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Editori@l - Page 8

  • LA REELECTION DE MARC DAUNIS ME REJOUIT

     

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    Le Sénat est passé à droite. Ca ne me fait ni chaud, ni froid. Il y a trois ans, je n'avais pas ouvert le champagne pour la victoire de la gauche ; aujourd'hui, je ne vais pas verser de larmes pour sa défaite. Sous Sarkozy, le Sénat de gauche n'a pas empêché une politique de droite ; sous Hollande, un Sénat de droite ne gênera pas, ou si peu, la politique du gouvernement. La seule différence est que la droite n'aura plus besoin des voix du Front de Gauche pour retarder les projets du gouvernement.  Ce qui compte, c'est le pouvoir : qui décide, qui tranche, qui a le dernier mot. C'est l'Assemblée nationale, pas le Sénat.

    Il y a quand même quelque chose qui me chagrine dans les résultats de l'élection sénatoriale : c'est l'entrée de deux FN au palais du Luxembourg. L'assemblée des sages, comme on l'appelle, va accueillir deux fous et deux fourbes, des extrémistes de droite (voilà leur folie), des adversaires de la République (voilà leur fourberie). Vous me direz que deux, ce n'est pas beaucoup, ce n'est pas bien grave : mais si, c'est sérieux. Le Front national s'installe progressivement dans les fauteuils de la République. Bientôt, avec ses mauvaises manières néo-facho, il posera ses bottes sur les bureaux de Matignon et de l'Elysée. Il faut y penser et le redouter, ne pas jouer avec ça, ne pas le prendre à la légère. L'extrême droite au Sénat, même à petite dose, c'est un symbole désastreux pour les démocrates. Deux gouttes de nitroglycérine suffisent à tout faire péter.

    Dans les Alpes Maritimes, je salue et je me réjouis de la réélection de mon camarade Marc Daunis . Le siège n'était pas acquis d'avance, loin de là , pour 3 voix . Marc aura su résister à l'antisocialisme ambiant, qui a gagné forcément les grands électeurs. Sa campagne de proximité a été bien menée.

    Le couac  médiatique à Antibes , vient de la déclaration dans la presse locale  du communiste tête de liste Front de gauche (3,48%) battu: "Je ne me réjouis pas de l'électionde Daunis" .

    Pour finir, j'adresse mes félicitations à mon camarede  Yves Daudigny qui dans l'Aisne , qui a aussi été réélu .

    C'est ça aussi, les bonnes manières républicaines.

  • UN VOYOU

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    J'ai essayé de regarder Nicolas Sarkozy à la télévision hier soir  En début d'émission, il a fait le gentil, le modeste, celui qui joue collectif avec les siens, qui ne veut pas polémiquer avec son prédécesseur. A un moment, en le voyant, en l'écoutant, j'avais envie de rire : tant d'outrance, de culot ...Cet homme est  fou dangereux

    Et puis, j'ai arrété car au fur et à mesure, les minutes passant, la nature a repris ses droits, Sarkozy tel qu'en lui-même nous est réapparu, comme si, en vérité, il ne nous avait jamais quittés. Lui, en tout cas, n'a jamais quitté la politique.

    Ce matin je lis les commentaires . Que doit on retenir . Rien   Des propositions ? Aucune, sinon faire des référendums, ce que proposent généralement ceux qui n'ont rien à proposer. Un bilan de son action ? Aucun, sinon des regrets sur son comportement, ce qui ne nous avance pas beaucoup.

    Sarkozy ne le dit pas, tout le monde pressent, et moi aujourd'hui, qu'il ira "jusqu'au bout", c'est-à-dire jusqu'à la prochaine élection présidentielle. , car il veut redevenir Président de l'UMP de la droite et bien sûr de la France. Sarkozy représente l’automne de notre politique. La fin d’un cycle, le crépuscule de la démocratie.

    Comment se peut il que cet homme qui a conduit notre pays où il est , parvient  à revenir sur la scène et qu'une chaine publique lui donne une tribune en soir de grande écoute .

    C est le régime tout entier qui est en cause: des médias amnésique, une justice trop lente, des électeurs paresseux, une classe politique incapable de se renouveler, coincée dans un régime présidentiel .

    Mitterrand disait : "en politique, on ne peut rien contre la volonté d'un homme". Sarkozy, ce soir, était Sarkozy, et rien d'autre : un homme de droite, un homme de volonté, un homme dangereux pour la France .

     

  • DES HOMMMES DU PASSIF ET DU PASSE

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    Les trois principaux candidats à la primaire de l'UMP sont Fillon, Juppé et  maintenant Sarkozy. Il y en aura peut-être d'autres mais ils ne seront pas élus. Sarko est évidemment le grand favori. Fillon ne sera pas désigné candidat. Je crois encore aux chances de Juppé mais sans plus.
     
    C'est un repris de justice pour une histoire ancienne au cours de laquelle il a payé pour d'autres. Sarko est cerné par les affaires. Fillon, toujours bien coiffé, fait figure d'enfant de cœur . Ne leur faisons pas ce procès.
     

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    Toujours est-il que les trois ont occupé les plus hautes fonctions. President. Premier ministre. Les trois ont échoué. Ils sont passés pour des guignols et l'état de la France était pire à leur départ qu'à leur arrivée. Ils ont fait  fait un million de chômeurs de plus et 600 milliards de dette  !
     
    Sont mal barrés, à droite. La dégénérescence. Le fond du trou. La déliquescence. 
  • IMPOTS POUR TOUS

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    Ce qui me choque dans le discours de Manuel Valls, c'est que la principale annonce qu'il a faite, celle qui fait la une de l'actualité, ce matin, la baisse de l'impôt sur le revenu pour six millions de ménages est typiquement une mesure de droite.
     
    Pour que l'impôt soit  efficace, il faut qu'il soit progressif et que les gens aient conscience de le payer, ce qui n'est pas le cas d'un impôt comme la TVA, par exemple.

     Va t on redonner du pouvoir d'achat aux plus pauvres. Je ne le pense pas
     
     Je suis pour l'impot pour  tout le monde, dans la mesure de ce que chacun puisse payer et on le dépense soit sous forme de service public dont tout le monde peut profiter de façons égalitaire, soit sous forme de prestations sociales répondant à des besoins spécifiques (famille, logement, pauvreté,...), soit sous une forme d'assurance sociale (chômage, retrait, maladie,...).
     
     Supprimer une tranche est évidemment une reculade en matière de progressivité, et  un appel progressif à la suppression des suivantes. En plus, en complément et en arrière, des gens qui vont basculer dans la tranche supérieure vont avoir la "fausse impression" d'être victime d'un effet de seuil.

     
    Manu, si tu veux prendre une mesure qui se voit et qui soit juste, supprime une taxe  que tout le monde paye de la même manière, riche ou pauvre, comme la redevance télé.
    En plus, les classes moyennes auront l'impression que tu fais quelque chose pour eux...
  • LES SENATORIALES DANS LES ALPES MARITIMES

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    LA LISTE DE GAUCHE "ALPES-MARITIMES SOLIDAIRES"

    La liste Alpes-Maritimes Solidaires conduite par Marc Daunis est composée de Marc Vignal , maire de La Penne d’Evelyne Rigouard maire de Cuebris , de José Garcia-Abia conseiller municipal du Cannet et deux suppléants : Rosalba Nicoletti-Dupuy conseillère municipale de La Trinité et Marc Orsatti conseiller régional et conseiller municipal de Saint-Laurent-du-Var.

     

    Le 28 septembre prochain auront lieu les élections sénatoriales dans la moitié des départements qui permettront la désignation de 178 sénateurs sur les 348 que compte la Haute Assemblée : en effet, les sénateurs sont élus pour 6 ans et renouvelables par moitié tous les trois ans.

     Les sénateurs ne sont pas élus au suffrage universel direct. Ils sont élus par ceux que l’on appelle « les grands électeurs » à savoir les élus locaux : conseillers régionaux, généraux et municipaux , et  dans les grandes villes, les conseillers municipaux doivent en plus désigner un certain nombre de délégués supplémentaires . 

    J'ai donc été désigné grand électeur  pour cette élection dont l’enjeu est important pour la gauche tant sur le plan national et local.

    Sur le plan local, parce que le département des Alpes-Maritimes est concerné par ce scrutin du 28 septembre : les grands électeurs auront ainsi à désigner au scrutin de liste et à la proportionnelle à un tour cinq sénateurs pour remplacer les sortants. Or, il y a parmi eux Marc Daunis , sénateur qui est le seul parlementaire de gauche sur les quatorze que compte notre département (neuf députés et cinq sénateurs).

    Nous ne pouvons pas nous permettre de n’avoir dans ce département que des représentants de l’UMP-UDI. . Malheureusement, elle va, une fois de plus et de façon suicidaire, partir dispersée , PS les Verts et le Front de Gauche dont l'ambition affichée est " de sanctionner le PS au pouvoir " donc de le faire perdre .

    .Vaste programme 

     

     

  • GATTAZ PROPOSE UN NOUVEAU PLAN

    Ce lundi  , le MEDEF par la bouche de Pierre Gattaz propose de nouvelles idées pour créer un million d’emplois. Cette fois-ci on retrouve un mélange entre le programme thatchérien de François Fillon, les idées anti-repos que Jean-Pierre Raffarin a commencé en son temps à mettre en place.
     

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         La nouvelle sortie de Pierre Gattaz contient :
    • La suppression de 2 jours fériés contre la création de 100 000 emplois
    • Permettre de rémunérer des employés à un salaire inférieur au SMIC pour gagner entre 50 000 et 100 000 emplois
    • Lisser les seuils sociaux (pour les obligations sociales comme fiscales) pour créer entre 50 000 et 100 000 emplois.
    • Mettre fin à une durée hebdomadaire du temps de travail
    • Autoriser le travail le dimanche et en soirée pour créer entre 90 000 et 300 000 emplois,
    • Créer un contrat de projet comme généralisation du contrat de chantier existant aujourd’hui
    • Et pour finir un baisse des charges et la fin de certaines taxes.
     
     
    En 1 an, Pierre Gattaz nous a proposé 3 plans différents pour créer 1 million d’emplois. En juillet 2014, la France comptait 5 386 600 chômeurs toutes catégories confondues. J’imagine donc qu’en suivant toutes les recommandations du MEDEF, ce chiffre diminuerait de 3 millions pour atteindre un seuil  de 2 386 600 chômeurs toutes catégories. Autre possibilité, Pierre Gattaz arrête de nous saouler tous les 6 mois avec un nouveau plan de création d’un million d’emplois et nous fait un bilan des actions prises par les entreprises depuis 2012 pour créer des emplois avec l’aide du CICE, du pacte de responsabilité et des engagements du MEDEF… Aujourd’hui aucun résultat n’est visible, à croire que ce n’est pas la confiance du gouvernement qui devrait être mise en doute aujourd'hui mais la confiance dans le patronat qui se moque ouvertement de tous les Français.
  • LE MARIAGE POUR TOUS

    L'image était saisissante : à la fête de l'Huma, à la même table, partageant le pain et le sel, des parlementaires socialistes paisiblement installés, discutant avec Mélenchon, Laurent et ceux qui s'apprêtent, dans deux jours, à censurer le gouvernement. Le Christ, lors de la Cène, n'avait qu'un Judas, là il y en a trois : Paul, Guedj et Lienneman. Les caméras les filment complaisamment, les trois ont l'air content de leur affaire.

    Que disent-ils pour leur misérable défense ? "Il y a toujours eu des socialistes à la fête de l'Humanité". L'argument est puant d'hypocrisie. Oui, il y a toujours eu des militants socialistes à La Courneuve, moi même je m'y suis souvent rendu, parce que le PCF fait partie de la grande famille de la gauche, que sa fête historique est vraiment intéressante. Mais la venue d'un parlementaire, ce n'est pas la même chose, ça a un tout autre sens ! Surtout dans le contexte politique actuel. A la fête de l'Huma, il y a déjà eu des ministres ou des élus socialistes invités à des débats, mais pour défendre la politique du gouvernement socialiste, pas pour la dénigrer. Alors je dis non, cette présence est une guignolade.

    Les trois frondeurs ont un autre argument, pour se protéger : ils n'ont pas l'intention de renverser le gouvernement, ils ne font que s'abstenir. Elle n'est pas mal, celle-là ! Peut-être faudrait-il les remercier de leur mansuétude ?  Les frondeurs veulent nous faire croire qu'ils tirent à blanc, que leurs lames de couteaux sont en plastique : avec eux, c'est guignol, les coups de bâton seraient faux, pour de rire, ne feraient pas mal. Hélas, leur nuisance politique est tout ce qu'il y a de plus réel.

    Jean-Luc Mélenchon, qui s'y connaît en guignolade, a flairé la contradiction de ses invités d'un jour : s'abstenir, dit-il en substance, ça n'a aucun sens ; si on est contre la politique du gouvernement, on vote contreIl a raison, les frondeurs sont incohérents. D'un autre côté, leur manque de courage, ou leur inconséquence, arrangent fort heureusement, si on peut dire, le parti socialiste, qui échappe ainsi au pire. Mais on se passerait fort bien de ce genre d'attitude, dans la crise que nous traversons. Des frondeurs ? Non, des guignols.
     

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    Jean-Luc Mélenchon ne s'est pas seulement affiché à côté des frondeurs il a invité aussi à sa table  Jérôme Kerviel, l'illustre trader de la Société Générale, le type qui jouait avec des milliards d’euros des clients de l’entreprise qui l’employait.

    Et Méluche , qui a vraiment besoin de prendre du recul ,  compare son invité à.... Alfred Dreyfus, déclarant, en substance, que la Gauche doit défendre cet ex trader comme elle a défendu le Capitaine Dreyfus à la fin du 19ème siècle. Mélenchon qui se targue d'avoir une connaissance approfondie de l'Histoire a tout bonnement oublié qu'Alfred Dreyfus fut injustement condamné parce qu'il était innocent comme ont contribué à le démontrer, avec courage, Emile Zola, Jean Jaurès, entre autres . 

    On peut suggérer au "Leader Maximo" du Front de Gauche d'inviter prochainement Thomas Thévenoud qui symbolisera ainsi "l'esprit de rébellion et de résistance face à l'injuste pression fiscale de l'Etat sur les classes laborieuses !".

     

  • A MEDITER

    Ils ont fait science po, passé ou non un concours de l’administration, regardé autour d’eux… Et finalement trouvé un poste d’attaché parlementaire ou encore un job dans une collectivité et, pour les plus chanceux ou les plus habiles, dans un « Cabinet ».

    Dans ces milieux un tantinet confinés, ils ont pris le virus. Rien à reprocher : la densité d’intelligence y est grande, les sujets d’intérêt nombreux et variés, l’endogamie forte et l’impression d’appartenir à une sorte d’élite pensante, bougeante et agissante, porteuse. L’envie vient d’aller plus loin, de fabriquer soi-même de l’immédiat au lieu de travailler à façon celui des autres, de projeter, d’échafauder, de bâtir ou du moins de le croire.

    Cinq ou dix ans ont passé, ils entrent à leur tour dans la piscine. Grand bain pour les museaux les plus fins (tenter une élection uninominale, cantonale le plus souvent), moyen bassin pour la plupart (figurer sur une liste municipale ou régionale), pataugeoire pour les encore timides (tenir un rôle dans une équipe de campagne). Ils gagnent ou ils perdent, mais ils demeurent dans cet entre-soi réconfortant où l’on partage les mêmes idées avec, bien souvent, l’impression d’avoir raison.

    Ceux qui gagnent du premier coup sont les plus à risque : ils n’ont plus seulement le virus, mais la maladie. Grand air, bobine sur le journal après l’avoir eue sur de grandes affiches, ils sont quelqu’un, c’est à dire déjà plus tout-à-fait eux-mêmes. Les autres retenteront. Ce sera plus ou moins long, plus ou moins brillant, quelquefois péniblement stationnaire, mais ils arriveront quelque part, même si pas toujours où ils voulaient.

    Le danger maximum vient avec le succès dans une élection où l’on a été parachutée, voire même que l’on a sélectionnée sur la carte si on a eu la chance d’être dans les instances du Parti, d’avoir un mentor de grand renom ou de grand pouvoir, d’être choisi par un qui ne voulait/pouvait pas se représenter.

    S’il est élu, le parachuté devient un conquérant. Nul, sur le terrain, ne le connaissait avant, ne sait vraiment quelles études il a faites ou s’il a eu jamais la moindre responsabilité. Son document électoral est son passeport. « Engagé dès mon plus jeune âge, j’ai fait mes études de droit, tout en travaillant pour financer mes études » (nombreuses variantes : sociologie, écoles de commerces…). Pas d’autre précision sur le « travail » pour financer les-dites études. Il n’est pas rare, mais pas obligatoire, qu’il s’agisse d’un stage dans le cabinet d’avocat paternel.

    J’éxagère, évidemment, du moins dans la généralisation. Un nombre non négligeable de ces « porteurs de virus » viennent d’un « milieu modeste » (expression détestable mais que ceux qui sont devenus immodestes utilisent souvent). Ils ont réellement fait effort, passé des concours : ils resteront plus longtemps porteurs sains et pour quelques rares n’auront pas, ou très peu, de signes de la maladie. Le manichéisme n’est pas mon fort : même de milieu immodeste, quelques rares passent à travers les gouttes. J’en connais.

    Après trente ans d’entre-soi, les voilà à leur tour à la tête d’une écurie : député entouré de ses trois assistants parlementaires et de quelques dizaines de congénères faits au moule; maire à la tête de son Conseil et de son Cabinet. .. Beaucoup demeurent au coeur du mouvement qui les a formés. Au PS, cela s’appelle des courants, après avoir été des motions. A l’ump, cela n’a d’autre nom que celui du mentor, généralement candidat potentiel à la prochaine présidentielle.

    Dans cette période, ils apprennent à tuer le père, si ce n’est déjà fait, un exemple récent qui a défrayé la presse en témoigne. Ils s’agitent aussi pour peu que leur Parti soit celui du Président pour devenir ministre ou secrétaire d’Etat. Peu y arrivent, mais les remaniements sont aussi faits pour ça : élargir le champ des élus.

    Dans cet éxercice, deux choix : s’opposer à peine un peu plus qu’il ne faut pour qu’il soit bénéfique de vous enrôler. Être au contraire toujours présent dans la sphère du pouvoir, se rendre souvent au ministère auquel on croit pouvoir prétendre, envoyer des notes, rencontrer les conseillers. Bref, être là, se faire connaître, tout cela n’ayant en soi rien de très grave.

    Ce texte n’a d’autre objet que de répondre à un questionnement que j’entends plusieurs fois par jour depuis quelques semaines : comment cela est-il possible ?

    « Cela » ? Perdre tout pied dans la réalité, n’avoir plus le sens commun. Agir comme si l’on était au-dessus de la règle la plus élémentaire, ne plus savoir entendre raison ou n’en plus avoir. Je n’ai besoin ni de noms, ni d’exemples : ils ne sont que trop nombreux.

    L’explication la plus plausible est la plus simple : ces élus n’ont jamais connu la vie réelle. Entrés tôt dans le tunnel, ils n’en sont jamais ressortis. Compter pour savoir si l’on pourra payer ses deux employés à la fin du mois, si l’on aura soi-même assez pour assumer la scolarité du petit, le loyer… . Suivre de près météo, récoltes et prix des matières premières pour maintenir son exploitation agricole, répondre aux appels les nuits de garde en faisant entre deux la revue des traitements qu’on aurait pu oublier, toutes ces heures et ces jours où le réel est dur comme ciment et ou il faut le coltiner sans échappatoire possible, tout cela, ils n’en savent rien.

    J’ai pour voisin à l’Assemblée un des deux seuls exploitants agricoles qui y siègent. Il s’y sent sur une autre planète et raisonne d’une manière différente à tous les autres. Pour sûr, il sait ce que payer une facture veut dire ou répondre à une échéance.

    On dit bien souvent qu’il faut des jeunes en politique pour régénérer les pratiques et on juge trop souvent les Assemblées ou les Gouvernements à leur moyenne d’âge. Il faut des jeunes, c’est une évidence, comme il faut des femmes et plus encore, des élus issus de milieux différents, ayant des expériences différentes. Les jeunes pourtant, entrés tôt dans le tunnel et le gravissant sans interruption, sont plus à risque de comportements « hors sol ». Ils sont dépendants de la politique à tous les sens du terme, y compris financier.

    La loi sur la parité a eu plus d’un mérite, mais un surtout : faire entrer dans le sérail des personnes qui, par définition, n’en venaient pas. C’est à vrai dire la seule explication pour celles qui « pratiquent la politique (un peu) autrement ». Les pas-jeunes, de même, n’ont pas a priori tous les mérites. L’histoire que j’ai racontée est valable pour des élus à mandat répétitif et le non-cumul dans le temps (pas plus de 3 mandats identiques successifs) devra bien finir par s’imposer.

    Il n’empêche que… Dans le choix que vous aurez à faire de l’un ou l’autre candidat à l’une ou l’autre élection, il peut n’être pas inutile de regarder s’il est passé par la case Réalité.

     

    Michele Delaunay . Députée de la Gironde , Conseillière Municipale de Bordeaux

     

  • A MEDITER

    La question de la confiance au gouvernement Valls II est posée. Le Premier ministre a choisi de développer une orientation qui prend le contrepied des attentes de 2012 ainsi que du projet socialiste et des engagements de F. Hollande. Nombre de députés de gauche ne voteront donc pas la confiance.

    Cette question de la confiance ne concerne pas que les députés. Elle concerne l’ensemble des socialistes. Pour que ça pousse vraiment dans le sens d’une réorientation, d’un retour aux attentes et aux engagements de 2012, il faut qu’une majorité des socialistes s’engagent en repartant du projet adopté (à l’unanimité) en 2011.

    L’enjeu dépasse les seuls socialistes, c’est un enjeu pour la gauche toute entière. C’est pourquoi, au-delà du projet socialiste, du débat entre socialistes pour réaffirmer une orientation majoritaire conforme aux attentes de 2012, il faut une mobilisation de toute la gauche.

    Cette mobilisation suppose un accord sur quelques questions centrales dans la situation :

    • L’exigence d’une réforme fiscale avec au centre une fiscalité progressive sur tous les revenus,
    • Le renforcement de la lutte contre la fraude fiscale,
    • Une deuxième loi bancaire qui libère le secteur bancaire des risques de marché et lui redonne une capacité de financement de l’activité économique réelle et de la transition écologique,
    • la relance du pouvoir d’achat par la hausse du Smic, des minima sociaux et un encadrement des négociations salariales dans le public et le privé permettant un rattrapage,
    • la relance de la construction de logements, l’encadrement des loyers et le refus de voir les promoteurs dicter les lois de la République
    • La défense du droit du travail, le refus de l’extension du travail du dimanche
    • Le conditionnement des aides aux entreprises qui en ont besoin en excluant les banques et la grande distribution
    • Une loi de garantie du maintien dans l’emploi des seniors, de rétablissement de la retraite à 60 ans et de lutte contre les licenciements boursiers
    • Une loi de financement de la sécurité sociale qui permette le financement de l’hôpital public, de la retraite de base, de la dépendance et du grand âge
    • Une réorientation de l’Europe avec un nouveau rôle de la BCE, une protection contre les produits à bas coûts, une relance par la demande.

    Enfin la question de la confiance suppose la mobilisation citoyenne et sociale.

    Les citoyens doivent avoir leur mot à dire. La question d’une nouvelle république représentative doit être posée. Il est temps de passer à la VIe République.

    Dans l’immédiat une mobilisation, avec le mouvement syndical, associatif, mutualiste doit être à l’ordre du jour pour peser dans le débat sur le financement de notre protection sociale avant que le débat n’arrive à l’Assemblée.

    Avec ce triptyque : mobilisation des socialistes, rassemblement de la gauche sur des propositions communes, mobilisation sociale… la confiance peut changer de camp. La majorité rose, rouge, verte peut représenter l’alternative à la crise politique actuelle. La solution ce n’est surtout pas la dissolution ! Il faut changer de cap, et donc de Premier ministre et gouverner sur la majorité PS-PCF/Fdg-EELV qui existe à l’assemblée.

    Cette mobilisation peut s’amplifier avec une campagne nationale de réunions nationales démultipliées partout sur le territoire avec un collectif unitaire pour le porter qui regroupe toutes les forces politiques disponibles pour ouvrir cette nouvelle perspective.

  • T'ES OU THEVENOUD

     

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    Le comportement de Thomas Thévenoud est unanimement jugé inadmissible, à gauche et à droite. Personne ne prend sa défense. Et pourtant, cet homme persiste à vouloir rester député. Pour ne pas risquer de sanction de la part de son parti, il le quitte et le tour est joué ! C'est consternant. Que dit-il pour se justifier ? Qu'on ne peut pas lui reprocher de la "fraude", mais seulement de la "négligence". Comme si la négligence était excusable de la part d'un parlementaire de la République, à ce titre responsable de l'impôt et de la loi.

    Sa réaction pitoyable prouve un abaissement de la conscience civique de certains élus, qui prennent à la légère leur comportement, en diminuent la gravité. L'explication de Thévenoud vaut condamnation, et il ne s'en rend même pas compte. Il y a de l'indécence, de la morgue, du je-m'en-foutisme dans cette attitude. Il n'empêche que cet homme a été estimé suffisamment digne pour devenir secrétaire d'Etat, alors qu'il ne l'était pas. Ce qui pose aussi le problème du recrutement de la classe politique.

    Thomas Thévenoud prétend que seuls les électeurs peuvent décider de son sort de législateur, qu'il n'a donc pas à démissionner de son poste de député, que son mandat doit être mené à son terme. Non, quand on contrevient si radicalement à la règle de la République, on ne peut pas se maintenir. Je suis pour le respect des mandats, à condition que leurs titulaires respectent la République, dans son esprit et sa lettre.

    Je crains que le comportement de ce député ne soit le signe d'un relâchement qui affecte bien d'autres élus, quelle que soit leur sensibilité politique. Autrefois, ces manquements seraient sans doute passés inaperçus, parce que la vie privée avait beaucoup moins d'importance que les enjeux idéologiques. Aujourd'hui, l'idéologie a perdu de son importance, mais la moralité et l'exemplarité des élus sont observées à la loupe. Les moeurs publiques ont changé. On demande à un élu, quel que soit l'importance de son mandat, de la transparence et de la rectitude. Avant, on était moins regardant.

    Si la classe politique veut retrouver un certain lustre et l'estime des Français, il faut qu'elle se mette au diapason de l'époque, qu'elle sacrifie aux nouvelles exigences. Un élu qui ne retient plus que la dimension honorifique de sa tâche et l'indemnité qui va avec, ce n'est plus tenable ni acceptable. Un élu qui ne siège pas ou peu, qui ne rend aucun compte de son travail, qui ne se rend pas disponible, qui ne fait rien ou pas grand chose, nos concitoyens ne supportent plus et ont raison.

    Le poisson pourrit par la tête ; la République aussi. Et la tête de la République, du plus petit niveau au plus élevé, du conseiller municipal au député, ce sont les élus. Si nous étions dans une période faste, leurs faiblesses humaines n'auraient pas grande importance. Mais la République est aux abois, avec l'extrême droite à ses basques (voir le billet d'hier . La reconquête se fera par des élus démontrant leur dévouement, leur honnêteté, leur désintéressement : pour beaucoup d'entre eux, c'est déjà le cas. Mais les brebis galeuses doivent être chassées.

    Historiquement, la République a été renversée soit par la guerre, soit par la corruption. Ce dernier mot est sans doute trop fort, appliqué à la situation actuelle. Mais le rapport à l'argent et aux avantages matériels des élus et responsables politiques ne souffre plus aucun laxisme, sauf à profiter à l'extrême droite, qui pourtant n'a aucune leçon à donner en matière de pureté morale. Quand la tête du poisson est pourrie, il faut lui couper la tête.