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ENCORE 112 JOURS A TENIR
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GUANTANAMO :10 ANS
A l’occasion des 10 ans du centre, le rapport "Guantánamo: A Decade of Damage to Human Rights" met en lumière le traitement illégal infligé aux prisonniers de Guantánamo et expose en quoi ce centre de détention constitue encore une atteinte aux droits humains.
En s’abstenant de fermer le centre de détention de Guantánamo Bay, le gouvernement des États-Unis lègue un héritage toxique en matière de droits humains.
Guantánamo est devenu le symbole de 10 années de non-respect systématique des droits humains dans la réponse apportée par les États-Unis aux attentats du 11 septembre 2001. Le gouvernement américain a foulé aux pieds les droits fondamentaux dès les premiers transferts de prisonniers. Alors que Guantánamo entame sa 11e année d’existence, ces manquements se poursuivent.
M. le président Barack Obama, 10 ans après, mettez fin aux détentions à Guantanamo SignezMalgré la promesse faite par le président Barack Obama de fermer le centre de détention de Guantánamo avant le 22 janvier 2010, 171 hommes y étaient toujours incarcérés à la mi-décembre 2011. Au moins 12 prisonniers transférés à Guantánamo le 11 janvier 2002 y sont toujours détenus. L’un d’entre eux purge une peine de réclusion à perpétuité après avoir été déclaré coupable par une commission militaire en 2008. Les 11 autres n’ont toujours pas été inculpés.
Le gouvernement de Barack Obama – en fait de larges sections des trois branches du gouvernement fédéral – ont adopté le cadre de la « guerre » mondiale mis en place sous le gouvernement de George W. Bush. Le gouvernement a ainsi affirmé en janvier 2010 qu'une cinquantaine de détenus de Guantánamo ne pouvaient être ni inculpés ni libérés, mais devaient être maintenus en détention militaire pour une durée indéterminée, sans inculpation ni jugement, au titre de l’interprétation unilatérale que font les États-Unis des lois de la guerre.
Tant que les États-Unis n’aborderont pas la question de ces détentions sous l’angle des droits humains, l’héritage de Guantánamo perdurera, qu’il soit fermé ou non.
Rob Freer, chercheur sur les États-Unis
Ce centre de détention, établi quatre mois après les attentats du 11 septembre sur une base navale américaine à Cuba, est devenu un symbole de torture et de mauvais traitements.Parmi les prisonniers qui y sont toujours incarcérés, certains ont été victimes aux mains des États-Unis d’actes de torture et de disparitions forcées avant d’être transférés à Guantánamo. L’obligation de rendre des comptes n’a pas ou presque été mise en œuvre pour ces crimes relevant du droit international commis dans le cadre d'un programme de détentions secrètes ayant reçu l’aval du président. Le gouvernement américain a systématiquement bloqué les démarches d’anciens détenus visant à obtenir des réparations pour ces violations des droits humains.
Manifestation des militants d'AI France le 10 janvier 2012 ©Pierre-Yves BrunaudEn 10 ans, seul un des 779 détenus incarcérés à la base a été transféré aux États-Unis pour être jugé devant un tribunal fédéral de droit commun. D’autres ont comparu devant des commissions militaires dans le cadre de procès iniques. Le gouvernement a aujourd’hui l’intention de requérir la peine de mort contre six détenus jugés dans ces conditions.
Le gouvernement de Barack Obama fait porter la responsabilité de son incapacité à fermer Guantánamo sur le Congrès, qui n’a pas veillé, il est vrai, à ce que les États-Unis respectent les principes internationaux relatifs aux droits humains dans ce contexte.
Aux termes du droit international, ni le droit national ni la politique ne peuvent être invoqués pour justifier le fait de ne pas honorer les obligations inscrites dans les traités. Une branche du gouvernement ne saurait faire porter le chapeau à une autre pour les manquements d’un pays envers les droits humains. Le droit international exige de trouver des solutions, pas des excuses.
Lire le rapport :"USA: Guantánamo: A decade of damage to human rights and 10 anti-human rights messages Guantánamo still sends"
AI index : AMR 51/103/2011 - 16 December 2011 (en anglais)
Lire la traduction française de l'introduction et des conclusions -
LE COMBAT COMMENCE
C'aurait pu être le premier vrai débat politique de la campagne des présidentielles. Il s'est misérablement achevé en polémique. Le porte-parole de François Hollande a proposé la suppression du quotient familial et son remplacement par un crédit d'impôt. La droite a vivement réagi, parlant de "folie", de "danger", de "guerre". Le candidat a précisé ses intentions : il ne s'agit que d'une proposition, qui ne vise pas à la suppression mais à la modulation du quotient familial. Fin de la polémique, pas de débat.
Je le regrette. La suppression du quotient familial, je suis pour. C'est une mesure forte comme la gauche en a besoin. Il faut frapper l'opinion, mobiliser notre électorat, mener la bataille idéologique, à la façon de Nicolas Sarkozy en 2007. Osons être de gauche comme il a alors osé être de droite ! Le quotient familial c'est quoi ? Un dispositif fiscal qui devient techniquement compliqué quand vous entrez dans les détails et les cas particuliers. C'est pourquoi il ne faut jamais aller sur ce terrain-là, trop facile à l'adversaire. Ce qui compte, c'est seulement la signification politique, et celle-là tout le monde la comprend.
Le quotient familial repose sur un principe très simple : plus vous avez d'enfants, moins vous payez d'impôts. La raison ? Il faut les élever, les allocations familiales n'y suffisent pas. Sauf que la moitié des Français ne paient pas d'impôts parce qu'ils ne gagnent pas suffisamment d'argent pour en payer. Eux ne bénéficient donc pas du fameux quotient, alors qu'ils ont beaucoup plus de difficultés que les autres à élever leurs enfants. Plus vous êtes riches, plus vous avez d'enfants, plus on vous soulage fiscalement. Le quotient familial est donc injuste, il faut le supprimer.
Pourquoi la droite y tient-elle ? Parce que c'est dans ses gènes, comme dirait Xavier Bertrand (à propos d'autre chose). Idéologiquement, elle idéalise la famille, en fait la base de la société. La norme c'est papa maman et enfants. Un monde de célibataires, de concubins ou de couples sans progéniture n'entre pas vraiment dans sa vision. Moi ça ne me dérange pas. A mes yeux, mariage et procréation ne sont pas en soi des valeurs supérieures que le fisc devrait récompenser et encourager.
Du point de vue de la société, n'est-il pas cependant logique d'encourager la natalité ? Oui éventuellement. Mais pas fondamentalement par des avantages fiscaux. C'est plutôt par l'emploi, les bonnes conditions de travail, les salaires corrects, l'avenir assuré des enfants que des hommes et des femmes, s'ils le souhaitent, s'engagent à fonder une famille. Surtout, il faut encourager la natalité dans la justice : d'où l'idée du crédit d'impôt pour tous en remplacement du quotient familial réservé à certains.
Cette réforme aurait un impact considérable. La mécanique de la redistribution, chère à nous socialistes, serait ainsi puissamment réactivée, par un vaste transfert financier des catégories aisées aux catégories populaires. Les premières seraient perdantes ? Si vous voulez, mais je crois qu'au niveau confortable qui est le leur on n'est jamais vraiment perdant, on a suffisamment de marge pour voir venir. Et puis la politique consiste à faire des choix et non pas à faire plaisir à tout le monde. Si les catégories supérieures doivent y perdre, je ne dis pas tant mieux (je ne suis pas un révolutionnaire qui cherche à les spolier) mais quand même !
Pourquoi mes camarades, qui savent tout ça et qui pensent comme moi, hésitent-ils à revendiquer fièrement la suppression du quotient familial ? Parce qu'ils partagent une religion aujourd'hui très répandue et que je ne cesse de dénoncer, la religion des classes moyennes. Elles sont partout, presque tout le monde semble en faire partie, les discours politiques s'y réfèrent comme une litanie, personne n'ose s'élever contre elles (les riches sont décriés, les pauvres sont méprisés, les moyens sont vénérés), chacun est fier d'en être (j'en suis !), on ne sait pas à vrai dire ce qu'elles sont exactement tellement elles regroupent de catégories différentes, on croit volontiers qu'elles seront la clé du prochain scrutin présidentiel .Cette religion des classes moyennes est en réalité une superstition, une baudruche si grosse qu'il est facile de la faire éclater. Pour la gauche, ce ne sont pas les illusoires classes moyennes qu'il vaut viser, mais les classes populaires. Ce sont elles, et elles seules, qui décideront du résultat. Si nous parvenons à les arracher à l'extrême droite et à les mobiliser autour d'un programme de gauche, ce sera gagné. La suppression du quotient familial n'aura d'effet positif qu'en direction des classes populaires. Les classes moyennes dans leur majorité n'y perdront rien (mais n'y gagneront rien non plus, c'est un fait). Là encore, il faut savoir ce qu'on veut, quels choix on fait . Un socialiste doit d'abord penser aux classes populaires (ce sont mes origines).
Je termine par où j'avais commencé : les attaques de la droite contre François Hollande. Quelques camarades se scandalisent. Moi je me réjouis : en politique les critiques, les agressions, les injures sont des brevets, des décorations, des médailles. Le pire est de susciter l'indifférence. Hollande fou dangereux ? Traduction : c'est un excellent candidat pour la gauche, c'est un sérieux danger pour la droite. Vivement les prochaines attaques ! Et à bas le quotient familial ! Politiquement, la mesure ne va pas de soi. Elle ne peut être défendue que par tout un travail de pédagogie qui désarme les préjugés (destruction de la famille, atteinte aux classes moyennes, etc).Mais je viens de dire que la politique était un combat ...
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COMMUNIQUE D'AMNESTY INTERNATIONAL
Yémen.
Le Yémen doit rejeter la loi d’amnistie en faveur du président Saleh et de ses collaborateurs.
Amnesty International a exhorté le Parlement yéménite à rejeter le projet de loi visant à accorder l'immunité de poursuites au président Saleh et à ses collaborateurs, après que le gouvernement ait approuvé ce texte controversé dimanche 8 janvier.
Ce projet de loi, que le Parlement devrait ratifier dans les jours qui viennent, propose de mettre le président Saleh et toutes les personnes ayant travaillé sous son autorité à l'abri des poursuites pour toutes les éventuelles violations commises au cours de ses 33 années au pouvoir.
Une clause supplémentaire indique qu'il sera impossible d'abroger la loi une fois adoptée.
« C'est encore pire que ce que nous imaginions. Octroyer l'immunité de poursuites au président Ali Abdullah Saleh et à ses alliés évacue toute forme d'obligation de rendre des comptes pour les graves violations des droits humains ayant eu lieu au Yémen pendant des décennies », a déploré Philip Luther, directeur par intérim du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.Malaisie.
Le cas d'Anwar Ibrahim montre pourquoi la loi sur la sodomie doit être abrogée.
Le gouvernement malaisien doit abroger la loi érigeant la sodomie en infraction pénale, invoquée dans le cadre de manœuvres politiciennes visant à écarter Anwar Ibrahim de la vie politique, a déclaré Amnesty International lundi 9 janvier après que le dirigeant de l'opposition eut été acquitté par un tribunal du pays.« L'acquittement d'Anwar Ibrahim est une décision encourageante. On peut se réjouir que les autorités malaisiennes se soient abstenues de faire du chef de l'opposition du pays un prisonnier d'opinion », a souligné Donna Guest, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.Mongolie.
La Mongolie fait « un pas en avant crucial » vers l'abolition de la peine de mort.
L'approbation par le Parlement mongol d'un projet de loi visant à supprimer la peine de mort représente une étape cruciale vers l'abolition totale de ce châtiment en Mongolie, a déclaré Amnesty International jeudi 5 janvier.
Ce projet de loi, qui porte ratification du Deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort, a été adopté le 5 janvier par une très large majorité de députés.
« Le vote du Parlement mongol constitue une nouvelle étape cruciale, à laquelle la Mongolie doit donner suite en mettant immédiatement en œuvre les lois qui abolissent totalement la peine de mort, a déclaré Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International..Ukraine.
L'Ukraine doit ouvrir une nouvelle enquête sur la mort en garde à vue d'un étudiant.
Les autorités ukrainiennes doivent ouvrir une nouvelle enquête sur la mort en garde à vue d'un étudiant, a déclaré Amnesty International en apprenant que les deux policiers soupçonnés d'être responsables de sa mort sont repartis libres, au terme d'une audience qui s'est tenue à Kiev le 5 janvier.
Les deux policiers n'ont été jugés que pour négligences mineures s'agissant de la mort d'Ihor Indilo, 19 ans. L'un d'entre eux, Sergueï Prihodko, a été condamné à une peine de cinq ans d'emprisonnement avec sursis, tandis que le second, Sergueï Kovalenko, a été gracié par le tribunal.
Ihor Indilo est mort en mai 2010 après avoir été arrêté et interrogé par les deux policiers à Kiev ; il a eu le crâne fracturé et a souffert d'une hémorragie interne. Sa famille soupçonne Sergueï Prihodko de lui avoir porté le coup fatal.
« Inculper les deux policiers de négligences mineures alors que des éléments probants laissent à penser que leur comportement a entraîné la mort d'Ihor Indilo témoigne d'un mépris choquant pour la vie humaine, a déclaré John Dalhuisen, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Protestation et répression devraient se poursuivre en 2012.
La répression et la violence d’État risquent de continuer à sévir au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2012 si les gouvernements de cette région du monde et la communauté internationale ne prennent pas conscience de l’ampleur des changements que demande la population, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport sur les bouleversements de 2011 rendu public lundi 9 janvier.La répression et la violence d’État risquent de continuer à sévir au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2012 si les gouvernements de cette région du monde et la communauté internationale ne prennent pas conscience de l’ampleur des changements que demande la population, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport sur les bouleversements de 2011 rendu public lundi 9 janvier.
Dans ce document intitulé Une année de rébellion. La situation des droits humains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l’organisation décrit la violence extrême déployée en 2011 par les gouvernements de la région pour tenter de résister aux appels sans précédent en faveur de réformes profondes.
Amnesty International montre aussi dans ce rapport que le mouvement de protestation ne semble pas enclin à renoncer à ses ambitions ni à se contenter de réformes parcellaires.Syrie.
La Ligue arabe doit clarifier la situation des droits humains en Syrie.
La réunion de la Ligue arabe au Caire dimanche 8 janvier offre une excellente occasion de clarifier les allégations de graves atteintes aux droits humains commises en Syrie, a déclaré Amnesty International vendredi 6 janvier.
À l'approche de cette rencontre, de nombreux militants syriens des droits humains ont déclaré à Amnesty International que de graves préoccupations en matière de droits humains perdurent, malgré la présence d'une mission d'observation menée par la Ligue arabe dans le pays depuis le 26 décembre 2011.
Ils dénoncent notamment les homicides de nombreux manifestants et d'autres personnes, qui seraient imputables aux forces de sécurité syriennes, depuis que les observateurs sont arrivés. Amnesty International a recensé 134 personnes tuées dans de telles circonstances depuis le déploiement de la mission d'observation, mais le chiffre réel pourrait bien être beaucoup plus élevé. Bien d'autres personnes ont été interpellées en raison de leur implication réelle ou présumée dans le mouvement en faveur de la réforme, tandis que les autorités syriennes refusent de libérer des milliers d'autres personnes placées en détention. -
ENTENDU A LA RADIO
Hier matin j'avais rendez-vous à 10h à Menton et comme toujours ,j'écoute France-Inter . Que des catastrophes au départ Cécile Duflot au retour Mathilde Seigner et entre deux cette séquence de fin du monde . Sans oublier une belle gamette en moto le midi .
Vous avez sans doute entendu dire que la fin du monde c'était pour cette année, notamment selon le calendrier des Mayas (que je ne connais pas). Mais saviez-vous que la fin du monde avait eu lieu hier ? Ce matin pourtant, en ouvrant mes volets, je n'ai rien remarqué : le monde semblait toujours debout. C'est en allumant la radio et en écoutant les journaux que j'ai compris : la fin du monde avait eu lieu la veille, en fin d'après-midi.
L'endroit ? Un tunnel de RER, un bon endroit pour voir finir le monde : sous terre, plus rien n'existe de la surface. Quelques centaines de personnes, voyageurs de la rame, ont été les témoins de l'événement (ce qui explique qu'on ne l'ait pas su immédiatement). Je ne galèje pas : "apocalypse" et "enfer" ont été les termes les plus fréquemment employés par les témoins et les journalistes pour décrire ce qui s'est passé. Il ne manquait que la formule "fin du monde", mais les commentaires la suggéraient implicitement.
Les faits ? Un train de RER tombe en panne entre Etoile et La Défense, à l'heure de pointe, dans la foule des bourgeois et hommes d'affaires qui fréquentent ces quartiers. La fin de monde s'en prenait donc à la tête de la civilisation, comme si on menaçait de décapiter un canard. Il leur a fallu attendre trois heures, l'évacuation se faisant progressivement. Une fin du monde un peu particulière : pas de mort, pas de blessé, pas de destruction mais pire que tout ça, une peur, une angoisse, une frousse de fin du monde !
D'abord l'obscurité, le conducteur ayant dû par sécurité couper le courant : malgré les veilleuses, la pénombre est anxiogène, elle annonce la mort. Les confortables wagons s'étaient brusquement transformés en possibles cercueils. Et puis il y a la séparation d'avec le reste de l'humanité : impossible de communiquer avec l'extérieur, pas de réseau, le téléphone mobile inutilisable ! Vous imaginez le drame pour un cadre supérieur ou tout autre individu ... C'est comme si notre identité nous était arrachée. C'est ce que promet la fin du monde, qui est surtout la fin de chacun d'entre nous.
Le conducteur a demandé aux passagers d'attendre sagement que les secours les délivrent, ce qui prend inévitablement un certain temps. Mais qui accepte aujourd'hui, dans la société de l'immédiat et de l'urgence, d'attendre trois heures ? Plus personne. Trois minutes c'est déjà de trop ("Une minute", dit-on généralement à quelqu'un d'impatient). Trois heures c'est inconcevable, infernal, dantesque, "mortel" comme disent les jeunes ; nous avons complètement perdu l'habitude, nous n'acceptons plus. La fin du monde c'est ici le dérèglement du temps.
Que s'est-il alors passé ? Ce qui devait se passer en période de fin du monde : énervement, affolement, débordement, les voyageurs ont perdu la tête, ouvert les portes au détriment de leur sécurité, tenté de rejoindre une station en s'éclairant à la lueur de leur téléphone mobile (il fallait bien que le talisman de la société moderne serve à quelque chose). Pris de folie, ces zombies errant dans les couloirs ont craint que des rats ne les attaquent (je vous jure que je l'ai entendu ce matin à la radio !). La faim, la soif, le désespoir conduisent à ce genre de délire.
A 20h30, tout était rentré dans l'ordre : un banal accident, sans danger ni tragédie, comme il en existera toujours dans les sociétés les plus évoluées technologiquement. La fin du monde était terminée, mais elle a révélé ce que nous sommes devenus, des êtres facilement apeurés, très impatients, complètement dépendants des autres, de la technique, de la société, ne supportant plus l'inconfort même provisoire. Moi aussi je suis impatient : j'attends la prochaine fin du monde. -
POINT DE VUE DE GERAD FILOCHE
On a en face de nous des médias extraordinairement puissants et quasi totalitaires : Bouygues, Lagardère, Arnaud, Pinault, Dassault, Rothschild… Ils sont totalement au service de Sarkozy ainsi que le CAC 40, le Medef et la rente de ce pays. Tous les possédants sont arqueboutés derrière le candidat sortant de la droite, fut-il le pire président de la Ve république. Ils ont un sens de classe aigu pour défendre leurs banques, leurs patrimoines, leurs fortunes accumulées quand bien même elles seraient excessivement concentrées et voyantes.
Ils ont dégagé le pseudo « centre » à leur manière : exit Borloo, ridiculisé Morin, minorisé Villepin, tout pour faire une place en or à Bayrou avec lequel ils ont un accord secret de désistement pour le second tour. Bayrou est sur certains points plus à droite que Sarkozy, il n’a pas réussi en 5 ans, depuis 2007, à dépasser le stade de chefaillon groupusculaire, mais vous remarquerez, il est traité comme un dieu par la grande presse.
Marine Le Pen, « amène le pire » est également traitée comme une reine, ils font sa promotion à loisir, la gonfle, la dégonfle au gré de leurs besoins. Une future alliée de Sarkozy qui n’hésitera pas demain à la prendre dans son gouvernement dés qu’il en aura besoin pour sa majorité.
Et ils cognent, ils cognent, cognent sur un seul homme : François Hollande. Ils vont le trouver, trop mou, trop dur, trop hésitant, trop ceci, trop cela. Tout va y passer, sa prétendue « mollesse », son incompétence, son absence d’engagement à gauche, méfiez vous, car ils vont tout utiliser à commencer par la division, la rancœur parfois à gauche de ceux qui sont aveugles devant le danger énorme qui nous guette. L’arme préférée des trolls UMP sur Internet c’est la « critique de gauche » de Hollande pour mieux expliquer que ça ne sert à rien de voter, que ça ne change rien afin de nourrir l’abstention qui ferait le jeu de Sarkozy.
Il paraît même qu’il ne faut « pas être antisarkoyste primaire », que « ça ne sert à rien de le battre » si on n’a pas un programme – idéal ! – à la place… Le JDD journal archi à droite affirme déjà que « l’écart se resserre » et que Sarkozy remonte. C’était prévu dans leurs plans : ils testent ! En dépit de l’impopularité, de la haine légitime que suscite Sarkozy.
Alors : que nul ne flanche ! Unité ! Battre cette politique pourrie de Sarkozy est vital, essentiel pour le pays, pour les salariés, pour l’avenir. La réélection de Sarkozy serait le pire qui puisse arriver : un « quitus » à sa sale politique sur les 5 ans passés et encore 5 ans de mal, réduiraient tout ce qu’il y a encore de beau dans notre pays : la sécu, l’école publique, les services publics, les 35 h, ce qui reste de retraite, il ratiboisera tout. Soyons en conscient quand il est temps. Et développons cette conscience de classe le plus hardiment possible autour de vous.
On ne joue pas. Ou plutôt on joue l’histoire ce pays. Tout pour François Hollande, tout avec François Hollande. Tout pour soutenir, protéger, encourager, défendre, pousser en avant le SEUL candidat en position de sauver la gauche, de gagner les 22 avril et 6 mai. Sans hésitation, sans état d’âme. Seule sa victoire CONTRE Sarkozy ouvrira une voie aux luttes sociales, une dynamique qui ira plus loin que tous les programmes les plus beaux – qui sinon, resteront dans les placards.
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LES TAXES C'EST LUI
La France, par l'entremise de son président, a décidé de voter une taxe sur les transactions financières. Dans l'absolu, cette mesure de justice sociale devrait remplir de joie tous les hommes et les femmes de gauche (et pas seulement) qui la réclament depuis des années. Dans l'absolu, oui, sauf que là... ben non ! Pourtant, un impôt qui taxe enfin les revenus financiers, c'est réjouissant, non ? Que la droite accepte enfin ce qu'elle rejette systématiquement depuis dix ans qu'elle est au pouvoir, ce n'est pas chouette ? Ben pourquoi, alors ?
Ben parce que justement, que Sarkozy revire de position comme ça, sans prévenir, c'est louche. Aurait-il compris ? Changé d'avis ? Non, l'écoute et l'ouverture d'esprit ne font pas parti du logiciel du bonhomme, ou alors on s'en serait rendu compte.
Alors, c'est parce qu'il a enfin une stratégie politique a long terme, qu'il sait enfin où il emmène le bateau France ? Non, c'est peu crédible puisqu'il lâche en pleine nature les Allemands et la plupart de nos partenaires européens avec lesquels nous étions censés négocier une taxe Tobin à l'échelle européenne. A mon avis, il y a de la rupture dans l'air chez les Merkozy. En tout cas, la façon de procéder en dit long sur le pilotage à vue des dirigeants français et sur le respect de la parole de la France.
Mais alors pourquoi ? Oui pourquoi ? J'y suis, eurêka ! Ne serait-ce point parce qu'il y a bientôt une élection présidentielle et que cette mesure à l'avantage d'être très populaire et de couper l'herbe sous le pied de la gauche ? Ah, c'est un malin notre président ! Sauf que non, ça ne peut pas être ça, puisqu'il n'est pas en campagne électorale, il bosse ! Si, si, moi j'y crois !
Et pourtant, il y a bien un truc qui cloche dans cette mesure ? Et s'ils avaient poussé le vice jusqu'à faire une proposition populaire pour faire digérer une autre qui le serait moins ? Oui, mais laquelle ?
Bon sang de bois, j'y suis ! Ils nous ont pondu la taxe Tobin pour faire passer la TVA sociale ! Ah, les vicieux ! Franchement, c'est pas sympa, encore un peu et j'aurai presque cru que Sarkozy devenait enfin raisonnable. Mais non, les choses sont bien normales. Il s'en tape le coquillart de la taxe Tobin et vous pouvez être sûrs qu'elle finira au cimetière des promesses qu'il n'a pas tenues. L'objectif, le seul, faire passer avant la présidentielle ce nouveau cadeau à ses amis du CAC40 qu'est la TVA sociale
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bon anniversaire
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A QUI LA JEANNE ?
Quelle est est la polémique du jour ? Ah oui : Jeanne d'Arc ! Le débat est complètement surréaliste, comme il n'en existe qu'en France. Mais peut-être cela fait t-il le charme de notre cher et vieux pays ? Se disputer l'héritage de la Révolution française passe encore. Mais l'héritage politique de Jeanne d'Arc ! La demoiselle a vécu il y a six siècles (c'est son anniversaire aujourd'hui), dans un contexte historique, politique, idéologique qui ne veut plus rien dire, qui ne nous parle plus. En vérité, évoquer un prétendu héritage politique, soi-disant défendu par les uns ou récupéré par les autres, n'a pas de sens.
Il y a le symbole, me direz-vous. Mais quel symbole ? L'extrême droite s'est toujours réclamée de Jeanne d'Arc, en en faisant la figure de son nationalisme. Eva Joly confirme en fustigeant un "symbole ultranationaliste". Fachos ou écolos, ils ont tout faux : le nationalisme est une invention moderne, qui remonte seulement à la fin du XIXème siècle. Ce n'est pas parce que Jeanne a foutu les Anglais à la porte qu'elle était nationaliste ! Et puis, nous le savons bien, ce que le Front national veut mettre dehors, ce ne sont pas les Anglais ... Drôle d'idée chez ces pétainistes, ces collabos, de défendre un symbole de résistance à l'envahisseur !
Jeanne d'Arc, est en réalité irrécupérable, son symbole est impossible parce que son personnage est contradictoire : une femme qui s'habille en homme, une gentille bergère et une redoutable guerrière, brûlée comme sorcière et vénérée comme sainte, réaliste et mystique, politique et religieuse, venant du peuple et s'adressant au roi, icône de l'école laïque autant qu'image pieuse de catéchisme ... Non, décidément, Jeanne d'Arc est incompréhensible à notre époque où les pucelles se font rares, les bergères sont d'opérette, la foi s'efface et le roi n'est plus. -
ENCORE 120 JOURS A TENIR