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AZURCOM - Page 114

  • UN PEU DE REPOS

    DEPART POUR LES ARDENNESvoiture_surcharge.jpg

    Le blog continue à vivre , le record de lecteurs peut-être battu ce mois

  • CELA SE PASSE A NICE

    Samedi 6 novembre à 13 h un immeuble du centre ville situé au 1 rue Georges Clémenceau appartenant au CHU et vide a été ouvert pour y mettre à l'abri des demandeurs d'asile isolés et des familles avec enfants qui étaient à la rue dans l'attente de leur régularisation.
    Merecredi 10 :la police a fait irruption dans l'immeuble avec le directeur du CHU, des employés de la ville, de l'EDF, un huissier et des chefs d ela Police nationale et d'autrespersonnes, que nous n'avons pas toujours identifiées. Repartie après fouilles diverses dans l'immeuble, elle reviendra: NOUS AVONS BESOIN DE VOTRE SOUTIEN.

    Lettre ouverte à Monsieur Ciotti adressée par de multiples associations:Votre communiqué de presse du 7 novembre nous amène à faire les commentaires suivants.

    Vous prétendez que les demandeurs d’asile"n’hésitent pas à violer les lois de la République ".Vous prétendez que lorsque un étranger veut « s’installer dans un pays,avant de demander des droits,il a des devoirs.Vous ne cessez de rappelerau respect de la loi.Vous dénoncez l’attitude des associations qui exploitent la misère à des fins politiciennes. Nous vous rappelons que les lois de la République s’imposent à TOUS et en premier lieu,à l’Etat lui-même.Lorsque l’Etat viole ses propres lois en refusant d’exécuter des décisions de justice enjoignant l’hébergement immédiat par la Direction départementale de la cohésion sociale,en refusant d’appliquer les traités et les lois ratifiés par notre pays, l’Etat ne peut se placer en donneur de leçons. C’est en désespoir de cause que des citoyens français réunis sous forme de collectif ont décidé de mettre à exécution des décisions de justice qui enjoignaient l’Etat de mettre à l’abri des êtres humains qui avaient froid et qui dormaient à la rue. Il en va de l’honneur de la France que des citoyens se substituent à l’Etat défaillant. Vous oubliez qu’on ne demande pas des droits, mais qu’on a des droits :« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité »L’accès aux droits n’est pas conditionné à la demande, c’est la base même de notre système démocratique et judiciaire. A force de vouloir politiser le débat, vous en oubliez l’essentiel :forcer l’Etat à appliquer la loi. Ce ne sont pas les associations qui exploitent la « misère humaine »,mais bien vous qui utilisez les structures du Conseil Général pour diffuser des idées partisanes qui sont non fondées tant en fait qu’en légalité.
    On vous attend sur place (nombreux?).

    Contact : Michel : 06 46 83 73 89

  • DEJA NOEL

    François Fillon à l’Assemblée nationale ce mardi a donné l’essentiel de sa feuille de route. Autant dire tout de suite que le père Noël est passé le mardi 16 novembre cette année ! Joyeux Noel à tous ! Ce soir, Nicolas Sarkozy a voulu reprendre la main et s’est félicité des résultats déjà obtenus. Du grand art.

    D’après le nouvel-ancien premier ministre, la feuille de route sera la suivante : Endettement, Chômage, Injustice, Insécurité. Si Fillon a accepté un renouvellement de mandat alors que cela lui est assez peu profitable pour son avenir, c’est bien parce qu’il reprendra du service dans des conditions bien meilleures que lors de la première partie de son mandat. Maintenant, il ne se laisse plus manipuler par le président, il décide de lui-même de ce qu’il communique et de quand il communique. Le président en sort amoindri.

    D’ailleurs, ce mardi soir, à la télévision, Sarkozy a fait des efforts pour paraître plus modeste, moins bling-bling. Nous avons eu droit a une copie de “La force tranquille”. Il parlait d’un ton bas, chuchotant presque, tout en justifiant calmement et point par point son bilan : retraites, économie, impôts, ISF, bouclier fiscal, sécurité, identité nationale, ROM, surveillance des journalistes, super-avion présidentiel… En revanche presque rien sur la crise qui n’en finit plus. Trois petites minutes seulement sur le chômage et des solutions à ce fléau éculées.

    Sa défense a été souvent insuffisante comme lorsqu’il parle de l’écoute des journalistes : d’après lui, il n’est pas raisonnable qu’un président se préoccupe “des portables perdus… ou volés”  des journalistes. D’après lui, il n’est pas non plus nécessaire d’espionner les journalistes, car “il suffit de lire la presse pour savoir ce qu’ils pensent le lendemain…”. Un peu court tout de même, car tout le monde sait que les écoutes illégales des journalistes n’avaient évidemment pas pour but de savoir ce qu’ils pensent, mais de connaître les noms de leurs sources ! Quant à l’allusion que les journalistes auraient éventuellement perdu leurs portables alors qu’ils ont été volés. Perdu et volé, vous voyez bien que ce n’est pas le même mot tout de même ! Insinuer que, si cela se trouve, les-dit journalistes auraient perdu leurs portables tiens vraiment de la manipulation grossière. Sur le plateau de télévision, aucun journaliste ne relève.

    Autre exemple concernant le coûteux avion présidentiel, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à nous expliquer, tout en douceur, que le personnel navigant d’un gros avion coutait moins cher que celui des deux anciens avions réunis. Comme si les deux avions volaient systématiquement ensemble ! Quand bien même ce serait le cas, il suffirait, pour faire des économies, d’emmener moins de personnes lors des déplacements présidentiels ! Les Français doivent se serrer la ceinture, mais pas le gouvernement… Quant au fait qu’un gros avion coute moins chers que deux, nous savons bien que, dans ce cas précis, c’est faux.

    Autre exemple : les Allemands auraient supprimé leur bouclier fiscal affirme le président, pourtant tout le monde sait bien que l’Allemagne n’en a jamais eu ! Cela serait bien que le président se renouvelle, car l’entendre répéter inlassablement les mêmes idées fausses devient lassant. Sur le plateau de télévision, tous les journalistes savent que c’est faux mais aucun ne relève. Ce sujet permet au président de préparer l’opinion à l’énorme cadeau fiscal (3,6 milliards) fait aux riches, que représente la suppression annoncée ce soir du bouclier fiscal ET de l’ISF.

    Dernier exemple lié au précédent : le président indique que les impôts n’augmenteront pas malgré les déficits publics énormes. Comme les journalistes feignent de s’étonner de cette annonce, le président indique que la France a déjà le plus fort taux d’imposition (de quoi d’ailleurs ?) et qu’il serait contre-productif de faire payer plus de 50 % d’impôts à des contribuables. Évidemment, tout cela est faux. La vérité est que le bouclier fiscal s’applique avant la déduction des niches fiscales. Ainsi, de nombreux riches contribuables ne paieraient que 30 % d’impôts. Cette astuce permet d’ailleurs à 7076 contribuables (en 2007) disposant d’un revenu de 97 500 euros (plus de 9 ans de SMIC) de ne pas payer d’impôt ! Parmi ces 7076 riches contribuables, 671 ont économisé 231 000 euros (plus de 20 ans de SMIC économisés par année d’imposition !) par foyer en moyenne. Le bouclier fiscal a bénéficié à 14 000 foyers ont reçu en 2008 un chèque de 33 000 euros en moyenne (soit plus de 2 ans de SMIC). Les 13 riches foyers fiscaux (parmi les 7076) les plus malins ont réussi à ramener leur revenu imposable à 3763 euros et ne payent donc pas d’impôt ! Plus généralement sur les 10 000 plus riches contribuables de 2007, 150 n’ont pas payé d’impôt. Alors, dans notre pays le seuil des 50 % est très, très loin pour certaines personnes riches…

    La combativité n’était pas absente, même si présentée de manière bien plus modeste que d’habitude : point par point, il attaque les socialistes sur les retraites, l’appel à la grève des étudiants, les écoutes téléphoniques. Il a ainsi pris a parti les journalistes : le déficit public date de 1972 et ne peut pas lui être imputé. Pourtant, il oublie que, durant sa présidence, celui-ci a explosé. Depuis 2002, il a augmenté de 25.000 euros par ménage ! Les cadeaux fiscaux aux riches et à certains électeurs ont coutés chers à la France.

    Ne nous trompons pas. Il ne s’agit pas ici d’un “nouveau Nicolas Sarkozy”, ceux qui croient que le président, parce qu’il chuchotait, a changé se trompent : il est bien exactement le même et garde la même feuille de route déconcertante qui choque tant les Français en ces temps de crise.

    N’ayons pas la mémoire courte, le coup du nouveau président, Sarkozy nous l’avait déjà fait ! Sa prestation était très centré sur lui-même et pratiquement pas sur les Français. Il n’a pas changé, d'ailleurs, il l’avoue : “ma détermination n’a rien changé”. À méditer sur les difficultés auxquelles seront soumis les Français dans les mois qui viennent…

    Pour en revenir à Fillon, s’il est plus libre qu’avant, sa feuille de route, justifiée ce soir par le président, est la même qu’avant : Endettement, Chômage, Injustice, Insécurité. Les Français savent bien aujourd’hui qu’ils sont plus que jamais endettés, au chômage (la crise n’explique pas tout), que la France est de plus en plus injuste (retraite, emploi, fiscalité) et que l’insécurité n’a que rarement été aussi forte (et les policiers moins nombreux)… D’ailleurs, si l’UMP en général, et le gouvernement en particulier, avait un quelconque savoir-faire sur ces sujets nous l’aurions déjà vu depuis le temps qu’ils sont au pouvoir…

    Ainsi aujourd’hui, aussi bien à l’Assemblée nationale qu’à la télévision, nous avons eu le droit au passage du père Noël avant l’heure. Maintenant, quant à savoir quels seront les cadeaux sous le sapin, nous savons que ce seront les mêmes que l’année dernière !

     Joyeux Noël, chers compatriotes !

  • LA MONTAGNE ET LA SOURIS

     

    Hier soir , rentrant de réunion je  n’avais pas envie de  faire un billet  mais les mots sont venus tout seul  . En relisant les résultats de 6 mois de cogitations sarkozyste intense, je me suis dit que tout le monde allait titrer “Tout ça pour ça”, que la blogo-twittosphère allait se gausser méchamment… Et c’est exactement ce qui s’est produit : même les plus larbinomorphes de toute la presse laissent percer un sentiment de déception.

    Qu’aurais-je pu ajouter à ce concert ? Dire “Foutaise” et “Foutage de gueule” ? Voilà, c’est fait !

    En plus, tous les bons titres étaient déjà pris. “Fillon garde Sarkozy”, ça c’est tapé !

    Je ne cacherai tout de même pas ma joie à l’annonce du départ de Christian Estrosi, qui avait certes depuis longtemps atteint son seuil d’incompétence. Depuis le CM2, disent les mauvaises langues. En tout cas sa présence à un quelconque ministère était tellement improbable que même Nostradamus n’en avait jamais parlé.

    Difficile aussi de retenir un ricanement à la vue du troupeau de traîtres ambitieux qui avaient cru entrevoir la gloire en acceptant par avance le déshonneur de servir un gouvernement sarkozyste. Un ratage total, qui était couru d’avance. Mais souvent l’ambition voile la lucidité. Pour ne parler que de Kouchner, ce mondain pédant, qui a fait connaître en filigrane sa frustration de n’avoir été qu’une potiche pendant 3 ans, je ne vois plus que la retraite pour lui. Il expliquera à ses petits enfants que c’était lui, là, sur la photo, Obama, tout fier d’être à côté de Kouchner..

    A propos de potiches, c’est aussi la faillite : en vidant Rama Yade et Fadela Amara, Sarkozy tombe le masque : tous ces gadgets marketing, l’ouverture, les “ministres issus de la diversité”, tout ça n’était que du vent, de la poussière marketing destinée à faire causer les journaleux. Et  ça a bien marché !

    Depuis hier soir, tout le monde regrette déjà Rama Yade, et se fend de regrets déchirants : “elle a payé pour sa liberté de parole… “. Hé, ho ! Après avoir fait mine de croire qu’elle servait à quelque chose, on ne voudrait tout de même pas nous la vendre comme une rebelle ! C’est quand même une bourgeoise des beaux quartiers, une création de l’UMP ! Certes plus marrante, plus charismatique et plus agréable à regarder que Christine Boutin, mais de là à la confondre avec Louise Michel…

    Et Borloo ? On va pas faire un roman là-dessus, non ? L’histoire banale d’un type qui s’est monté le bourrichon jusqu’à être persuadé qu’il allait être premier ministre, et sans s’être demandé une seconde si’il en avait le plus petit début de capacité et de légitimité. Quoi ? Il incarnait le social ? Le richissime avocat d’affaires de Tapie, qui est encore intervenu récemment auprès de Sarkozy pour que son client récupère un magot de 245 millions d’euros sur le dos de l’Etat… Un bourgeois qui comme l’a souligné Fillon, habite dans un hôtel particulier du XVIème… Il est où, le social ? Quant à l’écologie, laissez moi rire ! On savait depuis le début que c’était le dernier souci de Sarkozy. Le  “Grenelle” en est la preuve éclatante. Borloo a juste amusé la galerie, comme les autres.

    Borloo est passé, le Grenelle a vécu, les chantiers d’autoroute ont repris. Rideau.

    Colombo n’a pas été nommé premier ministre. Et on s’en moque. Même si on pressent qu’au niveau rigolade, on a dû passer à côté de queque chose de potentiellement grandiose.

    Quant à son acolyte Morin, pas une larme non plus ! Et comme le montage de bourrichon semble être la caractéristique la mieux partagée chez les centristes, Morin, le roi des falots, se voit déjà… candidat en 2012 ! Ha Ha, trente secondes, je me gausse. Ou plutôt trente minutes, il faudra bien ça. On prétend que Borloo abusait de la bouteille. S’agissant de Morin, pour avoir des idées à ce point déconnectées de la réalité, je suspecte l’usage de psychotropes autrement plus dévastateurs…

    Quand on cherche bien, on trouve pourtant des perles, dans ce gouvernement. Tenez, Michel Mercier. Personne ne le connaît. Moi non plus, d’ailleurs. Mais du coté Lyon, où il cumulait tout un stock de fromages locaux, tout le monde le connaissait comme le type qui avait fait construire une quatre voies pour relier Lyon à sa bicoque sise à Thizy, dans la lointaine campagne. Un notable, quoi. Le type dont tu ne sais pas quelle idée il a pu un jour avoir, mais que tu retrouves à grenouiller un peu partout. Bien connu pour être célèbre. Enfin, à Lyon. Et surtout, son rond de serviette dans tous les 3 étoiles de la région, et dieu sait  qu’ils sont nombreux. Et c’est même sûrement ça le but : se goberger aux frais de la princesse, avoir une voiture qui fait pompon, et parler avec des gens qui vous croient important. Et ça ne va pas s’arranger : ministre de la justice, dis donc. Sauf que le poste a déjà été occupé par Rachida Dati, ce qui démythifie totalement le truc…

    D’ailleurs la justice a su se montrer clémente, car comme par un de ces hasards extraordinaires que seul le sarkozysme autorise (comme le vol quasi-simultané de l’ordinateur des jouranlistes qui enquêtent sur l’afffaire Woerth-Bettencourt), Michel Mercier a justement aujourd’hui bénéficié d’un classement sans suite dans une affaire douteuse d’irrégularité dans la passation d’un marché public qui dépendait de lui…

    On ne peut pas parler de bonnes nouvelles sans parler de l’éjection de Woerth. Le plus étonnant, c’est tout de même que ce sinistre individu ait réussi à se maintenir en place, et à faire voter sa  réforme pourrie, en évitant à sa tête de finir en haut d’une fourche ! Sarkozy a réussi à l’amener jusqu’au bout, alors qu’il aurait dû le sortir à coups de pompes dans l’arrière-train dès les premières révélations de ses impairs.

    Et pour jeter un voile comique sur son départ, l’ineffable Roselyne Bachelot a réussi à lui pondre un hommage d’un comique achevé, sur un ton que l’on réserve en général aux cadavres à peine refroidis. Cette Bachelot, qui reste évidemment en place malgré son erreur d’un facteur de 20 dans le calcul des vaccins contre la Grippe A, a un talent et un auditoire qui lui assurent une évidente reconversion après 2012 : animatrice dans une maison de retraite. Pour les patients les plus grabataires, naturellement, ceux qui ne se rendent plus compte de rien. Et qui votent donc Sarkozy.

    Bon, il n’y a pas que des bonnes nouvelles, évidemment. On perd Estrosi et Woerth, tant mieux, mais on retrouve Xavier Bertrand… Point commun avec Bachelot, il a lui aussi fait une passation de pouvoir ridicule avec Woerth, avec cette phrase définitive : “C’est un grand ministre du Travail qui quitte ce ministère aujourd’hui”. Grand, oui, comme on le voit sur la photo, une bonne quinzaine de centimètres de plus que lui…

    Xavier Bertrand est en quelque sorte la mère de tous les perroquerts d’élevage. Le père, que je n’ose qualifier de spirituel, de Benjamain Lancar. Il remplace Woerth. Mais il a beau être aussi doucereux et mielleux que l’autre est sec et cassant, c’est simplement une autre facette de la même clique. Bertrand est de notoriété publique franc comme un âne qui recule. Quand il dit que quelque chose est faux, c’est quasiment une preuve de véracité.  Rappelez-vous l’accord financier entre Chirac, l’UMP et la mairie de Paris. Des balivernes pour Bertrand… qui le signait quelques jours plus tard.

    C’est une opinion personnelle, évidemment, mais je trouve que ce Bertrand est le personnage le plus insupportable de toute la politique française, même sans connaître ses idées. Et quand on les connaît, c’est pire. Le genre de type qui donne envie de jeter sa télé par la fenêtre. Heureusement, on se retient au dernier moment en pensant qu’on va être obligé d’en acheter une autre chez Darty, et qu’on va engraisser Jean Sarkozy. Ben voilà, il est de retour. Bonne chance à tous.

    Allez, un petit mot sur Juppé, pour finir… Ce pauvre garçon, prétendument le meilleur d’entre eux, fait décidément pitié. Après avoir été le premier ministre le plus impopulaire de la 5ème république, que même Edith Cresson c’était l’Abbé Pierre à côté, il croit toujours, comme Fabius d’ailleurs, qu’un grand destin l’attend. Ce qui l’a finalement décidé d’accepter un poste de laquais sarkozyste, cautionnant le retour dans l’Otan, la présence abracadabrantesque de la France en Afghanistan, et les cadavres des soldats qui laissent leur peu pour rien là-bas.

    C’est sûrement l’espoir chimérique de ce grand destin qui l’a finalement décidé à “monter dans le Titanic”, comme il le disait il y a quelques jours encore. Et puis la peur de la défaite face à la rue, qui fut très forte, est aujourd’hui passée. Pauvre Juppé : il va faire un petit tour d’un an et demi, avant de terminer piteusement sa carrière dans la débâcle sarkozyste de 2012. Courageux, mais pas téméraire, il cumule son poste de ministre avec celui de maire de Bordeaux. La bouffonnerie ultime, le dicrédit total de la politique. Juppé clame pourtant son ambition : “empêcher la gauche de gagner en 2012”.  Quelle noblesse ! En tout cas la “gauche” doit bien se marrer !

    Bon, je n’ai plus trop le courage de vous parler des autres entrants, dont pour la plupart on se fout éperdument, et qui ont pour principal pouint commun d’être de petis ambitieux serviles qui se sont trompé de wagon.

    Et Patrick Ollier, Monsieur MAM, comme on dit  saviez-vous qu’il aimait les OGM et leur lobbies ?

    Bref, je n’ai qu’une envie, c’est terminer ce billet : à quoi bon aller chercher un angle d’analyse, du “genre : les centristes sont punis”… Mais on s’en moque, des centristes ! Ce qui compte, c’est que ce sont les mêmes, qui vont faire la même politique, avec le même Sarkozy à leur tête et qui décidera pour eux.

    Plus qu’un seul mot à dire, ou plutôt deux: “vivement 2012 !”, qu’on en finisse avec ce ramassis d’incapables et de nuisibles. A nous de faire en sorte que les choses s’arrangent.

  • MANIEMENT DE MINISTRES

    Remaniement : Nicolas Sarkozy est trés fort !!!!

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     Qu'est ce que j'ai eu peur ! Ça m'a tourneboulé tout l'été, au point de me gâcher mes vacances ! Non, Nicolas Sarkozy ne pouvait pas faire ça ! Changer une telle équipe ! Franchement, j'ai mis des années à m'habituer à leurs incapacités , et au moment où je commençais à y prendre goût, le président menace de virer massivement son équipe d'incompétents notoires. Ben oui, quoi, c'est vrai, j'ai pris l'habitude de faire des promenades régulières dans les rues d'Antibes ou de Nice pour gueuler contre le gouvernement, m'en priver va devenir dangereux pour ma santé.

    Mais ce soir, après deux jours d'angoisse incroyables, je suis soulagé ! La raison l'a emportée, Nicolas Sarkozy en fin psychologue qu'il est a compris qu'il ne pouvait pas sevrer les Français comme ça, d'un coup, d'un seul. Donc, il les a tous remis ou presque. Tous les tocards sont là ! Certains regretteront peut-être quelques départs, comme Estrosi Fadela Amara, Hervé Morin ou Jean-Marie Bockel, dont je viens de m'apercevoir qu'ils avaient été ministres, ou encore le grand Bernard Kouchner qui avait pourtant si bien su s'affirmer et intervenir cet été pour défendre les Roms. Mais bon, mis à part ces quelques regrets, l'essentiel est préservé, on va continuer à morfler bien grave jusqu'en 2012. Chouette !

    Cela aurait quand même été un dilemme de nous priver de Mme Bachelot. Certes, on ne sait pas très bien ce qu'elle va faire, mais elle est là, c'est l'essentiel. Tout comme cette chère Mme Morano, c'est vrai, un peu de l'esprit de Jean-Marie Bigard au gouvernement, ça ne peut pas faire de mal. Et quel bonheur de retrouver Eric Besson, malheureusement, il ne sera plus à l'immigration, mais tout de même, pas de bon gouvernement sans un bon traître.

    Mais le plus fort dans tout cela, c'est qu'on découvre que Nicolas Sarkozy est un cachottier. Après nous avoir fait peur tout l'été, il nous récompense. Il nous fait le cadeau non pas d'une petite cerise sur le gâteau, mais de deux !

    Le retour d'Alain Juppé ! Ah bon sang, fallait y penser celle-là ! Rien qu'à l'évocation de 1995, j'ai soudain l'envie de m'acheter de nouvelles chaussures et de repartir en manif. C'est vrai, il sera à la défense, c'est pas porteur, mais tout de même, quel coup de nostalgie. Mais le meilleur, c'est l'arrivée de Frédéric Lefebvre !  Quand j'ai entendu son nom, j'ai transpiré comme un malade, mes mains se sont mises à trembler, bref j'étais en extase. Quel chance ils ont, les artisans, ils vont se poêler méchamment !

    Ah mes aïeux ! Quelle soirée !  Au moins, pour 2011, on n'aura pas de surprise, on va continuer à douiller. Ça rassure, le changement, au fond, il n'y a rien de pire

  • TOUT CA POUR CA

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  • ENCORE 539 JOURS A TENIR

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    Voiçi la phrase du jour 539 avant NSD (Nicolas Sarkozy dehors) prononcée par le Nain à Colombey les deux Eglises mardi dernier :

    "Qui ne se souvient parmi les gens de ma génération , de cette soirée du 9 novembre 1970 où la France apprit que le général De Gaulle venait de mourir"

    Personne puisque la  mort de De Gaulle a été annonçée le lendemain matin à 10h 

  • LA COMPOSITION DU GOUVERNEMENT

    Exclusif : la composition du nouveau gouvernement !

     

    Eh oui ! Chers lecteurs ! je me décarcasse pour vous ! En exclusivité et en avant-première, je suis en mesure de vous donner la composition du nouveau gouvernement :

    Premier ministre : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre de l'économie : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre de l'environnement : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre de l'intérieur : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre de la santé : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre du travail : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre de la défense : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre de la culture : Mr Louis Sarkozy(ben oui, Mr Nicolas Sarkozy ne peut pas tout faire, et comme la culture, c'est pas son truc

    Ministre des sports : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre des transports : Mr Nicolas Sarkozy

    Notons cependant qu'il ya aussi quelques créations de ministères :

    Ministre chargé de liquider les retraites : Mr Guillaume Sarkozy

    Ministre chargé des programmes télévisés : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre chargé de l'équipe de France de football : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre chargé de l'établissement public de la Défense : Mr Jean Sarkozy.

    Ministre chargé de la surveillance des journalistes : Mr Nicolas Sarkozy

  • ANTI-GAULLISTE PRIMAIRE

     

    bal-tragique-a-colombey.jpg Le jour de l'annonce de sa mort, Hara Kiri-le journal bete et méchant- avait sorti cette UNE culte . Qu'a fait De Gaulle ? Je vais  faire un résumé rapide  du Gaullisme :

    On va vous rappeler des trucs si vous n'avez pas le courage de rechercher, sachez que tout ça se trouve dans Wikipédia, des archives publiques et des ouvrages. Et que nul gaulliste n'a fait de procès en diffamation contre ceux qui ont répété ça. Et bien sûr on ne trouve pas ça dans les livres d'histoires.

    1/ De Gaulle et sa bande avaient des accointances avec la droite nationale avant 1939, c'est à dire ce qui a donné Pétain et autres saloperies.

    2/ En 1946,1947 les gaullistes ont lutté voire comploté contre l'établissement de la 4e république. Ejecté du pouvoir en 1945, il entame une traversée du désert où tout était possible pourvu qu’il puisse revenir au pouvoir. Pendant plus d’une décennie, de Gaulle a travaillé à la destruction d’un régime fragile mais démocratique.De Gaulle était déjà dans son délire de chef qui dirige tout. Les électeurs ne l'ont pas suivi. 

    3/ En 1956 aux élections législatives, les dernières de la 4e République, le parti gaulliste ou ce qui en restait (républicains sociaux) obtient le score mirifique de 1,8% . Oui, 1,8% vous avez bien lu, Sarkozy a encore du chemin à faire pour égaler ce score de référence.

    3/ En 1958, opération Résurrection : On effraye le monde politique et le pays, la Corse subit une opération aéroportée de parachutistes . On annonce que ceux-ci vont ensuite sauter sur Paris et établir une dictature militaire. Tout ça est dirigé par des gaullistes,Massu en tête qui ont avoué fièrement, seul un choc violent pouvait permettre l'arrivée du grand Homme, comme chef de l'état. Une fois ceci-fait De Gaulle sans aucun mandat électif se présente à l'Assemblé Nationale celui-ci n'aura pas de mal à effrayer l'assemblée élue de 1956 et obtiendra 100 fois plus de députés en 1958, et une nouvelle constitution.. taillée sur mesure pour le sauveur de la république... Avec cette célèbre formule, pied de nez à l'histoire: « Pourquoi voulez-vous qu’à soixante-sept ans, je commence une carrière de dictateur ? ». Nul besoin, il suffit de faire peur, et de créer une peur suffisamment forte pour que le système crée lui même sa propre évolution autoritaire : la 5e république.

    4/ La réforme de la constitution proposée par De Gaulle ensuite, était tout simplement l'adaptation de la constitution pensée par Pétain pendant la Guerre : celui-ci voulait transformer le sénat en assemblée comportant des représentants des corporations...  

     Une partie de la France va entretenir le "culte de la personnalité" tant décrié à cette époque lorsqu'il s'agissait du "camarade MAO" ....
    Le Général de Gaulle, pardon le Colonel, en effet le grade de général lui avait été attribué à titre temporaire ... puis retiré par le gouvernement de Vichy... Le Général pour beaucoup est "le sauveur" de la FRANCE.. c'est oublié un peu vite le rôle de la Résistance

    Le gaullisme est une suite de mensonges

    Dernier Président du conseil autoproclamé de la IV ème Répubique il sera élu  Président de la V ème République en décembre 1958 avec 78 % des voix... ( à cette époque le Président était élu avec les voix des "grands électeurs" soit "80 000" personnes !!).
    Il se fera entendre sur la scène politique internationale... quand à la "politique intérieure".... seule la venue du "" nouveau franc - si ça vous rappelle quelque chose - sera la mesure du renouveau de la France... A savoir, les riches devenaient plus riches et les pauvres plus pauvres ( ça vous rappelle encore quelque chose ? )
    Une volonté de créer une "Europe" allant de la FRANCE à l' OURAL, exception faite de la GRANDE BRETAGNE, qu'il jugeait trop ""alliée"" avec les Américains.

    L'ordre et la discipline , c'était un militaire , et le fait d'avoir un Préfet de police utilisant les méthodes du gouvernement de Vichy Maurice Papon... n'étonnera personne !
    "" Je vous ai compris "" dira-t-il en Algérie, sans jamais prononcer les mots "intégrer" ou "Algérie Française" pour expliquer son point de vue,est certainement la phrase politique la plus stupide de l'histoire de notre pays plus tard il expliquera :
    "" L'intégration est une utopie, ouvrir la porte à l'immigration massive aurait pour effet que mon village devienne " COLOMBEY-Les-Deux- MOSQUEES" !"

    Imaginez aujourd'hui une phrase de ce type prononcé par l'un de nos hommes politiques

    Avec Papon à l'intérieur, la répression s'installe...Le général ne voulant pas arrêter cette guerre qui, il le savait, débouchera sur son indépendance, a contibué à la mort de nombreux français et selon l'historien Remi Kauffer à un accroissement de l'usage de la torture..
    Entre 1958 et 1961, il y aura environ 500 assassinats politiques !!
    100000 harkis abandonnés en Algérie sont éxecutés

    En 1961 Maurice Papon reçoit des mains du Général de GAULLE la croix de commandeur de la légion d'honneur !!

    Le 17 octobre 1961, une manifestation pacifique sera réprimée brutalement..


    Le 8 février 1962 une manifestation contre "l' O.A.S.", sera réprimé également.. Huit manifestants seront tués, victimes de brutalités policières. c'était au métro Charonne
    En 1968, le général appuiera Maurice PAPON pour le poste de trésorier de " l' U.D.R."..

    EN 1969 le Général ayant cessé ses fonctions, voyage il rend une "visite de courtoisie" au général-dictateur FRANCO... déclarant "regretter de ne pas l'avoir fait plus tôt" !!! (...).
     

  • LA BATAILLE DE TROP

    11 novembre 1918 : Vrigne-Meuse, la bataille de trop

    Par J.-D. M.

    (Article paru dans Libération, avec photos et carte )

    "Ce fut la dernière bataille et la bataille de trop. Au matin du 11 novembre 1918, dans les heures qui précédèrent l'armistice, des soldats français furent tués dans un combat inutile, à Vrigne-Meuse, dans les Ardennes. « Ils sont morts pour rien » assure aujourd'hui le petit-fils de l'officier qui les commandait alors. Cet homme sait de quoi il parle. Lui-même est général à la retraite et il a récemment exhumé les carnets de guerre de son aïeul, le chef de bataillon Charles de Menditte (1) dans leur propriété du Pays basque. Le général Fauveau a entrepris de faire toute la lumière sur cet épisode, non seulement oublié, mais volontairement caché par l'administration militaire durant de longues années. Il le fait sans polémique, dans l'admiration d'un grand-père contraint d'obéir à des ordres insensés et avec le souci de rétablir les faits. Il rend ainsi un dernier hommage à ces morts du 415ème régiment d'infanterie, en particulier au dernier soldat tombé, un quart d'heure avant que les armes ne se taisent, un certain Augustin Trébuchon.

    Fauveau Nous sommes le 8 novembre 1918, dans le département des Ardennes. Devant nous, la Meuse, qui coule ici de l'est vers l'ouest entre Sedan et Charleville-Mézières. Les hommes de la 163 ème division d'infanterie sont épuisés : ils se battent depuis deux semaines et viennent de repousser les Allemands d'une centaine de kilomètres vers le nord. Ils s'installent comme ils peuvent dans les villages à moitié abandonnés par la population.

    La guerre vit ses dernières heures. La veille, le jeudi 7 novembre à 20 heures, une délégation allemande a franchi, dans quatre voitures, les lignes françaises dans le nord de l'Aisne pour aller négocier les termes de l'armistice à Rethondes. L'information a circulé dans la troupe. « C'est-y vrai, mon général, que c'est la paix ?» demande un poilu au général Boichut, en tournée d'inspection dans le secteur de la Meuse. Pas encore.

    Le samedi 9 novembre, vers 20h00, les ordres arrivent du Corps d'armée. « Franchir le Meuse. Occuper le village de Vrigne-Meuse. Opération à exécuter d'urgence et sans se laisser arrêter par la nuit ». Pour l'état-major, il s'agit de ne pas relâcher la pression sur l'ennemi, afin de négocier les conditions d'armistice en position de force. Pour les hommes, que les sous-officiers viennent réveiller dans les granges transformées en dortoir, c'est une autre histoire. « Debout ! On part! Rassemblement dans cinq minutes. Il faut passer la Meuse ».

    La Meuse ? Gonflée par les pluies, elle est à cet endroit large de 70 mètres et le débit est fort. « Elle déborde, elle roule, elle est en furie » raconte un témoin. Les ponts ont été détruits et les sapeurs du Génie vont devoir profiter de la nuit et du brouillard pour installer une passerelle de planches, en prenant appui sur une écluse. Aucune reconnaissance n'a été effectuée sur l'autre rive pour savoir si les Allemands y sont et combien. A cause du mauvais temps, l'aviation ne peut pas voler. Absence de renseignement et manoeuvre précipitée : les conditions du désastre sont réunies.

    Un peu après 8 heures le dimanche matin, environ 700 hommes ont franchi la rivière et une ligne téléphonique est installée. Leur chef, Charles de Menditte est allé entendre la messe. Il a rejoint son poste de commandement au sud de la rivière, au village de Dom-le-Mesnil.

    Cette guerre, Charles de Berterèche de Menditte, il ne l'a découvre pas. Officier de carrière, il a d'abord servi au Tonkin (Vietnam) et a été très grièvement blessé à la jambe gauche en septembre 1914. Rétabli, on l'envoie comme instructeur dans l'armée roumaine, ce qui lui vaut, au retour, de traverser la Russie en pleine révolution. En 1918, à 49 ans, il est à nouveau affecté dans un régiment de ligne, avec lequel il participe aux derniers combats de la Grande Guerre.

    Vers 10 heures 30, le brouillard se lève sur les rives de la Meuse. Les Allemands sont là, juste en face sur les hauteurs à quelques centaines de mètres. Les Français sont en contre-bas, étalés sur trois kilomètres, entre la rivière et la voie ferrée. L'hécatombe commence. L'artillerie d'abord, puis en début d'après-midi, les premières contre-attaques des fusiliers et des grenadiers de la Garde impériale allemande. Un sous-lieutenant français raconte : « Les mitrailleuses se déchaînent. Au tac-tac sec et saccadé des Hotchkiss, les Maxim répondent avec un pouf-pour sourd et lent. Et les fusils-mitrailleurs mêlaient leurs teuf-teuf à ce concert meurtrier ». Dans l'après-midi, l'aviation française effectuent une reconnaissance qui permet à l'artillerie, restée en arrière, d'ouvrir le feu sur les Allemands. A 18 heures, la nuit tombe sans que les combats ne cessent tout à fait. On fait un premier bilan: 57 tués et 133 blessés, selon les chiffres dont nous disposons aujourd'hui, et qui sont, nous allons le voir, sujets à caution.

    Pour le demi-millier d'hommes coincés sur la rive nord de la Meuse, enterrés dans leur trous par un temps humide et glacial, la journée du lundi 11 novembre s'annonce mal. « Vers 6 heures 30, raconte Charles de Menditte, circule le bruit de l'armistice. A 8 heures 30, l'avis est officiel. Pendant ce temps, on continue à tirer sur le front du régiment et les obus allemands tombent sur Dom-le-Mesnil ». Le message du maréchal Ferdinand Foch, commandant des troupes alliées, a été diffusé le matin à 5h15. Il stipule que « les hostilités sont arrêtées sur tout le front à partir du 11 novembre, 11 heures (heure française) ».

    A Vrigne-Meuse, il n'est toujours pas 11 heures et les combats se poursuivent. « 10 heures 45: les obus tombent encore. 10 heures 57 : la mitrailleuse tire encore » note scrupuleusement le chef de bataillon de Menditte. Vers 10 heures 50, le soldat de première classe Augustin Trébuchon, estafette de la 9ème compagnie, est tué d'une balle dans la tête alors qu'il porte un message à son capitaine. Trébuchon est le dernier poilu tué (2) sur le front occidental.

    Il faut aller consulter sa fiche individuelle sur le site officiel « Mémoire des hommes » où tous les morts pour la France sont recensés. On y apprend qu'il est mort le 10 novembre. C'est également le cas sur sa fiche d'état-civil à la mairie de Malzieu-Forain en Lozère. La date est fausse. Volontairement. Car les autorités militaires ont choisi d'effacer des mémoires les derniers combats du 11 novembre au matin. « Comme si cela n'avait pas eu lieu » constate le général Fauveau. Qui en a décidé ? On l'ignore précisément, malgré les recherches effectuées au Service Historique de la Défense. Il n'était tout simplement pas possible de mourir pour la France le jour de l'armistice, le jour de la victoire. Nul ne sait donc combien d'hommes ont été tués dans les quelques heures qui ont précédés le cessez-le-feu, puisque ils ont été comptabilisés avec leurs camarades tombés la veille. On se souvient simplement d'Augustin Trébuchon, « tué à l'ennemi » à l'âge de quarante ans, après plus de quatre années de guerre.

    On se souvient aussi du soldat Delalucque, qui eu l'honneur de sonner au clairon le cessez-le-feu de la dernière bataille. Et pourtant, lui aussi a été oublié, caché, presque censuré. La légende veut que l'armistice ait été sonné par le caporal Pierre Sellier, originaire du Territoire de Belfort, dont le clairon repose toujours au Musée de l'Armée. Or, Sellier a sonné le cessez-le-feu, le 7 novembre au soir, pour permettre aux plénipotentiaires allemands de traverser les lignes françaises à Haudroy (Aisne). Bonne mère, la République lui attribua même la Légion d'honneur pour ce fait d'armes.

    Delalucque, lui, eut de la peine à sonner « Cessez-le-feu ». Il ne se souvenait plus des notes et le lieutenant Bonneval dû les lui rappeler. Selon les ordres, il enchaîna aussitôt « Levez-vous », « Garde-à-vous », « Au drapeau ». C'était fini. Les hommes sortirent de leurs tranchées et les Allemands, juste en face, firent de même. Les Français avaient explicitement reçu l'ordre de ne pas fraterniser avec l'ennemi. Les recommandations officielles étaient les suivantes ; « Les hommes mettent leur mouchoir au bout du fusil et crient en choeur et de toutes leurs forces « Vive la France », puis chantent la Marseillaise ».

    L'heure était à la gloire. Vrigne-Meuse et son combat inutile ? Côté Français, on compte 99 morts et 190 blessés au sein de la 163 ème division d'infanterie. Il ne fallait pas en parler. On ne laissa même pas le temps aux hommes du 415ème régiment d'infanterie d'enterrer leurs morts. Puis ils tombèrent dans l'oubli. Leur chef – qui commandait par intérim – fut envoyé au Liban et en Syrie. Le « 415 » ne fut pas représenté au grand défilé de la victoire du 14 juillet 1919. Dix ans plus tard, en avril 1929, un monument aux morts fut enfin inauguré sur les lieux des combats, en présence d'anciens combattants. Puis ce fut tout. A la veille de la seconde guerre mondiale, paru un ouvrage, rédigé par un certain colonel Grasset, qui tira un instant cet épisode de l'oubli. C'était alors pour vanter « tout ce qu'on peut oser avec une troupe vaillante et manoeuvrière, même peu de temps avant que cesse la guerre implacable qu'elle menait depuis plus de quatre ans ». Il fut couronné par l'Académie française."

     

    1. Alain Fauveau « Le vagabond de la Grande Guerre » Geste éditions, 2008. Lire également la Revue historique des Armées, numéro 251, 2008 et la revue Le Casoar, publié par la Saint-Cyrienne, avril 2008.

    2. Pas le dernier mort, car des milliers d'hommes mourront encore des suites de leurs blessures.