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Editori@l - Page 88

  • QUI VEUT GAGNER DES MILLIARDS

    Sarkozy : Français, à vos milliards !

    Magic Sarko ! A écouter le Président jeudi soir,on n'avait pas l'impression que la France allait traverser une crise économique mondiale.

    9dec15f3a99b17ea6a4c03fb19907f5c.jpegVous aviez des questions ? Vous avez des milliards ! On ne l'avait pas vu depuis longtemps. Le candidat Sarkozy était de retour jeudi 29 novembre sur les chaines de télé TF1 et France 2,vive le pluralisme d'opinion. Avec, dans sa besace, tous ces milliards qu'il entend donner aux Français. Cinq milliards pour tuer les 35 heures en rachetant les RTT,même dans la fonction publique. Cinq milliards d'heures supplémentaires. Des milliards pour augmenter les tarifs d'heures supplémentaires des fonctionnaires. Des milliards d'augmentations de salaires contre la poursuite des allègements de charge. D'autres milliards pour les salariés et les patrons qui se mettent d'accord pour supprimer les 35 heures. Vingt milliards de contrats en Chine pour les usines françaises. Deux milliards de contrats au Maroc. Encore des milliards de contrats à venir en Algérie. Et encore des milliards à programmer pour 2008 pour la réunion de la mi-décembre, destinée à préparer l'agenda social de l'an prochain.

    En écoutant le président, on avait l'impression d'être devenu trés riche. Sauf les libéraux qui le soutiennent : ceux-là, les Jacques Marseille, les Eic Le Boucher,ou Jean-Marc Sylvestre qui grognent depuis plusieurs semaines, ont dû pester contre ce politicien qui signe des chèques en bois en misant sur la relance. Chèques en bois ou illusions de chèque : car sur beaucoup de points, le programme du relance de pouvoir d'achat a évité la clarté et la précision. Mais comme ses deux interlocuteurs, Arlette Chabot et PPDA n'étaient guère exigeants sur ce point, le président a pu sans difficulté redérouler son nouveau programme électoral. Et conclure ainsi : «Les Franças ils savent très bien qu'il n'y a pas d'argent dans les caisses. Je ne suis pas là pour distribuer des cadeaux de Nöel.» Ah bon ? C'était bien mal imité....

    Largement inspiré de Philippe Cohen

  • MAMAN LES P'TITS AIRBUS MAIS PAS DELON

    Plusieurs journaux commentaient les rumeurs sur l'absence de la secrétaire des droits de l'Homme, Rama Yade, en Chine, aux côtés de Nicolas Sarkozy. Selon les déclarations du porte-parole de l'Elysée si Rama Yade n'est pas partie, c'est parce que le chef de l'Etat français aborderait lui-même le sujet des droits de l'Homme " avec les plus hauts dirigeants chinois " (cause toujours tu nous intéresses). Mais, depuis, la rumeur enfle : ce serait la ministre de la Justice, Rachida Dati,, qui, elle, fait partie du voyage, qui aurait exigé que Rama Yade ne vienne pas… Et quand elle veut quelque chose elle l’obtient et elle n’aime pas l’ombre !
    Mme Sarkozy, mère, Andrée Mallah officiellement, ne connaissant pas la Chine a profité de l’aubaine pour accompagner fiston et s’occuper de son petit-fils qui avait besoin d’une nounou. Il y avait en effet aussi Pierre Sarkozy et Thierry Herzog, l’avocat de papa (au cas où !) dans l’un des quatre avions de la généreuse République française ! Le président avait proposé à sa mère, qu’il surnomme " Dadou ", diminutif d’Andrée, de l’accompagner pour qu’elle découvre les soldats de l’armée enterrée. " Dadou ", 80 ans, a tout de suite accepté. Connue pour son sens de la repartie, elle a amusé les invités du président par son humour. On est de suite rassuré elle a rentabilisé le coût de son déplacement ! Par contre on ne l’est pas pour Alain Delon.
    " Cela fait des semaines que l'on me dit que je suis invité d'honneur du président Sarkozy lors de son voyage en Chine. Sachez que je n'ai besoin de personne pour aller en Chine ",

  • LA SOLITUDE DU TIREUR DE PENALTY

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    Tirer un penalty, c’est flirter avec le risque. Si les filets tremblent, le moment qui suit est d’une grande satisfaction. Mais si le ballon ne franchit pas la ligne de but, le revers que vient d’essuyer le tireur peut être lourd à assumer selon le contexte du match. D’ailleurs, ne dit-on pas du tireur, qu’il est celui qui « prend ses responsabilités » ? Le côté irrémédiable de la décision théâtralise le moment. Véritable coup de théâtre, lorsqu’il est sifflé en plein match, ou rituel angoissant quand deux équipes n’arrivent pas à se départager, le tir au but ne laisse de place qu’à ce fameux face à face. Un moment d’autant plus sacralisé qu’il met en scène deux protagonistes épiés de tous, au milieu d’un long silence.

    Si la relative petite distance (9,15 m) qui sépare le point de penalty du but, ne laisse guère de chances au gardien, la pression se trouve justement du côté du tireur. Car il est en principe, plus facile de marquer un tir au but pour un attaquant, que de l’arrêter pour un gardien. Le portier a donc plus à gagner qu’à perdre : s’il prend le but, c’est normal dit-on, mais si par bonheur il choisit le bon côté et stoppe le ballon, il devient aussitôt le héros du match. Alors oui, c’est bien d’un duel psychologique qu’il s’agit. Un brin d’hésitation au moment de poser son ballon ou pendant la course d’élan et le pied à de grandes chances de trembler... Si le penalty marque les esprits quand on le manque, il est aussi une bonne expérience à connaître pour apprendre à accepter la défaite. On y puise dedans, toute la philosophie du football. « On gagne ensemble, on perd ensemble » aiment à dire éducateurs et capitaines. Et si le tireur rate son penalty, c’est toute l’équipe qui le rate. Et puis, au regard de ce que l’histoire du foot raconte dans ses pages de légendes, on comprend que la séance de tirs aux buts a ceci de particulier, qu’elle entretient le mythe du héros malheureux.En 1982 au cours du match France-Brésil en quart de finale de la coupe du monde Zico,Socrates et Platini trois des meilleurs joueurs du monde du moment ratèrent leurs pénalties tous les plus grands ou presque, ont échoué au moins une fois dans cet exercice, et ce,meme après avoir éclaboussé la rencontre de toute leur classe.

  • MASSACRE DU CODE DU TRAVAIL

    Libération, vendredi 23 novembre 2007.


    Le code du travail va être réécrit en quelques heures à l’Assemblée nationale, le 27 novembre et le 4 décembre.

    Par Gérard Filoche

    (...)

    C’est un droit évolutif, élaboré en cent trente ans, avec des hauts et des bas, minutieusement, sous l’impact des luttes sociales et politiques. Chaque ligne, chaque article, chaque alinéa représente de la sueur et des larmes, des souffrances et des grèves, des victoires et des échecs, produits de toute l’histoire des mouvements sociaux de notre pays. C’est un texte de notre droit qui ne devrait pas être réécrit. Ce qui est effrayant, c’est le silence général, déterminé, étouffant sur une telle affaire. Pas de une. Pas de débat. Pas d’explication. Motus et bouche cousue de tous.

    lire_la_suite78http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=5740

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • LETTRE AU PERE NOEL

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    Cher père Noël,

     Comme chaque année je t’écris ma lettre,et grace à l'informatique j'ai fait un copier-coller de celle écrite le 26 novembre 2006 en la modifiant un peu.

    L’usage est de te demander de ne pas oublier nos petits souliers. Moi, vois-tu, je n’ai besoin de rien. Je peux même te le dire entre quat’s yeux,les fêtes carillonnées, ça me gonfle un peu. Il y a belle lurette que Noël n’est plus rien qu’un prétexte à ripailles et à dépenses inutiles, que le sacré en a été évacué au profit du commerce, que les marchands ont envahi la crèche. La télé dégouline de bons sentiments et de publicités racoleuses. La boîte aux lettres se remplit de prospectus qui vont direct au panier. Les magazines regorgent de réclames inutiles. Pourtant, nous allons sacrifier une fois encore à la tradition.

    Je me souviens, il y a de ça plus de trente ans ­ c’était au début des septantes, une période encore très chaude post-soixante-huitarde,il avait été publié une petite enquête de circonstance sur le thème : « Comment les militants (de gauche, oeuf corse) fêtent Noël ». Eh bien, pas de surprise, comme tout le monde ! Comme les bourges, avec le sapin, la crèche,la buche,les bougies, les petits paquets enrubannés, tout ça quoi. On est tout de même bien conditionnés !

    Je te disais donc que je n’avais besoin de rien,pour autant, cher père Noël, je n’oublie pas le monde qui m’entoure. Le privilégié que je suis reste envahi de désespoir et de colère devant le spectacle qu’il offre et qui n’est humainement pas supportable.

    Comment se résigner au mensonge public, au double jeu permanent, à la suffisance bouffie des « élites », au règne sans partage de l’argent, aux inégalités criantes, à la misère qui s’étale comme une lèpre jusque dans nos pays prospères ?Hier nous écoutions les beaux discours d’un chef d’État qui parlait de « fracture sociale », qui célèbrait la République et la cohésion nationale, qui vantait l’égalité entre tous les Français ; et qui tolèrait et organisait en sous-main très exactement l’inverse de ce qu’il proclamait ?Ce type avait choisi cette méthode pour gouverner et derrière laquelle il se planquait, ce notaire madré aux allures de chanoine, dont chaque discours semblait un prêchi-prêcha fourré aux formules creuses et dont le seul souci était de plaire à ses maîtres, les patrons, les barons de la finance dernièrement il a été rattrappé par les affaires.Merçi Papa Noel tu nous as prouvé qu'on peut croire encore en toi.

    Il y a un an je te demandais un nouveau président: (http://azurcom.hautetfort.com/archive/2006/11/index.html) tu tu t'es trompé dans la livraison,tu m'as livré un petit Napoléon arrogant omniprésent affairé qui passe sans cesse au fenestron pour y polir son image, y flatter ses maîtres ses amis les grands du CAC 40,de la presse,et les cows-boys qui dans l’espoir de conserver place et privilège et d’en engranger de nouveaux régne sur la France comme un coq sur sa basse-cour.Lui aussi emploie des phrases creuses comme "travailler plus pour gagner plus"il court le monde en quete d'infirmières et d'indice de popularité.

     Dans cette France qui va mal, où les files d’attente s’allongent devant les restos du coeur,le Secours Populaire et les antennes de l' ANPE, où les hôpitaux débordés crient misère, où les prisons implosent, où les mécontentements catégoriels s’empilent comme soucoupes au comptoir où on ne pourra bientot plus fumer, où s’étale partout la vulgarité des nouveaux riches et où même une ex grande figure humanitaire s’est abaissé contre une place de ministre et un gros chèque à servir la soupe.Les Français souffrent, les haines montent, le mépris s’installe.

    Franchement, père Noël, on est mal barrés. Faudrait bien que tu fasses quelque chose.

    Repose-toi bien d’ici au 25 décembre. Et quand tu feras ta grande distribution, tu peux oublier mes petits souliers, je te l’ai dit, je n’ai besoin de rien. Mais n’oublie pas ce pauvre monde. Il a bien besoin qu’on l’aide.

    La tâche est immense, mais si tu peux faire encore des miracles essaie. Courage, père Noël 

  • COMBATTRE:TOUJOURS,DESESPERER:JAMAIS

    Il y aura d’autres batailles. Les salariés qui se sont mobilisés pour défendre leurs régimes spéciaux doivent être fiers de ce qu’ils ont accompli. Malgré une pression médiatique sans précédent à leur encontre qui ressemble plus à de la propagande, de la propagandastaffel, qu’à de l’information, ils ont mené une lutte courageuse et emplie de dignité. Malgré une gauche quasiment aux abonnés absents et qui de surcroît, pour la plupart de ses responsables, soutenait la remise en cause sarkozienne des régimes spéciaux, ils ont réussi à faire vivre l’idée de lutte sociale. Il y aura d’autres batailles. Malgré là encore le rouleau compresseur médiatique et la bonne conscience de nos élites en faveur de l’américanisation de l’enseignement supérieur, de très nombreux étudiants ont clairement pris conscience du caractère libéral, néfaste et scandaleux de la loi Pecresse sur les universités. Il y aura d’autres batailles. D’ailleurs les fonctionnaires ont réussi une belle démonstration mardi dernier. Il y aura d’autres batailles car ce pays n’en a pas fini avec la question sociale. Elle est même au cœur de tout. Il y aura d’autres batailles et il y aura d’autres victoires car l’écume médiatique et la frilosité des élites n’auront pas toujours raison de la détermination des salariés.

  • BUDGET DES SPORTS

    Déception et inquiétude tel sont les sentiments qui ressortent de l’examen du budget des sports pour 2008. Déception car Nicolas Sarkozy avait annoncé lors de la campagne présidentielle une augmentation significative des moyens consacrés au sport en vue de porter le budget des sports à 3% du budget de l’Etat dans la mandature, soit 8 milliards d’euros. Or, on constate que rien n’a changé. Seul un effet d’optique trompeur pourrait faire croire le contraire puisque le budget des sports est présenté en intégrant la dotation spécifique du CNDS. Ainsi consolidé le budget apparaît en augmentation de 2,73% et dépasse le milliard d’euros. Mais, si on retranche les crédits CNDS le budget plafonne à moins de 730 millions d’euros soit moins de 0,3% du budget de l’Etat. Inquiétude enfin car les crédits affectés à la promotion du sport connaissent une réduction drastique de prés de 50% dans le projet de loi de finances 2008. Une fois encore l’écart est immense entre les annonces de campagne de Nicolas Sarkozy et la réalité. Une fois encore l’Etat prépare son désengagement. Il faut dire qu’entre augmenter son propre salaire de 200%, distribuer 15 milliards d’euros de cadeaux fiscaux aux plus riches et essayer de développer la pratique sportive, le Président de la République a clairement fait son choix.

    Pas de suite....

  • MADAME

    RETOUR SANS CONCESSIONS
                      Danielle Mitterrand, le 12 novembre 2007 à La Havane  
    Danielle Mitterrand,a publié "Le livre de ma mémoire", un nouveau livre dans lequel elle estime que " les socialistes ont un regard beaucoup trop attendri pour l'argent ".
    Interrogée sur l'élection d'un socialiste français, Dominique Strauss-Khan, à la tête du FMI, la veuve de l'ancien président socialiste répond " un Français d'accord, un socialiste, on en reparlera ". Elle estime que le PS a " à sa tête des gens qui n'ont pas l'esprit socialiste ", que " depuis quelques années, les dirigeants socialistes n'ont pas la tripe socialiste. Ils ont un regard beaucoup trop attendri pour l'argent. Ils ne réagissent pas, ne respirent pas ce désir de société que nous avons ", ajoute-t-elle. Au moins elle quand elle revient ce n’est pas les bras chargés de roses sans épines. Elle a également déclaré ne pas être inscrite au PS car " ils se sont beaucoup trop rapprochés du système dans lequel on vit. Peut-être veulent-ils l'amender, mais moi je veux en sortir ".
    Danielle Mitterrand estime que " la société actuelle, repose sur des valeurs financières ", et sur l'exploitation " de l'homme par l'homme ". Elle n’a pas varié d’un pouce et elle adopte une position sans ambiguïté sur son engagement à Gauche. Elle n’est donc jamais partie et donc elle n’a aucun retour à effectuer ! Quelle femme ! Quel tempérament et surtout qu’elle intransigeance vis à vis de son idéal.
    b69c00b142593971429096d894c74902.jpegLe quotidien la questionne également sur les photos que François Mitterrand avait laissé prendre de Mazarine Pingeot, la fille naturelle et reconnue de l'ancien président, elle explique qu'il était " harcelé par les journalistes " sur un fait qui relevait de sa vie privée. Elle aimerait probablement beaucoup que la presse témoigne du même empressement pour enquêter sur les pratiques officielles de la vie publique des femmes et des hommes au pouvoir.
    " Il a fini par dire: 'Foutez moi la paix et faites ce que vous voulez' ", raconte-t-elle avant d'estimer que " c'est indécent " de lui poser cette question. " Quand vous achetez votre viande, vous ne demandez pas au boucher ce qui se passe dans son lit le soir. C'est ce que vous faites avec nous ", conclut-elle lapidairement. Elle frappe fort et juste en mettant en exergue des comportements actuels en déphasage complets avec l’intérêt politique pour le plus grand nombre.
    Elle reste dans le présent mais sans que l’on puisse lui reprocher la moindre faute personnelle et surtout la moindre adaptation au contexte. Comme elle effectuera un jour son retour Cécilia Sarkozy pourrait s’inspirer de cette première dame qui n’a jamais renié le rôle qui lui revenait mais qui l’a exercé de telle manière qu’elle n’ait jamais à rougir de ce qu’elle faisait

  • LES J.T CASSEURS DE GREVES

    Presse

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    Il me faut plusieurs jours pour lire tous les quotidiens achetés,j'ai lu Libé ce week-end et je partage la meme analyse du traitement des grèves par les médias J.T en particulier(Voir article d'Azurcom)Lisez aussi l' extrait de Libération... Il devrait être distribué dans toutes les usines, dans toutes les manifestations car il effectue une analyse exceptionnelle de la construction de l'opinion dominante. Ce phénomène dramatique est parfaitement démonté, preuve à l'appui.


    h
    ttp://www.liberation.fr/actualite/ecrans/291977.FR.php

    Ensuite posez vous en citoyen la question essentielle pour notre démocratie : jusqu'à quand allons nous tolérer ce système? Jusqu'à quand allons nous payer une redevance pour avoir ce type de comportements? Jusqu'à quand allons nous subir le véritable matraquage d'une propagande d'une autre époque?

    Tirez cet article et lundi distribuez le autour de vous, affichez le partout où l'on se sert de l'opinion dominante comme justificatif à l'inaction. Vous ferez un acte au moins aussi utile que celui de débattre sur un mot ou un autre dans une motion de circonstance.

    A toutes fins utiles
  • MICRO TROTTOIRS PAR TEMPS DE GREVE


     

     

    de58817fa23b05346306749c1a552302.jpgA chaque conflit social ils réapparaissent telle une hirondelle qui ferait le printemps. Les micro-trottoirs, quintessence du journalisme, stade suprême de l'objectivité, délivrent à travers nos jités la parole pleine de bon sens du peuple qui souffre. Rare il y a 20 ans, la technique s'est généralisée aujourd'hui au point de faire office de premier vecteur de la vérité (qui on le rappelle n'est rien d'autre que l'émanation de l'opinion de la majorité). La véracité de l'information étant le principal souci de Jean-Pierre Pernaut, c'est donc dans son 13h que l'on trouve le plus grand nombre de reportages d'investigations employant la méthode scientifique du micro-trottoir.

    En période de grève, comme en ce mois de novembre, l'étude syntaxique et sémantique du micro-trottoir de JPP (J.P. Pernaut) nous permet de dégager une série de cinq termes et expressions récurrents. Cinq anaphores en réalité. Ce procédé, visant à un effet d'insistance par répétition d'un même mot ou groupe de mots dans chaques phrases prononcées, semble nécessaire à l'éclatement de la vérité. Surtout lorsque les sondages de Sarko sont en baisse. Petit dico de la grève :


    OTAGE : Ce n'est pas marrant de poireauter sur un quai de gare bondé mais ce n'est pas une raison pour perdre son sens de l'humour. Ainsi le plus grand des classiques, lorsque sévit le micro-trottoir, reste le toujours très efficace "je n'ai pas de transport pour aller au boulot, on nous prend encore en otage". Une blague connue de tous mais qui provoque toujours son petit effet. L'image d'un cheminot qui capture un usager avec un filet ça fait toujours rire. On se demande juste qui est l'otage réel dans l'histoire. Celui qui est terrorisé par son employeur et qui craint d'arriver en retard au turbin où celui qui a peur de ne pas pouvoir travailler plus pour gagner plus ? A moins que ce ne soit Ingrid Bétancourt...



    Y'EN A MARRE : C'est le cri de ralliement des éternels mécontents et il est de sortie à chaque conflit social. "Y'en a marre, y a pas de métro, c'est toujours pareil". Notons que le "y'en a marre" est multifonctions. Il peut servir pour la météo avec le célèbre "il pleut, y'en a marre", pour le sport "le PSG a encore perdu, y'en a marre" et même pour la politique "encore ce con à la télé, y'en a marre".



    CES SALAUDS DE PRIVILÉGIÉS : Au quinzième jour de grève les usagers deviennent légèrement tendus. Au bureau, nerveux, ils s'en prennent à leurs collègues. A la maison, fatigués, à leur femme. Et dans la rue, excédés face aux micro-trottoirs, à "ces salauds de privilégiés". A ce stade c'est Noël Forgeard, le golden parachuté d'EADS, qui est rassuré. Le bon sens populaire lui fout un peu la paix pour mieux dénoncer le scandale des 1300 Euros mensuels des cheminots. Il peut souffler et partir tranquillement en week-end avec Denis Gautier Sauvagnac, le grand argentier de la caisse noire du Medef.



    FASCISTE : Cette insulte devient récurrente au trentième jour de blocage. Elle relève de l'inversion des valeurs et des références idéologiques qui est en cours depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, le 6 mai dernier.
    Avant, le fasciste raflait les enfants et leur offrait un voyage en train vers l'est de l'Europe. Aujourd'hui, alors que la droite s'est décomplexée de son passé Vichyssois, le fasciste est un salarié qui exerce son droit constitutionnel, celui de faire grève, en refusant de faire rouler les trains. De même un manifestant est également fasciste, tout comme les étudiants. Les communistes et la Ligue des Droits de l'Homme sont, eux, carrément des nazis.


    LA COMPILATION : Une fois compilées, les suppliques et complaintes du râleur peuvent se traduire en une formule simple et sèche, quintessence du micro-trottoir : "Y'en a marre d'être pris en otage par ces salauds de privilégiés. Fascistes !" Vous l'aurez compris, à ce stade on ne parle plus de rechercher la Vérité, mais d'approcher la Lumière.
    Puis Jean-Pierre Pernaut, tel l'oracle, de conclure en dodelinant de la tête dans une moue désapprobatrice "et oui mon bon monsieur, ça embête tout le monde ces histoires de grèves. Nous les premiers en nous empêchant de mettre en avant une information de proximité qui valorise les diversités régionales".


    Salauds de privilégiés...