La résistante Lucie Aubrac est morte
NOUVELOBS.COM | 15.03.2007 | 05:32
Membre du réseau Libération-Sud sous l'Occupation, elle avait notamment réussi à faire évader son mari, arrêté avec Jean Moulin en 1943, grâce à une rencontre avec Klaus Barbie. Elle est décédée cette nuit à l'âge de 94 ans.

Lucie Aubrac
Sa fille Catherine, deuxième des trois enfants qu'elle avait eus avec son mari Raymond, a précisé à l'Associated Press que Lucie Aubrac s'était éteinte à 20h30 entourées des siens. Elle était hospitalisée depuis plus de deux mois.
Née le 29 juin 1912 à Mâcon (Saône-et-Loire), Lucie Bernard de son vrai nom était professeur agrégée d'histoire et de géographie lorsqu'elle avait participé sous l'Occupation à la création de Libération-Sud, l'un des premiers réseaux de résistance. C'est dans ce contexte qu'elle prit le nom de guerre d'Aubrac adopté par son mari Raymond Samuel, alors jeune ingénieur.
Londres
En 1943, elle avait réussi à faire évader Raymond Aubrac, emprisonné à Lyon après son arrestation à Caluire (Rhône) en compagnie de Jean Moulin, chef du Conseil national de la Résistance. Lucie Aubrac avait pour cela rencontré le chef local de la Gestapo, Klaus Barbie, qu'elle avait prié de la laisser voir son époux.
Au cours de cette visite, elle avait pu informer Raymond Aubrac du plan d'évasion: l'attaque par la Résistance du camion allemand qui devait le transférer. Le couple s'était enfui à Londres avec ses enfants en février 1944.
Grand officier de la Légion d'honneur, Lucie Aubrac avait participé après la guerre aux instances dirigeantes du Mouvement de la paix. Son dernier ouvrage, "La Résistance expliquée à mes petits-enfants", était paru en 2000.
En 1997, le réalisateur Claude Berry avait fait le récit de sa vie dans le film "Lucie Aubrac", avec Carole Bouquet et Daniel Auteuil. Son histoire avait inspiré deux autres films, "L'Armée des ombres" (1969) de Jean-Pierre Melville avec Simone Signoret et, plus récemment, "Boulevard des hirondelles" (1991) de José Yanne avec Elizabeth Bourgine. (AP)






Jacques Chirac dans une ultime allocation télévisée abracadabrantesque a annonçé ce dimanche qu'il se retirait définitivement de la vie politique. "Au revoir, au revoir, président..." comme le scande le slogan publicitaire de la Française des Jeux. C'est, tristement et amèrement, la seule référence pertinente qui nous vient à l'esprit pour saluer le départ de celui que les Guignols de l'Info ont caricaturé en "super-menteur".
De la "Force Tranquille" aux "racailles" que de marches dévalées depuis la passation de pouvoir en 1995. Ce qui avait fait la force de François Mitterrand aura été autant de faillites chez Chirac : absence de vision européenne, manque de flair politique, décalage avec les réalités sociales, politique culturelle indigente se limitant à la répression des intermittents du spectacle et des internautes. Bref, abscence d'une certaine idée de la France.
"Le président aurait pu, à l'exemple de François Mitterrand, donner un peu de romanesque à ses dernières années à l'Élysée. Inviter des journalistes à des parties de campagne autour de son château de Bity, en Corrèze, le temps de leur livrer quelques confidences. Gloser des heures à la télévision sur son amour du Japon et des arts de l'Extrême-Orient. Bref, tisser sa «légende». Il n'a pas eu ces coquetteries. Il pourrait, dimanche au terme de son discours, quitter sa chaise en lâchant un royal «au revoir». Chirac s'en est tenu à ses mornes interventions télévisées, à ses entretiens du 14 Juillet: toujours d'un ennui mortel, mais se fichant assez de la trace qu'il laisserait dans l'Histoire".