Réagir à la mise en péril de nos ressources.
Rapports inquiétants sur les taux de nitrates ou de pesticides dans les eaux, dénonciations des pollutions aux PCB, consommations excessives liées aux choix agricoles etc. L’état de nos ressources, déjà très inquiétant, soulèvera à terme des problèmes de santé publique et écologiques inextricables. Les maires doivent garantir et accélérer la protection des zones de captage exposées à ces pollutions.
. On sait, par exemple, que le réseau est vétuste (pour une grande part, il date du XIXe siècle), en mauvais état, victime de nombreuses fuites. La qualité même de l’eau est également considérée comme moyenne pour ce qui concerne le niveau de pesticides.
Il faut également signaler les trop faibles efforts en faveur des économies d’eau :
Pas ou peu d’engagements de la part de la collectivité.
Aucune politique de sensibilisation à destination des particuliers.
Bref, le sujet, pourtant bel et bien de la compétence des municipalités, semble susciter le plus profond désintérêt.
Or, des actions sont possibles.
Assurer le droit à l’eau
D’abord pour assurer le droit à l’eau, tel qu’il figure dans le droit français depuis la loi du 30 décembre 2006 : « chaque personne physique, pour son alimentation et son hygiène, a le droit d’accéder à l’eau potable dans des conditions économiquement acceptables par tous. »
Pour mettre en oeuvre ce droit à l’eau, la municipalité dispose de nombreuses mesures. Par exemple :
la tarification de l’eau potable plus favorable pour les ménages démunis ;
l’aide pour le paiement des factures d’eau des personnes endettées ;
l’interdiction des coupures d’eau des ménages démunis ;
la participation des usagers dans les organes consultatifs d’usagers de services publics ;
la mise à disposition de bornes fontaines et toilettes publiques pour les sans abris ;
etc
Protéger notre ressource
Préserver la ressource en eau est également possible, si ce n’est nécessaire. Les villes de Pessac, de Vannes, de Lorient ou de La Rochelle, par exemple, ont mené des actions pour réduire les fuites dans leurs bâtiments, pour équiper leurs équipements d’appareils hydro-économes, ou pour réduire l’utilisation d’eau dans les espaces verts.
D’autres comme Toulouse ou Metz se sont engagées dans des opérations de gestion de leurs eaux de pluie par la mise en place de filtres plantés de roseaux pour la rétention et le traitement des eaux pluviales.
Du côté de la réduction des pollutions, de plus en plus de communes s’engagent dans des alternatives au désherbage chimique de leurs espaces verts. C’est le cas de communes comme Angers, Brest, Chaumont, Lorient, Nevers…
La commune de Lons-le-Saunier, quant à elle, a mis en place des conventions d’aides financières avec les agriculteurs situés sur le Bassin d’Alimentation de Captage, pour protéger la qualité de l’eau distribuée. C’est, à une moins grande échelle, ce que la ville de Munich en Allemagne fait depuis plusieurs décennies.
Ailleurs, des agglomérations incitent concrètement les habitants aux économies d’eau grâce à la distribution de kits d’économiseurs d’eau.
Vers une tarification plus équitable et facteur d’économies d’eau
Il est désormais permis de créer un tarif normal de l’eau et un tarif réduit pour rendre l’eau plus abordable pour les plus démunis. Bordeaux, a ainsi, instauré un tarif progressif avec une première tranche à prix réduit. Dans l’idéal, le volume de la première tranche à prix réduit pourrait être modulée et éventuellement prendre en compte la taille de la famille. Cette tarification progressive a un double avantage évident :
rendre plus accessible ce bien élémentaire ;
inciter, au delà d’un certain niveau de consommation, à économiser l’eau.
A l’heure où notre ville compte s’engager dans le développement durable, les marges de manoeuvre d’une politique de l’eau plus juste, plus rigoureuse, en un mot plus écologique, existent. A nos élus de saisir l’opportunité qu’offrent aujourd’hui la loi et les expériences réalisées en France et en Europe.