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  • OPPOSE AUX OPPOSANTS

    par Gaëtan Jarnot

    La salle était pleine le samedi 1 décembre aux Assises de l’écosocialisme organisées par le Parti de gauche (PG) dont Jean-Luc Mélenchon, le coprésident, assurait la conclusion.

    Des interventions de qualité, telles celles de Jacques Généreux, Henri Peña-Ruiz, ou François Delapierre, mais je fus malgré tout saisi d’un malaise persistant. Certains intervenants ont délaissé l’idée d’éducation populaire, l’ambition d’élever le citoyen pour se laisser aller à la manipulation de l’assemblée à l’aide de symboles qui font immanquablement plus réagir que penser. Notre-Dame-des-Landes était ainsi brandi comme symbole de toutes les luttes, économisant à l’intervenant démonstrations et raisonnements.

    J’aimerais examiner la critique du projet d’Aéroport du Grand Ouest à la lumière des discours et idées entendus ce jour-là.

    • Projet archaïque – Si l’on en est réduit à utiliser un tel argument, alors la bataille culturelle gramscienne est perdue. On ne juge pas du bien-fondé ou de la cohérence d’un projet à sa date de naissance. Dans le champ politique le mot « archaïsme » appartient à la culture des néo-conservateurs jugeant les travaux du Conseil National de la Résistance dépassés ; comment l’utiliser aujourd’hui sans céder sur le terrain de la culture politique ? Notre République vieille de deux siècles serait-elle archaïque ? S’envoler à l’autre bout du monde partir à la découverte de l’autre n’est pas plus archaïque. À moins de décider que la découverte de l’Amérique du Sud tant évoquée ce soir-là ne soit facilitée aux parisiens (Ne parliez-vous pas d’égalité de tous sur le territoire Éric Coquerel ?), les citoyens de l’ouest de la France ont aussi le droit de voyager sans passer par Paris.
    • Journalistes parisiens – « 80% – c’est la part de cartes de presse qui se trouvent à Paris » rappelait justement François Ruffin lors d’une table ronde. Dans ces conditions, comment parvenir à saisir l’incongruité de cars qui font l’aller-retour Paris – Notre-Dame-des-Landes pour aller manifester ? Que des nantais aillent manifester à Montreuil (l’actuel aéroport de Nantes se trouve également aux portes du périphérique) pour la construction d’un aéroport afin de libérer les terres agricoles de Roissy, vous eût-il paru plus choquant ? C’est pourtant à peu près ce qui s’est déroulé ce 17 novembre 2012 sans que cela semble remuer plus que cela ces 80% de journalistes. Enfin, combien des journalistes présents à Notre-Dame-des-Landes ont-ils poussé leur enquête jusque dans la zone de bruit à Nantes ? Les journalistes manquent parfois de courage pour aller dans les zones où l’on s’ennuie tout simplement, sans lacrymos, ni CRS.
    • Méconnaissance du milieu agricole – C’est ce qui a été soulevé à juste titre, toujours par ce même journaliste qui a effectué une enquête sur l’entreprise Doux. Le public vacille constamment entre idéalisation et répulsion pour le milieu agricole. Idéalisation pour une profession au contact du Paradis perdu : la Nature ; au risque d’adopter parfois des accents pétainistes « La terre, elle, ne ment pas », et oubliant parfois que les agriculteurs de Notre-Dame-des-Landes n’ont jamais été portés sur le bio. Répulsion pour « ces gens-là qui votent aux 3/4 à droite » (dixit un spectateur posant une question lors des tables rondes). Entre ces deux extrêmes, le monde agricole continue d’être largement fantasmé, et ceux qui découvrent aujourd’hui la magie des zones humides seront les mêmes à chanter demain les beautés des vertes prairies transalpines entre Lyon et Turin sans jamais y avoir posé les pieds.
    • Priorité des luttes – Si le transport représente une part importante des rejets de CO2 (34%), il est urgent d’agir sur sa diminution. En revanche lorsque l’on sait que le transport aérien compte pour 3,3% des émissions du secteur, on peut douter de la priorité à se battre contre les avions lorsque les mêmes voitures qui s’étaient déplacées pour manifester à Notre-Dame-des-Landes participent au transport routier qui compte pour 93,6% des rejets. Les solutions sont plutôt à trouver, comme nous l’indiquait Martine Billard, du côté de l’aménagement du territoire en limitant l’étalement urbain. À Nantes les nouveaux arrivants sont obligés de s’installer en 3e ou 4e couronne alors que l’actuel aéroport se trouve aux portes sud-ouest du périphérique et empêche toute nouvelle zone de construction. Difficile là encore de communiquer sur le sujet aussi simplement qu’avec un symbole comme Notre-Dame-des-Landes. Comme l’ont souligné certains intervenants, nous aurions été mieux inspirés en soutenant les cheminots en 2010 dans leur combat en faveur du fret SNCF. Pour aller plus loin dans une optique internationaliste, il n’est pas interdit d’essayer de sensibiliser l’opinion en Chine et aux États-Unis responsables de 42,2% des émissions mondiales de CO2.
    • Légalité/légitimité – Le discours sur la légitimité des activistes face à la légalité de l’État fait florès derrière les micros devant des assemblées bien sages. Mon esprit critique se fait très bien à ces débats philosophiques, en revanche mon esprit petit bourgeois s’offusque un peu lorsque la grange d’un agriculteur qui a porté plainte contre un activiste prend feu1 ou que l’on se « défend » avec des cocktails Molotov qualifiés de légitimes. Les violences de l’extrême-droite lors de manifestations contre le mariage pour tous ont été condamnées par les partis de gauche, celles-ci doivent l’être également. Les politiques doivent tenir compte des éventuelles répercussions de leurs discours sur le terrain.
    • Suspicions – Le préfet qui a préparé l’avis d’appel public à la concurrence pour la construction de l’aéroport (et non signé la déclaration d’utilité publique comme parfois affirmé) est depuis parti à la Cour des comptes avant de rejoindre Vinci 2 3. Ce n’est pas la première fois qu’un haut fonctionnaire délaisse l’intérêt général et le service de la République pour rejoindre un groupe qu’il a parfois contribué à privatiser. Mais l’esprit critique et le doute ne doivent pas s’arrêter là. Un rapport « indépendant » commandé par Vinci pour affirmer la nécessité d’un nouvel aéroport aurait-il eu le moindre poids ? Non. Pourquoi alors prêter davantage de crédit à un rapport commandé par une association militant contre l’aéroport, dont les seules contributions et informations ont été apportées par… les opposants à l’aéroport. Continuons dans cette logique de suspicion généralisée. F. Verchère, à la tête des élus contre le déménagement de l’aéroport, est-elle l’élue d’une des communes concernées par les expropriations à Notre-Dame-des-Landes ? Non… elle fut élue maire sous l’étiquette socialiste à Bouguenais… ville qui accueille l’actuel aéroport. Si vous devez exercer votre esprit critique, ne vous arrêtez pas à mi-chemin.
    • L’intérêt général – Ce pour quoi il me semble qu’on a une sensibilité de gauche, le désir de faire passer l’intérêt de la collectivité avant l’intérêt particulier. 42000 citoyens sont aujourd’hui touchés par le Plan d’Exposition au Bruit. Avec le nouvel Aéroport du Grand Ouest, ce seront 845 personnes concernées. À entendre Jacques Généreux lors des Assises parler de dissociété, on pouvait penser que les activistes de Notre-Dame-des-Landes ne sont que le pur produit de notre société néo-libérale, un groupe qui se veut autonome sans avoir à prendre en compte comment vivre bien, pas seulement à une petite centaine dans des cabanes sur quelques hectares, mais tous ensemble. Ils ne font que reproduire une logique communautaire, sans vouloir participer au jeu politique et citoyen français. Rappelons que les activistes ne voulaient voir aucun drapeau politique lors des manifestations et que le député vert local a eu sa permanence vandalisée. Toujours lors de ces Assises de l’écosocialisme, j’ai pu visiter le village associatif qui se tenait à côté des débats. Anti-OGM, Anti-Nucléaire, se côtoyaient. Tous avaient en commun la sentence : « Le risque zéro n’existe pas ». Soit, pourquoi accepte-t-on dans ce cas de faire courir un risque à Nantes, la seule ville française dont on survole le centre lors de la phase finale d’atterrissage ?
    • L’écosystème humain – Jean-Luc Mélenchon et François Delapierre ont été bien inspirés de prendre leurs distances par l’ironie avec ceux qui voudraient donner des Droits à la nature ou à l’eau : « Le droit est culturel, fait par les hommes ». Le sérieux aurait commandé que les envolées lyriques sur Notre-Dame-des-Landes soient traitées avec la même distance. Enfin, un passage du discours m’a laissé espérer qu’à l’avenir le parti de gauche parlerait davantage aménagement du territoire, télétravail et transports que défense de cabanes en bois :

    Nous ne défendons pas la nature, mais l’écosystème humain

    Un symbole tel que Notre-Dame-des-Landes est peut-être fédérateur à court terme, mais laisse courir le risque à long terme de laisser apparaître un hiatus entrée pensée politique et engagement politique.

    Le centre-ville est survolé à très basse altitude une minute seulement avant le « toucher de roues ». 1 km. sépare le périphérique du seuil de la piste

    Voir une carte plus grande

    [Mise à jour]

    • « trop coûteux » – Certains m’ont reproché de ne pas avoir répondu à cette critique. C’est vrai, je n’ai pas traité ce point, et pour une bonne raison : je n’ai pas entendu cette critique à gauche. Dans le cadre d’une lutte contre l’austérité un New Deal se fait toujours par des investissements d’infrastructure à l’intérieur du pays, ce qui stimule l’activité sans creuser la balance commerciale extérieure. J’ai bien entendu l’air c’est du « trop coûteux », mais en creusant un peu les mêmes chantaient aussi le refrain « politiques, tous les mêmes, fonctionnaires, trop payés ».
    • personnalisation du débat – Un des vices de la Ve République ? « petit politicien de province » « Ayrault-porc ». L’auteur de la première invective s’est maladroitement ravisé. Avis aux poètes manifestants : Jacques Auxiette, président de la région Pays de Loire, rime avec quéquette et toilettes, au choix. Et vivement la VIe République…
    Photo : Flickr/US National Archive (Creative Commons)
     
  • SOUTENONS MONTEBOURG

    Soutenons la fermeté de Montebourg

     

     
     

    Avatar de Philippe Doucet

    Par
    Député-maire d'Argenteuil
     
     

    LE PLUS. À l’initiative de Philippe Doucet, député-maire d’Argenteuil, et de Laurent Baumel, député-maire de Ballan-Miré, 40 députés socialistes signent la tribune ci-dessous de soutien à la proposition du Ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, en faveur du contrôle public temporaire du site Arcelor Mittal de Florange.

    Un salarié d'Arcelor Mittal à Florange, le 27 février 2012 (J-C.VERHAEGEN/AFP).

    Un salarié d'Arcelor Mittal à Florange, le 27 février 2012 (J-C.VERHAEGEN/AFP).

     

     

    Mittal ne respecte pas notre pays

     

    Aujourd’hui, Mittal ne respecte pas notre pays. Par des conditions de reprise intenables, il empêche le gouvernement de trouver des repreneurs sérieux et voue à l’échec les tentatives de sauvetage de Florange et de ses emplois.

     

    En 2006, Mittal a mené une OPA hostile pour absorber Arcelor, fleuron européen de la sidérurgie. Depuis, il n’a respecté ni ses engagements, ni la France. Le site de Gandrange a été fermé en 2009. Le site de Florange n’a bénéficié d’aucun investissement pour accroître sa compétitivité. L’industriel indien complète lui-même le tableau : il se livre aujourd’hui à un chantage à l’emploi en impliquant les autres sites français de production.

     

    Nous, députés de la Nation, considérons qu’il est temps d’arrêter de considérer comme la seule qui vaille la parole d’un dirigeant industriel dont les intérêts ne sont manifestement pas ceux de la France, de son tissu industriel, de ses emplois.

     

    Pallier les défaillances de l'industriel indien

     

    Nous, députés de la Nation, affirmons que l’État fait son devoir en envisageant de pallier aux défaillances de l’industriel indien. Il est temps de sortir de la chimère d'une économie sans usine, sans machine, comme si l'immatériel pouvait remplacer le travail de l'ouvrier, du contremaître, de l'ingénieur et son savoir-faire.

     

    Nous, députés de la Nation, considérons que la sauvegarde des 2500 emplois d’un site rentable dans une région malheureusement touchée depuis longtemps par la crise doit être une priorité de l’action publique.

     

    Nous soutenons la position d'Arnaud Montebourg

     

    C’est pourquoi, nous soutenons la proposition de contrôle public temporaire du site dans les conditions qu’Arnaud Montebourg a déjà évoquées publiquement notamment avec l’accompagnement d’un partenaire industriel.

     

    Pour parvenir au sauvetage du secteur automobile américain, Barack Obama s’est appuyé, en 2009, sur une intervention publique forte dans un pays où ce type d’intervention ne s’inscrit pas dans l’histoire industrielle. Sa réussite prouve que c’est par une action pragmatique et non pas idéologique que l’on peut intervenir dans l’économie de la mondialisation. Cela ne remet pas en cause l’attractivité du pays et montre la détermination du gouvernement dans sa politique industrielle.

     

    Le 22 janvier 2012, François Hollande déclarait dans son discours du Bourget : "Nous devrons montrer nos armes." En effet.

     

     

    Les signataires :


    Philippe Doucet, Laurent Baumel, Chaynesse Khirouni, Hervé Féron, Dominique Potier, Jean-Yves Le Déaut, Hugues Fourage, Corinne Narassiguin, Patrice Prat, Christophe Borgel, Christian Assaf, Jean-Paul Bacquet, Yann Galut, Julie Sommaruga, Arnaud Leroy, Christian Franqueville, Sébastien Pietrasanta, Vincent Burroni, Jean-Louis Destans, Nicolas Bays, Christophe Castaner, Joëlle Huillier, Eric Jalton, Stéphane Travert, Dominique Chauvel, Isabelle Bruneau, Monique Rabin, Laurent Kalinowski, Jean-Michel Villaumé, Martine Martinel, Estelle Grelier, Suzanne Tallard, Cécile Untermaier, Anne-Yvonne Le Dain, Olivier Dussopt, Sandrine Doucet, Chantal Guittet, Jean-Jacques Cottel, Catherine Troallic.

  • SON BILAN

    J'ai la nette impression qu'un grand nombre de Français dont Mélenchon ont oublié les quelques années passées et le bilan que la gauche a trouvé à son arrivée récente au pouvoir.

    Alors il m'a semblé intéressant de dresser un bilan le plus complet possible  puissent se remémorer d'où l'on vient et dans quel état Sarkozy a laissé la France.

    A l'image de son parcours personnel au RPR puis à l'UMP, son quinquennat aura été chaotique, lui qui vantait aux Français une "République irréprochable".

    On ne peut pas affirmer que ces cinq années passées auront été un fleuve tranquille puisque émaillées d'affaires, scandales, magouilles et condamnations en tout genre, "mouillants" ministres et entourage voire l'ex chef de l'Etat lui-même.


    Pour mémoire, voici donc "les affaires" du quinquennat de Sarkozy, elles ont pour nom :

    L'affaire Karachi Gate,
    l'affaire Takieddine,
    l'affaire Bettencourt,
    l'affaire Woerth (hippodrome de Compiègne)
    le scandale Tapie,
    l'affaire Clearstream,
    les affaires Wildenstein,
    les voyages de Michelle Alliot-Marie en Tunisie,
    le scandale Joyandet,
    la nomination de Jean Sarkozy,
    les cigares de Christian Blanc,
    les condamnations d'Hortefeux,
    la légion d'honneur du couturier de Sarkozy,
    la légion d'honneur de l'expert comptable d'Eric Woerth,
    la légion d'honneur de Jacques Servier
    la légion d'honneur de Patrice de Maistre (gestionnaire des Bettencourt),
    les micros partis de Wauquiez, Copé, Woerth,
    les amis placés ici où là,
    le scandale Georges Tron,
    l'espionnage du Monde,
    le fiasco à propos des vaccins contre le H1N1,
    les expulsions des Roms,
    la circulaire Hortefeux sur les Roms,
    la stigmatisation des gens du voyage,
    l'espionnage de Médiapart,
    l'affaire des fadettes,
    la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers,
    etc.... liste non exhaustive

    La compil des données concernant l'etat de la France au départ de Sarkozy :


    Économie :

    - 2,46 millions d’euros de salaire moyen, soit 150 Smic, pour les patrons du CAC40,
    - 37,4 milliards d'euros de dividendes versés aux actionnaires des sociétés du CAC40
    - 0,7% de croissance (estimation 2011)
    - 148,8 milliards de déficit budgétaire (2010)
    - 70 milliards de déficit commercial (commerce extérieur) en 2011 (39,1 milliards en 2007)
    - 1 600 milliards d'euros dette publique soit 82,3% du PIB fin 2010
    - la dette publique de la France est passée de 64.2% du PIB en 2007 à 82.3% en 2010
    - 172% d'augmentation du salaire présidentiel de Nicolas Sarkozy  en janvier 2008
    - 2 milliards de baisse de l’Impôt Sur la Fortune pour les plus riches


     
  • INTOX

    Tous les jours je reçois sur ma boite mail des propos mensongés sur François Hollande depuis son élection à la présidence de la République

    Ces propos ne semblent pas envoyés que par la droite et son extrême

    Voiçi le dernier en date  

    Désintox : le coût de la journée d'investiture de François Hollande

     

    Depuis quelques jours, un message est relayé sur le net à droite et à l'extrême-droite. Il détaille le prétendu coût exhorbitant de la journée de cérémonie d'investiture de François Hollande, à partir d'éléments totalement fallacieux. Raillant la «gauche morale» et la «présidence normale» de François Hollande, ce mail cherche à tromper les Français sur la nature d'une gauche qui serait forcément dépensière. Désintox.

    Ne laissons pas faire, rétablissons la vérité !

    1/ Des chiffres totalement fantaisistes.

    Il suffit d'examiner en détail certains des chiffres évoqués dans ce message pour en démontrer l'absurdité totale.

    La plupart sont en réalité tout simplement inventés.

    - «Réception Élysée + Réception Hôtel de Ville de Paris : 17 000 bouteilles de Champagne ont été bues soit un total de 612 000 €»
    380 personnes ont été conviés à la réception à l'Elysée, dont une trentaine d'invités personnels du président Hollande, les autres représentant les différentes institutions et corps constitués.

    Un millier de personnes environ étaient à la réception à l'Hôtel de Ville. En comptant 1500 personnes au total, cela ferait plus de 11 bouteilles de champagne par personne. Si nous ajoutons à cela les prétendus 576 766 euros de boissons diverses affichés dans le mail (Jus de fruits, Soda, Grands Crus, Bière, Whisky et alcool divers), on arrive à un nombre de bouteilles par personne totalement incomptatible avec la physiologie humaine.

    - «Repas des Anciens Ministres Socialistes : 97 215 €»
    Ce déjeuner rassemblait 9 convives autour de la table, soit un coût prétendu de 10 802€ le repas par personne. C'est d'autant plus fantaisiste que ce repas a été filmé par des chaînes de TV et qu'au-delà du protocole élyséen traditionnel, il ne comportait pas de faste particulier.

     

     

     

     

    D'autres chiffres ne correspondent absolument à aucune réalité: il n'y a pas de défraiment de transport dans ce type de cérémonies et la très grande majorité des invités à la cérémonie de l'Hôtel de Ville sont parisiens.

    Il est parfois même difficile d'argumenter dans le détail sur des intitulés vagues pour des montants qui ne correspondent à rien ou des dépenses imaginaires.

    2/ Des chiffres non sourcés.

    Le message annonce «Ces chiffres ont été vérifiés et sont vérifiables» avant de dire qu'ils sont «sous réserves et omissions». Sans qu'aucune source ne soit mentionnée. Ce serait difficile de le faire, vu que les chiffres sortent de l'imagination de leur auteur. Puis il est expliqué que ces chiffres seront disponibles en 2013 après vérification de la Cour des comptes : comment l'auteur peut-il connaître des données qui sortiront dans un an ?

    Ne laissez pas passer l'intox !

    > Répondez systématiquement aux messages que vous voyez passer sur le net à ce sujet en renvoyant à cet article.
    > Signalez-nous les tentatives de désinformation.

     

    Parti socialiste

  • LAGARDE DERAPE

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    Christine Lagarde était ministre des finances de Nicolas Sarkozy lorsque le bouclier fiscal à 50 %, destiné à protéger les Français les plus fortunés, a été mis en place. C’est elle-même qui avait défendu la loi TEPA, instaurant ce bouclier, devant le Parlement.

    Elle est aujourd’hui directrice générale du FMI et perçoit à ce titre, selon Capital du 29/05/2012, un salaire annuel de 467 400 dollars par an (environ 380 000 euros). Ce revenu, apparenté à celui d’un diplomate, est non-imposable.

    Cela n’empêche pas Christine Lagarde de menacer les Grecs qui ne paieraient pas leurs impôts (bien sûr pas les armateurs et l’Eglise orthodoxe qui sont, comme elle, non-imposables mais les salariés à 800 euros ou moins, les retraités à 500 euros dont l’impôt est prélevé à la source) de voir leurs enfants privés de services publics, c’est-à-dire d’école et de soins médicaux.

    Sa compassion, affirme-t-elle, va d’abord aux enfants du Niger. Sans doute veut-elle ignorer que la misère de ces enfants tient avant tout à la politique du FMI et à ses plans d’ajustement structurel.

    Elle nous avait auparavant infligé 14 prophéties, 14 « fortes visions », recensées par Olivier Berruyer sur son site Les crises.fr que nous reprenons ici en les commentant. Ces 14 « fortes visions » illustrent parfaitement l’impasse de la politique libérale, cette politique qui vise à « rassurer les marchés ».

    C’est pourtant, au nom de cette politique, que la Banque centrale européenne, la Commission européenne et Angela Merkel veulent infliger à la Grèce un plan de destruction sociale d’une ampleur jamais atteinte pour un pays européen en temps de paix et jouent à la roulette russe l’existence de l’euro.

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    1. - 17 août 2007, dans “Le Parisien”

    « Ce n’est pas un krach […] Nous assistons aujourd’hui à un ajustement […] une correction financière, certes brutale mais prévisible. »

    4 mois plus tard, le Royaume Uni nationalise la banque Nothern Rock . Un an plus tard, la banque américaine Lehmann Brothers fait faillite. La crise bancaire née de l’éclatement de la bulle bancaire aux Etats Unis, s’étend de ce pays à la France, à l’Irlande, à l’Espagne, à l’Allemagne puis à l’ensemble de l’Union européenne.

    2. - 5 novembre 2007 sur “Europe 1”

    « La crise de l’immobilier et la crise financière ne semblent pas avoir d’effet sur l’économie réelle américaine. Il n’y a pas de raisons de penser qu’on aura un effet sur l’économie réelle française. »

    En octobre 2008, les Etats Unis sont frappées brutalement par la crise économique provoquée par l’éclatement de la bulle immobilière et par la crise bancaire. Le chômage double et atteint 10 % de la population active. Fin 2008, la récession frappe la France et le chômage atteint, là aussi, 10 % de la population.

    3. - 10 février 2008, au G7 au Japon

    « Nous ne prévoyons pas de récession dans le cas de l’Europe. »

    Fin 2008, la récession s’étend des Etats Unis à l’Europe. La crise économique atteint les uns après les autres la plupart des pays du monde.

    4. - 15 mai 2008 sur “Europe 1”

    « Vous accueillez ce matin un ministre de l’Économie qui se réjouit et qui jubile, pour tout dire. Je suis surtout très contente pour notre pays (en raison de la révision à la hausse de la croissance pour 2007, ndlr) […] En revanche, les prévisions européennes des déficits de la France sont outrageusement pessimistes. »

    Fin 2008, le déficit public de la France atteindra 7,5 % du PIB et 7,7 % fin 2009.

    5. - 16 septembre 2008, conférence de presse

    « [La crise aura] des effets sur l’emploi et sur le chômage [pour l’heure] ni avérés ni chiffrables. »

    En 2009, le chômage dépassera 10 % de la population active française.

    6. - 10 mai 2010 sur “Europe 1”

    « Nous avons décidé d’envoyer un signal extrêmement fort aux marchés pour protéger l’euro. Je suis convaincue que le mécanisme va fonctionner. »

    Le 10 mai 2010, l’Union européenne et le FMI mettaient en place le premier plan de sauvetage des créanciers de la Grèce, essentiellement les banques et les assurances européennes. En novembre 2010, c’était le tour de l’Irlande et au printemps 2011, celui du Portugal. Fin 2008, l’UE mettait en place un deuxième plan de 130 milliards d’euros pour sauver les créanciers de la Grèce. En mai 2012, le système bancaire de l’Espagne est au bord de la faillite et la zone euro au bord de l’explosion.

    7. - 25 juin 2010

    « La notation de la France est triple A stable, il y a d’autres triples A qui sont moins stables, je regarde de l’autre côté de la Manche par exemple. Elle n’est pas menacée. »

    En janvier 2012, la France perdait son triple A. le Royaume Uni conservait son triple A.

    8. - 8 juillet 2010, rencontres économiques d’Aix-en-Provence

    « À la question “Est-ce qu’on est ou non sorti de la crise ?”, j’ai répondu en anglais au Forum de Saint-Pétersbourg “We are in the middle of the beginning of the end” ; et je pense qu’on en est probablement là. »

    Fin 2011, sous les coups des plans d’austérité initiés par Merkel et Sarkozy, la récession frappe de nouveau tous les pays européens. Début 2012, l’Allemagne elle-même n’est pas épargnée.

    9. - 9 juillet 2010

    « Je suis convaincue que la France va conserver sa note AAA. »

    En janvier 2012, la France perdra son triple A.

    10. - 19 décembre 2010, dans “De Tijd”

    « Une restructuration de dette n’est pas à l’ordre du jour au sein de la zone euro. »

    Fin 2011, la dette publique grecque était restructurée. Les banquiers titulaires des titres de cette publique acceptaient de perdre une partie de leurs créances pour ne pas tout perdre mais récupéraient aussitôt près de 60 milliards d’euros que les Grecs devront rembourser.

    11. - 25 janvier 2011, au Forum de Davos

    « L’euro a franchi le cap, et la zone euro a désormais le pire de la crise de la dette derrière elle. »

    En mai 2012, le système bancaire de l’Espagne est au bord de la faillite et la zone euro au bord de l’explosion.

    12. - 13 février 2011, dans “Der Spiegle”

    « Vous faites fausse route. Tant que je serai dans ce poste, la France n’abandonnera pas ce statut. [le triple A]. »

    En janvier 2012, la France perdra son triple A.

    13. - 13 mai 2011

    « Tous les clignotants sont au vert. »

    Fin 2011, la France entrait en récession et le chômage touchait 10 % de la population active.

    14. - 4 juin 2011, dans “Télérama”

    « Protéger les faibles contre les forts, c’est l’essence du libéralisme. »

    Le 25 mai 2012, Christine Lagarde déclarait à « The Guardian » : « C’est aux parents grecs à prendre leurs responsabilités si leurs enfants sont affectés par les coupes budgétaires ». Les armateurs et l’Eglise orthodoxe ne paient pas d’impôt, les riches grecs ont placé 200 milliards d’euros en Suisse, il est donc normal, pour la Directrice générale du FMI, que les enfants des salariés grecs soient privés d’école et de soins médicaux. Et cela même si le taux de la TVA qui frappe proportionnellement beaucoup plus les personnes aux revenus les plus modestes que les plus fortunés est passé de 19 à 23 % en moins de 2 ans.

    Jean-Jacques Chavigné

  • LE VRAI TRAVAIL

    Le « vrai » travail ?
       Gérard Filoche Inspecteur du travail

    Dessin de Faujour

    Le “vrai” travail ? Celui des 600 accidents mortels, des 4500 mutilés
    du travail par an ? Celui des droits violés, des licenciements sans motif
    et des heures supp’ impayées ?

    Le “vrai” travail ? Celui des maladies professionnelles, amiante, TMS,
    surdité, cancers, qui augmentent, sont sous-déclarées, sous réparées ?

    Le “vrai” travail ? 150 000 accidents cardiaques et 100 000 accidents
    vasculaires par an dont entre 1/3 et 50 % liés au travail…

    Le “vrai” travail ? Ce jeune ascensoriste de 26 ans écrasé par l’engin
    qu’il réparait, à cause de la compétition sauvage « libre et non faussée »
    entre OTIS et KONE ?

    Le “vrai” travail ? Et les milliers d’ouvriers désamianteurs que
    Sarkozy laisse en ce moment mourir sans protection par refus d’un
    moratoire ?

    Le “vrai” travail ? Celui de l’ouvrier de 55 ans devant son marteau
    piqueur ? De l’instituteur de 62 ans pour sa 41e rentrée devant sa classe
    d’enfants ? De l’infirmière qui soigne encore à 65 ans ? De ceux pour
    lesquels le travail est devenu si pénible depuis le report de l’âge de la
    retraite ?

    Le “vrai” travail ? Celui des mini-jobs, des stages, des emplois
    saisonniers atypiques, des 3 X 8, des 4 X 8, des intérims et CDD répétés ?

    Le “vrai” travail ? Celui des millions de précaires ? « La vie, la
    santé, l’amour sont précaires… pourquoi le travail ne le serait-il
    pas? » (Parisot/Sarkozy)

    Le “vrai” travail ? Celui des millions de travailleurs pauvres mal
    logés qui n’arrivent pas à vivre avec leurs salaires ?

    Le “vrai” travail ? Celui du milliard d’heures supplémentaires non
    déclarées, non majorées, non payées attribuées à ceux qui ont un boulot au
    détriment de ceux qui n’en ont pas ?

    Le “vrai” travail ? Celui des femmes qui gagnent 27 % de moins que les
    hommes ?
       

    Le “vrai” travail ? Celui des jeunes à 25 % au chômage et à 80 % en
    CDD ?

    Le “vrai” travail ? Celui des Travailleurs Handicapés exclus du
    dispositif retraite anticipée et pour lesquels les patrons paient plutôt
    que de les embaucher ?

    Le « vrai » travail ? Celui des immigrés, forcés à bosser sans droits
    et sans papiers par des esclavagistes et marchands de sommeil bien
    franchouillards ?

    Le “vrai” travail ? Celui des seniors licenciés, 2 sur 3 à partir de
    55 ans et qui ne peuvent cotiser que 35 annuités alors que 42 sont exigés
    dorénavant pour une retraite décente ?

    Le “vrai” travail ? Celui du partage féroce et forcé du temps de
    travail entre sur-travail sous-travail et sans-travail, avec des
    milliards d’heures supplémentaires, trois millions de temps partiels à 60
    % subi, trois millions de précaires, cinq millions de chômeurs ?

    Le “vrai” travail ? Celui des restaurateurs dont 1 sur 4 utilisent des
    clandestins, non déclarés dans le fond de leur cuisine ?

    Le “vrai” travail ? Celui d’exploitants agricoles qui tuent des
    inspecteurs du travail pour pouvoir abuser d’immigrés clandestins ?

    Le “vrai” travail ? Celui des beaufs, des cadres casques oranges de
    chez Bouygues, des contremaitres qui appellent leurs manœuvres de la «
    viande » ?

    Le “vrai” travail ? Celui qui ne fait jamais grève, qu’on ne voit
    jamais manifester, qui n’est pas syndiqué, qui piétine son collègue ?

    Le “vrai” travail contre le droit du travail ? Le pauvre exploité
    apeuré qui sue, souffre et se tait, la dinde qui vote pour Noël !

    Le “vrai” travail.. « sans statut » ? « La liberté de penser s’arrête
    là où commence le Code du travail » selon Mme Parisot et… M. Sarkozy

    Le “vrai” travail… sans loi ? Celui sans état de droit dans les
    entreprises, sans protection des contrats, sans promotion dans les
    carrières, sans garantie de l’emploi ?

    Le “vrai” travail ? Celui des conventions collectives, vieillies,
    foulées aux pieds par un patronat qui ne les négocient plus ?

    Le “vrai” travail sans syndicat ? Sans syndicat il n’y aurait rien,
    pas de Smic, pas de durée légale, pas de congés payés, pas de sécurité
    sociale, pas de code du travail

    Le “vrai” travail ? Sans CHSCT, sans hygiène sécurité, sans médecine
    du travail renforcée et indépendante ?

    Le “vrai” travail ? Celui sans délégué du personnel, sans comité d’entreprise,
    sans CHSCT, sans institution représentative du personnel ?

    Le “vrai” travail ? à France Télécoms, des dizaines de suicides, faute
    inexcusable du patron de combat qui licencie, stresse, harcèle, casse.

    Le “vrai” travail ? Parlons en ! Stress, risques psychosociaux,
    harcèlement, souffrances, suicides, chantage à l’emploi, management de
    combat ?

    Le “vrai” travail ? Celui sans justice qui remet en cause les
    élections prud’hommes et taxe de 35 euros ceux qui sont obligés de les
    saisir pour faire valoir leurs droits

    Le “vrai” travail ? Les travaux les plus durs sont les plus mal payés,
    bâtiment, restauration, nettoyage, transports, entretien, industries

    Le “vrai” travail ? Qu’est ce qu’il y connaît ? Dans le bâtiment, 1,1
    million bossent surexploités, maltraités, mal payés, accidentés, et
    meurent sans retraite.

    Le “vrai” travail ? Celui des 900 000 foutus dehors par « rupture
    conventionnelle » de gré à gré sans motif et sans mesure sociale ?

    Le “vrai” travail ? Celui soumis au chantage à l’emploi, aux
    licenciements sans cause réelle et sérieuse, abusif, boursiers et
    incontrôlés ?

    Le “vrai” travail ? Celui soumis à la spéculation de la finance, des
    fonds de pension cyniques et rapaces, celui des Molex, de Sea France, de
    Gandrange et Florange, de continental, Freescale, de Lejaby, de
    Pétroplus, ou des Fonderies du Poitou, de toutes celles et ceux qui ont
    du se battre pour le garder ?

    Le “vrai” travail ? Celui des auto-entrepreneurs, un million en
    théorie, la moitié en réalité, qui se font exploiter comme faux salariés,
    à bas prix et sans protection sociale ?

    Le “vrai” travail ? Celui des fausses externalisations, de la fausse
    sous-traitance, du marchandage, du prêt illicite de main d’oeuvre, des
    marchés truqués ?

    Le “vrai” travail ? Celui qui bosse dur pour survivre misérablement ou
    celui qui exploite dur les autres pour vivre dans des palais dorés, avec
    des millions aux Iles Caïman ?

    Le “vrai” travail ? Celui des actionnaires, des rentiers, des riches,
    des banksters du Fouquet’s qui gagnent 600 SMIC par an en dormant ?

    Le “vrai” travail ? Celui de Maurice Levy patron qui se ramasse 16
    millions d’euros d’argent de stocks option de poche pillés sur les
    richesses produites par les salariés.

    Le “vrai” travail ? Qu’est ce qu’il y connaît ce cul doré de Sarkozy ?
    N’a jamais passé la serpillière dans une cantine ni poussé un chariot.



  • LES GRANDS BUTEURS DU STADE DE REIMS

    REIMS (Marne) Renard ou déménageur de surface, avaleur d’espaces ou fin dribbleur, longiligne ou râblé, tireur puissant ou en finesse, le buteur, dernier maillon scintillant de la chaîne collective,est un joueur à part, un personnage décalé.

    À l’heure où le Stade de Reims 2012 se trouve dans l’ascenseur si longtemps attendu en direction du paradis de la Ligue 1, nous vous présentons ces extraordinaires finisseurs qui ont écrit les plus belles pages de la glorieuse histoire des Rouge et Blanc. De Perpère à Fauré en passant par les « monstrueux » Kopa, Fontaine, Piantoni, Vincent et Bianchi, voici un condensé de plus de 80 ans d’histoire de ceux qui avaient pour seul plaisir de faire trembler les filets adverses.

    Années trente : Les premières vedettes

    Lucien PERPÈRE (1931-1943, DH Nord-Est, D2, championnat de guerre). Joueur-journaliste (il était correspondant à l’Éclaireur de l’Est, ancêtre de l’Union), Lucien Perpère est le premier grand buteur de l’histoire du Stade de Reims. Champion de France amateur en 1935, il le sera à nouveau en 1942. Même si aucun titre des championnats dits « de guerre » ne sera jamais officiellement décerné par la Fédération Française.… Et aussi : Fauchart (1931-1938, 45 buts), Garabedian (1933-1935, DH puis 1939-1940, championnat de guerre, 37 buts), Kalmar (1937-1938, 27 buts), Chloupek (1938-1939, 19 buts), Albert Batteux (1937-1939, D2, puis 1942-1952, championnat de guerre, D1, 52 buts).

    Années quarante et cinquante : Que de talents…

    Pierre SINIBALDI (1944-1953, D1). Premier Stadiste sélectionné en équipe de France A (contre l’Angleterre en 1947), cet attaquant de haute stature était un formidable joueur de tête. Alimenté par de vrais ailiers (Flamion, Meano, Bini…), le Corse inscrit plus de 20 buts en moyenne entre 1944 et 1950.
    Pierre FLAMION (1943-1950, D1). En compagnie de Roger Marche, il forme un côté gauche issu du club de Mohon. Seulement, si Marche mérite son surnom de « Sanglier des Ardennes » par sa détermination infaillible et son goût du duel, Flamion se singularise par des qualités techniques, une vivacité et une clairvoyance qui en feront assez rapidement un international.
    Abraham APPEL (1949-1954, D1). Après six mois d’adaptation, ce Hollandais au style fruste conquiert Delaune. La force du grand « Bram », c’est d’aller droit au but. Il connaîtra, en tant que buteur, ses années les plus prolifiques à partir de l’arrivée de Raymond Kopa.
    Francis MEANO (1949-1953, D1). Arrivé d’Aix-en-Provence, il explose dès son arrivée en Champagne. International trois mois seulement après ses débuts en D1, il mettra du temps à digérer cette gloire subite. Petit format, pur gaucher, il réalise sa saison la plus complète à l’occasion de la conquête du titre 1952-1953. Il est même le grand artisan de la victoire en Coupe Latine au Portugal (contre Valence et le Milan AC). Quelques jours avant de disparaître dans un accident de la route mortel entre Witry-lès-Reims et Isles-sur-Suippe…
    Raymond KOPA (1951-1967, D1, D2). Le plus illustre footballeur qu’ait connu le Stade de Reims était-il un pur attaquant ? Plutôt un chef d’orchestre, un préparateur de buts. Mais à l’occasion, il savait lui aussi se muer en réalisateur (13 buts en 1952-1953, 11 en 1953-1954). D’autant qu’Albert Batteux, conscient de ses qualités de dribbleur efficace pour le collectif, l’utilise peu à peu à la pointe de son attaque au lieu de limiter son influence sur un côté. « Bébert » le menace même de le retirer de l’équipe s’il s’abstient d’utiliser cette arme. Il faut dire que ses crochets courts et ses changements de direction produisent un effet dévastateur en brisant les reins de l’équipe adverse. Cela lui vaudra malheureusement de devenir la cible privilégiée de quelques matraqueurs. Car neutraliser Kopa, c’est neutraliser Reims…
    Léon GLOVACKI (1952-1957, 1960-1962, D1). Transféré de Troyes à Reims durant l’été 1952, Léon Glovacki va se trouver d’entrée de grandes affinités techniques avec Kopa. Donnant l’impression de ne jamais forcer grâce à une grande souplesse de geste et une technique accomplie, le sympathique Léon sera le premier à souffrir du départ de son alter ego vers l’Espagne en 1956. Mais Kopa, qui n’aura jamais oublié la subtilité technique et la qualité de passe en profondeur de son ami « Ch’ti », sera à l’origine de son retour en Champagne durant l’intersaison 1960-1961.
    René BLIARD (1954-1959, D1). Né à Dizy, il fut l’un des rares Marnais à réaliser une grande carrière au Stade. Il succéda à Appel dans un style tout à fait différent. Sans rechercher le contact mais avec une grande adresse et beaucoup de lucidité dans la zone de vérité. Pressenti pour occuper le poste d’avant-centre pour la Coupe du monde 1958, une blessure le priva du voyage en Suède. C’est son coéquipier Just Fontaine qui en fut le grand bénéficiaire.
    Just FONTAINE (1957-1962, D1). Jusqu’où serait allé Justo si un tacle sauvage du Sochalien Sekou n’avait pas brisé sa carrière (fracture tibia-péroné) en mars 1960 ? Arrivé en 1956, en provenance de Nice, il inscrit 30 buts lors de sa première saison en rouge et blanc. Il fera encore mieux la suivante (34, meilleur total d’un buteur rémois en championnat de D1 ; performance égalée par Bianchi en 1975-1976). Sa campagne de Suède et son titre de meilleur buteur sur un tournoi mondial (13 buts) lui octroient une reconnaissance internationale.
    Jean VINCENT (1956-1964, D1). Les dirigeants rémois profitent de la chute de Lille en D2 à l’issue de la saison 1955-1956 ainsi que de la manne financière rapportée par le transfert de Kopa au Real Madrid pour engager un international déjà consacré : Jean Vincent. Perdant de sa vitesse de course au fil des ans, Vincent abandonnera son poste d’ailier gauche pour terminer en milieu de terrain. Son intelligence, ses dribbles et un tir sec lui valant d’être retenu à 46 reprises en équipe de France.
    Roger PIANTONI (1957-1964, D1). Roger Piantoni, c’est un surnom « bout d’chou » et un talent, l’un des plus purs qu’ait connu la France. Le meilleur pied gauche de l’histoire du foot hexagonal, sans l’ombre d’un doute. Vif, bien planté au sol, rapide, il prend la succession de Kopa dans l’expression d’un style de jeu « à la rémoise ».… Et aussi : Petitfils (1940-1951, championnat de guerre, D1, 66 buts), Szego (1941-1945, championnat de guerre, 20 buts), Vastag (1943-1944, championnat de guerre, 20 buts), Bini (1947-1950, D1), Templin (1950-1956, D1, 32 buts).

    [DIAPORAMA]

     

    Années soixante et soixante-dix : Des scoreurs venus d’ailleurs

    Hassan AKESBI (1961-1963 puis 1964-1965, D1 et D2). Né au Maroc, Akesbi aura réalisé l’essentiel de sa carrière du côté de Nîmes où ses qualités de vitesse en font un redoutable finisseur. Il prend la succession de Fontaine au sein d’un groupe vieillissant pour gagner enfin le titre manquant à son palmarès (championnat 1961-1962).
    Jean-Claude BLANCHARD (1965-1968, D2, D1, puis 1970 1972, D1). Vitesse de course et puissante frappe de balle sont ses atouts. Il inscrit 31 buts durant la saison 1967-1968 (meilleur total stadiste en D2). Après un passage à Bastia, il revient au moment où le club retrouve la D1 mais sans parvenir à s’imposer.
    Louis BOURGEOIS (1964-1969, D2, D1). Encore un Nordiste à la pointe de l’attaque rémoise. Grand et puissant, Bourgeois arriva en 1964. En 1966, il participa activement à la montée en D1 mais ce fut un passage éclair. Sa quinzaine de buts par saison ne suffirent pas à ramener le Stade au plus haut niveau national.
    Alain RICHARD (1967-1976, D2, D1). Ailier droit de formation, Richard a été un brillant inconstant, il fut le dernier Stadiste (après Jodar) convoqué en équipe de France au début de l’ère Hidalgo mais sans jamais décrocher une cape.
    Delio ONNIS (1971-1973, D1). Arrivé au Stade en septembre 1971, il marqua lors de son premier match, à Nantes. Onnis se singularisa d’entrée par cet opportunisme et ce sens du but qui en firent le meilleur « renard de surface » de l’histoire du championnat de France (299 buts). Pas très rapide, pas réputé pour posséder une technique largement au-dessus de la moyenne, il pouvait passer inaperçu pendant 89 minutes. À la 90e, il surgissait pour marquer. Les supporters rémois se montrèrent tout de même inquiets quand les dirigeants exprimèrent leur volonté de libérer l’Italo-Argentin qui venait d’inscrire 39 buts en une saison et demie…
    Carlos BIANCHI (1973-1977, D1). Le successeur d’Onnis fut Bianchi. Cet international argentin qui avait affronté l’équipe de France en 1971 était l’icône de son club, Velez Sarsfield. Convoité, entre autres, par l’Atletico Madrid, c’est pourtant au Stade qu’El Goleador atterrit grâce au sens de la négociation de Robert Marion. Reims n’allait jamais regretter la venue de cet immense buteur, capable de réaliser un sextuplé contre le PSG en août 1974 (victoire 6-1) et de cumuler 107 buts en 4 ans, en dépit d’une grave blessure à la jambe occasionnée par le Barcelonais Gallego lors d’un match amical à Paris en octobre 1974. Rusé comme un renard, ses réalisations du… poing sont restés en travers de la gorge de quelques défenseurs adverses. Son incroyable « come-back » dans la Cité des Sacres durant l’été 1984 fera long feu : si Delaune ne retrouva pas le buteur, il découvrit un entraîneur hors normes.
    Santiago SANTAMARIA (1974-1979, D1). Reims, en pleine « argentinisation » depuis l’arrivée de César Laraignée en 1972, continue d’exploiter ce filon doré en faisant venir Santiago Santamaria en fin d’été 1974. Son surnom, « El Cucurucho » (le pain de glace) annonce en fait qu’il demeurera tout aussi insaisissable pour ses partenaires que pour ses adversaires.
    … Et aussi : Gaidoz (1964-1967, D2, D1, 22 buts), Grochulski (1965-1966, D2, 17 buts), Kuzowski (1969-1971, D2, D1, 19 buts), Bernard Lech (1971-1975, D1, 24 buts), Galic (1970-1972, D1, 17 buts), Vergnes (1975-1976, D1, 11 buts), Costes (1977-1978, D1, 13 buts), Polaniok (1977-1980, D1, D2, 21 buts).


    Années quatre-vingt et quatre-vingt-dix : Des buteurs en échelon inférieur

    Jean-Pierre BERTOLINO (1978-1987, D1, D2, puis 1993-1995, DH, Nationale 3). Pas le plus rapide des ailiers droits, il compensait par sa puissance et son coup de rein. Son adresse face au but et sa facilité à prendre les espaces en firent un buteur redouté en D2. Pur Rémois, « Berto » revint en fin de carrière, en compagnie d’Abreu et des frères Giannetta (Tony et Rosario), donner un coup de main à son club, au plus bas en Division d’Honneur. Son dernier but, inscrit lors d’un match retour de barrage, fut insuffisant pour accrocher la montée en Nationale 2.
    François CALDERARO (1983-1990, D2). Autre Rémois pur jus, c’est finalement avec Metz puis le Paris SG qu’il vivra quelques beaux jours en D1. « Caldé » est un attaquant de surface. Il possède le flair du buteur. Carlos Bianchi, son entraîneur entre 1985 et 1988, n’est pas le dernier à lui enseigner les petits trucs qui font la différence.
    Ivo BASAY (1987-1990, D2). Basay, c’est l’eau et le feu. Capable de rendre fou ses adversaires par ses dribbles et sa technique sud-américaine, il peut aussi disjoncter sans prévenir. Devenu chouchou de Delaune qu’il enthousiasme par la fantaisie de sa palette technique, il ne connaîtra jamais la D1 alors que son talent le méritait. En contact avec le Marseille de Tapie en 1989, le petit Chilien (le second à porter les couleurs du Stade après Fernando Riera en… 1951) sera victime du « refus » d’un certain JPP.
    Joël GERMAIN (1996-1998, CFA2). Quand il s’engage en fin d’année 1996, Reims fait du surplace en Nationale 3 (qui devient CFA2) depuis deux longues années. Le retard accumulé depuis le début de saison 1996-1997 ne sera pas comblé mais Germain apporte ce qu’il manquait devant : un physique de déménageur et un jeu de tête dévastateur. Transfigurée, l’attaque stadiste inscrira 136 buts au cours de ses 43 participations en championnat (avec une seule défaite à la clé).
    … Et aussi : Tlemçani (1979-1982, D2, 30 buts), Charbonnier (1979-1984, 35 buts, D2), Kiefer (1982-1984, D2, 21 buts), François (1987-1991, D2, D3, puis 2000-2004, National, D2, 33 buts), Tholot (1990-1991, 14 buts), Varela-Martins (1996-1999, CFA2, 31 buts), Jacquesson (1999-2000, National, 18 buts).

     

    Années deux mille : Fauré, l’héritier…

    Cédric LIABEUF (2001-2003, National, D2, 20 buts). Petit ailier (gauche) de poche, Liabeuf est découvert à Romorantin où il forme un duo explosif avec Bertrand Tchami. Son adaptation à Reims est rapide et ses centres et ses services régalent vite ses partenaires. Le retour dans ce qui est désormais la Ligue 2 est au bout. Malheureusement, le club ne connaît pas la même réussite. Ce qui n’empêche pas Cédric de réaliser une saison pleine au plan personnel avec 12 buts.
    Amara DIANÉ (2003-2005, National, L2, 27 buts).
    Sébastien HEITZMANN (2001-2002, National, puis 2005-2006, L2, 18 buts).
    Cédric FAURÉ (2006-2009, L2, puis retour en 2010, National, L2).

    Et aussi : DOSSEVI (2003-2005, National, L2, 13 buts), FÉRET (2005-2008, 17 buts), KERMORGANT (2007-2009, 13 buts), TOUDIC (2010-2011, L2, 16 buts), GHILAS (2011-2012, L2).

     

     

    Gérard KANCEL (avec Hervé Musset)

  • MELENCHON PIEGE A C...

    Excellent article de Serge Raffy

     

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    Il faut les voir dans les dîners de la banlieue chic, ceux de Neuilly-sur-Seine ou de Sèvres, se pâmer devant leur nouvelle idole. Jean-Luc Mélenchon, le petit père des peuples version gauloise est devenu le chouchou de Sarkoland. Surprise ? Pas vraiment. La bonne bourgeoisie s'extasie aujourd'hui devant la bête de scène, le tribun, le comédien digne de l'Actors Studio, toujours prêt à ronchonner en "prime time".

    Le chantre de la lutte des classes est au zénith dans les chaumières des familles de l'ISF. On vante son bagout, sa télégénie, sa rhétorique, son art de ne jamais couper les cheveux en quatre ! Celui-là, entend-on dans le Triangle d'or du CAC 40, il occupe l'écran, il tempête, il morigène, il débat à la tronçonneuse. Fini l'ennui, le soporifique débat Hollande-Sarkozy. Avec Mélenchon, c'est baston à O.K. Corral tous les jours.

    Ce Mélenchon, c'est Georges Marchais avec bac+5

    Son programme ? Bien sûr, il n'est pas sérieux, répètent ces convertis de la dernière heure. De toute manière, ajoutent-ils, il ne pourra jamais l'appliquer. Ouf... Mais ce n'est pas ce qu'on lui demande, soulignent-ils. On veut juste un peu de distraction. La politique est devenue tellement lourdingue... Avec le bateleur d'extrême gauche, on en a pour notre argent, si l'on peut dire. Ce Mélenchon, c'est Georges Marchais avec bac+5. Le bonus de la présidentielle.

    Un passage de "Méluche" au JT, c'est mieux que les Guignols

    Le constat est difficile à admettre, mais il faut l'avouer : le candidat du Front de gauche, lentement mais sûrement, est devenu, à son corps défendant, l'idiot utile de l'Elysée. Il est le virus malin qui affaiblit jour après jour François Hollande. Un passage de "Méluche" au JT de 20 heures, c'est mieux que les Guignols de l'info. C'est un demi-point qui s'échappe des terres hollandaises.

    Même les habitués du Fouquet's se mettent à le trouver intéressant. Quant au Président sortant, il ne tarit pas d'éloges sur lui. Nicolas Sarkozy y va de son couplet de nouveau fan de Mélenchon : "Lui, au moins, il dit ce qu'il pense", ose le candidat de l'UMP. Cette petite phrase devrait sonner comme une alerte.

    Une grenade dégoupillée dans le camp du PS

    Toute la stratégie des communicants de l'UMP est de mettre en place un système de dérivation de voix socialistes sur le tonitruant candidat Front de gauche. La tactique est classique, éculée, mais pourrait se révéler désastreuse pour la gauche.

    Mélenchon est donc une grenade dégoupillée dans le camp du PS. Il y a de grandes chances que sa marche civique sur la Bastille, ce dimanche, soit surmédiatisée par les amis du Président. Mélenchon piège à cons ? Il ne faut rien exagérer. Il a déjà clairement annoncé qu'il appellera à voter Hollande au deuxième tour. Mais l'amour immodéré que lui porte soudainement la droite est pour le moins suspect.

    En haut lieu, on a mis au point un plan de bataille, simple comme bonjour : il faut gonfler à l'hélium le Zorro de la lutte des classes, lui permettre de se rapprocher des 15 % et mettre François Hollande en culottes courtes pour le second tour. Le piège est tellement gros qu'on n'ose pas le regarder en face. A tort. En prenant la Bastille, Mélenchon pourrait bien faire perdre l'Elysée à la Gauche. Délicat paradoxe...

     
    Serge Raffy
     
    Par Serge Raffy
     
  • LES FAUSSES BONNES IDEES DU FN

    FN: notre contre-argumentaire en accès libre

    En vingt fiches techniques, Mediapart propose une expertise complète du programme du Front national et de sa candidate, Marine Le Pen. De nombreux abonnés lecteurs de Mediapart nous ont demandé de mettre en accès libre et gratuit cette enquête. C'est chose faite: vous pouvez à votre guise utiliser, transmettre, faire connaître ce décryptage. Bonne lecture!

    Nos 20 fiches (regroupées ici dans un seul dossier):


    1/ Un «nouveau FN» bien proche de l'ancien
    2/ La sortie de l'euro
    3/ La dette
    4/ L'«Etat fort»

    5/ Economie et social
    6/ Agriculture
    7/ Immigration
    8/ Sécurité
    9/ Justice
    10/ Logement
    11/ Santé et recherche
    12/ Education
    13/ Ecologie
    14/ Place des femmes
    15/ Laïcité
    16/ Culture
    17/ Démocratie et institutions
    18/ Presse et numérique
    19/ Politique étrangère
    20/ Europe

  • LE MAGICIEN APPARU

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    CHALONS-EN-CHAMPAGNE (Marne). Tous les professionnels du logement (promoteurs, constructeurs, bailleurs sociaux) étaient présents à la préfecture de Châlons-en-Champagne hier matin pour entendre Benoist Apparu nous commenter les dernières annonces de Nicolas Sarkozy en matière de logement. Alors, quoi de neuf sous le soleil ? Le soleil !

    Benoist Apparu me fait penser à ces magiciens qui ont toujours un lapin à sortir de leur chapeau. Ou alors à un bateleur de foire qui sait comme personne vous vendre le meilleur éplucheur de patates. Il a la conviction chevillée au corps au point de se convaincre lui-même, ce qui n'est pas une mince affaire.

    Empiler plus pour loger plus

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    Il faut quand même savoir que ce n'est pas le premier plan sur le logement que Benoist Apparu nous fourgue. Si ma mémoire est bonne, en septembre 2010, le secrétaire d'Etat remonté comme un coucou lançait en grande pompe à l'Assemblée nationale devant tout un parterre de journalistes ce qui devait être l'acmé de son action gouvernementale. Il était question alors de mettre en application la promesse du candidat Nicolas Sarkozy du 14 janvier 2007, phrase qu'on n'hésitait pas alors à rappeler dans le dossier de presse :
    « Ma République est celle où chacun pourra accéder à la propriété de son logement. Il faut permettre aux classes moyennes d'accéder à la propriété. Je propose que l'on fasse de la France un pays de propriétaires parce que lorsqu'on a accédé à la propriété on respecte son immeuble, son quartier, son environnement… et donc les autres. Parce que lorsque l'on a accédé à la propriété on est moins vulnérable aux accidents de la vie. »
    Il y avait un parfum subprimes dans le rêve de notre président qui bichait à l'époque sur « la fluidité de l'Amérique », ce pays où tout est possible, même les malversations bancaires comme nous a appris la crise.
    Un an et demi plus tard, on trouve le même Benoist Apparu, non plus à l'Assemblée nationale, mais à la préfecture de Châlons-en-Champagne, encadré du préfet, devant un parterre de professionnels. Il n'est plus question de prêt à taux zéro, ni même de rendre chaque français propriétaire, mais de bâtir des logements le plus rapidement possible. Le plan tortue ayant visiblement échoué, les fonds manquant comme le reconnaît le secrétaire d'Etat au non logement, le gouvernement a trouvé un plan lièvre, soit deux idées magiques.
    Faciliter la vente de terrains appartenant à l'Etat afin de favoriser la construction de logements locatifs. Pas question de donner ces terrains pour autant, a cru bon d'ironiser le ministre qui n'en revient pas que des maires aient simplement pu lui poser la question. Deuxième idée choc : permettre de bâtir 30 % de plus que ce que la loi actuelle permet sur les terrains existant. On a connu des solutions plus miraculeuses. Si on imagine bien dans un premier temps des propriétaires de maisonnettes s'agrandir (ce qui pourrait effectivement favoriser le secteur du bâtiment), en revanche le prix des terrains à la vente risque bel et bien de flamber ainsi que celui des maisons.
    Benoist Apparu le reconnaît, mais il pense que le taux de construction en plus compensera largement l'augmentation du terrain. Sachant que les prévisions de Benoist Apparu sont comme les lapins du magicien, je ne mettrais pas ma main dans le chapeau. Lui non plus d'ailleurs, car il se pourrait fort que ce plan nouveau soit le dernier plan de Benoist Apparu en tant que secrétaire d'Etat.
    Et après ? Après je ne me fais pas de souci pour lui. Il reviendra à Châlons, chaussera la cape de Mandrake, nous invitera à revoir la femme à deux têtes ou la femme-tronc, le contorsionniste. Contorsionniste ? Tiens, en voilà une bonne idée pour ceux qui n'ont pas de logement. Apprendre à se plier pour se mettre dans une poche.
    Bruno TESTA
    btesta@journal-lunion. fr