroce .

    Quand on place le buste de Jean Jaurès  dans son  bureau  , on ne peut oublier qu'un  un dénommé Raoul Villain, adhérent de la Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine, groupement d’étudiants nationalistes, l'avait  l’assassiné.

  • LA CONFIANCE A VALS

     

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    Cet aprés-midi Manuel Valls fera  son discours de politique générale. Ce sera un grand moment, pour le Premier ministre, son gouvernement, la majorité de gauche et le parti socialiste. Un moment protocolaire, solennel et politique, à ne pas rater. Un ton, un style, une ligne vont être donnés. Aucun socialiste ne doit manquer ce rendez-vous, surtout pas les parlementaires, à qui la confiance va être demandée. C'est pourquoi il est regrettable qu'une petite centaine d'entre eux aient jugés bon de pétitionner, en mettant sous conditions leur vote de confiance.

    C'est regrettable, d'abord parce que ça ne se fait pas. Sous la Ve République, le parti majoritaire soutient le président de la République et son Premier ministre. Les désaccords, inévitables et même salutaires, se gèrent et se négocient autrement que la veille et l'avant-veille d'un vote de confiance, par une mise sous pression. D'autres, moins gentils que moi, diraient : par un chantage. Jamais on n'a vu ça par le passé : des députés indexant leur confiance sur certaines "conditions" ("Les conditions de la confiance, pour un contrat de majorité", c'est le titre de la pétition). Non, un vote de confiance ne fait pas l'objet d'un marchandage. Par définition, une confiance ne se discute pas sinon, c'est une défiance  : on fait confiance ou pas, il n'y a pas d'entre-deux, pas d'hésitation, pas d'incertitude possible.

    C'est d'autant plus regrettable que la situation politique ne se prête vraiment pas à ce genre de prise de distance : le PS a lourdement échoué aux élections municipales, EELV vient de lâcher le gouvernement, ce n'est donc pas le moment d'en rajouter en affichant publiquement des dissensions. Après le départ des écologistes, avec les attaques du Front de gauche, la majorité socialiste est fragilisée. Tout ce qui la fragilise encore plus est déplorable.

    J'ai lu de près le texte des parlementaires mécontents. Ils demandent de "réaffirmer et d'amplifier les choix et les engagements de 2012" : ça ne mange pas de pain, c'est ce que ne cesse pas de faire le gouvernement depuis ... 2012, aller dans le sens de ce qu'il a promis. Je ne vois pas l'utilité de le rappeler (ou alors c'est qu'on a autre chose en tête). Le texte veut "obtenir une réorientation européenne pour mettre fin aux politiques d'austérité". Ah l'Europe : quand ça va mal, le coupable tout trouvé, c'est l'Europe. Non, les directives européennes ne nous sont pas imposées : ce n'est pas l'Europe qui décide de la politique de la France, c'est ... la France. Le problème de l'Europe, ce n'est pas l'Europe, c'est la droite : c'est le fait qu'une majorité des pays d'Europe et la majorité politique au Parlement européen sont conservateurs. Les élections européennes sont justement là pour faire changer ça.

    La pétition énumère une série de mesures, sorte de fourre-tout sur lequel on ne peut qu'être, en théorie, d'accord : relever les bas salaires, les retraites modestes, assurer la transition écologique, transformer l'Etat, les collectivités et la démocratie, etc. Mais un catalogue ne fait pas un projet, qui ne peut retenir que quelques grandes lignes. Et puis, c'est bien joli de proposer des mesures sociales dont personne ne conteste la générosité : mais après, comment on fait pour les financer ?

    Derrière tout ça, au milieu des phrases et des mots, il n'y a finalement qu'un seul passage qui soit politiquement déterminant : la demande de "substituer un pacte national d'investissements, négocié jusqu'au niveau des entreprises, aux mesures les plus coûteuses et sans conditions actuellement envisagées dans le pacte de responsabilité". Ca fait un peu charabia, l'idée n'est pas complètement claire, les mots sont choisis et retenus. Qu'est-ce que veut dire cette phrase, la plus importante du texte ?


    Mes camarades députés ont décidément la manie des "conditions" : le vote de confiance sous "conditions", l'aide aux entreprises sous "conditions". Dans une économie de marché, en matière de création d'emplois, je ne vois pas qu'on puisse "conditionner" le soutien de l'Etat. En revanche, il faut se donner des objectifs, mesurer les résultats, faire des bilans le moment venu : évaluation a posteriori, oui, conditions préalables, non. Vous pouvez inciter, encourager, soutenir les entreprises à créer de l'emploi : c'est le choix du président Hollande, à travers le pacte de responsabilité. Mais vous ne pouvez pas les obliger, les contraindre.

    Mais alors, me direz-vous, les entreprises vont prendre le fric pour elles et se moquer des emplois ? Non, ce n'est pas comme ça que ça se passe : l'entreprise, l'emploi, les affaires qui marchent, tout ça est lié. Une entreprise qui ne fait rien de son argent, ça n'existe pas : elle  doit investire  elle doit  créer , elle doit se développer . Même Marx explique ça.


    La gauche a choisi, depuis 2012, ce que la droite n'avait pas osé : engager massivement des économies dans les dépenses publiques, soutenir massivement l'activité des entreprises. Je pense, j'espère, je ne doute pas que Manuel Valls reprendra  ces deux objectifs, les mettra en perspective, leur donnera un contenu politique. Le sens pour un socialiste, c'est de sortir les catégories populaires, d'abord elles, du chômage de masse qui sévit depuis plus de 30 ans dans notre pays. C'est aussi d'assurer la pérennité de notre système social. Pour cela,  les parlementaires doivent faire confiance au gouvernement : la confiance est comme ça, elle ne se mégote pas.

  • ILS NE SONT VRAIMENT PAS MURS LES VERTS

    Le problème des Verts, c'est celui de leur maturité politique. Ils ont du mal à intégrer une culture de gouvernement. Ce n'est pas leur départ qui me gêne bien qu'il aurait été mieux, pour la majorité parlementaire et présidentielle, qu'ils restent) . C 'est la raison qu'ils en donnent : une affaire purement personnelle, l'image de Manuels Valls. Qu'on puisse partir sur un désaccord politique, ça se comprend. Mais là, pas de changement de cap : le nouveau Premier ministre est dans la ligne de ce qui s'est fait avant, qui a été assumé et soutenu par EELV et si la direction politique du gouvernement ne  leur convient pas -ce que je peux admettre-, il ne fallait pas y entrer en 2012. La maturité politique, c'est la cohérence et le refus des paramètres personnels.

    La maturité politique, c'est aussi la prise de responsabilité, sachant qu'on n'est jamais d'accord sur tout, qu'il faut bien transiger sur certains points.  Il semblerait que Manuel Valls et François Hollande étaient prêts à faire de beaux cadeaux aux écolos : n°2 du gouvernement, ministère de l'écologie élargi, avec en prime une part de proportionnelle aux élections législatives et des engagements sur certaines réformes. Il faut vraiment être fou, c'est-à-dire immature, pour refuser ! En politique, il y a des propositions qui ne se refusent pas. A moins de cultiver l'esprit protestataire, de se sentir mieux dans l'opposition que dans la majorité.

    Dernier signe d'immaturité politique des Verts : la bureaucratisation de leur organisation, qui va de pair avec un basisme forcené. La décision de ne pas participer au nouveau gouvernement n'a été prise que par quelques personnes, en bureau exécutif. Les parlementaires étaient favorables au maintien. Mais chez les Verts, l'élu, le représentant du peuple a peu de poids face à l'appareil et à sa base. A la limite, je me demande s'ils ne se méfient pas de la démocratie représentative, lui préférant la démocratie directe. En  Conseil fédéral (qui n'a plus grand chose à discuter puisque la décision a été prise), Cécile Duflot a eu cette formule, dont je ne sais pas si elle procède d'un comique involontaire ou pas : "Je continue plus que jamais de défendre le principe de participation à un gouvernement". C'est pourquoi elle en est partie ...

    Dans la perspective d'une reconstruction de la gauche, il est impensable que les Verts n'en fassent pas partie. Ils ont beaucoup à apporter, ils représentent une sensibilité politique, ils abordent des questions cruciales. Mais sans maturité politique, ils ne peuvent rien faire et on ne peut rien faire avec eux.

     Ne pas être mûr pour certains changements, indispensables, après défaite, c'est ne pas être mûr pour une prochaine victoire.

  • LAMY UN DROLE DE CAMARADE

     Voici ce que vient de déclarer Pascal Lamy  ancien patron de l'OMC, et membre du PS  .

    "Je sais que je ne suis pas en harmonie avec une bonne partie de mes camarades socialistes, mais je pense qu'à ce niveau de chômage il faut aller vers davantage de flexibilité, et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au Smic "

     
    Non Camarade , un petit boulot c'est un petit boulot, ni plus ni moins, et c'est  souvent de un boulot de merde , néfaste pour la santé qui plus est. Ceci étant posé : ça reste du travail. Et tout travail mérite un salaire décent  , cela va de soi et ce n'est pourtant déjà pas le cas pour des millions des Français qui se crèvent à bosser pour pas grand-chose précisément à cause de l'avidité du patronat, des actionnaires et de cette mondialisation sauvage dont tu appelles dans la même interview à ce qu'elle soit enfin embrassée et appréciée par nous autres .
    Ridicule .
  • COMMENT PARLER DE DEFAITE

    En attendant de connaitre le nouveau gouvernement, faisons un peu de rhétorique et de linguistique. Dans la déferlante de commentaires qui a suivi les résultats de dimanche soir, de nombreux qualificatifs, très variés, ont été utilisés pour désigner l'événement. Le langage n'est jamais innocent : il nous dit quelque chose d'important. Et puis, la politique c'est l'art de la parole, du mot juste. J'ai donc voulu m'y arrêter et y réfléchir, d'autant que le lexique employé a été riche.

    Sur France 2, à l'annonce des mauvais résultats pour les socialistes, Ségolène Royal a parlé d'un avertissement. C'est sans doute le terme le plus soft : un avertissement, ce n'est pas très méchant, ça ne porte pas vraiment à conséquence. Ce n'est même pas un blâme. L'électorat nous dit seulement de faire attention. J'aimerais que Ségolène ait raison. Mais je crois, comme beaucoup d'autres, que le vote de ces élections municipales est, hélas, plus fort. Sur le plateau, des leaders du PS n'ont pas hésité à employer le mot de sanction, plus proche de la réalité. Rejet a aussi été utilisé, encore plus fort : trop fort à mes yeux, et pas très juste. Les citoyens ne votent pas uniquement contre, mais aussi pour. Refus à la limite, mais indissociable d'une adhésion. Déculotté  a même prononcé le rréservé Ciotti

    Car sanction de qui ou de quoi ? Pas facile de décrypter le message. C'est pourquoi, pour ma part, je préfère le mot plus neutre, plus objectif de défaite. De fait, les socialistes ont échoué. Arnaud Montebourg, hier matin sur France-Inter, a voulu être plus précis, en parlant de défaite historique. Oui, je comprends : des villes à gauche depuis toujours sont cette fois passées à droite, et cette défaite est d'une ampleur jamais atteinte jusqu'à maintenant. Mais je trouve qu'on met à notre époque le terme d'historique à toutes les sauces. Finalement, tout est plus ou moins historique, nouveau, singulier. Je crois que cette dramaturgie est inutile. Défaite, ça suffit, c'est déjà beaucoup.

    Des commentateurs se sont laissés inspirer par des métaphores : le PS aurait reçu une gifle ou une claque. Je n'aime pas trop ces images. Que savons-nous des intentions de l'électorat ? Une gifle à la gauche ? Et pourquoi pas une caresse à l'extrême droite ? Non, laissons tomber ces termes trop partisans, trop subjectifs, trop orientés. Celui qui parle de gifle, c'est en réalité celui qui a envie de gifler le parti socialiste, rien d'autre. Libération a titré à sa une : La punition, comme si le rapport du peuple à ses représentants dans une élection était analogue à celui du professeur à ses élèves dans une classe ! Non, c'est un vocabulaire déplacé, au sens propre du terme. Un blogueur antibois  est allé jusqu'à parler de fessée : là, on tombe carrément dans l'infantilisation de la vie politique . (


    La référence historique, plus subtile, n'a pas été absente : c'est la fameuse Bérézina, que je n'apprécie pas trop non plus lais que j'ai employé et  qui ne peut rendre compte de la réalité présente. Est-ce que la gauche a battu en retraite devant la droite, comme les soldats de Napoléon devant les armées du tsar ? Peut-être, mais on ne peut pas dire que les troupes socialistes ont été engloutis dans les eaux glacées du fleuve électoral. Bérézina, ça ne me convient pas.

    Il y a le vocabulaire qui désigne ceux qui ont perdu et le vocabulaire qui désigne ceux qui ont gagné. Le premier, avez-vous remarqué, est plus prolixe que le second : comme si c'était moins la droite qui avait gagné que la gauche qui avait perdu. Très révélateur. Pourtant, deux termes maritimes ont été fréquemment introduits : la vague bleue, jolie image de plage, de vacances et de surf. En revanche, plus inquiétante est celle de tsunami de droite : c'est sans doute puissant, mais surtout dévastateur, catastrophique, tragique pour tout le monde. Si j'étais de droite, je me méfierais de ce mot , l'utilisation fréquente est d'ailleurs assez récente .

    Chacun fera son choix, le dictionnaire est un outil merveilleux. Simplement, il ne faut pas que ceux qui ont échoué soient désespérés et que les gagnants soient triomphants. Il y a aussi le défaut inverse, tout autant désolant : j'ai rencontré un Saint-Quentinois de gauche qui a osé me dire que Xavier Bertrand n'avait pas tant gagné que ça et que Michel Garand n'avait pas complètement perdu. J'en suis tombé sur le cul, je n'ai même pas eu le courage de lui répondre. Il ose me le dire, mais en son for intérieur, peut-être qu'il n'ose pas vraiment le penser : c'est une forme d'auto-consolation, me suis-je dit. Les mots sont aussi des pansements.