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Editori@l - Page 33

  • L'ARGENT DE L'ETAT

    LAON (Aisne). Dans un nouveau livre à paraître aujourd'hui "L'argent de l'Etat", René Dosière relate sa « traque » des dépenses de l'Élysée ou du gouvernement. Cet élu de l'Aisne, apparenté PS, a fait de l'usage de l'argent public son principal « cheval de bataille ».

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     René Dosière, député apparenté PS de l'Aisne épingle les dépenses de Sarkozy dans son nouveau livre  "L'argent de l'Etat".

     

    Remi WAFFLART

     

    Le député de l'Aisne, René Dosière n’est pas un homme politique tout à fait comme les autres. Depuis dix ans, sans relâche, il "harcèle" les ministères de questions écrites - "les plus précises possibles". Le "poil à gratter" de la Sarkozie recoupe les sources, revient régulièrement à la charge et peu à peu lève un coin du voile sur l’argent de l’Etat.
    Une "tâche" largement facilitée aujourd'hui par Nicolas Sarkozy, qui a permis "pour la première fois à la Cour des Comptes de contrôler son budget", reconnait volontiers le député axonais, "mais la transparence n'est pas encore totale" souligne-t-il.

    Intéressons-nous d'abord aux déplacements de Nicolas Sarkozy. Notamment aux grands chapitres des dépenses...
    René Dosières :
    « Je n'ai pas de chiffres récents. J'ai établi mon chiffrage sur l'année 2009, année durant laquelle le chef de l'Etat a réalisé près de 50 déplacements. A chaque visite, j'ai distingué la part payée par l'Elysée (préparation d'un cocktail...) environ 100.000 euros ; la part que la collectivité d'accueil prend à sa charge (coup de peinture, nettoyage, réfection d'une route, location d'une salle) : environ 15.000 euros. Le « gros morceau » des dépenses est le coût de la sécurité du président. En moyenne, 1000 agents de sécurité sont mobilisés. Ce n'est qu'une évaluation à partir d'échos de presse, car le ministère de l'Intérieur refuse de me donner le nombre exact de fonctionnaires mobilisés, malgré mon insistance. Un déploiement de forces qui se chiffre à 450 voire 500.000 euros par déplacement.

    Chirac était moins dépensier

    Soit une addition moyenne d'un peu plus de 600.000 euros pour un déplacement de deux heures. Des dépenses largement accrues par rapport à ses prédecesseurs. A titre d'exemple, les moyens déployés par les services de sécurité de Jacques Chirac étaient moindre avec près de 300 policiers et gendarmes pour un déplacement. Mes détracteurs me répondent souvent « qu'il faudrait quand même payer ces 700 policiers ou gendarmes supplémentaires ». Oui, mais les payer à faire leur travail sur le terrain pour lutter contre la délinquance. ».

    En cette année pré-présidentielle, Nicolas Sarkozy a multiplié les déplacements ?
    R.D : « En 2011, il est devenu « boulimique de déplacements ». Il se déplace en moyenne 70 fois par an, contre 50 au début du quinquennat. Au total, Nicolas Sarkozy passe 24 heures par semaine dans l'avion, soit 50% d'heures d'avion de plus que son prédécesseur Jacques Chirac. »


    Nicolas Sarkozy a, tout-de-même, facilité vos investigations à l'Elysée ?
    R.D. :
    « Il y a clairement un avant et un après Sarkozy. Il a permis, par exemple, pour la première fois à la Cour des Comptes de contrôler son budget. C’est un progrès indéniable et je lui en sais gré. C'est mieux que ça n'a été, mais ce n'est pas encore ce que ça devrait être. En moyenne j'obtiens des réponses à 80% de mes questions, avec plus ou moins de rapidité ».


    Après l'Elysée, vous vous attaquez aussi aux ministères. Alors combien ça coûte ?
    R.D. :
    « Selon mes calculs, 17 millions d’euros tout compris en moyenne, car là encore tous les minsitères n'ont pas joué le jeu, il n'y a pas encore partout la culture de la transparence. Pour faire tourner un ministère, il faut 120 personnes, 20 membres de cabinet, 100 personnes en soutien ; le parc automobile est de 12 voitures avec 8 chauffeurs en moyenne. Chaque ministre dépense envrion 360.000 euros par an pour se déplacer en aérien ; il y a 270.000 euros de frais de représentation ; et près de 5 millions d'euros de communication par ministre. J'ai calculé sur la base d'un gouvernement à 15 ministres, on pourrait économiser un milliard d'euros au bout de 5 ans. Une économie à méditer à l'heure où on compose un nouveau gouvernement ».

    Propos recueillis par Alexandre Allard

    * « L'argent de l'Etat » aux éditions du Seuil dans les librairies à partir d'aujourd'hui.

  • L'ANNEE DU DRAGON

    Je ne parlerai pas ce soir de l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy. L'événement hier était ailleurs, du côté du XIIIème arrondissement de Paris, visité par François Hollande à l'occasion du nouvel an chinois.

    Cette année est celle du dragon, qui chasse le malheur et attire la prospérité : comment ne pas rapprocher cette symbolique de la situation politique ! Notre nouveau dragon en rouge et or, c'est François Hollande. Il avait fière allure, à la tête d'un défilé de dizaines de milliers d'Asiatiques. C'était aussi une façon de conjurer la peur du Chinois, qui a remplacé dans pas mal d'esprits la peur de l'Arabe, qui elle-même autrefois avait succédé à la peur du Polak et du Rital. La Chine c'est le monde de demain : dans un siècle ou deux, elle dominera le monde, comme aujourd'hui l'Amérique, comme autrefois l'empire romain. C'est ainsi : il y a toujours eu dans l'histoire une civilisation dominante.

    Devant François Hollande , une danse du lion a ouvert la marche au milieu des lanternes et des pétards, pour faire fuir les mauvais esprits (de droite forcément, et même quelques-uns de gauche). Les dragons ont ondulé durant tout le parcours, en quête de graine de lotus à consommer, le symbole du renouveau, la nourriture divine qui donne de la force, comme notre chrétienne eucharistie.

    Que François Hollande puisse bénéficier lui aussi de la nourriture des dieux, afin de battre le grand dragon élyséen !

  • 500 SIGNATURES

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    Un sondage m'apprend que 55% des Français souhaitent que Marine Le Pen obtienne ses 500 signatures pour concourir à l'élection présidentielle (les sondeurs n'ont-ils pas plus important et plus intelligent à demander ?). Je fais partie des 45% qui ne le souhaitent pas. Ma joie serait grande de ne plus voir la candidate du Front national polluer mon écran de télévision. Après chacune de ses apparitions, je me sens presque obligé de passer le torchon . La démocratie ne perdrait rien à la disparition de sa bobine et de ses "idées" (qui sont plutôt des éructations). A la voir et à l'entendre, on a vraiment envie de vomir .

    Je veux donc que les 500 signatures lui passent sous le nez. J'appelle les maires des petites communes, de droite, de gauche et de nulle part, qu'elle drague lourdement, à congédier la mégère de l'extrême droite. Mais la démocratie ? me direz-vous. La mère Le Pen se fout de la démocratie, donc je me fous de la mère Le Pen. C'est ma logique à moi.

    Soyons sérieux : la démocratie c'est le respect de la loi. La loi c'est qu'il faut 500 signatures pour se présenter à la magistrature suprême de la République. Cette règle est sage (elle écarte les farfelus) et n'a jamais empêché personne d'être candidat (Lutte ouvrière par exemple a toujours eu ses signatures, sans difficultés). Que la rombière du FN peine à la tâche c'est son problème, pas celui de la République. Si les élus ne veulent pas la parrainer, c'est qu'elle est à juste titre infréquentable.

    Mon rêve c'est une France propre, sans FN. Un fachos distribue chaque samedi matin sur le marché d'Antibes  . Si vous les croisez au même endroit la prochaine fois, dites-leur avec moi, puisque le slogan est à la mode : dégage ! Un marché est un lieu de paix et de convivialité ; ces tristes guignols n'ont rien à faire là. Quant à leur patronne, je lui donnerai volontiers les seules signatures qu'elle mérite : 500 paires de claques. Elle a la tête à ça.

  • DU GAGNER PLUS AU GAGNER MOINS

    Alors que les 612 milliards de déficits cumulés durant le quinquennat pèsent lourd dans la perte d’un triple « A » que le Gouvernement tente de banaliser après avoir joué sur sa sauvegarde pour faire passer en force la réforme des retraites, la hausse de la TVA et les deux plans d’austérité, le Président de la République entend désormais instrumentaliser le sommet social d’aujourd’hui. Comme le Bureau National du PS l’a évoqué hier, à trois mois de l’élection présidentielle, personne n’est dupe. Après plus de quatre années et demie d’une politique qui aura engendré un million de chômeurs supplémentaires et qui aura méprisé le dialogue social, ce rendez-vous sonne décidément faux.

    L’érosion des intentions de vote en sa faveur et le captage d’une partie de ses électeurs par François Bayrou peuvent même inciter Nicolas Sarkozy à avancer une entrée officielle en campagne initialement prévue en février ou mars. La crise ne pourra cependant masquer son bilan et la culpabilisation des Français ou la durée du temps de travail n’y changeront rien.

    De même, l’habillage entre TVA sociale et CSG progressive ne suffira pas à dissimuler ce troisième plan d’austérité. Selon Alain Madelin lui-même, l’allégement des cotisations salariales se traduira par une déflation et donc une nouvelle baisse du pouvoir d’achat. Tous les économistes s’accordent d’ailleurs à estimer qu’un point de TVA sociale entraîne 0,5 point de croissance en moins. Outre les conséquences supplémentaires pour les revenus faibles et moyens, la baisse de la consommation et le ralentissement économique risquent d’enfoncer un peu plus le pays dans la récession.

    Alors qu’il avait fait de l’augmentation des salaires son principal argument de campagne, par le biais des accords « compétitivité-emploi », il prépare la baisse des revenus. Avec l’augmentation de la TVA, il diminue le pouvoir d’achat et en facilitant le recours au chômage partiel, il renie le recours privilégié aux heures supplémentaires. Ainsi, en un mandat, sans vergorgne, il sera passé du « gagner plus » au « gagner moins ».

     
     
     
     
  • DOUILLET MINISTRE ABANDONNE


    La proposition de loi « Ethique du sport et droits des sportifs », votée par le Sénat en mai dernier, est inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale le 19 janvier. Le ministre des Sports, David Douillet avait annoncé son souhait d'obtenir un vote conforme de cette loi d'affichage pur et simple : pas d'amendements, pas d'améliorations du texte. Il aura finalement échoué puisque des membres de la majorité en commission ont légitimement et logiquement voté certains amendements du groupe socialiste.

    La politique du sport sous l’autorité de N. Sarkozy se sera singularisée par un manque absolu d’ambition et par un triste bilan législatif marqué par les lois contestées sur les jeux en ligne, sur les agents sportifs, et l’impréparation concernant celle sur les stades de l'Euro 2016... La loi cadre que devaient faire voter Rama Yade ou Roselyne Bachelot, secrétaire d’Etat et ministre des Sports entre 2007 à 2010 n’aura finalement pas été adoptée.

    A ceci s’ajoute un mercato permanent au ministère des Sports – cinq ministres en moins de cinq ans – manifestant l’ampleur de l’attention de N. Sarkozy sur ce sujet, comme en témoigne les moyens dérisoires qui lui est alloué à savoir 0,15 % du budget de l'Etat, loin des 3 % promis par le candidat Sarkozy en 2007.

    Le sport, avec ses 40 millions de pratiquants, ses 16 millions de licenciés, ses 2 millions de bénévoles, « mérite mieux qu'un texte de rattrapage » qui se limite à des enjeux ponctuels, voire à de simples déclarations d’intention produites à d’évidentes fins d’affichage.

    Le vote conforme demandé par David Douillet incarne le refus du gouvernement actuel, de considérer le sport dans notre pays comme un véritable enjeu de société. Nous ne pouvons que regretter que les consignes ministérielles nous aient privés d'une discussion sereine et d'intérêt général sur tous les articles et les amendements de cette proposition de loi.


  • PLACE DES MARTYRS DE LA RESISTANCE

     (dessin : Louison)

     Hier  matin, en remontant la place des Martyrs de la Resistance à Antibes pour me rendre au marché Provençal , j'aperçois au loin, vers 10h, deux jeunes hommes qui se déplacent d'une façon caractéristique qui ne trompe pas, que j'identifie immédiatement : ce sont des militants ! Ils ont des papiers, tracts ou prospectus entre les mains, ils discutent avec un inconnu, ça se voit, ça se sent, même de loin avec mon oeil et mon nez  exercés de vieux militant , je reconnais très vite.

    Mais qui sont-ils ? D'où je suis, à quelques dizaines de mètres, je parierais que ce sont des UMP : jeunes, le look sage, le vêtement classique. A la limite, ce pourrait être des Témoins de Jéhova ou des évangélistes (pas Mormons, je ne vois pas la chemise blanche éclatante et le petit rectangle noir au veston). Je m'approche comme si de rien n'était,mais  et plus je m'approche plus je me dis que ce sont peut-être ... des socialistes , mais non aprés le formidable travail fait ici même ce samedi mes militants ont droit  au repos alors le MJS dont les visages me sont inconnus. Qu'est-ce qui me fait penser ça ? Je ne sais pas, leurs têtes sans doute, cheveux épais , habits simples, allure sympa. C'est très subjectif, évidemment. 


    J'arrive à leur hauteur, et tout près d'eux je jette un coup d'oeil sur leurs brochures pendant qu'ils continuent à parler au quidam. Alors tout s'écroule, je reçois une grosse baffe (ne venant pas d'eux, puisqu'ils ne me regardent pas passer, mais au fond de moi) : ce sont des mecs du FN, j'identifie très clairement leurs saloperies sur leurs papelards. Il y a quelques jours, leur chef  annonçait dans la presse  la forte activité du Front national de la Jeunesse sur tout le territoire. Je n'y croyais pas, je pensais que c'était du flan. En période préélectorale, ce genre d'annonce fait bien. Mais là, ça me fait mal parce que manifestement c'est vrai. Et c'est grave.

    La rue antiboise a longtemps été réservée à la gauche. Le porte à porte, ce n'était pas trop dans la culture de l'extrême droite. D'ailleurs, ses militants étaient plutot absents du terrain, y compris au moment des élections. Je crains que nous n'en soyons plus là. Le FN s'installe dans notre ville. Ses bons résultats, notamment aux dernières cantonales, lui donnent manifestement de l'assurance et des ambitions. C'est logique, ça ne pouvait que finir comme ça. Et encore n'avons-nous peut-être pas tout vu : le pire pourrait bien être à venir, si nous n'y prenons pas garde, si nous ne réagissons pas.

    Pas facile : les jeunes que j'ai aperçus ce matin n'ont pas du tout des têtes de facho de leurs anciens . Il faudra mener un vrai combat politique pour les chasser des rues et des esprits. Sinon ça va faire mal, très mal. Et quand je pense que j'ai rencontré ces types Place des Martyrs de Résistance ! Comme si le destin ou le hasard me faisaient un sale clin d'oeil. Martyrs , Résistance tu parles ! Le FN n'a rien renié de son pétainisme fondamental. Jeunes ou vieux c'est pour moi de la graine de facho, des jeunes pousses qu'il faut éradiquer pacifiquement , démocratiquement idéologiquement bien sûr, car la violence  physique est de leur côté, pas du coté de la Gauche enfin je l'espère .
     

  • LE COMBAT COMMENCE

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    C'aurait pu être le premier vrai débat politique de la campagne des présidentielles. Il s'est misérablement achevé en polémique. Le porte-parole de François Hollande a proposé la suppression du quotient familial et son remplacement par un crédit d'impôt. La droite a vivement réagi, parlant de "folie", de "danger", de "guerre". Le candidat a précisé ses intentions : il ne s'agit que d'une proposition, qui ne vise pas à la suppression mais à la modulation du quotient familial. Fin de la polémique, pas de débat.

    Je le regrette. La suppression du quotient familial, je suis pour. C'est une mesure forte comme la gauche en a besoin. Il faut frapper l'opinion, mobiliser notre électorat, mener la bataille idéologique, à la façon de Nicolas Sarkozy en 2007. Osons être de gauche comme il a alors osé être de droite ! Le quotient familial c'est quoi ? Un dispositif fiscal qui devient techniquement compliqué quand vous entrez dans les détails et les cas particuliers. C'est pourquoi il ne faut jamais aller sur ce terrain-là, trop facile à l'adversaire. Ce qui compte, c'est seulement la signification politique, et celle-là tout le monde la comprend.

    Le quotient familial repose sur un principe très simple : plus vous avez d'enfants, moins vous payez d'impôts. La raison ? Il faut les élever, les allocations familiales n'y suffisent pas. Sauf que la moitié des Français ne paient pas d'impôts parce qu'ils ne gagnent pas suffisamment d'argent pour en payer. Eux ne bénéficient donc pas du fameux quotient, alors qu'ils ont beaucoup plus de difficultés que les autres à élever leurs enfants. Plus vous êtes riches, plus vous avez d'enfants, plus on vous soulage fiscalement. Le quotient familial est donc injuste, il faut le supprimer.

    Pourquoi la droite y tient-elle ? Parce que c'est dans ses gènes, comme dirait Xavier Bertrand (à propos d'autre chose). Idéologiquement, elle idéalise la famille, en fait la base de la société. La norme c'est papa maman et enfants. Un monde de célibataires, de concubins ou de couples sans progéniture n'entre pas vraiment dans sa vision. Moi ça ne me dérange pas. A mes yeux, mariage et procréation ne sont pas en soi des valeurs supérieures que le fisc devrait récompenser et encourager.

    Du point de vue de la société, n'est-il pas cependant logique d'encourager la natalité ? Oui éventuellement. Mais pas fondamentalement par des avantages fiscaux. C'est plutôt par l'emploi, les bonnes conditions de travail, les salaires corrects, l'avenir assuré des enfants que des hommes et des femmes, s'ils le souhaitent, s'engagent à fonder une famille. Surtout, il faut encourager la natalité dans la justice : d'où l'idée du crédit d'impôt pour tous en remplacement du quotient familial réservé à certains.

    Cette réforme aurait un impact considérable. La mécanique de la redistribution, chère à nous socialistes, serait ainsi puissamment réactivée, par un vaste transfert financier des catégories aisées aux catégories populaires. Les premières seraient perdantes ? Si vous voulez, mais je crois qu'au niveau confortable qui est le leur on n'est jamais vraiment perdant, on a suffisamment de marge pour voir venir. Et puis la politique consiste à faire des choix et non pas à faire plaisir à tout le monde. Si les catégories supérieures doivent y perdre, je ne dis pas tant mieux (je ne suis pas un révolutionnaire qui cherche à les spolier) mais quand même !

    Pourquoi mes camarades, qui savent tout ça et qui pensent comme moi, hésitent-ils à revendiquer fièrement la suppression du quotient familial ? Parce qu'ils partagent une religion aujourd'hui très répandue et que je ne cesse de dénoncer, la religion des classes moyennes. Elles sont partout, presque tout le monde semble en faire partie, les discours politiques s'y réfèrent comme une litanie, personne n'ose s'élever contre elles (les riches sont décriés, les pauvres sont méprisés, les moyens sont vénérés), chacun est fier d'en être (j'en suis !), on ne sait pas à vrai dire ce qu'elles sont exactement tellement elles regroupent de catégories différentes, on croit volontiers qu'elles seront la clé du prochain scrutin présidentiel .

    Cette religion des classes moyennes est en réalité une superstition, une baudruche si grosse qu'il est facile de la faire éclater. Pour la gauche, ce ne sont pas les illusoires classes moyennes qu'il vaut viser, mais les classes populaires. Ce sont elles, et elles seules, qui décideront du résultat. Si nous parvenons à les arracher à l'extrême droite et à les mobiliser autour d'un programme de gauche, ce sera gagné. La suppression du quotient familial n'aura d'effet positif qu'en direction des classes populaires. Les classes moyennes dans leur majorité n'y perdront rien (mais n'y gagneront rien non plus, c'est un fait). Là encore, il faut savoir ce qu'on veut, quels choix on fait . Un socialiste doit d'abord penser aux classes populaires (ce sont mes origines). 


    Je termine par où j'avais commencé : les attaques de la droite contre François Hollande. Quelques camarades se scandalisent. Moi je me réjouis : en politique les critiques, les agressions, les injures sont des brevets, des décorations, des médailles. Le pire est de susciter l'indifférence. Hollande fou dangereux ? Traduction : c'est un excellent candidat pour la gauche, c'est un sérieux danger pour la droite. Vivement les prochaines attaques ! Et à bas le quotient familial ! Politiquement, la mesure ne va pas de soi. Elle ne peut être défendue que par tout un travail de pédagogie qui désarme les préjugés (destruction de la famille, atteinte aux classes moyennes, etc).

    Mais je viens de dire que la politique était un combat ...

  • POINT DE VUE DE GERAD FILOCHE

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    On a en face de nous des médias extraordinairement puissants et quasi totalitaires : Bouygues, Lagardère, Arnaud, Pinault, Dassault, Rothschild… Ils sont totalement au service de Sarkozy ainsi que le CAC 40, le Medef et la rente de ce pays. Tous les possédants sont arqueboutés derrière le candidat sortant de la droite, fut-il le pire président de la Ve république. Ils ont un sens de classe aigu pour défendre leurs banques, leurs patrimoines, leurs fortunes accumulées quand bien même elles seraient excessivement concentrées et voyantes.

    Ils ont dégagé le pseudo « centre » à leur manière : exit Borloo, ridiculisé Morin, minorisé Villepin, tout pour faire une place en or à Bayrou avec lequel ils ont un accord secret de désistement pour le second tour. Bayrou est sur certains points plus à droite que Sarkozy, il n’a pas réussi en 5 ans, depuis 2007, à dépasser le stade de chefaillon groupusculaire, mais vous remarquerez, il est traité comme un dieu par la grande presse.

    Marine Le Pen, « amène le pire » est également traitée comme une reine, ils font sa promotion à loisir, la gonfle, la dégonfle au gré de leurs besoins. Une future alliée de Sarkozy qui n’hésitera pas demain à la prendre dans son gouvernement dés qu’il en aura besoin pour sa majorité.

    Et ils cognent, ils cognent, cognent sur un seul homme : François Hollande. Ils vont le trouver, trop mou, trop dur, trop hésitant, trop ceci, trop cela. Tout va y passer, sa prétendue « mollesse », son incompétence, son absence d’engagement à gauche, méfiez vous, car ils vont tout utiliser à commencer par la division, la rancœur parfois à gauche de ceux qui sont aveugles devant le danger énorme qui nous guette. L’arme préférée des trolls UMP sur Internet c’est la « critique de gauche » de Hollande pour mieux expliquer que ça ne sert à rien de voter, que ça ne change rien afin de nourrir l’abstention qui ferait le jeu de Sarkozy.

    Il paraît même qu’il ne faut « pas être antisarkoyste primaire », que « ça ne sert à rien de le battre » si on n’a pas un programme – idéal ! – à la place… Le JDD journal archi à droite affirme déjà que « l’écart se resserre » et que Sarkozy remonte. C’était prévu dans leurs plans : ils testent ! En dépit de l’impopularité, de la haine légitime que suscite Sarkozy.

    Alors : que nul ne flanche ! Unité ! Battre cette politique pourrie de Sarkozy est vital, essentiel pour le pays, pour les salariés, pour l’avenir. La réélection de Sarkozy serait le pire qui puisse arriver : un « quitus » à sa sale politique sur les 5 ans passés et encore 5 ans de mal, réduiraient tout ce qu’il y a encore de beau dans notre pays : la sécu, l’école publique, les services publics, les 35 h, ce qui reste de retraite, il ratiboisera tout. Soyons en conscient quand il est temps. Et développons cette conscience de classe le plus hardiment possible autour de vous.

    On ne joue pas. Ou plutôt on joue l’histoire ce pays. Tout pour François Hollande, tout avec François Hollande. Tout pour soutenir, protéger, encourager, défendre, pousser en avant le SEUL candidat en position de sauver la gauche, de gagner les 22 avril et 6 mai. Sans hésitation, sans état d’âme. Seule sa victoire CONTRE Sarkozy ouvrira une voie aux luttes sociales, une dynamique qui ira plus loin que tous les programmes les plus beaux – qui sinon, resteront dans les placards.

  • LES TAXES C'EST LUI

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    La France, par l'entremise de son président, a décidé de voter une taxe sur les transactions financières. Dans l'absolu, cette mesure de justice sociale devrait remplir de joie tous les hommes et les femmes de gauche (et pas seulement) qui la réclament depuis des années. Dans l'absolu, oui, sauf que là... ben non ! Pourtant, un impôt qui taxe enfin les revenus financiers, c'est réjouissant, non ? Que la droite accepte enfin ce qu'elle rejette systématiquement depuis dix ans qu'elle est au pouvoir, ce n'est pas chouette ? Ben pourquoi, alors ?

    Ben parce que justement, que Sarkozy revire de position comme ça, sans prévenir, c'est louche. Aurait-il compris ? Changé d'avis ? Non, l'écoute et l'ouverture d'esprit ne font pas parti du logiciel du bonhomme, ou alors on s'en serait rendu compte.

    Alors, c'est parce qu'il a enfin une stratégie politique a long terme, qu'il sait enfin où il emmène le bateau France ? Non, c'est peu crédible puisqu'il lâche en pleine nature les Allemands et la plupart de nos partenaires européens avec lesquels nous étions censés négocier une taxe Tobin à l'échelle européenne. A mon avis, il y a de la rupture dans l'air chez les Merkozy. En tout cas, la façon de procéder en dit long sur le pilotage à vue des dirigeants français et sur le respect de la parole de la France.

    Mais alors pourquoi ? Oui pourquoi ? J'y suis, eurêka ! Ne serait-ce point parce qu'il y a bientôt une élection présidentielle et que cette mesure à l'avantage d'être très populaire et de couper l'herbe sous le pied de la gauche ? Ah, c'est un malin notre président ! Sauf que non, ça ne peut pas être ça, puisqu'il n'est pas en campagne électorale, il bosse ! Si, si, moi j'y crois !

    Et pourtant, il y a bien un truc qui cloche dans cette mesure ? Et s'ils avaient poussé le vice jusqu'à faire une proposition populaire pour faire digérer une autre qui le serait moins ? Oui, mais laquelle ?

    Bon sang de bois, j'y suis ! Ils nous ont pondu la taxe Tobin pour faire passer la TVA sociale ! Ah, les vicieux ! Franchement, c'est pas sympa, encore un peu et j'aurai presque cru que Sarkozy devenait enfin raisonnable. Mais non, les choses sont bien normales. Il s'en tape le coquillart de la taxe Tobin et vous pouvez être sûrs qu'elle finira au cimetière des promesses qu'il n'a pas tenues. L'objectif, le seul, faire passer avant la présidentielle ce nouveau cadeau à ses amis du CAC40 qu'est la TVA sociale

     
     
     
     
  • A QUI LA JEANNE ?

    Quelle est est la polémique du jour ? Ah oui : Jeanne d'Arc ! Le débat est complètement surréaliste, comme il n'en existe qu'en France. Mais peut-être cela fait t-il le charme de notre cher et vieux pays ? Se disputer l'héritage de la Révolution française passe encore. Mais l'héritage politique de Jeanne d'Arc ! La demoiselle a vécu il y a six siècles (c'est son anniversaire aujourd'hui), dans un contexte historique, politique, idéologique qui ne veut plus rien dire, qui ne nous parle plus. En vérité, évoquer un prétendu héritage politique, soi-disant défendu par les uns ou récupéré par les autres, n'a pas de sens.

    Il y a le symbole, me direz-vous. Mais quel symbole ? L'extrême droite s'est toujours réclamée de Jeanne d'Arc, en en faisant la figure de son nationalisme. Eva Joly confirme en fustigeant un "symbole ultranationaliste". Fachos ou écolos, ils ont tout faux : le nationalisme est une invention moderne, qui remonte seulement à la fin du XIXème siècle. Ce n'est pas parce que Jeanne a foutu les Anglais à la porte qu'elle était nationaliste ! Et puis, nous le savons bien, ce que le Front national veut mettre dehors, ce ne sont pas les Anglais ... Drôle d'idée chez ces pétainistes, ces collabos, de défendre un symbole de résistance à l'envahisseur !

    Jeanne d'Arc, est en réalité irrécupérable, son symbole est impossible parce que son personnage est contradictoire : une femme qui s'habille en homme, une gentille bergère et une redoutable guerrière, brûlée comme sorcière et vénérée comme sainte, réaliste et mystique, politique et religieuse, venant du peuple et s'adressant au roi, icône de l'école laïque autant qu'image pieuse de catéchisme ... Non, décidément, Jeanne d'Arc est incompréhensible à notre époque où les pucelles se font rares, les bergères sont d'opérette, la foi s'efface et le roi n'est plus.