LA VERITE SELON ZIEGLER
Jean Ziegler, ancien rapporteur de l'ONU sur le droit à l'alimentation, déclare dans une interview au journal Le Monde que "la priorité absolue dans les pays les plus pauvres est aux investissements dans l'agriculture vivrière, familiale et de subsistance. Le résultat de cette conférence est totalement scandaleux : l'intérêt privé s'est imposé, au lieu de l'intérêt collectif. Les décisions prises à Rome risquent d'aggraver la faim dans le monde, au lieu de la combattre", s'insurge-t-il. Mais sa voix s'est perdue dans les couloirs du palais romain où l'on avait la conscience tranquille des gens ayant bien travaillé dans l'intérêt de « son » pays !
Selon lui, il faut en effet « retirer de la Bourse la fixation des prix des aliments de base, et instaurer un système où le pays producteur négocie directement avec le pays consommateur pour exclure le gain spéculatif » Le Vénézuela et l'Argentine ont refusé d'adhérer à la proposition finale pas la France. Cuba a vivement critiqué le « manque de volonté des pays du Nord » et a mis en cause un texte qui « ne fait pas référence aux conséquences des subventions et de la spéculation ». Mais qui a écouté ce message ? Surtout qui l'a pris en considération dans nos civilisations suspectant le régime castriste d'être fossilisé ou même antédiluvien ! « Les conclusions du sommet sont le résultat du manque de volonté de la part des gouvernements de protéger véritablement les populations les plus pauvres et vulnérables », a déclaré de son coté l'association Actionaid. Une voix dans le brouillard quotidien de l'actualité. Une voix dans le désert assourdissant de l'indifférence.
Jean Ziegler toujours dans Le Monde désigne les responsables de ce que personne n'ose présenter comme un fiasco puisque pas moins de 50 chefs d'Etat et leurs suites son passé par Rome. « Il y en a trois principaux. D'une part, les Etats-Unis et leurs alliés canadiens et australiens qui ont saboté le sommet en faisant pratiquement la politique de la chaise vide. D'autre part, les grandes sociétés multinationales. Dix sociétés multinationales contrôlent actuellement 80 % du commerce mondial des aliments de base mais elles ne sont pas la Croix-Rouge et ne sont pas en charge de l'intérêt collectif. Troisième responsable, et je le dis avec beaucoup d'inquiétude, c'est le secrétaire général des Nations unies, qui est chargé de faire des propositions. Or, il ne le fait que d'une façon très insuffisante ». Ce Suisse atypique a le mérite de dire haut mais pas encore assez fort ce que tout le monde devrait relayer dans l'opinion publique. Surtout à Gauche !
Editori@l - Page 80
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LA VERITE SELON JEAN ZIEGLER
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LE LOGEMENT EN FRANCE
« Entre 400 000 et 600 000 logements (soit plus d’un million de personnes) continuent d’être exposés à des risques sanitaires dus à des conditions de vie médiocres", écrivent les experts du Comité Européen des Droits Sociaux qui avait été saisi en 2006 d’une part par ATD Quart Monde, et d’autre part par la Fédération des Associations Nationales de Travail avec les Sans-Abri (FEANTSA)."Sur une population de 60 millions d’habitants, 100.000 sont sans abri, trois millions sont mal logés et 5,6 millions sont dans une réelle vulnérabilité résidentielle", précisait à propos de la France un expert de la FEANTSA, lors d’une audience publique.
La France a ratifié la Charte sociale européenne révisée le 07/05/1999 et a accepté les 98 paragraphes de la Charte révisée. La France a également accepté d’être liée par le Protocole sur les « réclamations collectives » le 07/05/1999. La France avait ratifié la Charte sociale européenne le 09/03/1973 et le Protocole qui réforme le mécanisme de contrôle le 24/05/95.
En tant qu’avancées, le Comité Européen des Droits Sociaux note la définition des critères d’un logement décent (décret n°2002-120 du 30 janvier 2002) et la mise en oeuvre d’un dispositif d’urgence visant à la prévention des expulsions (Circulaire n °UHC/DH2 n° 2004-10 du 13 mai 2004).
Après ce rapport, le comité des ministres du conseil de l’Europe devrait adopter une résolution ou adresser une "recommandation" à la France pour l’inviter à se mettre en conformité avec la charte sociale
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ATTELAGE HETEROCLITE
La tenue, à Paris, d'une réunion des « reconstructeurs » du Parti socialiste, donne une idée exacte de la manière dont les médias traitent la vie politique française. En effet, dimanche soir la télévision insistait à nouveau, toutes chaînes réunies sur les désaccords portant sur les femmes et les hommes du PS sans trop se soucier du sentiment des militantes et des militants présents et qui avaient simplement sacrifié une dimanche pour garder l'espoir de voir un véritable débat d'idées s'installer au sein de leur parti. Globalement tous les journalistes étaient d'accord : ils avaient déniché, en Martine Aubry, une nouvelle figure sur laquelle ils allaient pouvoir expédier des balles de son comme on le fait sur les stands des kermesses.
Le fond, le contenu les interventions, les critiques à l'égard du gouvernement n'ont eu aucune prise sur les analystes. Le jeu demeure extrêmement simple.A leurs yeux les socialistes sont des rigolos, incapables de s'entendre, démunie de tout esprit solidaire, englués dans des querelles de personnes, inaptes au renouvellement des générations. Aucun d'eux ne vient à ce type de rencontre pour apprendre mais uniquement pour conforter la ligne éditoriale qui correspond à la nature de ce qu'il faut offrir aux téléspectateurs. Les reportages sont construits à l'avance et donc seront, quoi qu'il advienne, conformes à l'attente de la rédaction. Pas question de prendre un angle différent, car on chasse sur les mêmes terres et avec les mêmes consignes.
Tous les présents reconnaissaient que le plus brillant des intervenants avait été Laurent Fabius... mais on n'a pas eu droit à une seule seconde de son propos pour se contenter de l'extrait identique relative à son opinion sur l'avenir de Martine Aubry. « Le Monde » sur son site internet pose d'entrée son point de vue : « attelage hétéroclite (sic), dimanche 1er juin, au rassemblement des "Reconstructeurs". Regroupement transcourant constitué pour faire barrage au duel annoncé entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë, ce pôle regroupe aussi bien des partisans de Laurent Fabius, de Dominique Strauss-Kahn, d'Arnaud Montebourg que de Martine Aubry ». En choisissant le mot « attelage » passéiste, méprisant, sous-entendant que les acteurs sont des mules, des percherons ou des chevaux de trait le ton est donné. Si l'on ajoute « hétéroclite » on insiste bien sur le caractère « archaïque » ou même style « grenier » ou « brocante » qui sied parfaitement à l'idéologie de ces « partisans » (mot bien différent de militant) dépassé par les événements et par le modernisme supposé des « amis » de Ségolène Royal ou Bertrand Delanoé. Les commentaires accompagnant les images des journaux télévisés étaient bien entendu de la même veine car il était impossible de passer d'autres appréciations qui détonneraient avec l'opinion dominante que l'on doit entretenir avec l'engrais des certitudes.
UN ATTELAGE HETEROCLITE
Il est vrai que hier également on a eu un exemple flagrant de l'unité de la Droite sarkozyste dont vous n'avez par contre pas entendu parler dans votre étrange lucarne. Des déclarations révélatrices de l'état de déliquescence de la majorité ont du être oubliées sur les tables des chefs de service politique. Si vous ne le croyez pas regardez donc ce matin votre quotidien favori et comparez la place accordé à « l'attelage hétéroclite » et celle donnée aux déclarations de Copé ou de Hortefeux.
Bien entendu chez les socialistes la direction est fragmenté, traversée par des rivalités de personnes, recroquevillée sur ses « anciens dirigeants », préoccupée par des enjeux de pouvoir. Ce qui vous le pensez bien n'est absolument pas le cas à l'Ump et plus encore à la tête de l'Etat. Or de l'aveu même du plus inconditionnel des Sarkozystes le Président de la République passera une part de la matinée de lundi à court-circuiter son... premier ministre. C'est moins grave, probablement que la venue dans une même salle de Bartolone, Moscovici, Aubry, Fabius et consorts...
Brice Hortefeux a en effet présenté...les sept ministres réunis régulièrement par Nicolas Sarkozy comme un « septuor chargé d'aider le chef d'orchestre à mettre en musique sa politique ». « Ce ne sont ni les sept mercenaires, ni les sept piliers de la sagesse, ni les sept merveilles du monde », a ironisé le ministre de l'Immigration. L'habitude prise depuis la mi-mai par Nicolas Sarkozy de réunir toutes les semaines sept ministres et secrétaires d'Etat (Brice Hortefeux, Xavier Bertrand, Eric Woerth, Xavier Darcos, Luc Chatel, Nadine Morano et Laurent Wauquiez) à l'Elysée sans François Fillon a été unaniment interprétée comme une volonté de marginaliser le Premier ministre. Pourquoi ne pas parler alors « d'attelage hétéroclite entre Fillon et Sarkozy entre Bourin et Amara, entre Bertrand et Devedjian ? Pourquoi de ne pas en pareille circonstance mettre en évidence la gravité de cette situation pour la France de deux conseils des ministres parallèles et peut-être contradictoires ? Pourquoi cette cacophonie serait-elle plus grave au PS qu'au sein même du gouvernement ? Demandez-vous pourquoi cette situation ne donnera lieu qu'à un entrefilet sur une colonne dans votre quotidien habituel -
MAI S'ACHEVE
Le mois de mai 2008 s’achève et quand on me parle de Mai 68 l’anniversaire des « événements » a permis de célébrer,de débattre, de dénoncer,de mettre en perspective ces quelques semaines il me vient à l'esprit un beau témoignage de cette parenthèse enchantée et jamais tout à fait refermée de notre histoire commune reste le film tourné par Louis Malle en 1990« Milou en mai »ou la vie et la mort sont présentes quarante ans aprés.
Milou est un quinquagénaire qui vit isolé à la campagne, avec sa mère, dans une belle et grande propriété familiale. Il partage son temps entre la pêche aux écrevisses, sa cave à vin, et l'apaisante sensualité de sa jeune gouvernante. Comme il le dit à ses rares visiteurs : il a décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé...
Nous sommes en mai 1968, le printemps est magnifique, et l'écho de la révolte parisienne n'arrive que très assourdi aux oreilles de Milou. Pourtant ce matin-là, tout bascule : la vieille mère meurt et la tribu familiale pourtant très dispersée rapplique pour les obsèques, des calculs d'héritage plein la tête.
Avec la famille, c'est aussi la bourrasque sociale de Mai qui s'engouffre dans la paisible demeure. De la fille coincée au neveu qui compte avec délectation ses cicatrices made in Quartier Latin, du frère journaliste d'une gauche officielle dépassée et timorée à la nièce homophobe et faussement libre, ce n'est plus une famille mais un échantillon de la société française qui apprend Mai 68 à un Milou bienveillant et amusé.
La crise s'aggrave dans ce petit coin de France, au point que même les pompes funèbres s'arrêtent de fonctionner. La famille se retrouve bloquée dans une maison au rez-de-chaussée de laquelle repose, toujours impérial et encombrant, le cadavre de la vieille dame.
Mais l'esprit de Mai 68 va peu à peu transformer ce qui était un face-à-face sordide sur fond de partage des dépouilles de la morte, en une sorte de communion païenne, un "Huis clos" libérateur où les autres ne sont plus l'enfer...
On se regarde, on se parle, on s'écoute.
Le temps d'un déjeuner sur l'herbe,on parle de l'avenir, on rêve à un monde de partage.
Sous les pavés la plage.
Milou séduit sa belle-soeur, organise une folle farandole autour du lit de sa mère et, par-dessus tout, arrive à sauver la maison familiale du dépeçage et de la vente souhaités par les héritiers charognards.
Milou et Mai.
Milou en Mai.
Tout devient possible. Tout est possible.
Tout est possible mais rien ne se fera : De Gaulle revient de Baden-Baden, Debré défile avec le parti de la peur sur les Champs-Elysées, les ouvriers rendent leurs usines et les étudiants leurs rêves. Après une fuite paranoïaque dans les collines avoisinantes, les héritiers se partagent vaisselle et meubles d'une maison qui sera vendue.
Tout est dit.
Peut-être pas tout.
Pendant ces quelques heures, Milou a beaucoup appris. Désormais seul et en sursis dans la grande propriété, il va violemment prendre à parti un voisin industriel qui, profitant de la pagaille ambiante, a pollué la rivière à écrevisses.
Etre en bonne santé n'est plus suffisant pour Milou. Il sait désormais qu'un monde nouveau est à portée de main. Grâce à Mai 68. -
SARKO SUR TOUS LES FRONTS
Nicolas Sarkozy s'est donc de nouveau montré sur tous les fronts pour tenter de reconquérir une opinion publique qui continue de le bouder. Après une visite au petit matin au marché de gros de Rungis, près de Paris, avec son épouse Carla, pour voir cette fameuse « France qui se lève tôt », le chef de l'Etat a défendu pendant soixante minutes sa politique sur RTL à une heure de grande écoute. Un doublé « calculé » car il aurait été extrêmement néfaste pour un chef de venir prêcher l'exemple sans... l'avoir montré ! D'où cette visite avec Madame à Rungis à 5 h 15 ? Expliquez moi donc en quoi la présence de Mme Sarkozy à ses côtés avait une utilité politique ? Que vient faire Carla dans la France des lève-tôt ? N'est-ce pas un peu surréaliste d'exhiber son épouse dans un marché dont elle n'a visiblement rien à cirer ?
Le Sarkoland est de retour avec son chapiteau quotidien planté devant les caméras de télé ou les micros des radios.
François Hollande a estimé à juste titre que « Se préoccuper des Français, ce n'est pas se lever nécessairement tôt le matin, c'est être capable de répondre à leurs questions »,
Nicolas Sarkozy est en campagne comme si d'ailleurs il était candidat : il reprend les slogans de sa campagne, il reprend les formules de sa campagne, les rites de sa campagne, les artifices mêmes de sa campagne » a-t-il estimé. « Ce qu'on attend c'est non pas qu'il abandonne ce qu'il avait dit dans la campagne mais qu'il soit en capacité d'atteindre les objectifs qu'il avait fixés aux Français ». Et là il y a du boulot. On peut comprendre qu'il ait besoin de se lever si tôt pour accomplir la tâche.
Cette « réclame » me rappelle étrangement celle des cirques de campagne quand la voiture avec hauts parleurs parcourait les rues du village pour vanter le programme du soir donné sous un chapiteau usé dont on rentrait toujours deçus car les prouesses des acrobates n'étaient pas rendez-vous ! -
SALAIRES DE GRANDS PATRONS
Attention, les rémunérations ici révélées sont susceptibles de heurter la sensibilité d’un public non averti
Et le résultat est atterrant. L'augmentation totale atteint les 58%! Très exactement, le total des revenus cumulés était de 102 millions en 2006, il passe à 161 millions en 2007. Voici le classement des dix patrons les plus payés selon les calculs de l'Expansion:1. Pierre Verluca, Vallourec: 18,12 millions (+ 2312 %)
2. Gérard Mestrallet, Suez: 15,54 millions (+ 364 %)
3. Xavier Huillard, Vinci: 13,10 millions (+ 552 %)
4. Henri Proglio, Veolia Environnement: 7,33 millions (+ 207 %)
5. Henri de Castries, Axa: 5,53 millions (+ 22 %)
6. Jean-Bernard Lévy, Vivendi: 5,42 millions (+ 129 %)
7. Daniel Bouton Société générale: 5,24 millions (– 52 %)
8. Jean-Paul Agon, L’Oréal: 5,03 millions (+ 27 %)
9. Martin Bouygues, Bouygues: 4,99 millions (+ 69 %) (hors dividendes)
10. Benoît Potier, Air liquide: 4,37 millions (+ 52 %)
On ne fera pas de commentaires
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LA RECONQUETE
Entre «l'ordre juste» de Ségolène Royal et le «libéralisme» philosophique de Bertrand Delanoë, que va-t-il se passer à la gauche au PS ? Un courant qui doit exister dans le débat du congrès de Reims,et qui doit s’organiser autour d’un projet pour entrer en scène avec un texte. Il faut éviter un nouveau congrès de Rennes, qui ne proposera que le choc de deux profils sans différence majeure de ligne
Élargir le débat
L'avenir de la gauche française ne peut pas consister à mimer le New Labour ou le SPD des années 1990 ; l'avenir du PS ne peut pas être le passé de la social-démocratie européenne. Un discours politique influencé par une forme de déclinisme, de fatalisme, développés y compris, parfois, dans les rangs socialistes a pour conséquence d'empêcher l'émergence d'une alternative à la pensée dominante est regrettable
L'élection de Nicolas Sarkozy est l'aboutissement de la défaite culturelle de la gauche, résultat de batailles qui n'ont pas été menées. Les socialistes doivent tourner cette page. Mais pour en ouvrir une nouvelle,la gauche socialiste doit mettre l'accent sur le rôle de l'État (en plaidant pour une réforme fiscale), sur la place des services publics ou sur la réorientation des politiques européennes, par exemple.
A priori minoritaire,ce courant doit pouvoir s'élargir et créer une troisième force:La Reconquete
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PARDONNEZ AUX PAUVRES PECHEURS
Les marins-pêcheurs sont repartis dans un mouvement de protestation, suite à l'augmentation des prix des carburants . Certains partent en mer pour un bénéfice pratiquement nul, et comme les marins sont payés à la part, leur salaire se montent à quelques euros .
Il faut savoir que la flotte française se compose souvent de bateaux anciens, qui consomment beaucoup . En plus ils pratiquent plus que d'autres la pêche au chalut, qui génère également une forte dépense d'énergie, donc de pétrole .
Les marins pêcheurs bloquent les ports et des dépôts de pétrole . Une manifestation s'est déroulée à Paris hier et a fait des blessés parmi les forces de l'ordre .
Quand des salariés emploient des méthodes un peu radicales, on parle tout de suite de prise d'otages, et de hors la loi . La situation des pêcheurs leur permet-elle de bénéficier de plus d'indulgence de la part de la presse et des pouvoirs publics ?
Dessin du Canard Enchaîné
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MICRO TROTTOIRS PAR TEMPS DE GREVE
DEMAIN JOURNEE DE GREVE:VOILA CE QUE VOUS ALLEZ ENTENDRE
A chaque conflit social ils réapparaissent telle une hirondelle qui ferait le printemps. Les micro-trottoirs, quintessence du journalisme, stade suprême de l'objectivité, délivrent à travers nos jités la parole pleine de bon sens du peuple qui souffre. Rare il y a 20 ans, la technique s'est généralisée aujourd'hui au point de faire office de premier vecteur de la vérité (qui on le rappelle n'est rien d'autre que l'émanation de l'opinion de la majorité). La véracité de l'information étant le principal souci de Jean-Pierre Pernaut, c'est donc dans son 13h que l'on va trouver le plus grand nombre de reportages d'investigations employant la méthode scientifique du micro-trottoir.
En période de grève, comme en ce jour de mai, l'étude syntaxique et sémantique du micro-trottoir de JPP (J.P. Pernaut) nous permet de dégager une série de cinq termes et expressions récurrents. Cinq anaphores en réalité. Ce procédé, visant à un effet d'insistance par répétition d'un même mot ou groupe de mots dans chaques phrases prononcées, semble nécessaire à l'éclatement de la vérité. Surtout lorsque les sondages de Sarko sont en baisse. Petit dico de la grève :
OTAGE : Ce n'est pas marrant de poireauter sur un quai de gare bondé mais ce n'est pas une raison pour perdre son sens de l'humour. Ainsi le plus grand des classiques, lorsque sévit le micro-trottoir, reste le toujours très efficace "je n'ai pas de transport pour aller au boulot, on nous prend encore en otage". Une blague connue de tous mais qui provoque toujours son petit effet. L'image d'un cheminot qui capture un usager avec un filet ça fait toujours rire. On se demande juste qui est l'otage réel dans l'histoire. Celui qui est terrorisé par son employeur et qui craint d'arriver en retard au turbin où celui qui a peur de ne pas pouvoir travailler plus pour gagner plus ? A moins que ce ne soit Ingrid Bétancourt...
Y'EN A MARRE : C'est le cri de ralliement des éternels mécontents et il est de sortie à chaque conflit social. "Y'en a marre, y a pas de métro, c'est toujours pareil". Notons que le "y'en a marre" est multifonctions. Il peut servir pour la météo avec le célèbre "il pleut, y'en a marre", pour le sport "le PSG a encore perdu, y'en a marre" et même pour la politique "encore ce con à la télé, y'en a marre".
CES SALAUDS DE PRIVILÉGIÉS :Certains usagers deviennent légèrement tendus. Au bureau, nerveux, ils s'en prennent à leurs collègues. A la maison, fatigués, à leur femme. Et dans la rue, excédés face aux micro-trottoirs, à "ces salauds de privilégiés".
FASCISTE : Cette insulte devient récurrente au deuxième jour de blocage. Elle relève de l'inversion des valeurs et des références idéologiques qui est en cours depuis l'élection de Nicolas Sarkozy.
Avant, le fasciste raflait les enfants et leur offrait un voyage en train vers l'est de l'Europe. Aujourd'hui, alors que la droite s'est décomplexée de son passé Vichyssois, le fasciste est un salarié qui exerce son droit constitutionnel, celui de faire grève, en refusant de faire rouler les trains. De même un manifestant est également fasciste, tout comme les étudiants. Les communistes et la Ligue des Droits de l'Homme sont, eux, carrément des nazis.
LA COMPILATION : Une fois compilées, les suppliques et complaintes du râleur peuvent se traduire en une formule simple et sèche, quintessence du micro-trottoir : "Y'en a marre d'être pris en otage par ces salauds de privilégiés. Fascistes !" Vous l'aurez compris, à ce stade on ne parle plus de rechercher la Vérité, mais d'approcher la Lumière.
Puis Jean-Pierre Pernaut, tel l'oracle, de conclure en dodelinant de la tête dans une moue désapprobatrice "et oui mon bon monsieur, ça embête tout le monde ces histoires de grèves. Nous les premiers en nous empêchant de mettre en avant une information de proximité qui valorise les diversités régionales". -
L'ETAT DE GRASSE:BAVURE POLICIERE
Un millier de personnes ont défilé silencieusement,ce dimanche 11 mai à Grasse, en hommage au jeune homme de 22 ans mort vendredi peu après son interpellation par la police.
Derrière une banderole proclamant "bavure policière, assassins", les manifestants ont défilé dans le centre de Grasse.
La famille d'Abdelhakim Ajimi, dont sa mère et ses sœurs en djellabas noires, avait pris place au premier rang du cortège, surmonté de portraits du jeune homme et de pancartes disant: "Hakim, on t'aime, repose en paix" ou "ceux qui gardent la paix, tuent nos enfants".
"Il ne se défendait pas"
Une jeune femme, témoin de l'interpellation, a indiqué à la presse en marge de la manifestation que Abdelhakim Ajimi avait été maintenu à terre durant une vingtaine de minutes lors de son interpellation par plusieurs policiers, dont l'un lui serrait fortement le cou.
"Pendant les vingt minutes où j'étais là, il ne lui a pas lâché le cou. Il le serrait très fort. Cette image ne me sort pas de la tête", a dit une jeune femme de 17 ans, étudiante en BEP vente.
"Il ne se défendait pas, il était sur le sol, complètement à l'envers, comme s'il était déjà parti. Quand ils l'ont mis dans le coffre de la voiture, menotté, on aurait dit une guimauve",Un deuxième témoinJe l'ai vu au sol,menotté aux pieds et les bras dans le dos.Un policier municipal était assis sur ses pieds un autre en civil lui appuyait le genou sur le dos,et un troisième l'étranglait.Je l'ai vu se débattre environ 10 minutes,puis perdre conscience.Un troisième témoin menottéJ'ai entendu le jeune homme dire qu'il ne pouvait plus respirer,il était violet.Un des trois policiers lui a donné des coups de poings.J'ai protesté on m'a mis les menottes et j'ai été amané au commissariat.Trois flics-abrutis,assassins certainement,avinés sans doute-ont joué les cow-boys un aprés-midi dans les rues de Grasse répondant ainsi aux dérives productives racistes mises en place depuis plusieurs années par l'ex ministre de l'intérieur devenu depuis président.Copie à Princen