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Editori@l - Page 12

  • CA MARCHE POUR KERVIEL

    Le trader Jérôme Kerviel au palais de justice de Paris en 2012.

    Le trader Jérôme Kerviel au palais de justice de Paris en 2012. | AFP/BERTRAND GUAY

     

    L'affaire Kerviel émeut le grand public pour tout vous dire, jusque là, Jérôme Kerviel n'était pas ma tasse de thé. Et je ne m'étais pas trés intéressé à son affaire , et encore moins à sa marché rédemptrice depuis Rome.

    Aujourd'hui il semble que pour la justice de notre pays, il y a urgence à vouloir embastiller ce garçon tant il , évidemment  représente un danger pour nos compatriotes , l'idée qu'il puisse se faire cueillir par la  police doit évidemment  le stresser.

    Revenons-en à l'affaire . Kerviel a commis  un très gros délit même s'il a escroqué des escrocs volé des voleurs  du moins, très probablement. Il n’a pas respecté les consignes qu’on lui avait données et aurait engagé une somme de 50 milliards, largement supérieure à ce qu’il est autorisé à faire, ce qui a fait perdre 5 milliards à la banque.D’ailleurs la justice l’a condamné. Certain à gauche, aime bien la justice sauf quand elle donne raison aux gros contre les petits et on  fonce à la rescousse de Kerviel tellement il est évident que les banques sont les méchantes !. 


    Il suffit d’écouter Jean-Luc Mélenchon, qui prend la défense de ce pauvre petit gars victime de La Société Générale.

    Nous réclamons que toute la lumière soit faite : Kerviel est innocent», a affirmé Jean-Luc Mélenchon dans un communiqué. » « Selon M. Mélenchon, le fait que la Cour de cassation ait annulé la condamnation de M. Kerviel à verser des dommages et intérêts est «la preuve que les accusations de la Société Générale contre Jérôme Kerviel ne tenaient pas». «La Société générale doit cesser de se défausser sur son ancien trader et assumer enfin sa responsabilité dans les pertes liées aux subprimes», a-t-il estimé. »


    Jean-Luc Mélenchon se trompe : Jérôme Kerviel n’est pas innocent. Il a été condamné depuis quand M. Mélenchon est-il juriste ? La Société Générale a assumé sa responsabilité : elle a perdu 5 milliards certes, même si il n’y a pas péril en la demeure  Société Générale !. La Cour de cassation a annulé la condamnation à verser des dommages et intérêts parce que ce pauvre garçon n’aurait jamais pu payer. Sa vie aurait été un enfer. Chaque  centime qu’il aurait gagné jusqu’à sa mort aurait été saisi par la justice ou presque. Il n’empêche que la Cour de cassation n’a pas annulé les autres peines, dont la prison.

     Ses propos, tout comme ceux de Monsieur Boquet, sont du pur populisme. La justice a tranché. La justice est rendu au nom du Peuple de France et un élu par le Peuple de France  devrait mettre la justice avant tout.

    Le syndicat CGT de la Société générale est moins tendre avec l'ancien trader, estimant que « l'Eglise et la "gauche" se sont fait piéger » par ce tardif repentir d'un homme coupable devant la loi.

    Le plus drôle est que comme Kerviel n’a finalement été condamné à rembourser les cinq milliards, il pourra vendre son livre et il sera le seul à gagner de l’argent avec cette affaire.

     

     

     

     

  • LA VIE EST BELLE

    Pour des raisons professionnelles, un emploi du temps chargé je n'ai pas eu le temps d' écrire sur mon blog .

     Résumé de l'actualité jeudi , tout le monde gueulait parce que la gauche avait augmenté les impôts. Vendredi  tout le monde gueule parce que Valls a annoncé une diminution.


    La vie continue . Bon week-end
  • IL FAUT RAMENER SA FRAISE

     

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    Non seulement les fraises importées d’Espagne n’ont aucun goût, mais elles représentent une catastrophe environnementale et sanitaire. Voici de quoi vous en dégoûter à tout jamais…

    D’ici à la mi-juin, la France aura importé d’Espagne plus de 90 000 tonnes de fraises. Enfin, si on peut appeler fraise ces gros trucs rouges, encore verts autour de la queue parce que cueillis avant d’être murs, et ressemblant à des tomates ; avec d’ailleurs à peu près le goût des tomates.

     

    Si le seul reproche envers ces « fruits » était leur fadeur, après tout, seuls les consommateurs piégés pourraient se plaindre d’avoir acheté un produit qui se brade actuellement entre 2 et 3 euros/kilo dans les marchés et les grandes surfaces, après avoir parcouru 1 500 kilomètres en camion.A dix tonnes en moyenne par véhicule, ils sont 10 000 par an à faire un parcours valant son pesant de fraises en CO2 et autres gaz d’échappement. Car la quasi-totalité de ces fruits poussent dans le sud de l’Andalousie, sur les limites du parc national de Doñana, près du delta du Guadalquivir, l’une des plus fabuleuses réserves d’oiseaux, migrateurs et nicheurs d’Europe.

    Cette « agriculture » couvre près de 6 000 hectares dont une bonne centaine empiète déjà en toute illégalité (tolérée) sur le parc national. Officiellement, 60 % seulement de ces cultures sont autorisées ; les autres sont des extensions « sauvages » sur lesquelles le pouvoir régional ferme les yeux en dépit des protestations des écologistes. Les fraisiers destinés à cette production, bien qu’il s’agisse d’une plante vivace productive plusieurs années, sont détruits chaque année. Pour donner des fraises hors saison, les plants produits in vitro sont enfournés en plein été dans des frigos qui simulent l’hiver pour avancer leur production. A l’automne, la terre sableuse est nettoyée, stérilisée, la microfaune détruite, avec du bromure de méthyl et de la chloropicrine. Le premier est un poison violent interdit par le protocole de Montréal sur les gaz attaquant la couche d’ozone signée en 1987 (dernier délai en 2005) ; le second, composé de chlore et d’ammoniaque est aussi un poison…

    Qui s’en soucie ? La plupart des producteurs de fraises andalouses emploient une main d’œuvre marocaine ou roumaine, des saisonniers ou des sans-papiers sous-payés et logés dans des conditions précaires, se réchauffant le soir en brûlant les résidus des serres en plastique qui recouvrent les fraisiers au cœur de l’hiver. Un écolo de la région raconte l’explosion des maladies pulmonaires et de affections de la peau. Les plants poussent sur un autre plastique noir et reçoivent une irrigation goutte à goutte qui transporte les engrais, des pesticides et des fongicides. Pour le lecteur dont l’appétit ne serait pas encore coupé, continuons.

    Les cultures sont alimentées en eau par des forages dont la moitié a été installés de façon illégale et dont 80 % tirent plus d’eau qu’ils ne sont autorisés à le faire : en moyenne 4500 m3 par hectare. Ce qui transforme en savane sèche une partie de cette région d’Andalousie, entraîne l’exode des oiseaux migrateurs et la disparition des derniers lynx pardel, petits carnivores dont il ne reste plus qu’une trentaine d’individus dans la région. Leur seule nourriture, les lapins, sont en voie de disparition. Comme la forêt, dont 2 000 hectares ont été rasés pour faire place aux fraisiers. La saison est terminée au début du mois de juin. Les cinq mille tonnes de plastiques, le noir et le blanc, sont soit emportés par le vent, soit enfouies n’importe où, soit brûlées sur place. Et les ouvriers agricoles sont priés soit de retourner chez eux, soit de s’exiler ailleurs en Espagne. Pour se faire soigner à leurs frais après avoir respiré les produits nocifs.

    La production et l’exportation de la fraise espagnole -l’essentiel étant vendu avant la fin de l’hiver et en avril- représente ce qu’il y a de moins durable comme agriculture et bouleverse ce qui reste dans le public comme notion de saison. Quand la région sera ravagée et la production trop onéreuse, elle sera transférée au Maroc où les industriels espagnols de la « fraise » commencent à s’installer. Avant de venir de Chine d’où sont déjà importés des pommes encore plus traités que les pommes françaises.

    Dommage que les consommateurs se laissent prendre, comme ils se laissent prendre aux asperges « primeur » en provenance de la même région et bénéficiant des mêmes soins chimiques. Au lieu d’attendre quelques semaines que les producteurs de proximité offrent les mêmes produits sur des marchés de proximité.

     

  • ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE

     

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    La musique qui marche au pas, Cela ne me regarde pas.Je ne fais pourtant de tort à personne,
    En n'écoutant pas le clairon qui sonne Mais les braves gens n'aiment pas que  L'on suive une autre route qu'eux… chantait Brassens . 

    Aujourd'hui , il n'est pas question de présence ou pas à une cérémonie mais de chanter ou pas  La Marseillaise en public .

    Les médias nationaux et même internationaux viennent de relever une faute grave pouvant conduire à la démission du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice ! Elle a été d’ailleurs immédiatement réclamée par le… Front national. Le scandale enfle : Christiane Taubira n’aurait pas mêlé sa voix au chant de la Marseillaise lors de la cérémonie marquant l’anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

    «Non, elle n’est pas digne de représenter notre Nation et sa Constitution», clame le patriote Geoffroy Boulard, premier adjoint UMP au maire du XVIIe arrondissement de Paris, sur son blog, demandant également la «démission de Mme Taubira». Aussitôt on lâche les tweets qui font monter la pression. «Dérapage de Taubira, refusant de la chanter : Valls doit annoncer son limogeage», et «Il en va de l’honneur de la France et de son peuple», a simplement dénoncé la Présidente du F N dans un autre communiqué, estimant que «la France vaut mieux que Taubira». C’est parti avec le relais des chaînes de radio et des chaînes de télé perroquets qui auront vite ressassé les positions du FN confortées par celles que ne manqueront pas d’amplifier des UMP en mal de notoriété avant les Européennes.

    D’un événement de valeur planétaire -la fin de l’esclavage- autour d’une vraie mesure pour l’égalité, la fraternité et la liberté de l’Homme au sens le plus grand du terme, dénigré par des élus du FN et passé sous silence par des élus UMP peu pressés de s’y associer, on fait une polémique.

    Par contre on oublie très vite que si Christiane Taubira a été muette, d’autres on a beaucoup parlé avant et après cette commémoration. A Villers Cotteret le maire FN de la ville de résidence des Dumas Père et fils avait par exemple annoncé avec conviction qu’il ne l’organiserait pas, voulant rompre avec une « auto-culpabilisation permanente ». L’an dernier, Marine Le Pen jugeait elle, sans soulever de tempête, déjà que la France n’était « pas la seule nation à avoir commis ces erreurs-là » et estimait qu’on ne parlait « pas beaucoup de l’esclavage arabo-musulman ».

    Quelle valeur donnent-ils ces gens-là et leurs acolytes à la Marseillaise chant d’émancipation et de révolution ? Probablement la même que Thierry Mariani, député UMP chanteur émérite de la Marseillaise sur les estrades lui a pu sans trop de problème déclarer : »L’enlèvement par la secte Boko Haram rappelle que l’Afrique n’a pas attendu l’Occident pour pratiquer l’esclavage.» Ce tweet était conclu par le mot-clé « déculpabilisation ». C’est un vrai humaniste patriote lui car il connaît les couplets de l’hymne national comme député représentant des Français accueillis comme travailleurs ou résidents dans les pays d’Asie, d’Océanie et d’Europe de l’Est ! Les « enfants de la Patrie » il les connaît bien mieux que Christiane Taubira et lui il peut les chanter ! Et en plus cette femme a le tort de répondre franchement, librement et crânement !

    En fait cette polémique est absolument l’illustration du dégoût que les gens sincères peuvent avoir vis à vis de la manière dont on rend compte de la vie politique. Jamais d’analyse de fond ! Jamais de travail d’explication réelle ! Jamais de recul ! Tout est fait pour creuser un fossé, un précipice entre les valeurs essentielles et l’appréciation que doit avoir le Peuple.

    Est-on un vrai défenseur de la France en chantant la Marseillaise ? Est-on vraiment républicain quand on hurle dans un stade ou un meeting du FN l’hymne national devenu nationaliste ? Est-on certain que la plus respectable des personnes est  celle qui ouvre les lèvres en play-back sur une estrade et celle qui se recueille sur le sens de la cérémonie à laquelle il participe ? Qui peut délivrer des brevets de citoyenneté à partir d’un talent de chanteuse ou de chanteur ? La Marseillaise on l’a dans les tripes et dans le cœur et pas forcément dans les apparences officielles.

    La Marseillaise on la fait vivre par ses actes et ses propos et j'aime mieux une Christine Taubira qui écoute Amour sacré de la patrie… Liberté liberté chérie… c’est soudain le courage, la force, la puissance, et tout d’un coup l’ardeur et la vaillance de ceux qui allèrent au combat en tutoyant la mort, qui envahissent l’espace et l’esprit. que Le Pen vociférant  qu'un sang impur abreuve nos sillons .

  • DROIT DE VOTE AUX ETRANGERS

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    Le 25 mai, pour la cinquième fois, des étrangers vont pouvoir voter et être élus pour représenter la France au Parlement européen. Ces étrangers ont la nationalité d’un autre pays de l’Union européenne. Près de trois cent mille d’entre eux ont déjà pu voter aux élections municipales des 23 et 30 mars derniers.

    Cette participation d’étrangers à des élections en France est la conséquence d’un traité européen datant de 1992. Ce traité a supprimé le lien qui paraissait irrévocable entre nationalité et citoyenneté. Il n’est plus nécessaire d’être national pour être citoyen là où l’on réside.

    Pourquoi alors d’autres étrangers, souvent présents depuis plus longtemps sur le sol français et ayant des liens plus anciens avec notre pays, n’ont-ils pas les mêmes droits ?

    Plusieurs Etats de l’UE ont réglé, avant, au moment de leur entrée dans l’Union ou après, la question en accordant à tous les étrangers résidant légalement dans leur pays les mêmes droits politiques, au moins au niveau communal.

    Treize Etats accordent le droit de vote communal à tous les résidents étrangers, sous réserve d’un titre de séjour permanent ou d’une durée de résidence, variable suivant les Etats, et au maximum de cinq ans : Belgique, Danemark, Estonie, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Slovaquie, Slovénie, Suède.

    Trois Etats, Espagne, Portugal et Royaume-Uni, accordent le droit de vote aux nationaux de certains Etats tiers.

    Malgré de fréquentes promesses des dirigeants politiques, la France est en retard sur ce dossier, comme elle le fut il y a soixante-dix ans pour accorder le droit de vote aux femmes.

    Maintenant que les élections municipales de 2014 sont passées, les organisations réunies dans le collectif « Droit de vote des étrangers » demandent au président de la République d’ouvrir un débat non politicien sur les enjeux de la démocratie locale, et de mettre les parlementaires de droite, de gauche et du centre devant leurs responsabilités. Il faut tout faire pour qu’aux élections municipales de 2020 les étrangers non communautaires puissent enfin participer à ce scrutin qui les concerne.

    C’est une question d’égalité des droits, d’intégration, et, surtout, de démocratie

  • ON IRA VENDRE LA SOUPE A MARTIN SCHULZ

    Choisir notre Europe

     
     

    Prendre une baffe aux municipales : c'est fait.

    Changer de gouvernement : c'est  fait.

    Prononcer un discours de politique générale : c'est  fait.

    S’exprimer sur BFM : c'est  fait.

    Et si on passait aux Européennes ?

    Nous les militants socialistes  , on ira essayé de vendre la soupe à Martin  Schulz (Sur l'air de : On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried ) ,  mais ça c'est pas fait .
     
    La seule certitude est que la gauche devrait prendre une grosse claque en France et probablement au niveau Européen, d’ailleurs  je trouve le Parti Socialiste complètement mou  dans cette campagne, et  je ne suis pas loin de penser que les militants le sont aussi.

    Avez vous vu le nom des listes ? Elles ont souvent des noms grotesques .

    Pour le Modem et l’UDI : « Les Européens ».

    L’UMP : « Pour la France, agir en Europe ».

    Pour le FN : « Non à Bruxelles, Oui à la France ! ».

    Nous socialistes  nous ne  sommes pas en reste  : « Choisir notre Europe ».

    Seuls les écolos et le Front de Gauche s’en sortent bien : leurs listes ont le nom de leur parti !

    Les copains lecteurs qui veulent voter socialiste dans le sud est ! N’oubliez pas de noter le nom de la liste : CHOISIR NOTRE EUROPE. Notez aussi le nom du chef pour vérifier le bulletin : Vincent Peillon.


  • OUI LE F.N EST UN PARTI D'EXTEME DROITE FASCISTE

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    Chez le marchand de journaux le titre de cette revue m'a attiré . Existe t il une pensée fasciste oui bien sur mais le  titre de cette couverture me paraissait provocateur ,  scandaleux, voir  inacceptable pour bien des gens tant les mots pensée et fasciste ne vont pas bien ensemble.

      La filiation Adolf Hitler, Benito Mussolini et Marine Le Pen semble fausse , caricaturale et pour certains, je n'en doute pas, odieuse. Pourtant, il y a 40 ans, elle était naturelle, spontanée, irréfléchie : Le Pen = facho, ça allait de soi, y compris pour des gens de droite, qui estimaient que l'extrême droite était infréquentable, extrémiste, dangereuse, étrangère à leurs valeurs. Je suis resté fidèle à ces années-là, 1970-1980, où l'équation FN-fascisme était évidente à tous. Quand je vois le meeting du 1er mai de Marine Le Pen, son esthétique, sa tonalité, ses thèmes, je me sens totalement conforté dans mon point de vue : oui, ces gens-là sont des fascistes, au fond d'eux-mêmes, malgré toutes les précautions qu'ils prennent à ne pas le paraître.

    Sauf qu'aujourd'hui, en 2014, il faut expliquer, argumenter, ce que je fais bien volontiers, puisque manifestement le suffrage universel, qui donne désormais et depuis pas mal de temps déjà des millions de voix au FN, agit comme un essorage : l'extrême droite a été purgée de son eau sale, le fascisme, elle est maintenant propre comme un sou neuf. Mais c'est faux, la crasse fasciste est toujours là. Entre Le Borgne  et sa fille, il n'y a pas eu évolution, encore moins transformation, mais au contraire régression : le géniteur incarnait l'extrême droite traditionnelle, réactionnaire ; avec  fifille, c'est un retour aux pures sources du fascisme, même si cette affirmation prête à sourire ou à douter. J'ai six arguments, que je vous demande de méditer :

    1- La quête du pouvoir. Jean-Marie Le Pen n'a jamais cherché à exercer le pouvoir suprême, mais à témoigner de l'existence de sa famille idéologique, à contester ce système politique qu'il abhorre et qui le lui rend bien. Le père est foncièrement un marginal, un groupusculaire, un provocateur ; la fille, au contraire, lisse son discours, parce qu'elle veut parvenir aux plus hautes responsabilités. C'est le premier trait commun à tous les fascismes, qui visent sans exception à s'emparer du pouvoir.

    2- La voie légale. Quand on me dit que le FN n'est pas fasciste puisqu'il est légaliste, qu'il respecte les lois de la République, j'éclate de rire. Les fascismes agissent tous ainsi, dans le respect de la légalité, renonçant à leur violence originelle pour se faire pacifiquement accepter. Hitler, après l'échec de son putsch, se présente aux élections, en bon démocrate, et se fait élire dans les formes... Le fascisme est une vermine qui se développe dans le corps de la démocratie.

    3- La nouveauté et la jeunesse. C'est une caractéristique du fascisme : être en rupture avec les doctrines qui le précèdent, faire appel à la jeunesse pour se refaire une virginité, paraître étranger aux polémiques du passé. Marine Le Pen dit volontiers qu'elle n'était pas née, lorsqu'on lui demande de se positionner sur les événements tragiques de l'Histoire, Seconde guerre mondiale, etc. Jean-Marie Le Pen assume plus volontiers ses filiations historiques, régime de Vichy et Algérie française, le corpus idéologique traditionnel de l'extrême droite. Sa fille se présente comme politiquement vierge, sans aucune référence, ou presque. Les grands chefs fascistes réagissaient de même. Ils prenaient soin de se distinguer de la vieille droite réactionnaire.

    4- Ni droite ni gauche. Initialement, ce positionnement n'est pas réservé aux centristes mais ... aux fascistes. C'est la thèse, très pertinente, que défend depuis longtemps l'historien américain Zeev Sternhell, qui en a fait un ouvrage portant ce titre. Jean-Marie Le Pen s'est toujours défini comme appartenant à la "droite nationale", se prétendant porteuse des véritable valeurs de droite, une droite pure en quelque sorte. Marine Le Pen refuse de s'inscrire dans ce clivage traditionnel, qui est encore à ses yeux une marque du système.

    5- L'appel aux technocrates. Alors que Jean-Marie Le Pen s'entouraient de vieux briscards de l'extrême droite, soldats perdus de l'OAS, nostalgiques de Pétain, dévots de l'Ancien Régime, catholiques intégristes, Marine Le Pen va chercher des collaborateurs propres sur eux, au passé irréprochable, des diplômés, des intellectuels, au sein d'une famille politique plutôt habituée aux grandes gueules. Les fascismes procèdent identiquement : Hitler va préférer l'architecte et ingénieur Speer au fanatique Rohm, qu'il va faire assassiner. Comme tout fascisme, le FN s'intellectualise, se technocratise pour se crédibiliser.

    6- Le gauchissement de la doctrine. Tout fascisme reprend à la gauche certains de ses thèmes. Hitler va inventer le national-socialisme, un courant qui se veut révolutionnaire. Marine Le Pen récupère des notions qui étaient absolument étrangères à son père : la laïcité, le protectionnisme, l'anticapitalisme. A l'origine et pendant longtemps, le FN a brandi le concept de capitalisme populaire, s'est inspiré de l'ultra-libéralisme reaganien et thatchérien. Nouvelle confirmation d'un tournant, d'une fascisation du Front national sous la direction de Marine Le Pen. La fille, c'est le père en pire. Lui, c'était l'héritage de Franco et de Salazar ; elle, c'est clairement la filiation Hitler-Mussolini.

    Mais elle ne ressemble ni à l'un, ni à l'autre, me direz-vous : elle ne tient pas un discours ouvertement antisémite, elle ne prétend pas faire la guerre. Oui, je sais, Marine Le Pen ne porte pas de petites moustaches ni ne donne des coups de menton. Mais le fascisme, ce sont des idées dans la tête, adaptées à leur époque, comme déjà Hitler et Mussolini savaient très bien accommodés leurs propos à l'air du temps : Mussolini passait volontiers pour un homme de gauche et Hitler pour un pacifiste. Car c'est ça le fascisme : ne jamais se montrer tel que l'on est.

    Si Marine Le Pen est fasciste, c'est aussi pour des raisons spécifiquement nationales : Zeev Sternhell explique dans ses travaux que le fascisme n'est pas une spécificité italienne ou allemande mais ... française, à la fin du XIXe siècle. Marine Le Pen est donc dans son élément ; elle fait remonter à la surface un fond idéologique très ancien qui est familier à notre pays, aussi étrange que cela puisse paraître. C'est pourquoi je vous recommande l'excellent dernier numéro de Philosophie magazine, qui développe cette idée avec beaucoup de sagacité (en vignette). J'en retiens un seul extrait, de Michel Eltchaninoff (p. 51) : "Marine Le Pen conserve, consciemment ou non, tous les canaux sémantiques de la pensée fasciste traditionnelle : détestation et criminalisation des élites, réveil d'émotions violentes, théorie du complot, défense des valeurs traditionnelles, peur de la dénaturation et appel à la saine réaction du peuple français. Les mots n'y sont plus guère, mais la structure demeure". Tout est dit.

    Nous avons  commis l'erreur de sous-estimer le danger FN. Quelques-uns ont succombé à la tentation folle, irresponsable et vaine de l'instrumentaliser. Beaucoup le considèrent encore comme un mouvement de protestation sociale, de colère populaire. Non, ce n'est pas ça : le vote FN, c'est une adhésion à des valeurs fascistes, d'ordre, d'autorité, de xénophobie, sous couvert de préoccupations sécuritaires et sociales au demeurant parfaitement légitimes. Hitler et Mussolini étaient populaires auprès de millions de braves gens et souvent de pauvres gens qui n'auraient pas fait de mal à une mouche. Leur mouvement n'en était pas moins fasciste. Ce mot de fasciste, il ne faut plus que la gauche ait aujourd'hui peur de l'employer, de culpabiliser à son énoncé.  Facho , plus besoin de faire un dessin, tout le monde doit  comprendre .

    Le Pen fasciste, c'est le cri qui doit retentir sur son passage, qui n'aurait jamais dû cesser d'être sur nos lèvres.

  • ET LA LAICITE B.............

    Monsieur le Ministre,

     

    Nous savons tous les deux ce que peut être la stigmatisation par un régime dictatorial de ceux qui ne partagent pas la croyance imposée ou privilégiée par le pouvoir. Dans l’Espagne de Franco, que nos deux familles ont fui, le national-catholicisme régnait. La coalition des trois fascismes (Hitler, Mussolini, Franco) ...avait brisé la République Espagnole, livrant le peuple à des décennies de violence sourde ou avouée, après avoir écrasé les républicains sous des bombes qui bientôt ensanglanteraient le monde entier. Lors de la retirada, pendant l’hiver de 1939 l’armée républicaine a franchi la frontière de nos deux pays. Antonio Machado mourut aussitôt. Il repose à Collioure, sa stèle recouverte du drapeau républicain, violet, jaune, rouge. Parqués à Gurs comme à Argelès, les soldats qui pourtant venaient de livrer le premier combat antifasciste furent très mal accueillis. Cela n’empêcha pas nombre de combattants républicains espagnols de reprendre les armes, en France, contre les occupants. Celestino Alfonso, comme bien d’autres, mourut sous les balles nazies, et l’on voit son portrait défiguré dans l’Affiche Rouge.

     

    Vint alors le temps des émigrations politiques au économiques. En France, nos familles, comme celle d’Anne Hidalgo, goûtèrent l’air de la liberté, et de la laïcité. Sans perdre la mémoire de nos origines, nous nous découvrîmes enfants de la République Française, si bien incarnée par Marianne, qui porte le bonnet phrygien de l’esclave affranchi. La patrie, redéfinie par la Révolution française, c’est la communauté de droit qui tisse entre tous une fraternité construite sur la liberté et l’égalité. Merci à la France qui ne nous demanda pas de faire allégeance à un quelconque particularisme religieux pour nous « intégrer », comme on dit. Valls, Hidalgo, Pena-Ruiz…nos patronymes allaient se fondre dans ce beau creuset français qui s’ouvre à l’universel en une terre particulière.

     

    Certes, tout n’était pas idyllique, et l’injustice sociale semblait souvent démentir les idéaux politiques. Nous aimions la République, mais nous la voulions sociale en même temps que laïque. Nous fîmes le choix de nous engager en ce sens. Toute victoire serait alors non celle d’un peuple, mais d’une justice sociale sans frontières. Laïcité, justice sociale…Jaurès avait déjà défini les deux fondements d’une République où il fait bon vivre. Et son patriotisme internationaliste, qui lui coûta la vie, avait laissé un sillage de lumière dans les consciences. Laïque, la République confère les mêmes droits aux athées et aux divers croyants. Sociale, elle rend crédible sa superbe devise.

     

    Vous voilà premier ministre de cette République. Pour ma part, j’ai consacré ma vie à l’instruction publique et laïque, vecteur d’émancipation pour ceux qui n’ont que l’Ecole pour devenir tout ce qu’ils peuvent être. Nous nous accordons, n’est-ce pas, sur un tel idéal. D’ailleurs nous étions ensemble pour défendre la crèche Babyloup qui s'est voulue laïque afin d'accueillir les enfants de 50 nationalités sans faire violence à aucune famille. Alors, sans polémique, j’entends vous dire mon désarroi devant votre décision de représenter la France, ès qualité, dans l’exercice de vos fonctions, pour la canonisation de deux papes. Il n’y aurait évidemment aucun problème si vous vous rendiez à Rome à titre privé, en ne représentant que vous-même. En république laïque la religion est libre, mais elle ne doit engager que les croyants et eux seuls. De même l’athéisme n’engage que les athées, et eux seuls. L’égalité des droits est ici en jeu, et la déontologie qu’elle inspire se fonde sur le souci d’universalité. Or en France il y a des athées et des agnostiques en grand nombre, et tout acte officiel de la puissance publique se doit de les représenter à égalité avec les divers croyants. D’où la neutralité, qui n’a rien d’antireligieux, mais qui tient bon sur la distinction privé/ public.

     

    Vous admirez Clémenceau. Je l’admire aussi, comme grand républicain laïque et anticolonialiste. Or en 1918 votre homologue prit une décision laïque exemplaire. La voici. Le 11 novembre 1918, l'archevêque de Paris invite Georges Clémenceau, alors Président du Conseil, au Te Deum prévu à Notre Dame de Paris, en hommage à tous les morts de la guerre qui vient de s'achever. Clémenceau dissuade le président de la République, Raymond Poincaré, de s’y rendre, et il répond par un communiqué officiel qui fera date :

    "Suite à la loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, le gouvernement n'assistera pas au Te Deum donné à Notre Dame. Mmes Poincaré (femme du président de la République) et Deschanel (femme du président de la chambre des députés) n'étant pas membres du gouvernement pourront par contre y assister "

     

    Voilà une jurisprudence laïque à laquelle Benito Juarez, futur Président de la République Mexicaine, avait donné ses lettres de noblesse en 1855, lors de son entrée en fonction en tant que gouverneur de l'Etat d'Oaxaca.Tout nouveau gouverneur avait alors coutume d’assister à un TeDeum qui conférait à l’autorité religieuse le privilège d’introniser l’autorité civile. Juarez mit un terme à cette pratique en des termes limpides :

    « Je pris la décision de ne pas assister au Te Deum, en raison de ma conviction selon laquelle les autorités politiques de la société civile ne doivent assister en tant que telles à aucune cérémonie religieuse, alors qu’en tant qu’individus ils peuvent se rendre aux lieux de culte pour y pratiquer les actes de dévotion que leur dicte leur religion. »

    Certes, les circonstances humaines les plus bouleversantes ont besoin de cérémonial. Mais en République, ce besoin symbolique essentiel doit être tel que tous les citoyens et citoyennes puissent s’y reconnaître. Le précédent mexicain montre que la laïcité ne se limite pas à la France.

     

    Un dernier mot. Professeur de philosophie dans l’enseignement public, j’ai toujours trouvé normal de ne jamais laisser paraître mon type de conviction personnelle dans l’exercice de mes fonctions. La République me confiait ses enfants afin que j’en fasse des élèves, et je me devais de promouvoir leur seule autonomie de jugement, sans prosélytisme aucun. Qu’auraient dit des parents d’élèves si j’en avais usé autrement ? Quand Nicolas Sarkozy a eu l’audace, dans le Discours de Latran, de placer le prêtre au-dessus de l’instituteur, j’ai rédigé un article pour lui rappeler l’ineptie d’une telle hiérarchisation. Car l’instituteur ne vise que la liberté de l’élève, telle que la fonde la culture, et refuse toute inculcation. C’est cela la grandeur de l’école laïque, ce lieu où l’élève apprend ce qu’il ignore pour pouvoir un jour se passer de maître.

     

    Je ne doute pas, Monsieur le Ministre, que nous puissions nous rejoindre sur un si bel idéal.

     

    Henri Pena Ruiz

     

    Paru dans Libération le 29 avril 1014

     

  • JOURNEE DE LA DEPORTATION

     

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    Dimanche j'ai assisté à la Journée Nationale de la Déportation à Antibes . Assis à coté d'un camarade militant communiste , nous avons écouté avec émotion le discours d'Emile Gente un des derniers déporté  de Buchenwald encore  vivant .  

     La présence remarquée de deux militants  PC et PS  cote à cote  pour dire "Plus jamais ça"  avait en ce jour de commémoration une grande valeur symbolique  . 

    Etant actuellement en vacances nos deux élus PS EELV ne pouvaient bien évidemment être présents mais  ne se trouvaient pas dans les grandes surfaces comme l'insinuait un dirigeant PC d'Antibes . 

    Si ces deux militants de  Gauche peuvent  spontanément  se retrouver sur nos valeurs sans  haine ni arrière pensée pour dire non à la barbarie des hommes et  faire face à cette droite extrème , celà doit être possible avec d'autres  et  l'émouvant  discours d'Emile Gente n'aura été pas été vain .

     

     

     

  • LA FRANCE EST UNE REPUBLIQUE LAIQUE

     

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    Le Premier ministre Manuel Valls a représenté la France à la cérémonie de canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II. 
     
    Aux termes même de sa Constitution, la France n’est d’aucune manière la "fille aînée de l’Eglise", mais une « République indivisible, laïque, démocratique et sociale qui assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction  de religion et qui respecte toutes les croyances ».
     
    La laïcité consiste à défendre la neutralité de l'Etat et de l'école afin de préserver le vivre ensemble, pour que les différences confessionnelles ne soient pas source de conflit . La République ne devait pas être représentée dimanche à pour un acte strictement religieux . C'est la laïcité qui assure la liberté d'expression, publique et privée, face aux religions, et ,sans que l'une d'entre elles soit privilégiée . C'est une laïcité de respect et de tolérance. C'est la laïcité des instituteurs d'autrefois, de Jules Ferry et de Jean Macé, des républicains et de la loi de 1905.
     
    C'est MA laïcité, et celle de la grande majorité des socialistes.