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Actualité - Page 34

  • CE QUI CHANGE AU 1er JANVIER

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    Energie, logement, pouvoir d'achat, télécoms, transports, santé… : voici les changements les plus notables pour les consommateurs, qui entreront en vigueur le 1er janvier. Les lois de finances et de financement de la Sécurité sociale, en particulier, vont peser sur les portefeuilles.

    Pou voir d'achat et aides sociales

    ► Le salaire minimum augmente de 1,6% à compter du 1er janvier. Pour la cinquième année de suite, le gouvernement suit strictement la formule de calcul de l'évolution du smic, sans coup de pouce supplémentaire : le niveau de l'inflation hors tabac sur un an (1,5%) augmenté de la moitié de l'évolution annuelle du pouvoir d'achat du salaire horaire de base ouvrier (0,2%).

    Le smic horaire brut passe donc de 8,86 à 9 euros. Un salarié aux 35 heures hebdomadaires va toucher ainsi 1 073 euros net par mois. Les syndicats de salariés sont déçus, car ils espéraient un coup de pouce.

    ► Les prestations familiales (allocations familiales, complément familial, allocation d'éducation de l'enfant handicapé, allocation de rentrée scolaire, etc.) croissent de 1,5%. La base mensuelle de calcul passe à 395,04 euros. Par exemple, une famille avec deux enfants à charge va bientôt toucher environ 288 euros d'allocations familiales. Le montant des plafonds de ressources pour certaines prestations (prime à la naissance, complément pour frais de garde, allocation de rentrée scolaire…) augmente d'un tout petit 0,1%.

    Le conseil d'administration de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) a émis un avis consultatif défavorable aux projets de décrets du gouvernement. Ces derniers n'ont pas encore été publiés à ce jour.

    ► Les bourses étudiantes vont être prolongées de quinze jours pour l'année universitaire 2010-2011 : neuf mois et demi seront concernés, contre neuf jusqu'à présent. Ce sera dix mois en 2011-2012.

    Logement

    ► Les aides à l'accession à la propriété sont modifiées. Est supprimé le « Pass foncier » qui permettait à certains ménages modestes d'acheter un terrain puis d'y faire construire. Le prêt à taux zéro, lui, est renforcé et prend le nom de « PTZ+ » (prêt à taux zéro renforcé).

    L'article 90 du projet de loi de finances pour 2011, actuellement sur le bureau du Conseil constitutionnel, réforme ce prêt sans intérêt accordé par l'Etat aux « primo-accédants » et aux personnes « n'ayant pas été propriétaires de leur résidence principale au cours des deux dernières années ». Il n'y a plus de plafond de ressources, et les sommes prêtées devraient être plus importantes pour certains profils de ménages et certaines zones géographiques. Une majoration est prévue lorsque le bien est très performant d'un point de vue énergétique.

    L'enveloppe budgétaire prévue par l'Etat en 2011 au titre du PTZ+ est de 2,7 milliards d'euros, contre un milliard pour l'ancien prêt à taux zéro et 300 millions pour le « Pass foncier ».

    ► Le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunts immobiliers, créé par la loi du 21 août 2007, dite « Tepa », va s'éteindre. En janvier, les acquéreurs d'un bien immobilier ne pourront plus en profiter. Seules les personnes ayant acheté entre août 2007 et décembre 2010 peuvent déduire de leurs revenus une partie des intérêts de leur emprunt, sur une période de cinq ans.

    ► Les aides personnelles au logement pour les locataires, ainsi que les plafonds de loyer, les mensualités de référence et les forfaits de charges qui y sont liés, sont revalorisés d'un petit 1,1%. Jugeant l'effort insuffisant, le conseil d'administration de la Cnaf a émis un avis consultatif défavorable, le 5 novembre, aux projets de décrets allant dans ce sens.

    La rétroactivité de trois mois pour l'attribution d'une aide au logement sera supprimée, malgré les protestations des associations familiales. C'est un changement inséré dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2011.

    En revanche, il est toujours possible de cumuler la demi-part fiscale pour enfant à charge (qui permet de réduire l'impôt sur le revenu d'un foyer) avec l'aide personnalisée au logement (APL) versée à ce même enfant lorsqu'il est étudiant. Le gouvernement avait souhaité supprimer ce cumul, avant d'y renoncer.

    ► Les annonces immobilières (vente ou location) doivent donner une information de plus : la performance énergétique du bâtiment. L'obligation, censée prendre effet ce 1er janvier, est fixée par l'article L. 134-4-3 du code de la construction et de l'habitation ; mais le décret d'application qui doit en fixer les modalités n'a pas encore été publié à ce jour.

    La Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) pense que « l'ensemble de la profession ne sera pas en ordre de marche » immédiatement. De plus, la qualité des diagnostics de performance énergétique (DPE) n'est pas toujours sûre, certains professionnels du secteur n'ayant pas les compétences requises.

    Santé

    ► Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2011 a été partiellement censuré par le Conseil constitutionnel le 16 décembre, mais les mesures concernant les assurés sont maintenues. Promulguée le 20 décembre, la loi fera donc diminuer la part remboursée par l'Assurance maladie lors de l'achat de certains médicaments et pour certains frais de santé.

    ► La consultation chez le médecin généraliste conventionné de « secteur 1 » passe à 23 euros.

    Télécoms

    ► Les prix des abonnements de téléphonie mobile incluant un service de télévision et les prix des contrats « triple play » (accès Internet, télévision et téléphone fixe) vont augmenter –et cela dès février chez Orange et SFR.

    Les opérateurs répercutent la hausse de la TVA, de 5,5% à 19,6%, entérinée par le projet de loi de finances pour 2011, actuellement sur le bureau du Conseil constitutionnel.

    Energie

    ► Pour les foyers bénéficiant du tarif de première nécessité (TPN) pour l'électricité, la réduction applicable sur le prix des cent premiers kilowattheures (kWh) consommés chaque mois va passer de 40% à 60% le 1er janvier. Un arrêté doit encore être publié.

    C'est une bonne nouvelle pour les 600 000 ménages pauvres bénéficiant de ce tarif social. Mais les spécialistes évaluent à 2,5 millions le nombre de foyers potentiellement éligibles au dispositif. Pour combler ce fossé, le TPN devrait être prochainement attribué de façon automatique à certains ayants droit de prestations sociales. Le gouvernement en a fait la demande à la Direction générale de l'énergie et du climat.

    ► L'électricité augmente de 3% en moyenne le 1er janvier en raison de la hausse de la contribution au service public de l'électricité. De plus, dans les mois à venir, les effets de la loi dite « Nome » (« Nouvelle organisation du marché de l'électricité ») pourraient entraîner de nouvelles augmentations.

    Justice

    ► C'est la fin de la gratuité totale de l'aide juridictionnelle pour les justiciables les plus modestes. Le projet de loi de finances pour 2011 entérine cette volonté du gouvernement.

    Services à la personne

    ► L'abattement de 15 points sur les cotisations patronales, proposé aux ménages déclarant leur employé à domicile au salaire réel, est supprimé. Le gouvernement en attend 460 millions d'euros d'économies dans l'année à venir.

    Au départ, cet abattement était destiné à améliorer la protection sociale des employés à domicile rémunérés au salaire réel. Désormais, le coût du travail sera plus élevé pour les particuliers employeurs, ce qui devrait en inciter certains à déclarer leurs employés au salaire minimum.

    Les organisations familiales critiquent ce choix. L'augmentation des charges « concerne aussi les services rendus aux personnes dépendantes et aux publics fragiles », rappelle Familles rurales. Selon l'association, le taux horaire d'une aide à domicile sera majoré de 1 à 1,50 euro, soit « une augmentation de 90 euros par mois en moyenne ».

    Banques et assurances

    ► Les brochures tarifaires des banques doivent préciser, dès le 1er janvier, les frais réellement prélevés sur le compte d'un client pour dix prestations de référence bien définies. On doit y trouver notamment le coût de l'accès aux services bancaires via Internet, de la carte de paiement, du retrait dans un distributeur de billets de la zone euro, de la mise en place d'une autorisation de prélèvement ou encore de la « commission d'intervention » en cas d'incident de paiement.

    ► Le nouveau système de virement occasionnel dans la zone euro voit le jour le 1er janvier sous le nom de « virement Sepa ». Son coût devra aussi être indiqué dans les dix prestations de référence des brochures tarifaires.

    Le système Sepa permet à tout usager de créer un compte bancaire et d'utiliser la carte associée dans les 32 pays membres de l'Espace unique de paiement en euros.

    ► Les tarifs des assurances prendront le large avec des hausses oscillant entre 2,5% et 4,5% pour les contrats d'assurance automobile, et jusqu'à 8% pour les contrats multirisques habitation (MRH).

    Selon Les Echos, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a demandé au Trésor et à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de décortiquer les causes de cette poussée tarifaire.

    Transports

    ► Les prix des billets de TGV vont augmenter. La hausse sera « raisonnable », a indiqué la direction de la SNCF… sans plus de précision.

    L'entreprise a obtenu cette contrepartie de l'Etat suite à un accord signé le 13 décembre dans lequel elle s'engage à moderniser, entre 2011 et 2013, quarante dessertes ferroviaires classiques (rénovation de voies et de rames). Sur un budget de 300 millions d'euros, 100 millions devraient venir du chiffre d'affaires des services à grande vitesse.

    ► Les conducteurs titulaires d'un permis auto vont devoir suivre une formation complémentaire obligatoire de sept heures s'ils veulent conduire une mobylette ou un scooter, sauf à justifier d'une expérience pratique significative.

    ► Les montants des bonus écologiques à l'achat d'une voiture neuve peu émettrice de carbone vont diminuer. Les seuils d'émission sont abaissés. Par exemple, les véhicules émettant de 111 à 120 grammes de CO2 par kilomètre (contre 116 à 125 grammes auparavant) vont bénéficier d'un bonus de 100 euros.

    ► Les cyclomoteurs mis en circulation avant le 1er juillet 2004 doivent être immatriculés avant le 31 décembre 2010. Mais cela inquiète certains propriétaires. « Il est très difficile de trouver la facture et le certificat de conformité du vendeur ou de la marque qui n'existe plus, nous écrit un lecteur passionné de véhicules anciens. Il est demandé trois années d'assurance à défaut de titre de propriété, mais certaines sous-préfectures refusent cela. »

    En partenariat avec Conso.net

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  • BONNES FETES

    Joyeux Noel

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    Allemand Froehliche Weihnachten
    Anglais Merry Christmas
    Basque Zorionak eta Urte Berri On
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    Corse Pace e salute
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    Danois Glaedelig Jul
    Eskimo (inupik)  Jutdlime pivdluarit ukiortame pivdluaritlo
    Espagnol Feliz Navidad
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    Irlandais Nodlaig mhaith chugnat
       
    Letton Priecigus Ziemassvetkus
    Lithuanien Linksmu Kaledu
    Norvégien Gledelig Jul
    Polonais Wesolych Swiat
    Portuguais  Boas Festas
    Roumain Sarbatori vesele
    Russe

    Pozdrevlyayu s prazdnikom Rozhdestva is Novim

    Godom

    Serbien Hristos se rodi
    Slovakien Sretan Bozic
    Suèdois God Jul
    Tchécoslovaque

    Prejeme Vam Vesele Vanoce a stastny

    Novy Rok

    Turc Noeliniz Ve Yeni Yiliniz Kutlu Olsun
    Ukrainien Srozhdestvom Kristovym
    Yougoslave Cestitamo Bozic
  • HOPITAL PUBLIC A VENDRE

    Le cri d’alerte est venu du professeur Bernard Debré, député de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) mais aussi chef de service à l’hôpital Cochin à Paris : « C’est l’hôpital public qu’on assassine », a-t-il lancé le 3 octobre 2010. A la mi-octobre, des mouvements de grève touchaient quarante-quatre hôpitaux.

    Au lendemain de l’adoption par le Parlement français, le 25 juin 2009, de la loi hôpital, patients, santé, territoires (HPST), la ministre de la santé et des sports Roselyne Bachelot, en visite au centre hospitalier universitaire (CHU) d’Angers, affirmait que le système hospitalier « crée de l’emploi ». Et d’ajouter : « En 2008, ce ne sont pas moins de vingt-cinq mille embauches qui ont été réalisées dans les hôpitaux français (1).  » Quinze mois plus tard, le 2 octobre 2010, il a suffi d’un arrêt de travail de trois infirmières pour que l’hôpital Tenon, à Paris, soit contraint de fermer son service des urgences pendant tout le week-end, mettant en grande difficulté les hôpitaux voisins de Saint-Antoine et Saint-Louis, déjà saturés faute de personnel.

    Au lendemain de l’adoption par le Parlement français, le 25 juin 2009, de la loi hôpital, patients, santé, territoires (HPST), la ministre de la santé et des sports Roselyne Bachelot, en visite au centre hospitalier universitaire (CHU) d’Angers, affirmait que le système hospitalier « crée de l’emploi ». Et d’ajouter : « En 2008, ce ne sont pas moins de vingt-cinq mille embauches qui ont été réalisées dans les hôpitaux français (1).  » Quinze mois plus tard, le 2 octobre 2010, il a suffi d’un arrêt de travail de trois infirmières pour que l’hôpital Tenon, à Paris, soit contraint de fermer son service des urgences pendant tout le week-end, mettant en grande difficulté les hôpitaux voisins de Saint-Antoine et Saint-Louis, déjà saturés faute de personnel.

    Dès son adoption, la loi avait soulevé l’opposition des communautés soignantes hospitalières contre un « traitement de choc pour tuer l’hôpital public (2 ».

    Créées par la loi, les vingt-six agences régionales de santé (ARS) — dont les directeurs sont nommés en conseil des ministres — se mettent en place avec difficulté. Inévitablement, des conflits de culture et de préséance sont apparus entre les représentants de leurs différentes composantes (Sécurité sociale, direction des hôpitaux et affaires sanitaires et sociales). Au-delà de ces querelles, s’affirment les deux traits fondamentaux de la réforme dite Bachelot : l’étatisme bureaucratique d’une part, l’ouverture vers le marché d’autre part. Même la mise en place de l’éducation thérapeutique du patient, innovation de la loi qui avait réussi à faire consensus, souffre de ce double aspect. Pour obtenir l’autorisation nécessaire de l’ARS, les soignants doivent satisfaire aux exigences bureaucratiques : pour apprendre à un patient à « gérer » son traitement, il faut au préalable lui demander de signer un « consentement éclairé ». Exactement comme s’il participait à une étude de recherche ! Interrogée sur l’absurdité de cette mesure, l’ARS d’Ile-de-France n’a qu’une réponse : « C’est le règlement ! » Pour autant, autorisation ne vaut pas financement. Ce dernier sera limité. Il faudra donc fait appel au privé, en particulier à l’industrie pharmaceutique, à travers des « partenariats public-privé » prétendument « gagnant-gagnant » mais au final toujours perdants pour les deniers publics.

    Ce mélange de mercantilisme et de bureaucratisme se retrouve dans la gestion même des hôpitaux. Côté mercantilisme : on cède à des entreprises privées l’entretien des locaux, la blanchisserie, la restauration et la logistique ; on envisage de remplacer les secrétaires par des plates-formes de dactylographie privées délocalisées ; on fait payer aux patients les consultations de diététicien et de psychologue jusqu’alors gratuites ; on va demander, à partir de l’an prochain, 55 euros par nuit pour avoir droit à une chambre seule (sauf en cas d’isolement médical)  (3) ; on cherche à privilégier les activités rentables (par exemple la chirurgie de la cataracte, du mélanome ou du canal carpien…) ; on contourne les « rigidités du code du travail » en favorisant l’embauche sous contrat à durée déterminée (CDD)…

    Côté bureaucratie, on produit chiffres et tableaux, si bien que partout il existe désormais, pour un même établissement, deux hôpitaux : l’hôpital « numérique » des comptables et l’hôpital réel, en chair et en os, celui des malades et des soignants. Les deux deviennent de plus en plus discordants. Ainsi, en 2010, le directeur de l’Assistance publique de Paris, M. Benoît Leclerc, a supprimé officiellement sept cent quatre-vingt-trois emplois de personnel administratif, de cadres de santé, d’aides soignantes et d’agents hospitaliers… mais « aucun emploi d’infirmière », insistait-il. L’hôpital réel s’avère fort différent des chiffres officiels.

    Haro sur les corporatismes conservateurs !
    Il manque du personnel dans la plupart des services : secrétaires médicales, assistantes sociales, kinésithérapeutes et… infirmières : quinze au grand pôle de neurologie de la Pitié-Salpêtrière, treize en neurochirurgie, huit en hémato-oncologie ; cinquante-huit infirmières manquent à l’hôpital Tenon, aujourd’hui en grève. En effet, ni les personnels en congé maternité, ni ceux en longue maladie ne sont remplacés. Lorsqu’un agent part à la retraite, il faut attendre six mois, quand ce n’est pas un an, pour que son poste soit pourvu. Sous la pression du « toujours plus, toujours plus vite », l’absentéisme augmente, d’autant que beaucoup d’agents ont deux heures de transport par jour, des enfants en bas âge à déposer et à rechercher chaque jour à la crèche, ou à garder à la maison lorsqu’ils sont malades…

    Résultat : les services d’urgence sont au bord de la rupture dans plusieurs hôpitaux de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Pourtant, depuis deux ans, les médecins responsables de ces services ne cessent de donner l’alerte. Mais l’énorme machine bureaucratique de l’AP-HP se méfie des professionnels, suspectés a priori de corporatisme conservateur, alors qu’elle est obsédée par l’équilibre financier via les suppressions d’emplois.

    De leur côté, Mme Bachelot et le directeur de l’ARS d’Ile-de-France, ont une réponse magique : il n’y a pas de manque d’effectifs, il y a seulement un manque d’organisation. lls ne souffrent pourtant pas d’un excès de crédibilité en la matière. M. Evin a osé proposer de réduire massivement le nombre de blocs opératoires de garde en Ile-de-France de 18 h 30 à 8 heures du matin : sept blocs sur cinquante-quatre — soit un seul par département (hors Paris) — resteraient ouverts. Cette proposition, qui a suscité un tollé, n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les professionnels impliqués. De la même façon, on a pu apprécier les talents d’organisation de la ministre et de ses services lors de la vaccination contre la grippe A (4).

    Selon le discours officiel, le malaise hospitalier serait purement parisien et toucherait particulièrement « les nantis de l’AP-HP ». Les mêmes politiques produisent pourtant les mêmes effets : après avoir supprimé plus de deux cents agents, le CHU de Nantes a dû fermer onze blocs opératoires pendant trois semaines en juillet 2010. Quant au privilège des Parisiens, il suffit pour en juger de comparer quelques chiffres : en 2009, le budget de l’AP-HP était de 6,5 milliards d’euros pour vingt-trois mille lits, tandis que Lyon recevait 1,4 milliard d’euros pour cinq mille quatre cents lits, Marseille 1,1 milliard d’euros pour deux mille trois cents lits et Toulouse 850 millions pour deux mille huit cents lits.

    En réalité, la politique du gouvernement vise à mettre progressivement les hôpitaux en déficit pour les obliger à supprimer des emplois, quitte à diminuer leur activité au profit des cliniques commerciales — lesquelles sont jugées moins coûteuses pour la Sécurité sociale, même si elles le sont beaucoup plus pour les patients (lire « “Non, c’est la cheville…” »). Ainsi, l’enveloppe budgétaire des hôpitaux doit augmenter de 2,7 % en 2011, mais l’accroissement programmé de leurs charges (fonctionnement, entretien, mise aux normes, mesures salariales catégorielles, coût des traitements et des différents plans de santé gouvernementaux) est de 3,5 % (5).

    A cela s’ajoute la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS), soumise par le gouvernement au vote de l’Assemblée nationale à partir du 26 octobre 2010, qui prévoit de réduire les sommes consacrées aux missions de service public (urgences, continuité des soins…) : elle s’inspire des conclusions du rapport Briet (6), du nom du haut fonctionnaire choisi par le gouvernement pour présider le conseil de surveillance de l’AP-HP en remplacement du représentant du maire de Paris, jugé trop sensible à la pression de la population.

    Le rentable au privé, le reste au public

    De plus, la politique de convergence tarifaire — c’est-à-dire du « tarif unique » entre établissements de santé, quel que soit leur statut, public ou privé, quelles que soient leur taille, leur mission, leur vétusté — va pénaliser en premier lieu les hôpitaux publics et, parmi eux, les hôpitaux de grande taille au bâti ancien. Autrement dit, le déficit de l’Assistance publique de Paris, qui atteint déjà 96millions d’euros, ne peut qu’augmenter l’année prochaine.

    Pour survivre à cette concurrence déloyale, les hôpitaux publics adoptent un mode de gestion qui se rapproche de plus en plus de celui des cliniques privées. Désormais, les praticiens hospitaliers seront embauchés sous contrat renouvelable tous les trois ans et essentiellement payés à l’activité (7). Ils seront donc plus facilement révocables. Tout comme les directeurs des hôpitaux, qui pourront venir du privé et ne rien connaître à la santé publique, telle la nouvelle directrice de l’AP-HP, Mme Mireille Faugère, qui a fait toute sa carrière à la SNCF. Ainsi peuvent-il se concentrer sur l’objectif unique de leur mission : la rentabilité financière, dont dépend d’ailleurs en partie leur propre salaire.

    L’Allemagne a appliqué cette politique libérale avec méthode et efficacité. Résultat : la part des établissements publics dans l’administration des soins est passée de 46 à 32 %, celle du privé lucratif de 15 à 30 %. Deux CHU ont même été vendus au privé : celui de la ville de Hambourg et celui de Giessen et Marburg. La part des dépenses restant à la charge des patients a augmenté, passant de 11 % à 13 %, tandis que les dépenses publiques, elles, baissaient de 79 % en 2000 à 77 % en 2007.

    La France suit le mouvement. Au nom de la rentabilité, les hôpitaux publics vont devoir réduire leur personnel et leurs activités au profit des cliniques commerciales. Le comble sera l’introduction, au sein des hôpitaux publics eux-mêmes, de cliniques commerciales. C’est ce que souhaite M. Durousset pour les maternités. C’est ce qui est prévu à l’hôpital Saint-Joseph de Paris pour une clinique d’orthopédie. Grâce à ce « partenariat public-privé », la division des tâches sera plus facile : le rentable au privé, le reste au public. A n’en pas douter, les coûts pour la Sécurité sociale seront ainsi « mieux maîtrisés ».

    Déjà, le montant des dépenses non prises en charge par l’assurance-maladie est passé, entre 2002 et 2008, de 5 % à 29 %, et le nombre de personnes qui renoncent à des soins pour des raisons financières atteint désormais 23 % — et même 33 % pour celles qui n’ont pas d’assurance complémentaire. Les primes de ces mêmes complémentaires, mutuelles et assurances privées, ont connu une progression de 44 % entre 2001 et 2008, tandis que les remboursements ne progressaient dans le même temps que de 27 % (8). Le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, M. Jean-François Copé, propose d’aller un peu plus loin : il réclame, tout simplement, la fin du monopole de la Sécurité sociale (9).

    Anne Gervais et André Grimaldipour « le monde diplomatique »
    Respectivement hépatologue praticienne hospitalière à l’hôpital Bichat (Paris) et professeur de diabétologie à la Pitié-Salpêtrière (Paris), auteur, avec Claude Le Pen, d’Où va le système de santé français ?, Prométhée, Bordeaux, 2010.

    (1) « Roselyne Bachelot estime que les hôpitaux créent de l’emploi », Ouest-France, Nantes, 26 juin 2009.
    (2) André Grimaldi, Thomas Papo et Jean-Paul Vernant, « Traitement de choc pour tuer l’hôpital public », Le Monde diplomatique, février 2008.
    (3) Le principe est déjà adopté dans plusieurs hôpitaux de province (Rouen, par exemple) et à l’hôpital Bichat à Paris, à titre de test.
    (4) Lire notamment « Vaccins H1N1 : le ministère de la santé mis en cause », Le Figaro, Paris, 15 octobre 2010.
    (5) « Estimations relatives au taux d’évaluation budgétaire pour 2010 », Fédération hospitalière de France (FHF), Paris, mai 2009.
    (6) Cf. dépêche Agence de presse médicale (APM) du 20 avril 2010.
    (7) Journal officiel, Paris, 30 septembre 2010.
    (8) « Le coût de la consommation santé pour les ménages », UFC-Que choisir, septembre 2010.
    (9) Jean-François Copé, « Pourquoi l’assurance-maladie allemande est en bonne santé ? », Slate.fr, 14 avril 2010.

  • LE PREFET MONZANI EST MINABLE

    Hier matin, j’ai entendu sur France Inter un préfet de la République traiter un syndicaliste de « gauchiste minable« . ce préfet était interrogé sur l’arrestation d’un syndicaliste pendant la visite de Nicolas Sarkozy dans l’Allier le 25 novembre dernier :

    «Nous sommes en plein délire paranoïaque de valorisation d’une action gauchiste. J’ai moi-même, dans ma jeunesse, coller un certain nombre d’affiches… Je vous rassure, je ne le fais plus depuis que je suis préfet…. J’ai passé un certain nombre d’heures au poste,pour collage d’affiches (…), mon épouse a été retenu au commissariat de Neuilly pour collage d’affiche… C’est pas banal… (…) La différence entre M. Le Marec, mon épouse et moi, entre les gaullistes que nous sommes, que nous étions, parce qu’un préfet doit être neutre, et les gauchistes, c’est que nous, on est sport. On ne porte pas plainte quand on passe du temps dans un commissariat… (…)…. Je suis préfet, je suis en tant que citoyen, gaulliste. Je n’ai aucune leçon à recevoir en matière de liberté. J’appartiens à une famille spirituelle qui a rendu la République à la France. Alors moi, voir des gens commenter sur Internet mon action république… Ces réactions m’inspirent que du mépris. »

    Ce propos est surprenant, tristement surprenant. Les langues se délient en Sarkofrance. Je croyais qu’un préfet était tenu à un minimum devoir de réserve. Ce Pierre Monzani – c’est son nom – a gravement dérapé comme un caïd de cour d’école.

  • INFO EAU N° 8

    82.jpgLa lettre « Inf’EAU » N° 8 est à votre disposition en cliquant çi-dessous

    http://www.eaupublique.fr/Actualites/Inf-EAU-notre-newsletter/Inf-EAU-n-8

    www.eaupublique.fr

     

    Sommaire :

     

    - « Droit à l’eau » : Le patron n’offre pas la tournée

     

    - Le CME droit dans ses bottes

     

    Mais aussi :

     

    - Coup d’envoi pour le Forum alternatif

    - Le PS veut renforcer le service public de l’eau

    …et d’autres brèves.

     

    Elle soutient que :

     

    - L’eau est un bien commun de l’humanité, et non une marchandise ;

    - L’accès à l’eau pour tous est un droit.

     

    Basée à Varages (83), notre structure emploie maintenant cinq salariés.

     

    Vous pourrez ainsi recevoir dans votre boîte mail des brèves, des articles, des reportages… Pour plus d’informations (notamment des vidéos, l’agenda, la newsletter...), vous pouvez consulter notre site, www.eaupublique.fr.

     

    Nous avons besoin de vous pour nous aider dans la collecte et la diffusion de l’information. Si vous avez des suggestions, si vous pensez à des sujets qui mériteraient d’être développés, n’hésitez pas à nous contacter : mpartage@eaupublique.fr. Et n’hésitez pas non plus à faire circuler ce courriel.

     

    A très bientôt.

     

    Michel PARTAGE

    Président de EAU

    Conseiller General du Var

    Si vous désirez ne plus recevoir cette lettre ou si vous la recevez en plusieurs exemplaires, veuillez nous le faire savoir « mpartage@eaupublique.fr » merci.

  • CELA SE PASSE A NICE

    Samedi 6 novembre à 13 h un immeuble du centre ville situé au 1 rue Georges Clémenceau appartenant au CHU et vide a été ouvert pour y mettre à l'abri des demandeurs d'asile isolés et des familles avec enfants qui étaient à la rue dans l'attente de leur régularisation.
    Merecredi 10 :la police a fait irruption dans l'immeuble avec le directeur du CHU, des employés de la ville, de l'EDF, un huissier et des chefs d ela Police nationale et d'autrespersonnes, que nous n'avons pas toujours identifiées. Repartie après fouilles diverses dans l'immeuble, elle reviendra: NOUS AVONS BESOIN DE VOTRE SOUTIEN.

    Lettre ouverte à Monsieur Ciotti adressée par de multiples associations:Votre communiqué de presse du 7 novembre nous amène à faire les commentaires suivants.

    Vous prétendez que les demandeurs d’asile"n’hésitent pas à violer les lois de la République ".Vous prétendez que lorsque un étranger veut « s’installer dans un pays,avant de demander des droits,il a des devoirs.Vous ne cessez de rappelerau respect de la loi.Vous dénoncez l’attitude des associations qui exploitent la misère à des fins politiciennes. Nous vous rappelons que les lois de la République s’imposent à TOUS et en premier lieu,à l’Etat lui-même.Lorsque l’Etat viole ses propres lois en refusant d’exécuter des décisions de justice enjoignant l’hébergement immédiat par la Direction départementale de la cohésion sociale,en refusant d’appliquer les traités et les lois ratifiés par notre pays, l’Etat ne peut se placer en donneur de leçons. C’est en désespoir de cause que des citoyens français réunis sous forme de collectif ont décidé de mettre à exécution des décisions de justice qui enjoignaient l’Etat de mettre à l’abri des êtres humains qui avaient froid et qui dormaient à la rue. Il en va de l’honneur de la France que des citoyens se substituent à l’Etat défaillant. Vous oubliez qu’on ne demande pas des droits, mais qu’on a des droits :« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité »L’accès aux droits n’est pas conditionné à la demande, c’est la base même de notre système démocratique et judiciaire. A force de vouloir politiser le débat, vous en oubliez l’essentiel :forcer l’Etat à appliquer la loi. Ce ne sont pas les associations qui exploitent la « misère humaine »,mais bien vous qui utilisez les structures du Conseil Général pour diffuser des idées partisanes qui sont non fondées tant en fait qu’en légalité.
    On vous attend sur place (nombreux?).

    Contact : Michel : 06 46 83 73 89

  • TOUT CA POUR CA

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  • LA BATAILLE DE TROP

    11 novembre 1918 : Vrigne-Meuse, la bataille de trop

    Par J.-D. M.

    (Article paru dans Libération, avec photos et carte )

    "Ce fut la dernière bataille et la bataille de trop. Au matin du 11 novembre 1918, dans les heures qui précédèrent l'armistice, des soldats français furent tués dans un combat inutile, à Vrigne-Meuse, dans les Ardennes. « Ils sont morts pour rien » assure aujourd'hui le petit-fils de l'officier qui les commandait alors. Cet homme sait de quoi il parle. Lui-même est général à la retraite et il a récemment exhumé les carnets de guerre de son aïeul, le chef de bataillon Charles de Menditte (1) dans leur propriété du Pays basque. Le général Fauveau a entrepris de faire toute la lumière sur cet épisode, non seulement oublié, mais volontairement caché par l'administration militaire durant de longues années. Il le fait sans polémique, dans l'admiration d'un grand-père contraint d'obéir à des ordres insensés et avec le souci de rétablir les faits. Il rend ainsi un dernier hommage à ces morts du 415ème régiment d'infanterie, en particulier au dernier soldat tombé, un quart d'heure avant que les armes ne se taisent, un certain Augustin Trébuchon.

    Fauveau Nous sommes le 8 novembre 1918, dans le département des Ardennes. Devant nous, la Meuse, qui coule ici de l'est vers l'ouest entre Sedan et Charleville-Mézières. Les hommes de la 163 ème division d'infanterie sont épuisés : ils se battent depuis deux semaines et viennent de repousser les Allemands d'une centaine de kilomètres vers le nord. Ils s'installent comme ils peuvent dans les villages à moitié abandonnés par la population.

    La guerre vit ses dernières heures. La veille, le jeudi 7 novembre à 20 heures, une délégation allemande a franchi, dans quatre voitures, les lignes françaises dans le nord de l'Aisne pour aller négocier les termes de l'armistice à Rethondes. L'information a circulé dans la troupe. « C'est-y vrai, mon général, que c'est la paix ?» demande un poilu au général Boichut, en tournée d'inspection dans le secteur de la Meuse. Pas encore.

    Le samedi 9 novembre, vers 20h00, les ordres arrivent du Corps d'armée. « Franchir le Meuse. Occuper le village de Vrigne-Meuse. Opération à exécuter d'urgence et sans se laisser arrêter par la nuit ». Pour l'état-major, il s'agit de ne pas relâcher la pression sur l'ennemi, afin de négocier les conditions d'armistice en position de force. Pour les hommes, que les sous-officiers viennent réveiller dans les granges transformées en dortoir, c'est une autre histoire. « Debout ! On part! Rassemblement dans cinq minutes. Il faut passer la Meuse ».

    La Meuse ? Gonflée par les pluies, elle est à cet endroit large de 70 mètres et le débit est fort. « Elle déborde, elle roule, elle est en furie » raconte un témoin. Les ponts ont été détruits et les sapeurs du Génie vont devoir profiter de la nuit et du brouillard pour installer une passerelle de planches, en prenant appui sur une écluse. Aucune reconnaissance n'a été effectuée sur l'autre rive pour savoir si les Allemands y sont et combien. A cause du mauvais temps, l'aviation ne peut pas voler. Absence de renseignement et manoeuvre précipitée : les conditions du désastre sont réunies.

    Un peu après 8 heures le dimanche matin, environ 700 hommes ont franchi la rivière et une ligne téléphonique est installée. Leur chef, Charles de Menditte est allé entendre la messe. Il a rejoint son poste de commandement au sud de la rivière, au village de Dom-le-Mesnil.

    Cette guerre, Charles de Berterèche de Menditte, il ne l'a découvre pas. Officier de carrière, il a d'abord servi au Tonkin (Vietnam) et a été très grièvement blessé à la jambe gauche en septembre 1914. Rétabli, on l'envoie comme instructeur dans l'armée roumaine, ce qui lui vaut, au retour, de traverser la Russie en pleine révolution. En 1918, à 49 ans, il est à nouveau affecté dans un régiment de ligne, avec lequel il participe aux derniers combats de la Grande Guerre.

    Vers 10 heures 30, le brouillard se lève sur les rives de la Meuse. Les Allemands sont là, juste en face sur les hauteurs à quelques centaines de mètres. Les Français sont en contre-bas, étalés sur trois kilomètres, entre la rivière et la voie ferrée. L'hécatombe commence. L'artillerie d'abord, puis en début d'après-midi, les premières contre-attaques des fusiliers et des grenadiers de la Garde impériale allemande. Un sous-lieutenant français raconte : « Les mitrailleuses se déchaînent. Au tac-tac sec et saccadé des Hotchkiss, les Maxim répondent avec un pouf-pour sourd et lent. Et les fusils-mitrailleurs mêlaient leurs teuf-teuf à ce concert meurtrier ». Dans l'après-midi, l'aviation française effectuent une reconnaissance qui permet à l'artillerie, restée en arrière, d'ouvrir le feu sur les Allemands. A 18 heures, la nuit tombe sans que les combats ne cessent tout à fait. On fait un premier bilan: 57 tués et 133 blessés, selon les chiffres dont nous disposons aujourd'hui, et qui sont, nous allons le voir, sujets à caution.

    Pour le demi-millier d'hommes coincés sur la rive nord de la Meuse, enterrés dans leur trous par un temps humide et glacial, la journée du lundi 11 novembre s'annonce mal. « Vers 6 heures 30, raconte Charles de Menditte, circule le bruit de l'armistice. A 8 heures 30, l'avis est officiel. Pendant ce temps, on continue à tirer sur le front du régiment et les obus allemands tombent sur Dom-le-Mesnil ». Le message du maréchal Ferdinand Foch, commandant des troupes alliées, a été diffusé le matin à 5h15. Il stipule que « les hostilités sont arrêtées sur tout le front à partir du 11 novembre, 11 heures (heure française) ».

    A Vrigne-Meuse, il n'est toujours pas 11 heures et les combats se poursuivent. « 10 heures 45: les obus tombent encore. 10 heures 57 : la mitrailleuse tire encore » note scrupuleusement le chef de bataillon de Menditte. Vers 10 heures 50, le soldat de première classe Augustin Trébuchon, estafette de la 9ème compagnie, est tué d'une balle dans la tête alors qu'il porte un message à son capitaine. Trébuchon est le dernier poilu tué (2) sur le front occidental.

    Il faut aller consulter sa fiche individuelle sur le site officiel « Mémoire des hommes » où tous les morts pour la France sont recensés. On y apprend qu'il est mort le 10 novembre. C'est également le cas sur sa fiche d'état-civil à la mairie de Malzieu-Forain en Lozère. La date est fausse. Volontairement. Car les autorités militaires ont choisi d'effacer des mémoires les derniers combats du 11 novembre au matin. « Comme si cela n'avait pas eu lieu » constate le général Fauveau. Qui en a décidé ? On l'ignore précisément, malgré les recherches effectuées au Service Historique de la Défense. Il n'était tout simplement pas possible de mourir pour la France le jour de l'armistice, le jour de la victoire. Nul ne sait donc combien d'hommes ont été tués dans les quelques heures qui ont précédés le cessez-le-feu, puisque ils ont été comptabilisés avec leurs camarades tombés la veille. On se souvient simplement d'Augustin Trébuchon, « tué à l'ennemi » à l'âge de quarante ans, après plus de quatre années de guerre.

    On se souvient aussi du soldat Delalucque, qui eu l'honneur de sonner au clairon le cessez-le-feu de la dernière bataille. Et pourtant, lui aussi a été oublié, caché, presque censuré. La légende veut que l'armistice ait été sonné par le caporal Pierre Sellier, originaire du Territoire de Belfort, dont le clairon repose toujours au Musée de l'Armée. Or, Sellier a sonné le cessez-le-feu, le 7 novembre au soir, pour permettre aux plénipotentiaires allemands de traverser les lignes françaises à Haudroy (Aisne). Bonne mère, la République lui attribua même la Légion d'honneur pour ce fait d'armes.

    Delalucque, lui, eut de la peine à sonner « Cessez-le-feu ». Il ne se souvenait plus des notes et le lieutenant Bonneval dû les lui rappeler. Selon les ordres, il enchaîna aussitôt « Levez-vous », « Garde-à-vous », « Au drapeau ». C'était fini. Les hommes sortirent de leurs tranchées et les Allemands, juste en face, firent de même. Les Français avaient explicitement reçu l'ordre de ne pas fraterniser avec l'ennemi. Les recommandations officielles étaient les suivantes ; « Les hommes mettent leur mouchoir au bout du fusil et crient en choeur et de toutes leurs forces « Vive la France », puis chantent la Marseillaise ».

    L'heure était à la gloire. Vrigne-Meuse et son combat inutile ? Côté Français, on compte 99 morts et 190 blessés au sein de la 163 ème division d'infanterie. Il ne fallait pas en parler. On ne laissa même pas le temps aux hommes du 415ème régiment d'infanterie d'enterrer leurs morts. Puis ils tombèrent dans l'oubli. Leur chef – qui commandait par intérim – fut envoyé au Liban et en Syrie. Le « 415 » ne fut pas représenté au grand défilé de la victoire du 14 juillet 1919. Dix ans plus tard, en avril 1929, un monument aux morts fut enfin inauguré sur les lieux des combats, en présence d'anciens combattants. Puis ce fut tout. A la veille de la seconde guerre mondiale, paru un ouvrage, rédigé par un certain colonel Grasset, qui tira un instant cet épisode de l'oubli. C'était alors pour vanter « tout ce qu'on peut oser avec une troupe vaillante et manoeuvrière, même peu de temps avant que cesse la guerre implacable qu'elle menait depuis plus de quatre ans ». Il fut couronné par l'Académie française."

     

    1. Alain Fauveau « Le vagabond de la Grande Guerre » Geste éditions, 2008. Lire également la Revue historique des Armées, numéro 251, 2008 et la revue Le Casoar, publié par la Saint-Cyrienne, avril 2008.

    2. Pas le dernier mort, car des milliers d'hommes mourront encore des suites de leurs blessures.

  • LA CASTAFIORE LAGARDE

    Les Bijoux de la Castafiore

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    Je voudrais revenir sur l'affaire des bijoux de Mme Lagarde. Je voudrais apporter ma pierre (précieuse) à l'édifice.

    Ces 2 photos résument bien "l'affaire". A droite, la photo originale (avec les bijoux), à gauche la photo retouchée (les bijoux ont disparu).

    (En plus, il s'agit d'un vulgaire montage, la photo n'a pas été prise dans le 12e, mais en Allemagne lors d'un sommet franco-allemand !)

     

    On voit le micro de la chaîne allemande :

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    Le décryptage complet, l'analyse, les détails, c'est sur le blog d'Alexis Corbière ici.

     

     

    Mais ce que je vais vous RÉVÉLER maintenant, il n'y a qu'ici que vous le lirez. Sur ce blog. C'est une information exclusive que vous ne trouverez nulle part ailleurs.

    C'est ma touche personnelle, ma petite info à moi que je réserve en exclusivité mondiale à mes chers lecteurs et trices, c'est-à-dire VOUS.

    Voilà.

     

    Dans un Fig-Mag d'il y a un an (10 octobre 2009), les bijoux n'avaient pas été effacés.

     

     

    Ici, les boucles d'oreilles :

     

     

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    Et là, la bague :

     

     

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    On efface les bijoux dans "Les Nouvelles du 12e", mais pas dans Le Figaro.

     

    Conclusion : dans "Les Nouvelles du 16e", les bijoux n'auraient jamais été squizzés.

     

     

    PS : pourquoi elle se présente pas dans le 16e, Christine ? Dans le 12e, c'est rien que des bobos de gauche (et non pas des grandes bourgeoises...).

    Dans le 16e, elle serait beaucoup plus couleur locale...