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  • UN HOMME UNE ROSE A LA MAIN







    Les ouvrages et numéros spéciaux sur François Mitterrand se multiplient en ce trentième anniversaire. Je vous en ai sélectionné trois qui me semblent particulièrement intéressants (voir vignettes) :

    1- "Mitterrand à la une", de Giesbert et Revol, un magnifique recueil des premières pages de journaux consacrées à François Mitterrand. Somptueux mais coûteux. Allez, ce trentième anniversaire n'a pas de prix !

    2- "François Mitterrand, le pouvoir et la séduction", hors-série du Monde, qui privilégie le texte sur l'image, et c'est bien vu : nous redécouvrons des articles oubliés de Mitterrand sur la beauté, la géographie, ... la pornographie. C'est l'occasion pour nous rappeler que l'homme politique était aussi un écrivain (la droite aurait aimé qu'il se cantonne à la littérature !), surtout dans sa période d'opposition. C'est un fait : quand on n'est pas au pouvoir, quand on n'exerce pas de responsabilité politique, on a le temps d'écrire ...

    3-"Mitterrand, une vie", hors-série de Libération, une somme des papiers parus sur Mitterrand dans le quotidien depuis 1981. Les réactions au fil de l'actualité sont instructives.

     

    Relisons les paroles de Regarde  ou réécoutons cette chanson créée et interprétée par Barbara en l'honneur du 10 mai 1981:

    Regarde :
    Quelque chose a changé.
    L'air semble plus léger.
    C'est indéfinissable.

    Regarde :
    Sous ce ciel déchiré,
    Tout s'est ensoleillé.
    C'est indéfinissable.

    Un homme,
    Une rose à la main,
    A ouvert le chemin
    Vers un autre demain.

    Les enfants,
    Soleil au fond des yeux,
    Le suivent deux par deux,
    Le coeur en amoureux.

    Regarde :
    C'est fanfare et musique,
    Tintamarre et magique,
    Féerie féerique.

    Regarde :
    Moins chagrins, moins voûtés,
    Tous, ils semblent danser
    Leur vie recommencée.

    Regarde :
    On pourrait encore y croire.
    Il suffit de le vouloir
    Avant qu'il ne soit trop tard.

    Regarde :
    On en a tellement rêvé
    Que, sur les mur bétonnés,
    Poussent des fleurs de papier

    Et l'homme,
    Une rose à la main,
    Etoile à son destin,
    Continue son chemin.

    Seul,
    Il est devenu des milliers
    Qui marchent, émerveillés
    Dans la lumière éclatée.

    Regarde :
    On a envie de se parler,
    De s'aimer, de se toucher
    Et de tout recommencer.

    Regarde :
    Plantée dans la grisaille,
    Par-delà les murailles,
    C'est la fête retrouvée.

    Ce soir,
    Quelque chose a changé.
    L'air semble plus léger.
    C'est indéfinissable.

    Regarde :
    Au ciel de notre histoire,
    Une rose, à nos mémoires,
    Dessine le mot espoir...

  • MITTERRAND EST ETERNEL

    Mitterrand pour l'éternité.

     




    Dans trois jours, nous fêterons les 30 ans de l'accession au pouvoir de François Mitterrand, premier président socialiste sous la Vème République. L'événement est politiquement très important et mérite d'être célébré dans toute son ampleur.

    Aujourd'hui, je veux vous parler d'un excellent film documentaire de Lucie Cariès, "Mitterrand, du verbe à l'image", que le Nouvel Observateur a rendu disponible en dvd. Il s'agit d'une étude sur les rapports entre François Mitterrand et la télévision. En revoyant ces images, je me suis souvenu que trois de ses interventions m'avaient particulièrement marqué :

    1- Pendant la campagne de 1981, à l'émission "Cartes sur table", devant Duhamel et Elkabbach, quelques secondes avant le générique de fin, à une question sur la peine de mort, il répond qu'il est contre, que les Français sont pour mais que ça ne le fera pas changer d'avis. Quelle audace, quel aplomb !

    Cet homme joue son destin présidentiel, il pourrait demeurer évasif, renvoyer la décision à une date ultérieure ou à l'approbation du peuple. Mais non ! Il ose braver l'avis de la très grande majorité, au risque de perdre. De la classe, de la grandeur ! Depuis ce jour, j'ai été plus mitterrandiste que jamais,


    2- Décembre 1981, le bruit court que Mitterrand est atteint d'un cancer. A la télévision, interviewé par Cotta et Desgraupes, il nie en bloc, s'amuse de la rumeur, se montre déterminé et en bonne santé. Vu d'aujourd'hui et de ce que nous savons, l'intervention est stupéfiante : Mitterrand était réellement malade et il mentait sur l'état de sa santé.

    Quelle ironie du sort, quelle cruauté de la vie ! Cet homme qui se bat 23 ans pour obtenir le pouvoir, qui enfin y parvient et qui apprend, quelques semaines plus tard, que le cancer le frappe ! De quoi être abattu, de quoi devenir mélancolique ...

    Mais non : Mitterrand choisit de ne rien dire et de  lutter, encore et toujours, pas seulement contre la droite, ni contre les adversaires de l'intérieur, mais contre le mal qui envahit son corps. Mensonge d'Etat pour le bien de la France, pour l'avenir de la gauche. Et il tiendra ainsi douze ans, avant que l'avancée de la maladie l'oblige à avouer. Comment ne pas être admiratif devant un tel homme ?

    3- Derniers voeux télévisés, fin 1994, avec cette phrase sibylline et si peu socialiste : "Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas", visage émacié, voix éteinte, yeux encore vifs. Devant ma télé, j'en aurais presque chialé. Mais j'ai compris : le plus grand ennemi d'un homme politique, ce ne sont pas ses ennemis, c'est la mort. Et son plus grand problème : comment la terrasser, comment être éternel ? Mine de rien, Mitterrand a répondu, Mitterrand y est parvenu : aujourd'hui on parle de lui, aujourd'hui il est enfin éternel.


  • CONTRE LE GAZ DE SCHISTE

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    Le collectif 06 contre le gaz de schiste  est né il y a quelques semaines à Valbonne. Son but : alerter sur les risques et les dangers de l'exploration et de l'extraction du gaz de schiste.

    La quasi-totalité du territoire de la Casa (communauté d'agglomération Sophia Antipolis) est concernée par le dépôt d'un permis de recherches dit de Brignoles par la société Schuepbach Energy IIC . Et notamment Valbonne-Sophia Antipolis. La proposition de loi du 10 mai vise à : « à interdire l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis exclusifs de recherches comportant des projets ayant recours à cette technique ».

    Le collectif qui se veut apolitique multiplie les réunions. Il était à Antibes il y a quelques jours. Devant une cinquantaine de personnes qui ont fait part aussi de leur inquiétude.

    Contaminations

    Julien Beltramo, géologue a détaillé les dangers de l'exploration et de l'extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique (forage). Car « le gaz est contenu dans l'argile qui est imperméable, donc dans une roche qui ne laissera pas passer ». Il faut donc la fracturer. Il ajoute : « Ce n'est pas une énergie de l'avenir. C'est une technologie coûteuse et dangereuse avec un grand danger de contamination des sols, des réserves d'eau potable, de l'air...»

    Cette technique nécessite des millions de litres d'eau, des produits chiques et de nombreux camions pour le transport. Angelo Sanfilippo, chimiste, confirme : « C'est très polluant. Il faut être vigilant. Je ne suis ni pour ni contre d'aller chercher le gaz mais s'il faut y aller, c'est avec une technologie propre et moderne. »

    Dans leur ensemble, les intervenants dénoncent aussi un manque de transparence, et l'absence de débat et de démocratie sur ce sujet.

    Que faire selon ce collectif ? « Rester mobilisé, encourager les maires à écrire au préfet et à prendre des arrêtés municipaux pour interdire le passage d'autant de camions par exemple. »

    Pour Jean Leonetti, président UMP de la Casa, la loi règle le problème. « Les techniques mettent en cause l'avenir du territoire dans lequel les explorations sont faites. Il faut un moratoire. La loi interdit toute forme d'exploration. En l'état des connaissances actuelles des techniques d'exploration et des exemples à l'étranger, je suis opposé à l'exploration et à l'exploitation. »

    « Prise de conscience »

    Marc Daunis, sénateur-maire PS de Valbonne et vice-président de la Casa a déjà écrit au préfet pour faire part de son inquiétude concernant les risques de l'extraction du gaz de schiste (28 mars 2011). Il enfonçait le clou le 8 avril en conseil municipal, en soumettant une motion sur le sujet.

    « Il y a très peu de différences entre le texte du député Jacob (UMP) et le texte PS au Sénat, c'est presque un copié-collé, notre texte initial devait leur aller », ironise le Valbonnais qui ne veut voir que le résultat : pas d'exploration ni d'exploitation.

    « La prise de conscience est tardive mais elle existe. Par principe je suis en opposition à toute interdiction de recherche mais je suis très dubitatif sur le fait que l'on puisse avoir une exploration soft, sans dommages sur l'environnement et la santé. »

    Le ministre Eric Besson s'est en revanche prononcé « pour ne pas fermer la porte » à la recherche. Les défenseurs de cette nouvelle source d'énergie avancent comme arguments notamment l'indépendance énergétique.

    Sans parler des grands groupes dont l'appétit est aiguisé pour en retirer les subsides.

    1. http://gazdeschistes-collectif-06.over-blog.com

    2. Les autres communes concernées : Le Bar-sur-Loup, Châteauneuf-de-Grasse, Opio, Le Rouret, Roquefort-les-Pins, Saint-Paul-de-Vence, la Colle-sur-Loup, Gourdon, Caussols, Courmes, Villeneuve-Loubet, Tourettes-sur-Loup.

    VU DANS NICE-MATIN

  • ENCORE 365 JOURS A TENIR (1 AN)

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    J-365, le croyez-vous ?

    En 4 années, Sarkozy a « re-vampé » le Front National grâce à ses échecs multiples sur la délinquance et le chômage. Sa seule rupture fut sémantique et éthique : avec lui, tout est devenu possible. Il a décomplexé racistes, xénophobes, et profiteurs. Nicolas Sarkozy a joué au gaucho, à l’écolo, à l’atlantiste, au tiers-mondiste.

    En 4 ans, il a décrédibilisé la parole politique pour longtemps.

    Pendant sa campagne de 2007, il promettait à quelques  journalistes qu’il ne ferait qu’un mandat pour reprendre, à 57 ans, une vie d’affaires et « faire du fric ». A l’approche de l’échéance, il est temps de lui rappeler cette vieille promesse. Elle nous arrangerait.

    Pourquoi tant de haine et d’obsession contre ce petit homme ?

    Il n’y a aucune haine. Il y a beaucoup d’obsession. Nicolas Sarkozy concentre ce qu’il y a de plus détestable dans la politique : le pragmatisme au service d’une ambition, le cynisme au profit d’un seul, la logique de classe au service d’un homme.

    Sarkozy a tout mérité mais ne mérite pas la France.Il  l'a  abimé

    Pour 2012, tout est encore possible, même sa réélection.

    Il reste un an.Au travail

  • BLACK, BLANC,BEUR

    laurent blanc

    On ne parle plus que de ça (c’était avant la mort d’Oussama Ben Laden) ! Le battage médiatique autour de « l’affaire des quotas ethniques » a même réussi à éclipser le mariage princier de Will et Kate. Selon Médiapart, la FFF( Fédération française de football) aurait mis en place des quotas contre la trop forte présence de Noirs et d’Arabes dans le foot. Laurent Blanc, le sélectionneur national, aurait même participé à l’instauration de ce système. Il faudra bien sûr attendre les conclusions des enquêtes menées par la fédération et le ministère des sports, et si les faits sont avérés, il s’agit effectivement d’un scandale. Toutefois, en dépit de l’exemplarité du travail d’investigation généralement mené par les journalistes de Médiapart , la thèse du complot semble cette fois difficile à avaler…

    Le verbatim mis en ligne dimanche par le site d’info ne nous apprend rien de vraiment nouveau. Il y a à peine quelques mois, au cours d’une interview dans le journal L’Equipe, le sélectionneur s’était déjà publiquement exprimé sur les joueurs à double nationalité ainsi que sur les modalités de détection/sélection pour un nouveau projet de jeu. Il avait notamment déclaré que « Xavi et Iniesta auraient eu du mal à percer en France où les critères physiques et athlétiques sont souvent trop mis en avant au détriment des joueurs de petites taille ».

    Laurent Blanc  parlait évidemment de critères sportifs et techniques, et non pas raciaux ou ethniques. Certains de ses propos ont peut-être été maladroits, mais fallait-il pour autant les transformer en affaire d’Etat ? Il suffit de se pencher sur la composition de l’équipe de France pour se rendre compte que les accusations portées contre le sélectionneur ne tiennent pas la route. Voir l’un des héros de la France « black, blanc, beur » s’excuser d’utiliser le mot « black » pour dire noir, avait quelque chose de ridicule et d’inquiétant. On se croirait presque aux Etats-Unis à l’époque du maccarthysme.

    Difficile également de taxer le foot français de raciste, alors que, de Kopa à Zidane en passant par Platini, ce sport a souvent été un vecteur d’intégration. Les grands quotidiens nationaux toujours prompts à donner des leçons de morale feraient peut-être mieux de s’interroger sur l’absence de diversité au sein leurs propres rédactions.

    Toute cette affaire est surtout révélatrice du climat malsain qui règne depuis quelques années dans le pays autour des questions d’immigration et de nationalité. Et nous avons, sans doute, tous une part de responsabilité dans ce climat. D’un côté, et parfois au sommet de l’Etat, ceux qui instrumentalisent ces questions à des fins politiciennes jusqu’à les rendre médiatiquement obsessionnelles. Les problèmes sont réels et graves, mais il serait plus efficace de tenter d’apporter de vraies solutions que de jouer en permanence les pompiers pyromanes.

    De l’autre côté, les bonnes consciences, les champions de l’antiracisme qui sur-jouent l’indignation et traquent sans relâche « le fascisme », « l’antisémitisme », « l’islamophobie » dans le plus petit écart de langage. Mais à force de jouer la carte de la victimisation, n’a-t-on pas encouragé le repli sur soi de certaines communautés ? A force de crier au loup pour rien, le risque n’est-il pas de ne pas voir la bête lorsqu’elle sera réellement revenue. Le FN n’a plus qu’à compter les points et se tailler un boulevard.

     Qui ne s'est pas  parfois laissés aller à ces facilités. 

     Dans les lycées de banlieue, les gamins se vannent sur leurs origines et leur couleur de peau. C’est vrai, la France d’en-bas ignore les codes du politiquement correct…  Mais il y a aussi la solidarité, les mariages mixtes improbables entre des personnes que tout semblait opposer. On se confronte, on s’affronte parfois. Mais au moins, on se côtoie. Bref, malgré les tensions de plus en plus palpables, malgré la progression indéniable et inquiétante des communautarismes, les gens font en sorte de vivre ensemble.

     Le « J’accuse » de Médiapart contre Laurent Blanc et la FFF ressemble plus à du BHL qu’à du Zola. Comme si on  instrumentalisait la cause de l’antiracisme pour mieux se poser en justicier, voire en inquisiteur. Quitte à faire le jeu de ceux que nous devons  combattre.      

    Dans les quartiers populaires des gens désespérés  s’apprêtent peut-être à voter Marine Le Pen. Non pas parce qu’ils sont fondamentalement racistes (il y a parmi eux des Français de souche, mais aussi des Français issus de l’immigration), mais parce que, face aux ravages de la mondialisation et de la désindustrialisation, ils ne savent plus vers qui se tourner. Vous croiserez aussi des gamines déboussolées qui se sont réfugiées dans l’intégrisme. Parce qu’on n’a cessé de leur répéter qu’elles étaient victimes du racisme, alors qu’elles étaient victimes d’une politique d’immigration qui s’est transformée en politique de ghettoïsation. C’est d’eux  et d’elles qu’il faudrait parler de toute urgence plutôt que se lancer dans des polémiques un peu vaines sur des complots probablement imaginaires.

  • REMBOURSEMENT DU BOUCLIER FISCAL

     

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    Les remboursements effectués cette année au titre du bouclier fiscal, sur les impôts payés en 2010, s’élèvent finalement à 591 millions d’euros à fin février, selon les chiffres communiqués par le gouvernement aux parlementaires. Environ 14 443 contribuables en ont bénéficié à ce stade, soit un montant moyen individuel de 40 908 euros. Ces chiffres sont relativement stables par rapport à ceux de l’an dernier à la même date (586 millions d’euros de remboursements). Sur l’ensemble de l’année 2010, les versements faits au titre du bouclier s’étaient élevés à 679 millions d’euros et ils avaient concerné 18 764 personnes. En 2009, l’Etat avait restitué environ 585 millions d’euros à 16 350 bénéficiaires. Le bouclier fiscal plafonne à 50 % des revenus les sommes dues au fisc. Le gouvernement a annoncé sa suppression en 2012, parallèlement à la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Il y aura toutefois encore des remboursements l’an prochain car ce dispositif s’applique aux impôts acquittés l’année précédente.

    La moitié des bénéficiaires captent 3 % de l’enveloppe

    Les chiffres 2011 montrent que près de la moitié (47 %) des contribuables qui bénéficient du bouclier fiscal affichent moins de 3 400 euros de revenus par an. Mais ils ne captent que 18 millions d’euros, soit 3 % du montant total des remboursements (et 2 686 euros en moyenne).

    L’essentiel des sommes reversées par l’Etat bénéficie à des personnes classées parmi les “plus aisées, c’est-à-dire disposant de plus de 45 000 euros de revenus annuels : ces personnes captent 90 % des remboursements, soit environ 532 millions d’euros. Dans cette dernière catégorie, ce sont 925 personnes “les plus riches”, c’est-à-dire celles qui affichent à la fois des revenus supérieurs à 45 000 euros et un patrimoine supérieur à 16,5 millions d’euros, qui sont les mieux loties : alors qu’elles représentent 6,4 % du total des bénéficiaires, elles se partagent 59 % du total des remboursements, soit 352 millions d’euros et 380 000 euros en moyenne par personne. A noter que le nombre de personnes affichant moins de 3 500 euros de revenus et plus de 16,5 millions de patrimoine a doublé en un an, atteignant 32. On compte 3 267 contribuables disposant de revenus annuels inférieurs à 3 500 euros mais imposables à l’ISF

  • ILS N'ONT PAS TUE BEN LADEN

    Ben Laden n'est pas mort.

     

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    Il y a quand même des choses qui me gênent dans l'annonce de cette mort. A commencer par les scènes de liesse un peu partout aux Etats-Unis. Je les trouve déplacées, comme je trouve inconvenant de se réjouir de la mort d'un homme quel qu'il soit, et quoi qu'il ait fait. Je comprend le soulagement du peuple américain, mais un peu de retenue aurait été bienvenu.

    Mais surtout, ce qui me chagrine, c'est l'empressement qu'a eu le président américain à aller devant les caméras et à prononcer cette phrase : "Justice is done" (justice est faite).

    On ne se réjouit pas d'une mort d'homme, même d'un criminel de masse, cette satisfaction repose sur pas mal d'ignorance et risque d'engendrer des déconvenues :
     
    1- Une victoire de la justice ?  Je suis peut-être naïf, mais il me semblait que la justice ce n'était pas cela, que la justice se rendait à la suite d'un débat contradictoire et équitable, où l'accusé pouvait se défendre et où la vérité pouvait éclater au grand jour.  Non, en démocratie, on n'exécute pas, on arrête et on juge. Là aurait été la victoire de l'Etat de droit, un procès en bonne et due forme du criminel islamiste, avec toute sa vertu d'exemplarité, pas une liquidation par les services secrets.

    2- Une victoire de la puissance et de l'efficacité américaines ? En finir avec un tel criminel après dix ans d'enquête, retrouver un homme sans grands moyens alors qu'on dispose de la technologie la plus sophistiquée et des agents de renseignement réputés, j'appelle plutôt cela un échec dans la durée.

    3- Faut-il que la CIA craigne encore plus Ben Laden mort que vivant pour se débarrasser de sa dépouille en pleine mer, faisant de l'océan sa sépulture ? En vérité, le risque est grand de l'avoir transformé en martyr, ce qu'il rêvait peut-être de devenir, dans la folie terroriste qui était la sienne.

    4- Nos démocraties ne savent plus ce qu'est le fanatisme, depuis qu'elles l'ont écrasé lors de la Seconde guerre mondiale. Les seules passions collectives, c'est de se plaindre du froid en hiver et de la chaleur en été, et au niveau local de se préoccuper des crottes de chien et des trous dans la chaussée. Évidemment, nous ignorons tout et ne sommes plus prêts à affronter ce fanatisme qui nous montre éberlués que des hommes sont capables de se sacrifier pour des causes qui plus est religieuses.

    5- Une tête est tombée, symboliquement la plus importante, mais d'autres vont renaître, si ce n'est déjà fait. De ce point de vue, Ben Laden n'est pas mort. Le terrorisme est ce qu'on appelait au XIXème siècle un nihilisme, une rage de destruction en vue d'une régénération de l'humanité. Le monde a toujours connu et souffert de ce terrible mal, islamisme radical aujourd'hui, anarchisme aveugle autrefois, sectarisme de toute sorte depuis longtemps.

    C'est un besoin de pureté, une haine de la société qui gagnent des gens fort bien installés, pas du tout malheureux ni marginaux, mais en quête d'un idéal qui se termine dans le fer et le feu. Ben Laden était de ceux-là : famille riche, personnage socialement intégré, cultivé, un visage très doux et une violence inouïe. Voilà ce que l'humanité produit, voilà ce qu'elle devrait cesser de fabriquer.

  • 1er Mai

    Jour férié et chômé

     

     Cette année les 1er & 8 mai tombent un dimanche (et du coup les 25 décembre et 1er janvier aussi -eh oui, c'est toujours comme ça même si beaucoup ne l'ont pas encore remarqué-)jour de repos   

               Donc non, Sarko et Parisot ne sont sont pas ligués contre le peuple. Ils n'y sont pour rien... cette fois en tous cas. 

     

    N.B: Ne pas oublier

     

     Comme le veut la tradition il faudra sortir son porte-monnaie pour rapporter chez soi un maigrichon brin emmailloté dans un vulgaire manchon en papier alu ou dans un délire de papier cristal et de rubans qui donneront un air cossu à votre présent.

     

    Quand vous l’offrirez à votre épouse,mère,grand'mère amie tante ou autre il est important de ne pas gaffer;ne pas prétexter que vous et ces traditions-à la con- ça fait deux, que le prix payé n’en vaut pas la chandelle où que rapport qualité-prix n’y est pas que les fleurs ne  tiendront pas plus de deux jours dans le vase et qu’avant vous connaissiez un coin terrible où l’on marchait dessus tellement il y en avait.

    Surtout ne pas prétendre que c'est Lucien qui vous a détourné vers le PMU du coin et que vous avez transformé le prix des clochettes blanches en p'tit(s) jaune(s) désalterrant(s) et oublié vos louables intensions  

    Les bonnes raisons pour ne pas acheter de muguet sont nombreuses et parfois raisonnables mais croyez en mon expérience, si l’économie sur le court terme est évidente, vous le paierez un jour avec les intérêts de la rancœur en plus ! 

    Il est utile de faire une mise au point historique sur le 1er mai, alors que certains tentent de se l’approprier.

    Contrairement à l’histoire véhiculée, le premier mai n’est pas d’inspiration américaine.

    Il y eut de grandes grèves le 3 mai 1886 dont celle des usines MACK CORMICK à CHICAGO, qui se traduisit par une sauvage repression policière par six morts et de nombreux blessés. Suite à ces grèves et aux manifestations qui suivirent, le gouvernement et le patronat américain décidèrent de se débarasser des militants. Huit condamnations à mort furent prononcées sans preuves, malgré la protestation du monde entier, 6 condamnés furent pendus le 11 novembre 1887. 

    En France, lors du 3eme congrès de la Fédération Nationale des Syndicats, qui se tenait au Bouscat en Gironde, en octobre 1888, sur impulsion et proposition du Bordelais Raymond Lavigne, le congrès approuva l’idée d’appeler les travailleurs du monde entier à ne pas travailler et à manifester le 1er mai.

    Cinq mois plus tard à paris, le congrès international ouvrier décida en juillet 1889 que le premier mai serait une journée internationale de lutte et vota la motion suivante :

    "Il sera organisé une grande manifestation internationale à date fixe, de manière que, dans tous les pays et toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail et d’appliquer les autres résolutions du congrès international de Paris. ..........".

    Raymond Lavigne, secrétaire de la fédération des syndicats  impulsera l’organisation des manifestations du 1er mai 1890 (les premières du genre), celle-ci seront des succès dans de nombreuses villes. A Paris, 100 000 manifestants, comme toujours la police procédera à des arrestations. A Bordeaux il y eut une manifestation imposante avec trois lieux de rassemblement : Place d’Aquitaine (La Victoire), Place de la République et Place Picard. Il y eut 10 000 manifestants en tout, ce qui était un succés d’importance.

    L’année 1891 vit le renouvellement de la manifestation et cette fois toutes les composantes ouvrières s’y associèrent. Les pouvoirs publics décidèrent la repression. A Bordeaux les forces de police et de gendarmerie occupent les 4 lieux de rassemblements et dispersent violement les manifestants qui se replieront l’après-midi dans diverses salles de Bordeaux, dont la Bourse du Travail.

    Mais c’est surtout à FOURMIES dans le Nord que le 1er mai va connaître un grand retentissement. Depuis quelques jours les usines du textile sont en grève. Lors du rassemblement sur la place de l’église, l’armée tire sur les manifestants faisant 9 tués, dont 4 jeunes de 12 à 20 ans, et 4 jeunes filles de 17 à 21 ans et 30 blessés.

    La France entière et l’Europe sont indignés. A la chambre, CLEMENCEAU, interpelle le 8 mai le gouvernement :

    "Messieurs est-ce que vous n’êtes pas frappés de l’importance qu’a prise cette date du 1er mai... c’est le quatrième état qui se lève et qui arrive à la conquête du pouvoir. Prenez garde ! Les morts sont de grands convertisseurs : il faut s’occuper des morts !".

    A partir de ce moment là, le premier mai deviendra le jour de ralliement universel de la classe ouvrière et de tous les peuples.

    Le premier mai appartient au monde du travail et à personne d’autre.