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  • POINT DE VUE DE GERAD FILOCHE

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    On a en face de nous des médias extraordinairement puissants et quasi totalitaires : Bouygues, Lagardère, Arnaud, Pinault, Dassault, Rothschild… Ils sont totalement au service de Sarkozy ainsi que le CAC 40, le Medef et la rente de ce pays. Tous les possédants sont arqueboutés derrière le candidat sortant de la droite, fut-il le pire président de la Ve république. Ils ont un sens de classe aigu pour défendre leurs banques, leurs patrimoines, leurs fortunes accumulées quand bien même elles seraient excessivement concentrées et voyantes.

    Ils ont dégagé le pseudo « centre » à leur manière : exit Borloo, ridiculisé Morin, minorisé Villepin, tout pour faire une place en or à Bayrou avec lequel ils ont un accord secret de désistement pour le second tour. Bayrou est sur certains points plus à droite que Sarkozy, il n’a pas réussi en 5 ans, depuis 2007, à dépasser le stade de chefaillon groupusculaire, mais vous remarquerez, il est traité comme un dieu par la grande presse.

    Marine Le Pen, « amène le pire » est également traitée comme une reine, ils font sa promotion à loisir, la gonfle, la dégonfle au gré de leurs besoins. Une future alliée de Sarkozy qui n’hésitera pas demain à la prendre dans son gouvernement dés qu’il en aura besoin pour sa majorité.

    Et ils cognent, ils cognent, cognent sur un seul homme : François Hollande. Ils vont le trouver, trop mou, trop dur, trop hésitant, trop ceci, trop cela. Tout va y passer, sa prétendue « mollesse », son incompétence, son absence d’engagement à gauche, méfiez vous, car ils vont tout utiliser à commencer par la division, la rancœur parfois à gauche de ceux qui sont aveugles devant le danger énorme qui nous guette. L’arme préférée des trolls UMP sur Internet c’est la « critique de gauche » de Hollande pour mieux expliquer que ça ne sert à rien de voter, que ça ne change rien afin de nourrir l’abstention qui ferait le jeu de Sarkozy.

    Il paraît même qu’il ne faut « pas être antisarkoyste primaire », que « ça ne sert à rien de le battre » si on n’a pas un programme – idéal ! – à la place… Le JDD journal archi à droite affirme déjà que « l’écart se resserre » et que Sarkozy remonte. C’était prévu dans leurs plans : ils testent ! En dépit de l’impopularité, de la haine légitime que suscite Sarkozy.

    Alors : que nul ne flanche ! Unité ! Battre cette politique pourrie de Sarkozy est vital, essentiel pour le pays, pour les salariés, pour l’avenir. La réélection de Sarkozy serait le pire qui puisse arriver : un « quitus » à sa sale politique sur les 5 ans passés et encore 5 ans de mal, réduiraient tout ce qu’il y a encore de beau dans notre pays : la sécu, l’école publique, les services publics, les 35 h, ce qui reste de retraite, il ratiboisera tout. Soyons en conscient quand il est temps. Et développons cette conscience de classe le plus hardiment possible autour de vous.

    On ne joue pas. Ou plutôt on joue l’histoire ce pays. Tout pour François Hollande, tout avec François Hollande. Tout pour soutenir, protéger, encourager, défendre, pousser en avant le SEUL candidat en position de sauver la gauche, de gagner les 22 avril et 6 mai. Sans hésitation, sans état d’âme. Seule sa victoire CONTRE Sarkozy ouvrira une voie aux luttes sociales, une dynamique qui ira plus loin que tous les programmes les plus beaux – qui sinon, resteront dans les placards.

  • CHOMAGE PARTIEL ET 35 HEURES

    Comment prôner le chômage partiel et taper sur les 35 h en même temps ?

           arton980-f4358.jpgGérard Filoche

     
     

    À l’UMP, ils prétendaient se moquer du « partage du travail ». Tout était de la faute des 35 h.

     

     Quand il y avait crise, selon eux ( Raymond Barre, Sarkozy ou Bayrou) il fallait « travailler plus » pour s’en sortir. Ils vantaient Alfred Sauvy, « c’est le travail qui crée le travail ». Travailler moins c’était la faute à la gauche et la course à l’abîme. Il fallait, selon eux, des horaires à la carte sur la journée, la semaine, l’année, des retraites à la carte, des heures supplémentaires défiscalisées, non contingentées, moins majorées. Ils ont fait une loi TEPA pour que l’état paie (4,4 milliards par an) ces heures supplémentaires à la place des patrons. Ils ont cassé des conventions collectives comme celle de la restauration afin d’autoriser jusqu’à 360 heures supplémentaires par an. Ils ont déduit les temps de transports professionnels du temps de travail effectif. Ils ont dérégulé le contrôle des durées du travail. Ils ont violé les directives européennes pour permettre, dans certains cas, aux cadres de travailler plus que la durée maxima européenne de 48 h par semaine et les forfaits jours sans respect du repos quotidien européen de 11 h. Ils veulent faire travailler jusqu’à 62 et 67 ans. Ils ont facilité l’annualisation, les modulations. Ils ont multiplié par deux la précarité, les CDD, les « stages », les intérims, les saisonniers, les horaires et contrats atypiques… Il leur fallait 45 h sans gain de salaire ! Et ils y sont presque arrivés car la durée réelle du travail moyenne doit être de 41/42 h aujourd’hui – souvent déclarée et payée 35. Jamais il n’y a eu autant de « flexibilité » en matière de travail et jamais autant de « rigidité » en matière de salaire.

    Et ils ont obtenu 4 510 000 chômeurs, record historique absolu ! 29 900 de plus en novembre. + 5,2 % en 2011

    Et si le sarkozysme continue (des milliards en plus pour les banques, des milliards en moins pour les salariés), nous aurons au moins 500 000 chômeurs en plus dans l’année 2012.

    Auxquels il faut ajouter une estimation d’au moins 500 000 non-inscrits, radiés, RSA forcés…et plus de 3,5 millions de précaires, 3 millions de temps partiels. C’est-à-dire qu’ils ont imposé, en fait, contre tous leurs dires, un PARTAGE du temps de travail mais un partage sauvage, féroce, brutal entre surtravail, sous travail et sans travail.

    Et qu’est ce qu’ils proposent encore aujourd’hui ?

    Comme en 2008/2009, du temps où ils ont commencé à donner des milliards aux banques plutôt qu’aux salariés : du CHOMAGE PARTIEL FORCE. En 2009 Sarkozy avait déjà fait 600 000 chômeurs partiels forcés et il avait payé 300 millions d’euros pour ça : il faisait déjà « travailler moins pour gagner moins » ! C’est l’état qui payait ! Pendant ce temps-là, les patrons étaient soulagés, ils pouvaient baisser les salaires, écouler leurs stocks, garder leurs profits intacts, et même l’état versait des « primes à la casse » (6,5 milliards) pour que, quand même, leurs automobiles puissent se vendre.

    Comment peuvent-ils prôner le chômage partiel et taper sur les 35 h en même temps ? Proposer du chômage partiel contre le chômage, c’est augmenter le nombre de chômeurs. C’est partager le chômage à défaut de partager le travail. Et surtout baisser les salaires.

    Il n’y a pire contradiction que d’encourager les heures supplémentaires et organiser le chômage partiel. C’est pousser à ce que certains qui ont un boulot travaillent deux fois plus à la place d’autres qui n’en ont pas ou n’en auront plus. La division inégalitaire de la société s’accroîtra.

    Le seul résultat de tout cela est encore de baisser les salaires. De 20 ou de 30 % comme en Grèce. Mais si les salaires baissent encore avec du temps partiel forcé, cela aggravera l’austérité et la récession dans une spirale infernale.

    La France n’a jamais été aussi riche de son histoire et ses richesses aussi mal partagées, c’est de là que vient tout le mal. Il ne faut pas baisser les salaires pour garder les profits, il faut AU CONTRAIRE augmenter les salaires et baisser les profits. REDISTRIBUER pour RELANCER !

    Le chômage d’aujourd’hui provient de ce que les banksters auxquels des centaines de milliards ont été donnés, les ont reçus sans condition, sans contrôle et qu’ils continuent à donner les mêmes ordres, à imposer des ratios, des crédits qui sont conditionnés, orientés, attribués contre l’emploi et les salaires. Les banksters qui continuent de jouer librement à l’économie casino, précipitent l’euro, l’Europe vers le précipice et ils ne sont pas contrés mais encouragés par Sarkozy qui veut en permanence, tous les jours, les « rassurer ».

    Ce type-là fait tout pour ses riches amis du Fouquet’s : il décide donc sans vergogne de faire « travailler moins pour gagner moins » après avoir hurlé sur tous les tons qu’il fallait « travailler plus pour gagner plus » et qu’il serait le « président du pouvoir d’achat » !

    Il devait faire reculer le chômage, il l’organise. Il refusait le partage du travail, il l’impose férocement et inégalement. Il appelle produire plus, il alimente la récession. Il dit qu’il fallait éviter à la France le sort de la Grèce, et comme prévu, il lui impose le sort de la Grèce.

    Au moins les 35 h c’était pour tous et sans perte de salaire ! (il n’y eut en l’an 2000 que 0,3 % des accords qui interprétèrent la loi avec un gel temporaire des salaires). Elles permirent, même mal contrôlées, 400 000 emplois de plus en 2000.

    Au moins la retraite à 60 ans et les préretraites à 55 ans pour les salariés usés, cela se défendait quand on souffre de 25 % des jeunes actifs au chômage.

    On n’a pas "tout essayé contre le chômage de masse" : il faut une sorte d’échelle mobile des heures de travail.

    Au contraire du sarkozysme délirant et dangereux, à 5 millions de chômeurs, Il n’y aura pas de réduction du chômage de masse sans réduction du temps de travail sur la semaine, sur l’année et sur la vie.

    il faut rendre les heures supplémentaires plus coûteuses que l’embauche. 50 % dés la 36e heure. 100 % après 40 h.

    Il faut baisser les durées maxima du travail de 48 h à 44 h. Il faut rendre les deux jours de repos consécutifs, dont le dimanche à tous les salariés - par la loi.

    Il faut imposer un repos quotidien de 13 h pour la santé autant que pour l’emploi.

    Le retour à la retraite à 60 ans s’impose quand les salariés ne cotisent en moyenne que 36 annuités et que 2 seniors sur 3 sont au licenciés, au chômage, inaptes ou malades à partir de 55 ans.

    La question qui se pose aujourd’hui est même celle de conforter les 35 h hebdomadaires et de préparer les 32 h : elles sont officiellement voulues par la majorité écrasante de la gauche (EELV, FdG, une majeure partie du PS).

    Qu’est-ce que l’UMP va y opposer ? Sinon les 32 h mais avec perte de salaire ? Osons le débat alors : il faut les 32 h sans perte de salaire ! Nous avons le taux de productivité horaire le plus élevé au monde ; nous resterons "compétitifs", ce qui se passera c’est qu’il y aura une redistribution entre profits et salaires dans le sens des salaires, on travaillera mieux, moins tous, et on gagnera plus.

    C’est le seul but de l’UMP/MEDEF, leur seule obsession en fait : la durée du travail, la flexibilité, c’est la forme, le prétexte, leur seul but, c’est de baisser les salaires bruts et nets. Pour maintenir les profits, la concentration des richesses. C’est ce que ferait le chômage partiel imposé, ce qui affaiblirait encore les caisses de retraite, la sécu, le logement, l’éducation… ce qui creuserait les déficits, alimenterait la dette et la dette, c’est leurs bulletins de vote, c’est leur argument, c’est leur bible, c’est leur moyen de chantage, c’est leur idéal chéri pour rester au pouvoir, quel qu’en soit le coût pour le peuple, en souffrance au travail et en misère sans travail.

    Vive les 35 h avec hausse de salaire. Préparons les 32 h sans perte de salaire !

    Reconstruisons le code du travail, ses durées légales, maxima, contrôlées, et contrôlables ! Pendant 160 ans, l’histoire du code du travail a été celle de la réduction du temps de travail. Il a fallu 80 ans entre 1840 et 1920 pour passer de la journée de 17 h à celle de 10 h. Il fallut 70 ans entre 1936 et 2002 pour passer de la semaine de 40 h à celle de 35 h. Et en 70 ans, on a prouvé en pratique, dans la vie réelle, que l’on pouvait A LA FOIS faire QUATRE choses : produire plus, avoir plus d’emploi, gagner plus et travailler moins longtemps. Il a fallu que depuis 8 ans des intégristes néolibéraux dangereux veuillent faire tourner la roue de cette histoire à l’envers. Ils échouent à 4 510 000 chômeurs. Restaurons le droit du travail, c’est la civilisation, la dérégulation du droit du travail comme celle des bourses et de la finance, c’est la catastrophe, c’est un crime économique. Le droit DU travail, c’est du droit AU travail.

    Gérard Filoche, le 27 décembre 2011

  • DECES DE SOCRATES :UN GENIE

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    C'est une philosophie du football qui vient de mourir. Le Brésilien Socrates Brasileiro Sampaio de Souza Vieira de Oliveira, alias Socrates, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à Sao Paulo, des suites d'une infection intestinale, à l'âge de 57 ans.

    Socrates, c'est une carrière qui s'égrène entre 1974 et 1990, débutée et achevée au club pauliste de Botafogo, et qui passa par les Corinthias, Flamengo, Santos (soient les plus grands clubs brésiliens à l'exception de Fluminense) et la Fiorentina.

    Sa barbe et son goût intellectuel revendiqué ne sont pas les seules raisons de son surnom de « Docteur Socrates ». Il avait une démarche lente sur le terrain (à cause de sa mauvaise hygiène de vie, dira-t-on plus tard), mais surtout un jeu souple qui calmait et orientait ses partenaires.

    Génération de rêve, mais maudite

    Si le football brésilien est synonyme de rêve éveillé, c'est à des Socrates qu'il le doit. Avec Zico, il formait la génération magique du Brésil, celle qui enchanta le monde entre 1978 et 1986. Celle qui marquait en jonglant, celle qui dribblait en samba, celle qui rassemblait les fils de Rivellino, Garrincha et Pelé.

    Celle qui, maudite, fut confrontée à la realpolitik du foot en 1982 : l'Italie du « catenaccio ». Celle qui perdit le match de légende contre la France quatre ans plus tard, lors de la Coupe du monde mexicaine. Ce quart de finale de Guadalajara durant lequel le premier Brésilien qui manqua son tir au but fut, sort cruel, Socrates.

    Celle qui prépara le terrain pour la suivante, championne du monde en 1994 et 2002, et finaliste en 1998. Une génération dont faisait partie Raï, le petit frère de Socrates.

     

    La « démocratie corinthiane » selon Socrates

    Avec son bandana baba cool et son nom prédestiné, il fut le premier grand joueur sud-américain à prendre position contre la dictature. Celle-là même qui condamna Garrincha aux oubliettes quinze ans avant. Ce fut en 1980, quand Socrates et quelques coéquipiers des Corinthians de Sao Paulo créèrent la « démocratie corinthiane ».

    Une pure autogestion. des rythmes de mises au vert au choix de l'entraîneur, les joueurs décidaient. Leur but : changer le traitement des sportifs, dans un régime où ils vivaient comme des militaires, drastiquement et au garde-à-vous.

    Plus tard, Socrates dira :

    « Nous voulions dépasser notre condition de simple joueur-travailleur pour participer pleinement à la planification et à la stratégie d'ensemble du club. Cela nous a amené à revoir les rapports joueurs-dirigeants... Les points d'intérêt collectif étaient soumis à la délibération puis au vote de tous. »

    Avec Lula

    Lorsque Lula fonda le Parti des travailleurs au Brésil, le collectif de Socrates fut parmi les premiers à rejoindre le futur Président.

    En 1983, lorsqu'elle entra sur la pelouse pour la finale du championnat pauliste, retransmise à la télévision, l'équipe déroula une banderole : « Gagner ou perdre, mais toujours avec démocratie ». L'équipe gagna 1-0. La dictature tomba deux ans plus tard.

    Vin et cigarettes

    Peu avant une série d'alertes en 2011, Socrates dit dans une interview à Globo :

    « Je buvais régulièrement un peu le matin, puis un peu à midi, puis un peu jusqu'au soir. En travaillant, je prenais souvent une bouteille de vin entière par jour. L'alcool était un compagnon comme la cigarette. »

    Socrates avait déjà été hospitalisé à deux reprises depuis le mois d'août. Admis une nouvelle fois aux urgences jeudi dernier dans un état grave, il avait été placé sous assistance respiratoire samedi et est officiellement décédé ce dimanche matin à 4h30, heure locale.

     

    Copier-Coller sur RUE 89

  • VU DANS LA PRESSE

     

    La météo de Madame Lagarde

    J'aime bien la météo de Madame Lagarde :" Nous nous trouvons dans une configuration dangereuse où se combinent des prévisons de croissance révisées à la baisse et des taux de chômage jamais atteints, même si l'on contate une éclaircie aux Etats Unis "*

    Madame Lagarde est très forte en lapalissades économiques. Il faut quel diplôme pour faire la météo au FMI ?

    * lu dans le journal le Monde de Dimanche - lundi

     

    L’impôt est-il juste ?

    Extrait du livre « Un impôt juste pour une société juste » publié par la Fondation Copernic :


    « Selon le rapport de 2011 de la cour des comptes, les niches fiscales, qui permettent d’échapper à l’impôt, ont augmenté de 55 % entre 2004 et 2009 et coûté 27 milliards d’euros en 2009 à l’Etat. Le rapporteur du budget, le député UMP Gilles Carrez, a évalué, pour les dix dernières années, l’impact de ces cadeaux fiscaux sur le déficit budgétaire. En leur absence, la France aurait connu un excédent budgétaire en 2006 et 2008, et le déficit budgétaire lié à la crise financière aurait été en 2009 de 3,3 % au lieu de 7,5 % du PIB »

    PS : vous pouvez voir ici, le clip de Solidaires sur la dette.

    L’UMP souffre-t-elle de cécité ?

    Jean François Mancel, député UMP, a dit « On enseigne aujourd’hui en France comme on enseignait à l’époque de Charlemagne. » Quand, pour la dernière fois, M. Mancel a-t-il mis les pieds dans une classe ? Sans doute s’est-il momifié, il faut dire qu’à force d’être député, on s’éloigne du bon peuple, paradoxalement…

    Quant à M. Chatel, il dénonce, dans le journal Libération du 31/10, les propos irresponsables de François Hollangde – le recrutement de 60 000 personnes dans l’Education Nationale. Il faut dire que M. Chatel s’ connaît en matière d’irresponsabilité. Si vous regardez ici ou ici !

    PS : cet article du grand soir - "On ne change pas un monde avec seulement de l'indignation " - mérite le détour.

    Fat cats ?

    Les fonctionnaires sont des "fat cats*" qui se goinfrent de l'argent public, c'est le message que font passer les républicains des tea parties... bientôt en France avec l'UMP ?

    Souvenons-nous d'ailleurs de M. de Villepin qui avait pris de l'avance, il y a quelques années, en soulignant que les fonctionnaires étaient des "moules accrochées à leur rocher" ?

    *gros chats - lu dans le jouranl Libération d'hier

  • FAIM DANS LE MONDE

    Vice-président du comité consultatif du conseil des droits de l’homme des Nations unies, Jean Ziegler vient de publier Destruction massive. Géopolitique de la faim (éditions du Seuil). Dans cet essai, le sociologue suisse fait part de son expérience en tant que Rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation (2000 à 2008) et analyse les raisons qui provoquent chaque année la mort de 36 millions de personnes à cause de la malnutrition.

    faim dans le monde

    Pourquoi meurt-t-on encore de faim de nos jours ?
    Il y a cinq grandes raisons : premièrement, la spéculation financière sur les matières premières alimentaires qui a fait flamber leurs prix ces dernières années et rendu quasiment impossible aux agences d’aide, comme le Programme alimentaire mondial (PAM) de subvenir aux besoins des populations victimes de sous-alimentation. Il y a ensuite les agrocarburants, qui soustraient des terres fertiles et des plantes nourricières à l’alimentation humaine. Troisièmement, il y a la dette extérieure, qui étrangle les pays les plus pauvres et les empêche d’investir dans l’agriculture de subsistance. Après, il y a le dumping agricole, qui fait que, sur les marchés de Dakar ou de Cotonou, les fruits, les légumes et les poulets français, grecs, portugais, allemands etc. sont vendus au tiers ou à la moitié du prix du produit africain équivalent. Enfin, il a l’accaparement des terres par les fonds d’investissement ou les grandes multinationales, qui en chassent les paysans locaux pour y cultiver des produits destinés exclusivement aux marchés occidentaux.

    L’UE a-t-elle une responsabilité ?
    Elle a une responsabilité totale dans le dumping agricole. A commencer par la France : en 2005, lors des négociations de Hong Kong au sein de l’OMC, le secrétaire général de l’organisation, Pascal Lamy, avait proposé de baisser progressivement les aides à l’exportation jusqu’à les faire disparaître en cinq ans. Et la France s’y est farouchement opposée, car elle veut maintenir ses subsides à l’exportation, notamment à cause du poids des chambres de commerce agricoles. Et donc le dumping continue, alors que l’Afrique est sous-peuplée, qu’elle a une classe paysanne extraordinaire…et massacrée, car les paysans ne parviennent pas à écouler leur production.

    A-t-elle un rôle à jouer dans la lutte contre la faim dans le monde ?
    La Commission européenne actuelle est formée de purs mercenaires au service des pieuvres du commerce agro-alimentaire. C’est incroyable la puissance des lobbies sur Bruxelles. S’ils le voulaient, ils pourraient arrêter demain le dumping agricole.

    Bruxelles est aussi d’une hypocrisie sans nom : alors que l’Europe parle de justice planétaire et de développement, les 87 pays ACP [Afrique-Caraïbe-Pacifique, essentiellement des anciennes colonies européennes] sont maintenus dans des conditions d’infériorité inacceptables. Imaginez qu’on les a obligé à accepter des accords d’investissement qui les obligent à mettre sur le même plan les entreprises locales et les multinationales occidentales.

    La Commission européenne dit à ces pays : « vous contestez notre politique de subventions agricoles et à l’exportation ? ok, mais nous devrons reconsidérer nos opérations d’aide au développement ». C’est pire que du colonialisme : c’est du fascisme extérieur. Les droits de l’homme s’arrêtent à la frontière de l’Europe ; au-delà, c’est la loi de la jungle, de la violence, de l’ordre cannibale.

    A quoi peut-on attribuer la crise qui frappe l’Europe ?
    Elle est le fait d’une énorme dette qui s’est accumulée, parce que les gouvernements ont sauvé à deux reprises les banques. Une première fois en 2008, puis à présent, en les recapitalisant avec de l’argent public qu’ils n’ont pas et pour obtenir lequel ils sont obligés de s’endetter et de couper dans leurs budgets. Résultat : le pouvoir d’achat des travailleurs diminue, de même que les prestations sociales. Et ces mêmes Etats sont incapables d’imposer une norme de risque à leurs banques ! Rien n’a changé dans ce domaine depuis 2008.

    Quelles sont les solutions ?
    Il faut faire deux choses : premièrement désosser les banques, en séparant la branche « investissements » de la branche « dépôts ». Une banque ne devrait pas pouvoir faire les deux activités. Ensuite, il faut les nationaliser. Ce n’est pas une question idéologique – De Gaulle a bien nationalisé le crédit dans l’après-guerre. Aujourd’hui, l’incapacité des dirigeants occidentaux d’imposer des décisions et des règles aux oligarchies bancaires au nom du bien public est invraisemblable.

    Que pensez-vous du mouvement des “indignés” ?
    On est proche de l’insurrection des consciences : ce samedi [le 15 octobre], les indignés du monde entier vont manifester. Difficile toutefois de dire où cela peut nous mener. Les processus révolutionnaires dans l’histoire sont archi-mystérieux. On ne peut pas les anticiper : « Caminante no hay camino, se hace camino al andar », disait le poète espagnol Antonio Machado. La conscience collective sait ce qu’elle ne veut pas : on ne veut pas cet ordre cannibale du monde, où des hommes sont directement responsables du massacre par la faim de 35 millions de personnes par an. Et il ne faut pas avoir peur de ne pas faire le poids : il n’y a pas d’impuissance en démocratie et dans la diplomatie multilatérale.

    Les droits de l’homme, la presse libre, la mobilisation populaire, les élections, la grève générale…on a les outils pour battre les mécanismes de la faim. La bourse est soumise à la loi : on peut interdire du jour au lendemain toute spéculation sur les denrées alimentaires. On peut imposer des tarifs prohibitifs à l’importation de bioéthanol. Les ministres de l’Agriculture européens peuvent exiger la fin du dumping agricole. Les ministres des finances des pays membres du FMI pourraient voter l’effacement de la dette des pays les plus endettés.

    Propos recueillis par et photo de Gian Paolo Accardo
    publié sur « PressEurope »

  • GAZ DE SCHISTE:L'ETAT NOUS MENT

    CHATEAU-THIERRY (Aisne). Le collectif Carmen prépare une grosse manifestation le 23 octobre à La Ferté- sous-Jouarre pour exiger l'abrogation du permis de Château-Thierry.

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    APRÈS la vigilance, l'action ! Le collectif Carmen a attendu en vain l'abrogation du permis de recherche des gaz de schiste sur le sud de l'Aisne. Après la déception, le collectif organise la résistance contre le groupe pétrolier Toréador, détenteur du permis. Le dimanche 23 octobre, il appelle à un grand rassemblement sur la place de la mairie de La Ferté-sous-Jouarre à 14 heures. Tout le monde est concerné et invité : « les citoyens, leurs représentants élus et les associations qui défendent leur environnement, leur qualité de vie, l'eau, leur agriculture, leurs paysages », insiste le collectif.
    La manifestation est délocalisée en Seine-et-Marne, épicentre de la prospection pétrolifère. Carmen y rejoindra le collectif « Stop pétrole de schistes 77 » et quatre autres associations anti-gaz et huiles de schiste pour un mouvement commun et d'envergure. Sur la place de l'hôtel de ville de La Ferté-sous-Jouarre, sont prévues diverses animations : informations, débats, assemblées et musique.
    L'unique demande mais non la moindre de ce regroupement anti-pétrole est l'abrogation des 61 permis restant valides sur le territoire français. Pour rappel, le ministère de l'Écologie annonçait le 4 octobre dernier l'abrogation de troispermis sur la recherche de gaz et huiles de schiste dans le sud de la France. Il avait jusqu'au 12 octobre pour allonger cette liste, ce qui n'a pas été le cas au grand dam des associations environnementales.
    Concernant le permis de Château-Thierry toujours valide, le collectif Carmen estime la situation intolérable surtout à la lecture du rapport commandé par la commission de l'environnement du Parlement européen. « Il conclut à la nature inévitable des impacts environnementaux liés à l'extraction des hydrocarbures de schiste et il pointe également les impacts potentiels importants sur la pollution de l'air et de l'eau. »

    Ambiguïté linguistique

    Les contradicteurs du projet de Toréador affirment que le permis relève de la même catégorie que celui de Montélimar abrogé le 4 octobre dernier, ils s'interrogent sur la différence de traitement sur les deux permis.
    « Le pétrolier met en avant le recours à des forages conventionnels en masquant que leur objectif est à l'évidence la fracturation de la roche mère pour en extraire le pétrole éventuellement recelé », affirme le collectif. « C'est au nom d'une telle ambiguïté (déjà) relevée par le ministre de l'Écologie que le permis de Montélimar a été annulé. C'est une raison suffisante pour obtenir l'abrogation du permis de Château-Thierry. »

    Isabel DA SILVA L'UNION

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  • LE PRESIDENT DES RICHES

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    La taxe exceptionnelle sur les très hauts revenus est-elle "un symbole de la participation de l'ensemble de la Nation" au redressement des comptes publics, comme l’a affirmé François Fillon, ou une mesure "cosmétique" comme le dénonce la gauche ?

    Cette taxe "exceptionnelle" de 3% frappe les revenus du travail et du capital (dividendes, plus-values…) dépassant 500.000 euros pour un célibataire avec une part et 1 million pour un couple.

    Le cabinet Landwell et associés s’est livré à une simulation de son coût réel pour un couple marié avec deux enfants, soit trois parts (voir tableaux). La nouvelle taxe ne porte que sur la fraction des revenus excédant ces seuils.

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    La taxe sur les riches en chiffres. (DR)

     Revenus : 1,1 million ; impôt : 0

    Ainsi pour un couple disposant de 1,1 million d’euros de revenus, la surtaxe ne porte que sur 100.000 euros et l’impôt supplémentaire sera… nul, compte tenu du nombre de parts !

    Le cabinet Landwell a également évalué l’impact de la réforme de l’ISF en 2012. Verdict : l’économie d’impôt est croissante avec le montant du patrimoine. Elle atteint 178.799 euros pour une fortune de 20 millions d’euros.

    "Il faut que les plus riches soient mis à contribution", assure le Premier ministre. Même si d’autres mesures ont été décidées - notamment la hausse de 1,2% des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine - on est loin du compte !

    Thierry Philippon - Le nouvel Observateur

  • MAIS QUE FAIT LA POLICE ?

    Fraude à la carte bancaire : quand la police ne prend plus les plaintes...

     
     

    Info Ouest-France

    La fraude à la carte bancaire faisait exploser les chiffres. Finies les plaintes ! Une récente note de la police que Ouest-France a pu se procurer à Angers l’atteste.

    Pour les usages frauduleux de cartes bancaires, « il conviendra d’inviter (les victimes) à déposer une simple déclaration sur la main courante », écrit le directeur départemental adjoint de la sécurité publique du Maine-et-Loire à ses policiers.

    En clair, décrypte anonymement un officier angevin, « on veut empêcher les gens de déposer plainte ! Derrière, il y a une volonté politique de faire baisser ces statistiques en pleine explosion. »

    « C’est malheureusement une pratique qui existe », tousse Sébastien Colombet, délégué régional de l’USM (Union syndicale des magistrats) dans les Pays de la Loire. « On est face à une dérive très grave », s’agace de son côté Philippe Bussion, de FO.

    En fait, tout est parti d’une circulaire du ministre de la Justice adressée aux procureurs. « Il sera rappelé au titulaire de la carte que la loi ne subordonne pas ce remboursement au dépôt d’une plainte », écrit-il. Un message relayé par le patron de la police nationale. Et descendu en cascade dans les services.

  • LES SONDEURS CA OSENT TOUT

    Primaires PS : les sondeurs osent tout

     

    POLITIQUE. Une élection comme les primaires socialistes n'a jamais eu lieu en France. Donner François Hollande favori est un erreur, car les échantillons ne sont pas représentatifs des Français qui iront effectivement votés en octobre prochain.
    Sélectionné et édité par Melissa Bounoua

     

    Texte co-écrit avec Jean-Louis Bon, mathématicien, directeur de recherches à l'université de Lille 1 et Vincent Tiberj, politiste, chercheur à Sciences Po.

     

    Les primaires citoyennes, qui permettront au "peuple de gauche" de désigner son candidat à l’élection présidentielle, constituent un redoutable défi pour les instituts de sondage, faute de précédent. S’ils avaient globalement adopté une attitude raisonnable à l’occasion des primaires organisées par Europe Ecologie - Les Verts (EELV) entre Eva Joly et Nicolas Hulot, certains parmi ces instituts ont définitivement abandonné toute prudence aujourd’hui. Chaque jour offre en effet son lot de sondages et, bien sûr, de commentaires, au prix parfois d’approximations douteuses.

    Discours de cloture de l'Université PS, la Rochelle, 28/08/2011/ (HALEY/SIPA)Discours de clôture de l'Université PS, la Rochelle, le 28 août 2011 - Crédit : HALEY/SIPA

     

    Une sociologie des électeurs inconnue

     

    Avec les primaires socialistes, les instituts de sondage s’avancent sur un terrain très mal balisé : ils veulent nous offrir une "photographie" du résultat d’une compétition électorale sans précédent dont tout le monde ignore le nombre et la sociologie des électeurs. Nul ne sait combien seront ces derniers (la participation peut varier de 1 à 20), ni quelles seront leurs caractéristiques (uniquement des sympathisants socialistes ? les opposants à Nicolas Sarkozy ? voteront-ils davantage en milieu urbain ?, etc.).

     

    Pire encore, certains instituts de sondage osent fournir des résultats – abondamment et complaisamment commentés dans la presse - à partir de sous-échantillons constitués en isolant d’échantillons "représentatifs" de la population française les seuls sympathisants de gauche, voire socialistes et/ou certains d’aller voter.

     

    Des sondages non représentatifs

     

    IPSOS a voulu séduire et montrer son sérieux, le 26 août, avec un échantillon représentatif de la population française de 3677 personnes. Las, l’institut publie des résultats issus d’un sous-échantillon de 404 électeurs potentiels dont 10% ne formulent aucun choix entre les candidats en lice et, sur les 360 individus restant, 52% déclarent n’être pas certains de leur choix (preuve s’il en est que la "cristallisation" chère aux sondeurs est loin d’être opérée). Dans la même veine, la dernière livraison de l’institut IFOP se base sur 439 sympathisants socialistes.

     

    La palme revient sans contestation possible à OpinionWay qui publie le 1er septembre les résultats d’une enquête reposant sur… 222 électeurs potentiels ! Il faut ici prendre quelques instants pour proposer un éclairage au lecteur citoyen. Avec un effectif aussi faible, la marge d’erreur est de l’ordre de plus ou moins 7 points.

     

    Autrement dit, sans même remettre en question la représentativité réelle d’un échantillon constitué selon la méthode des quotas, la variation autour des scores observés est de l’ordre de 14 points. On peut supposer qu’OpinionWay, bien obligé de donner un chiffre, a choisi le milieu de cet immense intervalle de confiance. Cela signifie que le score de François Hollande a 95% de chances de se situer entre 37% et 51%, celui de Martine Aubry entre 23% et 37% et celui de Ségolène Royal entre 6% et 20%. Au sein de ces différentes fourchettes, il n'y a aucune raison de privilégier une valeur plutôt qu'une autre.

     

    Martine Aubry et Francois Hollande à l'université d'été du PS à La Rochelle le 28 août 2011 - Crédit : Bob Edme/SIPA

     

    Avec le même raisonnement, considérons le second tour testé par IPSOS entre Hollande et Aubry et dans lequel le premier l’emporterait avec 53% des voix. Avec une marge d’erreur de l’ordre de 5,3 points (pour des scores autour de 50% et un échantillon de 360 individus), le score de Hollande a en réalité 95% de chances de se trouver entre 47% et 58% tandis que celui d’Aubry se situerait lui entre 42% et 52%. Autrement dit, il est impossible de faire le moindre pronostic quant au vainqueur du scrutin, ni même sur l’ordre d’arrivée des deux premiers candidats à l’issue du premier tour.

     

    François Hollande favori, une cause entendue

     

    Et pourtant, pour la majorité des observateurs, la cause est entendue : François Hollande est le grand favori de ces primaires. Les instituts qui publient de tels résultats se retrancheront derrière les marges d’erreur qu’ils fournissent désormais en note de bas de page mais que seuls quelques lecteurs téméraires iront consulter, faisant la démarche de se rendre sur les sites internet où figurent l’intégralité des résultats. Pendant ce temps, la machine médiatique s’emballe. Journaux, radios et télévisions présenteront sans recul aucun les chiffres livrés clés en main par certains sondeurs.

     

    L’exercice auquel tentent de se livrer ces derniers est tout simplement impossible. Prévoir le résultat des primaires socialistes, première expérience du genre, à partir d’effectifs aussi faibles, revient en quelque sorte à lancer un camion de trois tonnes sur un pont dont a évalué qu’il pouvait supporter entre 1 et 4 tonnes. Peut-être atteindra-t’il l’autre rive…mais peut-être pas. Aucun chauffeur ne prendrait ce risque. Pourquoi les instituts le prennent-ils ?

    Auteur parrainé par Baptiste Legrand