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  • RIO TINTO SAUVE

    J'ai repris cet article du Monde et le diffuse car je crois que les médias n'ont peu consacré d'intéret sur le résultat positif de l'action d'Arnaud Montebourg pour le sauvetage de cette entreprise et rappeler aux pisse vinaigre habituels que le gouvernement agit . 

     C'est l'épilogue de plus d'un an de négociations. Samedi 13 juillet, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, se sont rendus en personne à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), pour annoncer aux salariés de Rio Tinto Alcan (RTA) que leur usine de production d'aluminium, ainsi qu'une plus petite unité située à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), étaient sauvées.

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    Ces deux sites emploient 510 personnes et en font vivre plus de 2 000 autres dans la vallée de la Maurienne.

    Les usines de Saint-Jean-de-Maurienne et de Castelsarrasin étaient menacées de fermeture par le géant minier anglo-australien RTA, qui affirme ne plus pouvoir y fabriquer d'aluminium à un prix compétitif à partir du 31 mars 2014, du fait d'une hausse de ses tarifs d'électricité.

    Elles vont être reprises par un consortium franco-allemand. Celui-ci est composé de l'industriel germanique Trimet (65 % du nouvel ensemble) et de l'électricien tricolore EDF (35 %). La Banque publique d'investissement (BPifrance), le nouveau bras armé de l'Etat pour investir dans les entreprises, a également été invitée à prendre une participation au capital de ce consortium, d'environ 5 %, mais elle a pour l'instant réservé sa réponse.

    SOULTE VERSÉE AUX REPRENEURS

    "BPifrance veut étudier avec soin les modalités techniques de son engagement, mais sa présence n'est pas remise en cause", détaille un proche des négociations. La banque publique pourrait débourser environ 15 millions d'euros pour prendre 5 % du nouvel ensemble.

    Contrairement aux usages, les usines de RTA ne seront pas "rachetées" par ce consortium : c'est RTA qui va verser une "soulte", estimée à une centaine de millions d'euros, aux nouveaux actionnaires, correspondant aux frais de dépollution du site que le groupe aurait dû supporter en cas de fermeture.

    Selon nos informations, EDF n'apporterait pas de cash au nouvel ensemble mais se serait engagé à lui fournir de l'électricité à un prix négocié et variable durant une période de cinq ans, le maximum autorisé par les règles de la concurrence. Mais ce contrat serait renouvelable pour une autre période de cinq ans, assure un proche de Trimet.

    INVESTISSEMENTS

    Lors des négociations, les nouveaux actionnaires se sont engagés à investir 200 millions d'euros sur six ans à Saint-Jean-de-Maurienne et à Castelsarrasin. Une ligne de production (la ligne F), fermée il y a trois ans par Rio Tinto, serait notamment rouverte.

    De même, Trimet s'est engagé à ne procéder à aucun licenciement. "Le business plan prévoit au contraire des embauches pour les années qui viennent, notamment pour implanter à Saint-Jean des activités de recyclage d'aluminium", assure un familier du dossier.

    L'offre ferme du trio Trimet-EDF-BPiFrance a été formellement remise à RTA samedi 13 juillet. Celle-ci devrait être acceptée par RTA, après une période d'information-consultation des représentants syndicaux des usines concernées. La "remise des clefs" des deux usines devrait intervenir à l'automne.

    RTA, qui est régulièrement accusé de vouloir délocaliser ses usines européennes vers les pays émergents, notamment ceux où l'énergie est bon marché, dispose d'une autre usine d'aluminium à Dunkerque (Nord). Le groupe y a inauguré, mi-juin, un four géant, cherchant ainsi à montrer qu'il ne veut pas quitter la France.

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  • COMMUNIQUE AMNESTY INTERNATIONAL

     

    amnesty international

     

    RUSSIE : TROIS HOMMES RISQUENT D’ÊTRE EXTRADÉS ET TORTURÉS

     

    La Russie pourrait extrader trois membres de la communauté ouzbèke vers le Kirghizistan, où ils risqueraient fortement de subir des actes de torture et d’autres mauvais traitements. Les équipes assurant leur défense estiment que les charges pesant sur ces hommes n’ont aucun fondement et sont motivées par des considérations ethniques.

    Gairatbek Saliev (24 ans), Bahtijor Mamashev (28 ans) et Mahamadillo Kadirzhanov (42 ans), qui appartiennent à la minorité ouzbèke de la région de Jalalabad (sud du Kirghizistan), ont trouvé refuge en Russie en juillet 2010. Le mois précédent, de violents affrontements avaient opposé pendant quatre jours les communautés kirghize et ouzbèke du sud du Kirghizistan. Dans leur pays, les trois hommes cités ont été accusés, en vertu du Code pénal kirghize, d’homicide, d’émeutes de masse, de vol, de destruction intentionnelle de biens et de possession illégale d’armes à feu et de munitions. Ces charges sont liées à des événements qui se sont produits en juin 2010 : des violences ont éclaté près de l’usine de transformation du coton SANPA, dans la région méridionale de Suzak, et ont fait 16 morts, notamment des civils de la communauté kirghize et des agents des forces de l’ordre. En novembre 2010, 19 personnes – appartenant toutes à la minorité ouzbèke – ont été déclarées coupables dans cette affaire : 18 ont été condamnées à la réclusion à perpétuité à l’issue d’un procès non conforme aux normes internationales, sans que les allégations de torture aient fait l’objet d’une enquête. Les trois hommes cités maintiennent qu’ils n’ont aucunement pris part aux violences de juin 2010.

    Le parquet général de la Fédération de Russie a approuvé les demandes d’extradition relatives à Gairatbek Saliev et Bahtijor Mamashev le 27 février 2013 et celle concernant Mahamadillo Kadirzhanov le 18 mars. En avril, les tribunaux régionaux de Russie ont rejeté les appels des avocats de la défense contre les ordonnances d’extradition. La dernière audience d’appel de Gairatbek Saliev doit avoir lieu le 19 juin devant la Cour suprême de la Fédération de Russie mais aucune date n’a été fixée pour les deux autres hommes. Les équipes assurant leur défense estiment que les charges pesant sur ces hommes sont controuvées et motivées par des considérations ethniques. Dans les trois affaires, les avocats des accusés ont relevé de nombreuses erreurs dans les documents que les autorités kirghizes ont présentés au parquet général de Russie.

    En dépit des assurances diplomatiques que les autorités kirghizes ont fournies à leurs homologues russes, Amnesty International estime qu’en cas de renvoi forcé au Kirghizistan, Mahamadillo Kadirzhanov, Gairatbek Saliev et Bahtijor Mamashev risqueraient fortement de voir leurs droits humains gravement bafoués. Ils pourraient notamment être détenus au secret, subir des actes de torture et d’autres mauvais traitements, ou encore être incarcérés dans des conditions cruelles, inhumaines et dégradantes à l’issue d’un procès inique.

     

    ACTION RECOMMANDEE : lettre international / email / fax :

     

    -           appelez les autorités russes à annuler l’extradition de Mahamadillo Kadirzhanov, Gairatbek Saliev et Bahtijor Mamashev ;

     

    -           demandez-leur d’honorer et de faire respecter leurs obligations aux termes du droit international et du décret n° 11 émis le 14 juin 2012 par la Cour suprême de Russie, en particulier de ne pas renvoyer de force une personne dans un pays où ses droits humains pourraient être gravement bafoués.

     

     

    MERCI D’ENVOYER VOS APPELS AVANT LE 22 JUILLET 2013 À :

     

     

    Procureur général

    Yurii Ya. Chaika

    Bolshaia Dmitrovka 15A

    125993 Moscow , Fédération de Russie

    Fax : +7 495 692 17 25

    Courriel : prgenproc@gov.ru                 Formule d’appel : Monsieur le Procureur général,

     

     

     

    Ministre des Affaires étrangères

    Sergei Lavrov

    Ul. Smolenskaya-Sennaia pl, 32/34

    119200 Moscow

    Fédération de Russie

    Fax : + 7 499 244 34 ¬48 (si quelqu’un répond, dites « fax »)

    Courriel : 3dsng@mid.ru

    Formule d’appel : Monsieur le Ministre,

     

    Copies à :

     

    Président de la Cour suprême

    Vyachslav Mikhailovich Lebedev

    Povarskaya ul. 15

    121260 Moscow

    Fédération de Russie

    Fax : +7 495 695 51 72                         Courriel : nikibor@vsrf.ru 

     

    Ambassade de la Fédération de Russie 

    40-50 boulevard Lannes  -  75116 Paris

    Tél : 01 45 04 05 50 - Fax : 01 45 04 17 65

    Courriel : ambrus@wanadoo.fr

    Tarifs postaux pour la Féd. de Russie :

     

    Lettre internationale (20 g) : 0.95 €

     

    COMPLÉMENT D’INFORMATION

     

    Lors du procès, en octobre 2010, les familles des victimes de l’affaire SANPA ont, semble-t-il, agressé en pleine audience des proches des accusés et l’un des avocats fournis par l’organisation non gouvernementale indépendante de défense des droits humains Spravedlivost (« Justice »). Ces avocats ont soutenu que leurs clients avaient été torturés en garde à vue afin qu’ils « avouent » les homicides. Toutefois, le juge présidant le tribunal a refusé de prendre en considération ces allégations et de diligenter une enquête. Une fois de plus, les témoins à décharge n’ont pas pu être cités pour des raisons de sécurité. Avant le procès, les avocats de la défense n’ont pas pu s’entretenir régulièrement avec leurs clients en privé lorsque ceux-ci se trouvaient en garde à vue.

    En juin 2010, des membres des communautés kirghize et ouzbèke se sont violemment affrontés à Och et à Jalalabad. Des centaines de personnes sont mortes, des milliers ont été blessées et des centaines de milliers ont dû quitter leur maison. De graves crimes ont été commis par les deux camps mais les membres de la minorité ouzbèke ont été les principales victimes. En outre, les observateurs spécialisés dans les droits humains estiment que, dans les limites permises par la loi, les autorités ont engagé des poursuites pour troubles de grande ampleur contre un nombre disproportionné de personnes appartenant à cette communauté à la suite des événements de juin 2010. Par peur de nouvelles représailles, les familles de détenus d’origine ouzbèke subissant des actes de torture ou d’autres mauvais traitements hésitent à porter plainte auprès de la police et du parquet à ce sujet, ou à propos des actes d’intimidation et des tentatives d’extorsion dont elles font l’objet. Depuis mi-2011, des avocats défendant des personnes d’origine ouzbèke accusées d’avoir participé aux événements de juin 2010 ont été menacés et agressés physiquement, même en plein tribunal. À tous les niveaux, les instances juridiques, y compris la Cour suprême, considèrent généralement comme recevables les « aveux » obtenus sous la torture. En mai 2011, la Commission d’enquête internationale sur les violences de juin 2010 a découvert des éléments fiables indiquant que la population d’origine ouzbèke a été victime de crimes contre l’humanité à Och, ce que les autorités kirghizes réfutent.

    Trois ans après les violences, les observateurs signalent une baisse des arrestations arbitraires mais les actes de torture et les autres mauvais traitements imputables aux forces de l’ordre semblent toujours être monnaie courante : ils peuvent être perpétrés au moment où une personne est appréhendée dans la rue, sur le trajet vers un centre de détention, pendant une perquisition à domicile, pendant un interrogatoire ou en détention provisoire. Les policiers continueraient de prendre les personnes d’origine ouzbèke pour cible, les menaçant de les accuser d’avoir commis des crimes, tels que des meurtres, pendant les violences de juin 2010, afin de leur extorquer de l’argent.

    Le Kirghizistan a formulé des dizaines de demandes d’extradition concernant des membres de la communauté ouzbèke que les autorités accusent d’avoir organisé les violences de juin 2010 à Och et Jalalabad, ou d’y avoir pris part. La plupart des personnes recherchées ont trouvé refuge en Russie et les autres, au Kazakhstan ou en Ukraine. En 2011, la Russie a accordé l’asile temporaire à nombre de celles qui en ont fait la demande et dont les autorités kirghizes ont sollicité l’extradition sans obtenir gain de cause. Pourtant, en mai 2012, le parquet général de Russie a accédé à une demande d’extradition concernant Mamir Nematov, qui appartient à la communauté ouzbèke. Il n’a annulé sa décision qu’à la suite de l’interdiction formulée par la Cour européenne des droits de l’homme. 

    Le 16 octobre 2012, dans l’affaire Makhmudzhan Ergashev c. Russie, cette juridiction a statué que l’extradition du demandeur, un Kirghize appartenant à la minorité ouzbèke, vers le Kirghizistan constituerait une violation de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme (interdiction de la torture et des autres formes de mauvais traitements, y compris le retour forcé dans un endroit où la personne concernée risquerait véritablement d’être traitée en violation de ces dispositions). C’était la première fois que la Cour rendait un jugement sur le risque d’actes torture et d’autres mauvais traitements concernant des membres de la minorités ouzbèke qui se trouvaient sous la menace d’un retour forcé au Kirghizistan.

     

    Noms : Mahamadillo Kadirzhanov , Gairatbek Saliev, Bahtijor Mamashev

    Genre : hommes

  • VILLES A VELOS

    Vélo : bilan, perspectives et… roue libre !

    Larges extraits du discours que j’ai prononcé en clôture du Congrès international des villes et territoires cyclables

    « J’ai introduit ce congrès autour de l’idée de la diversité car c’est, j’en suis convaincu, l’un des meilleurs carburants de nos projets, une ressource essentielle pour l’avenir de nos sociétés.
    Ce congrès a bien montré toute la richesse de cette diversité.
    Il a illustré la nécessité des débats et des confrontations d’idées, la joie d’être ensemble ! Ce dynamisme est nécessaire à la réussite de nos projets. Il compense la marge de manœuvre encore étroite de nos budgets et bien souvent de la gouvernance des projets.
    Je voudrais saluer la contribution du monde associatif et de la société civile dans cette aventure du vélo. Car elle est indispensable. Je tiens à souligner combien ces réseaux de citoyens rassemblés autour du vélo sont nécessaires parce qu’ils nous épaulent et nous enrichissent. Même et surtout dans la confrontation des points de vue ! C’est pourquoi, en ces temps incertains et un peu anxiogènes, il est primordial d’encourager l’initiative individuelle et collective, pour redonner de l’espoir. Tâche qui n’incombe heureusement pas aux seules institutions !
    Il y a deux ans, lors du 19ème congrès à Dijon, nous avions eu le plaisir d’accueillir le sociologue Gérard Mermet, auteur de Francoscopie, pour la seconde fois, dix ans après son intervention au congrès du Club à Strasbourg en 2001. Il soulignait déjà les effets néfastes du pessimisme des Français. Début mai, c’est le journal Le Monde qui, sondage à l’appui, révélait que notre pays est le champion d’Europe du pessimisme ! Or les cyclistes ne sont jamais pessimistes car ils croient en eux, en leur action personnelle, en leur engagement.
    Les Français redoutent particulièrement le déclassement social. Ils anticipent les effets d’une crise qui pourtant ne les touche pas comme leurs voisins grecs, espagnols et italiens.

    Paradoxalement, dans ce temps de crise, on observe en France, et dans un grand nombre de pays, de nombreuses initiatives locales et de belles dynamiques.
    Le vélo leur donne, en effet, une possibilité de revenir à une action positive pour les autres, pour eux-mêmes et pour l’avenir.

    Ces initiatives n’impliquent pas les acteurs institutionnels. Elles ne sont pas organisées pas la puissance publique.
    Elles font appel aux ressources du territoire et sont l’affaire d’individus ou de groupes (…)
    On pense par exemple aux initiatives de l’économie sociale et solidaire et l’essor des ateliers vélo qui ont été, un peu, les vedettes de ce 20ème congrès et en
    sont une illustration exemplaire. Ces ateliers du renouveau du vélo sont en effet emblématiques du nouveau modèle gagnant-gagnant. Créateurs d’emploi et de services à la mobilité, ils optimisent la solution vélo. Donnent de l’autonomie.
    Les ateliers vélo sont une belle illustration des initiatives de la « ville astucieuse » comme on désigne parfois l’ensemble de ces initiatives citoyennes à côté des organisations institutionnelles (…)
    Nous avons lancé une enquête en 2012 sur « Les Français et le vélo » avec le soutien de la Coordination interministérielle pour le développement de l’usage du vélo. Les premiers résultats ont été présentés en janvier dernier, avec un bon écho médiatique.
    Les résultats détaillés viennent de vous être présentés ce matin, et je suis certain que nous puiserons encore longtemps dans cette photographie vélo beaucoup d’enseignements et d’étonnements.
    On constate que le vélo s’installe dans les pratiques, le cycle de vie et les représentations des Français et que sa pratique s’intensifie.
    Près d’1 Français sur 2, de 15 ans et plus, a fait au moins une fois du vélo au cours des 12 derniers mois, alors qu’ils étaient 40% en 2007.
    Ils sont déjà 14% à utiliser le vélo pour des motifs utilitaires, comme aller au travail, à l’école ou l’université ou faire des achats.
    Le vélo est sorti de la marginalité !
    Le vélo entre dans le quotidien des Français !
    Il y a urgence à lever les freins : la météo, la crainte de l’accident et du vol.
    A développer les continuités cyclables, à faciliter le stationnement du vélo… A développer l’intermodalité encore trop peu accessible, alors que nos concitoyens perçoivent aujourd’hui ses avantages. 5,5% des Français seulement, sont aujourd’hui en situation d’utiliser la combinaison vélo et transport public.
    Le stationnement sécurisé des vélos à proximité des gares et dans les pôles d’échanges est donc une priorité à inscrire à l’agenda des opérateurs et des collectivités locales pour que, comme dans des pays comme l’Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas, 30% au moins des clients du train viennent à vélo.
    Cette enquête montre que les Français sont en capacité d’acquérir vite un « réflexe vélo », à l’instar des Européens qui pédalent quotidiennement et par tous les temps.
    Les changements mis en œuvre dans les habitudes et les représentations sont une chance pour accélérer le déclin du tout-auto et l’essor de la mobilité active.
    Le prochain mandat municipal sera l’occasion d’amplifier ce mouvement.
    Les enseignements de cette enquête donnent en effet du courage aux acteurs.
    Les Français leur disent « allez-y ! ».
    L’acceptabilité est bien supérieure à ce que croient bon nombre de décideurs…
    L’étude en ligne conduite auprès d’une centaine d’élus du Club des villes et territoires cyclables montre que les perceptions des élus et des citoyens convergent notamment sur les freins à l’usage, mais qu’elles divergent un peu sur les leviers et les motivations.
    Au Club, nous pensions par exemple que l’impact du budget transport sur le pouvoir d’achat des ménages pesait désormais davantage sur les choix et les comportements de mobilité. Or les Français plébiscitent d’abord la santé et le plaisir pour l’usage du vélo.
    Ces décalages sont intéressants car ils révèlent des atouts insoupçonnés et des freins sous-estimés… Autrement dit, une grande marge de manœuvre !
    Une marge de manœuvre au niveau local : 3 Français sur 10 sont d’ores et déjà prêts à utiliser le vélo pour les déplacements quotidiens dans les années à venir !
    Une marge de manœuvre au niveau national : un vrai Plan national « vélo » ou « mobilité active » doit accompagner, amplifier les efforts des collectivités et l’élan de nos concitoyens !
    Avec des hauts et des bas, nous y croyons toujours, au Club des villes et territoires cyclables. Mais surtout, nous n’avons pas fait qu’y croire, et nous ne nous sommes pas contentés de l’appeler de nos vœux. Nous avons occupé l’attente en nourrissant la réflexion et l’argumentation, en repérant les signaux faibles, en valorisant les bonnes pratiques et leurs impacts.
    En travaillant également – et surtout – avec notre représentation nationale !
    Le Club des parlementaires pour le vélo, lancé en juillet 2012 par notre réseau, et les parlementaires qui représentent des collectivités adhérentes a rencontré une formidable mobilisation au sein des deux assemblées.
    Transpartisan, ce Club rassemble aujourd’hui 96 parlementaires et a déjà à son actif, en moins d’un an, non seulement un programme de rencontres et d’échanges très riche, mais aussi et surtout un travail parlementaire fructueux.
    Si les amendements relatifs à des incitations économiques à l’usage du vélo n’ont pas été adoptés à l’automne dernier, ils ont permis de mobiliser les membres du club et d’organiser le travail collaboratif, animé par notre secrétariat général, sous la houlette d’Alexis Bachelay que je suis heureux d’accueillir à Nice, de Denis Baupin qui fut président de notre réseau de 2004 à 2008, de Fabienne Keller et Philippe Goujon. Ces débats de l’automne ont également permis que le ministre des Transports s’engage en faveur de la prise en compte du vélo dans le 3ème appel à projets transports publics et mobilité durable ! Et cela, à peine 3 mois après la création de ce club de parlementaires !
    Promesse tenue par Frédéric Cuvillier, ministre des Transports, puisque l’appel à projets qu’il vient de lancer prévoit le financement de parkings vélo sécurisés en interface avec les transports publics.
    De même, l’amendement présenté par nos députés vélo, dans le cadre de la loi portant diverses dispositions transport, relatif à l’obligation de réaliser des parkings vélo dans les nouvelles gares, ou à l’occasion de rénovation de gares, a été adopté en avril dernier.
    Une avancée importante, car elle adresse un signal fort à la SNCF et à l’ensemble des opérateurs de transport : il faut dorénavant compter avec le vélo. Et pas de façon symbolique ou marginale, avec quelques arceaux ici ou là, sans commune mesure avec le nombre de voyageurs potentiellement clients d’une combinaison transport public + vélo ! (…)
    La motion que nous avons adoptée ce matin en Assemblée générale du Club sur la sécurité des cyclistes et la nécessité de mettre en œuvre, sans délai, des actions concrètes pour la cohabitation avec les véhicules de grand gabarit est aussi une avancée et une invitation à nos partenaires, comme la FUB, les parlementaires vélo, à agir sans délai.
    Lundi 3 juin, le ministre des Transports lancera en effet, officiellement, ce Plan national des mobilités actives tant attendu. « Mobilités actives » et non seul « vélo » , afin d’impulser un nouveau départ à la démarche du Code de la rue, afin d’entraîner les modes actifs dans cette dynamique de transfert modal, de rééquilibrage de l’espace public et d’intermodalité.
    Il y a urgence à mettre en place cette démarche nationale. A coordonner les actions des ministères – transport, économie, santé, éducation, aménagement du territoire, redressement productif, tourisme – comme de nombreux pays le font depuis longtemps.
    Qu’il s’agisse de la France ou d’un grand nombre de pays dans le monde, le vélo est en plein essor. Son potentiel est immense.
    Partout dans le monde, il se passe quelque chose avec la mobilité active comme les témoignages de notre 20ème congrès l’illustrent. En effet, qu’il s’agisse du choix des « bobos » astucieux des grandes villes, de Bordeaux à Portland en passant par Paris ou Londres, qu’il s’agisse des politiques publiques de Mexico, de Ouagadougou ou de Gdansk, des grands rassemblements populaires ou des programmes vélo permettant l’accès de tous à l’école et à la mobilité, j’ai envie de dire « le vélo, c’est parti ! ». Le changement, c’est maintenant !
    Nous attendons la confirmation que la puissance publique y croit aussi.
    Depuis bientôt deux ans, nous martelons des propositions et notamment 10 actions qui s’inscrivent dans les trois grands défis que notre société doit aujourd’hui relever :
    Ø Le défi de la cohésion territoriale
    Ø Le défi de la qualité de vie
    Ø Le défi de la cohésion sociale

    Parmi les mesures phares, nous ciblons les incitations économiques à l’usage du vélo, en raison de la récession économique qui fragilise encore davantage les personnes vulnérables.
    C’est pourquoi l’annonce que le Plan national prioriserait ces mesures dans les médias, il y a quelques jours, nous a agréablement surpris. Surpris car c’est le socle de mesures le plus délicat du futur plan national. L’accueil des amendements vélo à l’automne dernier nous l’a encore démontré…
    C’est un peu attaquer la montagne par la face nord. Mais nous en sommes très satisfaits !
    Nous savons les entreprises de plus en plus favorables à ces solutions de mobilité alternatives. Et les salariés prêts à choisir le vélo et l’intermodalité comme notre enquête le montre.
    Nous sommes en outre convaincus qu’il y a un enjeu fort de cohésion sociale dans les politiques locales et nationales incitatives à l’usage utilitaire du vélo, notamment pour les trajets domicile-travail. Parce que c’est bon pour le budget des ménages, en redonnant du pouvoir d’achat pour d’autres postes de dépenses, notamment la santé, les loisirs, la culture…
    Peut-être les annonces dans la presse ont-elles devancé les intentions ministérielles ? C’est en tout cas une évolution intéressante des médias qui n’accueillent plus le vélo avec indifférence ou ironie, mais rebondissent aujourd’hui sur tout ce qui le concerne.
    C’est donc encore davantage motivé, grâce à la mobilisation et à la rencontre de toutes les énergies des participants du 20ème congrès de notre association, que je participerai lundi 3 juin à la mise en place de ce comité et au lancement du Plan national des mobilités actives.
    Lancement auquel l’action régulière de notre réseau et le travail accompli par les parlementaires vélo ne sont pas étrangers. Bien au contraire !
    (…) Nous avons 6 ans pour réussi la transition vers une autre mobilité, faisant appel à davantage d’autonomie, davantage d’équité, davantage d’efficacité, davantage d’activité physique… !
    Mesdames, messieurs, permettez-moi, avant de clôturer officiellement ce 20ème Congrès de vous préciser que pour moi ce sera le dernier en tant que président du Club, car je vais mettre mes actes politiques en accord avec mes convictions citoyennes. Elu local depuis plus de 30 ans, administrateur du club depuis 12 ans, président depuis 6 ans (je ne me suis jamais fait d’illusion je l’ai été par nécessité) je vais donc quitter la scène publique, usante pour le moral, pour la santé, pour les relations humaines vraies, pour pouvoir pédaler en roue libre librement sans aucune autre finalité que celle de me faire plaisir et de faire plaisir aux miens.
    J’ai tenté avec mes modestes moyens de maire de la fameuse « France profonde » de maintenir le club sur les principes d’égalité entre ses membres, de liberté dans leur action et de fraternité dans le fonctionnement au service du vélo. Pas toujours facile mais tellement enthousiasmant. (…) Je vous remercie toutes et tous, membres du peloton des défenseurs des mobilités actives pour votre apport à l’aventure du vélo citoyen.
    Merci aux amis que je me suis faits dans la vie du club. Merci aux ennemis que je me suis créés, car ils m’ont renforcé et endurci dans mes convictions. Tous m’ont conforté dans la véracité d’une analyse sur l’action publique de Jules Clarétie : « Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire, et surtout la grande armée des gens d’autant plus sévères qu’ils ne font rien du tout ». Chères et chers collègues élus, méditez sur ce constat avant les échéances électorales qui vous attendent.
    Si par hasard vous perdiez le moral, enfourchez votre vélo, respirez l’air pur et ressassez vous à voix haute en pédalant cette superbe citation de Louis Nucéra, cet écrivain niçois que j’aime tant :
    » La vie est comme un miroir. Si tu lui souris, elle te renvoie ton image »
    Faites donc grossir les rangs du peloton des pédaleurs de l’avenir et ne renoncez jamais à être des citoyens actifs au service de l’intérêt général… Bonne route à vous toutes et vous tous !

  • QUI FUT VIDELA

    1705-DessinJour.jpgLe symbole de la dictature argentine vient de mourir

    http://www.pagina12.com.ar/diario/elpais/1-220295-2013-05-18.html

    Tous les êtres humains qu’il a voulu tuer, il les a tués. Peu lui ont échappé. Qu’il meure jugé, emprisonné, vilipendé, c’est important. Qu’il meure en étant un symbole de la mort, l’est aussi. Qu’il meure en affirmant ses sombres convictions révèle de la cohérence, mais une cohérence qui, chez lui, n’est pas la rigueur morale que nous admirons souvent chez les autres, ce n’est que la persistance de la nuit dans son être, de la mort qui le constitue dans son noyau le plus profond. Jusqu’à faire peur du fait qu’il meure : sa mort le met à la Une des informations, et lui et ceux qui, comme lui, les assassins et aussi ceux qui veulent la mort de l’autre, occupent le centre des choses, s’ils font la première page des nouvelles, s’ils deviennent d’ obscures étoiles du vertige informatif, ils effrayent. Nous ne les voulons pas là. Ici, nous voulons ceux qui optent pour la vie, le dialogue, la vraie politique, se voir dans le visage de l’Autre, pour avoir besoin que l’Autre vive pour me compléter, parce que c’est de l’altérité que j’ai besoin pour être moi, parce que celui qui souhaite partager l’espace de la démocratie, ici même, nous voulons ceux qui le veulent de cette façon et ne voudraient pas en être autrement au prix de se trahir gravement.

     

    Videla ne s’est jamais trahi. Sec, maigre, raide comme un cadavre vivant, consommée par la haine qui le fait maigrir au prix de lui rendre les forces de la dévastation, il fut toujours le même. Toujours pareil dans sa passion thanatique. Parce qu’il était cela : un être passionnel. Constitué par la passion de tuer les autres. La terreur était son idée de l’ordre. Les cimetières, son idée du silence. Torturer, sa façon d’écouter les autres. Il a parlé, lui, peu. Ses oreilles étaient ouvertes aux mots aux paroles qui contenaient de l’information, celles qui lui venaient des groupes de renseignement qui avaient leur place dans les camps de la mort. Ses oreilles étaient fermées à l’appel de ceux qui demandaient pour leurs proches. Pourquoi les ouvrir ? Pourquoi entendre des paroles d’êtres ayant accouché de subversifs ?

     

    Il ne mérite même pas l’effort de cette page. Moins encore si l’on est déterminé à bien l’écrire. Trouver une bonne prose lors de l’écriture sur Videla est presque honteux.

    Theodor Adorno, en 1969, écrivait :« L’auteur a été incapable de donner la touche finale à la rédaction de l’article sur Auschwitz, il a dû se limiter à la correction des défauts les plus grossiers de l’expression. Lorsque nous parlons de « l’horreur » par la mort terrible, nous avons honte de la façon dont (…) Impossible de bien écrire, littéralement parlant, d’Auschwitz, nous devons renoncer au raffinement si nous restons fidèles à nos pulsions, mais, avec cette démission, nous sommes encore coincés dans l’engrenage de l’involution générale ».

     Que ne nous quitte aussi notre amour pour la beauté des mots. Nous voulons que ces mots aient aujourd’hui plus de puissance et de rigueur que jamais pour dire qu’il fut et -pire encore- qui il restera. Il a tué sans justice. Même avec elle c’est condamnable. Le problème central de la philosophie n’est pas, comme le disait Albert Camus, en s’approchant de la réponse – le suicide. En d’autres termes, de décider si oui ou non la vie mérite d’être vécue. La question centrale est de savoir s’il faut ou il ne faut pas tuer. Ce problème, pour Videla, n’a même pas existé. Il ne s’est jamais posé cette question. Vous devez tuer. « Mourront tous ceux qui doivent mourir », a-t-il dit. Mais même dans les Etats où la peine de mort s’applique, on juge avant ceux dont on décide ensuite s’ils sont coupables ou non. Avant ce jugement, tous sont innocents. Parce que non seulement il faut rappeler que toute vie humaine est sacrée. Également il faut se rappeler que toute vie humaine est innocente jusqu’à preuve du contraire par un tribunal, par une justice.

    Videla a tué des innocents. Il croyait dans l’incapacité de la justice. L’incommodité de la légalité. Il comprenait pas, ne pouvait pas comprendre, ne voulait pas le faire, que cet incommodité est le seul moyen de construire un ordre social qui ne repose pas sur la mort. La légalité – dit un journaliste au colonel Mathieu dans La Bataille d’Alger- est toujours mal à l’aise. Dire -comme le disent ceux qui cherchent atténuer les meurtres ou peut-être pardonner ou justifier- d’avoir tué des coupables parce qu’on a tué des gens qui ont combattu les armes à la main, les gens qui « ont tué dans l’action” est une banalité- et un acte de mauvaise foi. La plupart des « combats » ont été truqués. Ces combattants présumés -presque tous massacrés, outrés dans les camps de la mort – étaient déjà morts. Bien que la presse de ces années –en utilisant même pour titres sensationnels.

     

    Ainsi fut Videla. Qui restera ? Nous ne pouvons pas le savoir. Cela dépend des aléas de l’histoire. Cela dépend de tous ceux qui aiment et respectent la vie dans ce pays. Cela dépend de notre force et notre conviction pour empêcher son retour. Pour ceux qui disent méchamment : « Vous verrez quand la rue tournera ». Ceux-ci, le veulent à nouveau. Je crois, cependant, que pour tous ceux qui vivons sous son règne des cimetières, il ne mourra jamais. Videla est le tréfonds même de notre peur. La terreur secrète que nous portons tous en nous. C’est notre idée parfaite du mal. De l’absence ou du mépris de Dieu. Ou, pire, de sa complicité avec ce mal. Ce noyau interne de la terreur qu’il nous a laissée en nous, nous dit tous les jours qu’il reviendra. Que le mal est l’essence la plus déterminante de ce monde et puis que lui qui était le mal, reviendra, d’une façon ou d’une autre. Quelqu’un apparaîtra encore une autre fois pour être Videla. Mais il-y-a dans nous et dans beaucoup d’autres un autre noyau, et ce noyau est notre amour pour la vie et pour la justice et pour des causes justes. Ce noyau, qui croît chaque jour en nous et va continuer à croître, permettra d’éviter ce retour tant indésirable, qui n’est pas seulement la perverse essence de toutes les perversions, mais aussi du mal, de la mort.

     

    José Pablo Feinmann .

     José Pablo Feinmann philosophe argentin, professeur, écrivain, essayiste, scenariste et auteur-animateur d’émissions culturelles sur la philosophie.

     Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

     

    El Correo.  le 18 mai 2013.

  • INTERVENTION DE GERARD FILOCHE

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    Exceptionnellement je commence par un point de fonctionnement. La convention sur l’Europe se tient le 15 juin, le vote des militants est prévu le 6 juin, l’arrivée des textes le 6 mai, leur dépôt le 26 avril et nous devions lancer le débat ce jour. Mais à ce que je vois il n’y a pas de texte de la majorité, seulement des commissions de travail. Nous avons, dans la motion 3, discuté par un google’s group d’un plan puis d’un texte, celui qui est sorti, il est là, je vous le présente disponible, on croyait qu’on allait le distribuer ici, on en avait fait une version longue, et même une version courte, mais apparemment c’est trop tôt. J’ai écouté les positions orales, et j’entends bien qu’il existe deux lignes, ce qui recoupe un vote qui a eu lieu en BN avec 44 % de refus de voter lors du budget européen. Je propose à Guillaume Balas et à ses amis d’UMA, à Pierre Larrouturou et Patrick Ardoin pour la motion 4 de nous rencontrer pour parvenir à un texte commun avec la motion 3. C’est possible, l’enjeu est sérieux et dans le parti, un texte commun de la gauche du parti peut atteindre la majorité. Faisons tout pour réussir ça.

     

    Sur le fond politique, je voudrais revenir sur un enseignement de la dernière crise à Chypre. C’est la 13° fois que l’euro est encore déclaré « sauvé ». Mais que s’est-il passé ? Ceux qui prétendent qu’on ne peut pas s’attaquer aux paradis fiscaux, là, ont osé carrément fermer les banques de Chypre et prélever directement sur leurs comptes ! (Pourtant Chypre n’était ni sur la liste « noire », ni sur la liste « grise » desdits paradis fiscaux selon l’OCDE !). La première tentative de hold up de la troïka UE BCE FMI sur Chypre a échoué.

     

    Qu‘a dit à ce propos notre camarade Pierre Moscovici ? Il a dit qu’il s’était opposé au cours de la réunion des 17 ministres des finances, à ce premier plan catastrophique et qui a été retoqué. Mais apparemment, la voix de la France n’a pas été entendue dans cette réunion et notre Ministre des Finances a in fine voté le plan en question. Pierre Moscovici explique dans la presse qu’il a agi ainsi « pour ne pas ajouter la crise à la crise ». Mais on a eu la crise quand même ! C’est dire si cette stratégie ne fonctionne pas.

    Or c’est la même qui nous a fait avaler le TSCG, pour ne pas avoir la crise et qui provoque la crise. C’est la même qui nous a fait accepter un « pacte de croissance » a minima et il n’y a pas de croissance, chômage et récession augmentent partout en Europe. C’est la même pour le budget européen, et c’est un budget d’austérité, ce qu’il ne faut pas faire. C’est cette stratégie qui est en question.


    Car, tout à l’heure, dans son introduction, Jean-Christophe Cambadélis situait la « centralité » du combat actuel, au fond, entre la social démocratie européenne et la droite allemande. Mais ce n’est pas ce qui se passe, nous ne combattons pas la droite allemande centralement, en fait « pour ne pas ajouter la crise à la crise » chaque fois, nous sommes dans une « grande coalition » avec elle. Et c’est ce qui brouille tout, car nous perdons l’appui du salariat en France, sans le gagner en Europe. L’Europe va dans le mur, Merkel tue l’Europe, partout les peuples ne voient que reculs venus de l’UE, de la BCE, du FMI. En serrant la vis de la « rigueur budgétaire » ici, nous mécontentons nos électeurs, et le « choc » Cahuzac n’est pas seulement un « choc » d’honnêteté, mais il est un « choc » social, révélateur d’une opposition massive de l’opinion contre nous.

     

    Certes nous sommes le gouvernement le plus à gauche d’Europe. Certes nous faisons moins mal qu’ailleurs, mais ça ne suffit pas loin de là pour répondre aux attentes, aux urgences, aux impatiences sociales. L’immense majorité de nos concitoyens attendent encore le changement promis pour lequel ils ont voté il y a dix mois.

     

     

    Le rejet de la troïka c’est partout et plus seulement en Grèce. C’est la barbarie qui vient de l’UE et du chantage inouï qu’elle fait à la dette pour le seul compte des banques privées. En Italie, Mario Monti a été chassé après avoir accablé son peuple d’austérité pour rembourser les banques privées. En Espagne, ca pousse contre l’UE et au Portugal, un des plus grands mouvements de masse – le seul d’ailleurs qui a gagné, qui montre la voie.

     

    Il y a eu un million de manifestants le 12 septembre 2012 quand le gouvernement portugais a voulu abaisser les cotisations sociales patronales de 22,5 à 18,5 et hausser les cotisations salariales de 11,5 à 18,5 et la troïka a dû reculer dans son exigence. Et il y a eu encore 1,5 million de manifestants (c’est à dire l’équivalent de 10 millions chez nous) le 16 mars quand l’UE a exigé un nouveau plan de d’austérité de 78 milliards à donner aux banques. La mobilisation des peuples espagnols, portugais, italiens, grecs, chypriotes, c’est LA solution contre la troïka, c’est ça, la véritable « centralité du combat » contre la droite allemande.

     

    Et le SPD l’a compris. Car il a longtemps payé le prix de sa « grande coalition » complice avec Merkel et il est en train d’en sortir pour les élections de fin 2013. Quand il faisait les plans Hartz 1, 2, 3 et 4, contre les droits des salariés, contre les salaires et les retraites, c’était Merkel qui en tirait les marrons du feu. Michel Sapin citait l’autre jour le « plan Hartz IV » à propos de l’ANI, cette attaque qu’hélas nous menons contre le droit du travail, ici aussi, comme concession au Medef et aux agences de notation, au détriment des salariés. Pourtant en Allemagne, le SPD est en train de revenir là-dessus et se mord les doigts d’avoir fait Hartz IV pas seulement parce que Hartz, ex-PDG de Volkswagen, est maintenant démasqué comme corrompu et condamné lourdement comme tel, c’est un nom maudit, mais parce qu’à cause de cela la misère s’est développée en Allemagne avec des millions de travailleurs à très bas salaires. Maintenant Martin Schultz défend un Smic et les droits sociaux, contre l’austérité et les banques.

     

    On doit cesser, d’alimenter cette politique pour « éviter d’ajouter la crise à la crise ». Rassurer les marchés n’a jamais été une bonne politique, c’est comme jeter des steaks aux requins, ca ne les éloigne pas, au contraire, ils restent dans le sillage du navire Europe.

     

    Les sondages sont mauvais pour notre gouvernement, et c’est NOTRE gouvernement, nous soutenons François Hollande et Jean-Marc Ayrault – de toutes nos forces, ardemment – parce que s’ils ne réussit pas ce sera terrible. Terrible. J’ai peur qu’avec l’actuelle ligne sur l’Europe, sous prétexte de « ne pas ajouter la crise à la crise » nous soyons rejetés, ce qui est arrivé au PASOK en quatre ans, nous sommes en train de courir le risque de le subir en un an ! On risque avec cette ligne d’être réduit à 7 % et loin derrière de nombreuses listes. Oui, je le dis avant que ca arrive, et pour ne pas que ça nous arrive ! Car ca ne sert à rien d’avoir raison après, il est encore temps pour éviter cela.

     

    Si nous échouons, ce ne sera pas une « autre gauche » qui gagnera. Ce sera toute la gauche qui perdra. UMP et FN reviendront et ensemble, Copé annonce déjà la privatisation des 4/5e de ce qui est resté public dans notre pays, et une austérité puissance mille pour plaire aux banques.

     

    Nous n’avons pas le droit de rester associés à l’image de Merkel et d’une Europe qui va dans le mur en semant chômage et misère.

     

    Pour l’heure, les peuples qui luttent et y résistent, à Lisbonne, Madrid, Rome, Athènes ou à Chypre, ne sont pas encore majoritairement tournés vers l’extrême droite, mais si nous décevons, si nous ne rompons nettement avec la politique de cette troïka, les nationalistes et xénophobes s’épanouiront partout, et l’idée même de l’Europe périra.

     

    J’ai entendu Fréderic Hocquart parler ici de la culture en Europe : bien, très bien, mais rendez vous compte qu’en Grèce cette semaine, l’UE a fait fermer l’enseignement supérieur public. Fermer l’enseignement supérieur public ! En Grèce !

     

    J’ai entendu Bernadette Vergniaud, ici, tout à l’heure parler d’un « pacte européen pour l’égalité des salaires femmes hommes », mais il n’y a pas le premier pas en ce sens nulle part, En France l’ANI est une attaque contre les droits des millions de femmes à temps partiels, flexibilité, coupures, délai de prévenance, bloc d’heures complémentaires, lissage des salaires… A qui va t on faire croire qu’ici et avec l’Europe on va, là aussi, dans le bon sens ?

     

    Sans redresser, redistribuer les richesses maintenant, ré investir, hausser les salaires, défendre les retraites, les allocations familiales, et le droit du travail, sans s’opposer nettement, frontalement, à la ligne brutale, d’austérité, imposée par Merkel, nous allons dans le mur ! Ecoutez quand il est temps ! Bernard Cazeneuve disait dans Le Monde que dans le budget 2014 il allait encore baisser les dépenses publiques, de 1,5 milliard, et ce, en diminuant sur toutes les lignes du budget… Il ne croit donc pas qu’on va réussir a aller chercher l’argent de la fraude fiscale, les 590 milliards d’avoirs français dans les paradis fiscaux, ou les 108 milliards en Suisse, ou les 60 à 80 milliards de la fraude fiscale. Il agit comme si tout ce qu’on dit là-dessus, n’allait pas arriver, comment va t on être crus ? De toute façon ce n’est pas avec 50 magistrats et inspecteurs qu’on va SERIEUSEMENT lutter contre cette fraude, si nous n’embauchons 2000 inspecteurs des impôts et des inspecteurs du travail et des douaniers, les services de contrôle ont été démantelés sous Sarkozy…

     

    Il faut des signes pour remonter la pente dans l’opinion de nos électeurs, un gouvernement rose vert rouge, une riposte surpuissante à la hausse du chômage de masse, la réforme fiscale (que Cahuzac osait prétendre avoir déjà faite…). C’est au gouvernement de donner le ton, le rythme, les explications, de l’inflexion, de la correction de trajectoire, avec les mots qui seront les siens, mais n’importe comment que ca s’appelle, inflexion, tournant, s’il n’y a pas cette inflexion sociale nous sommes perdus.

     

    Merci !

     

    Source : Filoche.net

  • L'INTOLERANCE HOMOPHOBE DOIT CESSER

    « Ce climat d’intolérance doit cesser » Manuel Valls s’engage contre l’homophobie

    Devant la déferlante d’homophobie ces derniers jours, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a affirmé avec détermination à l’Assemblée Nationale que « la République ne cèdera pas devant de tels agissements ».

    Les Jeunes Socialistes saluent la volonté du ministre de l’Intérieur de refuser la violence et la haine, qualifiant ces faits d’ « intolérables » et d’ « inacceptables ». Ceux qui pensent qu’ils imposeront leurs idées par l’intimidation et la violence se trompent selon Manuel Valls. « La démocratie c’est la liberté d’opinion, la liberté d’expression, c’est aussi le droit de manifester » a t-il déclaré devant la représentation nationale, avant d’affirmer que « dans notre République, il n’y a pas de place pour les factieux, qui ne respectent aucun principe démocratique ». Manuel Valls dénonçait les groupuscules d’extrême droite, alliés objectifs de nombreux élus de droite comme Christine Boutin, dans le mouvement contre l’égalité. Les intimidations et menaces de mort subies par certains élus de la République comme Erwann Binet, rapporteur du projet de loi à l’Assemblée Nationale ou encore Chantal Jouano, Sénatrice UDI doivent être explicitement condamnés, au-delà de tout clivage partisan. Ils appellent Jean-François Copé, jusque là trop silencieux, à les condamner tout aussi fermement au nom de la République.
    Suite aux dégradations survenues dans la nuit de samedi 7 à dimanche 8 avril, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et Porte-parole du gouvernement, et Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, déclaraient dans un communiqué commun que “La haine et les propos homophobes n’ont pas droit de cité dans notre pays et sont punis par la loi.”

    Face aux actions de plus en plus violentes de la part de ces groupuscules contre le mariage pour tous, les Jeunes Socialistes se joignent à l’appel invitant le ministre de l’Intérieur à interdire les prières de rue organisées par Civitas, extrémistes catholiques, au même titre que celles organisées en septembre dernier devant l’ambassade des USA. Cette interdiction doit être prononcée au nom de la laïcité et de l’égalité entre les religions.

  • ROMS EN FRANCE

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    La grande majorité des Français ayant une origine " Rom " est sédentaire et n’est ni facilement identifiable ni systématiquement discriminée. Leur nombre est estimé à 2 millions. Dans les années 70, l’administration a forgé pour ceux qui restent itinérants la catégorie "gens du voyage" qui inclut des non Roms. Il y aurait actuellement environ 400 000 gens du voyage, de nationalité française depuis plusieurs siècles.
    On compte par ailleurs en France environ 15 000 Roms migrants de nationalité roumaine, bulgare, tchèque, slovaque, hongroise, moldave ou des pays de l’ex Yougoslavie (Serbie, Croatie, Kosovo notamment). La plupart d’entre eux ont immigré dans les années 90, peu après la chute des régimes communistes. Bien que présents depuis de nombreuses années, ils sont considérés comme " illégaux " sur le territoire français et rencontrent de grandes difficultés pour réussir à s’insérer. Ils restent en marge de la société et vivent trop souvent dans des campements informels.

    Seule une petite minorité de Roms d’Europe de l’Est a choisi d’émigrer tout en gardant des liens étroits avec leur pays d’origine. L’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans la Communauté Européenne en 2007 ne s’est pas traduite par un afflux de Roms, mais par des allers-retours plus fréquents entre la France et leur pays d’origine. Ils sont plus nombreux dans d’autres pays européens (Espagne, Italie).


    Les Roms migrants

    Fuyant leur pays, les Roms d’Europe de l’Est les plus démunis vivent dans des conditions si indignes, notamment en France, que, malgré le désir qu’ils en ont, leur intégration devient un rêve inaccessible.

    La Roumanie et la Bulgarie ont été admises dans l’Union européenne en 2007 mais des mesures dites "transitoires" accompagnent le traité d’adhésion. Ces mesures, facultatives mais appliquées de façon stricte par la France, leur interdisent pratiquement l’accès à l’emploi (taxe pour l’employeur abrogée : liste de métiers spécifiques, dits "sous tension"). Leur séjour légal est limité à 3 mois. Il devient illégal en l’absence d’emploi ou de ressources suffisantes passé ce délai.

    • ils sont fréquemment victimes d’expulsions forcées de leurs campements et de reconduites à la frontière
    • la scolarisation des enfants est pratiquement impossible dans ces conditions de précarité
    • ils sont stigmatisés par les autorités et sont les victimes de comportements voire de violences racistes, quand on leur reproche leurs conditions de vie et leur grande pauvreté tout comme leur origine ethnique.
    • Pendant l’été 2010, ils se sont retrouvés la cible d’une politique de « lutte contre les campements illicites » et la destruction de campements, entreprise depuis plusieurs années, s’est poursuivie à grand renfort de publicité. A plusieurs reprises, Amnesty International a exhorté le gouvernement à respecter les droits de ces populations et déploré l’orientation essentiellement répressive des mesures prises à leur encontre.

    Les "Gens du voyage"

    Constamment discriminés en raison de leur origine et de leur mode de vie, les Roms français itinérants ont été particulièrement ciblés par les politiques discriminatoires de la première partie de 20ème siècle : notamment la loi discriminatoire du 16 juillet 1912 (abrogée en 1969) distinguant les "nomades" des autres Français et instaurant un "carnet anthropologique" pour les repérer ; ou leur internement dans des camps français au cours de la deuxième guerre mondiale et jusqu’en 1946.

    Mais aujourd’hui encore, les "Gens du voyage" sont discriminés en matière de :

    • liberté d’aller et venir : obligation des livrets de circulation
    • liberté d’installation : obligation d’un rattachement administratif
    • droits économiques, sociaux et culturels : accès au travail, scolarisation des enfants, santé, habitat (non respect de la loi Besson du 5 juillet 2000 qui fait obligation aux communes de plus de 5000 habitants de créer des aires d’accueil, non reconnaissance de la caravane comme habitat)


    Et maintenant ?

    En octobre 2012, le gouvernement a élargi la liste des métiers accessibles aux ressortissants roumains et bulgares et supprimé la taxe imposée à leurs employeurs. Pour autant, les mesures transitoires n’ont pas été abolies et de lourdes contraintes administratives rendent difficiles l’accès à un travail. Contrairement à la France, 14 États Membres de l’UE donnent libre accès au marché de l’emploi aux Roumains et Bulgares.

    Une mission de coordination « sur l'organisation de l'accompagnement des personnes touchées par l'évacuation d'un campement » a été mise en place et confiée au délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement.
    En dépit de ces mesures, les expulsions forcées des campements roms se poursuivent.

    AIF demande aux autorités françaises

    Pour les Roms :
    De se conformer au droit international :

    • en garantissant le droit de tous à un logement convenable
    • en ne procédant à aucune expulsion de campement illicite, tant qu’une ou plusieurs propositions d’installation sur un terrain licite n’ont été faites, après consultation de l’ensemble des occupants concernés ;

    Pour les gens du voyage :

    • de s’attacher à faire appliquer la loi Besson du 5 juillet 2000 qui oblige chaque commune de plus de 5000 habitants à aménager une aire d’accueil ;
    • d’abroger toutes les dispositions discriminatoires notamment l’obligation d’être munis d’un livret de circulation

     

  • COMPROMIS

    Alors, Libé, on rend les armes ?

     

    emmanuel maurel

     

     Je mets en ligne l'excellent article de notre camarade Emmanuel Maurel  Vice-président de la région Ile-de-France,qui réagit  à l'édito de Nicolas Demorand du 6 mars sur la situation de l'emploi en France, titré «Compromis».

    Par Emmanuel Maurel
     

    Bien sûr, la politique passe par des compromis. Mais on ne les concède pas, on les gagne, au terme de vrais combats. On ne rend pas les armes avant la bataille, on commence par rendre les coups !

    Or ce n’est pas un «compromis» que vous nous proposez, c’est une défaite en rase campagne. Vous pensez peut être aider ce gouvernement en endossant le costume des résignés : vous ne faites que décourager un peu plus celles et ceux (et il y en a beaucoup parmi vos lecteurs) qui n’ont pas renoncé à changer la vie.

    Oui, la situation économique est extrêmement difficile, oui, la crise est d’une ampleur inédite, oui, le rapport de forces est, dans un tel contexte, plutôt défavorable au monde du travail. Mais de là à rejoindre la cohorte des éditorialistes assoupis, fatalistes, toujours prompts à énumérer les «sacrifices nécessaires» et les mutations inéluctables»?

    «Travailler plus pour gagner autant voire moins» ? «Rendre des droits chèrement acquis» ? Il n’y aurait donc pas d’alternative possible ? Rien d’autre à faire que courber l’échine et attendre que ça passe, en priant pour qu’il y ait le moins de casse possible ? C’est ça que vous proposez aux «entrepreneurs et aux salariés» qui, comme vous le soulignez justement, «n’ont jamais boursicoté» ? Ce serait donc à eux de payer, point barre. Il faudrait accepter l’ordre des choses, à ce point? Ne pas réagir? Ne pas se battre? Ne pas essayer, au moins ?

    En reprenant à votre compte tout ce que vous fustigiez hier chez Sarkozy (je n’aurais pas la cruauté de citer ce que vous écriviez il y a un an à peine), vous accréditez la thèse des tenants du «there is no alternative», qui alimente les «populismes» dont vous déplorez la progression. L’austérité, un mal nécessaire ? Le démantèlement de notre modèle social, la flexibilité du marché du travail, des mesures de bon sens ? Et vous prétendez qu’il ne s’agit pas là d’ «idéologie» ? Mais c’est quoi alors? De la science ?

    Au moment où la course folle à l’austérité soulève, partout en Europe, de légitimes indignations, vous prétendez qu’il est «pragmatique» de continuer d’aller dans le mur. Au moment où même les économistes du FMI redécouvrent les vertus de la relance keynésienne, vous semblez vous ranger du côté des gardiens du temple libéral.

    La politique, c’est évidemment des compromis, mais aussi des choix. Vous semblez penser qu’il n’y en a plus ! Vous voulez qu’on se rende… à l’évidence, là où il faudrait se libérer du carcan de la pensée toute faite, de ce que vous appeliez jadis «l’idéologie dominante». Il suffit pourtant de parcourir votre journal pour se rendre compte qu’il y existe d’autres choix. Les Islandais ont bien tenu tête aux banquiers ! Les Suisses s’y mettent ! Même Obama plaide pour une augmentation du salaire minimum. Et nous serions les seuls, nous Français, nous Européens, à devoir subir sans rien dire le chantage à l’emploi que tentent d’imposer ceux qui sont passés entre les gouttes de la crise qu’ils ont provoquée.

    Oui, il existe d’autre choix que celui du social défaitisme qui ne mérite pas le beau nom de «compromis» que vous lui affublez. Celui du volontarisme comporte des risques, des incertitudes ; rien ne garantit qu’il réussisse tant sont nombreux les obstacles, les résistances.

    Nul ne nie la difficulté de la tâche. Mais c’est dans les moments de grandes turbulences qu’il faut faire preuve de courage.

  • LE MAL LOGEMENT

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    La Fondation Abbé Pierre publie son 18e rapport annuel vendredi 1er février. 59 ans, jour pour jour, après l'appel de l'Abbé Pierre.

    3,6 millions de personnes non ou très mal logées

    Pas de domicile, difficulté à le conserver quand on en a un, mauvaises conditions d'habitat... la Fondation Abbé Pierre rappelle dans son 18e rapport annuel que la situation est à la fois urgente et structurelle. "Les demandes d'hébergement reçues au 115 ont enregistré une hausse de 37% en novembre 2012 par rapport à novembre 2011", écrivent ses auteurs, précisant que "2012 a été difficile". "L'hébergement est sous pression", disent-ils, "et ne parvient pas à sortir d'une gestion saisonnière indexée sur la température."

    133.000 personnes sans domiciles

    Parmi elles 33.000 dorment dans des lieux non prévus pour l'habitation (cave, cage d'escalier, chantier, parking, centre commercial, grotte, tente, métro, gare) ou dans des centres d'hébergement d'urgence. 66.000 sont accueillis dans des établissements sociaux de longs séjours et 34.000 dans des dispositifs temporaires. Le dernier recensement de la population en 2006 a établi à 14.600 personnes le nombre de sans-abri, contre 9.000 en 1999.

    411.000 personnes hébergées chez des tiers

    Que ce soit des personnes entre 25 et 60 ans qui n'ont pas les moyens d'être indépendants et non aucun lien de parentés avec la personne qui les héberge (79.000), des enfants ou petit-enfants qui reviennent au domicile parental pour une raison autre que la fin des études (282.000), ou des personnes de plus de 60 ans, elles sont tous hébergées de façon contrainte, estime la fondation. Ces chiffres datent de 2002, et "de nombreuses alertes montrent que le phénomène a pris une réelle ampleur ces dix dernières années".

    15.498 places en hôtel

    "L'hôtel apparaît de plus en plus comme une situation de dernier recours pour assurer l'accueil d'urgence des personnes privées de domicile", écrivent les auteurs du rapport. 15.498 places fin 2011, contre 13.948 places fin 2010, et cela sans compter les places mises à disposition par les collectivités locales. L'essentiel se situe en Île-de-France (plus de 12.000), le reste en Rhône-Alpes, Lorraine et Picardie. Ces chambres d'un confort limité, servent à 90% à des personnes seules. "Cette solution apparaît très insatisfaisante pour les familles", explique la fondation, et elle est coûteuse : l'Etat y a consacré 95 millions d'euros en 2011, représentant 43% des dépenses d'hébergement d'urgence, "alors qu'elle devait être réduite à 25%".

    Pour 3 Français sur 4, difficile de se loger

    "Le situation est particulièrement dramatique pour les ménages les plus modestes, les isolés, les jeunes en difficulté d'insertion, les femmes avec enfants disposant de faibles ressources", explique la fondation Abbé Pierre... "Mais elle est aussi devenue complexe pour de nombreux ménages insérés socialement et économiquement". Discriminations dans l'accès au logement, demande qui a progressé de 43% en dix ans, témoignant d'une déconnexion forte entre les niveaux de loyer dans le parc privé et les ressources des ménages. Selon l'association, "le marché du logement fonctionne comme une véritable centrifugeuse qui sélectionne les candidats les plus solvables et refoule les autres vers les réponses apportées par la puissance publique. Notamment vers un parc HLM qui n'est pas calibré pour répondre à l'ensemble des besoins".

    D'aprés LE NOUVEL OBS

  • MARIAGE POUR TOUS

     Manifeste : au mariage pour tous, nous disons oui
    Je vous encourage à lire ce texte de Gularu publié chez Jegoun. Il s'agit d'un des plus beaux plaidoyers pour le mariage pour tous lu depuis longtemps.
     
    Ite missa est