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Actualité - Page 6

  • LES 35 HEURES

    C'est la conclusion du rapport d'une commission d'enquête parlementaire que s'est procuré AlterEcoPlus.

    Oubliez tout ce que vous avez pu lire ou entendre sur les 35 heures. AlterEcoPlus s’est procuré le projet de rapport de la commission d’enquête parlementaire sur l’impact économique, social et sociétal des 35 heures qui doit être rendu public mardi 16 décembre. Et le bilan («le vrai bilan», article consultable sur abonnement) va à l’encontre de la plupart des idées reçues. Dans une interview donnée au site économique, la rapporteure de la commission, la députée socialiste Barbara Romagnan, résume:

    «Entre 1997 et 2001, il n’y a jamais eu autant d’heures travaillées partagées par tous en France. Deux millions d’emplois salariés dans le secteur marchand ont été créés sur cette période. Aucune politique ne s’est révélée plus efficace par le passé

     

    39 personnalités issues du monde politique, syndical, universitaire, de l’administration et de l’entreprise ont été auditionnées. Selon le rapport, «presque aucune des personnes auditionnées ne demandait une remise en cause des 35 heures».

    Dans un propos liminaire, le président de la commission, le député UDI Thierry Benoit, souligne «le travail sérieux accompli par notre rapporteure Mme Barbara Romagnan, même si je ne partage pas les conclusions de son rapport. Chacun pourra se forger sa propre opinion».

    Les conclusions en question, les voici (l’ensemble du rapport est consultable sur AlterEcoPlus, le gras est de Slate):

    ● La réduction du temps de travail décidée par la loi de 1998 a contribué à ce que l’économie française crée davantage d’emplois qu’elle ne l’aurait fait sans cette loi sur la même période. Le chiffre de 350.000 est le plus communément admis. Entre 1997 et 2001, l'Insee estime à 2 millions les créations d'emplois salariés dans le secteur marchand. Il n’est aujourd’hui pas possible de dire combien d’emplois supplémentaires auraient pu être créés si le processus de réduction du temps de travail n’avait pas été interrompu en 2002.

    Cette réduction n’a pas coïncidé avec une dégradation de la compétitivité de notre pays notamment parce qu’elle s’est accompagnée d’une accélération des gains de productivité.

    La France reste ainsi attractive et se place régulièrement dans le trio de tête des IDE (investissements directs à l’étranger).

    • La réduction du temps de travail, comparée à d’autres politiques publiques mises en œuvre pour stimuler l’emploi, notamment celles qui reposent sur des baisses de cotisations sociales sans conditions, apparaît moins coûteuse pour les finances publiques, au regard du nombre d’emplois qu’elle a permis de créer.

    • Elle a permis une réorganisation du travail dans les entreprises de plus de vingt salariés grâce à la relance et au dynamisme du dialogue social pour aboutir à des accords.

    • La réduction du temps de travail s’est traduite, pour la majorité des salariés qui en ont bénéficié par une amélioration de l’articulation entre le temps passé au travail et le temps consacré aux activités personnelles, familiales ou associatives. Elle a également permis un rééquilibrage, limité mais réel, des tâches ménagères au sein des familles.

    Les études disponibles laissent penser que ce processus, s’il avait été mené à son terme, pouvait constituer un puissant élément de recomposition des temps au service de l’égalité hommes-femmes.

    A l’aune de ces auditions et des documents à notre disposition, il apparaît que la réduction du temps de travail a constitué un outil pertinent et efficace de lutte contre le chômage, un outil de transformation de la société et d’amélioration de la qualité de vie.

    Quinze ans après, il convient de tirer lucidement les leçons des expériences passées de réduction du temps de travail, de leurs conditions, de leurs effets positifs mais aussi de certains effets négatifs qui peuvent expliquer les critiques.

    L’objectivation de ces derniers est l’un des acquis majeurs de ce rapport, et a pu également faire l’objet d’un large consensus au sein de la commission.

    On peut évoquer à ce titre:

    l’intensification du travail, repérée dans plusieurs secteurs, et qui s’est parfois accompagnée de souffrance pour les salariés;

    les fortes tensions dans la fonction publique hospitalière en raison d’un décalage entre l’application de la loi et le temps des recrutements importants, étalés de 2002 à 2000. Elles ont été incontestables mais les difficultés ne résultaient pas uniquement de la RTT;

    • les difficultés qu’aurait pu engendrer l’application de la loi aux entreprises de moins de 20 salariés.

    Ces effets, s’ils doivent être pris en compte et corrigés, n’invalident en rien le principe de cette politique. Pour se poursuivre, elle devra s’ajuster à un contexte qui n’est plus celui des lois Aubry. Il nous appartient aujourd’hui, au travers de la négociation sociale, d’accélérer l’amélioration de la qualité de vie au travail, dans le secteur privé et dans le secteur public, de permettre aux jeunes de construire leur parcours professionnel et de ramener de nombreux chômeurs vers l’emploi.

    Laisser perdurer un chômage de masse serait faire courir à notre pays le risque d’une explosion sociale prochaine.

    Voilà qui va faire plaisir à Martine Aubry.
  • PLUS ON EST CON PLUS ON VOTE FN

    De nombreuses études le montrent, ce sont les jeunes ayant le moins d'instruction qui se tournent vers le Front national. Moins on est instruit, plus on vote FN. On observe que ce sont également ceux qui s'intéressent le moins à la campagne. Leurs préoccupations sont, par exemple, plus portées sur la sécurité et moins sur l'éducation. Ils sont souvent très peu intégrés socialement, avec une certaine précarité professionnelle. C'est ce qui différencie cet électorat de celui de Mélenchon, par exemple

    En savoir plus sur  http://www.lexpress.fr/actualite/politique/moins-on-est-eduque-plus-on-vote-fn_1100733.html#wgcmmwMV2OytPtG0.99

  • TRIBUNE DE MARTINE AUBRY

    Le Monde : Tribune de Martine Aubry

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    « Ne réduisons pas l’existence à la consommation » C’est le titre de la tribune de Martine Aubry publiée par Le Monde suite à la présentation du projet de loi présenté par Emmanuel Macron, ministre de l’Economie.

    Le projet de loi pour l’ouverture des commerces le dimanche va entrer en discussion au Parlement. Ce n’est pas une réforme subalterne, c’est un moment de vérité autour de la seule question qui vaille : dans quelle société voulons-nous vivre ?

    Veut-on faire de la consommation –  encore plus qu’aujourd’hui – l’alpha et l’oméga de notre société ? La gauche n’a-t-elle désormais à proposer comme organisation de la vie que la promenade du dimanche au centre commercial et l’accumulation de biens de grande consommation ?

    Le dimanche doit être un temps réservé pour soi et pour les autres. C’est un moment précieux qui doit être consacré à la famille et aux amis, à la vie associative, à la culture et au sport… Valorisons l’être, plutôt que le tout avoir. Gardons du temps pour penser, respirer et vivre.

    D’ores et déjà, 5 millions de Français travaillent habituellement le dimanche, et 3 millions occasionnellement. Leur fonction est nécessaire à la vie collective : la sécurité, les transports, la santé…, sans oublier les magasins alimentaires…

    Les arguments économiques de ceux qui sont favorables à une plus grande libéralisation du travail le dimanche ne résistent pas à l’analyse. Le commerce est affaire de revenu disponible. Celui-ci étant limité, l’élargissement des jours d’ouverture procédera à une simple réaffectation des achats dans la semaine. Les zones de tourisme international font seules exception, et méritent une approche particulière, car elles peuvent apporter du pouvoir d’achat supplémentaire, et donc créer des emplois. Encore faut-il que l’approche soit limitée et partagée par les maires concernés.

    Dégradation

    Par ailleurs, les petits commerçants, si importants pour le dynamisme de nos centres-villes comme de nos quartiers, déjà en butte à la concurrence des zones commerciales et de l’e-commerce, qui souffrent aujourd’hui de la crise économique, seront nombreux à ne pas résister face à l’ouverture le dimanche. Des dizaines de milliers d’emplois seront détruits, sans compter la dégradation des conditions de vie pour ceux qui survivront.

    Le volontariat est mis en avant, pour récuser toute régression sociale. Croire que les salariés vont de gaieté de cœur travailler le dimanche, en décalage avec la vie de la société, sous prétexte qu’ils n’ont pas d’emploi ou un salaire majoré, montre une profonde méconnaissance de la réalité. En période de chômage de masse, on ne refuse pas de travailler aux horaires que demande l’employeur. L’ensemble des syndicats sont aujourd’hui à l’unisson opposés à ce projet. Il faut les entendre. Inutile autrement de parler de démocratie sociale.

    Enfin, sur un sujet qui touche à l’organisation du temps dans la société, à la façon dont nous voulons vivre ensemble, ce ne sont pas les sondages qui doivent servir de boussole. Les Français dans leur majorité veulent sans doute pouvoir commercer, y compris le dimanche, mais une majorité encore plus grande d’entre eux ne veulent pas être contraints de travailler le dimanche. La politique, c’est bien de dire, au regard de nos valeurs et du sens que nous leur donnons, dans quelle société l’on veut vivre et non de se laisser guider par les études d’opinions.

    Je me suis toujours engagée pour un dimanche réservé à la vie : vie personnelle, vie collective. Aujourd’hui, je suis fermement opposée au passage de 5 à 12 dimanches ouverts par an.

    Je combattrai cette régression pour notre société au niveau national, comme dans ma ville.

  • LOI 1905

     

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    En ce jour anniversaire de la loi de 1905 portant séparation de l’église et de l’Etat, rappelons combien cette loi historique adoptée il y a 109 ans conforte chaque jour les valeurs de notre République par son message de tolérance et combien le principe de laïcité participe au vivre ensemble et à la lutte contre les discriminations.

    Conscient de l’importance majeure de la transmission des valeurs républicaines, .Il y a an  le ministre de l'éducation avait voulu que la Charte de la Laïcité accompagnée de la devise Républicaine  soit apposée dans chaque école collège collège public  .

    Cet effort de pédagogie doit sans cesse être renouvelé pour que la tolérance et le respect mutuel restent au fondement de notre société.

     

    Consultez la Charte de la laïcité.

  • CA SENT LE SAPIN

    A VOS CALCULETTES

    Deux étudiants de l’Université de Sheffield en Grande-Bretagne, Nicole Wrightham et Alex Craig ont mis au point trois formules mathématiques permettant de trouver le juste équilibre entre la quantité de décorations nécessaires et la taille de l’arbre.

    sciences,mathématiques,noel


    Pour déterminer le nombre de boules nécessaires, il suffit de diviser par 20 la racine carrée de 17, puis de multiplier le résultat par la taille du sapin en centimètres.

    Pour connaître la longueur idéale des guirlandes électriques, il faut multiplier π par la taille du sapin. Concernant les guirlandes ordinaires, il faut multiplier π par 13, diviser le résultat par 8 et ensuite multiplier par la hauteur de l’arbre.

    Pour savoir quelle taille d’étoile convient le mieux pour le haut de votre sapin, il suffit de diviser la taille de l’arbre par 10.

    Nombre de boules = ( √17 x Hauteur de l'arbre ) / 20

    Longueur de guirlandes = ( 13 x Pi x Hauteur de l'arbre ) / 8

    Longueur de guirlandes électriques = Pi x Hauteur de l'arbre

    Hauteur de l'étoile ou fée ( en cm ) = Hauteur de l'arbre / 10

    Un arbre de 180 cm nécessitera 37 boules, 919 cm de guirlandes, 565 cm de guirlandes lumineuse et une étoile de 18 cm.

  • VU DANS LIBE

    Travail du dimanche : les députés PS attendent Macron au tournant

    Laure BRETTON 3 décembre 2014 à 17:20

    Emmanuel Macron à l'Assemblée nationale le 29 octobre.Emmanuel Macron à l'Assemblée nationale le 29 octobre. (Photo Lionel Bonaventure. AFP)

    RÉCIT

    Le texte du ministre de l'Economie, qui contient notamment la réforme du travail dominical, est loin de faire l'unanimité dans son camp.

     

    Un «accident parlementaire». C’est le destin que prédisent nombre de socialistes à la future loi Macron sur la croissance. Le texte doit être présenté mercredi prochain en conseil des ministres mais la résistance s’organise déjà au Parlement. Licenciements collectifs facilités, assouplissement des professions réglementées, libéralisation du transport en autocar, recours aux ordonnances pour réformer l’inspection du travail mais surtout élargissement du travail le dimanche: les motifs de colère sont légion au sein de la majorité. «En l’état, c’est injouable, estime donc l’ancienne ministre Delphine Batho. Un accident parlementaire n’est pas à exclure.»

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    «La réforme quand on est de gauche, c’est plus et mieux»

    Le fait que ce texte, sur lequel François Hollande et Manuel Valls, comptent pour amadouer Bruxelles, soit une loi ordinaire change beaucoup de choses pour les parlementaires socialistes. Député de l’Ardèche, Olivier Dussopt s’est astreint à voter les projets de loi de finances depuis le début du quinquennat malgré ses réticences sur le fond. «C’est normal, le budget marque l’appartenance à la majorité mais sur une loi ordinaire c’est différent», explique-t-il, réservant sa décision de vote avant d’avoir le texte final en main. Un ex-ministre ayant croisé Macron il y a peu confirme: «Voter contre cette loi, ça coûte pas cher».

    Henri Emmanuelli prévient lui aussi que son abstention pourrait cette fois être un vote contre, à cause notamment du travail du dimanche un «débat ancestral sans résultat économique». A Bercy et à Matignon, «ils ne regardent pas du côté de la réforme mais de la régression. La réforme quand on est de gauche, c’est plus et mieux, pas moins et moins payé. Dans les Landes on ne veut pas du travail le dimanche mais du travail tout court», a expliqué le député lors de l’émission Mardi politique sur RFI. Comme pour la transition énergétique, le texte sera porté au Parlement par une commission spéciale, avec des membres des commissions des lois, des affaires sociales et du développement durable, vu son côté fourre-tout – le secret des affaires pourrait finalement y figurer.

    Pour les socialistes, qui ont mené la bataille contre la loi Maillié sur le travail dominical, voter le passage de cinq à douze dimanches ouvrés serait se dédire. Une fois de plus, après la hausse de la TVA, combattue par le candidat Hollande avant d’être augmentée en 2013. Mercredi, la maire de Paris Anne Hidalgo a apporté sa pierre à l’entreprise de démolition. Commandé au nom de sa majorité plurielle qui va des communistes au centre, un rapport conclut à l’inutilité de l’extension du travail le dimanche dans la capitale.

    «Jamais candidat à rien»

    Au sein du petit monde socialiste, Le profil d’Emmanuel Macron, qui a détricoté le projet de loi de son prédécesseur Arnaud Montebourg, n’arrange rien. Énarque, ancien secrétaire général de l’Elysée, concepteur du CICE et du pacte de responsabilité, le trentenaire n’a jamais été élu ni même candidat. Chacune de ses apparitions dans les médias menace de mettre le feu au groupe PS, des salariées de Gad «illettrées» au déverrouillage des 35 heures en passant par les vertus du contrat unique. Au ministère de l’Economie, «on a remplacé un mec qui avait fait 17% à la primaire par un type jamais candidat à rien: tout un symbole», lâche un parlementaire. Macron pris au piège de son texte – qui fait en l’état 107 articles – l’idée fait rigoler un élu légitimiste: «C’est peut-être un bleu mais il est loin d’être con: il a fait monter tout le monde très haut pour ouvrir un espace de négociation.» Ce qui reste à voir.

    Laure BRETTON
  • IL N'A PAS CHANGE

    Les 17 plus gros mensonges de Sarkozy...

1. Non, Lionel Jospin n’a jamais dit à une dame : «Vous n’avez pas peur, vous avez l’impression d’avoir peur.»

«On était dans une situation où Jospin avait dit à une dame qui avait peur dans le métro : "Madame, vous n’avez pas peur, vous avez l’impression d’avoir peur."»

Nicolas Sarkozy au meeting de Toulouse

Attention, ceci n’est pas du mensonge. C’est de la pure fiction. A Toulouse, Sarkozy revient sur son utilisation du terme «Kärcher». Pour s’en justifier, il explique avoir voulu rompre avec l’angélisme du PS, illustré par cette phrase ridicule que Lionel Jospin aurait prononcée devant une dame. Mais la scène n’a jamais existé. On peut même reconstruire la genèse de cette affirmation, en observant la manière dont Sarkozy l’a construite, de meeting en meeting, depuis deux ans.

Le 17 mars 2012, en pleine campagne présidentielle, il déclare : «Comment cela se passerait-il si le Parti socialiste gagnait les élections ? Comme en 1997 ? Comme quand monsieur Jospin disait qu’il n’y avait "pas d’insécurité mais seulement un sentiment d’insécurité" ?»Jospin a parlé de sentiment d’insécurité, mais il n’a jamais prononcé cette phrase. Peu importe. Sarkozy va plus loin. A Elancourt, le 28 mars 2012, il rajoute une deuxième couche. La notion de «sentiment d’insécurité» - qui veut dire quelque chose - devient «le sentiment d’avoir peur» - qui ne veut rien dire. Effet garanti : «Souvenez-vous, Lionel Jospin, un homme de qualité, et quand vous lui disiez : "Monsieur le Premier ministre, on a peur", il vous disait : "Pas du tout, vous avez le sentiment d’avoir peur."» Le 23 avril 2012, à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire), Sarkozy rejoue le sketch. Sauf qu’il ajoute - pour mettre un peu de chair ? -, la mention du métro : «Souvenez-vous quand monsieur Jospin disait : "Vous n’avez pas peur - à ceux qui prenaient le métro -, vous avez le sentiment d’avoir peur".» Deux grosses années plus tard, à Toulouse, Sarkozy parachève son œuvre. Il campe Lionel Jospin devant une dame ayant peur dans le métro : une scène qui sort donc uniquement de son imaginaire.

2. Non, François Hollande n’a pas dit qu’il n’aimait pas les riches lors de la campagne de 2012

« Lorsque j’étais en campagne contre monsieur Hollande, il avait dit : "J’aime pas les riches !"»

Meeting de Bordeaux

Cette phrase n’a pas été prononcée par François Hollande en 2012, comme l’affirme dans chacun de ses meetings Sarkozy, mais en juin 2006. Lors de la campagne de 2012, Hollande avait bien évoqué cette déclaration, mais pour la regretter : «Cette formule était finalement trop rapide. Ce que j’apprécie, c’est le talent, le travail, le mérite. Ce que je n’accepte pas, c’est la richesse indécente.»

3. Non, Hollande n’a pas promis de doubler le budget de la Culture, et ne l’a pas baissé de 30% depuis son élection

«François Hollande avait promis de doubler le budget de la Culture !»

Meeting de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)

«Quand je vois que le gouvernement a réduit de 30% les crédits à la culture !»

Meeting de Caen

Parmi les engagements que François Hollande avait pris, il y avait la «sanctuarisation» du budget du ministère de la Culture… lequel a effectivement été raboté. En 2013 et en 2014, le budget a reculé de 4%, puis 2%. Même si Manuel Valls a promis en juillet de «garantir le budget de la Culture pour les trois années à venir», la promesse a bien été rompue… Sans toutefois justifier le délire des chiffres de Sarkozy, qui raconte donc l’histoire en affirmant que Hollande avait promis un doublement du budget et l’a baissé de 30%. Avec un culot d’acier, Sarkozy se permet même d’ajouter, indigné : «Un mensonge de plus !»

4. Non, l’aide médicale d’Etat n’a pas progressé de 50% entre 2012 et 2013

«L’aide médicale d’urgence coûtait à la France 500 millions en 2012. En 2013, on est passé à 800 millions !»

En 2012, Nicolas Sarkozy défendait contre le Front national la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), cet «honneur» de la France… En 2014, le même Sarkozy y voit un «scandale», et se propose de la supprimer. Pour justifier cette volte-face, l’ex-président invoque une explosion du coût du dispositif… Quitte à l’exagérer. S’il y a bien eu une augmentation des dépenses de l’AME entre 2012 et 2013, la hausse n’est pas de 300 millions. En 2013, l’AME s’élevait à près de 750 millions, contre 600 millions en 2012. Soit une hausse de 25%, deux fois moindre que ce que Sarkozy dénonce. Par ailleurs, la hausse s’explique aussi par un micmac comptable ayant imputé aux dépenses de 2013 une partie des dépenses de 2012.

5. Non, Marine Le Pen n’a pas appelé à voter François Hollande en 2012

«Lorsque, le 6 mai 2012, il s’est agi de choisir l’avenir de la France, madame Le Pen a choisi François Hollande. Elle est l’alliée et la complice de François Hollande. […] A chaque fois qu’il a fallu choisir entre nous et la gauche, Marine Le Pen a choisi la gauche !»

Meeting de Bordeaux

Là encore, pas un meeting de Sarkozy sans que cette affirmation ne soit tenue, pour faire siffler la présidente du FN. Or, Marine Le Pen n’a pas choisi François Hollande. Le 1er mai 2012, lors du traditionnel rassemblement du FN, elle déclarait qu’elle voterait blanc, s’abstenant de donner une consigne de vote, et renvoyant Hollande et Sarkozy dos à dos, même si c’est au second qu’elle a réservé, dans la campagne, ses coups les plus durs.

6. Non, tous les syndicats n’ont pas appelé à voter contre Sarkozy en 2012

«Quand on voit que tous les syndicats de salariés ont appelé à voter pour le candidat de gauche, on est en droit de se demander s’ils défendaient les droits de leurs mandants, ou est-ce qu’ils agissaient en partis politiques.»

Meeting de Caen

L’antisyndicalisme comme slogan de campagne. A Caen, l’ex-président a dénoncé des syndicats politisés, affirmant qu’ils avaient tous pris position pour François Hollande. C’est inexact. La CGT a bien appelé à faire barrage à Nicolas Sarkozy, comme la FSU (fonction publique) ou Solidaires. Mais ce ne fut pas le cas de l’Unsa, de la CFTC ou encore de Force ouvrière, dont le secrétaire général, Jean-Claude Mailly, s’était même agacé de la prise de position de la CGT : «On ne doit pas mélanger les choses si l’on veut pouvoir être libre.» François Chérèque, patron de la CFDT, répondait ceci dans Libération quand on lui demandait s’il «appellerait à faire battre Nicolas Sarkozy» : «Ce serait une erreur. Les travailleurs n’attendent pas des syndicats une consigne de vote. La CFDT est pour l’émancipation des salariés, ce n’est pas pour leur tenir la main dans l’isoloir.»

7. Non, les enseignants ne travaillent pas que deux jours par semaine…

«Avec dix-huit heures de service, les enseignants, et je peux le comprendre, bloquent l’ensemble de leurs heures sur deux jours. Et quand les enfants sortent de classe, il n’y a plus un adulte dans nos collèges et lycées.»

C’est un scoop que Nicolas Sarkozy a livré à plusieurs reprises ces dernières semaines pour justifier sa volonté d’augmenter le temps de travail des enseignants : avec dix-huit heures de service seulement, les profs se débrouillent pour caser leurs heures de cours sur deux journées. Une belle vie que la leur.

Il faut avoir une conception assez tranquille de ce qu’est une heure de cours pour imaginer que les profs en enchaînent neuf dans la journée par souci de confort. Sans compter que caser neuf heures de cours entre 8 heures et 16 h 30 (l’heure à laquelle les cours finissent dans de nombreux collèges), même sans s’alimenter, est juste… impossible.

8. Non, on ne gagne pas plus avec les minima sociaux qu’en travaillant

«Pour moi, l’urgence absolue, c’est de remettre en cause un système d’assistanat où on peut gagner davantage sans travailler.»

Meeting de Toulon

«L’assistanat», ce mal français… Nicolas Sarkozy surfe sur l’intox de Laurent Wauquiez, qui avait jugé en 2011 qu’un couple cumulant le Revenu de solidarité active (RSA) et diverses allocations et minima sociaux pouvait gagner davantage qu’un couple où l’un des deux conjoints touche le Smic. Nicolas Sarkozy a oublié que… sa ministre de la Cohésion sociale de l’époque, Roselyne Bachelot, s’était alors empressée de démentir Laurent Wauquiez, chiffres à l’appui. Les services de son ministère avaient publié un document montrant comment, quel que soit le cas retenu, un foyer comptant un salarié au Smic touchait presque systématiquement 500 euros de plus qu’un foyer sans activité.

9. Non, la gauche ne met pas de jupes aux enfants le jour de la «journée de la femme»

«Le jour de la "journée de la femme", la gauche met des jupes aux enfants. C’est la théorie du genre.»

Au meeting de Bordeaux

Le coup de la jupe, Nicolas Sarkozy l’aura fait dans chacun de ses meetings. Cette histoire repose pourtant sur une simple initiative lycéenne, et beaucoup d’imagination. En mai à Nantes, des membres du Conseil académique à la vie lycéenne (instance élue par les lycéens) ont été à l’initiative d’une journée spéciale, intitulée «Ce que soulève la jupe». L’idée était «d’inviter filles et garçons, élèves et adultes, le temps d’une journée événement, à porter une jupe ou un autocollant "je lutte contre le sexisme, et vous ?"» Une petite trentaine d’établissements (sur 142) ont suivi l’initiative. Il n’en faut pas plus à Nicolas Sarkozy pour raconter que la gauche «met des jupes aux enfants pour la journée de la femme». Au passage, cette mention de la journée de la femme est un (énième) détail supplémentaire inventé par Sarkozy puisque la journée «Ce que soulève la jupe» se déroulait le 16 mai, sans aucun rapport avec la Journée pour les droits des femmes qui a lieu le 8 mars.

10. Non, entre 2007 et 2012, les collectivités de gauche n’ont pas créé 165 000 emplois de fonctionnaires

«Lorsque j’étais président de la République, nous avons supprimé 165 000 postes de fonctionnaires. Problème : pendant le même temps, les régions socialistes, les départements socialistes, les communes socialistes en ont créé autant.»

Meeting de Mulhouse (Haut-Rhin)

Les louables efforts de Nicolas Sarkozy auraient donc été annihilés par l’incurie socialiste ? Voilà une autre intox que diffuse en boucle l’ex-président dans ses meetings. Oui, l’ensemble des collectivités locales a bien vu ses effectifs augmenter de 160 000 fonctionnaires sur le quinquennat 2007-2012. Mais la moitié s’explique par le simple transfert de personnel prévu dans le cadre de la décentralisation. Et hors transferts, une écrasante part de la hausse correspond à un accroissement du personnel du secteur communal et intercommunal, qui n’est pas spécifiquement tenu par la gauche. A moins que Nicolas Sarkozy n’ait des statistiques précises sur les hausses d’effectifs par couleur politique dans les 36 000 communes de France…

11. Non, la gauche n’a pas fait disparaître les statistiques d’absentéisme dans la fonction publique…

«On a supprimé le jour de carence dans la fonction publique et, en même temps, cessé de publier les statistiques de l’absentéisme dans la fonction publique.»

Meeting de Marseille

On a entendu cette petite intox complotiste dans les premiers meetings de Nicolas Sarkozy… Les statistiques sur l’absentéisme des fonctionnaires auraient scandaleusement disparu en même temps que leur jour de carence était supprimé. «Une honte !» ajoutait parfois Sarkozy.

Sauf qu’en réalité, les statistiques sur l’absentéisme dans la fonction publique n’ont jamais été aussi à jour, puisqu’elles ont été réévaluées il y a un mois et demi. Ce qui est encore impossible pour l’heure, c’est de connaître les conséquences de la suppression du jour de carence, qui n’est effective que depuis le 1er janvier. Mais il suffit de peu de choses à Sarkozy pour inventer une opération de dissimulation des statistiques.

12. Non, François Hollande n’est pas le premier président à augmenter de 30 milliards d’euros les impôts en deux ans

«En deux ans, ce qui n’a jamais été vu dans l’histoire de la République française, on a augmenté les impôts de 30 milliards !»

Meeting de Marseille

François Hollande a bien augmenté les impôts de 30 milliards d’euros en deux ans. Mais ce n’est pas une première. Un président nommé Nicolas Sarkozy l’avait fait avant lui, dans les dix-huit derniers mois de son mandat.

13. Non, Nicolas Sarkozy ne sait pas faire sortir de terre un musée en un an

«Quand j’ai supprimé un tiers des effectifs de l’armée de terre à Metz, ils m’ont demandé de transférer une administration. Je leur ai dit : "Je vais faire mieux. Je vais vous faire Beaubourg à Metz." Un an après, un million et demi de visiteurs !»

Meeting de Mulhouse

Même sarkolâtres au dernier degré, les militants ayant entendu cette phrase à Mulhouse ont dû se frotter les oreilles. En juillet 2008, le gouvernement Fillon annonce la mise en œuvre d’un plan national de modernisation de la défense.

La Lorraine, et Metz en particulier, font partie des principales victimes des restructurations. Metz perd quelque 5 000 postes. Pour calmer la colère des élus concernés, les Mosellans se verront promettre la création de 1 500 postes… qui tardent encore à venir (il y en a environ 1 000 aujourd’hui). C’est peut-être pour cela que Nicolas Sarkozy raconte l’histoire à sa sauce aujourd’hui en affirmant que, mieux qu’un transfert d’administration, il a offert aux élus de «faire Beaubourg à Metz». La formule, laissant à penser que la décision a été prise par lui, est ridicule. La décision d’implantation du musée à Metz date de 2003. La première pierre a été posée en 2006. Et le chantier était quasiment achevé au moment où Sarkozy est donc censé avoir offert le Beaubourg de Metz… En fait, Nicolas Sarkozy a inauguré le musée, en mai 2010. Ce qui n’est pas exactement la même chose.

14. Non, le bouclier fiscal ne permettait pas aux Français de conserver 50% du revenu de leur travail

«J’ai fait le bouclier fiscal parce que payer des impôts du 1er janvier au 30 juin, c’était bien suffisant, et qu’on pouvait laisser à votre disposition le fruit du travail du 30 juin au 31 décembre.»

Meeting d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

Cette tentative de réhabilitation du bouclier fiscal est des plus trompeuses. Mis en place (puis torpillé) par Nicolas Sarkozy, le bouclier fiscal avait donc vocation, nous dit-il, à ne pas priver les Français de plus de la moitié du fruit de leur travail. Voire. Le principe du bouclier fiscal était que les impôts directs et les contributions sociales payés par un contribuable ne pouvaient être supérieurs à 50% de ses revenus. C’est-à-dire les revenus du travail… mais aussi les revenus du capital et du patrimoine (portefeuilles en Bourse, revenus immobiliers…), que Nicolas Sarkozy ne mentionne pas.

Le bilan du bouclier fiscal en 2010 montrait que les 925 contribuables les plus favorisés (avec un patrimoine supérieur à 16 480 000 euros et un revenu fiscal de référence supérieur à 44 980 euros) avaient perçu 352,2 millions d’euros (plus de la moitié du coût du dispositif), soit une restitution moyenne de 380 728 euros par foyer. En fait, le bouclier fiscal préservait davantage le revenu du rentier (et même de quelques-uns seulement) que le revenu du labeur des Français. Mais cette présentation est sûrement moins porteuse.

15. Non, l’exonération des heures sup n’a pas permis à 9 millions de Français de gagner entre 150 et 300 euros de plus par mois

«Les heures sup défiscalisées et exonérées, c’était 9,2 millions de salariés qui ont pu augmenter leur pouvoir d’achat : on dit 200, 250, 300 euros par mois. Mais ça fait les vacances ! A la fin de l’année, c’est pas rien.»

«Avec les heures supplémentaires, 9 millions de travailleurs pauvres avaient entre 150 et 200 euros de plus par mois !»

L’exonération et la défiscalisation des heures sup n’ont pas rapporté entre 200 et 300 euros par mois (version Toulouse) à 9 millions de Français. Ni même entre 150 et 200 euros (version Marseille). Le rapport référent sur le sujet des députés Jean-Pierre Gorges (UMP) et Jean Mallot (PS) montre que le gain moyen par employé et par an pour les 9 millions de salariés faisant des heures sup a été de 500 euros, soit 42 euros par mois. Avec un gain médian de 350 euros par an, soit 30 euros par mois. Pas de quoi partir en vacances. Ou pas loin, alors.

16. Non, Nicolas Sarkozy n’a pas tenu tous ses engagements de la campagne de 2007

«J’avais dit en 2007 que nous ferions l’union civile. Je ne l’ai pas fait, c’est même la seule mesure, à ma connaissance, de mon projet 2007, que je n’ai pas mise en œuvre.»

Englué dans ses hésitations sur la loi Taubira sur le mariage pour tous, Nicolas Sarkozy a dû reconnaître qu’il n’avait pas tenu sa promesse de 2007 d’une union civile pour les couples homosexuels. Mais cet oubli est bien le seul, à l’en croire. Sauf qu’il suffit de se pencher sur son programme de 2007 pour constater d’autres engagements passés à la trappe. En vrac, et de manière non exhaustive, on peut citer le statut pour le beau-parent, la limitation du gouvernement à quinze ministres, l’obligation pour un titulaire d’un minimum social d’avoir une activité d’intérêt général, le contrat de travail unique, des allocations familiales pour le premier enfant, un service civique obligatoire de six mois, des plafonds annuels d’immigration…

17. Non, 5% des délinquants ne font pas 50% de la délinquance

«La vérité, c’est que 5% des délinquants font 50% de la délinquance.»

Meeting de Marseille

Cette statistique, l’ancien président la répète depuis 2007. Et elle n’a rien d’une «vérité», puisqu’il s’agit du détournement abusif d’une étude sociologique menée en 2001 par le chercheur Sebastian Roché. L’enquête s’appuyait sur les témoignages anonymes de 2 300 jeunes de 13 à 19 ans questionnés dans des collèges et lycées de Saint-Etienne et Grenoble. Elle aboutissait à la conclusion que, sur les jeunes se déclarant délinquants, les 5% les plus actifs commettaient 35% des petits délits, 35% des délits graves, et 60% des actes de trafic.

Une conclusion que Nicolas Sarkozy transforme en vérité générale, non plus pour les jeunes, mais pour l’ensemble de la délinquance. Les experts de tout poil (et notamment ceux de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales) ont beau dire que strictement rien n’étaye cette statistique, elle figure toujours en bonne place dans le panthéon des intox inoxydables de l’ex-président.

    1. Non, Lionel Jospin n’a jamais dit à une dame : «Vous n’avez pas peur, vous avez l’impression d’avoir peur.»

    «On était dans une situation où Jospin avait dit à une dame qui avait peur dans le métro : "Madame, vous n’avez pas peur, vous avez l’impression d’avoir peur."»

    Nicolas Sarkozy au meeting de Toulouse

    Attention, ceci n’est pas du mensonge. C’est de la pure fiction. A Toulouse, Sarkozy revient sur son utilisation du terme «Kärcher». Pour s’en justifier, il explique avoir voulu rompre avec l’angélisme du PS, illustré par cette phrase ridicule que Lionel Jospin aurait prononcée devant une dame. Mais la scène n’a jamais existé. On peut même reconstruire la genèse de cette affirmation, en observant la manière dont Sarkozy l’a construite, de meeting en meeting, depuis deux ans.

    Le 17 mars 2012, en pleine campagne présidentielle, il déclare : «Comment cela se passerait-il si le Parti socialiste gagnait les élections ? Comme en 1997 ? Comme quand monsieur Jospin disait qu’il n’y avait "pas d’insécurité mais seulement un sentiment d’insécurité" ?»Jospin a parlé de sentiment d’insécurité, mais il n’a jamais prononcé cette phrase. Peu importe. Sarkozy va plus loin. A Elancourt, le 28 mars 2012, il rajoute une deuxième couche. La notion de «sentiment d’insécurité» - qui veut dire quelque chose - devient «le sentiment d’avoir peur» - qui ne veut rien dire. Effet garanti : «Souvenez-vous, Lionel Jospin, un homme de qualité, et quand vous lui disiez : "Monsieur le Premier ministre, on a peur", il vous disait : "Pas du tout, vous avez le sentiment d’avoir peur."» Le 23 avril 2012, à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire), Sarkozy rejoue le sketch. Sauf qu’il ajoute - pour mettre un peu de chair ? -, la mention du métro : «Souvenez-vous quand monsieur Jospin disait : "Vous n’avez pas peur - à ceux qui prenaient le métro -, vous avez le sentiment d’avoir peur".» Deux grosses années plus tard, à Toulouse, Sarkozy parachève son œuvre. Il campe Lionel Jospin devant une dame ayant peur dans le métro : une scène qui sort donc uniquement de son imaginaire.

    2. Non, François Hollande n’a pas dit qu’il n’aimait pas les riches lors de la campagne de 2012

    « Lorsque j’étais en campagne contre monsieur Hollande, il avait dit : "J’aime pas les riches !"»

    Meeting de Bordeaux

    Cette phrase n’a pas été prononcée par François Hollande en 2012, comme l’affirme dans chacun de ses meetings Sarkozy, mais en juin 2006. Lors de la campagne de 2012, Hollande avait bien évoqué cette déclaration, mais pour la regretter : «Cette formule était finalement trop rapide. Ce que j’apprécie, c’est le talent, le travail, le mérite. Ce que je n’accepte pas, c’est la richesse indécente.»

    3. Non, Hollande n’a pas promis de doubler le budget de la Culture, et ne l’a pas baissé de 30% depuis son élection

    «François Hollande avait promis de doubler le budget de la Culture !»

    Meeting de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)

    «Quand je vois que le gouvernement a réduit de 30% les crédits à la culture !»

    Meeting de Caen

    Parmi les engagements que François Hollande avait pris, il y avait la «sanctuarisation» du budget du ministère de la Culture… lequel a effectivement été raboté. En 2013 et en 2014, le budget a reculé de 4%, puis 2%. Même si Manuel Valls a promis en juillet de «garantir le budget de la Culture pour les trois années à venir», la promesse a bien été rompue… Sans toutefois justifier le délire des chiffres de Sarkozy, qui raconte donc l’histoire en affirmant que Hollande avait promis un doublement du budget et l’a baissé de 30%. Avec un culot d’acier, Sarkozy se permet même d’ajouter, indigné : «Un mensonge de plus !»

    4. Non, l’aide médicale d’Etat n’a pas progressé de 50% entre 2012 et 2013

    «L’aide médicale d’urgence coûtait à la France 500 millions en 2012. En 2013, on est passé à 800 millions !»

    En 2012, Nicolas Sarkozy défendait contre le Front national la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), cet «honneur» de la France… En 2014, le même Sarkozy y voit un «scandale», et se propose de la supprimer. Pour justifier cette volte-face, l’ex-président invoque une explosion du coût du dispositif… Quitte à l’exagérer. S’il y a bien eu une augmentation des dépenses de l’AME entre 2012 et 2013, la hausse n’est pas de 300 millions. En 2013, l’AME s’élevait à près de 750 millions, contre 600 millions en 2012. Soit une hausse de 25%, deux fois moindre que ce que Sarkozy dénonce. Par ailleurs, la hausse s’explique aussi par un micmac comptable ayant imputé aux dépenses de 2013 une partie des dépenses de 2012.

    5. Non, Marine Le Pen n’a pas appelé à voter François Hollande en 2012

    «Lorsque, le 6 mai 2012, il s’est agi de choisir l’avenir de la France, madame Le Pen a choisi François Hollande. Elle est l’alliée et la complice de François Hollande. […] A chaque fois qu’il a fallu choisir entre nous et la gauche, Marine Le Pen a choisi la gauche !»

    Meeting de Bordeaux

    Là encore, pas un meeting de Sarkozy sans que cette affirmation ne soit tenue, pour faire siffler la présidente du FN. Or, Marine Le Pen n’a pas choisi François Hollande. Le 1er mai 2012, lors du traditionnel rassemblement du FN, elle déclarait qu’elle voterait blanc, s’abstenant de donner une consigne de vote, et renvoyant Hollande et Sarkozy dos à dos, même si c’est au second qu’elle a réservé, dans la campagne, ses coups les plus durs.

    6. Non, tous les syndicats n’ont pas appelé à voter contre Sarkozy en 2012

    «Quand on voit que tous les syndicats de salariés ont appelé à voter pour le candidat de gauche, on est en droit de se demander s’ils défendaient les droits de leurs mandants, ou est-ce qu’ils agissaient en partis politiques.»

    Meeting de Caen

    L’antisyndicalisme comme slogan de campagne. A Caen, l’ex-président a dénoncé des syndicats politisés, affirmant qu’ils avaient tous pris position pour François Hollande. C’est inexact. La CGT a bien appelé à faire barrage à Nicolas Sarkozy, comme la FSU (fonction publique) ou Solidaires. Mais ce ne fut pas le cas de l’Unsa, de la CFTC ou encore de Force ouvrière, dont le secrétaire général, Jean-Claude Mailly, s’était même agacé de la prise de position de la CGT : «On ne doit pas mélanger les choses si l’on veut pouvoir être libre.» François Chérèque, patron de la CFDT, répondait ceci dans Libération quand on lui demandait s’il «appellerait à faire battre Nicolas Sarkozy» : «Ce serait une erreur. Les travailleurs n’attendent pas des syndicats une consigne de vote. La CFDT est pour l’émancipation des salariés, ce n’est pas pour leur tenir la main dans l’isoloir.»

    7. Non, les enseignants ne travaillent pas que deux jours par semaine…

    «Avec dix-huit heures de service, les enseignants, et je peux le comprendre, bloquent l’ensemble de leurs heures sur deux jours. Et quand les enfants sortent de classe, il n’y a plus un adulte dans nos collèges et lycées.»

    C’est un scoop que Nicolas Sarkozy a livré à plusieurs reprises ces dernières semaines pour justifier sa volonté d’augmenter le temps de travail des enseignants : avec dix-huit heures de service seulement, les profs se débrouillent pour caser leurs heures de cours sur deux journées. Une belle vie que la leur.

    Il faut avoir une conception assez tranquille de ce qu’est une heure de cours pour imaginer que les profs en enchaînent neuf dans la journée par souci de confort. Sans compter que caser neuf heures de cours entre 8 heures et 16 h 30 (l’heure à laquelle les cours finissent dans de nombreux collèges), même sans s’alimenter, est juste… impossible.

    8. Non, on ne gagne pas plus avec les minima sociaux qu’en travaillant

    «Pour moi, l’urgence absolue, c’est de remettre en cause un système d’assistanat où on peut gagner davantage sans travailler.»

    Meeting de Toulon

    «L’assistanat», ce mal français… Nicolas Sarkozy surfe sur l’intox de Laurent Wauquiez, qui avait jugé en 2011 qu’un couple cumulant le Revenu de solidarité active (RSA) et diverses allocations et minima sociaux pouvait gagner davantage qu’un couple où l’un des deux conjoints touche le Smic. Nicolas Sarkozy a oublié que… sa ministre de la Cohésion sociale de l’époque, Roselyne Bachelot, s’était alors empressée de démentir Laurent Wauquiez, chiffres à l’appui. Les services de son ministère avaient publié un document montrant comment, quel que soit le cas retenu, un foyer comptant un salarié au Smic touchait presque systématiquement 500 euros de plus qu’un foyer sans activité.

    9. Non, la gauche ne met pas de jupes aux enfants le jour de la «journée de la femme»

    «Le jour de la "journée de la femme", la gauche met des jupes aux enfants. C’est la théorie du genre.»

    Au meeting de Bordeaux

    Le coup de la jupe, Nicolas Sarkozy l’aura fait dans chacun de ses meetings. Cette histoire repose pourtant sur une simple initiative lycéenne, et beaucoup d’imagination. En mai à Nantes, des membres du Conseil académique à la vie lycéenne (instance élue par les lycéens) ont été à l’initiative d’une journée spéciale, intitulée «Ce que soulève la jupe». L’idée était «d’inviter filles et garçons, élèves et adultes, le temps d’une journée événement, à porter une jupe ou un autocollant "je lutte contre le sexisme, et vous ?"» Une petite trentaine d’établissements (sur 142) ont suivi l’initiative. Il n’en faut pas plus à Nicolas Sarkozy pour raconter que la gauche «met des jupes aux enfants pour la journée de la femme». Au passage, cette mention de la journée de la femme est un (énième) détail supplémentaire inventé par Sarkozy puisque la journée «Ce que soulève la jupe» se déroulait le 16 mai, sans aucun rapport avec la Journée pour les droits des femmes qui a lieu le 8 mars.

    10. Non, entre 2007 et 2012, les collectivités de gauche n’ont pas créé 165 000 emplois de fonctionnaires

    «Lorsque j’étais président de la République, nous avons supprimé 165 000 postes de fonctionnaires. Problème : pendant le même temps, les régions socialistes, les départements socialistes, les communes socialistes en ont créé autant.»

    Meeting de Mulhouse (Haut-Rhin)

    Les louables efforts de Nicolas Sarkozy auraient donc été annihilés par l’incurie socialiste ? Voilà une autre intox que diffuse en boucle l’ex-président dans ses meetings. Oui, l’ensemble des collectivités locales a bien vu ses effectifs augmenter de 160 000 fonctionnaires sur le quinquennat 2007-2012. Mais la moitié s’explique par le simple transfert de personnel prévu dans le cadre de la décentralisation. Et hors transferts, une écrasante part de la hausse correspond à un accroissement du personnel du secteur communal et intercommunal, qui n’est pas spécifiquement tenu par la gauche. A moins que Nicolas Sarkozy n’ait des statistiques précises sur les hausses d’effectifs par couleur politique dans les 36 000 communes de France…

    11. Non, la gauche n’a pas fait disparaître les statistiques d’absentéisme dans la fonction publique…

    «On a supprimé le jour de carence dans la fonction publique et, en même temps, cessé de publier les statistiques de l’absentéisme dans la fonction publique.»

    Meeting de Marseille

    On a entendu cette petite intox complotiste dans les premiers meetings de Nicolas Sarkozy… Les statistiques sur l’absentéisme des fonctionnaires auraient scandaleusement disparu en même temps que leur jour de carence était supprimé. «Une honte !» ajoutait parfois Sarkozy.

    Sauf qu’en réalité, les statistiques sur l’absentéisme dans la fonction publique n’ont jamais été aussi à jour, puisqu’elles ont été réévaluées il y a un mois et demi. Ce qui est encore impossible pour l’heure, c’est de connaître les conséquences de la suppression du jour de carence, qui n’est effective que depuis le 1er janvier. Mais il suffit de peu de choses à Sarkozy pour inventer une opération de dissimulation des statistiques.

    12. Non, François Hollande n’est pas le premier président à augmenter de 30 milliards d’euros les impôts en deux ans

    «En deux ans, ce qui n’a jamais été vu dans l’histoire de la République française, on a augmenté les impôts de 30 milliards !»

    Meeting de Marseille

    François Hollande a bien augmenté les impôts de 30 milliards d’euros en deux ans. Mais ce n’est pas une première. Un président nommé Nicolas Sarkozy l’avait fait avant lui, dans les dix-huit derniers mois de son mandat.

    13. Non, Nicolas Sarkozy ne sait pas faire sortir de terre un musée en un an

    «Quand j’ai supprimé un tiers des effectifs de l’armée de terre à Metz, ils m’ont demandé de transférer une administration. Je leur ai dit : "Je vais faire mieux. Je vais vous faire Beaubourg à Metz." Un an après, un million et demi de visiteurs !»

    Meeting de Mulhouse

    Même sarkolâtres au dernier degré, les militants ayant entendu cette phrase à Mulhouse ont dû se frotter les oreilles. En juillet 2008, le gouvernement Fillon annonce la mise en œuvre d’un plan national de modernisation de la défense.

    La Lorraine, et Metz en particulier, font partie des principales victimes des restructurations. Metz perd quelque 5 000 postes. Pour calmer la colère des élus concernés, les Mosellans se verront promettre la création de 1 500 postes… qui tardent encore à venir (il y en a environ 1 000 aujourd’hui). C’est peut-être pour cela que Nicolas Sarkozy raconte l’histoire à sa sauce aujourd’hui en affirmant que, mieux qu’un transfert d’administration, il a offert aux élus de «faire Beaubourg à Metz». La formule, laissant à penser que la décision a été prise par lui, est ridicule. La décision d’implantation du musée à Metz date de 2003. La première pierre a été posée en 2006. Et le chantier était quasiment achevé au moment où Sarkozy est donc censé avoir offert le Beaubourg de Metz… En fait, Nicolas Sarkozy a inauguré le musée, en mai 2010. Ce qui n’est pas exactement la même chose.

    14. Non, le bouclier fiscal ne permettait pas aux Français de conserver 50% du revenu de leur travail

    «J’ai fait le bouclier fiscal parce que payer des impôts du 1er janvier au 30 juin, c’était bien suffisant, et qu’on pouvait laisser à votre disposition le fruit du travail du 30 juin au 31 décembre.»

    Meeting d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

    Cette tentative de réhabilitation du bouclier fiscal est des plus trompeuses. Mis en place (puis torpillé) par Nicolas Sarkozy, le bouclier fiscal avait donc vocation, nous dit-il, à ne pas priver les Français de plus de la moitié du fruit de leur travail. Voire. Le principe du bouclier fiscal était que les impôts directs et les contributions sociales payés par un contribuable ne pouvaient être supérieurs à 50% de ses revenus. C’est-à-dire les revenus du travail… mais aussi les revenus du capital et du patrimoine (portefeuilles en Bourse, revenus immobiliers…), que Nicolas Sarkozy ne mentionne pas.

    Le bilan du bouclier fiscal en 2010 montrait que les 925 contribuables les plus favorisés (avec un patrimoine supérieur à 16 480 000 euros et un revenu fiscal de référence supérieur à 44 980 euros) avaient perçu 352,2 millions d’euros (plus de la moitié du coût du dispositif), soit une restitution moyenne de 380 728 euros par foyer. En fait, le bouclier fiscal préservait davantage le revenu du rentier (et même de quelques-uns seulement) que le revenu du labeur des Français. Mais cette présentation est sûrement moins porteuse.

    15. Non, l’exonération des heures sup n’a pas permis à 9 millions de Français de gagner entre 150 et 300 euros de plus par mois

    «Les heures sup défiscalisées et exonérées, c’était 9,2 millions de salariés qui ont pu augmenter leur pouvoir d’achat : on dit 200, 250, 300 euros par mois. Mais ça fait les vacances ! A la fin de l’année, c’est pas rien.»

    «Avec les heures supplémentaires, 9 millions de travailleurs pauvres avaient entre 150 et 200 euros de plus par mois !»

    L’exonération et la défiscalisation des heures sup n’ont pas rapporté entre 200 et 300 euros par mois (version Toulouse) à 9 millions de Français. Ni même entre 150 et 200 euros (version Marseille). Le rapport référent sur le sujet des députés Jean-Pierre Gorges (UMP) et Jean Mallot (PS) montre que le gain moyen par employé et par an pour les 9 millions de salariés faisant des heures sup a été de 500 euros, soit 42 euros par mois. Avec un gain médian de 350 euros par an, soit 30 euros par mois. Pas de quoi partir en vacances. Ou pas loin, alors.

    16. Non, Nicolas Sarkozy n’a pas tenu tous ses engagements de la campagne de 2007

    «J’avais dit en 2007 que nous ferions l’union civile. Je ne l’ai pas fait, c’est même la seule mesure, à ma connaissance, de mon projet 2007, que je n’ai pas mise en œuvre.»

    Englué dans ses hésitations sur la loi Taubira sur le mariage pour tous, Nicolas Sarkozy a dû reconnaître qu’il n’avait pas tenu sa promesse de 2007 d’une union civile pour les couples homosexuels. Mais cet oubli est bien le seul, à l’en croire. Sauf qu’il suffit de se pencher sur son programme de 2007 pour constater d’autres engagements passés à la trappe. En vrac, et de manière non exhaustive, on peut citer le statut pour le beau-parent, la limitation du gouvernement à quinze ministres, l’obligation pour un titulaire d’un minimum social d’avoir une activité d’intérêt général, le contrat de travail unique, des allocations familiales pour le premier enfant, un service civique obligatoire de six mois, des plafonds annuels d’immigration…

    17. Non, 5% des délinquants ne font pas 50% de la délinquance

    «La vérité, c’est que 5% des délinquants font 50% de la délinquance.»

    Meeting de Marseille

    Cette statistique, l’ancien président la répète depuis 2007. Et elle n’a rien d’une «vérité», puisqu’il s’agit du détournement abusif d’une étude sociologique menée en 2001 par le chercheur Sebastian Roché. L’enquête s’appuyait sur les témoignages anonymes de 2 300 jeunes de 13 à 19 ans questionnés dans des collèges et lycées de Saint-Etienne et Grenoble. Elle aboutissait à la conclusion que, sur les jeunes se déclarant délinquants, les 5% les plus actifs commettaient 35% des petits délits, 35% des délits graves, et 60% des actes de trafic.

    Une conclusion que Nicolas Sarkozy transforme en vérité générale, non plus pour les jeunes, mais pour l’ensemble de la délinquance. Les experts de tout poil (et notamment ceux de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales) ont beau dire que strictement rien n’étaye cette statistique, elle figure toujours en bonne place dans le panthéon des intox inoxydables de l’ex-président.

     
     
     
     
     
  • LA TOUR TRIANGLE :LA QUADRATURE DU CERCLE

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    La Tour Triangle, c'est un projet de construction d'une grande tour, osons même le nom de gratte-ciel au sud de Paris, prévu au niveau du Parc des Expositions. L'idée du projet est une tour de 180 mètres de haut (50 étages) mélangeant équipements publics, bureaux et logements "entassés" verticalement. N'habitant pas Paris que j'adore  j'ai du mal à me faire une opinion sur le sujet même si je suis favorable à la construction de tour .
     
    Le principe d'Immeubles de Grande Hauteur existe déjà aux alentours de Paris, principalement dans le quartier d'affaires de La Défense. De passage à Paris  j'admire  la Défense,du haut des Champs Elysées  , magnifique ilôt futuriste constitué de constructions défiant l'échelle humaine pour cotoyer les cieux souvent bas de l'Ile-De-France. A contrario, la Tour Montparnasse n'est surement pas mon immeuble préféré au sein de la ville de Paris, idem pour la tour de l'université de Jussieu.
     
    A voir vieillir certaines constructions parisiennes ou franciliennes, le scepticisme est de rigueur sur tout nouveau projet urbain. Pourtant, je ne pense pas que les parisiens  voudraient  que Paris deviennent une ville musée. Cela pourrait donc impliquer l'accord de principe pour l'innovation architecturale au coeur de Paris. Car le problème semble se poser dans ces termes : êtes-vous pour ou contre la construction de tours au coeur de Paris. La banlieue, même proche, a déjà ses hauts immeubles, plus ou moins (souvent moins) réussis. Je pense aux  tours "nuages" de Le Corbusier à Nanterre, j'espère que leur construction avait l'aval des progressistes de l'époque car aujourd'hui elles ont, avouons-le, mal vieilli. Pas de problème pour la ville de Paris, si on fait un rapide sondage, la majorité ne pensera qu'à la Tour Montparnasse comme tour au delà des 100 mètres de hauteur. C'est oublié un peu rapidement l'hôtel Hyatt au dessus du Palais des Congrès de la Porte Maillot, la Tour Prélude (123 mètres de haut dans le 19ème), la tour Super-Italie (112 mètres de haut dans le 13ème), ainsi que toutes les tours du quartier des Olympiades (14 tours de 103 ou 104 mètres de haut dans le 13ème arrondissement).
     
    Pourtant l'idée d'une nouvelle tour est séduisante . En développant la verticalité au sein de Paris, on évite l'étalage horizontal qui force les "villes nouvelles" à manger du terrain aux dépens de l'espace naturel ou cultivable. En évitant cet étalement, on offre une nouvelle possibilité à des salariés de se rapprocher de leur emploi et ainsi économiser annuellement des kilogrammes de CO2 et surtout du temps de transports. De plus la Mairie de Paris sous la direction d'Anne Hidalgo cherche à verdir la production et la consommation d'énergie au sein de Paris en utilisant la puissance informatique pour chauffer des immeubles ou pour inciter à l'utilisation d'autres moyens innovants de production d'énergie.
     
    Reste l'aspect humain, et ce n'est pas le moindre. De nombreuses familles choisissent volontairement la vie en lointaine banlieue pour un meilleur cadre de vie au détriment de nombreuses heures de transports quotidiennes. Ces familles ne souhaiteront pas investir des logements à 120 mètres de hauts, même si la fenêtre de leur salon leur offre une magnifique vue sur le sud ouest de Paris.
     
     La question de fond, dans cette période de construction du Grand Paris, est aussi de savoir si l'on veut un Grand Paris à l'image de Londres, où les habitations sont exclues du centre ville ? Pourtant à Londres le centre est doté de gratte-ciels récents, construits non pas sur le modèle de la Tour Triangle mais sur le modèle des dernières tours de la Défense, c'est à dire exclusivement réservées à un usage professionnel.
     
    C'est pour celà  que je souhaite voir cette Tour Triangle au sein de Paris, pour qu'ainsi la ville-département arrête de se défausser intégralement sur ses voisines de la petite couronne. Pour qu'ainsi on permette un peu de répit aux terres agricoles d'Ile de France.
  • MAUDITE SOIT LA GUERRE

     

    220px-Gentioux_monument_aux_morts_pacifiste.jpg

    Tous les 11 novembre, depuis les années 1980, des militants pacifistes venus se recueillir devant le monument aux morts pacifiste de Gentioux , chantent la Chanson de Craonne en levant le poing.

    Le monument de Gentioux, en granit et en fonte , est constitué d'une colonne élevée sur un socle de trois marches. Elle porte en haut de la colonne les palmes de la victoire ou de la paix. La hauteur du monument est de 3,80 mètres sur une largeur de 2,78 mètres. Sur une stèle sont gravés les noms des 58 soldats morts pendant la guerre de 14-18. Plus tard 5 nouveaux noms des autres conflits seront rajoutés.

    En bas de la colonne, un écriteau : « Maudite soit la guerre » est désigné par un enfant, comme s’il voulait dénoncer les responsables de la guerre de 14-18. C’est un orphelin habillé avec un sarrau, la blouse de l’écolier, en sabots avec sa casquette à la main. Le visage triste, il lève le bras, le poing serré, en montrant les 58 noms gravés[8].

    Histoire

    L'histoire du monument commence en 1922 quand, à l’initiative du maire du village, Jules Coutaud, SFIO (socialiste de l'époque), maréchal-ferrant, ancien combattant gazé pendant la Première Guerre mondiale, il est décidé de l'ériger. Jules Coutaud a été maire de Gentioux pendant 45 ans de 1920 à 1965.

    Trois projets sont présentés au conseil municipal. C'est celui de Monsieur Duburgt, conseiller municipal qui est retenu. Il explique ainsi son choix :

    « Plutôt qu'un Poilu, j'ai voulu traduire un cri du cœur. J'ai donc dessiné un orphelin, en tenue d'écolier, montrant du doigt cette inscription gravée dans la pierre et qui était alors sur toutes les lèvres : « Maudite soit la guerre ! »[

    Un modèle en bois est dessiné par le concepteur du projet, Monsieur Duburgt, puis ce sont des artisans locaux qui réalisent le monument. La sculpture de l'écolier, en fonte, est de Jules Pollacchi. Elle sera fondue par E. Guichard, et c'est l'entrepreneur Émile Eglizeaud, entrepreneur de Faux-la-Montagne, qui construira l'ensemble du monument. Celui-ci coûtera 11 640 francs, avec le financement suivant : 3 909 francs de souscription publique, 6 169 francs pris sur le budget communal et 1 562 francs de subvention de l'état.

    En 1922, le monument est inauguré par les élus locaux et la population, mais la préfecture refusera d'être représentée. Ainsi le monument ne fut pas officiellement inauguré. On respectait ainsi une circulaire de la Troisième République y interdisant les manifestations. Lors du passage des troupes devant le monument, lorsque celles-ci rejoignaient le camp militaire de La Courtine, ordre était donné à celles-ci de détourner la tête. L'inauguration officielle s'effectua, par hasard en 1985, lorsque des officiers, quelques jours après l'inauguration d'une gendarmerie, assistèrent au dépot d'une gerbe devant ce « monument maudit » [

    Il est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques au titre des lieux de mémoire, depuis le 9 février 1990 et la plaque « Maudite soit la guerre » est inamovible.

    La Chanson de Craonne .

    Quand au bout d'huit jours le r'pos terminé
    On va reprendre les tranchées,
    Notre place est si utile
    Que sans nous on prend la pile
    Mais c'est bien fini, on en a assez
    Personne ne veut plus marcher
    Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
    On dit adieu aux civ'lots
    Même sans tambours, même sans trompettes
    On s'en va là-haut en baissant la tête

    - Refrain :
    Adieu la vie, adieu l'amour,
    Adieu toutes les femmes
    C'est bien fini, c'est pour toujours
    De cette guerre infâme
    C'est à Craonne sur le plateau
    Qu'on doit laisser sa peau
    Car nous sommes tous condamnés
    Nous sommes les sacrifiés

    Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
    Pourtant on a l'espérance
    Que ce soir viendra la r'lève
    Que nous attendons sans trêve
    Soudain dans la nuit et dans le silence
    On voit quelqu'un qui s'avance
    C'est un officier de chasseurs à pied
    Qui vient pour nous remplacer
    Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe
    Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes

    - Refrain -

    C'est malheureux d'voir sur les grands boulevards
    Tous ces gros qui font la foire
    Si pour eux la vie est rose
    Pour nous c'est pas la même chose
    Au lieu d'se cacher tous ces embusqués
    Feraient mieux d'monter aux tranchées
    Pour défendre leur bien, car nous n'avons rien
    Nous autres les pauv' purotins
    Tous les camarades sont enterrés là
    Pour défendr' les biens de ces messieurs là

    - Refrain :
    Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront
    Car c'est pour eux qu'on crève
    Mais c'est fini, car les trouffions
    Vont tous se mettre en grève
    Ce s'ra votre tour messieurs les gros
    De monter sur l'plateau
    Car si vous voulez faire la guerre
    Payez-la de votre peau