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Actualité - Page 15

  • INTERVIEW AL-ASSAD AU FIGARO

     

     
    Bachar Al-Assad a eu un traitement de faveur de la part du Figaro. On se demande d'ailleurs pourquoi ce journal offre une tribune à ce dictateur .
    Pas grave. Le dernier à avoir eu ce traitement de faveur devrait donner à réfléchir.
    Rue 89 a établi le parallèle des réponses des anciens amis de Sarkozy . Curieux

     

    1)  Les armes : pas vu pas pris

     

    Saddam Hussein :

    « De quels missiles parlez vous ? Les missiles dont vous parlez, les missiles qui sont en opposition avec les résolutions de l’Onu, ils n’existent pas, ils ont été détruits. »

    Bachar al-Assad :

    « Quiconque accuse doit donner des preuves. Nous avons défié les États-Unis et la France d’avancer une seule preuve. MM. Obama et Hollande en ont été incapables, y compris devant leurs peuples. »

     
    2)  Les exactions : un complot

     Mouammar Kadhafi :

    « Ces rebelles risquent de se servir de ses habitants comme bouclier humain.… Il est fort possible que ces rebelles tuent les civils et qu’ils mettent la faute sur le dos de l’armée libyenne [...] Nous n’arrêtons personne, sauf les éléments qui font partie d’un complot. »

    Bachar al-Assad :

    « Toutes les accusations se fondent sur les allégations des terroristes et sur des images vidéo arbitraires diffusées sur Internet. »

    3)  Une opposition ? « Des terroristes ! »

     

    Mouammar Kadhafi :

    « Il y a un complot contre le peuple libyen. Et, quel que soit ce complot – qu’il soit impérialiste, qu’il vienne d’Al-Qaida ou bien de l’intérieur –, le peuple libyen doit l’écraser. »

    Bachar al-Assad :

    « Nous combattons des terroristes. 80 à 90 % de ceux que nous combattons appartiennent à al-Qaida. Ceux-là ne s’intéressent ni aux réformes ni à la politique. Le seul moyen de leur faire face est de les liquider [...]

    L’opposition dont vous parlez a été fabriquée à l’étranger, elle ne dispose d’aucune base populaire en Syrie. »

    4)  Pas de panique, on contrôle tout

     

    Mouammar Kadhafi :

    « Si on utilisait la force, il nous suffirait d’une seule journée [pour reprendre le contrôle du pays]. Mais notre objectif est de démanteler progressivement ces groupes armés, en recourant à différents moyens, comme l’encerclement des villes ou l’envoi de médiateurs. »

    Bachar al-Assad :

    « Notre problème n’est pas d’avoir la terre sous notre contrôle. Il n’y a pas un endroit où l’armée a voulu entrer sans pouvoir y pénétrer. Le vrai problème réside dans la poursuite du passage des terroristes à travers les frontières. »

    5)  Ces hommes de dialogue...

     

    Saddam Hussein :

    « Je suis prêt à un débat direct avec le président Bush, à la télévision. Je dirai tout ce que j’ai à dire, sur la politique américaine. Il dira tout ce qu’il a à dire sur la politique irakienne. »

    Bachar al-Assad :

    « Nous estimons que l’homme fort est celui qui empêche la guerre, et non celui qui l’enflamme.

    Si Obama était fort, il aurait dit publiquement : “Nous ne disposons pas de preuves sur l’usage de l’arme chimique par l’État syrien.” Il aurait dit publiquement : “La seule voie est celle des enquêtes onusiennes. Par conséquent, revenons tous au Conseil de sécurité.”

    Mais Obama est faible, parce qu’il a subi des pressions à l’intérieur des États-Unis. »

    6)   plein d’abnégation

     

    Saddam Hussein :

    « Je suis né en Irak et je suis fier d’y être né. J’ai enseigné à mes enfants la valeur de l’histoire et la valeur des principes humains. Quiconque décide d’abandonner sa nation à la demande de quelqu’un n’est pas fidèle à ces principes.

    Nous mourrons ici. Nous mourrons dans ce pays et nous préserverons notre honneur, l’honneur qui nous est nécessaire pour notre peuple. »

    Mouammar Kadhafi :

    « Je n’ai aucun rapport avec la politique et le pouvoir. Je n’ai donc pas de pouvoir à laisser. Je n’ai pas de poste à abandonner [...]

    Il n’y a pas de raison que l’événement accidentel auquel nous faisons face pousse à un changement puisque, selon le fonctionnement de la Libye, le pouvoir est aux mains du peuple. »

     

    7)  Proches du peuple

     

    Mouammar Kadhafi :

    « Je ne suis que le guide de la révolution libyenne de 1969. Je ne peux donc pas travailler contre la volonté du peuple. »

    Bachar al-Assad :

    « Je suis quelqu’un qui appartient au peuple syrien. Je défends ses intérêts. Je suis indépendant, non soumis aux pressions extérieures. »

  • AMNESTY INTERNATIONAL

     

    Communiqué d'Amnesty International
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    Les allégations selon lesquelles des armes chimiques ont été utilisées contre des civils syriens montrent que le drame syrien est loin d’être fini. Cela est vrai aussi pour les familles des milliers de personnes disparues dans le pays.


    Amnesty International continue à insister sur le besoin d’une enquête impartiale sur celles-ci et d'autres violations graves des droits humains dans le pays. Depuis le début du mouvement de protestation en Syrie en février 2011, des milliers de personnes soupçonnées d’être des opposants ont été arbitrairement arrêtées. Leur famille ignore où elles se trouvent et ce qu’elles sont devenues. Amnesty International a parlé avec trois hommes libérés après avoir été victimes d’une disparition forcée pendant des mois, ainsi qu’avec des proches de personnes toujours disparues.

    Qu’est-ce qu’une disparition forcée ?

     

    Le 30 août, Journée internationale des personnes disparues, est l’occasion d’attirer l’attention sur le sort de milliers de personnes victimes dans le monde entier d’une disparition forcée, et sur la souffrance de leurs proches.

    Une personne a « disparu » lorsqu’elle a été arrêtée, placée en détention ou enlevée par des agents de l’État ou par des personnes agissant en leur nom. Dès lors que les auteurs de l’enlèvement nient qu’elle est détenue ou refusent de dévoiler où elle se trouve, elle risque de subir de multiples violations de ses droits fondamentaux. Détenue sans protection de la loi, elle est souvent torturée et craint constamment pour sa vie, elle est privée de tous ses droits et se trouve à la merci de ses ravisseurs. Il s’agit d’une violation continue de ses droits, qui persiste souvent plusieurs années après l’enlèvement et qui laisse des séquelles physiques et psychologiques durables.

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    Très souvent, les victimes de disparition forcée ne sont jamais libérées et on ne sait pas ce qu'elles sont devenues. Leur famille et leurs amis ne découvrent parfois jamais ce qui leur est arrivé, ce qui ne fait qu’ajouter à leur souffrance. L’insécurité et la peur engendrées par les disparitions forcées ne touchent pas seulement les victimes directes et leurs proches, mais la société dans son ensemble

    Un fléau mondial

    Les disparitions forcées ont été un sujet de préoccupation sous le régime de la famille Assad. Amnesty International recense des cas en Syrie depuis la fin des années 1970, mais le nombre de personnes disparues a considérablement augmenté au cours des deux dernières années. La Syrie est loin d’être le seul pays concerné.

    Des disparitions forcées ont lieu dans de nombreux pays à travers le monde. Par ailleurs, bien qu’il s’agisse d’un crime aux termes du droit international, il arrive trop souvent que les responsables présumés ne soient jamais traduits en justice.

    En Asie, le Sri-Lanka a connu des milliers de disparitions. Plus de 30000 seraient recensées. Dans les Amériques, le fléau des disparitions forcées a frappé comme au Chili ou en Argentine durant les années 1970 et 1980. Il continue de frapper aujourd’hui encore des pays comme le Mexique et la Colombie.

    S’efforçant de mettre fin à cette pratique, les Nations unies ont adopté en décembre 2006 la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Ce traité vise à prévenir les disparitions forcées et, lorsque de tels crimes sont commis, à faire émerger la vérité et à garantir que les responsables seront sanctionnés et que les victimes et leur famille recevront réparation. Elle est entrée en vigueur en 2010 et compte 39 Etats parties. Amnesty International appelle tous les Etats à ratifier ce texte majeur.

     

    Soutenez les victimes de disparition forcée et leurs proches, demandez aux autorités syriennes de mettre fin à cette pratique. Signez

  • VU DANS LE MONDE

    La France a la possibilité d'inventer un autre monde

    LE MONDE | 26.08.2013 à 20h42• Mis à jour le28.08.2013 à 07h07|Par Martine Aubry (Maire de Lille)

     
     

    Martine Aubry, maire de Lille (PS).Martine Aubry, maire de Lille (PS). | FRED DUFOUR/AFP

     

    Désendettement, inversion de la courbe du chômage, remise à flot de l'éducation nationale : je connais la profondeur de la crise et les dégâts des deux derniers quinquennats, et je suis pleinement solidaire du gouvernement qui, avec courage, s'attelle au redressement du pays. Si justes et efficaces qu'elles soient, aucune des lois votées, aucune des mesures prises ne sera suffisante si l'avenir n'est pas rendu plus visible et surtout plus désirable.

    2008 s'éloigne, mais n'oublions pas la leçon que nous avions tirée : nous sommes confrontés à la faillite d'un système. L'heure n'est plus au rafistolage : nous avons la responsabilité de faire émerger un monde nouveau. Oui, c'est à ce niveau que nous devons fixer notre ambition politique, celui d'une nouvelle "renaissance". Renaissance, je choisis ce terme au plus loin de toute idée de restauration d'un temps passé, source de régression et de repli, et en référence aux composantes essentielles du mouvement qui a sorti l'Europe du Moyen Age : l'homme remis au coeur de la société, le progrès scientifique, la nature magnifiée, l'ouverture au monde. Ici, nulle utopie irréalisable : j'ai pu le mesurer encore dans mes déplacements récents en Chine, la France dispose d'atouts incomparables et les prémices de ce nouveau monde sont déjà là. Je crois une telle ambition seule de nature à sortir notre pays du marasme et de la déprime. Les Français ne sont jamais aussi heureux que lorsqu'ils se réunissent autour de grandes ambitions collectives. C'est l'honneur de la politique de mobiliser la nation tout entière sur ce chemin.

     

    RENAISSANCE D'ABORD INDUSTRIELLE

    La renaissance doit être d'abord industrielle. Une nouvelle croissance durable pour renouer avec l'emploi et le progrès naîtra à la croisée des nouvelles technologies – numérique, bio et nanotechnologies, énergies renouvelables... et des besoins de l'homme et de la société. Nos atouts, ici, comment ne pas les voir ! L'énergie ? Qui pourrait dénier à la France, qui a été championne dans le domaine énergétique, la capacité de devenir un fer de lance mondial dans le solaire, l'éolien et le géothermique ! La santé ? Nos chercheurs sont à la pointe de l'innovation médicale. Les villes de demain, à la fois durables et mixtes ? Nous détenons toutes les compétences de l'urbanisme et de l'architecture jusqu'au traitement des déchets, au transport, à l'énergie, en passant par l'écoconstruction. Et beaucoup de nos secteurs traditionnels ont trouvé le chemin de l'avenir : les textiles techniques et innovants, l'e-transport, l'e-commerce, l'automobile du futur, l'alimentation de qualité...

    Alors arrêtons le défaitisme. Bâtissons un Etat stratège, qui donne les impulsions nécessaires aux filières d'avenr investit dans la recherche, la formation et les infrastructures, et remet la finance au service de l'économie. Surmontons le conservatisme des gardiens du vieux monde, et donnons corps – par la négociation, la réglementation, une grande réforme fiscale – à la sociale écologie de marché : une économie sobre écologiquement, une économie de la coopération plutôt que la mise en concurrence de tous, et une économie du bien-être plutôt que du tout-avoir, qui, sans renoncer à satisfaire les besoins matériels, rompt avec le consumérisme en reconnaissant le logement, la santé, l'éducation et la culture comme des éléments structurants de la société. Tels sont les contours d'une révolution industrielle que notre génération a la responsabilité de faire advenir !

    MODÈLE SOCIAL ÉBRANLÉ

    La renaissance doit être aussi celle de l'action et des services publics. Notre modèle social est ébranlé dans ses équilibres financiers, et peine à réduire les inégalités. La droite a voulu en tirer profit pour le mettre à terre. Nous, nous devons le réformer pour le conforter, car nous savons qu'il n'est pas d'égalité réelle sans services publics performants. Dans une société où à la fois la demande d'autonomie est forte et les disparités plus grandes que jamais, l'enjeu majeur est la personnalisation des réponses à apporter, sans rien perdre des protections collectives. C'est possible avec une éducation nationale qui offre à chaque enfant des pédagogies et des rythmes adaptés à ses difficultés comme à ses facilités : c'est là la refondation de l'école. Avec une sécurité sociale professionnelle donnant à chacun la possibilité de progresser tout au long de sa vie professionnelle et de rebondir en cas de difficulté.

    Avec une décentralisation qui fait de la créativité de nos régions et de nos métropoles le terreau du développement du pays ; et de nos villes et départements le bras de proximité d'une solidarité nationale garantie par une puissante péréquation. Avec une réforme des retraites qui, plutôt que de considérer l'allongement de la vie comme un problème, propose – compte épargne temps, prise en compte de la pénibilité et de la précarité, dépendance, place des seniors dans la cité... – de transformer ces années ajoutées à la vie en vie ajoutée aux années. La question de l'équilibre des régimes doit être traitée, mais elle se réglera dès lors que nous portons une réforme de société, et non une vision comptable.

    RENAISSANCE EUROPÉENNE

    Une nouvelle renaissance ne peut être que résolument européenne, à condition de remettre l'Europe sur de bons rails. L'Europe devrait être, comme le dit si bien Jacques Delors, la compétition qui stimule, mais aussi la coopération qui renforce, la solidarité qui unit. C'est pour s'en être arrêtée à la première partie du programme – le marché unique – et avoir négligé les autres qu'elle s'est éloignée des peuples et nourrit les populismes.

    La renaissance européenne exige la relance, tant les politiques d'austérité de ces dernières années ont été mortifères. Elle appelle ensuite une "super-politique" de cohésion sociale pour reconstruire l'appareil productif des pays comme la Grèce, l'Espagne et le Portugal. Elle passera aussi par une coopération renforcée entre les nations qui voudront aller plus vite : un exécutif européen doté de ressources propres comme la taxe sur les transactions financières ou l'impôt écologique ; l'harmonisation fiscale et sociale ; le "juste échange" comme doctrine commerciale pour nous battre à armes égales avec la Chine, l'Inde, l'Amérique, le Brésil... Le nouveau monde passe par l'Europe, mais aussi par une France écoutée et respectée, comme quand elle s'engage au Mali.

    RENAISSANCE INSPIRÉE PAR LA CULTURE

    La culture aussi doit inspirer cette renaissance. Il n'est pas pour moi de grand projet politique sans ambition culturelle. La culture est une force d'émancipation pour chacun et le ferment d'une vie collective par le partage d'émotions. Elle tend à chaque génération son miroir, elle en inscrit aussi la trace, c'est-à-dire le patrimoine de demain. Voilà pourquoi j'espère pour la France une renaissance culturelle, généreuse, comme chaque alternance en a produit, en 1936 comme en 1981. Le soutien à la création et l'éducation artistique sont à cet égard prioritaires.

    La renaissance que j'appelle de mes voeux doit concerner aussi nos valeurs, particulièrement pour donner toute sa force au vivre-ensemble, malmené par le repli sur soi et l'individualisme, et menacé par le communautarisme, les extrémismes et fondamentalismes. C'est la laïcité, cet écrin qui permet à la France d'abriter toutes les croyances et les non-croyances en son sein. C'est faire respecter par chacun avec fermeté, mais aussi justice, les règles communes.

    Voilà ce qui doit guider la réforme pénale. C'est aussi se souvenir que, dans notre devise républicaine, il y a la liberté et l'égalité, mais aussi la fraternité : l'attention de tous à chacun, mais aussi de chacun aux autres. Lorsque je l'ai lancé, ce débat a été caricaturé autour de la notion de care. Il n'en reste pas moins qu'il convient de revendiquer l'altruisme comme une valeur sans laquelle aucune société ne tient debout durablement.

    Alors, nourrissons pour la France une grande ambition, celle de lui redonner sa mission historique d'un pays qui ouvre des perspectives pour la culture, la science, l'imagination, la liberté, le bien-être ! Et, pour cela, misons sur le talent des créateurs et des chercheurs, le savoir-faire des salariés, le dynamisme des artisans et des commerçants, des agriculteurs et des entrepreneurs. Sachons mobiliser les collectivités locales, les bénévoles associatifs et syndicaux. Faisons confiance à la jeunesse de France, en cessant de la considérer comme une catégorie dont il faut régler les problèmes – il le faut, bien sûr, chômage en tête ! – mais comme la génération qui, avec ses rêves, ses valeurs, sa culture, est par essence la clé de l'avenir. Ce nouveau monde est à notre portée. C'est une tâche immense mais ô combien exaltante !

    Martine Aubry (Maire de Lille)

  • SYRIE : CA SUFFIT

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    Nous avons assez entendu de discours éplorés sur la Syrie. Les civils continuent d'être pris pour cibles ou tués sans discrimination.

    Par Cilina Nasser, chercheuse sur la Syrie pour Amnesty International

    3464531_3_2fad_des-corps-d-enfants-dans-la-banlieue-de-damas_9bda8c3561f5341f6c3d0518242bcfbd.jpg  Il est impossible de regarder les vidéos venues de Syrie hier sans éprouver un nouvel accès de rage devant l'échec répété de la communauté internationale, incapable de mettre fin au massacre de civils pris dans le conflit armé interne qui déchire le pays.

    Les armes chimiques

    Ces vidéos, montrant les effets meurtriers d'une offensive qui pourrait avoir été menée avec des armes chimiques et qui a frappé de très nombreux civils, dont des enfants, dans des localités proches de Damas, sont un élément de plus qui donne à penser que des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont pu être commis en Syrie.

    Certes, il est pour l'instant difficile de vérifier l'authenticité des images ou de désigner des responsables ; cependant, Amnesty International a contacté différents experts, notamment médicaux, pour déterminer si les symptômes des personnes touchées correspondent à l'emploi d'armes chimiques. Des organisations et des particuliers en Syrie nous aident à recueillir davantage d'informations sur l'état de santé actuel des personnes présentes dans la zone concernée.

    La paralysie de la communauté internationale

    Le gouvernement syrien a rejeté avec force la responsabilité de cette attaque, mais pour l'instant il n'a pas laissé accéder à cette zone une commission de l'ONU qui vient d'arriver à Damas, après plusieurs mois de négociation, pour enquêter sur de présumées attaques chimiques commises antérieurement. La situation actuelle révèle le degré de paralysie qui atteint la communauté internationale lorsqu'il s'agit de la Syrie.

    Cette paralysie est si complète qu'une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies, tenue hier, a dit vouloir « faire la lumière » sur les événements, mais n'a même pas demandé qu'une enquête soit menée. Le temps presse. La commission de l'ONU doit avoir accès sans délai aux sites de l'offensive présumée, être autorisée à recueillir des prélèvements, rassembler des éléments de preuve qui risquent d'être détruits, interroger les victimes et les témoins, et mener à bien sa tâche en toute sécurité dans une zone contrôlée par des groupes d'opposition armés et bombardée par le gouvernement. Il serait aberrant, alors que des experts de l'ONU sont chargés d'examiner des cas éventuels de recours aux armes chimiques, qu'ils n'enquêtent pas sur ce qui constitue peut-être l'attaque chimique la plus meurtrière depuis que ces armes ont été utilisées par le régime de Saddam Hussein.

     

    Les responsables doivent êtres traduits en justice

    Quel que soit l'auteur de cette attaque, il existe une évidence : la communauté internationale ne doit pas se contenter de la condamner, elle doit se mobiliser pour que les responsables soient traduits en justice.

    L'utilisation d'armes chimiques peut être considérée comme un crime de guerre ou un crime contre l'humanité. Même si la Syrie fait partie des quelques pays qui n'ont ni signé ni rejoint la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, qui interdit l'utilisation, la production, le stockage et le transfert de ce type d'armes, tous les États sont dans l'obligation partagée d'enquêter sur ces crimes au regard du droit international et d'en poursuivre les responsables, quel que soit le lieu où ils sont commis.

    La création d'équipes d'enquête et de poursuites internationales conjointes améliorerait les chances d'effectuer des arrestations et de mener à bien des poursuites. Si certaines des personnes responsables cherchaient à se réfugier à l'étranger, il serait nécessaire, au nom de la compétence universelle, de les arrêter et d'enquêter sur leurs actes. Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies doivent diriger cette démarche et l'intensifier.

    La communauté internationale se voit offrir une dernière occasion de changer d'attitude, après s'être montrée incapable de répondre sérieusement à la longue kyrielle de graves violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains commises en Syrie, qui ont fait plus de 100 000 morts, des millions de personnes déplacées, et ont contraint presque deux millions de personnes à chercher refuge à l'étranger.

    Amnesty International a prié à maintes reprises le Conseil de sécurité des Nations unies de déférer à la Cour pénale internationale la grave situation en Syrie, afin d'engager le processus qui permettra de contraindre les responsables, quel que soit leur camp à rendre compte de leurs actes.
    Nous avons assez entendu de discours éplorés sur la Syrie. Les civils continuent d'être pris pour cibles ou tués sans discrimination. Le moment d'agir est venu.

  • SOUVENIRS DE VACANCES

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    On allait au bord de la mer
    Avec mon père, ma soeur, ma mère
    On regardait les autres gens
    Comme ils dépensaient leur argent

    Nous
    Il fallait faire attention
    Quand on avait payé le prix d'une location
    Il ne nous restait pas grand chose

    Alors on regardait les bateaux
    On suçait des glaces à l'eau
    Les palaces, les restaurants
    On n'faisait que passer d'vant
    Et on regardait les bateaux
    Le matin, on s'réveillait tôt
    Sur la plage, pendant des heures
    On prenait de belles couleurs

    On allait au bord de la mer
    Avec mon père, ma soeur, ma mère
    Et quand les vagues étaient tranquilles
    On passait la journée aux îles
    Sauf quand on pouvait déjà plus

    Alors on regardait les bateaux
    On suçait des glaces à l'eau
    On avait l'coeur un peu gros
    Mais c'était quand même beau

  • ROLAND GARROS EN TERRE ARDENNAISE

    Il y a 100 ans, Roland Garros  qui n'est pas qu'un stade de tennis effectuait la 1ère traversée aérienne de la Méditerranée

    L'ARGAT et la Ville de Vouziers commémorent cet événement, et rendent hommage à l'aviateur tombé à Saint-Morel et enterré à Vouziers (informations reprises du site de la 2C2A).

     

    roland garros,argat,vouziers

    Œuvre signée Nicole Zeimet, faisant partie du parcours illustré



    Du 30 mai au 15 octobre
    Parcours évoquant la 1ère traversée aérienne de la Méditerranée par Roland Garros, dans les rues de Vouziers.
    Au départ du bas de la place Carnot (côté square), suivez le fléchage au sol et revivez, à travers une série de plusieurs panneaux, les moments marquants de cet exploit hors du commun. Le cheminement vous conduira jusqu’au cimetière, là où repose Roland Garros.

    roland garros,argat,vouziers

    Œuvre signée Guy Colinet, faisant partie du parcours illustré

    21 et 22 septembre
    Sortie d’un timbre spécial Roland Garros (timbre de poste aérienne - 3,40 € ou envois de 250 à 500g) avec tampon spécial APV, vente anticipée à Vouziers à la salle des fêtes. En parallèle, se tiendra une exposition de l’Amicale Philatélique Vouzinoise (APV) et de l’ARGAT avec des avions modèles réduits (aéromodélisme) - entrée libre

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    Samedi 5 octobre
    Cérémonies en hommage à Roland Garros :
    Hommage au héros à la stèle de Saint-Morel à 16h45 avec le concours de l’aéroclub Rethel/Vouziers, suivi de la traditionnelle cérémonie devant sa tombe au cimetière de Vouziers à 18h15. Un accent particulier sera mis cette année sur la 1ère Traversée aérienne de la Méditerranée.

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    La stèle Roland Garros à Saint-Morel (photo L'An Vert D.R.)



    Possibilité de faire gratuitement le trajet Vouziers > Saint-Morel en train touristique, spécialement affrété pour l’occasion. RDV à la gare du port à 16h, retour à Vouziers à 17h45 pour la cérémonie à 18h15 au cimetière. Places limitées à 60 personnes maxi !


    Contact ARGAT - Yvon CARLES - tél. 03 24 71 86 71 - y.carles.08@orange.fr

  • RIO TINTO SAUVE

    J'ai repris cet article du Monde et le diffuse car je crois que les médias n'ont peu consacré d'intéret sur le résultat positif de l'action d'Arnaud Montebourg pour le sauvetage de cette entreprise et rappeler aux pisse vinaigre habituels que le gouvernement agit . 

     C'est l'épilogue de plus d'un an de négociations. Samedi 13 juillet, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, se sont rendus en personne à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), pour annoncer aux salariés de Rio Tinto Alcan (RTA) que leur usine de production d'aluminium, ainsi qu'une plus petite unité située à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), étaient sauvées.

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    Ces deux sites emploient 510 personnes et en font vivre plus de 2 000 autres dans la vallée de la Maurienne.

    Les usines de Saint-Jean-de-Maurienne et de Castelsarrasin étaient menacées de fermeture par le géant minier anglo-australien RTA, qui affirme ne plus pouvoir y fabriquer d'aluminium à un prix compétitif à partir du 31 mars 2014, du fait d'une hausse de ses tarifs d'électricité.

    Elles vont être reprises par un consortium franco-allemand. Celui-ci est composé de l'industriel germanique Trimet (65 % du nouvel ensemble) et de l'électricien tricolore EDF (35 %). La Banque publique d'investissement (BPifrance), le nouveau bras armé de l'Etat pour investir dans les entreprises, a également été invitée à prendre une participation au capital de ce consortium, d'environ 5 %, mais elle a pour l'instant réservé sa réponse.

    SOULTE VERSÉE AUX REPRENEURS

    "BPifrance veut étudier avec soin les modalités techniques de son engagement, mais sa présence n'est pas remise en cause", détaille un proche des négociations. La banque publique pourrait débourser environ 15 millions d'euros pour prendre 5 % du nouvel ensemble.

    Contrairement aux usages, les usines de RTA ne seront pas "rachetées" par ce consortium : c'est RTA qui va verser une "soulte", estimée à une centaine de millions d'euros, aux nouveaux actionnaires, correspondant aux frais de dépollution du site que le groupe aurait dû supporter en cas de fermeture.

    Selon nos informations, EDF n'apporterait pas de cash au nouvel ensemble mais se serait engagé à lui fournir de l'électricité à un prix négocié et variable durant une période de cinq ans, le maximum autorisé par les règles de la concurrence. Mais ce contrat serait renouvelable pour une autre période de cinq ans, assure un proche de Trimet.

    INVESTISSEMENTS

    Lors des négociations, les nouveaux actionnaires se sont engagés à investir 200 millions d'euros sur six ans à Saint-Jean-de-Maurienne et à Castelsarrasin. Une ligne de production (la ligne F), fermée il y a trois ans par Rio Tinto, serait notamment rouverte.

    De même, Trimet s'est engagé à ne procéder à aucun licenciement. "Le business plan prévoit au contraire des embauches pour les années qui viennent, notamment pour implanter à Saint-Jean des activités de recyclage d'aluminium", assure un familier du dossier.

    L'offre ferme du trio Trimet-EDF-BPiFrance a été formellement remise à RTA samedi 13 juillet. Celle-ci devrait être acceptée par RTA, après une période d'information-consultation des représentants syndicaux des usines concernées. La "remise des clefs" des deux usines devrait intervenir à l'automne.

    RTA, qui est régulièrement accusé de vouloir délocaliser ses usines européennes vers les pays émergents, notamment ceux où l'énergie est bon marché, dispose d'une autre usine d'aluminium à Dunkerque (Nord). Le groupe y a inauguré, mi-juin, un four géant, cherchant ainsi à montrer qu'il ne veut pas quitter la France.

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  • LE PEN ESTROSI ET LES ROMS

    Le Pen, Estrosi et les Roms : Monsieur Ayrault, cette stigmatisation est intolérable

     
     
     

    Avatar de Geneviève Garrigos

    Par
    Amnesty International
     
     

    LE PLUS. Les récentes déclarations de Jean-Marie et Marine Le Pen sur les Roms et celles de Christian Estrosi sur ceux qu'il appelle "les gens du voyages" contrastent alors que Jean-Marc Ayrault s'apprête à se rendre à Bucarest. Pour Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty France, il est temps de prendre des décisions fortes pour faire cesser le racisme et les discriminations que subissent ces populations.

    Édité par Henri Rouillier Auteur parrainé par Aurélien Viers

    Des roms évacués d'un campement à Saint-Denis le 2 septembre 2011 (M. MEDINA / AFP)

    Des roms évacués d'un campement à Saint-Denis le 2 septembre 2011 (M. MEDINA / AFP).

     

    Monsieur le Premier ministre,

     

    Dans quelques jours vous vous rendrez à Bucarest où, probablement vous ne manquerez pas de vous entretenir avec le gouvernement roumain sur la mise en place d’un partenariat étroit visant à l’amélioration des conditions de vie et de retour des Roms dans leur pays d’origine.

     

    Certes les pressions sont fortes aujourd’hui en France pour accélérer le retour des Roms vers la Roumanie mais nous souhaitons ici vous rappeler nos préoccupations quant à leur situation dans ce pays.

     

    Chez eux nulle part

     

    Malgré les discours et les plans d’intégration, les Roms continuent d’être la cible de discriminations et d’expulsions forcées comme en témoigne le dernier rapport d’Amnesty International intitulé "Une marginalisation forcée : cinq cas d’expulsions forcées de Roms en Roumanie" basé sur des témoignages de personnes expulsées de force ou sur le point de l’être dans les villes de Baia Mare, Cluj Napoca et Piatra Neamt.

     

    Relogées dans des bâtiments insalubres, entassées dans des pièces uniques, leur situation est aggravée par le fait qu’elles sont installées en périphérie, isolées des autres habitants comme dans des ghettos. Les répercussions de cette profonde marginalisation sur leur état de santé et sur leurs conditions de vie sont particulièrement graves.

     

    L’amélioration des conditions de vie et le respect des droits des Roms doit être une priorité absolue quelque soit leur pays d’origine ou le pays dans lequel ils résident.

     

    Stop à la stigmatisation et au racisme

     

    Cette visite intervient alors que les déclarations stigmatisantes à l’encontre des Roms se multiplient en France, je vous renouvelle notre demande d’une déclaration forte réaffirmant votre engagement pour le respect des droits humains de toutes les personnes, quelle que soit leur nationalité, résidant sur le sol français.

     

    Le 14 mai dernier, lors de la rencontre avec plusieurs associations consacrée pour partie à la question des bidonvilles en France, Amnesty International France vous a demandé de vous engager et c’est avec satisfaction que nous avons pris connaissance de votre communiqué qui évoquait "une volonté de mener une véritable politique d’intégration pour les familles qui ont vocation à rester en France".

     

    Cette intégration ne pourra se faire sans la volonté politique ferme de lutter contre les discours racistes ou stigmatisants qui contribuent à faire des Roms des citoyens de seconde zone, à l’instar de ceux particulièrement choquants tenus ces derniers jours par Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen et Christian Estrosi.

     

    Nous n’avons d’ailleurs pas manqué de nous adresser par écrit au ministre de l’Intérieur, Monsieur Manuel Valls, pour déplorer les propos qu’il a tenus au journal "Le Parisien", le 14 mars de cette année, selon lesquels "les occupants des campements ne souhaitent pas s’intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu’ils sont entre les mains de réseaux versés à la mendicité ou la prostitution ». Il précisait également que « Les Roms ont vocation à rester en Roumanie, ou à y retourner". Je lui avais fait remarquer qu’avant d’être Roms, ces personnes sont des citoyens européens et leur projet migratoire, partagé par une grande majorité de migrants, est celui d’une insertion possible.

     

    Les Roms ont besoin de décisions fortes

     

    Condamner ces discours publiquement serait le signal d’un refus absolu de l’incitation à l’intolérance et à la haine de l’autre et, comme nous le demandons dans notre rapport de novembre 2012 "Chassés de toutes parts", nous vous exhortons à veiller à ce que les responsables politiques s’abstiennent de tenir des propos qui associent les Roms à la criminalité ou à d’autres stéréotypes négatifs et à faire en sorte que les allégations de racisme à l’égard de cette population fassent l’objet d’investigations impartiales et efficaces.

     

    De même que nous vous demandons, à l’instar des autres pays de l’Union européenne, de communiquer et de mettre en place rapidement la stratégie d’inclusion des Roms qui doit mobiliser les moyens nécessaires pour garantir leur droit à un logement décent et lutter contre l’exclusion sociale dont ils sont victimes.

     

    Le sort des Roms ne doit pas être réglé aux regards des déclarations stigmatisantes et des vagues d’expulsions vers le pays d’origine. Il ne le sera que par l’affirmation d’une volonté politique à Paris comme à Bucarest d’accueillir partout en Europe des êtres humains qui n’aspirent qu’à une vie meilleure et à devenir des européens comme les autres.

     

    C’est le message que nous espérons vous porterez à Bucarest et que vous ferez entendre sur la scène française.

     

    Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre haute considération.

     

  • HAINE ANTI ROM

    Haine anti-Rom de Jean Marie Le Pen :

    le MRAP dépose plainte et demande une condamnation exemplaire

    Les mots, les théories, la sémantique qui présentent des composantes de notre société comme  des occupants, s'apparentent à la prose des journaux antisémites des années 1930-1940.

    Quand Marine le Pen, le vendredi 10 décembre 2010, a comparé les prières de rue des musulmans à une occupation nazie, elle  s'inscrivait déjà dans cette rhétorique haineuse. C'est d'ailleurs pour ce motif que le Parlement Européen a décidé  de lever son immunité parlementaire.

    Quand Jean-Marie Le Pen, le jeudi 4 juillet 2013 à Nice , présente les Roms comme des envahisseurs et qu'il ajoute à leur propos,  qu’il s'agit d'une présence « urticante et odorante ». nous y voyons la résurgence de la haine raciste des journaux de la collaboration "je suis partout" ou" Gringoire".

    Devant la multiplication de ces déclarations racistes et leur effet dévastateur lorsqu'elles émanent des personnalités publiques, le MRAP - qui dépose plainte pour injures racistes, - demande à ce qu'il soit prononcé, à l'encontre du multirécidiviste Jean-Marie Le Pen,  une condamnation exemplaire

    Le MRAP sera représenté pour cette procédure par Maître Pierre Mairat, avocat à la cour d'appel de Paris.

    Paris, le 5 juillet 2013

  • COMMUNIQUE AMNESTY INTERNATIONAL

     

    amnesty international

     

    RUSSIE : TROIS HOMMES RISQUENT D’ÊTRE EXTRADÉS ET TORTURÉS

     

    La Russie pourrait extrader trois membres de la communauté ouzbèke vers le Kirghizistan, où ils risqueraient fortement de subir des actes de torture et d’autres mauvais traitements. Les équipes assurant leur défense estiment que les charges pesant sur ces hommes n’ont aucun fondement et sont motivées par des considérations ethniques.

    Gairatbek Saliev (24 ans), Bahtijor Mamashev (28 ans) et Mahamadillo Kadirzhanov (42 ans), qui appartiennent à la minorité ouzbèke de la région de Jalalabad (sud du Kirghizistan), ont trouvé refuge en Russie en juillet 2010. Le mois précédent, de violents affrontements avaient opposé pendant quatre jours les communautés kirghize et ouzbèke du sud du Kirghizistan. Dans leur pays, les trois hommes cités ont été accusés, en vertu du Code pénal kirghize, d’homicide, d’émeutes de masse, de vol, de destruction intentionnelle de biens et de possession illégale d’armes à feu et de munitions. Ces charges sont liées à des événements qui se sont produits en juin 2010 : des violences ont éclaté près de l’usine de transformation du coton SANPA, dans la région méridionale de Suzak, et ont fait 16 morts, notamment des civils de la communauté kirghize et des agents des forces de l’ordre. En novembre 2010, 19 personnes – appartenant toutes à la minorité ouzbèke – ont été déclarées coupables dans cette affaire : 18 ont été condamnées à la réclusion à perpétuité à l’issue d’un procès non conforme aux normes internationales, sans que les allégations de torture aient fait l’objet d’une enquête. Les trois hommes cités maintiennent qu’ils n’ont aucunement pris part aux violences de juin 2010.

    Le parquet général de la Fédération de Russie a approuvé les demandes d’extradition relatives à Gairatbek Saliev et Bahtijor Mamashev le 27 février 2013 et celle concernant Mahamadillo Kadirzhanov le 18 mars. En avril, les tribunaux régionaux de Russie ont rejeté les appels des avocats de la défense contre les ordonnances d’extradition. La dernière audience d’appel de Gairatbek Saliev doit avoir lieu le 19 juin devant la Cour suprême de la Fédération de Russie mais aucune date n’a été fixée pour les deux autres hommes. Les équipes assurant leur défense estiment que les charges pesant sur ces hommes sont controuvées et motivées par des considérations ethniques. Dans les trois affaires, les avocats des accusés ont relevé de nombreuses erreurs dans les documents que les autorités kirghizes ont présentés au parquet général de Russie.

    En dépit des assurances diplomatiques que les autorités kirghizes ont fournies à leurs homologues russes, Amnesty International estime qu’en cas de renvoi forcé au Kirghizistan, Mahamadillo Kadirzhanov, Gairatbek Saliev et Bahtijor Mamashev risqueraient fortement de voir leurs droits humains gravement bafoués. Ils pourraient notamment être détenus au secret, subir des actes de torture et d’autres mauvais traitements, ou encore être incarcérés dans des conditions cruelles, inhumaines et dégradantes à l’issue d’un procès inique.

     

    ACTION RECOMMANDEE : lettre international / email / fax :

     

    -           appelez les autorités russes à annuler l’extradition de Mahamadillo Kadirzhanov, Gairatbek Saliev et Bahtijor Mamashev ;

     

    -           demandez-leur d’honorer et de faire respecter leurs obligations aux termes du droit international et du décret n° 11 émis le 14 juin 2012 par la Cour suprême de Russie, en particulier de ne pas renvoyer de force une personne dans un pays où ses droits humains pourraient être gravement bafoués.

     

     

    MERCI D’ENVOYER VOS APPELS AVANT LE 22 JUILLET 2013 À :

     

     

    Procureur général

    Yurii Ya. Chaika

    Bolshaia Dmitrovka 15A

    125993 Moscow , Fédération de Russie

    Fax : +7 495 692 17 25

    Courriel : prgenproc@gov.ru                 Formule d’appel : Monsieur le Procureur général,

     

     

     

    Ministre des Affaires étrangères

    Sergei Lavrov

    Ul. Smolenskaya-Sennaia pl, 32/34

    119200 Moscow

    Fédération de Russie

    Fax : + 7 499 244 34 ¬48 (si quelqu’un répond, dites « fax »)

    Courriel : 3dsng@mid.ru

    Formule d’appel : Monsieur le Ministre,

     

    Copies à :

     

    Président de la Cour suprême

    Vyachslav Mikhailovich Lebedev

    Povarskaya ul. 15

    121260 Moscow

    Fédération de Russie

    Fax : +7 495 695 51 72                         Courriel : nikibor@vsrf.ru 

     

    Ambassade de la Fédération de Russie 

    40-50 boulevard Lannes  -  75116 Paris

    Tél : 01 45 04 05 50 - Fax : 01 45 04 17 65

    Courriel : ambrus@wanadoo.fr

    Tarifs postaux pour la Féd. de Russie :

     

    Lettre internationale (20 g) : 0.95 €

     

    COMPLÉMENT D’INFORMATION

     

    Lors du procès, en octobre 2010, les familles des victimes de l’affaire SANPA ont, semble-t-il, agressé en pleine audience des proches des accusés et l’un des avocats fournis par l’organisation non gouvernementale indépendante de défense des droits humains Spravedlivost (« Justice »). Ces avocats ont soutenu que leurs clients avaient été torturés en garde à vue afin qu’ils « avouent » les homicides. Toutefois, le juge présidant le tribunal a refusé de prendre en considération ces allégations et de diligenter une enquête. Une fois de plus, les témoins à décharge n’ont pas pu être cités pour des raisons de sécurité. Avant le procès, les avocats de la défense n’ont pas pu s’entretenir régulièrement avec leurs clients en privé lorsque ceux-ci se trouvaient en garde à vue.

    En juin 2010, des membres des communautés kirghize et ouzbèke se sont violemment affrontés à Och et à Jalalabad. Des centaines de personnes sont mortes, des milliers ont été blessées et des centaines de milliers ont dû quitter leur maison. De graves crimes ont été commis par les deux camps mais les membres de la minorité ouzbèke ont été les principales victimes. En outre, les observateurs spécialisés dans les droits humains estiment que, dans les limites permises par la loi, les autorités ont engagé des poursuites pour troubles de grande ampleur contre un nombre disproportionné de personnes appartenant à cette communauté à la suite des événements de juin 2010. Par peur de nouvelles représailles, les familles de détenus d’origine ouzbèke subissant des actes de torture ou d’autres mauvais traitements hésitent à porter plainte auprès de la police et du parquet à ce sujet, ou à propos des actes d’intimidation et des tentatives d’extorsion dont elles font l’objet. Depuis mi-2011, des avocats défendant des personnes d’origine ouzbèke accusées d’avoir participé aux événements de juin 2010 ont été menacés et agressés physiquement, même en plein tribunal. À tous les niveaux, les instances juridiques, y compris la Cour suprême, considèrent généralement comme recevables les « aveux » obtenus sous la torture. En mai 2011, la Commission d’enquête internationale sur les violences de juin 2010 a découvert des éléments fiables indiquant que la population d’origine ouzbèke a été victime de crimes contre l’humanité à Och, ce que les autorités kirghizes réfutent.

    Trois ans après les violences, les observateurs signalent une baisse des arrestations arbitraires mais les actes de torture et les autres mauvais traitements imputables aux forces de l’ordre semblent toujours être monnaie courante : ils peuvent être perpétrés au moment où une personne est appréhendée dans la rue, sur le trajet vers un centre de détention, pendant une perquisition à domicile, pendant un interrogatoire ou en détention provisoire. Les policiers continueraient de prendre les personnes d’origine ouzbèke pour cible, les menaçant de les accuser d’avoir commis des crimes, tels que des meurtres, pendant les violences de juin 2010, afin de leur extorquer de l’argent.

    Le Kirghizistan a formulé des dizaines de demandes d’extradition concernant des membres de la communauté ouzbèke que les autorités accusent d’avoir organisé les violences de juin 2010 à Och et Jalalabad, ou d’y avoir pris part. La plupart des personnes recherchées ont trouvé refuge en Russie et les autres, au Kazakhstan ou en Ukraine. En 2011, la Russie a accordé l’asile temporaire à nombre de celles qui en ont fait la demande et dont les autorités kirghizes ont sollicité l’extradition sans obtenir gain de cause. Pourtant, en mai 2012, le parquet général de Russie a accédé à une demande d’extradition concernant Mamir Nematov, qui appartient à la communauté ouzbèke. Il n’a annulé sa décision qu’à la suite de l’interdiction formulée par la Cour européenne des droits de l’homme. 

    Le 16 octobre 2012, dans l’affaire Makhmudzhan Ergashev c. Russie, cette juridiction a statué que l’extradition du demandeur, un Kirghize appartenant à la minorité ouzbèke, vers le Kirghizistan constituerait une violation de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme (interdiction de la torture et des autres formes de mauvais traitements, y compris le retour forcé dans un endroit où la personne concernée risquerait véritablement d’être traitée en violation de ces dispositions). C’était la première fois que la Cour rendait un jugement sur le risque d’actes torture et d’autres mauvais traitements concernant des membres de la minorités ouzbèke qui se trouvaient sous la menace d’un retour forcé au Kirghizistan.

     

    Noms : Mahamadillo Kadirzhanov , Gairatbek Saliev, Bahtijor Mamashev

    Genre : hommes